Maurice, autrefois l'île de France, est une île du sud-ouest de l'océan Indien située au cœur de l'archipel des Mascareignes entre La Réunion à l'ouest et l'île Rodrigues à l'est. Depuis le 12 mars 1992, elle forme avec cette dernière une république appelée République de Maurice après avoir obtenu son indépendance en 1968. Elle compte pour 91 % de la superficie de cet État. L'essentiel de la population de plus de 1,2 million d'habitants et la capitale, Port-Louis, y sont situés.
L'île Maurice couvre une superficie de 1 866 km2. Elle mesure dans ses plus grandes dimensions 65 km de longueur et 45 km de largeur. Le point le plus haut est le Piton de la Petite Rivière Noire qui culmine à 828 mètres.
Bien qu'étant d'origine volcanique, l'île ne compte plus de volcan en activité. On y trouve cependant des cratères endormis dont le trou aux Cerfs, qui est devenu au fil des ans une des attractions touristiques. La formation de l'île est datée entre 100 000 et 700 000 ans. Encore de nos jours, on peut observer les traces de la grande caldeira à l'origine de la formation de l'île.
Comparée à sa voisine, l'île de la Réunion, l'île Maurice a un relief peu accidenté. Ses plaines côtières et un plateau central ont permis pendant longtemps la culture extensive de la canne à sucre et du thé. De cette canne à sucre, les Hollandais fabriquaient du rhum, tradition qui est restée ancrée à l'île Maurice qui compte de nombreuses marques de rhum local, tout comme la bière Phoenix d'ailleurs.
L'île Maurice a subi un déboisement massif. La forêt primaire ne subsiste que dans quelques réserves montagneuses.
La barrière de corail qui entoure l'île permet de protéger les lagons et les plages bordées de cocotiers et de filaos. Ces plages attirent de nombreux touristes.
La température varie entre 20 et 35 degrés Celsius.
La pluviosité est faible sur les régions côtières. Le centre de l'île (les Hauts Plateaux) est plus arrosé; d'où la décision de la construction du Midlands Dam au centre de l'île, infrastructure destinée à retenir l'eau de pluie qui sera utilisée dans les réseaux d'eau locaux.
La capitale du pays, Port-Louis, est située sur la côte ouest. Le port maritime s'y trouve aussi. On répertorie quatre autres grandes villes : Beau-Bassin Rose-Hill, Curepipe, Quatre Bornes et Vacoas-Phœnix.
L'aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam se trouve à Plaisance, au sud-est de l'île.
Plusieurs langues sont parlées sur l'île : l'anglais, le français, le créole mauricien en sont les principales. Puis viennent d'autres langues comme le hindi, le bhojpuri, l'ourdou, le mandarin, le hakka (dialecte chinois),le tamoul et le telugu. Cette pluralité linguistique (donc culturelle) est une des caractéristiques de l'île Maurice.
L'île Maurice est d'abord colonisée par les Hollandais qui la baptisent Mauritius en l'honneur de leur Prince Maurice de Nassau, mais ce sont les Français qui y fondent la première colonie viable. La capitale, Port-Louis, doit ainsi son nom et son développement aux Français, spécialement au gouverneur Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, dont la statue orne le Caudan Waterfront, avec les statues de la reine Victoria et de Sir Seewoosagur Ramgoolam.
La population de l'île Maurice est le résultat de plusieurs vagues d'immigrations : d'abord les colons français et les esclaves venus d'Afrique, ensuite les Britanniques, puis les Chinois et les Indiens venus d'Inde pour travailler dans les champs de canne à sucre.
Les Indos-Mauriciens sont les plus nombreux : plus de 68 % de la population dont 52 % d'hindous et 16 % de musulmans. Ils ont activement participé à un processus d'indianisation du pays, s'emparant du pouvoir politique aux dépens du groupe traditionnellement dominant formé par les Mauriciens blancs.
Les Sinos-Mauriciens (moins de 3 % de la population) sont surtout actifs dans le commerce.
Le reste de la population est composé de Créoles (27 %), descendant d'esclaves et à majorité catholiques, et de Franco-Mauriciens (blancs de Maurice) représentant 2 % de la population qui représentent l'ancienne "aristocratie".
Il y a 1 268 835 habitants à l'île Maurice (au 1er juillet 2008). Les dernières statistiques indiquent une population de 1,281,200 habitants au 1er Juillet 2010.
Le dodo
Le Dronte de Maurice (Raphus cucullatus), connu sous le nom de dodo, est une espèce de grand oiseau endémique de l'île Maurice. Apparenté aux pigeons et appartenant à la famille des raphidés, le dodo vivait dans les forêts ou les plaines. Il mesurait environ un mètre pour une masse moyenne de 10,2 kilogrammes, selon l'étude récente de la Française Delphine Angst. Découvert en 1598, il était décrit comme lent, ne fuyant pas l'homme, gros et presque cubique. Son plumage bleu gris était pourvu d'ailes atrophiées jaunes et blanches, ainsi que d'un panache de quatre ou cinq plumes de mêmes couleurs en guise de queue. Ses pattes jaunes comportaient quatre doigts (trois à l'avant et un à l'arrière) ornés de grands ongles noirs. Son bec crochu avait une tache rouge caractéristique à son extrémité. Sa tête noire ou grise possédait deux plis importants à la base du bec.
Le dodo s'est éteint moins d'un siècle après sa découverte, à la fin du XVIIe siècle avec l'arrivée des Européens. Il est aujourd'hui souvent cité comme un archétype de l'espèce éteinte car sa disparition, survenue à l'époque moderne, est directement imputable à l'activité humaine.
Dessins d'un dodo tiré du journal de bord d'un vaisseau de la Compagnie des Indes Orientales, le VOC Gelderland, lors d’un voyage effectué entre 1601 et 1603.
Les premières descriptions connues du dodo ont été faites par les Hollandais. Ils l'avaient initialement appelé walgvogel (littéralement, « oiseau répugnant »), faisant allusion à son goût. Bien que, par la suite, de nombreux écrits affirmeront que la viande du dodo est mauvaise, les premiers journaux mentionnent uniquement que la viande est ferme mais bonne, bien que pas aussi bonne que celle des pigeons, disponible en abondance. Le nom « walgvogel » a été utilisé pour la première fois dans le journal du vice-amiral Wybrand van Warwijck, qui a visité l'île en 1598 et qui lui a donné son nom actuel, Maurice, en l'honneur du prince néerlandais Maurice de Nassau.
L'étymologie du mot dodo n'est pas claire. Il pourrait être issu du néerlandais dodars ou dodoors, qui signifie « paresseux ». Il pourrait aussi provenir du néerlandais dodaars (« fesses nouées »), faisant référence à la forme de nœud que prennent les plumes de l'extrémité postérieure du dodo. La première apparition du terme dodaerse se trouve dans le journal de Willem van Westsanen, en date de 1602. Thomas Herbert a utilisé le mot dodo en 1627, mais il n'est pas certain que ce soit la première apparition du mot. Les Portugais avaient déjà visité l'île en 1507, mais dans les écrits que l'on possède actuellement, ils n'avaient pas fait mention de l'oiseau. Néanmoins, selon le dictionnaire Encarta, le Chambers Dictionary et le Van Dale étymologique, « dodo » est un mot qui dérive du portugais doudo (actuellement doido), qui signifie fou, stupide. Cependant, le mot portugais actuel pour l'oiseau, dodô, est tiré du mot utilisé internationalement, dodo.
David Quammen avait émis l'hypothèse que « dodo » renvoyait à une approximation de l'onomatopée du cri caractéristique de l'espèce, un son ressemblant à « dou-dou ».
En 1606, Cornelis Matelief de Jonge a écrit une importante description du dodo ainsi que d'autres oiseaux, plantes et animaux de l'île Maurice.
Une des premières illustrations du dodo, par l'artiste moghol Ustad Mansur.
Le dodo est un parent proche des pigeons modernes. Les analyses du génome mitochondrial et des séquences d'ADN du dodo suggèrent que ses ancêtres ont divergé de ceux de son plus proche parent connu, le Dronte de Rodriguez (aussi éteint), aux environs de la frontière Paléogène-Néogène. Comme les îles Mascareignes sont d'origine volcanique et sont vieilles de moins de 10 millions d'années, les ancêtres des deux espèces sont probablement restés capables de voler durant un certain temps après la séparation de leurs lignées. La même étude a aussi été interprétée de façon à montrer que le Nicobar à camail est le plus proche parent vivant du dodo et de l'Ibis de la Réunion.
Cependant, la phylogénie proposée est légèrement discutable concernant les relations avec les autres taxons et doit donc être considérée comme hypothétique jusqu'à de nouvelles recherches ; en regard des données biogéographiques, il est probable qu'elle soit erronée. Tout ce qu'on peut actuellement affirmer avec certitude est que les ancêtres du dodo et du dronte de Rodriguez sont des pigeons d'Asie du Sud ou de Wallacea, ce qui s'accorde avec l'origine de la plupart des oiseaux des Mascareignes. On ignore encore si le dodo et le dronte de Rodriguez sont plus proches du Nicobar à camail ou d'autres groupes de la même lignée telles que les groupes Ducula, Treron ou Goura.
Pendant longtemps, le dodo et le dronte de Rodriguez ont été placés dans une famille qui leur est propre, la famille des Raphidae, car leurs relations avec d'autres groupes d'oiseaux (comme les rallidés) devaient encore être résolues. Depuis peu, il semble plus justifié de voir le dodo et le dronte de Rodriguez comme formant une sous-famille des columbidés.
On sait désormais que le supposé « dodo blanc » est basé sur des mauvaises interprétations de l'Ibis de la Réunion et des peintures de dodos en apparence albinos ; la fréquence de l'albinisme ayant tendance à augmenter occasionnellement chez les espèces insulaires.
En octobre 2005, une équipe internationale de chercheurs a effectué des fouilles sur une partie de la Mare aux Songes, le site le plus important de restes de dodos. De nombreux restes ont été trouvés, dont des os des oiseaux à différents stades de maturité et plusieurs os appartenant manifestement au squelette d'un animal seul et conservés en position naturelle. Ces résultats ont été rendus publics en décembre 2005 au Naturalis de Leyde. Avant cela, quelques espèces ayant un lien avec le dodo étaient connues, la plupart de ce qu'on dispose d'elles étant composé d'os isolés et dispersés. Le muséum d'histoire naturelle de Dublin et celui d'Oxford, entre autres, possèdent un modèle de dodo assemblé à partir de ces restes dissociés. Un œuf de dodo est exposé au musée d'East London, en Afrique du Sud.
Illustration d'un dodo (XVIIe siècle)
Jusqu'à récemment, les restes de dodos les mieux en état, actuellement disponibles au muséum d'histoire naturelle d'Oxford, étaient formés d'os de pattes et de crâne, qui contenaient les seuls restes de tissus connues de l'espèce. Le Manchester Museum expose une petite collection d'os de dodos.
Les restes du dernier dodo empaillé connu avaient été conservés par l'Ashmolean Museum d'Oxford, mais au milieu du XVIIIe siècle, l'animal a commencé à se détériorer et le directeur ou le conservateur du musée a ordonné qu'on se débarrasse de celui-ci, à l'exception de ce qu'il en reste aujourd'hui, aux environs de 1755.
En juin 2007, un groupe d'aventuriers explorant une cave située sur l'île Maurice ont trouvé le squelette de dodo le plus complet et le mieux préservé jamais découvert.
D'après les illustrations d'artistes du dodo, celui-ci était doté d'un plumage grisâtre, un bec d'environ 23 centimètres avec une extrémité crochue, de très petites ailes, de robustes pattes jaunes et d'une touffe de plumes sur son derrière. Les dodos étaient de très gros oiseaux, pesant environ 23 kilogrammes. Le sternum était insuffisant pour permettre le vol ; les dodos ont évolué pour s'adapter à un écosystème insulaire sans prédateurs.
L'image traditionnelle du dodo est celle d'un animal gros, maladroit, d'où le synonyme Didus ineptus ; cependant, plusieurs contestations sont nées récemment sur cette approche de l'oiseau. Les scientifiques d'aujourd'hui avancent l'idée que les représentations anciennes du dodo sont celles de dodos suralimentés vivant en captivité. Étant donné que l'île Maurice connaît des saisons sèches et humides, le dodo s'est probablement engraissé lui-même à la fin de la saison humide afin de pouvoir vivre durant la saison sèche, durant laquelle la nourriture se faisait plus rare ; les rapports contemporains décrivent des oiseaux « voraces » et parfois agressifs. En captivité, où la nourriture est disponible en grande quantité, les dodos se suralimentent très facilement.
Plusieurs versions demeurent sur le régime alimentaire du dodo. Il y a plusieurs siècles, Henri de Blainville, pensant que le dodo était proche du vautour, voyait l'alimentation du dodo principalement constituée de chairs d'animaux morts, tandis que Linné ou Cuvier, pour qui il était plus proche des gallinacées, avançaient la possibilité selon laquelle le dodo se nourrirait de graines. Roelandt Savery pensait quant à lui que le dodo mangeait des coquillages et des escargots. L'hypothèse la plus répandue actuellement avance que l'alimentation du dodo se baserait essentiellement sur les graines et les fruits.
Les travaux du professeur américain Stanley Temple ont légèrement perturbé les connaissances sur l'alimentation du dodo. Celui-ci défendit l'explication selon laquelle seule l'ingestion des graines du tambalacoque par le dodo pouvait permettre leur germination ; il affirma que l'extinction du dodo était la cause de la disparition progressive des tambalacoques. Il gava dix-sept dindons sauvages de fruits de tambalacoque : trois d'entre eux ont germé. Temple n'a pas essayé de faire germer des graines de fruits non ingérés par les dindons, ce qui rend les résultats de son expérience peu certains. Temple a aussi ignoré les rapports sur la germination des graines de tambalacoque établis par A. W. Hill en 1941 et H. C. King en 1946, d'après lesquels les graines germaient, bien que très rarement, sans nécessiter l'abrasion de la graine dans le gésier du dodo
Squelette de dodo au Musée d'histoire naturelle de Londres
Comme pour de nombreux animaux qui ont évolué séparément des prédateurs importants, le dodo n'avait développé aucune peur à l'encontre des êtres humains, et ceci, en plus de son incapacité à voler, en a fait une proie facile pour les hommes. Les journaux de l'époque sont remplis de commentaires concernant le mauvais goût et la viande ferme du dodo, alors que d'autres espèces locales comme la poule rouge étaient appréciées pour leur goût. Cependant, pour les nombreux marins de la région, le Dodo avait l'avantage d'être comestible et d'être proche des routes commerciales. De plus, lorsque les premiers hommes sont arrivés sur l'île Maurice, ils ont aussi apporté avec eux d'autres animaux qui n'étaient pas sur l'île auparavant, dont des chiens, des porcs, des chats, des rats et des macaques crabiers, qui pillèrent les nids de dodos, alors que l'homme détruisait les forêts, que les dodos avaient pris pour foyers ; en fait, l'impact de ces animaux - en particulier celui des porcs et des macaques - sur la population des dodos est considéré comme plus important que celui de la chasse. Les fragments trouvés lors de l'expédition de 2005 sont apparemment ceux d'animaux tués par une crue soudaine ; une telle mortalité aurait menacé d'extinction les espèces déjà vulnérables.
Bien qu'il existe des rapports concernant les massacres de dodos par les hommes dans le but d'approvisionner les navires, des fouilles archéologiques ont trouvé jusqu'à présent peu de preuves de la prédation par l'homme de ces oiseaux. Des ossements d'au moins deux dodos ont été trouvés dans des grottes à Baie du Cap, qui étaient utilisées comme abris par des esclaves fugitifs et des détenus du XVIIe siècle, mais en raison de leur isolement, elles n'étaient pas facilement accessibles par les dodos naturellement.
La date de l'extinction du dodo est sujette à controverse. Andrew R. Solow et David L. Roberts affirment que « l'extinction du dodo est généralement datée de la dernière observation confirmée d'un représentant de l'espèce, par le marin Volkert Evertsz en 1662 », mais de nombreuses autres sources suggèrent la date plus conjecturale de 1681. Roberts et Solow soulignent que, puisque la dernière observation de dodo antérieure à 1662 remonte à 1638, le dodo se faisait probablement déjà très rare dans les années 1660, et donc un rapport contesté de 1674 ne peut être écarté d'emblée. L'analyse statistique des documents de chasse d'Isaac Johannes Lamotius donne une nouvelle date d'extinction estimée à 1693, avec un intervalle de confiance à 95 % de 1688 à 1715. L'examen d'éléments plus circonstanciés tels que les rapports des voyageurs ou le manque de bons rapports après 1689 montre qu'il est probable que le dodo ait disparu avant 1700, le dernier dodo étant mort un peu plus d'un siècle après la découverte de l'espèce en 1581.
Peu d'hommes se sont intéressés de près à l'extinction du dodo. Au début du XIXe siècle, beaucoup pensaient que l'espèce n'était qu'un mythe. Avec la découverte des premiers os de dodos dans la Mare aux Songes et les rapports écrits par George Clarke à leur sujet, l'intérêt pour les dodos a été ravivé. Dans la même année que celle où Clarke a commencé à publier ses rapports, l'oiseau est devenu un personnage d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Grâce à la popularité de l'œuvre, le dodo est devenu un animal célèbre et un icône de l'extinction des animaux facilement identifiable.
Les Anglais ont d'ailleurs tiré deux expression de son extinction :
dead as a dodo « aussi mort qu'un dodo », c'est-à-dire « tout à fait mort », qui a été par la suite adaptée en néerlandais : zo dood als en dodo .
to go the way of the dodo « suivre le chemin du dodo », c'est-à-dire « disparaître, s'éteindre ».
Il n’est plus connu que par des fossiles et quelques fragments de tête et de pattes existant dans les musées d’Oxford, de Londres, de Copenhague et de Prague. Quelques individus vivants, d’après lesquels on exécuta des peintures, furent apportés en Europe au XVIIe siècle mais ne purent être élevés. En 2002, l’analyse de son ADN a confirmé sa position phylogénétique.
Le 23 décembre 2005, l’Associated Press rapporta dans un article que des os de Dodo avaient été découverts sur l’Île Maurice et qu’un squelette entier figurait probablement parmi ceux-ci.
Illustration d'origine (1865) du roman de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles.
Des scientifiques anglais espèrent extraire de l'ADN de l'oiseau disparu afin de donner vie à un spécimen de cette espèce ou à un cousin très proche. Malgré les progrès faits en génétique ces dernières années, le pari reste difficile à réaliser. Une équipe de l'université d'Oxford travaille sur des tests d'ADN de pigeons de la région Afrique/océan Indien. Parallèlement, des travaux sont effectués pour "recréer" l'ADN du Dodo. Avec, au bout de ses efforts, l'espoir de faire revivre le Dodo, effacé du territoire mauricien il y a des siècles.
Des cellules du Dodo sont disponibles. Le musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford possède une tête et une patte de Dodo, une autre patte se trouve à Londres, et plusieurs os sont également conservés en Angleterre.
Les scientifiques espèrent en tirer de l'ADN en assez bon état pour le comparer à celui d'autres espèces, très proches, qui existent encore en Afrique ou dans la région océan Indien. Ceci, afin de mieux connaître les origines du Dodo et, de là, avoir de meilleures chances de redonner vie à l'espèce. Les scientifiques qui travaillent sur le projet veulent étudier, ainsi, le Goura de Victoria (Victoria Crowned Pigeon), de Nouvelle Guinée, un gros oiseau qui vit au sol et qui vole très peu. Des œufs de ce « cousin » du Dodo, après implantation de l'ADN de l'oiseau disparu, pourraient servir à donner le jour à un Dodo vivant. L'ADN de ces pigeons pourrait aussi compléter l'ADN endommagé du Dodo.
Un autre moyen envisagé pour recréer le Dodo ou, plus certainement, un animal très proche, est le croisement de différentes espèces de « cousins » du Dodo, afin d'obtenir une nouvelle espèce réunissant le maximum de caractéristiques du Dodo lui-même.
L’image populaire de l’oiseau stupide vient de la célèbre peinture de Roelandt Savery (1589-1654) exposée au musée de l’université d’Oxford, et dont Lewis Carroll s’inspira dans Les Aventures d'Alice au pays des merveilles. Andrew Kitchener, biologiste au Royal Museum of Scotland, a récemment créé deux reproductions grandeur nature du Dodo, l’une au musée d’Édimbourg, l’autre au musée d’Oxford. Basées sur des squelettes réels, elles représentent un oiseau plus mince et plus agile que celui de la peinture de Savery, qui avait vraisemblablement vu des individus gavés de biscuits. En 1991, la reconstitution de Kitchener a été confirmée lorsqu’on redécouvrit à La Haye des schémas réalisés en 1601 par Wolphart Harmanszoon.
Le dodo, vu par Roelandt Savery, après observation d'un individu vivant importé en Europe au début du XVIIe siècle.