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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. nov. 09, 2011 12:44 am
par saintluc

1ère partie


La Nuit de Cristal (en allemand Reichskristallnacht) est le pogrom contre les Juifs du Troisième Reich qui se déroula dans la nuit du 9 novembre au 10 novembre 1938 et dans la journée qui suivit. Présenté par les responsables nazis comme une réaction spontanée de la population suite à l'assassinat, le 7 novembre 1938, de Ernst vom Rath, un secrétaire de l'ambassade allemande à Paris, par un jeune Juif polonais d'origine allemande, Herschel Grynszpan, le pogrom fut en réalité ordonné par le chancelier du Reich, Adolf Hitler, organisé par Joseph Goebbels, et commis par des membres de la Sturmabteilung (SA), de la Schutzstaffel (SS) et de la Jeunesse hitlérienne, soutenus par le Sicherheitsdienst (SD), la Gestapo et d'autres forces de police.

Sur tout le territoire du Reich, plusieurs centaines de synagogues et lieux de culte furent détruits, 7 500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés ; une centaine de Juifs furent assassinés, des centaines d'autres se suicidèrent ou moururent suite à leurs blessures et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration : au total, le pogrom et les déportations qui le suivirent causèrent la mort de 2 000 à 2 500 personnes. Point culminant de la vague antisémite qui submergea l'Allemagne dès l'arrivée des nazis au pouvoir en janvier 1933, la « nuit de Cristal » fut l'une des prémices de la Shoah.

En provoquant cette première grande manifestation de violence antisémite, les nazis voulurent accélérer l'émigration des Juifs, jugée trop lente, en dépit de la politique de persécution et d'exclusion mise en œuvre depuis février 1933. L'objectif fut atteint : le nombre de candidats à l'émigration crût considérablement, mais au-delà de l'indignation que l'évènement suscita dans le monde, les frontières des autres pays restèrent fermées.

Marquant une rupture avec la politique nazie de 1933 à 1937, ainsi qu'une étape dans la violence et la persécution antisémites, cet évènement fut également révélateur de l'indifférence des nations au sort des Juifs d'Allemagne et d'Autriche, et de l'incapacité des États démocratiques à contrecarrer les coups de force menés par l'Allemagne de Hitler.
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Un magasin juif saccagé lors de la nuit de Cristal.
Le programme du NSDAP, rédigé le 24 février 1920, prévoit que « seul peut être citoyen un frère de race (Volksgenosse).Aucun Juif ne peut donc être frère de race » et dans Mein Kampf, Adolf Hitler proclame à de nombreuses reprises son désir de voir l'Allemagne « libérée des Juifs » (Judenfrei). Les Juifs sont victimes d'une politique antisémite dès l'arrivée des nazis au pouvoir en janvier 1933. Cette discrimination se traduit notamment par le boycott des commerces juifs, voulu par Hitler, organisé par Julius Streicher et mis en œuvre par la SA, le 1er avril 1933, dans une opération au succès limité et largement condamnée à l'étranger. Au cours du même mois, les Juifs sont exclus de la fonction publique, à quelques rares exceptions près, par le décret sur la restauration du fonctionnariat du 7 avril 1933 et ses règlements d'application.

L'ostracisme envers les Juifs est officialisé le 15 septembre 1935 lors de l'adoption des Lois de Nuremberg, principalement la « Loi pour la protection du sang et de l'honneur allemands » (« Blutschutsgesetz ») et la « Loi sur la citoyenneté du Reich » (« Reichsbürgergesetz »). Ces lois et les décrets qui leur font suite établissent la détermination du caractère juif, demi-juif ou quart de juif (Mischling), en fonction de l'ascendance, interdisent les relations sexuelles et le mariage entre citoyens de sang allemand ou apparentés et juifs, privent les Juifs de la citoyenneté allemande, ainsi que de la plupart de leurs droits politiques, dont le droit de vote, et les excluent de certaines professions libérales et de l'enseignement.

La campagne anti-juive se durcit en 1937, notamment via l'organisation de l'exposition Der ewige Jude (« Le Juif éternel »), mais surtout au cours de l'année suivante. Début 1938, les passeports des Juifs allemands sont confisqués. Le 26 avril, les Juifs reçoivent l'ordre de faire enregistrer tous les biens qu'ils possèdent, ce qui facilite leur aryanisation. Le 17 août, les prénoms portés par les Juifs sont réglementés et trois décrets additionnels aux Lois de Nuremberg définissent la notion d'entreprise juive et interdisent aux Juifs l'exercice de la profession médicale. Tout est fait pour pousser les Juifs à émigrer, quel qu'en soit le prix.
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Un SA à côté d'une affiche proclamant : « Allemands ! Défendez-vous ! N'achetez pas chez les Juifs ! », 1933.
« Avec l'aide de Dieu. Je ne pouvais agir autrement. Mon cœur saigne quand je pense à notre tragédie. Je dois exprimer ma révolte de telle sorte que le monde entier l'entende, et je compte le faire. Je vous supplie de me pardonner. »

— Lettre de Herschel Grynszpan à son oncle, 7 novembre 1938

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Le 7 novembre 1938, un jeune Juif polonais d'origine allemande réfugié à Paris, Herschel Grynszpan, âgé de dix-sept ans dont la famille résidant à Hanovre a été expulsée, le 27 octobre, d'Allemagne vers la Pologne, achète un pistolet puis se rend à l'ambassade d'Allemagne à Paris, où il demande à voir un responsable. Envoyé au bureau du premier secrétaire Ernst vom Rath, Grynszpan tire sur celui-ci et le blesse gravement.

Il ne s'agit pas du premier événement du genre. Le 4 février 1936, un étudiant talmudiste avait assassiné, à Davos, le responsable du parti nazi en Suisse, Wilhelm Gustloff, sans susciter de réaction des autorités ou de la population allemandes, les circonstances, et notamment la proximité des jeux olympiques de Berlin « exigeant de serrer la bride aux fanatiques du parti en Allemagne ».

L'attentat contre le diplomate vom Rath ne fait l'objet d'aucune déclaration publique des responsables nazis, même si une campagne antisémite dans la presse orchestrée par Joseph Goebbels dès le 8 novembre 1938 encourage les premiers pogroms menés par des responsables locaux du parti nazi, notamment en Hesse-Cassel, à Munich ou à Hanovre.

Dans son journal, le 9 novembre, Joseph Goebbels relatant la journée du 8, n'écrit rien sur l'attentat de Paris, alors qu'il a passé la fin de soirée avec Hitler au café Heck ; lors de son discours du 8 novembre commémorant le Putsch de la brasserie de 1923, Adolf Hitler est lui aussi muet sur le sujet. Pour Saul Friedländer, « de toute évidence, les deux dirigeants nazis avaient décidé de passer à l'action, mais jugé sans doute préférable d'attendre le décès d'Ernst vom Rath, grièvement blessé ; ce silence insolite était la plus sûre indication de l'existence de plans visant à accréditer une explosion spontanée de la colère du peuple ».

Vom Rath, au chevet duquel Hitler avait envoyé son médecin personnel, le docteur Karl Brandt, décède le 9 novembre 1938 à 17 heures 30, et Hitler en est informé entre 19 et 21 heures, alors qu'il participe à Munich, au dîner traditionnel des « compagnons de combat », la vieille garde du parti.
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Herschel Grynszpan après son arrestation à Paris
« Je présente les faits au Führer. Il décide : laisser les manifestations se poursuivre. Retirer la police. Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. C'est justice. Je donne aussitôt les consignes correspondantes à la police et au Parti. Puis je fais un bref discours en conséquence devant les dirigeants du Parti. Tempêtes d'applaudissements. Tout le monde se précipite immédiatement sur les téléphones. Maintenant, c'est le peuple qui va agir. »

— Joseph Goebbels, Munich, 10 novembre 1938

Le 9 novembre 1938 au soir, à Munich, Adolf Hitler quitte la réunion sans prononcer son discours traditionnel à l'occasion du Tag der Bewegung (Jour du Mouvement) et sans faire la moindre allusion au décès de vom Rath, après un long entretien à voix basse avec Joseph Goebbels, au cours duquel le Führer semble particulièrement agité. Vers 22 heures, Joseph Goebbels, dans un « discours bref mais incendiaire », annonce aux participants la mort d'Ernst vom Rath et leur apprend que des émeutes anti-juives ont éclaté en Hesse-Cassel et en Saxe-Anhalt, en ajoutant que le Führer avait décidé que rien ne devait être fait pour décourager le mouvement au cas où celui-ci s'étendrait à l'ensemble du Reich. « Le parti devait organiser et exécuter l'affaire sans paraître ouvertement y être engagé ».

La « colère populaire spontanée » mise en avant par les responsables nazis fait en réalité l'objet de quatre vagues d'ordres successives : à partir de 22 heures, les chefs régionaux de la SA donnent, par téléphone, instruction à leurs subordonnés de lancer incendies, destructions et violences à grande échelle ; peu avant minuit, Heinrich Müller, chef de la Gestapo enjoint aux forces de police de ne pas s'opposer aux actions contres les Juifs, d'empêcher les pillages et « tout autre débordement particulier » et de préparer l'arrestation de vingt à trente mille Juifs, « de préférence fortunés » ; à une heure vingt du matin, les instructions de Müller sont complétées et précisées par un télex de Reinhard Heydrich à la police et au SD. Heydrich demande de prévenir les actions qui peuvent mettre en danger des personnes ou des biens allemands, notamment lors de l'incendie des synagogues, d'autoriser la destruction des appartements et commerces appartenant à des Juifs, mais pas leur pillage, de ne pas s'attaquer aux étrangers et de trouver « le personnel nécessaire pour arrêter autant de Juifs, surtout fortunés, que peuvent en accueillir les prisons ». À 2 h 56 du matin, c'est au tour de Rudolf Hess de donner ses consignes.


Pour Thalmann et Feinermann, la succession des ordres, et surtout, la précision des instructions données par Müller, notamment l'ordre d'arrêter de 20 000 à 30 000 Juifs, témoignent de l'existence d'un plan préétabli, antérieur à l'assassinat de vom Rath. Cette analyse est partagée par Gerald Schwab, selon lequel le télex envoyé par Muller, dans lequel il n'est fait aucune allusion à la mort de vom Rath, avait été rédigé au préalable en attendant une opportunité appropriée ; Schwab souligne également que les camps de concentration se préparaient, depuis plusieurs mois, à faire face à un afflux massif et soudain de détenus. Le caractère fallacieux de l'affirmation selon laquelle les violences auraient été spontanées est en outre étayé par un rapport du tribunal suprême du parti rédigé début 1939 : « les instructions orales du Ministre de l'Intérieur ont apparemment été comprises par tous les responsables présents comme signifiant que le parti ne devait pas apparaître, à l'extérieur, comme l'initiateur des manifestations, mais qu'il était, en réalité, chargé de les organiser et de les exécuter. »


Commentant les événements et témoignant de la difficulté d'imposer la version d'un pogrom « spontané », un Blockleiter de Hüttenbach en Moyenne-Franconie, dont le temple juif a été incendié par les responsables locaux du parti nazi et de la SA écrit dans un rapport à sa hiérarchie le 7 février 1939 : « on ne doit pas écrire que le feu a été mis à la synagogue par les membres du parti , mais par la population. C'est juste. Mais en ma qualité de chroniqueur, je me dois de relater la vérité. Il est facile d'enlever cette page et d'en rédiger une nouvelle. Je vous en prie, mon chef, comment dois-je établir cette entrée et comment faut-il la formuler ? ».

Le 10 novembre 1938, Goebbels consulte Hitler par téléphone aux premières heures de la matinée et le rencontre ensuite lors du déjeuner, alors que les violences se poursuivent. Avec l'aval du Führer, Goebbels donne l'ordre d'arrêter le pogrom. Cetteinstruction est diffusée par la presse berlinoise à 17 heures, par les stations de radio à 20 heures et dans l'ensemble de la presse le lendemain. Elle est suivie par des messages de Heydrich aux forces de police dont les patrouilles « qui avaient disparu comme par enchantement, ressurgissent à tous les coins de rue ».

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Joseph Goebbels en 1937

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Publié : mer. nov. 09, 2011 1:05 am
par saintluc
2è partie




« Je vais pour rentrer à mon hôtel, lorsque je vois le ciel virer au rouge sang. La synagogue brûle. Nous ne faisons éteindre les incendies que si c'est nécessaire pour les bâtiments allemands du voisinage. Sinon, laisser brûler.
Des vitres volent en éclat. Bravo, bravo! Dans toutes les grandes villes, les synagogues brûlent. »

— Joseph Goebbels, Munich, 10 novembre 1938
Dès la fin du discours de Goebbels, des membres de la Stosstrupp Adolf Hitler se déchaînent dans les rues de Munich et détruisent la synagogue de la Herzog-Rudolf-Strasse, leur violence allant jusqu'à susciter l'inquiétude du Gauleiter Adolf Wagner. Goebbels donne également des ordres pour qu'ils démolissent la synagogue de la Fasasenstrasse.

Le pogrom s'étend rapidement sur tout le territoire du Reich, des grandes villes aux bourgades : « les Gauleiters entrèrent en action vers 22 h 30. La SA suivit à 23 heures, la police peu avant minuit, les SS, à 1 h 20 du matin ».

À Innsbruck, dans le Gau du Tyrol-Vorarlberg, où ne vivent que quelques centaines de Juifs, un commando de membres de la SS, habillés en civil, assassine plusieurs Juifs influents. Des diplomates témoignent de la violence des saccages opérés à Cologne et à Leipzig ; des scènes semblables se produisent dans la petite ville de Wittlich, en Moselle, où un SA monte sur le toit de la synagogue en agitant les rouleaux de la Torah et en s'écriant « Torchez-vous le cul avec, Juifs ! ». À Marbourg, à Tübingen, des membres du parti nazi et de la SA, souvent ivres suite à la célébration de l'anniversaire du putsch de la brasserie, incendient les synagogues sous le regard de pompiers, dont l'action se borne à éviter que les incendies ne se communiquent aux édifices voisins. À Esslingen, des « Chemises brunes » saccagent un orphelinat dans la cour duquel ils font un bûcher avec les livres, les objets religieux et tout ce qui est combustible, en menaçant les enfants en pleurs de les jeter dans le brasier s'ils ne partent pas immédiatement ; à Potsdam, c'est un internat qui est envahi et dont les enfants sont chassés en pleine nuit. À Leipzig, le cimetière juif est saccagé : le lieu de culte et la maison du gardien sont incendiés, les pierres tombales renversées et des sépultures profanées. Dans la petite ville de Treuchtlingen, la violence atteint des sommets : des membres de la SA, encouragés par certains habitants, mettent le feu à la synagogue, brisent les vitrines des magasins juifs et en pillent le contenu, saccagent les habitations occupées par des Juifs, détruisant mobilier, vaisselle et sanitaires et obligeant les femmes, réfugiées dans la cave, à détruire bouteilles de vin et conserves. C'est à Vienne, où s'étaient déjà produites des émeutes anti-juives lors de l'Anschluss, que le pogrom prend ses formes les plus violentes et les plus meurtrières, avec 42 synagogues incendiées, 27 personnes juives tuées et 88 grièvement blessées.

Les violences sont systématiquement assorties de l'humiliation des victimes. À Sarrebruck, on oblige les Juifs à danser, à s'agenouiller et à chanter des chants religieux devant la synagogue, avant de les asperger à la lance à incendie ; à Essen, on met le feu à leur barbe ; à Meppen, on les force à baiser le sol devant le quartier général de la SA, pendant qu'ils sont frappés à coup de pied. À Fürth, des Juifs sont conduits au théâtre : « les uns parqués dans la salle obscure, les autres montés sur la scène violemment éclairée pour y être battus ». À Baden-Baden, les Juifs sont rassemblés dans la synagogue où ils doivent rentrer en piétinant un manteau de prières : une fois à l'intérieur de l'édifice, on leur fait entonner le Horst Wessel Lied, puis lire un passage de Mein Kampf à la table de l'officiant.
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La synagogue de la Herzog Rudolf Strasse à Munich après son incendie.
À côté des centaines de synagogues et lieux de culte incendiés, plusieurs milliers de commerces, de boutiques et d'appartements juifs sont détruits, saccagés ou pillés, et presque tous les cimetières juifs sont profanés ; des femmes, des enfants et des vieillards sont battus et victimes de brutalités bestiales ; les suicides sont nombreux et plus de 20 000 Juifs sont déportés dans les camps de concentration, où ils sont victimes de sadisme et de tortures indescriptibles de la part des gardiens. Un nombre indéterminé de viols et une centaine d'assassinats sont également perpétrés.

Les exactions ne sont pas commises que par des membres de la SA ou de la SS, mais aussi par des « citoyens ordinaires », par « d'autres secteurs de la population, surtout – mais pas seulement – des jeunes que cinq ans de national-socialisme à l'école et aux Jeunesses hitlériennes n'avaient pas laissés indemnes » : à Düsseldorf, des médecins de l'hôpital et plusieurs juges prennent part à l'incendie de la synagogue ; à Gaukönigshoven, en Basse-Franconie, des « paysans respectés » profanent le sanctuaire de la Torah et pillent les maisons des Juifs ; dans la matinée du 10 novembre, écoliers et adolescents accablent de leurs sarcasmes, de leurs quolibets et de leurs injures les Juifs raflés par la police et souvent houspillés par des meutes hurlantes qui leur lançent des pierres. Si une partie de la population participe au pogrom, des Allemands témoignent toutefois leur sympathie aux victimes, et dans certains cas, leur prodiguent aide matérielle et réconfort.
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Magasin juif saccagé à Munich
Dans un rapport du 11 novembre 1938, Reinhard Heydrich fait état de 36 morts et d'autant de blessés graves pour l'ensemble du Reich. Pour Saul Friedländer, « le bilan se révéla bien plus lourd ; dans toute l'Allemagne [y compris l'Autriche annexée], outre les 267 synagogues détruites et les 7 500 entreprises et commerces saccagés, 91 juifs périrent et des centaines se suicidèrent ou moururent par la suite des sévices infligés dans les camps ». Sur ce dernier point, Raul Hilberg estime à plus de 25 000 le nombre des hommes envoyés dans les camps de concentration nazis, comme Dachau (10 911 dont environ 4 600 en provenance de Vienne), Buchenwald (9 845 personnes) et Sachsenhausen (au moins 6 000). Pour F. Kersaudy, « plus de 100 Juifs sont tués et 20 000 déportés en camps de concentration, tandis que 7 500 boutiques sont détruites et 12 000 pillées, 101 synagogues sont incendiées, 76 démolies et 267 endommagées ». Daniel Goldhagen parle d'« à peu près 100 juifs » assassinés, et de 30 000 autres déportés en camps.

« Au total - et selon les estimations les plus modérées retenues dans les documents de la Wiener Library - le pogrom coûta la vie de 2 000 à 2 500 hommes, femmes et enfants et laissa des séquelles indélébiles chez tous ceux qui en vécurent l'horreur ».

Des Juifs étrangers ont été victimes du pogrom, en dépit des directives ordonnant de les épargner : les protestations diplomatiques affluent et sont transmises, sans commentaire, à la chancellerie du Reich où elles sont enfouies dans les dossiers.

La presse internationale condamne les événements : plus de mille éditoriaux paraissent à ce sujet dans la presse américaine, particulièrement véhémente, et le président Roosevelt rappelle l'ambassadeur des États-Unis en consultation. Si l'indignation est générale, elle ne se traduit pas par un élargissement de la politique d'accueil des Juifs du Reich : en 1938, les États-Unis n'atteignent pas leur quota d'immigration juive en provenance d'Allemagne et d'Autriche et n'accordent que 27 000 visas sur les 140 000 demandés ; l'année suivante la Grande-Bretagne « ferme, de fait, les portes de la Palestine à l'immigration juive sans proposer d'autre refuge ». Les réactions sont également indignées dans la presse danoise ou française et le gouvernement fasciste italien s'étonne « que la recrudescence des persécutions antisémites en Allemagne n'entraîna pas l'abandon du projet [d'accord] franco-allemand». « Il était clair que les émeutes avaient tout d'abord fait perdre à l'Allemagne une grande part des sympathies dont elle bénéficiait dans le monde ».

Suites aux protestations internationales, les entreprises contrôlées par des Juifs étrangers au Reich sont dispensées, le 1er décembre 1938, de la prestation expiatoire et peuvent poursuivre leurs activités après le 31 décembre. Le boycott des exportations allemandes se généralise, notamment en France, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada, en Yougoslavie ou aux Pays-Bas.

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Une grille d'entrée avec l'inscription en allemand “ARBEIT MACHT FREI” signifiant en français “LE TRAVAIL REND LIBRE” au camp de concentration de Dachau.
Le pogrom suscite immédiatement de sérieuses tensions parmi les principaux dirigeants nazis. Si aucun de ceux-ci ne s'oppose à des mesures ou des violences anti-juives, les conséquences de la nuit de Cristal sur l'image de l'Allemagne à l'étranger, ses éventuelles répercussions économiques négatives et le fait qu'elle ait été déclenchée par Goebbels sans concertation, entraîne de vives réactions d'Heinrich Himmler, de Hermann Göring ou de Walther Funk.

À de rares exceptions individuelles près, ni les Églises protestante et catholique, ni les milieux universitaires, ni les généraux, ni « aucun représentant de la bonne Allemagne » n'émettent aucune protestation suite au pogrom. Si, d'après les rapports du SD, la population réprouve largement la violence et les dommages causés par le pogrom, c'est essentiellement en raison de la destruction inutile de biens qui lèse tous les Allemands et l'État ; l'annonce de l'amende de 1 milliard de marks infligé aux Juifs rassérène les esprits. La direction du parti social-démocrate allemand en exil, la SOPADE, observe également que « la grande majorité du peuple allemand a vivement condamné les violences », et ce pour des raisons diverses comme le souligne Ian Kershaw. Si « la vague d'indignation populaire » contre les Juifs qu'escomptait Goebbels ne s'est pas matérialisée, selon la thèse controversée de Daniel Goldhagen, « face à des critiques limitées, il y avait l'enthousiasme des Allemands pour l'entreprise éliminationniste, que la Nuit de Cristal n'entamait pas, et l'immense satisfaction avec laquelle tant d'Allemands avaient accueilli l'événement ».

« D'un point de vue global, le régime a pu considérer comme un succès l'attitude généralement passive dans laquelle se sont enfermés la plupart des Allemands pendant les débordements. Une action violente contre les Juifs allemands, telle qu'on n'en avait plus connue depuis les pogroms du Moyen Âge, avait pu être déclenchée sans soulever de protestation publique. Sur le plan de la propagande, cela revenait à une approbation. La radicalisation des persécutions avait réussi à franchir une nouvelle étape » analyse l'historien allemand Peter Longerich.

La nuit de Cristal est suivie d'une radicalisation des mesures antisémites du régime nazi. Les suites du pogrom sont examinées dès le 12 novembre 1938, lors d'une réunion de haut niveau, présidée par Hermann Göring, à la demande explicite et insistante de Hitler : parmi la centaine de participants, on note la présence de Joseph Goebbels, du chef du RSHA Reinhard Heydrich, des ministres de l'Économie Walther Funk, des Finances Lutz Schwerin von Krosigk et de la Justice Franz Gürtner, de représentants de la Reichsbank et des dirigeants du parti nazi en Autriche et dans le territoire des Sudètes. Les premières discussions portent sur l'indemnisation des dégâts, les seules vitrines détruites étant assurées pour 6 millions de dollars. Après de longs échanges, notamment entre Göring, Reinhard Heydrich et le représentant des assureurs allemands, il est décidé que les indemnités versées par les assureurs aux bénéficiaires seront confisquées par l'État et il est imposé aux juifs allemands une « amende de réparation » d'un milliard de Reichsmark et de les obliger de remettre en état, à leurs propres frais, les commerces, bureaux et logements saccagés.

Lors de cette même réunion, Göring décrète la cessation, à partir du 1er janvier 1939, de toutes les activités commerciales menées par des Juifs, qui doivent vendre leurs commerces et entreprises, titres, bijoux et œuvres d'art, ce qui constitue une phase essentielle de l'aryanisation des biens juifs. Alors que Goebbels évoque tour à tour l'interdiction, pour les Juifs, de l'accès aux distractions publiques, aux forêts ou aux parcs, l'éviction des enfants juifs des écoles allemandes, Heydrich plaide vigoureusement pour une accélération de l'émigration, prenant pour modèle les résultats obtenus à Vienne par Adolf Eichmann : pour accélérer cette émigration, il préconise le port d'un insigne spécial par toutes les personnes considérées comme juives aux termes des Lois de Nuremberg, Göring étant, pour sa part, partisan de la création de ghettos. Si ces deux mesures ne sont pas retenues, le pogrom a atteint son but et l'émigration juive s'accélère : 80 000 Juifs fuient le Reich, « dans les circonstances les plus traumatisantes », entre la fin de 1938 et le début de la guerre.

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Hermann Göring s'adressant au Reichstag
Dans la foulée, les discriminations antisémites se multiplient et se durcissent : le 15 novembre 1938, tous les enfants juifs encore présents dans les écoles allemandes en sont chassés ; le 19, les Juifs sont privés d'aide sociale ; le 28, le ministre de l'intérieur informe les présidents des länder qu'ils peuvent exclure les Juifs de certains espaces publics et le lendemain, il interdit aux Juifs de posséder des pigeons voyageurs. Durant les mois de décembre 1938 et janvier 1939, les mesures destinées à exclure les Juifs de la vie publique, professionnelle et culturelle sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus dures.

Si les autorités nazies s'acharnent sur les victimes des pogroms, elles font preuves d'une mansuétude toute particulière à l'égard des auteurs des pires exactions. Les incendies, les destructions et les brutalités sont conformes aux instructions données successivement par les responsables de la SA, Heinrich Müller et Heydrich, mais tel n'est pas le cas des pillages, des meurtres et des viols. Le pogrom terminé, les tueurs ne sont que rarement poursuivis ou condamnés à des peines particulièrement légères ; dans une lettre secrète au procureur de Hambourg, le ministère de la Justice précise, le 19 novembre, que l'assassinat de Juifs et les dommages corporels graves ne devaient être sanctionnés que « s'ils avaient été dictés par des raisons personnelles ». Par contre, les coupables de viol sont expulsés du parti et traduits devant les tribunaux civils, le tribunal interne du parti nazi estimant ce crime, contraire aux lois de Nuremberg qui interdisent depuis 1935 « toute relation sexuelle entre Juifs et Gentils » plus grave que le meurtre. Dans son rapport du 13 février 1939 adressé à Goebbels, l'Obergruppenführer Walter Buch, qui enquête sur les excès commis pendant la nuit de Cristal, relève 16 faits, dont 3 à caractère sexuel et 13 meurtres ; il recommande que les poursuites soient abandonnées à l'exception de deux cas de viol, les assassins ayant agi sur l'ordre de leurs supérieurs ou en pensant que leurs crimes étaient conformes aux instructions.

La commémoration de la nuit de Cristal reste confidentielle pendant de nombreuses années. Au cours des années quarante et cinquante, les mentions dans la presse sont rares : la première d'entre elles est effectuée dans le Tagesspiel, quotidien de Berlin-Ouest, le 9 novembre 1945, ce journal ne revenant sur l'événement qu'en 1948. À l'Est, le journal officiel Neues Deutschland, publie sur le sujet en 1947 et 1948, puis après plusieurs années de silence, en 1956 ; en 1958, le vingtième anniversaire du pogrom n'est pas mentionné. Il faut attendre le quarantième anniversaire de l'événement, en 1978, pour que celui-ci soit commémoré par la société tout entière.

Le 70e anniversaire de la nuit de Cristal, le 9 novembre 2008 à la synagogue de la Rykestrasse, est l'occasion pour la chancelière allemande Angela Merkel de lancer un appel afin que « l’héritage du passé serve de leçon pour l’avenir ». La chancelière dénonce « l’indifférence à l‘égard du racisme et de l’antisémitisme ». Pour elle, c’est un premier pas qui peut remettre en cause des valeurs incontournables. « Trop peu d’Allemands ont eu à l’époque le courage de protester contre la barbarie nazie . Cette leçon à tirer du passé vaut aujourd’hui pour l’Europe, mais aussi pour d’autres régions, notamment pour les pays arabes ».

Une commémoration importante s'est aussi tenue à Bruxelles le 9 et le 10 novembre 2008.

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Timbre commémoratif pour le 50e anniversaire de la nuit de Cristal.
Si tous les auteurs s'accordent sur le fait que l'expression « nuit de Cristal » (« Kristallnacht ») fait référence aux débris de verre encombrant les trottoirs devant les vitrines des magasins juifs saccagés, et qu'elle apparaît à Berlin, le consensus ne dépasse pas cette généralité. Pour Kershaw, ce terme provient du « parler populaire », pour Karl A. Schleunes, il s'agit d'une dénomination inventée par de beaux esprits berlinois. Selon Arno J. Mayer, l'appellation a été créée par la propagande nazie afin de concentrer l'attention du public sur les dommages matériels, en occultant les pillages et les violences physiques. Elle est utilisée par un responsable nazi du Gau de Hanovre lors d'un discours prononcé le 24 juin 1939, avec une connotation « humoristique ».

« Nuit de Cristal ! Cela brille et pétille comme lors d’une fête. Il est grand temps que ce terme, offensant par sa minimisation, disparaisse à tout le moins des ouvrages historiques »

— Avraham Barkai, 1988.

Dans un ouvrage paru en 2001, le politologue allemand Harald Schmid[90] souligne la multiplicité des termes utilisés pour désigner les violences antisémites des 9 et 10 novembre 1938 et l'interprétation controversée donnée au vocable « nuit de Cristal ». Remis en cause dès le 10e anniversaire de l'événement, il est remplacé, en 1978, par le terme politiquement correct de Reichspogromnacht, qui s'impose durablement à partir des célébrations du cinquantième anniversaire en 1988. Ce débat sur la terminologie est essentiellement circonscrit en Allemagne et en Autriche et peut susciter un profond étonnement dans le monde universitaire anglophone. La diversité du vocabulaire selon les aires linguistiques est illustrée lors du 70e anniversaire : alors qu'en Allemagne, la chancelière Angela Merkel n'utilise que le terme Pogromnacht, à Bruxelles, le président du CCOJB emploie le terme Kristallnacht.

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Magasin juif saccagé à Magdebourg

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. nov. 10, 2011 12:01 am
par saintluc
1433
10 novembre
Naissance de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne
Charles le Téméraire naît à Dijon, de l'union de Philippe III le Bon (1396-1467) et d'Isabelle du Portugal. Héritier du vaste duché de Bourgogne qu'érigea son père, en 1467, il tenta d'en unifier ses Etats, qui s'étendaient jusqu'à la Flandre, et d'en développer la puissance, ce qui ne manqua pas d'inquiéter la monarchie française de Louis XI (1423-1483) et ses voisins, Suisses et Lorrains. Il périt lors du siège de Nancy, au cours d'un conflit avec René de Lorraine.
Voir aussi : Louis XI - Philippe le Bon - Charles le Téméraire - Pays-bas bourguignons - Duché de bourgogne - Histoire de la Politique



1444
10 novembre
La défaite des croisés à Varna
Les Turcs Ottomans infligent une sévère défaite aux croisés Hongrois à Varna, sur les bords de la mer Noire (Bulgarie). Le roi de Hongrie Ladislas III meurt dans la bataille. Au XIVème siècle, les victoires des Turcs à Kossovo, Nicopolis et Varna sur les armées coalisées des chrétiens mèneront à la chute de Constantinople le 29 mai 1453 entre les mains du sultan Ottoman Mehmet II.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des Croisades - Ottomans - Histoire de Varna - Histoire de la Chrétienté



1555
10 novembre
Des colons français au Brésil
L'amiral français Nicolas Durant de Villegagnon accompagné 600 colons débarque dans la baie de Guanabara (Brésil). Il y fera construire Fort-Coligny et Henryville. Mais des disputes théologiques éclateront au sein de la colonie. En 1567, les Portugais détruiront ce qui reste des établissements et fonderont Rio de Janeiro. Un des membres de l'expédition française, le moine André Thévet, rentrera avec une herbe encore inconnue : le tabac.
Voir aussi : Colonisation - Tabac - Histoire des Explorations



1668
10 novembre
Naissance de François Couperin
François Couperin naît le 10 novembre 1668 à Paris. Compositeur, organiste et claveciniste, il fut notamment organiste de la Chapelle Royale sous Louis XIV. Considéré comme l'un des plus grands musiciens de son époque, il composa de nombreuses pièces de musique baroque, notamment des messes pour orgue, de la musique de chambre et des ½uvres religieuses. Il est aussi connu pour être le grand maître du clavecin en France.
Voir aussi : Histoire de Paris - Naissance - Compositeur - Organiste - Claveciniste - Histoire de la Musique classique



1683
10 novembre
Naissance de Georges II de Grande-Bretagne
Georges II de Grande-Bretagne naît le 10 novembre 1683 à Hanovre. Fils de Georges Ier et prince de Galles de 1714 à 1727, il est couronné roi le 11 octobre 1727 à Westminster. Son règne est marqué par la Guerre de succession d'Autriche, la Guerre de Sept Ans mais aussi la première Révolution industrielle et l'expansion britannique en Inde.
Voir aussi : Naissance - Grande-Bretagne - Roi - Hanovre - Georges II - Histoire de l'Etat



1697
10 novembre
Naissance de William Hogarth.
William Hogarth est né le 10 novembre 1697 à Londres. C'est un peintre et un graveur.
En 1725, il réalise ses premières gravures pour Hudibras. En parallèle à ses travaux , il réalise des études de dessin dans l'académie créée par James Thornhill.
Dans ses peintures, il représente principalement des personnes simples ou bourgeoises, mais avec une certaine expressivité. Il réalise aussi des portraits chocs, représentant des prostituées.
Il trouve la mort le 26 octobre 1764 dans sa ville natale.
Voir aussi : Histoire de la Peinture



1775
10 novembre
La création des Marines américains
Le Congrès américain décide de mettre en place une flotte de guerre afin de pouvoir rivaliser avec les Britanniques dans la guerre d’Indépendance. Deux bataillons de Marines sont alors créés pour former la "marine continentale". Mais rapidement, la flotte guerrière américaine présentera des lacunes en matière d’artillerie navale. Aussi, il lui sera impossible de vaincre les Anglais sans l’aide de la marine française.
Voir aussi : Création - Dossier histoire des Etats-Unis : la guerre d'Indépendance - Histoire des Marines - Histoire de la Politique



1793
10 novembre
Notre Dame de Paris temple de la Raison
Après avoir subi le vandalisme de la Révolution, Notre-Dame de Paris se découvre une nouvelle vocation : temple de la Raison. La Commune de Paris décide ainsi de faire participer la cathédrale de la ville à la nouvelle religion : le culte de l’Etre suprême. Instaurée par les déistes pour surplomber et incarner la République et ses valeurs, cette nouvelle religion investit de nombreux édifices tandis que la Convention a pour ambition de la substituer définitivement au culte catholique.
Voir aussi : Histoire de Paris - Notre Dame de Paris - Histoire de la Révolution



1859
10 novembre
Traité de Zurich
La signature du traité de Zurich vient mettre un terme à la guerre qui oppose l'empire Autrichien à la France et au Royaume de Piémont-Sardaigne. Les Autrichiens cèdent à la France la province de Lombardie, qu'elle cède à son tour à la Savoie. En contrepartie, l'Autriche peut conserver la Vénétie, ainsi que les forteresses de Mantoue et Peschiera. En 1860, le Royaume de Piémont-Sardaigne donnera à la France le comté de Nice et le duché de Savoie, condition ayant motivé sa participation à la campagne d'Italie.
Voir aussi : France - Autriche - Traité - Histoire de la Sardaigne - Campagne d'Italie - Histoire des Traités



1871
10 novembre
Henri Stanley sauve Livingstone
Après des mois de recherches, le journaliste américain retrouve enfin Livingstone. Parti à la découverte des sources du Nil, ce dernier ne donnait plus aucuns signes de vie depuis longtemps. Sautant sur l’occasion, Stanley voyait dans cette aventure la possibilité de rapporter le plus grand scoop de l’année. Il n’hésita donc pas une seconde quand on le chargea de cette mission. Il découvrit Livingstone malade et affamé, mais bien vivant. Il poursuivra même quelques temps l’exploration en sa compagnie.
Voir aussi : Livingstone - Stanley - Histoire des Explorations



1891
10 novembre
Mort d'Arthur Rimbaud
Rimbaud est atteint d'une tumeur cancéreuse au genou droit. Il quitte l'Ethiopie et rentre en France. A Marseille, les médecins décident de l'amputer. Mais la maladie l'emporte le 10 novembre 1891. Le poète aura écrit toute son œuvre entre 15 et 20 ans.
Voir aussi : Rimbaud - Histoire de la Poésie



1928
10 novembre
Hirohito, empereur du Japon
Fils de l'empereur Taisho mort en 1921, Hirohito lui succède à l'âge de 27 ans. En 1939, Hirohito signera le pacte anti-komintern avec Hitler et Mussolini. Après guerre, il ne sera pas déféré devant le tribunal des criminels de guerre, comme MacArthur s'y est engagé. Cependant, la capitulation du Japon marquera l'écroulement du système impérial et le début de la monarchie constitutionnelle.
Voir aussi : Sacre - Empereur - Hirohito - Histoire des Sacres



1993
10 novembre
Aladdin dans les salles
Le dessin animé « Aladdin », inspiré des contes des Milles et une nuits, sort en France un mois avant Noël et connaît un véritable succès. Aux Etats-Unis, c’est la première fois qu’un grand acteur donne sa voix à un personnage d’animation : les dialogues du Génie sont en effet interprétée par Robin Williams. Le film connaîtra deux suites directement sorties en vidéo : « Le retour de Jafar » et « Aladdin et le roi des voleurs ».
Voir aussi : Disney - Histoire des Dessins animés



1994
10 novembre
L'Irak reconnaît le Koweït
Bagdad annonce qu'il reconnaît la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance politique du Koweït, conformément aux résolutions de l'ONU. Le 2 août 1990, l'Irak avait envahi l'émirat du Koweït pour des questions de pétrole et dans l’espoir de relever l’économie du pays. Mais le 17 janvier 1991, les Etats-Unis avaient lancé l'opération "tempête du désert" contre cette invasion. Les résolutions adoptées les 3 et 9 avril 1991 par le Conseil de sécurité de l'ONU avaient alors mis officiellement fin à la guerre.
Voir aussi : Saddam Hussein - Reconnaissance - Histoire de la Guerre du Golfe


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. nov. 10, 2011 12:12 am
par saintluc
Nicolas Durand de Villegagnon (1510, Provins - 9 janvier 1571) est un militaire et explorateur français, fondateur de l'éphémère colonie française au Brésil nommée «France Antarctique».
Villegagnon est élève des collèges de La Marche et de Montaigu à Paris, en compagnie de Calvin. Il obtient ensuite sa licence de droit à Orléans.
Il entre dans l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1531 sur la recommandation de son oncle Philippe Villiers de l'Isle-Adam, grand maître de l’ordre. Il prend part en 1541 à l’expédition de Charles Quint contre Alger dont il écrit le récit. En 1548, il commande la flotte envoyée en Écosse pour ramener Marie Stuart à la cour de France, pour ses fiançailles au dauphin François. Il réalise alors un exploit naval considéré jusqu'alors comme impossible pour tromper la vigilance des Anglais : après le débarquement des Français à Perth, il contourne en galères l'Ecosse par le nord au large des Orcades. Il descend la mer d'Irlande et fait embarquer Marie Stuart à Dumbarton dans l'estuaire de la Clyde pour gagner Morlaix. En 1551, il tente en vain, depuis Malte, de défendre Tripoli contre les Turcs. Rentré en France, il est nommé en 1553 vice-amiral de Bretagne après ses campagnes en Hongrie et au Piémont.

Image
Il reçoit en 1555 le commandement de la flotte mise par Henri II à la disposition de Gaspard II de Coligny pour installer une colonie au Brésil où les protestants français pourraient exercer librement leur religion.

Parti du Havre le 14 août 1555, deux navires chargés de 600 marins et passagers, arrivent dans la baie de Rio de Janeiro (Guanabara) le 10 novembre, débarquent dans l’île de Serigipe, qui porte aujourd'hui son nom, où Villegaignon fait élever le fort Coligny, voulant appeler Henryville la bourgade qu’il compte créer sur la terre ferme, sur la côte qu’il appelle la «France Antarctique». Mais le ravitaillement s’épuise vite et une conspiration est montée contre Villegaignon. Elle est découverte à temps et les conspirateurs se réfugient parmi les Indiens et les montent contre les Français, qui partent chercher du renfort en Europe.

Des protestants de Genève débarquent alors à Fort Coligny le 7 mars 1557. Catholiques et protestants ne tardent pas à s’opposer, et les derniers s’installent fin octobre 1557 sur la terre ferme en un lieu appelé la Briqueterie où s’était déjà établis d’autres Français dissidents. Controversé, Villegaignon quitte fort Coligny pour la France (1559). Mais le fort Coligny est attaqué en 1560 et les Français qui l'occupent en sont chassés, ils se réfugient dans les forêts environnantes et s'installent avec les Indiens. Ils parviennent à maintenir une relation commerciale avec la France jusque vers 1567, période à laquelle les Portugais se décident à une occupation véritable de la région. De nos jours (années 2000), cette île est appelée Ilha Villegaignon et abrite l'École navale brésilienne. On ne peut donc pas y pénétrer sauf peut-être avec une autorisation spéciale. Le tout est situé près de l'aéroport Santos Dumont.
Le récit de l’expédition a été écrit en 1578 par l’un de ses membres, l’étudiant en théologie Jean de Léry : Histoire d’un voyage fait en la terre de Brésil.

De retour en France, Villegagnon poursuit sa polémique avec les calvinistes et prend part aux Guerres de Religion dans le camp catholique. Il fut notamment blessé au siège de Rouen en 1562.

Il fut ensuite nommé gouverneur de Sens en 1567.

Il meurt le 9 janvier 1571 dans sa commanderie de Beauvais-en-Gâtinais près de Nemours.







Anonyme
Le Jacques
Récit d'aventure maritime célèbre. 1846


Situation déplorable du vaisseau français « le Jacques », à son retour du Brésil en France, causée par une famine extraordinaire et le mauvais état de ce vaisseau, en 1558.

C'est avec raison qu'on a observé que de tous les fléaux qui peuvent assaillir les navigateurs en mer, l'un des plus terribles est la disette des vivres. Les relations des voyages nous en fournissent plusieurs exemples. Un des plus frappants se trouve dans l'histoire du retour du Brésil en France du vaisseau français « Le Jacques ».

Jean de Léry en avait été témoin, et faillit en être une des victimes; il rapporte ces évènements avec des circonstances qui font frémir.

En 1555, Nicolas Durand de Villegagnon, chevalier de Malte et vice-amiral de Bretagne, livré aux opinions des nouveaux sectaires, et aigri sans doute par quelques traverses dans l'exercice de son emploi, conçut le projet de former en Amérique une colonie de protestants. Ce chevalier était brave, entreprenant et homme de tête. Ses desseins furent déguisés à la cour sous la simple vue de faire un établissement français dans le Nouveau-Monde, à l'exemple des Portugais et des Espagnols. Sous ce prétexte, il obtint de Henri II trois vaisseaux bien équipés, qu'il fit monter par des calvinistes déclarés ou secrets. Il appareilla du Hâvre-de-grâce au mois de mai, et n'arriva au Brésil que dans le cours de novembre suivant.

Villegagnon, étant entré dans une rivière, s'empara d'une petite île sur laquelle il bâtit un fort qu'il nomma le fort de Coligny. L'ouvrage était à peine commencé, qu'il renvoya ses vaisseaux en France, avec des lettres où il rendait compte de sa situation à la cour. Il en adressa aussi d'autres à quelques amis qu'il avait à Genève. Ces lettres produisirent l'effet qu'il attendait. L'Eglise de Genève saisit ardemment l'occasion de s'étendre dans un pays éloigné, où toutes les apparences lui promettaient, pour ses partisans, une liberté dont ils ne jouissaient point en France. Aussitôt qu'un habile marin, nommé Dupont, retiré à Genève depuis quelque temps, où il était fort considéré, se fut rendu aux vives sollicitations de Calvin, et eut consenti à diriger l'expédition au Brésil, la réputation de ce chef détermina beaucoup de particuliers de tous états à entreprendre un tel voyage. Jean de Léry, âgé de vingt-deux ans, fut du nombre des nouveaux Argonautes.

Le 7 mars 1557, la flotte, au nombre de trois vaisseaux de guerre, entra dans l'embouchure de Rio-Janeiro. Les protestants n'y séjournèrent pas longtemps, à cause du changement de principes de Villegagnon, qui ,craignat une révolte de la part des Calvinistes, lui fit prendre le parti de déclarer qu'il n'en voulait plus souffrir dans son fort, et les fit tous embarquer sur « le jacques », chargé de bois, de teinture, de poivre, de coton, de singes, de perroquets et d'autres productions du pays. On mit à la voile, pour retourner en France, le 4 janvier 1558. tout l'équipage montait à quarante-cinq hommes, matelots et passagers, sans y comprendre le capitaine et Martin Beaudoin, du hâvre, maître du vaisseau.

Léry va seul prendre la parole, et ranconter une suite non interrompue de scènes les plus étranges.


Nous avions, dit-il, à doubler de grandes baies entremêlées de rocher qui s'étendent d'environ trente lieues. Le vent n'étant pas favorable à nous faire quitter la terre sans la côtoyer, nous fumes d'abord tentés de rentrer dans l'embouchure du fleuve. Cependant, après avoir navigué sept ou huit jours, il arriva, pendant la nuit, que les matelots qui travaillaient à la pompe ne purent épuiser l'eau. Le contre-maître, surpris d'un accident dont personne ne s'était défié, descendit au fond du vaisseau, et le trouva non-seulement entr'ouvert en plusieurs endroits, mais si plein d'eau, qu'on le sentait peu à peu enfoncer. Tout le monde ayant été réveillé, la consternation fut extrême. Il y avait tant d'apparence qu'on allait couler à fond, que la plupart, désesperant de leur salut, se préparèrent à la mort.


Cependant quelques-uns, du nombre desquels j'étais, prirent la résolution de faire tous leurs efforts pour prolonger leur vie de quelques moments. Un travail infatigable nous fit soutenir le navire avec deux pompes jusqu'à midi, c'est à dire près de douze heures, pendant lesquelles l'eau continua d'entrer en si grande abondance, que nous ne pûmes diminuer sa hauteur. Cette eau, passant par les tas de bois de Brésil dont le vaisseau était chargé, sortait par les canaux aussi rouge que du sang de bœuf. Le charpentier, aidé des matelots les plus intelligents, parvint enfin à découvrir, sous le tillac, les fentes et les trous les plus dangereux, et à les boucher avec du lard, du plomb et des draps.


Dans ces circonstances, nous aperçûmes la terre, et , le vent étant favorable pour y aborder, nous prîmes tous la résolution de nous y réfugier; c'était aussi l'opinion du charpentier, qui avait reconnu dans ses recherches que le navire était tout rongé de vers. Mais le maître du bâtiment, craignant d'être abandonné de ses matelots s'il touchait une fois au rivage, aima mieux hasarder sa vie et celle de ses compagnons que ses marchandises, et déclara qu'il était résolu de continuer sa route.


Cependant il offrit aux passagers une barque pour retourner au Brésil, à quoi Dupont, que nous n'avions pas cessé de reconnaître pour chef, répondit qu'il voulait aussi tirer vers la France, et qu'il conseillait à tous ses gens de le suivre.


Là-dessus, le contre-maître observa qu'outre les dangers de la navigation il prévoyait qu'on serait longtemps sur mer, et que le vaisseau n'était point assez fourni de vivres. Nous fûmes six à qui la double crainte de la famine et du naufrage fit prendre le parti de regagner la terre, dont nous étions éloignés que de neuf à dix lieues. On nous donna la barque, que nous chargeâmes de tout ce qui nous appartenait, avec un peu de farine et d'eau. Tandis que nous prenions congé de nos amis, un d'entre eux qui avait une singulière affection pour moi, me dit en tendant la main vers la barque où j'étais déjà: « mon cher Léry, je vous conjure de demeurer avec nous. Considérez que, si nous ne pouvons arriver en France, il y a plus d'espérance de nous sauver, soit du côté du Pérou, soit dans une île, que sous le pouvoir de Villegagnon, de qui nous ne devons jamais espérer aucune faveur. »


ces instances firent tant d'impression sur moi, que, les circonstances ne me permettant plus de longs discours, j'abandonnai une partie de mon bagage dans la barque et me hâtait de remonter à bord. Les cinq qui restèrent prirent congé de nous les larmes aux yeux et retournèrent au Brésil. Je dus des remerciements au Ciel pour m'avoir inspiré de suivre le conseil de mon ami. Nos cinq déserteurs étant arrivés à terre avec beaucoupe de difficultés, Villegagnon les reçut si mal, qu'il en fit pendre trois.

Notre vaisseau remit à la voile comme un vrai cercueil, dans lequel ceux qui s'y trouvaient renfermés s'attendaient moins à vivre jusqu'en France qu'à se voir bientôt ensevelis au fond des flots. Outre la difficulté qu'il eut d'abord de passer les basses, il essuya de continuelles tempêtes pendant tout le mois de janvier, et , ne cessant point de faire beaucoup d'eau, il serait péri cent fois dans un jour, si tout le monde n'eût travaillé sans relâche aux deux pompes.

Nous nous éloignâmes ainsi du Brésil d'environ deux cents lieues, jusqu'à la vue d'une île inhabitée, aussi ronde qu'une tour, qui n'a pas plus d'une demi-lieue de circuit. El la rasant de fort près, à gauche, nous la trouvâmes garnie d'arbres couvert d'une belle verdure, d'un prodigieux nombre d'oiseaux, dont plusieurs sortirent de leur retraite pour venir se percher sur les mâts et les vergues de notre navire, où ils se laissaient prendre à la main. Nous apercûmes des rochers fort pointus, peu élevés, qui nous firent craindre d'en trouver d'autres à fleur d'eau, dernier malheur qui nous aurait sans doute exemptés pour jamais du travail des pompes : nous en sortîmes heureusement.

On se trouva le 3 février à trois degrés de la ligne, c'est à dire que depuis près de sept semaines on n'avait pas fait la troisième partie de la route. Comme les vivres diminuaient beaucoup, on proposa de relâcher au cap Saint-Roch, où quelques vieux matelots assuraient qu'on pouvait se procurer des rafraîchissements; mais la plupart se déclarèrent pour le parti de manger les perroquets et les singes que nous apportions en grand nombre en France. Quelques jours après, le pilote, ayant pris hauteur, déclara qu'on se trouvait droit sous la ligne, le même jour où le soleil y était, c'est à dire le onzième de mars, singularité si remarquable, suivant Léry, qu'il ne peut croire qu'elle soit arrivée à beaucoup d'autres vaisseaux.

Nos malheurs, continue-t-il, commencèrent par une querelle entre le contre-maître et le pilote, qui, pour se chagriner mutuellement, affectaient de négliger leurs fonctions; le 26 mars, tandis que le pilote faisait son quart, toutes nos voiles hautes déployées, un impétueux tourbillon frappa si rudement le vaisseau qu'il le renversa sur le côté, jusqu'à faire plonger les hunes et le haut des mâts. Les câbles, les cages d'oiseaux et tous les coffres qui n'étaient pas bien amarrés furent renversés dans les flots, et peu s'en fallut que le dessus du bâtiment ne prît la place du dessous. Cependant la diligence qui fut apportée à couper les cordages servit à redresser par degrés; le danger, quoique extrême, eut si peu d'effet pour la réconciliation des deux ennemis, qu'un moment après qu'il fut passé, et malgré les efforts qu'on fit pour les apaiser, ils se jettèrent l'un sur l'autre et se battirent avec une égale fureur.

Ce n'était que le commencement d'une affreuse suite d'infortunes; peu de jours après, dans une mer calme, le charpentier et d'autres artisans, cherchant le moyen de soulager ceux qui travaillaient aux pompes, remuèrent si malheureusement quelques pièces de bois au fond du vaisseau, qu'il s'en leva une assez grande par où l'eau entra tout à coup avec tant d'impétuosité, que ces misérables ouvriers, forcés de remonter au plus vite sur le tillac, manquèrent d'haleine pour expliquer le danger, et se mirent à crier d'une voie lamentable : "Nous sommes perdus ! Nous sommes perdus !", sur quoi le capitaine, le maître et le pilote, ne doutant point de la grandeur du péril, ne pensèrent qu'à mettre la barque en dehors en toute diligence. Le pilote, craignant qu'elle ne fût trop chargée par la quantité de ceux qui voulaient s'y placer, y entra armé d'un grand coutelas, et déclara qu'il couperait les bras au premier qui ferait mine d'y entrer. Nous voyant délaissés à la merci de la mer, et nous ressouvenant du premier naufrage dont Dieu nous avait délivré, autant résolus à la mort qu'à la vie, nous allâmes nous employer de toutes nos forces à tirer l'eau par les pompes, pour empêcher le navire de couler à fond; nous fîmes tant d'efforts, qu'elle ne nous surmonta point.

Mais le plus heureux effet de notre résolution fut de nous faire entendre la voix du charpentier, qui, étant un jeune homme de cœur, n'avait pas abandonné le fond du navire comme les autres; au contraire, ayant mis son caban ou sa capote sur la grande ouverture qui s'y était faite, et se tenant à deux pieds dessus pour résister à l'eau, laquelle, comme il nous le dit depuis, de sa violence le souleva plusieurs fois, criait en cet état et de toutes ses forces qu'on lui apportât des hardes, des lits et autres choses pour empêcher l'eau d'entrer pendant qu'il boucherait cette terrible voie d'eau; il ne faut pas demander s'il fut servi promptement. Par ce moyen nous fûmes préservés du danger éminent qui nous menaçait.

On continua de gouverner tantôt à l'est, tantôt à l'ouest, quoique ce ne fût pas notre chemin; car notre pilote, qui n'entendait pas bien son métier, ne sut observer sa route, et nous allâmes ainsi, dans l'incertitude, jusqu'au tropique du Cancer, où nous fûmes pendant quinze jours dans une mer herbue. Les herbes qui flottaient sur l'eau étaient si épaisses et si serrées, qu'il fallut les couper avec des cognées pour ouvrir le passage au vaisseau. Un autre accident faillit nous perdre. Notre cannonier, faisant sècher la poudre dans un pot de fer, le laissa si longtemps sur le feu, qu'il rougit, et la flamme, ayant pris à la poudre, donna si rapidement d'un bout à l'autre du navire, qu'elle mit le feu aux voiles et aux cordages: il s'en fallut de peu qu'elle ne s'attachât même au bois, qui, étant goudronné, n'aurait pas manquer de s'allumer promptement et de nous brûler vifs au milieu des eaux. Nous eûmes quatre hommes maltraités par le feu, dont l'un mourut quelques jours après.

Nous étions le quinze avril; il nous restait environ cinq cent lieues jusqu'aux côtes de France. Nos vivres étaient si diminués, malgré le retranchement qu'on avait déjà fait sur les rations, qu'on prit le parti de nous en retrancher la moitié; et cette rigueur n'empêcha point que, vers la fin du mois, toutes les provisions ne fussent épuisées. Notre malheur vint de l'ignorance de notre pilote, qui se croyait proche du cap Finistère en Espagne, tandis que nous étions encore à la hauteur des Açores, qui en sont à plus de trois cent lieues. Une si cruelle erreur nous réduisit tout d'un coup à la dernière ressource, qui consiste à balayer la salle ou chambre où l'on tient le biscuit. On y trouva plus de vers et de crottes de rats que de miettes de pain. Cependant on en fit partage avec des cuillers, pour en faire une bouillie noire et dégoûtante; mais tout passe dans la famine. Ceux qui avaient encore des perroquets ( car depuis longtemps plusieurs avaient mangé les leurs ) les firent servir de nourriture dès le commencement du mois de mai, que tous les vivres ordinaires vinrent à nous manquer.

L'horreur d'une telle situation par une mer si violente, que, faute d'art ou de force pour ménager les voiles, on se vit dans la nécessité de les plier et de lier même le gouvernail; ainsi le vaisseau fut abandonné au gré des vents et des flots; le gros temps même était l'unique espérance dont nous pussions nous flatter: alors nous avions l'espoir de prendre quelques poissons.

Aussi tout notre monde était -il d'une faiblesse et d'une maigreur extrêmes; cependant la nécessité nous faisait songer sans cesse au moyen d'apaiser notre faim. Quelques-uns s'avisèrent de couper des pièces de cuir et de les faire fricasser: ce mets ne nous parut point mauvais, ainsi que les fritures de nos souliers découpés par bandes. Mais notre faiblesse et notre faim, toujours renaissante, ne nous empêchaient pas, sous peine de couler à fond, de nous relever alternativement pour travailler à la pompe.

Environ le 12 mai, notre cannonier mourut de faim. Nous fûmes peu touchés par cette perte; car, bien loin de penser à nous défendre si l'on nous eût attaqués, nous eussions plutôt souhaité d'être pris par quelque pirate qui nous eût donné à manger. Mais nous ne vîmes, à notre retour, qu'un seul vaisseau dont il nous fut impossible d'approcher.

Après avoir dévoré tous les cuirs du vaisseau, jusqu'au couvercle des coffres, nous pensions toucher au dernier moment de notre vie; mais la nécessité fit penser à quelqu'un de faire la chasse aux rats et aux souris; et nous espérâmes de les prendre d'autant plus facilement, que ces petis animaux, n'ayant plus les miettes et autres choses à ronger, couraient en grand nombre, mourants de faim dans le vaisseau. On les poursuivit avec tant de soin et de pièges, qu'il en demeura fort peu. La nuit même nous les cherchions à l'exemple des chats, qui depuis longtemps n'existaient plus parmi nous. Un rat était plus estimé qu'un bœuf sur terre; le prix en monta jusqu'à quatre écus. On les fit bouillir dans l'eau avec tous leurs intestins, qu'on dévorait comme le corps; les pattes n'étaient pas exceptées ni les autres os, qu'on trouvait le moyen d'amollir.

l'eau douce nous manqua aussi: il ne resta pour tout breuvage qu'un petit tonneau de cidre, que le capitaine et les maîtres d'équipage ménageaient avec le plus grand soin. S'il tombait de la pluie, on étendait des draps avec un boulet au milieu pour la faire distiller. On retenait jusqu'à celle qui s'écoulait par les égoûts du vaisseau, quoique plus trouble que celle des rues. On lit dans Jean de Léon, que les marchands qui traversent les déserts d'Afrique, se trouvant réduits à la même disette que nous, n'ont qu'un seul moyen de résister à la soif, c'est de tuer un de leurs chameaux et de recueillir l'eau rassemblée dans son estomac; il la partagent entre eux. Ce qu'il dit ensuite d'un riche négociant qui, traversant un de ces déserts et pressé d'une soif extrème, acheta une tasse d'eau d'un chamelier qui était avec lui, la somme de dix mille ducats, montre combien la soif est un besoin impérieux. Cependant, ajoute le même historien, et le marchand et celui qui lui avait vendu si cher un verre d'eau, moururent également de soif; et l'on voit encore leur sépulture dans un désert, oùle récit de leur triste aventure est gravé sur une grosse pierre.

Pour nous l'extrémité fut telle, qu'il ne nous resta plus que du bois de Brésil, plus sec que tout autre bois, que néanmoins, dans leur désespoir, grugeaient entre leur dents. Dupont, notre conducteur, en tenant un jour un morceau dans la bouche, me dit avec un grand soupir :" Hélas! Léry, mon ami, il m'est dû en France une somme de quatre mille francs, dont plût à Dieu qu'ayant fait une bonne quittance, je tinsse maintenant un pain de quatre livres et quelques verres de vin".

l'horrible situation où nous étions plongés influe singulièrement sur le caractère et rend crelles les personnes les plus douces, ainsi que nos lecteurs doivent s'en douter. N'est-il pas des mères qui, dans un siège, ont mangé leurs propres enfants ? Des soldats, réduits à la même extrémité, se jetèrent sur les corps de leurs ennemis, et ont fait, depuis, l'aveu que si leur situation eût continué, ils étaient résolus de se jeter sur leurs camarades.

Enfin Dieu, daignant venir à notre secours et nous conduire, fit la grâce à tant de misérables étendus presque sans mouvement sur le tillac, d'arriver le 24 mai 1558 à la vue des terres de Bretagne. Nous avions été trompés tant de fois par le pilote, qu'à peine pûmes-nous prendre confiance en ceux qui nous annoncèrent notre bonheur. Cependant nous fûmes bientôt certains que nous avions notre patrie devant les yeux. Après que nous eûmes remercié le Ciel, le maître du navire nous avoua publiquement que, si notre situation eût seulement duré un jour de plus, il avait pris la résolution, non pas de nous faire tirer au sort, comme il arriva quatre à cinq ans après dans un navire qui revenait de la Floride, où la famine fit tuer un malheureux de l'équipage, mais, sans avertir personne, d'égorger un d'entre nous pour le faire servir de nourriture aux autres. Nous nous traînâmes à Nantes, où nous eûmes beaucoup de peine à arriver.

Léry ne nous apprend point quelle fut sa retraite en sortant de cette ville. D'autres circonstances ont pu faire juger qu'il prit le parti de retourner à Genève. Mais il ne laisse point sans éclaircissement la suite de ce qu'il à déjà dit de l'établissement des Français au fort Coligny. Villegagnon, surnommé justement, dit-il, le Caïn de l'Amérique, abandonna cette place, et, par sa faute, elle tomba ensuite, avec l'artillerie marquée aux armes de la France, au pouvoir des Portugais. Il revint en France, où il ne cessa point de faire la guerre aux sectateurs de Calvin, et mourut au mois de décembre 1571, dans une commanderie de l'ordre de Malte, en Gâtinais, près de saint-Jean-de-Nemours.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. nov. 10, 2011 4:26 am
par orchidee
2010-le 10 novembre
Celle qui se voit en ‘ballerine beatnik’

Dali l’appelait “le Corbeau gothique”. La diva rock Patti Smith signe un livre de mémoires en publiant son autobiographie “Just Kids”, le récit de ses années new-yorkaises et de son amitié amoureuse avec le photographe Robert Mapplethorpe. A bientôt 64 ans, ne parlez pas de retraite pour cette prêtresse du rock !
http://www.evene.fr/culture/chroniques.php?j=10&m=11

Biographie de Patti Smith
Icône rock du XXe siècle, Patti Smith devient une artiste culte dès l'apparition de son premier album, 'Horses', en 1975. La jeune fille est élevée dans le New Jersey et s'intéresse très vite à la musique. Les Rolling Stones, The Velvet Underground, Jimi Hendrix et James Brown sont ses références. D'abord passionnée de poésie, elle enregistre une version d'un poème de Jim Morrison – le chanteur des Doors – sur un album solo de Ray Manzarek. Son inspiration lui vient de poètes comme Arthur Rimbaud. En 1971, sa lecture à l'église Saint Mark est marquée par l'accompagnement à la guitare de Lenny Kaye. Le duo, qui est vite rejoint par Richard Sohl au piano, forme le Patti Smith Group. En 1975, le groupe, que deux nouveaux musiciens rejoignent, enregistre 'Horses' suivi de 'Radio Ethiopia' en 1976. En 1977, la chanteuse se brise la nuque en tombant sur scène. La récupération est très longue, ce qui ne l'empêche pas de cosigner le tube 'Because The Night' avec Bruce Springsteen dans l'album 'Easter' en 1978. La sortie de 'Wave', en 1979, ne connaît pas le succès escompté. La carrière de la chanteuse est aussi marquée par ses nombreuses collaborations – dans trois albums – avec le groupe Blue Oyster Cult. Elle se retire de la scène musicale à la suite de son mariage avec l'ancien guitariste de MC5, Fred 'Sonic' Smith. Ce n'est qu'en 1988 qu'elle revient avec 'Dream Of Life', mais sa carrière est à nouveau interrompue par la mort de son mari. Son album 'Gone Again', sorti en 1996, est perçu comme étant réalisé pour exorciser cette période noire de sa vie. En 1997, le Patti Smith Group sort 'Peace and Noise', un véritable retour aux sources. S'ensuivra 'Gung Ho' en 2000 et 'Trampin'' en 2004, album très marqué par la guerre en Irak. Loin d'avoir terminé de faire parler d'elle, comme en témoigne encore 'Twelve' - album de reprises sorti en 2007 -, Patti Smith est une artiste indispensable pour découvrir le rock'n' roll.
http://www.evene.fr/celebre/biographie/ ... -13456.php
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=px__SsVXX_0[/youtube]
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ahZNam2uT40&feature=related[/youtube]

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Publié : ven. nov. 11, 2011 12:57 am
par saintluc
-43
11 novembre
Deuxième triumvirat à Rome
Marc-Antoine, Lépide et Octave sont nommés par le Sénat romain pour exercer un gouvernement à trois. Ce nouveau trumvirat est instauré dans le but d'éviter des batailles de succession entre les prétendants au trône Marc-Antoine, le fidèle lieutenant de César et Octave, son neveu et fils adoptif. L'empire romain sera ainsi partagé en trois. L'Orient reviendra à Marc-Antoine, l'Occident à Octave et l'Afrique à Lépide.
Voir aussi : Octave - Marc-Antoine - Histoire de la Rome antique



1417
11 novembre
Fin du Grand Schisme d'Occident
Depuis 1378, antipapes d’Avignon et papes de Rome s’opposent les uns aux autres et divisent l’Église. Le clergé tente de trouver des solutions, comme au cours du concile de Pise où un troisième pape, Alexandre V, avait été élu et auquel va succéder Jean XXIII. Mais l’unité n’est toujours pas faite autour de lui et l’Église se voit dotée de trois souverains. La situation est impossible et l’empereur Sigismond pousse le pape de Pise à organiser un nouveau concile, celui de Constance, en 1414. Finalement, le 11 novembre 1417, Martin V est élu à la papauté et parvient à reconstituer l’unité de l’Église.
Voir aussi : Dossier histoire des Etats pontificaux - Papauté d'Avignon - Grand Schisme - Histoire du Moyen-Âge



1630
11 novembre
Journée des dupes
La reine-mère Marie de Médicis et le cardinal Richelieu se querellent sur la question de l'Espagne et la politique des Habsbourg. Favorable à la paix, la reine décide de révoquer son chef du Conseil, partisan d'une guerre contre Philippe IV d'Espagne. Mais le roi Louis XIII choisit de garder Richelieu au sein de son gouvernement et écarte sa très influente mère du pouvoir. Trahie alors qu'elle espérait l'emporter aux yeux de son fils, Marie de Médicis part pour le château de Compiègne.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Ministre - Histoire des Bourbons



1673
11 novembre
Les Polonais de Jean Sobieski défont les Ottomans à la bataille de Khorzim (Khotine)
Jean III Sobieski, commandant des armées et opposant au pouvoir en place en Pologne, cherche à se débarrasser de l'Empire ottoman qui envahit peu à peu l'Europe. Le 11 novembre 1673, les troupes militaires de Jean Sobieski partent en croisade et se livrent à un combat contre l'armée turque. La victoire de l'armée polonaise permet à Jean Sobieski de monter sur le trône et de remplacer le roi en place Michael Korybut Wisniowiecki.
Voir aussi : Pologne - Jean III Sobieski - Histoire des Guerres



1675
11 novembre
Le neuvième gurû sikh Teg Bahdur est assassiné par l'empereur Aurangzeb. Gurû Gobind Singh devient le dixième et dernier gurûs du sikhisme
Gurû Tegh Bahadur refuse de se convertir à l'islam comme le lui a ordonné Aurangzeb, empereur Moghol qui règne sur l'Inde. Il est alors convoqué à Delhi et s'y rend avec ses disciples. Ces derniers sont torturés devant Gurû Tegh Bahadur qui s'oppose de nouveau à la conversion. Il finit par être décapité en face du Fort Rouge. C'est son fils Gurû Gobind Singh, désigné comme successeur, qui devient à son tour maître spirituel des Sikhs.
Voir aussi : Aurangzeb - Gurû Gobind Singh - Histoire des Sikhs - Delhi - Histoire de la Politique



1729
11 novembre
Naissance de Louis Antoine de Bougainville, explorateur et navigateur français
Louis Antoine de Bougainville (1729-1811) est un explorateur et navigateur français. Avocat, il s'engage dans l'armée qu'il quitte pour la marine en 1763. Il colonise alors l'archipel des Malouines. Il est surtout célèbre pour le tour du monde qu'il entreprend à partir de 1766. Il fera escale à Tahiti. En 1771, il publie "Voyage autour du monde" qui connait un grand succès. Il y développe le mythe d'un paradis polynésien.
Voir aussi : France - Explorateur - Navigateur - Histoire des Explorations



1833
11 novembre
Fondation du Jockey-Club
Fondé en 1750 en Angleterre, le "Jockey-Club" voit le jour en France. L'association qui a pour objectif de contrôler et de développer les courses de chevaux, reste un des plus fermés des clubs parisiens.
Voir aussi : Fondation - Histoire des Loisirs



1852
11 novembre
Inauguration du nouveau palais de Westminster.
En 1834, une grande partie du palais de Westminster est détruite par un incendie. Après de nombreuses études sur la reconstruction du palais et quelques débats pour définir le style architectural à donner au bâtiment, la Commission royale approuve le projet de Charles Barry et son style néo-gothique. En 1840, les travaux de rénovation commencent. En 1852, la quasi-totalité de l'édifice est reconstruit. Seuls quelques éléments seront terminés dans les années 1860.
Voir aussi : Architecture - Reconstruction - Charles Barry - Palais de Westminster - Histoire de l'Architecture



1855
11 novembre
Décès de Søren Kierkegaard, philosophe danois
Søren Aabye Kierkegaard est remarqué dès son plus jeune âge pour sa grande intelligence. Il étudie la théologie. Tous les membres de sa famille décèdent avant l'âge de 33 ans ce qui pousse l'artiste dans la mélancolie. En 1843, il édite son premier livre, renonce à la religion et se consacre à ses écrits philosophiques. En 1855, il se lance dans de nombreuses polémiques contre l'Eglise. Il meurt à l'âge de 42 ans.
Voir aussi : Littérature - Religion - Philosophie - Kierkegaard - Théologie - Histoire de la Philosophie



1885
11 novembre
Naissance de Georges Patton
Georges Patton, général américain, naît le 11 novembre 1885 en Californie. Il intègre l'armée américaine en 1909, après avoir suivi des études dans la célèbre académie militaire de West Point, et participe aux Jeux olympiques de 1912, en pentathlon moderne. Il participe à la Première Guerre mondiale, mais s'illustre surtout lors de la Seconde Guerre mondiale, lors des campagnes de Sicile ou de Normandie. Il meurt le 21 décembre 1945 d'un accident de voiture.
Voir aussi : Première Guerre mondiale - Histoire de la Sicile - Général - Seconde guerre mondiale - Jeux Olympiques - Histoire de la Politique



1887
11 novembre
Le Black Friday aux Etats-Unis
Le 11 novembre 1787 reste célèbre dans l'histoire des Etats-Unis comme le Black Friday, le vendredi noir. Il s'agit de l'exécution de quatre anarchistes après l'attentat à la bombe perpétré contre les forces de l'ordre, lors d'une manifestation ouvrière à Haymarket Square, à Chicago. Georges Engel, Adolph Fischer, Albert Parsons et August Spies sont pendus, Louis Lingg se suicide en prison, alors que Samuel Fielden, Oscar Neebe et Michael Schwab sont graciés six ans plus tard.
Voir aussi : Etats-Unis - Exécution - Histoire de Chicago - Histoire de la Politique



1889
11 novembre
L'état de Washington intègre l'Union américaine
L'Etat de Washington adhère à l'Union américaine le 11 novembre 1889, en tant que quarante-deuxième membre. Cette adhésion est actée le 22 février 1889, par le vote au Congrès de l'Enabling Act, loi promulguée sous la première mandature du président Glover Cleveland. Cette adhésion accompagne celles des états du Dakota du Nord, du Dakota du Sud et du Montana. Situé à l'extrémité nord-ouest des Etats-Unis, ce territoire porte le nom du président Georges Washington.
Voir aussi : Etats-Unis - Histoire de Washington - Enabling Act - Histoire de la Politique



1917
11 novembre
Mort de la dernière reine Hawaïenne
A 79 ans la reine Liliuokalani meurt à Honolulu. Renversé par des planteurs américains en 1893, Liliuokalani sera la dernière souveraine de l'archipel.
Voir aussi : Décès - Histoire des Décès



1918
11 novembre
Fin de la Première Guerre mondiale
A 6 heures du matin, les généraux allemands signent l'armistice avec les alliés près de la gare de Rethondes dans l'Oise. Dans le wagon-restaurant aménagé en salle de réunion, l'amiral Wemyss, le maréchal Foch et le général Maxime Weygang mettent fin à quatre ans de guerre. Le cessez-le-feu prend effet à 11 heures. Tous les combattants veulent croire que cette guerre est la "der des der". Ce premier conflit mondial aura fait plus de 8 millions de morts.
Voir aussi : Armistice - Histoire de Rethondes - Histoire de la Première Guerre mondiale



1920
11 novembre
Inhumation du soldat inconnu
Le corps d'un soldat français mort pendant la première guerre mondiale est déposé dans une chapelle ardente au premier étage de l'Arc de Triomphe à Paris. En hommage à tous les "poilus" tombés pour la France, il sera plus tard inhumé sous la voûte de l'Arc. Le corps du soldat inconnu a été choisi par un jeune soldat de la garde d'honneur, Auguste Thien, parmi 8 cercueils de combattants non-identifiés.
Voir aussi : Histoire de Paris - Histoire de l'Arc de Triomphe - Histoire de la Première Guerre mondiale



1942
11 novembre
Entrée de l'Allemagne en zone libre
En réponse au débarquement des alliés en Afrique du Nord le 8, Hitler lance sur la France l'opération "Attila". Les Allemands envahissent le sud du pays considéré comme "zone libre". Le gouvernement de Vichy est placé sous le contrôle et l'influence directe de l'Allemagne.
Voir aussi : Invasion - Histoire du Régime de Vichy - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1946
11 novembre
Premier vol à réaction français
Le SO 6000 "Triton", piloté par Daniel Rastel et Armand Raimbeau décolle de la base d'Orléans-Bricy. Le premier avion à réaction français a été construit dans la clandestinité, pendant l'occupation, par Lucien Servanty l'un des pères du "Concorde".
Voir aussi : Avion à réaction - Histoire de l'Aéronautique



1965
11 novembre
Indépendance de la Rhodésie
La minorité blanche de la Rhodésie déclare son indépendance unilatérale. La colonie britannique est déclarée illégale par le gouvernement de sa majesté. Le Premier ministre, Ian Smith crée une nouvelle constitution qui garantie aux blancs le contrôle du gouvernement. De très grandes violences entre blancs et noirs, vont ensanglanter le pays et feront plus de 15 000 mort. La Rhodésie sera totalement et définitivement indépendante le 18 avril 1980 et prendra le nom de Zimbawe.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Rhodésie - Histoire de la Décolonisation



1992
11 novembre
L'Eglise anglicane ouvre ses portes aux "prêtresses"
A Londres, le synode général de l'église anglicane autorise les femmes à devenir prêtres. Pour les réformateurs de l'église d'Angleterre ce choix est motivé par un désir de s'adapter aux réalités de la société contemporaine. Ordonner les femmes est donc une question de "justice et de modernité".
Voir aussi : Femmes - Prêtre - Histoire de la Chrétienté



2004
11 novembre
Mort de Yasser Arafat à Paris
Hospitalisé depuis plusieurs jours à l’hôpital militaire de Clamart et plongé dans un coma profond, Yasser Arafat s’éteint le 11 novembre 2004. Dès le lendemain, sa dépouille est transférée au Caire, où un hommage international lui est rendu. Quelques heures plus tard il est enterré à Ramallah en Cisjordanie, accompagné par presque 100 000 personnes. Fondateur du Fatah, puis dirigeant de l’OLP, Yasser Arafat voit sa vie se partager entre la lutte armée contre Israël et le prix Nobel de la paix. D’origine égyptienne, il a été le principal acteur de la lutte pour la reconnaissance de la Palestine, et il en restera le symbole malgré les suspicions de corruption. Premier président de l’Autorité palestinienne à partir de 1996, son décès est suivi d’élections démocratiques et ouvre la voie à des nouveaux rapports israélo-palestiniens.
Voir aussi : Histoire de l'OLP - Arafat - Histoire des Décès


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

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Publié : ven. nov. 11, 2011 1:05 am
par saintluc
Louis Antoine de Bougainville, né à Paris le 12 novembre 1729 et mort dans la même ville le 31 août 1811, est un navigateur et explorateur français.
Louis Antoine de Bougainville est né à Paris le 12 novembre 1729, frère de l'historien Jean-Pierre de Bougainville. Il est fils de notaire. Il a fait des études poussées au collège de l'Université et montre des aptitudes particulières pour les études mathématiques et de droit. Il est d'abord avocat au Parlement de Paris, puis il entreprend une carrière militaire. En 1754, il est nommé secrétaire d'ambassade à Londres et devient membre de la Royal Society le 8 janvier 1756.
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Louis Antoine de Bougainville
Portrait par Jean-Pierre Franque

Il est nommé aide de camp de François Chevert, puis il est envoyé en 1756 au Canada comme capitaine au gouvernement de Louis XV des renforts pour maintenir la colonie. Durant le siège de Québec en 1759, il est assigné à la défense de la rive nord entre Québec et la Rivière Jacques-Cartier. Mais après le débarquement des troupes britanniques à l'anse au Foulon et le début de la Bataille des Plaines d'Abraham, il se rapproche de la zone des combats, mais c'est un échec. Après la mort de Montcalm durant la bataille, il dirige la retraite et il est nommé colonel.

En 1761, il se distingue sur les bords du Rhin. Lorsque la paix est conclue en 1763, il est nommé capitaine de frégate et file avec deux navires, l’Aigle et le Sphinx, vers les îles Malouines pour y établir une colonie.

Mais, cinq ans plus tard, par ordre du roi Louis XV, et devant les violentes protestations des Espagnols qui revendiquent ces îles comme faisant partie de l'Amérique du Sud, il devra leur restituer l'archipel après une négociation qui sera favorable à la France. Les Britanniques reprendront bientôt le territoire aux Espagnols pour leur donner le nom de Falklands.
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Accompagné d'un naturaliste, d'un dessinateur et d'un astronome, il part de Nantes, plus précisément de Mindin, le 15 novembre 1766, fait escale dans la rade de Brest d'où il repart le 5 décembre pour un voyage autour du monde à bord de la frégate la Boudeuse. Un second bateau, l’Étoile, une flûte (navire de charge), parti de Rochefort le 1er février 1767, le rejoint pour le tour du monde le 13 juin 1767 à Rio de Janeiro après deux rendez-vous manqués aux Malouines et dans l'embouchure du Río de la Plata.

Au Brésil, le botaniste Philibert Commerson embarqué sur l’Étoile découvre la fleur qu'il nommera plus tard la bougainvillée et cette fleur sera donnée à Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon.

Après avoir remis les îles Malouines aux Espagnols, sur ordre de Louis XV, il franchit le détroit de Magellan, explore l'immense et dangereux archipel des Tuamotu et mouille à Tahiti qui vient d'être découverte en juin 1767 par Samuel Wallis. Il y reste moins de dix jours, en avril 1768, puis repart avec un jeune Tahitien volontaire, Ahutoru, qui fait le trajet jusqu'à Paris puis qui meurt au cours du voyage de retour, après une escale à l'Île de France (aujourd'hui île Maurice).

Il explora quelques semaines plus tard l'île qui porte son nom. Il découvre ensuite la plupart des îles Samoa, qu'il appelle îles des Navigateurs, revoit les îles Saint-Esprit de Pedro Fernández de Quirós (appelées Vanuatu depuis leur accession à l'indépendance en 1980). Il longe les Louisiades, retrouve les îles Salomon et peut enfin se ravitailler aux Moluques.

Il rentre à Saint-Malo le 16 mars 1769 et publie en 1771 sa Description d'un voyage autour du monde, où il évoque le mythe, au parfum alors sulfureux, du « paradis polynésien ». Bougainville voit les apports scientifiques de son voyage éclipsés par le caractère ambigu du succès de son ouvrage. Il a néanmoins fait faire à la géographie de l'Océanie de grands progrès, trouvant des îles nouvelles, précisant la situation de beaucoup d'autres, donnant sur les mœurs des indigènes des renseignements intéressants. Ce livre suscite une réaction de Denis Diderot, qui publie en 1772 son Supplément au voyage de Bougainville.
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La Boudeuse

Il embarque ensuite sur la Terpsichore en 1775 et sur le Solitaire en 1776. Il commande en 1777 le vaisseau le Bien-Aimé, puis, de 1778 à 1779, le Guerrier. Promu chef d'escadre le 8 décembre 1779, il commande plusieurs vaisseaux dans la Guerre d'indépendance des États-Unis. Il combat l'amiral Samuel Hood, à la Martinique, et participe le 5 septembre 1781 à la bataille de la baie de Chesapeake. Il retourne dans l'armée de terre avec le grade de maréchal de camp.

Son comportement à la Bataille des Saintes, le 12 avril 1782, fut des plus curieux. À la tête de sa division de six vaisseaux, il abandonna son amiral, le comte de Grasse, et les douze autres vaisseaux français aux prises avec les navires britanniques sous les ordres de l'amiral Rodney. Bougainville prétendit ne pas avoir compris les signaux de son navire amiral pour définir la manœuvre. Il lui était pourtant facile de faire faire demi-tour à sa division et de revenir en l'espace d'une heure sur le lieu du combat. Ce faisant, il aurait provoqué la panique chez les Britanniques entourant les vaisseaux français. De nombreux témoins accablèrent la désertion de Bougainville au procès de Lorient en 1784. Cependant, Bougainville fut relaxé, car sa condamnation eût été embarrassante pour les ministres, compte tenu de ses relations.

Il forme un projet d'expédition au pôle Nord, qui lui est refusé par le ministre Loménie de Brienne. Il reste fidèle à Louis XVI lors de la Révolution. Il est chargé en 1790 de commander l'armée navale de Brest. Vice-amiral en 1791, n'ayant pu rétablir l'ordre dans cette troupe indisciplinée, il se retire du service. Il quitte la marine après en avoir refusé le ministère en 1792 pour se consacrer à l'étude des sciences.

Il est arrêté pendant la Terreur et libéré suite à la chute de Robespierre. Associé libre de l'Académie des sciences depuis 1789, il est élu membre de l'Institut de France et membre du Bureau des longitudes en 1796.

Il connaissait, et se passionnait pour les plantes, son jardin était remarquable (http://www.jardinsdebougainville.com). Le comte Antoine de Bougainville engagea un jeune maître jardinier, Christophe Cochet, âgé de 22 ans. En 1802, une pépinière voisine se mit en vente. Le comte l’offrit à Christophe pour qu’il y développe la culture des rosiers, culture dans laquelle il excellait. Peu après, les roses de Chine arrivèrent en France, grâce à l’impératrice Joséphine. Christophe et ses fils surent en tirer profit. La collection de roses augmenta considérablement, les pépinières de Suisnes prirent une grande extension, elles atteindront bientôt 28 hectares. Trois générations et 75 ans plus tard, le petit-fils de Christophe, Scipion, semeur de roses et rosiériste de grande renommée, réalisa que les hybrideurs français avaient besoin de décrire et d’illustrer avec précisions leurs créations. Il fonda, à Suisnes, le "Journal des Roses" aidé de son ami, Camille Bernardin, avocat et homme politique. Son fils Pierre, puis son neveu Charles, prendront la relève avec brio....

Napoléon Bonaparte le comble de dignités : sénateur en 1799, grand officier de la Légion d'honneur en 1804, comte d'Empire en 1808. Il préside le conseil de guerre qui juge les responsables de la bataille de Trafalgar en 1809. Ce sera sa dernière fonction officielle.

Il est décédé au no 5 rue de la Banque à Paris. Son cœur repose au cimetière du Calvaire à Montmartre, et son corps repose au Panthéon de Paris, depuis 1811, dans le caveau III.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. nov. 12, 2011 12:24 am
par saintluc
1035
12 novembre
Les Saxons prennent l'Angleterre aux Danois
Le roi Knud le Grand meurt en Angleterre. Avec lui s'éteint la dynastie danoise qui régnait sur le royaume anglais depuis 1017. Son immense empire, le Danemark, la Norvège et l'Angleterre est partagé en trois. Les Saxons prennent le pouvoir jusqu'à l'arrivée de Guillaume le Conquérant en terre britannique en 1066.
Voir aussi : Empire - Partage - Histoire du Moyen-Âge



1425
12 novembre
Début du règne de l'antipape Benoît XIV
Débute le pontificat du sacristain de Rodez Bernard Garnier (né en 1370 dans le sud de la France), sous le nom de Benoît XIV, qu'il exerça jusqu'à sa mort en 1430. Protégé du comte d'Armagnac, il est nommé, deux jours plus tard, à l'office de conservateur du domaine comtal de Rouergue. Elu contre Clément VIII par le cardinal Jean Carrier, lors de la nomination à la succession de Benoît XIII, il est condamné, comme faisant partie des schismatiques, par Martin V.
Voir aussi : Benoît xiii - Martin v - Antipape - Clément VIII - Benoît XIV - Histoire des Religions



1437
12 novembre
Entrée dans Paris de Charles VII
Après dix-neuf ans d'absence, le roi Charles VII (1403-1461) entre triomphalement dans Paris, sa capitale s'étant rendue d'elle-même – les troupes anglaises en furent chassées quelques mois plus tôt. C'est le point d'orgue de la campagne de reconquête entamée depuis la levée d'Orléans (1429), jusqu'à la signature du traité d'Arras (1435) avec Philippe III de Bourgogne. La France est désormais presque entièrement libérée du joug anglais. La trêve de Tours (20 mai 1444) parachève le succès du roi, mettant fin à la guerre de Cent Ans.
Voir aussi : Charles VII - Guerre de Cent ans - Siège d'orléans - Prise de paris - Philippe de bourgogne - Histoire des Guerres



1774
12 novembre
Le retour des parlementaires
Par le lit de justice du 12 novembre 1774, Louis XVI, rétablit les parlements. Cette décision lui vaudra la difficulté de mener à bien plusieurs de ses réformes et déstabilisera ses pouvoirs.
Voir aussi : Louis XVI - Parlement - Histoire des Bourbons



1838
12 novembre
Première de Ruy Blas
A Paris, Victor Hugo présente pour la première fois sa pièce en cinq actes Ruy Blas.
Voir aussi : Victor Hugo - Histoire du Théâtre



1840
12 novembre
Naissance d'Auguste Rodin
Auguste Rodin naît à Paris le 12 novembre 1840. Il est l'un des plus célèbres sculpteurs du XIXe siècle. Il entre à l'École Spéciale de Dessin et de Mathématiques en 1854 et suit les cours d'Horace Lecoq de Boisbaudran. Il s'intéresse à la sculpture mais échoue au concours d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts en 1857. Il doit travailler pour vivre et est employé dans des ateliers de sculpture. En 1862, il entre au noviciat de la congrégation du Très-Saint-Sacrement. A partir de 1865, il collabore avec les sculpteurs Albert-Ernest Carrier-Belleuse et Antoine-Joseph Van Rasbourgh. En 1877, Rodin devient renommé grâce à L'Age d'airain et obtient la consécration dix ans plus tard, après avoir eu comme élève Camille Claudel et honoré de multiples commandes, en particulier pour l'Etat français. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent "Le Penseur" (1902), "Le Baiser" (vers 1890) ou encore "La Porte de l'enfer" (vers 1880).
Voir aussi : Histoire de Paris - Naissance - Sculpteur - Auguste Rodin - Histoire de l'Art



1847
12 novembre
Première anesthésie au chloroforme
Le britannique Sir James Young Simpson utilise pour la première fois le chloroforme au cours d'une opération à des fins anesthésiques. La reine Victoria y aura recours en 1853 lors de son accouchement.
Voir aussi : Histoire de la Médecine



1864
12 novembre
Début de la guerre de la Triple Alliance
Le bateau Paraguyen Tacuarí capture le navire brésilien Marquês de Olinda, qui remonte le Río Paraguay en direction du Mato Grosso. A la suite de cet épisode, le Paraguay déclare la guerre au Brésil. C'est le point de départ de la guerre de la Triple Alliance. En mai 1865, l'Argentine et l'Uruguay viennent se joindre au Brésil. Le conflit dure jusqu'en 1870. Il se soldera par la défaite du Paraguay, qui perdit, en outre, une portion importante de sa population.
Voir aussi : Brésil - Paraguay - Histoire des Guerres



1866
12 novembre
Naissance de Sun Zhongshan
Sun Yat-sen, plus connu sous le nom de Sun Zhongshan, naît au village de Cuiheng (district de Xiangshan). Il est considéré comme un des pères de la Chine moderne. Bien que sa tentative de coup d'état ait échouée en 1895, il a été élu président provisoire en 1911 et président du gouvernement national auto-proclamé à Canton en 1921. Il a également développé les Trois principes du peuple (nationalisme, démocratie et bien-être du peuple). Il est décédé le 12 mars 1925.
Voir aussi : Naissance - Politique - Chine - Histoire de la Politique



1895
12 novembre
Création de l'Automobile-Club
Le constructeur Français, le marquis de Dion, crée à Paris l'Automobile-Club de France. L'association a pour objectif de faire connaître le monde automobile et organise de nombreuses courses. L'Automobile-Club est le créateur du premier Grand Prix de l'histoire automobile en 1906, avec le Grand Prix de l'Automobile-Club de France.
Voir aussi : Création - Histoire des Sports mécaniques



1920
12 novembre
Signature du traité de Rapallo
A Rapallo près de Gènes, l'Italie et le Yougoslavie s'accordent sur des nouvelles frontières. L'Italie annexe Zara (Zadar), sur la côte adriatique yougoslave, tandis que la ville de Fiume (Rijeka en yougoslave) devient un état indépendant. Ces dispositions vont à l'encontre des accords signés au sortir de la première guerre mondiale et profile déjà la montée des nationalismes dans la région adriatique.
Voir aussi : Traité - Histoire du Traité de Rapallo - Histoire des Traités



1933
12 novembre
Victoire du parti national-socialiste en Allemagne
Aux élections législatives allemandes la liste unique de la NSDAP (le parti nazi) l'emporte avec 92,1% des voix. Les nazis entrent au Reichstag forts d'une victoire écrasante. Un référendum est également organisé où 95% des allemands se prononcent favorables à la politique extérieure menée par le parti national-socialiste.
Voir aussi : Election - Histoire du Nazisme - Nazi - Parti - Histoire des Elections



1937
12 novembre
Inauguration de l'aéroport du Bourget
En présence du Président de la République, Albert Lebrun, le Ministre de l'Air Pierre Cot inaugure l'aéroport international du Bourget. Construit en réponse à une très forte augmentation du trafic aérien, l'aérogare a été conçue par l'architecte Georges Labro. Il sera sérieusement endommagé par les bombardements pendant la guerre.
Voir aussi : Inauguration - Aéroport - Histoire de l'Aéronautique



1954
12 novembre
Création d'Air-Inter
La première compagnie aérienne française de vols intérieurs voit le jour à l'initiative d'un groupe de transporteurs et de banquiers du secteur privé. Air Inter rejoindra le capital d'Air France en 1958 et son premier vol s'effectuera le 16 Mars 1958 entre Paris et Strasbourg.
Voir aussi : Histoire de l'Aviation - Histoire d'Air France - Histoire d'Air Inter - Histoire de l'Entreprise



1956
12 novembre
La Tunisie intègre les Nations Unies
La nouvelle Constitution tunisienne vient d’être adoptée par l’Assemblée. Le peuple tunisien détient désormais les pouvoirs législatifs. La Tunisie entre alors au sein des Nations Unies, scellant encore plus concrètement l’indépendance du pays.
Voir aussi : Constitution - Histoire des Nations unies - Histoire de la Diplomatie



1970
12 novembre
Un tsunami géant au Bangladesh
Un cyclone suivi d’un raz-de-marée dévaste le port de Chittagong, la deuxième plus grande ville du pays. Une vague de 4 à 9 mètres de haut et des vents de 125 km/h font 400.000 victimes
Voir aussi : Tsunami - Raz-de-marée - Cyclone - Histoire des Catastrophes naturelles



1976
12 novembre
Premier concert de Téléphone
Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac, Richard Kolinka et Corinne Marienneau âgés de 21 à 24 ans, donnent leur tout premier concert au centre américain de Paris. Leur répertoire se compose de reprises des Rolling stones et de Led Zepelin et de quelques chansons originales. L'énergie débordante des quatre jeunes rockeurs séduit les spectateurs venus à ce concert improvisé.
Voir aussi : Téléphone - Histoire du Rock n'roll



2001
12 novembre
L’Alliance du Nord envahit Kaboul
L’Alliance du Nord, groupe armé résistant aux talibans depuis cinq ans, franchit les portes de Kaboul. La ville était occupée depuis le 27 septembre 1996. Fragilisée par la mort de son dirigeant, le commandant Massoud, deux mois plus tôt, l’Alliance n’aurait pu atteindre la capitale sans le soutien des Etats-Unis, qui bombardent les zones stratégiques occupées par l’ennemi. Après les attentats du 11 septembre perpétrés à New York, le gouvernement américain avait exigé l’extradition d’Oussama Ben Laden, présumé coupable, mais s’était heurté au refus des talibans. Le pays, soutenu par la communauté internationale, s’était donc lancé dans plusieurs interventions militaires.
Voir aussi : Dossier histoire des Talibans - Oussama Ben Laden - Histoire de l'Opposition


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. nov. 12, 2011 12:35 am
par saintluc
Sun Yat-sen ( Sun Yat-sen étant la prononciation en cantonnais qui s'est exportée en occident ; le nom se prononce Sūn yì xiān en mandarin), plus connu en Chine sous son surnom, Sun Zhongshan aussi appelé Sun Wen , (12 novembre 1866 - 12 mars 1925) était un leader révolutionnaire et un homme d'État chinois qui est considéré comme « le père de la Chine moderne ». Il a eu une influence significative dans le renversement de la dynastie Qing (dont le dernier représentant a été Pu Yi) et l'émergence de la République de Chine. Sun Yat-sen, l'un des fondateurs du Kuomintang, a été le premier président de la République de Chine en 1912 et, entre 1917 et 1925, dirigea plusieurs gouvernements basés dans le sud de la Chine, qui visaient à réunifier le pays alors en proie aux seigneurs de la guerre. Il a développé une philosophie politique connue sous le nom des Trois principes du peuple (nationalisme, démocratie et bien-être du peuple).
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Sun Yat-sen est né dans une famille aisée du village de Cuiheng , situé dans le district de Xiangshan, devenu depuis la ville de Zhongshan , dans la province du Guangdong dans le sud de la Chine.

Après avoir été à l'école de son village, Sun Yat-sen, à l'âge de treize ans, va vivre avec un frère aîné, qui avait émigré à Honolulu (Hawaii), et qui y est devenu un marchand prospère. Il étudie ainsi au lycée de Iolani (1879-1882), au lycée Diocesan Boys (1883) et à la Queen's University (1884-1892) à Hong Kong. Il obtient finalement un diplôme de médecine à l'université de médecine pour les Chinois de Hong Kong, dont il a été l'un des deux premiers diplômés. Il pratique alors brièvement la médecine à Hong Kong en 1893. Il épouse à vingt ans Lu Muzhen , qui provient du même village que lui. Elle lui donne un fils, Sun Ke et deux filles, Sun Yan et Sun Wan. Ils mèneront vite des vies séparées, Lu Muzhen n'étant pas en mesure de le suivre dans ses tribulations, en raison entre autres de ses pieds bandés. Sun Yat-sen aura par la suite une autre compagne qui l'assistera dans ses activités politiques, Chen Cuifang (陳粹芬 1873-1954). Considérée avec son accord comme une concubine par la famille Sun, elle est enterrée dans le cimetière familial. En 1914 il demande la main de Soong Ai-ling à son père Charles Soong qui refuse. L'année suivante, il épousera Song Qingling sœur de Ai-ling contre l'avis de Charles Soong, après avoir cette fois divorcé de Lu Muzhen car les Song sont méthodistes. C'est elle qui sera connue internationalement comme « Madame Sun Yat-sen ».

Ses années d'étude à Hawaii l'ont poussé à développer un fort intérêt pour le système économique américain, dont il devient l'un des plus ardents défenseurs. Il attache un intérêt tout particulier aux idées de Alexander Hamilton et Abraham Lincoln. La phrase de ce dernier « Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » lui inspire d'ailleurs ses « trois principes du peuple ».
Sun marque aussi sa forte opposition au gouvernement impérial Qing de la Chine, et commence sa carrière politique en essayant d'organiser des groupes de réforme des Chinois exilés à Hong Kong. En octobre 1894 il fonde le Xingzhonghui (littéralement « société pour le redressement de la Chine ») pour exposer ses idées pour la prospérité de la Chine et comme plateforme de ses futures activités révolutionnaires.

En 1895, un coup d'État qu'il fomente échoue et il doit s'exiler pour seize ans en Europe, aux États-Unis, au Canada, puis au Japon, réunissant de l'argent pour son parti révolutionnaire. Au Japon, il rejoint d'autres groupes révolutionnaires chinois et fonde avec eux le Tongmenghui, ligue d'union dont il est élu président, et dont il exprime ainsi le programme : « Chasser les étrangers, restaurer la Chine, fonder une république et redistribuer équitablement les terres ».

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Photo de Sun Yat-sen et de ses amis, surnommés Si Da Kou au Hong Kong College of Medicine for Chinese (de gauche à droite : Yang Heling, Sun Yat-sen, Chen Shaobai and You Lie ; debout, Guan Jingliang)
Le 10 octobre 1911, une révolte à Wuchang, à laquelle Sun Yat-sen n'est pas lié, provoque la chute de la dynastie Qing des Mandchous, et en conséquence du système impérial de la Chine, vieux de deux millénaires. Le 14 décembre un gouvernement républicain provisoire est proclamé et tous s'entendent sur l'appel à Sun Yat-sen pour en être président, prenant de vitesse Yuan Shikai. Sun Yat-sen, aux États-Unis après son expulsion du Japon, est surpris par la révolution nationaliste dont il apprend la victoire par la presse, mais il ne se hâte pas de rentrer. Il ne débarque à Shanghai que le 25 décembre 1911. Dans une déclaration, le Dr. Sun Yat-sen a déclaré que la Chine avait été occupée par deux fois par des puissances étrangères : d'abord par les Mongols (dynastie des Yuans) et en second lieu par les Mandchous (dynastie des Qing).

Le 29 décembre, il est élu président provisoire et proclame à Nankin la République de Chine au début de 1912.

Sun Yat-sen se rendit avec son cabinet sur la tombe de Yongle, empereur de la dynastie Ming et s'adressant à ces ancêtres hans, il déclara : « La politique des Mandchous a été une politique extrêmement tyrannique. Motivés par le désir de soumettre perpétuellement les Chinois, les Mandchous ont gouverné le pays au plus grand détriment du peuple. La race chinoise, aujourd'hui, a enfin restauré le gouvernement du peuple de Chine... Le peuple est venu ici pour informer Votre Majesté de la victoire finale. » Plus tard, en 1912, Sun Yat-sen dans son discours inaugural comme premier président de la République de Chine, annonça « l'unification des peuples han, mandchou, mongol, hui et tibétain ». Promouvoir un État multiethnique était le moyen choisi par Pékin pour affirmer son héritage de l'empire.

L'histoire officielle du Kuomintang accentue fortement le rôle de Sun comme le premier président provisoire, mais un grand nombre d'historiens remettent en question le rôle de Sun dans la révolution de 1911 et indiquent qu'il n'a eu aucun rôle direct dans la révolte du Wuchang et qu'il était alors hors du pays. Dans cette interprétation, sa nomination en tant que premier président provisoire est due à sa position de personnalité respectée mais relativement peu importante, qui faisait de lui un candidat de compromis entre les camps révolutionnaire et conservateur.

Sun Yat-sen organise alors la République de Chine, en provoquant dans chaque province des élections destinées à établir l'Assemblée nationale de la République de Chine. Cette assemblée vote les objectifs et la loi provisoire de la République. Il lance une démarche de codification des lois.

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Premier drapeau de la République de Chine aux couleurs des cinq peuples rassemblés: Hans, Mandchous, Mongols, Huis et Tibétains
Cependant, le gouvernement provisoire est rapidement en position de faiblesse. Les provinces du sud de la Chine ont déclaré leur indépendance de la dynastie Qing, mais ce n'est pas le cas de la plupart de celles du Nord. De plus, le gouvernement provisoire ne dispose d'aucune force militaire propre, son contrôle des mutins de la Nouvelle Armée est limité et une grande partie des forces militaires ne se sont pas prononcées contre les Qing.

L'hypothèse d'une intervention des puissances occidentales en Chine pour soutenir l'empire inquiète suffisamment le gouvernement de Nankin pour que soit trouvé un compromis avec la puissante armée de Beiyang de Yuan Shikai. Lors de la révolte des Taiping l'armée britannique avait été poussée à soutenir les Qing pour défendre ses concessions. Une pareille intervention en 1911 aurait pu être fatale au mouvement. Pour éviter que l'histoire ne se répète, un compromis est trouvé avec Yuan Shikai. Celui-ci, principal soutien à l'empire, négocie la reddition du jeune empereur âgé de quatre ans, Pu Yi. En contrepartie, il demande sa nomination au poste de président de la république. À sa trahison envers l'empereur s'ajoute rapidement une autre, celle envers les révolutionnaires. Il fait en effet assassiner en 1913 le représentant du Kuomintang à Pékin, le leader Song Jiaoren. Puis, les élections donnant gagnants les révolutionnaires, Yuan les chasse de l'Assemblée, fait dissoudre la Chambre et poursuit les nationalistes. Sun s'enfuit au Japon. Commence la dictature de Yuan, au cours de laquelle en 1915 il cherche à se faire nommer empereur. Mais il meurt dès 1916.

Sun retourne en Chine en 1917 et est élu président du gouvernement national auto-proclamé à Canton en 1921. En 1923, il prononce un discours durant lequel il proclame les « trois principes du peuple » comme principes de fondation du pays et la constitution des cinq pouvoirs (ou yuan : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire, le pouvoir d'examen et le pouvoir de censure) comme la base du système politique et de l'administration.

Pour développer le pouvoir militaire nécessaire au renversement du gouvernement des seigneurs de la guerre de Pékin, il crée l'Académie militaire de Huangpu près de Canton, à la tête de laquelle il nomme Tchang Kaï-chek.

Au début des années 1920, il reçoit de l'aide du Komintern pour réorganiser le Kuomintang comme un parti nationaliste anti-impérialiste et anti-féodal. Le Kuomintang coopérera alors avec tous les partis, y compris avec les communistes chinois. Sun est alors convaincu que la réalisation d'une Chine unifiée passe par la conquête militaire partant de sa base dans le Sud, suivie d'une période de transition qui s'achèverait dans un passage à la démocratie.

Le 10 novembre 1924, Sun Yat-sen voyage dans le Nord et donne un nouveau discours pour suggérer l'idée d'une conférence pour le peuple chinois et l'abolition de l'ensemble des traités inégaux avec les pays occidentaux. Deux jours plus tard, il est à nouveau en voyage pour Pékin pour discuter de l'avenir du pays, malgré la détérioration de son état de santé et la guerre civile provoquée par les seigneurs de la guerre. Son objectif est de tenir des pourparlers de paix avec les leaders régionaux à propos de l'unification de la Chine. Il meurt d'un cancer le 12 mars 1925 à l'âge de cinquante-neuf ans, sur la route de Pékin. La veille de sa mort, il fait rédiger, vraisemblablement par Wang Jingwei, un message adressé au Comité exécutif central des soviets. Ce message émet le vœu que les communistes et le Kuomintang continuent à collaborer étroitement. La suite des événements devait montrer que ce vœu ne se réaliserait pas et la rupture entre les deux partis révolutionnaires devait survenir moins de deux ans plus tard.

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Publié : sam. nov. 12, 2011 4:09 am
par orchidee
Auguste Rodin (François-Auguste-René Rodin), né à Paris le 12 novembre 1840 et mort à Meudon le 17 novembre 1917, est l'un des plus importants sculpteurs français de la seconde moitié du XIXe siècle.
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Première grande œuvre et succès
En 1877, âgé de 37 ans, de retour à Paris il réalise sa première grande œuvre L'Âge d'airain, la statue en grandeur nature en plâtre d'un jeune homme qu'il expose au « Cercle artistique et littéraire de Bruxelles » et au « Salon des Artistes français de Paris ». Sa statue donne une telle impression de vie, qu'on l'accuse d'avoir fait un moulage sur un modèle vivant. Ce succès retentissant au parfum de scandale amorce sa fortune et ses 40 ans de carrière. Les commandes officielles abondent et Rodin devient portraitiste mondain.

En 1878, Rodin crée son Saint Jean Baptiste plus grand que nature pour prouver définitivement qu'il n'a pas recours au moulage. Rodin influence alors la sculpture, par l’expressivité des formes, des sentiments, de la sensualité et le soin apporté à restituer l'émotion par l'expression donnée à des parties du corps comme les mains, les pieds, etc. Il participe à l'invention d'un style en développant de nouvelles techniques de sculpture comme l’assemblage, la démultiplication ou la fragmentation, en totale contradiction avec l’académisme d'alors.

En 1879, il intègre la Manufacture nationale de Sèvres de porcelaine jusqu'en décembre 1882. A cette époque, il noue une relation passionnelle et tumultueuse avec la sculptrice de génie, Camille Claudel, de vingt-quatre ans sa cadette.

En 1880, il installe son atelier au 182 rue de l'Université dans le 7e arrondissement de Paris (un lieu de travail qu'il gardera toute sa vie) et l'État français lui commande La Porte de l'enfer inspirée par La Divine Comédie de Dante et une transposition des Fleurs du mal de Charles Baudelaire pour le futur musée des Arts décoratifs du Musée du Louvre, son œuvre la plus monumentale de 7 m de haut et 8 tonnes, qui ne sera ni livrée ni fondue en bronze de son vivant et à laquelle il travaillera seul jusqu’à la fin de ses jours. L'œuvre sera fondue en bronze en 1926; elle est exposée actuellement au musée Rodin.

Il part en voyage en Angleterre où il apprend la gravure avec Alphonse Legros à Londres. À son retour en France il réalise les figures sculptées d'Adam, d'Ève et Le Penseur en 1882.
L'Âge d'airain
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La Porte de l'enfer (musée Rodin)
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L'œuvre d'Auguste Rodin
Il a révolutionné la sculpture par une liberté de forme inconnue jusque-là. Il sculpte un danseur (Mouvement de danse H1) sans tête et dont les membres forment des lignes s'élançant vers le haut, exprimant ainsi l'oubli de soi et la libération du corps dans la danse. Son célèbre Penseur est tout en déséquilibre, composé de cinq triangles dans un arrangement précaire, exprimant ainsi la nature du cours de la pensée et son lien au corps. Ré-explorant le maniérisme tout en l'associant à un travail de la matière, il exprime avec des sculptures comme Le Baiser une sensualité qui choque parfois le public de l'époque. On reconnaît souvent ses œuvres à une forme achevée qui reste partiellement prise dans un bloc plus rustique et partiellement dégrossi. Le résultat toujours frappant est un équilibre entre un modèle englué dans la masse brute et un élan donné à l'œuvre qui semble ainsi prête à s'en échapper.

Rodin, à l'avant-garde de son art, a laissé les moules de ses sculptures à la disposition du public. Il avait aussi préparé des copies de sa signature. Une manière pour lui de laisser d'autres prolonger son œuvre après son décès.
Le Penseur
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Sa statue d'Honoré de Balzac fit scandale (pour son apparence et sa préparation interminable) et la Société des gens de lettres, commanditaire de l'œuvre, la refusa. Rodin fit porter la sculpture dans sa villa de Meudon et c’est là que, quelques années plus tard, un jeune photographe allemand en découvrira la beauté et fera naître un mouvement d'opinion pour lui rendre sa juste place dans le monde de l'art. Ce n'est qu'en 1939 qu'un tirage en bronze en fut réalisé et érigé à Paris, boulevard Raspail. Rodin écrivait en 1908 : « Cette œuvre dont on a ri, qu’on a pris soin de bafouer parce qu’on ne pouvait pas la détruire, est la résultante de toute ma vie, le pivot de mon esthétique ».

Quand Rodin ne sculpte pas, il dessine. « C'est bien simple, mes dessins sont la clef de mon œuvre, ma sculpture n'est que du dessin sous toutes les dimensions », écrit-il dans ses carnets. Au-delà du simple travail préparatoire, le dessin est pour Rodin une autre pratique, un autre champ de réflexion artistique qu'il découvre avant même la sculpture, à l'âge de dix ans. Inventeur du premier jet, Rodin prend l'habitude de laisser le modèle bouger devant lui sans lui indiquer de pose artificielle pour capter ainsi sur la feuille le naturel des mouvements.
L'Ombre (Musée de l'Orangerie)
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Rodin s'est lié avec de nombreux artistes comme le peintre Ignacio Zuloaga, la danseuse Loie Fuller, le peintre américain Whistler, le peintre Alphonse Legros, Albert Besnard (avec lequel il échangera une correspondance),etc.

Il a eu, au cours de sa vie artistique, quelques élèves et collaborateurs, dont sa collaboratrice la plus fameuse, Camille Claudel, chargée initialement de dégrossir les marbres d'après un modèle en plâtre. Tout à la fois assistante, muse et maîtresse, elle lui servira aussi de modèle, lui inspirant des œuvres comme la Convalescente, la France ou la Pensée… En 1913, Camille Claudel est internée à l'hôpital de Ville-Évrard puis à l'Hôpital de Montfavet où elle décédera 30 ans plus tard le 19 octobre 1943, malheureuse, misérable, rejetée de tous, après avoir sombré dans la démence. Un débat fait rage entre Rodiniens et Claudeliens quant à la possible réalisation de certaines œuvres - jusque-là attribuées à Rodin - par Camille Claudel. Les recherches les plus récentes menées à l'occasion de l'exposition itinérante « Camille Claudel et Rodin, rencontre de deux destins », (Musée national des Beaux-Arts du Québec, Detroit Institute of Art, Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2005-2006) montrent la grande complexité des rapports entre les deux sculpteurs travaillant ensemble dans le même atelier aux mêmes sujets. Tous deux ont vécu une passion stimulante mais orageuse, relatée de manière romanesque dans le film Camille Claudel.

Parmi les modèles les plus connus de Rodin, il faut citer Marianna Russell, épouse du peintre australien John Peter Russell. Elle posa pour le buste en argent de 1888 (collections du Musée d'Orsay en dépôt au Musée de Morlaix), pour le buste de Mrs Russell, de 1890, et pour Pallas au Parthénon, Minerve et Cérès, 1896 (Musée Rodin).
Monument pour Balzac (1891–1898). Musée Rodin
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Le marché de l'art a connu un scandale important aux cours des années 1990 avec la découverte d'un réseau de faussaires - dont Guy Hain - condamnés par la justice française en 2001 mais dont l'activité a inondé le marché de centaines d'œuvres contrefaisant les œuvres de Rodin. Il existe plusieurs projets de catalogues raisonnés des œuvres du sculpteur menés par le Musée Rodin et par le Comité Auguste Rodin à Paris.

Trois œuvres de Rodin qui se trouvaient dans le World Trade Center ont été sérieusement endommagées lors des attentats du 11 septembre 2001. Lors des fouilles qui ont eu lieu après les attentats, on a retrouvé en mauvais état le buste de Jean d'Aire (travail préparatoire aux Bourgeois de Calais) et Les Trois Ombres. En revanche, une reproduction du Penseur, ayant été retrouvée par un pompier de New York, a été perdue, probablement volée.

Plusieurs lieux et bâtiments portent le nom du sculpteur à Paris dont la place Rodin dans le 16e arrondissement de Paris et le lycée Rodin dans le 13e arrondissement de Paris, rue Corvisart et aussi au musée de Rodin situé aussi à Paris.
Le Baiser (Ny Carlsberg Glyptotek)
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Rodin

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. nov. 12, 2011 11:30 pm
par saintluc
1850
13 novembre
Naissance de Robert Louis Stevenson, romancier, poète et essayiste écossais.
Robert Louis Stevenson étudie à l'ingénierie à l'université d'Edimbourg mais il souhaite devenir écrivain. En 1876, il voyage en France et en Belgique et écrit son aventure. En 1878, traversant une période de doute, il s'isole au Monastier-sur-Gazeille. Il part ensuite en Californie et se marie. Ses voyages et ses expériences nourrissent ses écrits anti-naturalistes. Ses ouvrages lui valent une grande popularité tout au long de sa vie. Il meurt en 1894.
Voir aussi : Littérature - écriture - Histoire de Californie - Histoire de l'Art



1868
13 novembre
Décès du compositeur italien Gioachino Rossini
Le compositeur italien Gioachino Rossini, âgé de 76 ans (né à Pesaro en 1792), décède à Paris, où il s'était installé dans les dernières années de sa vie. Après avoir connu ses premiers succès avec ses opéras-bouffes, montés à Venise, l'immense triomphe du "Barbier de Séville" (1816) – suivra "La Pie voleuse" (1817) – en fit le compositeur de plus populaire de son époque, son style gai et alerte ainsi qu'un certain « sens théâtral » ravissant les spectateurs italiens puis européens de l'époque.
Voir aussi : Opéra - Barbier de Séville - Rossini - Histoire de la Musique



1887
13 novembre
Dimanche sanglant" à Londres
En proie à une sérieuse crise économique, l'Angleterre connaît une série de manifestations. Le 13 novembre 1887 devient le Bloody Sunday suite à la dispersion violente faite par la police, à Londres, sur Trafalgar Square. Les revendications de la Social Democratic Federation et de l'Irish National League portaient sur l'amélioration des conditions de vie et sur un changement de politique en Irlande. Les débordements policiers feront deux morts chez les indépendantistes irlandais et plusieurs centaines de blessés.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Histoire de Londres - Manifestation - Irlande - Histoire de la Politique



1903
13 novembre
Camille Pissarro s’éteint
L’un des plus grands maîtres impressionnistes meurt à Paris. Il passa sa vie à défendre son art en compagnie des plus grands, tels que Monet, Renoir, Cézanne ou Manet. Ses œuvres représentant la campagne de Pontoise ou les longues rues de Paris ont marqué les esprits. En 1980, un musée lui rendant hommage sera inauguré à Pontoise, ville où il peignit durant près de 20 ans.
Voir aussi : Cézanne - Pontoise - Manet - Monet - Impressionnistes - Histoire de la Peinture



1907
13 novembre
Décollage du premier hélicoptère
Dans les environs de Lisieux, Paul Cornu réussi à s'envoler pour la première fois à bord d'un hélicoptère de sa fabrication. Il atteint l'altitude de 1,5 mètres et son engin pèse 203 kilos. Le mot hélicoptère a été inventé en 1861 par le vicomte Ponton d'Amécourt à partir du grec "helix" (spirale) et "pteron" (aile), mais déjà Léonard de Vinci en avait fait l'ébauche sur certains de ses croquis 4 siècles auparavant.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Hélicoptère - Histoire de l'Aéronautique



1909
13 novembre
Churchill est malmené par une suffragette
Le ministre du commerce britannique, Winston Churchill est frappé au visage par une suffragette de 25 ans à la gare de Bristol. Membre du groupe "L'union féminine sociale et politique" créée en 1903, la jeune militante, comme l'ensemble des "suffragettes", revendique le droit de vote des femmes. Au moment de donner un coup de fouet à Churchill, elle dit ces mots: "Vous ne l'avez pas volé et ce n'est pas fini. Les femmes britanniques vous en feront voir d'autres..."
Voir aussi : Histoire de Londres - Dossier histoire du féminisme - Churchill - Histoire des Suffragettes - Histoire des Femmes



1942
13 novembre
L'armée britannique reprend Tobrouk
La ville Tobrouk en Libye est reprise aux Allemands par la Grande-Bretagne lors de la campagne de Libye. En Juin 1942, Rommel s'était emparé de la ville avec l'Afrikakorps. Le port de Tobrouk constituait un enjeu stratégique pour l'Allemagne et l'Angleterre car il était le seul à se situer entre l'Egypte et la Tunisie. Grâce à ses eaux profondes il permettait de débarquer avec des navires de guerre et de l'artillerie. Tobrouk est le seul port d'Afrique du Nord à avoir cet avantage.
Voir aussi : Rommel - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1945
13 novembre
De Gaulle chef du gouvernement
Le général de Gaulle est élu à l'unanimité par l'Assemblée constituante nouveau chef du gouvernement provisoire. Il formera son équipe aux côtés de ministres communistes. Mais au début de l'année 1946, en désaccord avec eux, il démissionnera.
Voir aussi : De Gaulle - Gouvernement - Histoire des Elections



1947
13 novembre
André Gide obtient le prix Nobel de littérature
L'écrivain français André Gide se voit décerner le prix Nobel de littérature. Il est le 7ème écrivain français à le recevoir depuis le création du prix.
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - André Gide - Histoire des Romans



1955
13 novembre
Première émission du « Masque et la plume »
Après quelques tests préalables effectués par le Club d’Essai de la RTF, la première émission du « Masque et la plume » est diffusée sur les ondes. Produite et présentée par Michel Polac et François-Régis Bastide, elle dure 1h45 et propose un magazine culturel porté principalement sur le théâtre et la littérature. Elle met ainsi en scène plusieurs critiques de renom et un public qui peut intervenir dans les débats. Le succès de l’émission est immédiat et cette dernière sera dès lors émise sur France Inter.
Voir aussi : Histoire de la RTF - France Inter - Histoire de la Radio



1970
13 novembre
Hafez-Al-Assad prend le pouvoir en Syrie
Le ministre de la défense, le général Hafez-Al-Assad, renverse par un Coup d'Etat le président Syrien Nouredine Atassi. Il sera élu président de la république en Mars 1971 et restera pendant 30 ans à la tête du pays. Assad mènera une politique autoritaire qui ne prendra fin qu'à sa mort en juin 2000. Son fils, Bachar lui succèdera.
Voir aussi : Président - Coup d'Etat - Histoire des Coups d'Etat



1985
13 novembre
Le terrible réveil du Nevado del Ruiz
S’élevant à 5390 mètres dans la Cordillère des Andes (Colombie), le volcan de Nevado del Ruiz entre en éruption. Couvert de neige, son sommet se met à fondre et finit par laisser s’échapper une immense coulée de boue qui s’acharne sur la ville d’Armero. Les habitants n’ont aucune possibilité de s’enfuir. Le nombre de victimes s’élèvera à environ 24 000. Depuis plusieurs semaines, le volcan annonçait des signes de son réveil imminent mais la population n’avait pas été évacuée. S’ajoutera à ce drame le cas de la fillette Omeyra, qui, coincée au beau milieu des eaux, sera filmée par les médias jusqu’à sa mort, 60 heures plus tard.
Voir aussi : Histoire des Eruptions - Volcan - Histoire des Catastrophes naturelles



1994
13 novembre
Schumacher champion du monde
Sur le circuit d'Adélaïde en Australie, le coureur automobile est sacré champion du monde. Michael Schumacher est le premier pilote allemand champion du monde de l'histoire.
Voir aussi : Champion du monde - Dossier histoire de la Formule 1 - Schumacher - Histoire des Sports mécaniques



1994
13 novembre
La Suède adhère à l'Europe
Par référendum, les Suédois se prononcent à 52,3% favorables à l'entrée de leur pays dans l'Union européenne. Le 1er Janvier 1995, la Suède fera officiellement partie de l’UE.
Voir aussi : Elargissement - Histoire de l'UE - Adhésion - Histoire de la Construction européenne


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. nov. 12, 2011 11:49 pm
par saintluc
Le Nevado del Ruiz est un volcan de la cordillère des Andes, un des plus élevés de Colombie. Il culmine à 5 321 mètres d'altitude. Comme son nom l'indique, il est recouvert de glaciers, lesquels entourent le cratère Arenas et sont en phase de régression rapide. Issu d'un volcanisme de subduction, le Nevado del Ruiz a connu de fréquentes éruptions pliniennes au cours de l'Holocène. Celle de 1985 a été l'une des plus meurtrières de l'histoire, rasant la ville d'Armero sous l'objectif des caméras. En effet, le mélange de cendres et d'eau de fonte provoque régulièrement des lahars dévastateurs. Le volcan est, désormais, en constante observation afin de protéger au mieux les centaines de milliers de personnes vivant dans les vallées à ses pieds.

La montagne a été gravie pour la première fois en 1936. Sa faune et sa flore, qui comportent plusieurs espèces endémiques de la cordillère Centrale, sont protégées au sein du parc national naturel de Los Nevados.

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Vue du Nevado del Ruiz en 1985.
En espagnol, l'adjectif nevado signifie « enneigé » ; par substantivation, un nevado désigne plus particulièrement, en Amérique, une montagne couverte de neiges éternelles. Le Nevado del Ruiz est également appelé Paramo de Ruiz et Mesa de Herveo (la « table de Herveo »). À l'époque précolombienne, il était nommé Kumanday, soit la « montagne blanche », ou Tabuchía, c'est-à-dire la « chandelle » ou le « feu », mais encore Tama, le « doyen » ou le « grand-père ». Il est surnommé le « lion endormi ».
Le Nevado del Ruiz est un volcan situé en Colombie, dans le département de Tolima, à 130 kilomètres à l'ouest de Bogotá et 30 kilomètres au sud-est de Manizales. L'océan Pacifique s'étend à 220 kilomètres à l'ouest. La montagne se trouve dans la cordillère des Andes, plus précisément au sein de la cordillère Centrale, et fait partie d'une chaîne volcanique composée de six édifices principaux qui, du sud au nord, portent le nom de Cerro Machín, Nevado del Tolima, Nevado de Quindio, Santa Isabel, Nevado del Ruiz et Cerro Bravo.
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Le Nevado del Ruiz s'élève à 5 321 mètres d'altitude. Il s'agit d'un stratovolcan de taille moyenne, grossièrement conique, composé de strates de coulées de lave solidifiées et de dépôts de téphras, avec un sommet relativement plat recouvert d'un glacier de moins de 10 km2. L'édifice moderne est constitué de cinq dômes de lave, tous compris dans la caldeira de l'édifice ancestral : le Nevado del Cisne, l'Alto de la Laguna, l'Alto la Pirana, l'Alto de Santano et la Olleta. Ce dernier, sur le versant sud-ouest du volcan, est désormais inactif mais a pu entrer en éruption depuis le début de notre ère. L'ensemble couvre une surface de 200 km2 et s'étend sur 65 kilomètres d'est en ouest. Le sommet principal abrite le cratère Arenas qui mesure un kilomètre de diamètre et 240 mètres de profondeur. La partie supérieure du volcan a des pentes raides, avec des inclinaisons de 20 à 30° ; le relief de la partie inférieure s'adoucit avec des pentes d'environ 10°. Les piémonts s'étendent pratiquement jusqu'au fleuve Magdalena au nord et la rivière Cauca à l'ouest. Sur les deux versants principaux du sommet, des escarpements montrent l'avancée maximale d'anciens glissements de terrain.
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Image radar par satellite du Nevado del Ruiz montrant le cratère Arenas à proximité du sommet.
Les glaciers du Nevado del Ruiz se sont formés il y a plusieurs milliers d'années et sont en phase de retrait quasi continu depuis le dernier maximum glaciaire. De 28 000 à 21 000 ans BP, la calotte locale occupe environ 1 500 km2 dans le chaînon du Ruiz-Tolima. Vers 12 000 ans BP, alors que les glaciers sont déjà en phase de retrait, ils couvrent encore 800 km2. Au cours du petit âge glaciaire, qui dure de 1600 à 1900 environ, ils occupent approximativement 100 km2.

Depuis, les glaciers ont reculé encore sensiblement en raison du réchauffement climatique. En 1959, leur superficie a chuté à 34 km2. Depuis l'éruption de 1985, qui a détruit 10 % de la calotte sommitale, elle a encore diminué de moitié pour passer de 17-21 km2 selon les estimations à 10 km2 en 2003. Les glaciers, qui atteignaient 4 500 mètres d'altitude en 1985, sont remontés à 4 800 voire 4 900 mètres d'altitude en 2007.

La calotte locale a une épaisseur moyenne d'environ 50 mètres. Elle atteint 190 mètres dans certaines parties du plateau sommital et au niveau du glacier Nereides, sur le versant sud-ouest. Les glaciers du versant septentrional et, dans une moindre mesure, du versant oriental sont ceux qui ont le plus fondu lors de l'éruption de 1985 ; ils ne dépassent plus 30 mètres d'épaisseur. La calotte recouvrant le plateau sommital pourrait cacher une caldeira. En effet, cinq dômes entourant le sommet ont émergé à la suite du retrait des glaciers.

L'eau de fonte des glaciers alimente directement la rivière Cauca et le fleuve Magdalena, respectivement au pied des versants occidentaux et orientaux. Le ruissellement provenant de ces glaciers et de ceux des volcans alentours est une source d'eau potable pour une quarantaine de villes en aval. Les autorités et les scientifiques colombiens sont préoccupés par l'approvisionnement des villes dans le cas où les glaciers viendraient à fondre complètement.
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Photo prise à bord de la Station spatiale internationale montrant les glaciers entourant le cratère Arenas au sommet.

Le Nevado del Ruiz se situe à la limite de la plaque sud-américaine, à l'aplomb de la zone de subduction de la plaque de Nazca. Il fait partie de la ceinture de feu du Pacifique. L'arc volcanique se trouve à l'intersection de quatre failles, dont certaines sont actives. Comme c'est fréquemment le cas pour le volcanisme de subduction, le Nevado del Ruiz est susceptible de produire des éruptions pliniennes, de type explosif, avec des nuées ardentes qui peuvent faire fondre la neige et les glaciers au sommet et entraîner des lahars dévastateurs.
Le volcan naît il y a 1,8 million d'années, au début du Pléistocène. Trois phases éruptives ont été identifiées au cours de son histoire : ancestrale, ancienne et actuelle. Durant la phase ancestrale, entre 1,8 et 1 million d'années BP, un complexe de larges stratovolcans se met en place. Entre 1 et 0,8 million d'années BP, ils s'effondrent partiellement sur eux-mêmes, formant une vaste caldeira de 5 à 10 kilomètres de diamètre. Durant la phase ancienne, entre 800 000 et 200 000 ans BP, un nouveau complexe de larges stratovolcans apparaît, incluant le Nevado del Ruiz « ancien », le Nevado del Tolima, le Nevado de Quindio et le Santa Isabel. De nouveau, entre 200 000 et 150 000 ans BP, des caldeiras sommitales explosives se forment. La phase actuelle commence il y a 150 000 ans et voit le développement du présent édifice par le biais de l'apparition de dômes de lave constitués d'andésite et de dacite à l'intérieur de l'ancienne caldeira.
Entre 2 300 et 3 800 mètres d'altitude, le climat de la montagne se caractérise par des températures comprises entre 6 et 14 °C tout au long de l'année et des précipitations cumulées de 2 000 à 3 000 mm. Entre 3 800 m et 4 500 mètres d'altitude, les températures chutent entre 0 et 6 °C tandis que les précipitations annuelles sont de l'ordre de 1 500 à 2 000 mm. Au-delà de ces altitudes se trouve l'étage nival : les températures sont fréquemment négatives et les précipitations tombent généralement sous forme de neige. Sur le versant occidental, le gradient thermique adiabatique est de 0,54 °C tous les 100 mètres contre 0,51 °C sur le versant oriental.
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Vue du cratère sommital fin novembre 1985.

Le Nevado del Ruiz est globalement recouvert d'une faible végétation en raison de son altitude et l'épaisseur de la forêt diminue au fur et à mesure que le sommet se rapproche. Sur les piémonts, des forêts mésiques se développent, abritant des arbres de 20 à 35 mètres de hauteur. Entre celle-ci et la limite des arbres, les pentes de la montagne sont couvertes de forêts naines, avec des spécimens de 3 à 8 mètres de haut. Au-delà, dans la zone du Páramo, la végétation est dominée par des herbes à tussack et des espèces d'Espeletia. La région abrite des espèces boisées appartenant aux familles de Rubiaceae, Leguminosae, Melastomataceae, Lauraceae et Moraceae. Les plantes à fleurs sont représentées par les familles de Polypodiaceae, Araceae, Poaceae, Asteraceae, Piperaceae ou encore Orchidaceae.

Parmi les animaux présents sur les flancs du volcan figurent le Tapir des montagnes (Tapirus pinchaque) et l'Ours à lunettes (Tremarctos ornatus), tous deux menacés. Le Toui à front roux (Bolborhynchus ferrugineifrons), le Colibri casqué (Oxypogon guerinii) et Osornophryne percrassa sont des espèces endémiques de la cordillère Centrale. En tout, la montagne abrite 27 espèces d'oiseaux endémiques de Colombie, dont 14 confinées à la région autour du Nevado del Ruiz. Quinze d'entre elles sont considérées comme menacées.
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Photo d'un Ours à lunettes (en captivité au parc zoologique et botanique Bararida de Barquisimeto au Venezuela).
Le Nevado del Ruiz est le second volcan le plus actif de Colombie après le Galeras. La plus ancienne éruption identifiée, au cours de l'Holocène, date de 6 600 ans BP. D'autres éruptions se sont produites vers 1245 av. J.-C. ± 150 ans, en 850 av. J.-C., vers 200 av. J.-C. ± 100 ans, vers 350 ± 300 ans, vers 675 ± 50 ans, en 1350, en 1541 (incertaine), en 1570, en 1595, en 1623, en 1805, en 1826, en 1828 (incertaine), en 1829, en 1831, en 1833 (incertaine), en 1845, en 1916, du 22 décembre 1984 au 19 mars 1985, du 11 septembre 1985 au 13 juillet 1991. Une nouvelle éruption le 23 avril 1994 n'a pas été confirmée. La quasi-totalité de ces événements a consisté en une éruption initiale au niveau du cratère principal suivie d'une explosion phréatique avec émission de nuées ardentes. Elle a été accompagnée de glissements de terrain, de lahars et de la destruction partielle des dômes de lave. L'intensité des éruptions au cours des derniers milliers d'années tend toutefois à diminuer et les dépôts pyroclastiques sont moins volumineux qu'au cours du Pléistocène.

Les plus vieux témoignages connus sur l'activité du Nevado del Ruiz remontent à 1595 puis 1845, dates où des destructions majeures lui sont imputables. En 1845, l'éruption volcanique emporte dans ses coulées de lave les petits villages le long de la rivière Lagunilla. Elles tuent sur leur passage toute la population vivant dans le haut de la vallée.

Le 9 mars 1595, un violent tremblement de terre se produit, comme un précurseur. Au matin du 12 mars, le Nevado del Ruiz entre en éruption. Trois explosions pliniennes successives se font entendre à plus de cent kilomètres du sommet. Une grande quantité de cendres est éjectée et noircit les environs. Le volcan émet également des lapilli et des bombes volcaniques. Au total, l'éruption produit 0,16 km3 d'éjectas. Elle déclenche des lahars qui dévalent au fond des vallées de la Gualí et de la Lagunilla, obstruant le cours des rivières, tuant toute la faune aquatique et détruisant une grande partie de la végétation. Plus de 600 personnes meurent directement suite aux lahars. Cette éruption est la dernière de grande ampleur avant celle de 1985. Elles s'avèrent très similaires sur de nombreux points, notamment la composition chimique du matériel éruptif.

Au matin du 19 février 1845, un violent tremblement de terre provoque une vaste coulée de boue. Après avoir atteint un cône de déjection, elle se sépare en deux. La branche la plus importante dévale la vallée de la Lagunilla sur environ 70 kilomètres, comblant le lit de la rivière, jusqu'à rejoindre la confluence avec le fleuve Magdalena, et tuant la plus grande partie de la population. La seconde branche, moins importante, est déviée par des collines dans le canyon de la Lagunillas, s'infléchit de 90° vers le nord, puis atteint la rivière Sabandija qui s'écoule en direction de l'est, avant de rejoindre la branche principale à la jonction de la Sabandija et du fleuve Magdalena. Le bilan humain est estimé à un millier de morts.

À partir de novembre 1984, l'activité sismique augmente dans la région. Le 11 septembre 1985, le volcan entre une nouvelle fois en éruption. Après deux mois d'activité enregistrée par des volcanologues et les hautes instances gouvernementales de la région, elle redouble d'intensité. Le 13 novembre, vers 15 heures, son sommet couvert de neige et de glaciers voit sa cime fondre substantiellement. En quelques heures, sous la pression de la lave volcanique et l'effet de la chaleur, la neige se transforme en eau liquide qui, mêlée de boues et de cendres – un lahar –, se met à dévaler les vallées voisines. Peu avant minuit, la ville d'Armero à 50 km de là, qui n'avait pas été évacuée, est submergée par un fleuve de boue progressant à une vitesse de 80 km/h et possédant un débit de 47 500 m3⋅s-1. Cette catastrophe est la quatrième éruption la plus meurtrière de l'histoire avec près de 24 000 morts et 10 000 sans-abri. L'éruption se termine le 13 juillet 1991.

Ce drame est resté célèbre dans le monde entier au travers du visage d'une fillette de 13 ans, Omayra Sánchez et de son agonie, filmée par la télévision.
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Vue d'un panache volcanique en septembre 1985, prémices de l'éruption du 13 novembre.
Le volcan continue à représenter une sérieuse menace pour les villes et villages environnants. Le risque le plus probable est constitué par de petites éruptions qui pourraient déstabiliser les glaciers et déclencher des lahars. Malgré le recul significatif des glaciers du Nevado del Ruiz, le volume de glace au sommet reste suffisamment important pour que la fonte soudaine de 10 % de la calotte locale produise 40 millions de mètres cubes d'eau, sensiblement équivalents à la catastrophe de 1985. Les lahars ainsi produits peuvent se propager sur une centaine de kilomètres, au fond des vallées, en quelques heures seulement. Les estimations montrent que plus de 500 000 personnes vivant dans les vallées de Combeima, Chinchiná, Coello–Toche et Gualí courent un risque dont 100 000 à un niveau jugé élevé. Les lahars représentent une menace pour les villes de Honda, Mariquita, Ambalema, Chinchiná, Herveo, Villahermosa, Salgar et La Dorada. Bien que de petites éruptions soient plus probables, l'histoire éruptive du massif de Ruiz-Tolima, longue de deux millions d'années, comporte de nombreuses éruptions de grande ampleur et n'exclut pas qu'un tel événement puisse se reproduire. Une grande éruption de ce type aurait des effets très larges, incluant la fermeture potentielle de l'aéroport international El Dorado de Bogotá à cause des chutes de cendres.
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Carte des aléas volcaniques, avec les lahars de 1985 en rouge foncé.
Alors que la tragédie d'Armero en 1985 est exacerbée par l'absence d'alerte anticipée, la mauvaise gestion de l'urbanisation et le manque de prévention auprès des populations, le gouvernement de Colombie décide deux ans plus tard de créer un programme spécial, l'Oficina Nacional para la Atencion de Desastres (littéralement « bureau national de prévention des catastrophes »), afin d'éviter de tels accidents à l'avenir. L'ensemble des villes colombiennes sont alors engagées à promouvoir ces plans de prévention dans le but d'amoindrir les conséquences négatives des catastrophes naturelles tandis que des évacuations sont menées pour répondre à des menaces d'éruption. Ainsi, 2 300 personnes vivant le long de cinq rivières sont évacuées lors d'une nouvelle explosion du Nevado del Ruiz en 1989. Lorsqu'un autre volcan de Colombie, le Nevado del Huila, entre en éruption en avril 2008, des milliers de personnes sont évacués en raison des craintes des volcanologues de voir se reproduire la catastrophe de 1985.

Malgré ces efforts de prévention, en 2006, des pluies diluviennes au Nevado del Ruiz provoquent un glissement de terrain dans la vallée de la rivière Chinchiná, tuant neuf jeunes de 12 à 19 ans qui participaient à un camp de scouts à proximité du volcan.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 13, 2011 6:25 am
par orchidee
Gioachino Rossini - Gioacchino Rossini pour certains auteurs francophones et Giovacchino Antonio Rossini pour l'état-civil - est un compositeur italien né à Pesaro en Italie le 29 février 1792 (la ville appartenait alors aux États pontificaux) et mort à Paris le 13 novembre 1868.

Comptant parmi les plus grands compositeurs du XIXe siècle, tant par l'importance et l'étendue de son répertoire que par sa qualité, son nom se rattache surtout à l'opéra dont les plus populaires sont - encore de nos jours - Il barbiere di Siviglia (d'après Le Barbier de Séville de Beaumarchais), La Cenerentola (d'après Cendrillon), La gazza ladra (La Pie voleuse), L'italiana in Algeri (L'Italienne à Alger) et Guillaume Tell. Parmi ses œuvres de musique sacrée, il laisse un Stabat Mater et une Petite messe solennelle composée dans ses dernières années.

Bon vivant et gastronome à la table réputée, il compose des pages culinaires auxquelles il donne le nom de ses opéras (Les bouchées de la Pie voleuse, Tarte Guillaume Tell) et baptise ses Péchés de vieillesse selon son inspiration gourmande (Hachis romantique, Petite Valse à l'huile de ricin). Le « tournedos Rossini » est une célèbre création culinaire nommée en son honneur. Certains auteurs lui en attribuent également la paternité.
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Le Barbier de Séville
À l'automne 1815, l'impresario du Teatro Argentina, à Rome, propose à Rossini le livret du Barbier de Séville, comédie française de Beaumarchais que Giovanni Paisiello avait jadis mise en musique et dont de nombreux autres compositeurs s'étaient déjà inspirés. Composé en quatorze jours seulement (selon Rossini qui prétendait composer très rapidement), le Barbier est créé sous le titre d'Almaviva et reçoit un accueil particulièrement négatif : la nouveauté du style musical, les incidents scéniques (guitares désaccordées, chanteur qui tombe et saigne du nez, irruption d'un chat sur la scène) et surtout la présence dans la salle de nombreux amis de Paisiello, hostiles à Rossini et venus en perturbateurs, firent que la représentation fut couverte de huées et de sifflets. Le lendemain, cependant, le public accepta d'entendre l'œuvre et celle-ci fut bientôt jugée supérieure à celle de Paisiello ; aux applaudissements du public succéda le triomphe de Rossini, reconduit chez lui à épaules d'hommes. Ce n'est que quelques mois plus tard, à l'occasion d'une reprise au Théâtre communal de Bologne, que Rossini donnera à son opéra son nom définitif de Barbiere di Siviglia.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8HocTjF2NuM[/youtube]

Guillaume Tell
Guillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Étienne de Jouy et d'Hippolyte Bis représenté à Paris le 3 août 1829, sera sa dernière œuvre lyrique. Représentant une fusion des qualités propres à l'art italien, à l'art français mais aussi à l'art allemand (grâce de la cavatine et du duo italiens, harmonie profonde des chœurs allemands, clarté et précision du style français4), il pose les bases du « Grand opéra à la française » avec La Muette de Portici d'Auber (1828). Il sera suivi Robert le Diable (1831) et Les Huguenots (1836) de Giacomo Meyerbeer, et de La Juive de Jacques-Fromental Halévy (1835). Charles Gounod compte la partition de Guillaume Tell parmi ses deux « partitions de chevet », l'autre étant Don Giovanni de Mozart
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=V4PS8-_5UFw&feature=related[/youtube]
Apports et réévaluation de l'œuvre
Né trois mois après la mort de Mozart, le « cygne de Pesaro » – ainsi qu'il fut surnommé - imprima à l'opéra un style qui fit date et dont quiconque, après lui, tint compte. Plus de trente opéras dans tous les genres, de la farce à la comédie en passant par la tragédie et l'opéra seria. Les principaux apports de Rossini au monde de l'opéra peuvent se résumer en :

une standardisation unique de la manière de chanter aussi bien dans le répertoire comique que tragique ;
une virtuosité vocale extrêmement développée et directement inspirée par la technique vocale baroque ;
la création de blocs musicaux développés, rompant avec la tradition des arias alternées aux récitatifs. Ces grandes scènes appelées pezzi chiusi (morceaux fermés) comprennent généralement une introduction orchestrale récitée, une section lyrique lente, une section intermédiaire plus dramatique (tempo di mezzo) et une cabalette (section rapide, la plus virtuose, la plus exaltée). Le pezzo chiuso présent dès la seconde décennie du XIXe siècle survivra jusque dans les opéras de Giuseppe Verdi les plus tardifs.

Dans le cadre de ses œuvres bouffes, Rossini développe une veine comique proche de l'absurde : Il turco in Italia présente un poète en manque d'inspiration qui doit créer un sujet d'opéra, celui-là même qui se joue sous l'œil des spectateurs. Dans certaines grandes scènes d'ensemble, les personnages deviennent de véritables pantins et sont réduits à la récitation d'onomatopées qui renforcent leur côté mécanique (L'Italienne à Alger). Les opéras de la période napolitaine, pour le Teatro San Carlo, développent une écriture orchestralement plus élaborée et un style romantique plus grandiloquent (Mosè in Egitto).

Depuis le début des années 1970 a eu lieu une réévaluation des nombreuses et très célèbres œuvres de Rossini, une redécouverte qui a donné lieu à une vraie renaissance du compositeur de Pesaro. Ses chefs-d'œuvre sont revenus définitivement au répertoire des plus importants théâtres lyriques. À Pesaro est organisé chaque année le Rossini Opera Festival : des passionnés venus du monde entier viennent spécialement pour écouter les œuvres du maestro.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=iSWh1i6StyQ&feature=related[/youtube]

Entre paresse et plaisirs de la vie
Rossini, homme aux mille facettes, est décrit dans ses nombreuses biographies de façon très diverse : hypocondriaque, colérique ou bien sujet à de profondes dépressions, ou encore joyeux, bon vivant, amoureux de la bonne chère et des belles femmes ; souvent décrit comme paresseux, mais avec une production musicale qui finalement se révèle incomparable (bien que riche de nombreux centoni, des fragments musicaux antérieurs réutilisés pour de nouvelles œuvres où le compositeur emprunte à lui-même dans une sorte d'auto-plagiat).

Outre ses opéras, Rossini est un grand amateur de gastronomie fine et de vins rares — sa cave à vin était légendaire. Il avait sa table attitrée à La Tour d'Argent, chez Bofinger et à la Maison dorée, dont le chef, Casimir Moisson, aurait dédié au compositeur une création, le tournedos Rossini. Il est également l'auteur d'un Livre de cuisine.

Il était également doté d'un grand sens de l'humour, n'hésitant pas à brocarder ses contemporains, qu'ils fussent interprètes ou compositeurs. On peut à ce sujet citer l'anecdote suivante : jouant un jour, au piano, une partition de Richard Wagner (qu'il détestait), Rossini n'en tirait que des sons cacophoniques ; un de ses élèves, s'approchant, lui dit : « Maestro, vous tenez la partition à l'envers ! », ce à quoi Rossini répondit : « J'ai essayé en la mettant dans l'autre sens : c'était pire ! » Une autre anecdote, largement répandue dans les milieux musicaux et devenue légendaire : Rossini avait pris l'habitude de composer dans son lit. Lors de l'écriture d'un Prélude pour piano, il laissa tomber sa partition. Plutôt que de se lever pour la ramasser, il décida d'en recommencer un autre. On raconte que Rossini aurait pleuré trois fois dans sa vie : lors de la chute de son premier opéra, au cours d'une promenade en bateau lorsqu'une dinde truffée tomba malencontreusement à l'eau, et enfin lorsqu'il entendit pour la première fois Niccolò Paganini.

Selon Stendhal, il fut « un homme à envier ». La Vie de Rossini (écrite par Stendhal qui avait quarante ans et le compositeur trente-et-un ans seulement6) est devenue très célèbre, même si de nombreux critiques la considèrent comme beaucoup trop romancée : « Il est si difficile d'écrire l'histoire d'un homme vivant ! » - écrit Stendhal dans sa préface – « Avant qu'il se fâche (s'il se fâche), j'ai besoin de lui dire que je le respecte infiniment, et bien autrement, par exemple que tel grand seigneur envié. Le seigneur a gagné un gros lot en argent à la loterie de la nature, lui y a gagné un nom qui ne peut plus périr, du génie et surtout du bonheur. » Selon Balzac, « cette musique donne de l'espérance aux cœurs les plus endormis. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gioacchino_Rossini

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 13, 2011 6:52 am
par orchidee
Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, né à Saint-Thomas (Îles Vierges) 10 juillet 1830 et mort à Paris le 13 novembre 1903, est un peintre impressionniste puis néo-impressionniste français, père de Lucien Pissarro.

Connu comme l'un des « pères de l'impressionnisme », il a peint la vie rurale française, en particulier des paysages et des scènes représentant des paysans travaillant dans les champs, mais il est célèbre aussi pour ses scènes de Montmartre. À Paris, il eut entre autres pour élèves Paul Cézanne, Paul Gauguin, Jean Peské, Henri-Martin Lamotte.

Pissarro est aussi un théoricien de l'anarchie, fréquentant assidument les peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartiennent au mouvement anarchiste. Il partage cette position avec Paul Gauguin, avec lequel il aura par la suite des relations tendues.

La production de Pissarro est inégale. Ses paysages ou ses baigneuses sont parfois marqués d'une certaine mièvrerie, alors qu'il accomplit par ailleurs des œuvres éblouissantes (La Meule, Pontoise, La route d'Ennery). En 1896, le vieux peintre déclarait : « Nous ne demandons pas mieux que d'être classiques, mais en le trouvant par notre propre sensation, oh! que c'est différent! »
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Sa vie, son œuvre
Camille Pissarro est né le 10 juillet 1830 dans l'île Saint Thomas aux Antilles, alors possession danoise, où ses parents possédaient une entreprise florissante de quincaillerie dans le port de Charlotte-Amélie, ce qui lui confère la nationalité danoise qu'il gardera toute sa vie. Son père Frédéric, d'origine portugaise mais né à Bordeaux, est de nationalité française4. En 1842, à douze ans, Camille part étudier en France à Passy, à la pension Savary dont le directeur l'encourage à cultiver ses dons pour le dessin, puis retourne en 1847 dans son île natale où son père l'initie au négoce et où il restera cinq ans à travailler dans le commerce familial. En 1852, désireux de « rompre le câble qui l'attache à la vie bourgeoise », il part pour Caracas, au Venezuela, avec un ami, Fritz Melbye, un artiste danois qui marquera profondément son destin. Il y reste jusqu'en 1854 à peindre et dessiner, puis rentre à Saint-Thomas pendant un an dans l'entreprise familiale. C'est en 1855 que Camille Pissarro renonce définitivement au commerce. En octobre 1855, année de l'Exposition universelle, il arrive à Paris pour y étudier et s'installe dans sa famille à Passy. Il ne retournera jamais aux Amériques.

À Paris, il rencontre Corot, avec qui il étudie, découvre Delacroix, Courbet, Ingres, Daubigny. Il fréquente quelques ateliers de l'École des Beaux-Arts, où l'enseignement reste académique et « ingriste », mais il est surtout attiré par Millet pour ses thèmes de la vie rurale, par Courbet pour son renoncement au pathos et au pittoresque, et par la liberté et la poésie des toiles de Corot. Il travaille alors dans l'atelier d'Anton Melbye et peint sur le motif à Montmorency. Entre 1859 et 1861, il fréquente diverses académies, dont celle du père Suisse, où il rencontre Claude Monet, Ludovic Piette, Armand Guillaumin et Paul Cézanne9, qu'il encourage. En 1863, Cézanne et Zola visitent son atelier à La Varenne et, en 1865, il séjourne à La Roche-Guyon. Exposant aux Salons de 1864 et 1865, il s'y présente comme l'« élève d'Anton Melby et de Camille Corot ».

En 1860 Julie Vellay, fille de viticulteurs de Bourgogne, entre comme domestique chez les Pissarro. Elle deviendra la compagne de Camille mais il ne l'épousera que des années plus tard, à Londres. Le père de Camille, scandalisé par cette mésalliance, lui coupe les vivres.
Le Jardin à Pontoise
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Camille Pissarro vécut à Pontoise de façon parfois intermittente entre 1866 à 1883 et y réalisa un grand nombre de peintures, dessins et gravures. Selon Christophe Duvivier le choix de Pontoise s'expliquait par le fait qu'aucun autre peintre n'y ayant encore associé son nom, Camille pouvait donc éviter d'apparaître comme le disciple d'un autre paysagiste. À cette époque il a trente-six ans et affirme la maturité de son art. Il s'est brouillé avec Corot et ne se présente plus comme son élève. En outre la ville est proche de Paris par le chemin de fer, les paysages fluviaux, ruraux et urbains y sont variés. Enfin le docteur Gachet, ami de Pissarro, s'était installé à Auvers-sur-Oise, non loin de Pontoise, quelques mois plus tôt.

Pissarro vit à Pontoise de 1866 à 1869 de manière épisodique. Sa situation financière est difficile. Il peint des enseignes pour faire vivre sa famille. En 1869, il est à Louveciennes quand il doit fuir et abandonner son atelier devant l'avance des troupes prussiennes. Il se réfugie chez Piette à Montfoucault dans la Mayenne et part pour Londres où il retrouve Daubigny et Monet et fait la connaissance du marchand Paul Durand-Ruel. De retour à Louveciennes, il découvre que son atelier a été pillé et qu'il ne lui reste plus qu'une quarantaine de toiles sur près de mille cinq cents. Il s'installe à nouveau à Pontoise en 1872 et y reste jusqu'en 1882.
Paysanne poussant une brouette
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Julie_Vellay

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 13, 2011 6:59 am
par orchidee
André Gide (né à Paris, le 22 novembre 1869 - mort à Paris le 19 février 1951), est un écrivain français récipiendaire du prix Nobel de littérature en 1947.

Né dans une famille de la grande bourgeoisie protestante, partageant sa vie entre Paris et la Normandie, André Gide se découvre différent des autres et assume à partir de 1893 son homosexualité lors d'un voyage en Afrique du nord. Passé par la Suisse pour soigner son état nerveux, il écrit Paludes, recueil de poésie symboliste et, après la mort libératrice de sa mère, épouse sa cousine Madeleine et achève Les Nourritures terrestres, dont le lyrisme est salué par une partie de la critique à sa parution en 1897.

André Gide soutient le combat des Dreyfusards, mais sans militantisme, préférant les amitiés littéraires comme avec Paul Valéry ou Francis Jammes, amitiés qui s'effaceront parfois au fil du temps. Il crée avec ses amis La Nouvelle Revue française dont il est le chef de file et joue alors un rôle important dans les lettres françaises. Parallèlement, il publie des romans sur le couple comme L'Immoraliste en 1902 ou La Porte étroite en 1909 qui le font connaître. Ses autres romans publiés avant et après la Première Guerre mondiale (Les Caves du Vatican, 1914, délibérément disloqué) – La Symphonie pastorale, 1919 (son livre le plus lu), qui traite du conflit entre la morale religieuse et les sentiments – Les Faux-monnayeurs, 1925, à la narration non linéaire) l'établissent comme un écrivain moderne de premier plan auquel on reproche parfois une certaine préciosité. Cependant, les préoccupations d'une vie privée marquée par l'homosexualité assumée et le désir de bousculer les tabous seront à l'origine de textes plus personnels comme Corydon (1920-23), ou Si le grain ne meurt (1926), autobiographie qui relate sa petite enfance de grand bourgeois, ses attirances homosexuelles et sa vénération pour sa cousine Madeleine qu'il épousera tout en menant une vie privée compliquée.

Son œuvre trouve ensuite un nouveau souffle avec la découverte des réalités du monde auxquelles il est confronté. Ainsi le voyageur esthète découvre l'Afrique noire et, choqué par la barbarie coloniale, publie en 1927 le Journal de son Voyage au Congo dans lequel il dénonce le colonialisme. Au début des années 1930, il s'intéresse au communisme, s'enthousiasmant pour l'expérience soviétique, mais désillusionné par son voyage sur place en été 1936, il publie son témoignage la même année, Retour de l'U.R.S.S., qui lui vaut les attaques haineuses des communistes. Il persiste cependant dans sa dénonciation du totalitarisme soviétique au moment des procès de Moscou et s'engage, parallèlement, dans le combat des intellectuels contre le fascisme.

En 1940, accablé par les circonstances, il abandonne la NRF et quasiment l'écriture en se repliant sur la Côte d'azur, puis en Afrique du nord durant la guerre. Mis à l'écart de la vie littéraire, mais honoré par le Prix Nobel de littérature en 1947, il se préoccupe dès lors de la publication de son Journal et meurt le 19 février 1951.
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