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Publié : mar. juil. 20, 2010 2:48 pm
par Juliette D.
caminde a écrit :"Les maîtres d'école sont des jardiniers en intelligences humaines."

Victor Hugo - Faits et croyances - Océan, 1840

"Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l'école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.
C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime.
L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.
Où rampe la raison, l'honnêteté périt."

Victor Hugo - Les Quatre vents de l'esprit, I,24 - 1881


... Décidément, mon Toto me rend toujours chose.

Publié : jeu. juil. 22, 2010 3:16 am
par saintluc
Le déserteur , Boris Vian, 1953
Monsieur le Président

Je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être

Si vous avez le temps



Je viens de recevoir

Mes papiers militaires

Pour partir à la guerre

Avant mercredi soir



Monsieur le Président

Je ne veux pas la faire

Je ne suis pas sur terre

Pour tuer des pauvres gens



C'est pas pour vous fâcher

II faut que je vous dise

Ma décision est prise

Je m'en vais déserter.


Depuis que je suis né

J'ai vu mourir mon père

J'ai vu partir mes frères

Et pleurer mes enfants



Ma mère a tant souffert

Qu'elle est dedans sa tombe

Et se moque des bombes

Et se moque des vers



Quand j'étais prisonnier

On m'a volé ma femme

On m'a volé mon âme

Et tout mon cher passé



Demain de bon matin

Je fermerai ma porte

Au nez des années mortes

J'irai sur les chemins


Je mendierai ma vie

Sur les routes de France

De Bretagne en Provence

Et je dirai aux gens



Refusez d'obéir

Refusez de la faire

N'allez pas à la guerre

Refusez de partir



S'il faut donner son sang

Allez donner le vôtre

Vous êtes bon apôtre

Monsieur le Président



Si vous me poursuivez

Prévenez vos gendarmes

Que je n'aurai pas d'armes

Et qu'ils pourront tirer

Nous avons imaginé , pour travailler sur l'argumentation et la lettre, le texte du conseiller municipal. " C'est assez drôle de se mettre dans la peau d'un homme dont on ne partage pas les idées. On a très envie de le rendre ridicule.."

Pour ce faire, nous avons d'abord "inventé" la vie, le caractère, les habitudes de ce conseiller municipal.

Voici un exemple de ce travail de préparation.





Monsieur Paul FABER Paris, le 19 mai 1955

Conseiller Municipal de la Ville de Paris





A Monsieur Boris VIAN





Monsieur,



A mon grand regret, je vous annonce la censure de votre texte "Le Déserteur," adapté en chanson par Monsieur MOULOUDJI.



Ce n'est pas la jolie mélodie qui l'accompagne, ni le timbre de voix de son

interprète qui m'amènent à cette douloureuse décision, mais les propos offensants qui y sont tenus.



Je suis indigné par votre arrogance et votre impertinence à l'égard de notre Gouvernement. Notre bien-aimé Président, cet homme valeureux, a dignement servi sa Patrie lors de la Grande Guerre. Il est de fait, entré dans l'Histoire de la France . Lui seul a su comprendre ses compatriotes. Ainsi, ne mérite-t-il pas votre ironie malsaine en guise de reconnaissance, même en version poétique que j'imagine, vous qualifierez d'idéaliste.



Tout comme notre Cher Président, je fais partie des Anciens Combattants ; j'ai servi mon pays avec bravoure et courage, au péril de ma vie. Je n'ai jamais fléchi à mon devoir de soldat. Votre incitation à la désertion me paraît donc une grave insulte !



Insulte comme je l'ai dit, à notre Président, mais aussi à la Patrie, aux Anciens

Combattants et à tous ceux qui sont tombés pour la France. Tous ceux qui , pour ne dire que quelques mots, sont tombés pour notre Liberté!



Et pensez bien, Monsieur le Poète, que déserter est un sacrilège, déserter est même l'acte ultime de trahison envers son pays. En cas de guerre, son auteur serait immédiatement passé par les armes.

Songez-y, Monsieur le Fantasque!

Pour faire une bonne guerre, il faut que nos garçons soient motivés par leurs familles, leurs amis, leur Gouvernement, leurs Généraux, enfin par la Nation : leur Mère !

Que la France entière soit en cœur avec ses enfants!

Sachez que l'on ne fait pas la guerre à coups de quatrains ! C'est toute une stratégie!

Dites-vous bien que notre objectif premier n'est certainement pas d'envoyer nos soldats à la

mort. Il faut réfléchir, élaborer des plans, énumérer les nombreuses possibilités d'attaques, mais aussi des plans de défense et d'offensive qui mènent à la Victoire.

Nous songeons bien sûr, avec fierté, à ces braves, nos braves ,qui se battent pour l'honneur des Français et qui défendent notre territoire avec force et courage. Hélas pour certains, ce beau combat conduit au sacrifice.



Nous commémorons d'ailleurs nos chers disparus et compatissons à la peine des mères, des veuves, des orphelins.



Mais libre à vous de nous proposer vos suggestions, si toutefois vous pensez

qu'elles permettent de faire une guerre sans pertes humaines. Vos utopiques idées paraissent bien belles en théorie… mais, le seraient-elles en pratique ? Imaginez le monde si les armées n'étaient composées que de vos déserteurs…



Non, Monsieur le Rêveur, Non ! Ce serait l'ANARCHIE !



Je ne salue pas votre bravoure.



Paul FABER





NB : Etant moi-même poète à mes heures, je me suis permis de revisiter vos vers et

d'en faire un hymne patriotique, dédié à nos braves soldats.





Monsieur le Président, Ma Patrie est en guerre S'il faut donner son sang

Je vous fais une lettre Je suis son défenseur Allons donner le notre

Que vous lirez peut-être Je vais d'un pas rageur Nous sommes vos apôtres

Si vous avez le temps Battre nos adversaires Monsieur le Président



Je viens de recevoir Si je suis prisonnier Préparez vos armées

Mes papiers militaires Mon cœur restera fier Ennemis de la France

Pour partir à la guerre Et fidèle à ma Terre Soyons la Providence

Avant mercredi soir A tout mon cher passé Soyons prêts à tirer !



Monsieur le Président Demain, mes compagnons

C'est un honneur sur terre Ne craignons pas la mort

De défendre ma Terre Ne formons qu'un seul corps

Et de sauver les gens Au sein du peloton



Je suis un bon Français Joignant mon régiment

Un très bon patriote Sur les routes de France

Je marche tête haute De Bretagne en Provence

Je ne peux déserter Je parlerai aux gens :



Depuis que je suis né Défendons le pays

J'ai vu lutter mon père Suivons le bel exemple

Et résister mes frères Des Anciens Combattants

Ma mère est Liberté Qui sont tombés aussi

Voila ma source pour la lettre http://archives.site.free.fr/siteportai ... erteur.htm

Publié : jeu. juil. 22, 2010 3:57 am
par caminde
saintluc62 a écrit :

Imaginez le monde si les armées n'étaient composées que de vos déserteurs…


:roll :roll :roll :roll :roll :roll :roll :roll :roll :roll :roll :roll :roll

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:14 am
par Juliette D.
Oyé OYE.
J'hésite... Rire ou déplorer la stupidité, là.
Saint Luc, relis tes sources, 2 minutes, avant que j'explique pourquoi tu vas devoir effacer ton post...

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:36 am
par orchidee
Jean Ferrat
QUE SERAIS-JE SANS TOI
Le poème d'Aragon


Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues
Terre terre voici ses rades inconnues

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:36 am
par Juliette D.
Donc, je précise à notre ami amateur de poésie que la lettre de Faber est un faux: une copie d'élève de Lycée. Clap clap.

EDIT: Enfin, SaintLuc a édité.

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:42 am
par saintluc
Tu vois il suffit de demander et c'est rectifié, merci à toi ;)

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:43 am
par Juliette D.
Tant qu'on y est, tu pourrais revoir la mise en page des quatrains, hein. C'est illisible.

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:48 am
par saintluc
Bin non, là tu m'en demandes beaucoup, je vais m'allonger.
J'ai les boyaux de la tête qui commencent à fumer :ahah

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:50 am
par Petite@Fleur
Exact, ces morceaux de phrases l'un derrière l'autre sans signification ont réveillé ma migraine

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:53 am
par Juliette D.
saintluc62 a écrit :Bin non, là tu m'en demandes beaucoup, je vais m'allonger.
J'ai les boyaux de la tête qui commencent à fumer :ahah

C'est bien ce qu'il me semblait...

Publié : jeu. juil. 22, 2010 4:57 am
par saintluc
Je contemple la mer... L'araignée fait sa toile...

Les astres scintillent, une étoile filante, passe

Dans la nuit noire du grand espace...

Le vent souffle doucement dans mes voiles.



J'aime écouter et regarder les colères d'Eole;

Je pense ensuite aux Sargasses, au Pot au Noir.

Mer tu es souillée de notre pétrole !

Tu portes le deuil chaque jour et dès le soir.



Reprends ce que terre t'a pris

De toutes tes rafales hurlantes

Mords cette terre qui t'a appauvri...

Que mugissent tes lames déferlantes!



Je vais jeter l'ancre de mon imaginaire,

Tranquillement rejoindre cette foule inconnue

Et doucement revenir sur cette terre...

Sur la plage; je rêve; et la vie continue...

[url]Image[/url]

Publié : jeu. juil. 22, 2010 5:44 am
par Cynyhia
Bon on change de registre

Maud

Une photographie
Témoin du temps passé
Dans un album jauni
Au coeur , vient me frapper.
C'est dans un fauteuil blanc
Qu'elle a posé, assise.
Un souvenir touchant
Et qui a plu jadis

"De Maud , amie fidèle" ,
Cette phrase est inscrite.
A qui s'adressait elle ?
Le temps a pris la fuite.
Les jeunes ont oublié....
Mais dans l'album jauni
Seul témoin du passé
Est une photographie






[/img][/url]Image

Publié : jeu. juil. 22, 2010 6:34 am
par caminde
Juliette D. a écrit :Donc, je précise à notre ami amateur de poésie que la lettre de Faber est un faux: une copie d'élève de Lycée.


Clap.Clap. :ahah
:P :P :P
v'là c'que c'est les mauvais élèves! Ceux qui font pas de zèle :ahah :P

Publié : jeu. juil. 22, 2010 7:36 am
par caminde
La fée

La vie d'une femme se résume à un vrai conte de fée

Fée le ménage
Fée la vaisselle
Fée à manger
Fée moi l'amour
Fée pas chi...
Fée pas cha

:roll