HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS (leu

Pour se divertir !
Message
Auteur
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: Le BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS (leurs vi

#16 Message par saintluc »

Eddie James House, Jr. (né le 21 mars 1902 à Riverton, Mississippi et mort le 19 octobre 1988 à Détroit, Michigan), plus connu sous le nom de Son House était un chanteur et guitariste de blues. Il est l'un des pionniers du blues du Deltadu Mississippi.
Image
Sa date de naissance est incertaine. Bien que tous les documents légaux indiquent une naissance le 21 mars 1902, Son House lui-même donna des informations contradictoires et déclara être né en 1886. Adolescent, il commence une formation pour devenir prêcheur baptiste. Son House est attiré par le blues et apprend la guitare en autodidacte dans les années 1920, bien que sa religion lui interdise fermement le blues (qui évoque selon elle le monde du péché). Après le meurtre d'un homme et prétendument en situation de légitime défense, il purgera une peine à la prison de Parchman Farm (Pénitencier d'État du Mississippi) en 1928 – 1929
Il joua au côté de Charley Patton, Willie Brown, Robert Johnson, "Fiddlin'" Joe Martin, et Leroy Williams, vers Robinsonville (Mississippi) puis à Memphis (Tennessee) jusqu’en1942.
Son House a enregistré pour Paramount Records en 1930 et pour Alan Lomax, de la Bibliothèque du Congrès, au début des années 1940. Il a ensuite été oublié, jusqu'auCountry blues revival des années 1960 lors duquel il a été redécouvert. Il s'est ensuite beaucoup produit aux États-Unis et en Europe et a enregistré pour CBS. CommeMississippi John Hurt, il a été bien accueilli par la scène musicale des années 1960 et a joué au Newport Folk Festival de 1964, puis à d'autres concerts en publics en 1965 et en Europe en 1967. À l'été 1970, il participe de nouveau à une tournée en Europe, se produisant notamment au Festival de Jazz de Montreux.
Sa santé s'étant détériorée, il se retire à nouveau en 1974. Il finit ses jours à Détroit, et décède en 1988 d’un cancer du larynx. Les membres de la Delta Blues Society organisent un concert dont les bénéfices servent à ériger un monument sur sa tombe.
À la différence de certains guitaristes de blues des années 1920 et 1930, Son House n'était pas un virtuose, et sa technique n'est pas particulièrement impressionnante. Son manque de technicité est toutefois compensé par un style puissant et novateur, très rythmé, répétitif, souvent joué au bottleneck, accompagnant un chant qui doit beaucoup à celui des forçats des "chain gangs".
La musique de Son House, à l'opposé de celle, par exemple, d'un Blind Lemon Jefferson, était une musique de danse, faite pour être entendue dans l'atmosphère bruyante des "barrelhouse" et autres salles de danse. Son House a eu une grande influence non seulement sur Muddy Waters mais aussi sur Robert Johnson, qui a repris certains de ses morceaux. C'est Son House qui, par ses récits à de jeunes fans de blues ébahis des années 1960, répandit la légende selon laquelle Robert Johnson aurait vendu son âme au diable en échange de sa virtuosité musicale. Plus récemment, la musique de Son House a influencé des groupes de rock comme les White Stripes, qui ont repris son morceauDeath Letter dans leur album De Stijl, et l'ont joué plus tard aux Grammy Awards de 2004.
La maladie a gâché les dernières années de sa vie et il a cessé de se produire sur scène dès le début des années 1970.

•Blues from the Mississippi Delta (1964)
•The Legendary Son House: Father of the Folk Blues (1965)
•Oberlin College Concert (live) (1995)
•Delta Blues and Spirituals (1995)
•In Concert (live) (1996)
•Live at Gaslight Cafe, 1965 (2000)
•Delta Blues (2003)
•New York Central Live (2003)
•Death Letter
•House, Son



Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: Le BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS (leurs vi

#17 Message par saintluc »

Sam "Lightnin'" Hopkins (né le 15 mars 1912 et mort le 30 janvier 1982) était un chanteur et guitariste de blues texan.
Sam Hopkins est né à Centerville au Texas de Abe et Frances "Sims" Hopkins en 1912. Après la mort de son père en 1915, sa famille (sa mère et ses cinq frères et sœurs) déménagent pour Leona. Il s'initie très jeune à la musique : à huit ans il confectionne sa première guitare avec une boîte de cigare et du grillage à poule pour les cordes et à dix ans, il commence à jouer avec son cousin, le chanteur de country blues Alger "Texas" Alexander et avec Blind Lemon Jefferson qui le pousse à continuer.
Image
Au milieu des années 1930, un séjour à la prison de Houston, la Houston County Prison Farm, l'oblige à mettre de côté la musique. À sa sortie de prison, il retrouve Alexander et se remet à jouer avec lui dans les clubs de blues. En 1946, il est découvert par Lola Anne Cullum du label Aladdin Records de Los Angeles qui l'enregistre pour la première fois. Il est associé pour l'occasion avec un pianiste du nom de Wilson "Thunder" Smith et c'est à la suite de cette association que Sam Hopkins reçoit son surnom Lightnin' (en anglais thunder signifie « tonnerre » et lightning « éclair »). Katie May, la chanson qui sort de cette première séance d'enregistrement, devient rapidement un succès.
Le talent d'Hopkins impressionne le label si bien qu'il est de nouveau appelé pour une nouvelle séance d'enregistrement en 1947. Par la suite, Hopkins enregistre 43 autres fois pour Aladdin Records. Bien qu'il enregistre de façon prolifique entre 1946 et 1954, la plupart de ses enregistrements ne sortent pas de la communauté noire. Il lui faut attendre1959 et sa rencontre avec le producteur Sam Chambers pour que sa musique devienne populaire auprès du public blanc. Hopkins se tourne alors vers une guitare acoustique et devient une célébrité lors du renouveau du folk blues des années 1960. À la fin de cette décennie, il fait l'ouverture de grands groupes de rock psychédélique comme le Grateful Dead et Jefferson Airplane. En 1968, il enregistre même un album accompagné par le groupe de rock les 13th Floor Elevators.
Au début des années 1970, son succès l'amène à faire une tournée en Europe où il joue pour la reine Élisabeth II. Après 1974, sa santé fragile le contraint à s'éloigner des studios d'enregistrement.
Lightnin' Hopkins meurt le 30 janvier 1982 d'un cancer de l'œsophage à Houston. Ses funérailles réunissent plus de 4 000 personnes dont de nombreux fans et musiciens.

Lightnin' Hopkins a enregistré plus de 85 disques, faisant sans doute de lui un des bluesmen les plus prolifique de l'histoire.
Parmi ses plus grands succès, on peut citer : Katie May, Baby please don't go (chanson que Big Joe Williams écrivit en 1935, ensuite reprise par Lightnin' Hopkins et de nombreux chanteurs de blues ainsi que par plusieurs groupes de rock tels les Them, Aerosmith ou ACDC), Shotgun Blues, Abilene et Short Haired Woman ainsi que son chef-d'œuvre Mojo Hand.
Bien qu'il soit un joueur de blues plutôt solitaire, son album avec Sonny Terry "Last Night Blues" fut un grand succès.
Lors de ses premiers enregistrements pour Aladdin Records, on peut l'entendre chantant et jouant seul à la guitare acoustique, parfois accompagné par le piano de Wilson "Thunder" Smith, dans un style d'apparence simple et assez épuré.
Par la suite, Lightnin' Hopkins développe un jeu à la guitare électrique se faisant accompagner par une section rythmique complète avant de revenir à la guitare acoustique lors du renouveau du folk blues des années 1960.
Hopkins a eu une grande influence sur le travail de Jimmie Vaughan ainsi que sur la voix et le style de Ron "Pigpen" McKernan le clavier du Grateful Dead jusqu'en 1972.
Par ailleurs, le groupe de rock R.E.M. inclut dans leur album Document de 1987 une chanson dont le titre est Lightnin' Hopkins.
En 1969, Lightnin' Hopkins est le sujet principal d'un documentaire qui remporte le prix du meilleur documentaire au festival de Chicago en 1970 :

•The Blues Accordin' to Lightnin' Hopkins (1969). Réalisé par Les Blank et Skip Gerson. Flower Films & Video. ISBN 0-933621-04-3.


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#18 Message par saintluc »

Mississippi John Hurt, né John Smith Hurt le 8 mars 1892 à Teoc, Mississippi et mort le 2 novembre 1966 à Avalon,Mississippi, est un chanteur et guitariste de blues et de folk. Sa musique est un mélange subtil de blues, de country, dubluegrass, de folk et de rock and roll. Son style se caractérise par son jeu de guitare raffiné et sa voix douce.
Image
À l'âge de 2 ans il part, avec sa famille, pour Avalon, une petite ville du Mississippi. Comme il passe la majeure partie de sa vie dans cet État du Sud, il est surnommé "Mississippi" John Hurt. Il étudie seul la guitare à l'âge de 9 ans et quitte l'école en 1902 pour travailler dans les champs de coton. Occasionnellement il joue dans des bals et à des soirées. Son idole est Jimmie Rodgers, une star de country. Très vite il développe son propre style avec une technique de pincement de cordes avec trois doigts, une technique reprise plus tard par Bob Dylan. Sa carrière débute en 1928 quand il est découvert par Okeh Records à Avalon. Cette année-là, il enregistre ses premiers titres de blues à Memphis (Tennessee), dont Frankie et Nobody's Dirty Business, qui sortent en 78 tours chez Okeh Records.
Tommy Rockwell le fait ensuite venir à New York pour graver de nouveaux morceaux (« Candy Man », « Stack O Lee Blues »). Il y rencontre Lonnie Johnson. Le nom de Mississippi John Hurt plonge alors dans l’oubli pour n’en ressortir qu’en 1963 où, redécouvert par un musicologue, il enregistre de nouveaux titres à Washington. Il se produit ensuite au Newport Folk Festival, puis au Philadelphia Folk Festival. Il meurt d'une crise cardiaque le 2 novembre 1966 à Grenada au Mississippi.
Discographie

•1928, Memphis
1.Frankie (3:21) 24 février 1928
2.Nobody's Dirty Business (2:52) 24 février 1928
•1928, New York City
1.Ain't No Tellin' (2:54) 21 décembre 1928
2.Louis Collins (2:57) 21 décembre 1928
3.Avalon Blues (3:01) 21 décembre 1928
4.Big Leg Blues (2:50) 21 décembre 1928
5.Stack O' Lee (2:55) 28 décembre 1928
6.Candy Man Blues (2:44) 28 décembre 1928
7.Got The Blues (Can't Be Satisfied) (2:49) 28 décembre 1928
8.Blessed Be The Name (2:46) 28 décembre 1928
9.Praying On The Old Camp Ground (2:35) 28 décembre 1928
10.Blue Harvest Blues (2:51) 28 décembre 1928
11.Spike Driver Blues (3:13) 28 décembre 1928


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#19 Message par saintluc »

Nehemiah Curtis « Skip » James (né en juin 1902 et mort le 3 octobre 1969) était un chanteur, guitariste, pianiste et compositeur de blues américain.
Nehemiah « Skip » James est né dans une plantation près de Bentonia dans le Mississippi en juin 1902 (la date exacte est débattue). Élevé au sein de la plantation, il s'intéresse très tôt à la musique et apprend la guitare dès l'âge de 8 ans. Il apprend également le piano à l'école qu'il abandonne rapidement pour se produire dans les bars et aux abords des églises (son père était un pasteur baptiste). Il travaille ensuite comme ouvrier dans la construction de routes et la maçonnerie, ce qui lui inspirera plus tard sa chanson Illinois Blues.
En 1931, il participe à un concours de blues organisé par un commerçant du Mississippi et est auditionné par H.C. Speir, un découvreur de talents. Il est envoyé dans l'État du Wisconsin enregistrer des morceaux pour le label Paramount. Les sessions d'enregistrements de février 1931 font partie de la légende du blues : en quelques jours, il enregistre quelque 26 morceaux dont I'm so glad, et le célèbre Devil got my woman. Il s'inspire notamment de morceaux existants mais les transforme tellement qu'on peut lui en attribuer la paternité. Skip James touchera seulement quarante dollars pour l'ensemble de ses chansons car c'est la crise engendrée par le Krach boursier qui s'annonce, ajoutée au fait que la radio diffuse maintenant gratuitement de la musique. Il décide alors d'arrêter de vivre du blues et devient baptiste.
On n'entend plus parler de lui pendant les 30 années qui suivent. Ce n'est qu'en 1964 qu'il est redécouvert, en même temps que Son House au festival Newport Folk, et amorce ce qu'on appelle encore couramment le blues revival américain. On s'inspire également de lui en Angleterre, et les droits d'auteur versés lors de la reprise par le groupe Cream du titre I'm so glad, 6000 dollars, paieront la note d'hôpital de Skip James (atteint d'un cancer ) et les frais de funérailles à sa mort.
Il ré-enregistrera alors les tubes de 1931 avec un style quasiment inchangé, ce qui laissera perplexes de nombreux admirateurs arguant du fait qu'il n'avait pas joué depuis une trentaine d'années.
Skip James a énormément inspiré les bluesmens américains, et notamment Robert Johnson grâce à un style particulier : il jouait entièrement à la main avec un picking très précis, rapide et clair (32-20 blues de Johnson est un hommage au 22-20 blues de Skip James). Il y a également à la guitare l'utilisation d'un accord ouvert peu usité : le ré mineur. Sa voix était relativement aiguë et donnait l'impression de prêcher. Skip James, à qui le film The Soul of a Man (2003) de Wim Wenders et Martin Scorsese est consacré pour un tiers, a connu schématiquement deux grandes périodes : sa période de blues profane Devil got my woman, Cypress blues et sa période de blues propagandiste chrétien Jesus is a mighty good leader. La première se caractérise par une musique cafardeuse, la seconde est plus guillerette.
Image
Discographie

Session de février 1931, Grafton
Devil Got My Woman
Cypress Grove Blues
Cherry Ball Blues
Illinois Blues
Four O'Clock Blues
Hard-Luck Child
Hard Time Killin' Floor Blues
Yola My Blues Away
Jesus Is A Mighty Good Leader
Be Ready When He Comes
Drunken Spree
I'm So Glad
Special Rider Blues
How Long Buck
Little Cow And Calf Is Gonna Die Blues
What Am I To Do Blues
22-20 Blues
If You Haven't Any Hay Get On Down The Road


Blues Revival: 1964-1969
She Lyin Adelphi, 1964
Skip James Today! Vanguard, 1965
Devil Got My Woman Vanguard, 1968
I'm So Glad Vanguard, 1978
Live: Boston, 1964 & Philadelphia, 1966 Document, 1994
Skip's Piano Blues, 1964 (Genes, 1998)
Blues From the Delta Vanguard, 1998
The Complete Bloomington, Indiana Concert - March 30, 1968 Document, 1999
Skip's Guitar Blues, 1964(?) (Genes, 1999)
Studio Sessions: Rare and Unreleased, 1967 (Vanguard, 2003)
Hard Time Killing Floor Blues Biograph, 2003†
Heroes of the Blues: The Very Best of Skip James Shout!, 2003
Hard Time Universe, 2003†


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#20 Message par saintluc »

Clarence "Blind Lemon" Jefferson (né en septembre 1893 au Texas et mort en décembre 1929 à Chicago) est un chanteur et guitariste de blues américain. Il reste un des chanteurs de blues les plus populaires des années 1920.
Clarence Jefferson est né à Couchman au Texas près de Wortham. On a longtemps cru qu'il était né en 1897 mais des recherches menées un siècle plus tard révèlent un recensement sur lequel sa naissance est précisée en septembre 1893. De la même façon, les historiens ne sont pas d'accord sur la cécité de Jefferson. En effet, certains pensent qu'il est né aveugle alors que pour les autres, sa vue s'est dégradée avec le temps pour des raisons inconnues. Cette ambiguïté repose sur son surnom Blind Lemon que l'on peut traduire par aveugle défaillant.
Encore adolescent, vers 1912, Jefferson commence à vivre de la musique en se produisant à des pique-niques ou à des fêtes. Il joue également dans les rues de plusieurs villes du Texas. Sur ses débuts, son cousin, Alec Jefferson, écrira : Ils étaient désagréables et grossiers. Les hommes prostituaient les femmes et faisaient de la contrebande d'alcool pendant que Lemon chantait pour eux durant toute la nuit. Il commençait vers 20h et continuait jusqu'à 4h du matin.
En 1917, Lemon part jouer à Dallas, où il joue avec Leadbelly et se marie.
Vers décembre 1925 ou janvier 1926, il est amené à Chicago dans l'Illinois pour enregistrer son premier morceau. Étonnamment, ses deux premiers enregistrements sont des gospels (I Want to be like Jesus in my Heart et All I Want is that Pure Religion) sortis sous le pseudonyme de Deacon L. J. Battes.
En mars 1926, il participe à une deuxième session d'enregistrement. Ce premier disque sous son véritable nom contient les succès Booster Blues et Dry Southern Blues ce qui amène les deux autres chansons de cette session à être également sorties : Got the Blues et Long Lonesome Blues.
Entre 1926 et 1929, il enregistre une centaine de morceaux : 43 sont publiés dont 42 pour Paramount Records. Malheureusement, les techniques de studio et la qualité des enregistrements de Paramount Records n'étaient pas suffisantes. Ceci amène, en mai 1926, Paramount à réenregistrer les succès de Jefferson Got the Blues et Long Lonesome Blues dans les installations des laboratoires Marsh. Les différentes versions apparaissent d'ailleurs sur différentes compilations et peuvent ainsi encore être comparées.
Image
C'est en grande partie grâce à la popularité d'artistes tels que Blind Lemon Jefferson et ses contemporains comme Blind Blake et Ma Rainey que Paramount devient le premier label de blues des années 1920.
Les revenus de Jefferson augmentant, il se permet d'acheter une voiture avec chauffeur (bien qu'il reste également un débat sur ce point précis). Mayo Williams, le lien de Paramount avec la communauté noire, lui procure une Ford "dépassant les 700 dollars", une compensation fréquente pour les droits d'enregistrement à cette époque.
Apparemment toujours mécontent de ses redevances, bien que Williams rapporte que le compte en banque de Jefferson dépassait les 1 500 dollars, il quitte Paramount pour Okeh Records en 1927 entrainé par Williams. OKeh enregistre et publie rapidement les morceaux Matchbox Blues et Black Snake Moan, ce qui restera son seul enregistrement pour ce label (certainement à cause d'obligations contractuelles avec Paramount).
Quand il revient chez Paramount quelques mois plus tard, Matchbox Blues est devenu un tel succès que Paramount le réenregistre et en sort deux nouvelles versions. Encore une fois, les enregistrements de Paramount ne tiennent pas la comparaison par rapport à la version de OKeh.
En 1927, Jefferson sort un autre de ses classiques, See That My Grave is Kept Clean (encore une fois sous le pseudonyme Deacon L. J. Battes) accompagné de deux autres chansons étonnamment spirituelles, He Arose from the Dead et Where Shall I Be. See That My Grave is Kept Clean est un tel succès qu'elle est réenregistrée et republiée en 1928.
Jefferson meurt sans un sou à Chicago en décembre 1929. La cause exacte de sa mort reste inconnue. Les rumeurs parlent de l'empoisonnement de son café mais un scénario plus probable semble être une crise cardiaque après que Jefferson se soit perdu au cours d'une tempête de neige.
Paramount Records paye le retour de son corps en train vers le Texas, accompagné du pianiste Will Ezell. Jefferson est enterré au Wortham Negro Cemetery (devenu le Wortham Black Cemetery). Sa tombe reste vierge et inconnue jusqu'en 1967, date à laquelle un marqueur est érigé à proximité, l'endroit précis étant inconnu. En 1996, le cimetière et la marque étaient en très mauvais état. Une pierre tombale en granite fut donc mise en place en 1997.
Jefferson a un jeu de guitare rapide et complexe, associé à une voix particulièrement haute.
Il est un des pionniers du Texas blues et une grande influence pour la génération de chanteurs et de guitariste de blues qui suivra notamment Leadbelly et Lightnin' Hopkins.
Jefferson est également célèbre pour avoir beaucoup voyagé pour l'époque notamment dans le sud des États-Unis ce qui entraîne une relative difficulté à catégoriser sa musique. Il s'affranchissait en effet des conventions musicales, modifiant ses riffs et ses rythmes et chantant des textes complexes et expressifs d'une manière exceptionnelle pour un "simple chanteur de country blues" de l'époque.
Il est l'auteur de nombreux thèmes comme, See That My Grave is Kept Clean, que reprendront plus tard d'autres musiciens. Un autre de ses morceaux, Matchbox Blues, fut enregistré 30 ans plus tard par les Beatles dans une version rockabilly créditée à Carl Perkins, qui lui-même n'avait pas mentionné Jefferson dans sa version de 1956.
En même temps que sa célébrité grandissait, les rumeurs concernant sa vie prenaient également de l'ampleur en faisant souvent intervenir l'auteur de celles-ci.
T-Bone Walker affirma qu'enfant, il fut employé par Jefferson pour le diriger dans les rues de Dallas. À cette époque il aurait en effet eu l'âge approprié.
Un employé de Paramount raconta au biographe, Orrin Keepnews, que Jefferson était un coureur de jupons, alcoolique et débraillé alors que le voisin de Jefferson à Chicago, Romeo Nelson, le décrivait comme chaleureux et cordial. De même, le chanteur, Rube Lacy assurait que Jefferson refusait toujours de jouer le dimanche "même si vous me donnez 200 dollars".
Il est également suspecté d'avoir gagné sa vie comme lutteur avant son succès musical, ce qui serait une preuve qu'il n'était pas aveugle à cette époque.
Enfin, son nom serait à l'origine du nom du groupe Jefferson Airplane.


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#21 Message par saintluc »

Blind Willie Johnson (1897 près de Brenham, Texas - 1945 à Beaumont, Texas) est un guitariste et chanteur de blues.
Selon Charters, qui mit au jour l'essentiel des éléments biographiques le concernant, Willie Johnson serait né en 1900, mais Tom Shaw, bluesman qu'il rencontre à la fin des années 1920, lui donne entre quarante et cinquante ans à cette époque. Son certificat de décès place sa naissance en 1897. Fils de George Johnson, il perd sa mère lorsqu'il a trois ou quatre ans et devient aveugle à sept ans car sa belle-mère lui a jeté, après une dispute avec son père, du vitriol au visage. Dès l'âge de cinq ans, il manifeste sa volonté de devenir prêcheur et son père lui fabrique une guitare avec une boîte de cigares.
Au milieu des années 1920, il joue dans les rues à Hearne, les samedis. En juin 1927, il est à Dallas où il rencontre sa femme, Angeline. Six mois plus tard, il enregistre une première session puis une seconde un an après (avec Alan Lomax). Il enregistre en tout 30 morceaux, dont plus de la moitié comportent des duos vocaux avec sa femme. Vers 1928, ils s'installent à Beaumont, Texas, où ils chantent dans les rues et à l'église baptiste. Blind Willie Johnson enregistre ses dernières sessions au tournant des années 1930 à La Nouvelle-Orléans et à Atlanta.
Il se produisait encore dans les années 1940 lorsqu'il meurt à la suite de l'incendie de son logement, un hôpital local ayant refusé de l'admettre en raison de sa cécité. Sa femme Angeline, dans ses entretiens avec Charters, situe cet évènement en 1949, mais son certificat de décès, découvert récemment, montre qu'il est survenu quatre ans plus tôt.
Image
Souvent d'inspiration religieuse, de type spirituals, ses morceaux les plus remarquables sont joués au bottleneck (à l'aide d'un couteau de poche) grâce auquel il parvient à produire un son fluide et expressif resté inégalé, comme par exemple dans Jesus make up my dying bed, I know his blood can make me whole ou Nobody's fault but mine.
Il est aussi l'auteur d'un morceau inclassable, Dark was the Night, Cold Was The Ground, repris par Ry Cooder, qui s'en est inspiré lorsqu'il a composé la musique du film "Paris, Texas" de Wim Wenders. On peut entendre cette chanson dans la série À la Maison Blanche (S05E13) et dans le film de Michael Mann: Public Enemies. Cette chanson fait partie des musiques embarquées dans les sondes du Programme Voyager et de son Voyager Golden Record.


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#22 Message par saintluc »

Alfonzo "Lonnie" Johnson, né le 8 février 1894 à La Nouvelle-Orléans en Louisiane et mort le 6 juin 1970 au Canada, était un chanteur et guitariste américain, pionnier du blues et du jazz.
Élevé dans une famille de musiciens, Johnson étudie le violon et la guitare pendant son enfance. En 1917, il participe à une tournée en Angleterre au sein d'une revue musicale, ce qui lui sauve probablement la vie. En effet, à son retour à La Nouvelle-Orléans en 1919, il retrouve une famille décimée, à l'exception de son frère James, par la grande pandémie de grippe de 1918.
Au début des années 1920, Johnson travaille avec les orchestres de Charlie Creath et de Fate Marable sur des riverboats, et s'installe à Saint-Louis dès 1925. Là, il remporte un concours d'Okeh Records qui l'engage. Il réalise sous ce label une série d'enregistrements entre 1925 et 1932, incluant des duos de guitare avec Eddie Lang et des duos vocaux avec Victoria Spivey. C'est également au cours des années 1920 que Johnson fait des apparitions sur les enregistrements du Hot Five de Louis Armstrong, de l'orchestre de Duke Ellington, et des Chocolate Dandies, en jouant des solos de guitare note à note dans un style innovant qui inspire les futurs guitaristes de jazz comme Charlie Christian et Django Reinhardt et donne à la guitare le rôle d'instrument soliste dans le jazz.
Image
La carrière de Lonnie Johnson est cependant fluctuante, ce qui l'amène parfois à s'écarter de la musique. Entre deux grands évènements musicaux, il se retrouve contraint à s'engager dans des emplois de domestiques, de concierge ou travailler dans une fonderie. Alors qu'il est employé à l'hôtel Benjamin Franklin de Philadelphie en 1959, il est remarqué par le disc jockey de WHAT-FM, Chris Albertson. Albertson réussit à assurer à Johnson un engagement à Chicago au club Playboy. Johnson se produit ensuite avec Duke Ellington et son orchestre dans de grands concerts à Town Hall à New York.
Il tourne également en Europe et enregistre plusieurs albums pour le label Prestige Bluesville plusieurs avec Elmer Snowden et un avec sa partenaire vocale d'Okeh, Victoria Spivey. À son grand regret, Johnson a toujours été catalogué comme un artiste de blues. À ce propos, en parlant du concours d'Okeh : "J'avais un peu chanté à l'époque mais même maintenant, je ne le prends pas aussi sérieusement que mon jeu de guitare, et je pense que j'aurai fait n'importe quoi pour être enregistré : c'était un concours de blues, j'ai donc chanté du blues."
Johnson meurt dans l'Ontario, au Canada, le 16 juin 1970, de complications suite à un accident de voiture datant de 1969.
Lonnie Johnson fut un musicien capable de jouer des blues très traditionnels, mais aussi un des précurseurs de la guitare jazz et blues moderne avec l'introduction des solos note à note, cet aspect technique riche en feeling a aussi inspiré beaucoup de guitaristes tels Jimi Hendrix, Eric Clapton et bien d'autres encore...
En 1997, il rejoint le Louisiana Blues Hall of Fame à titre posthume.



Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#23 Message par saintluc »

Robert Leroy Johnson, né le 8 mai 1911 à Hazlehurst, Mississippi, et mort le 16 août 1938 à Greenwood, Mississippi, était un guitariste et chanteur de blues américain. Bien que n'ayant commencé à enregistrer que trois ans avant sa mort, Robert Johnson est devenu une légende et une grande source d'inspiration pour des artistes tels que Jimi Hendrix, Jimmy Page, Bob Dylan, Brian Jones, Keith Richards ou encore Eric Clapton (Cream). En 2003, le magazine Rolling Stone l'a classé cinquième meilleur guitariste de tous les temps.
Robert L. Johnson est né dans le delta du Mississippi, dans le village de Hazlehurst, de Julia Dodds et de Noah Johnson. Sa date de naissance n'est pas connue avec précision, les traces qu'il a laissées suggèrent des dates allant de 1909 à 1912. Bien que courte, sa carrière de bluesman aura été prolifique.
Alors qu'il était encore nourrisson, sa mère et sa sœur Bessie quittent son père et vivent sur la route, travaillant d'un champ à un autre pendant plusieurs saisons avant de s'établir à Memphis chez un certain Charles Spencer. Spencer vit alors avec sa femme et sa maîtresse et les enfants de chacune d'entre elles. Bien qu'aucune tension n'ait été relatée entre les deux femmes, la mère de Robert quitte la maison des Spencer sans ses enfants. Robert vit à Memphis chez Charles Spencer jusqu'en 1918 date à laquelle le caractère obstiné de Robert convainc son hôte que la présence de sa mère pour l'élever s'avère nécessaire.
Robert, qui a pris le nom de Spencer, part donc pour Robinsonville, une communauté cotonnière du nord du Mississippi à 20 miles au sud de Memphis. Il y passe la fin de son enfance en compagnie de sa mère et de son nouveau beau-père, Willie « Dusty » Willis, qui a épousé sa mère en octobre 1916. C'est à cette époque que Robert s'intéresse à la musique. Après un premier essai de la guimbarde, il l'abandonne rapidement au profit de l'harmonica qui devient son instrument principal. C'est également pendant son adolescence qu'il apprend l'existence de son véritable père et commence à se faire appeler Johnson (il continue cependant à utiliser le nom de Spencer jusqu'au milieu des années 1920 notamment à l'école qu'il quitte rapidement à cause de problèmes de vue).
Image
À la fin des années 1920, il se met à la guitare et se confectionne un support pour son harmonica afin d'utiliser les deux instruments simultanément. La chanson de Leroy Carr, How Long-How Long Blues, semble être une de ses favorites à cette époque pour s'exercer à la musique. Dans ses débuts de musicien à Robinsonville, Robert reçoit l'aide de Willie Brown et de l'inévitable Charley Patton notamment.
Bien que Robert se passionne pour la musique, il ne se considère que comme un paysan lorsqu'il épouse, en février 1929, Virginia Travis à Penton dans le Mississippi. Ils s'installent alors dans une maison en compagnie de la sœur aînée de Robert, Bessie, et de son mari sur la plantation de Kline à l'est de Robinsonville.
Virginia tombe enceinte durant l'été 1929 mais elle meurt, à 16 ans, avec son enfant lors de l'accouchement en avril 1930.
C'est en 1931 qu'il rencontre Son House pour la première fois. Ce dernier, l'écoutant jouer, le ridiculise (« tu ne sais pas jouer de la guitare, tu fais fuir les gens ») et lui conseille d'abandonner la guitare pour se concentrer sur l'harmonica. Peu de temps après cet affront, il quitte Robinsonville pour sa ville natale Hazlehurst dans laquelle il espère retrouver la trace de son véritable père.
À Hazlehurst, Robert tombe entre les mains du bluesman Ike Zinnerman qui devient son mentor. Par ailleurs, étant beau garçon, il ne met pas beaucoup de temps à rencontrer une nouvelle femme, Calletta Callie Craft, de dix ans son aînée, qu'il épouse en secret en mai 1931. Callie idolâtre Robert et s'occupe de toute son intendance, cuisinant et travaillant pour lui. Ceci laisse beaucoup de temps à Robert pour travailler la musique auprès de Ike. Le samedi soir, il se rend dans les tavernes, parfois accompagné de Callie, pour jouer toute la nuit. Il commence alors à obtenir un certain respect en tant que musicien et se fait un nom sous les initiales de « R.L. » (pour « Robert Lonnie », du nom d'un musicien plus célèbre également appelé Johnson).
Robert revient finalement à Robinsonville deux ans après l'avoir quitté. Son House est abasourdi par les progrès réalisés par le guitariste avouant même qu'il est maintenant dépassé. C'est à cause de ces progrès stupéfiants que la légende du pacte avec le diable va naître à une époque où le vaudou est encore très vivace dans la communauté noire du Mississippi.
Robert Johnson va profiter de cette occasion pour mettre en place la légende. Un jour, il réunit quelques amis au coin d'un bois et leur raconte ce qui va devenir sa légende : un soir très sombre alors qu'il se promenait dans les alentours de Clarksdale dans le Mississippi, il se perdit à un carrefour (crossroads en anglais). Alors qu'il commençait à s'endormir une brise fraîche le réveilla. Il vit au-dessus de lui une ombre immense avec un long chapeau. Effrayé, ne pouvant dévisager cette apparition Johnson resta comme paralysé. Sans un mot l'apparition se pencha, prit sa guitare, l'accorda, joua quelques notes divines avant de lui rendre l'instrument et de disparaître dans le vent noir du Sud.
En réalité, cette légende provient d'un autre bluesman, Tommy Johnson, qui prétendait avoir vendu son âme au diable, un soir, à un carrefour, pour obtenir sa virtuosité à la guitare. Robert Johnson aurait donc repris cette histoire à son compte, à moins que - Tommy et lui portant le même nom (Johnson) - elle ne lui ait été attribuée à tort. Cette légende et le personnage de Tommy Johnson apparaissent dans le film des frères Coen, O'Brother. Le scénariste de la série Supernatural s'est longuement inspiré de cette légende ; le carrefour en question est le sujet central de l'épisode Crossroad blues (saison 2, épisode 8) où il est question d'un jeune musicien noir cherchant à devenir le meilleur bluesmen de sa génération. À plusieurs reprises, au long des épisodes, divers personnages de la série se rendront à cet endroit afin de rencontrer une employée de l'Enfer pour passer un pacte.
Image
Robinsonville étant principalement une ville de paysans, Robert se rend compte qu'il ne souhaite pas travailler dans les champs et décide donc de partir pour mener sa vie de musicien. Ceci l'amène à voyager dans tout le delta du Mississippi et il finit par s'établir (bien que n'arrêtant jamais de voyager) à Helena chez Estella Coleman, l'une de ses maîtresses. Robert prend d'ailleurs sous son aile le fils d'Estella qui porte le même prénom que lui, Robert Lockwood Jr., et l'aide à améliorer son jeu.
Helena est une ville très riche musicalement et Robert côtoie des artistes tels que Sonny Boy Williamson II, Robert Nighthawk, Elmore James, Howlin' Wolf ou encore Johnny Shines avec qui il s'associe un moment. Johnny Shines dira sur cette période :
« Nous étions sur la route des jours et des jours, sans argent et parfois sans nourriture, cherchant un endroit décent pour passer la nuit. On jouait dans des rues poussiéreuses et des bars crasseux, et tandis que j'étais à bout de souffle et me voyais vivre comme un chien, il y avait Robert tout propre comme s'il sortait d'une église le dimanche ! »
Vers le milieu des années 1930, Robert Johnson est musicien professionnel depuis plusieurs années, il jouit d'une certaine célébrité dans la région et souhaite enregistrer des disques comme ses références Willie Brown, Son House et Charley Patton. Robert auditionne alors pour H. C. Speir à son magasin de musique. Speir détient un accord avec American Record Company mais pour diverses raisons il prend seulement son nom et son adresse et les transmet à Ernie Oertle d'American Record Company. Après une nouvelle audition, Oertle décide de l'enregistrer à San Antonio.
La première session d'enregistrement de Robert est réalisée en novembre 1936 par Don Law. Il enregistre ainsi Terraplane Blues une de ses chansons les plus connues qui devient rapidement un succès pour le label Vocalion Records. Il est rappelé au Texas en juin, mais bien que Don Law apporte le meilleur matériel en sa possession, rien n'égale le succès de Terraplane.
Bien que six des onze enregistrements de Johnson soient encore au catalogue de Vocalion en décembre 1938, il n'est rappelé ni le printemps, ni l'été suivant.
Il meurt le 16 août 1938 dans des circonstances mystérieuses. Après un concert dans un bar de Greenwood, il se sent mal et il est emmené chez un ami. Certains estiment qu'il a été empoisonné par un mari jaloux, d'autres qu'il a succombé à la syphilis, ou à une pneumonie (pathologie pour laquelle il n'existait aucun traitement à l'époque), voire à l'action combinée des trois, les versions étant aussi vraisemblables les unes que les autres compte tenu de ce que l'on sait de la vie de ce bluesman légendaire. Sonny Boy Williamson racontera que Robert Johnson aurait consommé une bouteille de whisky empoisonnée à la strychnine offerte par le tenancier d'un bar jaloux de le voir tourner autour de sa femme. Le bluesman agonisera trois jours avant de décéder. Néanmoins, cette version est contestée (tout comme de nombreux faits intervenus dans sa vie). Robert Johnson fut le premier d'une série d'artistes « maudits » morts à l'âge de 27 ans, qu'on appellera « Club des 27 ». Quatre ans plus tard, un cyclone ravageait les lieux de sa mort.
Sur son certificat de décès, sous « cause de la mort » on trouve la mention « no doctor » (« pas de docteur »)
Le jeu de guitare de Johnson, en plus d'être adroit et véloce, présentait une certaine originalité comme l'utilisation des cordes basses pour créer un rythme entraînant, comme par exemple sur la chanson Sweet Home Chicago. Il utilisait beaucoup les accords ouverts. Par ailleurs, sa voix était également étonnamment haute.
Les influences de Johnson sont principalement à chercher du côté de Son House mais aussi de Skip James ou Lonnie Johnson.
Johnson est fréquemment cité comme « the greatest blues singer of all time »[réf. nécessaire] (« le meilleur chanteur de blues de tous les temps »), cependant beaucoup d'auditeurs restent déçus à la première écoute de ses morceaux. Cette réaction peut être due à une relative méconnaissance de l'émotion brute et de la forme épurée du Delta blues ou tout simplement à cause de la qualité de l'enregistrement médiocre comparée aux standards de production actuels.
Durant sa courte carrière, il aura laissé 29 titres enregistrés, 3 photos et 3 tombes. Sa vie, sa musique et sa mort en ont fait une légende pour plusieurs générations de bluesmen et de rockers.
Il laisse à la musique des morceaux tels que Sweet Home Chicago (repris par les Blues Brothers), Travelling Riverside Blues (repris par Led Zeppelin), Love in Vain (repris par les Rolling Stones), Walking blues, Malted Milk (repris par Eric Clapton sur l'album Unplugged) ainsi que Come on in My Kitchen (repris par Allman Brothers Band, Eric Clapton sur l'album Me and Mr Johnson, Keb Mo sur l'album Keb' Mo', Bob Brozman sur l'album A Truckload of Blues) et par Joël Daydé sur l'album Spleen Blues, Crossroads (repris par Cream, Lynyrd Skynyrd), They're Red Hot (repris par les Red Hot Chili Peppers), Stop Breakin' Down Blues (repris par White Stripes) etc.
Eric Clapton lui a aussi dédié un album entier de reprises, Me and Mr. Johnson, en référence à la chanson de Johnson Me and the Devil. Todd Rundgren a fait de même avec son album Todd Rundgren's Johnson (2011).
Depuis 2003, il a été élu cinquième meilleur guitariste de tous les temps par le magazine américain Rolling Stone dans le classement des 100 plus grands guitaristes de tous les temps
Les disques originaux de Robert Johnson sont parus en 78 tours.
Terraplane Blues / Kind Hearted Woman Blues (Vocalion 03416)
32-20 Blues / Last Fair Deal Gone Down (Vo 03445)
I Believe I'll Dust My Broom / Dead Shrimp Blues (Vo 03475)
Cross Road Blues / Ramblin' on My Mind (Vo 03519)
They're Red Hot / Come On in My Kitchen (Vo 03563)
Sweet Home Chicago / Walkin' Blues (Vo 03601)
Hell Hound on My Trail / From Four Until Late (Vo 03623)
Milkcow's Calf Blues / Malted Milk (Vo 03665)
Stones in My Passway / I'm a Steady Rollin' Man (Vo 03723)
Stop Breakin' Down Blues / Honeymoon Blues (Vo 04002)
Me and the Devil Blues / Little Queen of Spades (Vo 04108)
Love in Vain Blues / Preachin' Blues (Up Jumped The Devil) (Vo 04630)
Tous les enregistrements que l'on a pu récupérer de Robert Johnson, y-compris les inédits, sont disponibles sur le double CD :
Robert Johnson - The Complete Recordings. Collection Roots N' Blues - CBS (1990) et Sony Music Entertainment (1996)


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#24 Message par saintluc »

Tommy Johnson, est un chanteur, guitariste de blues américain, né à Terry, Mississippi, en 1896, mort à Springs, Mississippi, le 1er novembre 1956.
Image
Avec sa puissante voix falsetto, il fut l'un des bluesmen les plus importants et les plus influents de l'État du Mississippi.
Tommy Johnson est né en 1896 à Terry dans l'État du Mississippi et a migré vers 1910 dans la ville de Crystal Springs, où il passera la majeure partie de sa vie. Il apprend la guitare et à partir de 1914, il arrondit ses fins de mois en jouant avec ses frères Mager et LeDell dans des fêtes locales. Il se marie en 1916 et déménage vers Drew, où il rencontrera d'autres musiciens comme Charlie Patton et Willie Brown.
Musicien itinérant, alcoolique, il se produit dans tout le Sud des États-Unis pendant les années 1920, parfois accompagné de Papa Charlie McCoy. En 1928, il enregistre ses premiers morceaux au studio Victor. Parmi ceux-ci, Canned Heat Blues qui va inspirer bien plus tard le groupe Canned Heat dans le choix de leur nom de scène. Le Canned heat est du méthanol gélifié (vendu dans des boîtes (can en anglais)) conçu pour être allumé dans sa boîte pour cuisiner, alcool pur et hautement toxique, dont Tommy s'abreuvait parfois. Big Road Blues, enregistré lors de cette session, va inspirer la chanson On The Road Again à Canned Heat.
Il enregistre à deux autres reprises en août 1928 et en décembre 1929. Beaucoup de ses titres l'établiront comme le premier chanteur du Delta blues et inspireront des bluesmen comme Robert Nighthawk ou Howlin' Wolf. Compositeur et parolier de talent, empruntant des fragments de la poésie folk, Tommy Johnson a une très grande popularité dans les années 1930 et 1940, influençant beaucoup de ses contemporains.
Cultivant un côté sombre et sinistre pour façonner sa popularité, il racontera avoir vendu son âme au diable en échange de la maîtrise de la guitare. Un soir, alors qu'il s'était perdu à un carrefour (crossroad en anglais), il y aurait rencontré le Diable. C'est ce dernier qui lui aurait appris à chanter et à jouer le blues. Cette même histoire sera reprise et popularisée ensuite par Robert Johnson et par Peetie Wheatstraw, devenant une sorte de légende du blues.
Il meurt d'une crise cardiaque en 1956, après un concert
Bien que moins populaire que Robert Johnson avec qui il est parfois confondu, Tommy Johnson a particulièrement influencé le blues de son époque. Guitariste virtuose et « bête de scène » (il jouait parfois avec la guitare derrière la tête ou entre les jambes), il a légué des chansons qui ont influencé des titres comme I Asked For Water (And She Brought Me Gasoline) de Howlin' Wolf (issu de Cool Water Blues) ou On The Road Again de Canned Heat.
Tommy Johnson apparaît dans le film O'Brother de Joel Coen et Ethan Coen, sous les traits de l'acteur Chris Thomas King. La légende selon laquelle il aurait vendu son âme au diable y est mentionnée, et le bluesman devient le guitariste des Soggy Bottom Boys.
Discographie:1928, Memphis
Cool Drink Of Water Blues
Big Road Blues
Bye-Bye Blues
Maggie Campbell Blues
Canned Heat Blues
Big Fat Mama Blues
Lonesome Home Blues
Button Up Shoes
1929, Grafton
I Want Someone To Love Me
I Wonder To Myself
Slidin' Delta
Black Mare Blues
Morning Prayer Blues
Boogaloosa Woman
Alcohol And Jake Blues
Ridin' Horse


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#25 Message par saintluc »

Charley Jordan, était un chanteur et guitariste de blues américain, né à Mabelvale, Arkansas, vers 1890, mort à Saint Louis, Missouri, le 15 novembre 1954.
Image
Chansons
Big Four Blues
Crazy With the Blues
Dollar Bill Blues
Honeysucker Blues
Hunkie Tunkie Blues
I Couldn't Stay Here
Just a Spoonful
Keep It Clean
Raidin' Squad Blues
Stack O'Dollars Blues

Compilations
Charlie Jordan Vol. 1, 1930 - 1931, Document (1992)
Charlie Jordan Vol. 2, 1931 - 1934, Document (1992)
Charlie Jordan Vol. 3, 1935 - 1937, Document (1992)
The Essential Charley Gordon, 2003


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#26 Message par saintluc »

Leadbelly (« ventre de plomb », parfois orthographié Lead Belly), né Huddie William Ledbetter à Mooringsport, Louisiane, probablement le 23 janvier 1885, et mort à New York le 5 décembre 1949, est un chanteur et guitariste de blues et de folk.
Leadbelly est né de Wesley et Sally Ledbetter dans une plantation près de Mooringsport en Louisiane. À l'âge de cinq ans, il déménage avec sa famille pour Leigh, au Texas. Il y reçoit son premier instrument, un accordéon offert par son oncle.
Vers 1905, il prend son indépendance et gagne sa vie comme guitariste et occasionnellement comme ouvrier. En parlant de sa jeunesse, Leadbelly prétendra plus tard qu'il lui arrivait de coucher avec huit ou dix femmes par nuit.
Image
L'esprit vantard de Leadbelly ainsi que son penchant pour la bagarre lui valent quelques déboires avec la justice et il est envoyé dans une prison du Texas pour la seconde fois, accusé d'avoir tué un homme lors d'une rixe en 1918, ce qu'il niera toute sa vie (un noir était toujours coupable, voir les lois Jim Crow). Condamné à vingt ans de prison, il est libéré seulement sept ans après son incarcération. La légende dira que sa libération est due à une chanson qu'il a écrite pour le gouverneur Pat Neff, mais officiellement, Leadbelly est libéré pour bonne conduite. Comme il était sans doute innocent, cette légende prend toute sa réalité.
En 1930, Leadbelly est de nouveau en prison, mais cette fois en Louisiane, pour tentative de meurtre, pour un noir, se défendre étant une tentative de meurtre dans le Sud. C'est en prison, en 1933, qu'il est découvert par les musicologues John et Alan Lomax, qui sont séduits par son talent. Ils enregistrent alors des centaines de chansons à l'aide d'un équipement mobile pour la Bibliothèque du Congrès. L'année suivante, Leadbelly est à nouveau gracié, grâce à une pétition remise au gouverneur de Louisiane, O. K. Allen, par les Lomax.
Redevable envers les Lomax, Leadbelly autorise Alan à le prendre sous son aile et, à la fin de l'année 1934, il part avec lui pour New York, où il trouve la célébrité mais pas la fortune. En 1935, il épouse Martha Promise et commence à enregistrer avec l'American Record Corporation, mais ne remporte qu'un succès commercial modéré, en partie parce que le label insiste pour qu'il enregistre des chansons de blues, alors qu'il est plus connu pour des morceaux de folk. Le couple se retrouve avec des problèmes d'argent.
En 1939, il est de nouveau emprisonné pour des violences. À sa libération en 1940, Leadbelly retrouve la scène montante du folk de New York et se lie avec Woody Guthrie et le jeune Pete Seeger. Entre 1940 et 1945, il enregistre pour RCA, pour la Bibliothèque du Congrès et pour Moe Asch, le créateur de Folkways Records. En 1944, il réalise ses meilleurs enregistrements pour Capitol Records en Californie.
En 1949, il entame une tournée en Europe, mais tombe malade avant son terme. On lui diagnostique une sclérose latérale amyotrophique, dont il meurt à la fin de l'année à l'âge de 64 ans. Il est inhumé au cimetière Shiloh Baptist Church, à Caddo Parish, près de Blanchard en Louisiane.
Image
Huddie Ledbetter et sa femme Martha Promise en 1935
Leadbelly était un maître de la guitare à 12 cordes et avait une voix aiguë et puissante. Son morceau le plus connu, Goodnight Irene, a été au hit-parade en 1950.
Le vaste répertoire de Leadbelly, qu'il a lui même adapté de plusieurs sources, a influencé de nombreux musiciens de folk, de country, de pop et de rock, à commencer par le groupe de Pete Seeger, The Weavers, qui connaît le succès avec Goodnight Irene, enregistré l'année suivant la mort de Leadbelly.
ABBA a enregistré Pick A Bale Of Cotton et Midnight Special.
Ram Jam a enregistré Black Betty en 1977.
Creedence Clearwater Revival a enregistré une version cèlèbre de Midnight Special et Cotton Fields sur l'album Willy and the Poor Boys en 1969.
Mark Lanegan a repris Where Did You Sleep Last Night pour son albumThe Winding Sheet (1990), avec la participation de Kurt Cobain.
Nirvana a repris Where Did You Sleep Last Night en 1993 sur l'album MTV Unplugged in New York. Kurt Cobain introduit la chanson par une référence à Lead Belly « mon interprète favori… notre interprète favori ». Le groupe a également repris Ain't It A Shame, que l'on retrouve sur le premier CD du coffret With The Lights Out
Davy Graham a repris Leavin' Blues
Harry Belafonte a repris Sylvie (attribuée à Huddie Ledbetter et Paul Campbell, dans son album Belafonte at Carnegie Hall en 1959.
The Rolling Stones a adapté The Bourgeois Blues pour When The Whip Comes Down.
Van Morrison a joué Good Night, Irene lors de sa première apparition en public lors qu'il était enfant. Plus tard il enregistra cette chanson avec Lonnie Donegan. Dans la chanson titre de l'album Astral Weeks de Van Morrison, les paroles font référence à Lead Belly : Talkin' to Huddie Ledbetter/Showin' pictures on the wall/. Elles sont basées sur l'habitude qu'avait Morrison d'afficher un poster de Lead Belly partout où il a vécu.
Bryan Ferry a repris Good Night, Irene pour son album Frantic.
Kelly Joe Phelps a également gravé Good Night, Irene sur son album Roll Away the Stone, 1997 (Rykodisc Records)
Led Zeppelin a adapté Gallis Pole en Gallows Pole sur son troisième album.
Weddings Parties Anything a enregistré Bourgouis Blues.
Rory Gallagher a repris Western Plain, sa version devenant Out On The Western Plain.
Le groupe punk rock X a enregistré Dancin' With Tears In My Eyes un hommage à Mary la sœur de la chanteuse Exene Cervenka, tuée dans un accident de voiture.
The White Stripes ont souvent joué une adaptation rock de la version de Boll Weevil.
Bill Monroea enregistré In the Pines. Cette chanson est souvent prise pour une version de Where Did You Sleep Last Night?. Il s'agit en fait d'un vieux bluegrass The Longest Train, enregistré dès 1927 par Tenneva Ramblers.
The Animals ont repris House of the rising sun.
Joe Dassin a repris Pick a bale of cotton.
Dick Annegarn a repris Take Your Hands Off Her, composée par Lead Belly, et d'autres chansons de son répertoire : In The Pines, There's A Man Going Round Taking Names, etc.
Ry Cooder
Lonnie Donegan
Grateful Dead
Johnny Cash
Gene Autry
The Beach Boys
Billy Childish (dont le prénom de son fils est Huddie)
Mungo Jerry
Paul King
Michelle Shocked
Tom Waits
British Sea Power
Rod Stewart,
Ernest Tubb,
Nick Cave and the Bad Seeds,
The Fall,
The Doors
Smog,
Raffi
MOPA, Le groupe de rock alternatif MOPA (My own private Alaska) a repris en 2010 dans une version très personnelle et remarquable "Where did you sleep last night"
et bien d'autres.
Lead Belly est mentionné dans des chansons de
Bob Dylan
Pearl Jam,
Old Crow Medicine Show
Dulaney Banks
Stone Temple Pilots.
Iam


Un film biographique sur Leadbelly, intitulé Leadbelly, est sorti en 1976. Réalisé par Gordon Parks et joué par Roger E. Mosley pour le rôle titre, il relate la vie de Leadbelly jusqu'à sa dernière sortie de prison.



Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#27 Message par saintluc »

Louisiana Red, de son vrai nom Iverson Minter, est un guitariste et chanteur américain de blues. Selon les sources, il est né le 23 mars 1932 ou 1936, à Bessemer ou à Vicksburg aux États-Unis. Le guitariste meurt le 25 février 2012 à Hanovre en Allemagne, où il est inhumé.
Nommé à 14 reprises par la Blues Foundation durant sa carrière, Louisiana Red remporte le prix W. C. Handy en 1983. Il reçoit deux nouveaux awards en 2010 pour son album You Got to Move. Installé en Europe depuis les années 1980, le musicien retourne régulièrement aux États-Unis afin de se produire sur scène. En 2009, son album Back to the Black Bayou, enregistré avec Little Victor, remporte le Grand-Prix du disque de l'Académie Charles-Cros.
La mère d'Iverson Minter meurt peu après sa naissance. L'enfant se retrouve orphelin à l'âge de 5 ans, lorsque son père est victime d'un lynchage du Ku Klux Klana. Il passe plusieurs années en orphelinat à La Nouvelle-Orléans, puis est recueilli par sa grand-mère et l'un de ses oncles, établis à Pittsburgh en Pennsylvanie
Durant son adolescence, Lousiana Red cotoie des musiciens de blues, tels John Lee Hooker et Eddie Burns, et commence à enregistrer pour le label Chess. Il utilise divers pseudonymes, comme Rocky Fuller, Playboy Fuller et Guitar Reda. Durant les années 1950, il s'engage dans l'US Air Force et est stationné en Coréea 3. À son retour, il joue dans le groupe de John Lee Hookera.
Durant les années 1960, il enregistre de nombreuses sessions à travers les États-Unis. Champion Jack Dupree lui présente Henry Glover qui lui permet d'enregistrer pour le label Roulette Recordsb. Au début des années 1970, Louisiana Red est redécouvert par le producteur Herb Abramson (en). Il se produit au festival de jazz de Montreux en 1975.
Le musicien s'installe en Allemagne durant les années 1980. Il tourne en Europe et enregistre pour de nombreux labels. Louisiana Red revient régulièrement donner des concerts aux États-Unis. Son dernier album, Memphis Mojo, sort en 2011.
Image
Les sources diffèrent quant à son année de naissance, Louisiana Red serait né en 1932 ou 1936. Dans son ouvrage The Truman and Eisenhower Blues, Guido Van Rijn affirme que le guitariste a menti sur son âge pour pouvoir intégrer l'armée. Son lieu de naissance fait également débat. Il serait né à Bessemer dans l'Alabama, bien que, selon The Guardian, il ait parfois cîté d'autres lieux durant ses interviews. Dans son ouvrage Kennedy's blues: African-American blues and gospel songs on JFK, Van Rijn avance que Iversion Minter aurait vu le jour à Vicksburg dans l'État du Mississippi. C'est également l'avis de Rick Koster, auteur de Louisiana music.
Sa première épouse Ealase, avec laquelle il a eu trois enfants, meurt d'un cancer en 1973. À la fin des années 1970, il a une liaison avec la chanteuse de blues Odetta. Il s'établit à Hanovre dans les années 1980 et se remarie en 1984.
Dans sa jeunesse, Louisiana Red est très influencé par des guitaristes comme Lightnin' Hopkins et Muddy Waters. Il parvient par la suite à assimiler ses influences et à trouver son propre style. Adepte du jeu en slide, il pratique également l'harmonica.
Il est considéré comme l'un des derniers représentants du delta bluesa 1. Durant sa carrière, Red collabore avec des musiciens de différents horizons. Son parcours le mène notamment en Tchécoslovaquie et en Islande. En 1988, il mêle le rebetiko au blues lors de sa collaboration avec des musiciens grecs.
Ses textes sont souvent autobiographiques. Ils sont reconnus pour leur étrangeté et leur inventivité, notamment Red Dream, sorti en 1962, dans lequel il se met en scène aux côtés de John F. Kennedy et Nikita Khrouchtchev durant la crise des missiles de Cuba. Il pratique aussi le commentaire social dans des chansons intitulées Antinuclear Blues ou encore Reagan Is for the Rich Man.
Durant sa carrière, Louisiana Red est nommé à 14 reprises par la Blues Foundation et remporte trois prix. En 1983, il reçoit le W. C. Handy award dans la catégorie « Meilleur musicien blues traditionnel ». En 2010, il est distingué par la fondation dans la catégorie « Acoustic blues artist of the year » et son album You Got to Move, enregistré avec David Maxwell est primé dans la catégorie « Acoustic album of the year ».
En 2009, son album Back to the Black Bayou, enregistré avec Little Victor, remporte le Grand-Prix du disque de l'Académie Charles-Cros dans la categorie « blues »
Image
Discographie

1963 : The Lowdown Back Porch Blues (Roulette)
1963 : Seventh Son (Carnival)
1970 : Spivey's Blues Cavalcade V.A. (Spivey Rec.)
1970 : Shouts the Blues (Forum Circle)
1972 : L.R. sings the Blues (Atlantic)
1975 : Sweet Blood Call (Blue Labor)
1976 : Dead Stray Dog (Blue Labor)
1979 : New York Blues (L+R)
1979 : Reality Blues (L+R)
1980 : High Voltage Blues (Black Panther)
1982 : Midnight Rambler (Tomato)
1982 : Blues for Ida B ( JSP)
1983 : Boy from Black Bayou (L+R)
1983 : Anti Nuclear Blues (L+R)
1983 : Blues from the Heart (JSP)
1984 : Back to the Roots (L+R)
1984 : Bluesman (JSP)
1984 : Back to the Road again (MMG)
1984 : My Life (L+R) avec Carey Bell
1985 : World on Fire (MMG)
1985 : Brothers in Blues (CMA)
1989 : Hot Sauce (Red Lightnin')
1990 : Nothin' but the Blues (Castle Rec.)
1991 : Pretty Woman (Blues Beacon)
1992 : Last Mohican of the Blues (Polton)
1992 : Ashland Avenue Blues (Schubert Rec.)
1994 : Allways played the Blues (JSP) avec Jon Cleary
1994 : Louisiana Red (Forum)
1994 : Rip off Blues (CMA)
1994 : Blues meets Rembetika (Distazi)
1995 : Sugar Hips (CMA)
1995 : Sittin' here wonderin' (Earwig)
1995 : The Best of L.R. (Evidence)
1996 : Rising Sun Collection (JAMR)
1997 : Walked All Night Long (Jazz Alliance Inc) avec Lefty Dizz
1997 : Over my Head (Chrisly)
1997 : I hear the Train coming (Chrisly)
1997 : Sings deep Blues (P-Vine)
1998 : The Blues Spectrum of Louisiana Red (JSP)avec Sugar Blue
1998 : Winter and Summer Sessions (Blues Factory)
1999 : Millenium Blues ( Earwig)
2001 : Driftin' (Earwig Music)
2002 : A different Shade of Red (Severn Rec.)
2005 : No turn on Red (HMG/Hightone Records)
2008 : Back to the Black Bayou (Bluestown Rec.) avec Little Victor & Kim Wilson
2009 : You got to Move (Blu Max Rec.) avec D. Maxwell
2011 : Memphis Mojo (Ruf Records) avec David Maxwell


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#28 Message par saintluc »

Mance Lipscomb, est un chanteur-guitariste de blues américain, né à Navasota, Texas, le 9 avril 1895, décédé au même endroit le 30 janvier 1976.
Image
Fils d'un ancien esclave, Mance Lipscomb commence par jouer du violon. Il anime piques-niques et dancings pour noirs comme pour blancs. Il n'apprendra la guitare que sur le tard, et en autodidacte. Son style en sera très caractéristique, il joue une ligne de basse continue, avec arpèges sur les cordes aiguës de sa guitare. Il ne viendra au blues que plus tard : il joue gospels, ballades, morceaux à danser etc. le fond du répertoire des vieux "songsters" texans. Il a une voix douce, qui s'accorde bien avec sa musique légère et dansante et sa philosophie personnelle, mélange de bon sens paysan, de christianisme fervent et d'amour du prochain.
Il joue régulièrement à Navasota, tout en continuant à cultiver son champ. Mais en 1960 il est découvert par les musicologues Mack Mc Cormick et Chris Strachwitz qui le font illico enregistrer (Mance Lipscomb - Texas Sharecropper and Songster chez Arhoolie). Il participe alors à de nombreux festivals, tout en continuant à cultiver son lopin de terre.


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#29 Message par saintluc »

J'espère que ous aimez cette histoir d blues?Image
Vos commentaires sont les bienvenus
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Avatar de l’utilisateur
saintluc
Élite
Élite
Messages : 21133
Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
Localisation : Macabanaufondujardin france

Re: HISTOIRE DU BLUES: TOUS LES CHANTEUR (SE)S ET MUSICIENS

#30 Message par saintluc »

Tommy McClennan, était un chanteur, guitariste de blues américain, né à Yazoo City, Mississippi, le 8 avril 1908, décédé à Chicago, Illinois, en 1962.
Image
Il a enregistré une série de titres pour Bluebird Records entre 1939 et 1942 et jouait fréquemment avec son ami Robert Petway. On peut l'entendre crier dans le fond de l'enregistrement de la chanson "Boogie Woogie Woman" de Petway, en 1942. McClennan rencontra des succès immediats avec de enregistrements tels que "Shake 'Em On Down", "Bottle It Up and Go", "Whiskey Head Woman" et "New Highway No.51". En 1962, McClennan est retrouvé mort, il semble mort de l'alcoolisme dans lequel il avait sombré en vue de sa pauvreté, a Chicago, Illinois


Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
Répondre