Le
château de Beauregard, datant du XVIe siècle, est situé dans la commune de Cellettes dans le Loir-et-Cher à une dizaine de kilomètres au sud de Blois.
Il fait partie des châteaux de la Loire et est célèbre par sa Galerie des Illustres. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.
Le château est bâti en bordure de la forêt de Russy.
Les ruines d'une chapelle, antérieure au XVe siècle, sont encore visibles dans le parc. Elle montre, gravée dans la pierre, la coquille des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle et la devise des chevaliers croisés « Dieu le Volt ».
Le manoir d'origine fut construit à la fin du XVe siècle par la famille Doulcet. Jean Doulcet, maître de la Chambre des Deniers du duc Charles d'Orléans. En 1495, Louis d'Orléans (futur Louis XII), érigea la terre de Beauregard en seigneurie, on autorisa par édit l'édification d'un pigeonnier.
Le fils de Jean Doulcet, François, maître de la Chambre aux Deniers de Louis XII, fut démis de ses fonctions pour avoir escroqué la Couronne pendant les campagnes d'Italie, et Beauregard alors confisqué et intégré dans le domaine royal.
En 1521, François Ier, qui utilisait jusqu'alors le château en tant que rendez-vous de chasse, l'offrit à son oncle René de Savoie, qui mourut lors de la bataille de Pavie en 1525, et le domaine échut à sa veuve.
En 1545, pour 2 000 écus d'or, le domaine fut acquis par Jean du Thier, secrétaire d'État chargé des finances pour Henri II et grand humaniste, protecteur des poètes Joachim du Bellay et Pierre de Ronsard.
Jean du Thier fut le véritable constructeur du château. Il incorpora le vieux logis au sein du nouveau bâtiment et construisit dans le style Renaissance, la galerie centrale qui reliait les deux corps de bâtiments d'habitation. L'architecte reste inconnu. À partir de 1553, Jean du Thier, pour la décoration intérieure, fit appel à plusieurs artistes étrangers qui travaillaient alors pour le roi Henri II. Le peintre Nicolò dell'Abbate décora de fresques lors de la destruction de l'aile Nord au XIXe siècle.
Le menuisier du roi Francisque Scibec de Carpi sculpta les boiseries du cabinet de travail, "le Cabinet des Grelots". Au pied des fenêtres de l'aile Sud, Jean du Thier créa un jardin typique de la Renaissance, rigoureusement ordonnancé. Il présentait des collections de plantes rares répondant aux goûts botaniques du propriétaire.
Le château a été décrit et dessiné dans l'ouvrage d'Androuet du Cerceau, "Des plus excellens bâtiments de France Second Volume (1579).
Florimond Robertet reprit Beauregard en 1566. À la mort de Jean du Thier en 1559, Catherine de Médicis l'avait nommé secrétaire d'Etat aux Finances. Florimond Robertet n'effectua aucun aménagement à Beauregard, étant alors absorbé par la construction de son château de Bury.
Les héritiers de Florimond Robertet cédèrent Beauregard à Paul Ardier en 1617. Le nouveau propriétaire du château venait de se retirer du service de Louis XIII après 55 ans passés auprès des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII.
Contrôleur général des Guerres, Grand Trésorier de L'Epargne, il était âgé de 72 ans quand il se consacra à l'embellissement de son nouveau domaine. Il détruisit le vieux logis pour entourer la galerie centrale de deux ailes modernes symétriques. Il donna également aux communs leur apparence actuelle. L'oeuvre majeure de Paul Ardier fut le décor de la galerie des Portraits qui occupa également les deux générations suivantes. Son fils, Paul Ardier, président de la Chambre des Comptes et le mari de sa petite fille, Gaspard de Fieubet, chancelier de la reine mère Anne d'Autriche, poursuivirent son œuvre. La terre de Beauregard fut érigée en vicomté par Louis XIV.
Le domaine de Beauregard quitta le patrimoine des Ardier en 1816 pour être vendu au vicomte de Préval.
La comtesse de Sainte Aldegonde, née Adélaide-Joséphine de Bourlon de Chavagne, veuve du duc de Castiglione, lui succéda au château.
Sa fille, Marie-Valentine Joséphine (1820-1891), épousa au château le 8 octobre 1839 Alexandre-Edmond de Talleyrand-Périgord, duc de Dino et fils du duc de Talleyrand et devint la maîtresse du richissime sujet russe Anatole Demidoff, "prince de San Donato" en 1840 par décret ducal, éphémère époux de Mathilde-Laetizia Bonaparte, fille du prince Jérôme et cousine germaine de Napoléon III.
En 1837 Virginie de Sainte-Aldegonde, duchesse de Mortemart, avait hérité de Henriette de Tourzel, duchesse de Charost, le château de Meillant (Cher), qu'elle fit restaurer à partir de 1842.
En 1850, Jules, Comte de Cholet (1798-1884), nouveau propriétaire du château, confia la restauration du bâtiment à Jules de la Morandière et en 1864 il fut classé Monument Historique par Prosper Mérimée. Le château resta dans sa famille pendant soixante-deux ans.
En 1912, Louis Thillier débuta un vaste projet de modernisation et de restauration.
Le domaine appartient depuis 1925 à la famille de Gosselin dont est issue la comtesse du Cheyron du Pavillon, qui poursuit aujourd'hui la restauration du château et de la galerie des portraits.
Le bâtiment central présente deux étages de galerie: au rez-de-chaussée une galerie couverte en portique comptant sept arcades et au premier étage une galerie couverte. Au XVIe siècle, les galeries furent conçues pour relier les deux bâtiments d'habitation. Au sud, en retour d'équerre, avance une aile à deux étage qui présente sur ses toits, des cheminées à l'italienne, hautes et étroites, décorées d'inclusions d'ardoise.Il faut imaginer, de l'autre côté de la cour, une autre aile, probablement le corps de logis primitif du XVe siècle, inclus par Jean du Thier lors de la construction du château. Cette aile, visible sur les plans d'Androuet du Cerceau, fut détruite au XVIIe siècle pour laisser la place à un bâtiment plus moderne qui a définitivement disparu au XIXe siècle. La façade arrière, donnant sur le parc, fut modifiée au XIXe siècle. On supprima la cour du jeu de paume afin de doubler le bâtiment central. Ainsi, les ailes d'habitation ne font plus avant-corps et la façade arrière est résolument plus massive.
Paul Ardier, propriétaire de Beauregard en 1617, réalisa dans la galerie principale du château son rêve d'historien : conter à travers une collection de portraits 315 ans d'histoire de France.
Trois générations de sa famille se sont relayées, pendant 60 ans, pour concevoir cette pièce d'exception.
Située à « l'étage noble », la galerie mesure 26 mètres de long par 6 mètres de large. La collection, qui fait le tour complet de la pièce, comporte 327 portraits répartis sur trois niveaux, en douze panneaux.
Chaque portrait peint sur toile mesure en moyenne 55 cm par 45 cm. Les personnages sont représentés en buste sauf deux exceptions : Henri IV de France et Louis XIII de France. Le grand portrait équestre d'Henri IV est placé sur la cheminée datée du XVIe siècle.
Les portraits des 14 personnages qui l'entourent sont nettement plus petits que l'ensemble de la collection.
Le portrait d'apparat de Louis XIII couvre les trois niveaux de portraits.
Le nombre de portraits est variable en fonction du roi auquel ils sont associés. Par exemple, le règne de Philippe IV compte six portraits, celui de Charles VII, 21 portraits, Louis XIII, 40 portraits.
Les dates des règnes concernés ainsi que l'emblème et la devise du roi sont peints sur les boiseries situées entre le sol et les portraits.
Les premières collections de portraits historiques apparurent en Italie au XVIIe siècle. À travers le courant de pensée de l'Humanisme renaquit l'intérêt antique pour les hommes ayant joué un rôle dominant sur le cours de l'histoire. On était fasciné par la vie, les actions mais aussi par les traits de ces Illustres que l'on s'efforçait de représenter le plus fidèlement possible.
La plus célèbre des collections italiennes était celle de que Paul Jove, évêque de Nocera, rassemble dans sa villa du lac de Côme, ensemble constitué de 240 tableaux de personnalités politiques et artistiques qui connut un retentissement considérable en Europe. Une copie de cette collection, commandée par les Médicis, est aujourd'hui visible à la Galerie des Offices à Florence.
À la fin du XVIe siècle, le goût pour les galeries de portraits se diffusa en France. Ces collections ne nous sont pas parvenues, dispersées ou définitivement perdues telles les galeries que commandèrent Henri IV au Louvre ou Richelieu en son Palais-Cardinal (Palais-Royal). Ces deux collections rassemblaient des personnages politiques et annonçaient le thème qui fut retenu pour la galerie des Illustres de Beauregard.
La galerie de Beauregard n'est en rien une initiative isolée, elle doit être comprise au sein d'une mode.
Cependant dès le XVIIe siècle, cette collection fut distinguée par ses contemporains. On en trouve une mention admirative dans les mémoires de la Grande Mademoiselle lors de sa venue au château en 1655. La démesure du projet et le soin apporté à la réalisation de l'ouvrage rendirent la galerie célèbre dès sa création. Elle reste encore aujourd'hui la plus importante collection de portraits de personnages historiques connue en Europe.
Une autre collection de portraits est visible en France, mais son thème et son ampleur sont bien différents; elle fut rassemblée, durant le XVIIe siècle,au château de Bussy-Rabutin en Bourgogne. Au XIXe siècle, les marquis de Biencourt en constituèrent une autre dans leur château d'Azay-Le-Rideau (Indre-et-Loire), dont une partie fut acquise lors de sa vente aux enchères par une descendante et léguée par elle au musée Condé de Chantilly (Oise).
Entre 1620 et 1638, Paul Ardier passa commande des 327 portraits auprès d'une école de peinture parisienne. Certains groupes de portraits présentent une unité de style laissant à penser qu'ils sont l'œuvre d'un même artiste. Mais aucun tableau ne porte de signature ou de marque permettant d'identifier le peintre ou l'école de peinture en charge de la commande. Suivant la tradition des collections de portraits de la Renaissance italienne, le portrait est conçu comme un véritable document historique. La recherche des sources iconographiques les plus sûres était un aspect primordial du travail de Paul Ardier et de ses peintres.
Les toiles sont en majorité des copies réalisées dans d'autres galeries françaises et européennes. Les copistes de Paul Ardier travaillèrent dans les différentes collections existantes comme, par exemple, celle du château de Selles-sur-Cher, non loin de Beauregard où Philippe de Béthune avait rassemblé une collection de portraits historiques.
Ce fut dans la galerie de Richelieu au Palais Cardinal, en 1635, que le tableau représentant Louis XIII fut copié d'après la toile de Philippe de Champaigne. On reconnaît des œuvres célèbres, tel Charles VII par Jean Fouquet, Marie de Médicis par Van Dyck ou encore le comte d'Olivarès par Vélasquez.
Concernant les personnages des règnes les plus anciens, lorsque les représentations picturales n'existaient pas, les élèves de l'école de peinture travaillèrent d'après des médailles, des dessins mais aussi en observant, dans les églises, les gisants mortuaires et les vitraux.
Ce souci de la fidélité à la ressemblance physique fut complété par une identification soigneuse des personnages. Dans la partie supérieure de chaque portrait figure le nom et la fonction de l'illustre.
Paul Ardier constitua sa collection suivant une logique rigoureuse. En homme d'État, il axa son travail sur l'histoire politique. Les "Illustres de Beauregard" sont les personnages qui, par leurs actions, ont influé sur l'histoire politique du royaume de France.
Les limites temporelles furent strictement fixées : la chronologie débute lors de l'accession au trône de Philippe VI de Valois en 1328 et s'achève à la mort de Louis XIII en 1643.
Géographiquement, ce projet ne se limita pas à la politique intérieure, la France est systématiquement remplacée au sein de sa politique européenne.
Le choix des personnages représentés fut le fruit d'une longue réflexion pour Paul Ardier. Il s'agissait d'illustrer la vie politique de la façon la plus exhaustive et représentative possible. la dimension européenne qu'il donna à sa galerie ne facilita pas sa tâche.
Cette petite pièce, entièrement coffrée de boiseries de chêne, s'inscrit dans la tradition du studiolo italien. À l'origine, le cabinet de travail était relié à la galerie par une petite porte sacrifiée au XVIIe siècle au moment de la mise en place de la collection de portraits.
Jean du Thier commanda les lambris de son cabinet de travail à l'ébéniste Francisque Scibec de Carpi. L'artiste italien travailla pour François Ier au château de Fontainebleau, pour Henri II au Louvre et pour Diane de Poitiers au château d'Anet. La commande date de 1554, le prix reste inconnu. La réalisation des boiseries nécessita six mois de travail seulement.
Le plafond à caissons, chevillé, passe pour l'un des plus beaux de France. Il est composé d'un grand octogone entouré de huit petits hexagones finement sculptés. En son centre, le plafond porte les armoiries de Jean du Thier : « d'azur à trois grelots posés deux sur un » (trois grelots d'or sur un fond azur).
Jean du Thier commanda en effet un décor très personnel. Les éléments de son blason constituent les éléments décoratifs majeurs de la pièce. Les frises de grelots qui ornent tous les murs donnèrent son surnom au cabinet.
Dans la partie supérieure des boiseries sont enchâssées des toiles réalisées par des artistes locaux à partir de cartons de Nicolò dell'Abbate. Jean du Thier s'est entouré, dans son cabinet de travail, de ses activités préférées : les arts (la peinture, la sculpture, la littérature, la musique et l'orfèvrerie) et des disciplines plus physiques (l'art de la guerre, la chasse et le jeu de paume).
Au XVIIe siècle, Paul Ardier fit coffrer la cheminée d'origine. Les blasons de sa famille ornent les montants.
Une toile représentant Louis XIII à cheval ornait la cheminée jusqu'au début du XXe siècle. Pour pallier sa disparition en 1925, la famille de Gosselin commanda, au musée du Louvre, une copie de la Diane chasseresse de François Clouet.
Ouvertures 2012 :
- 18 février au 14 avril 2012 inclus :
Weekends: 10h30 à 17h puis 18h dès mars. Semaine, le matin sur réservation, et de 13h à 17h puis 18h dès mars.
- 15 avril au 31 mai 2012 inclus: Tous les jours: 10h30 à 18h
- 1 juin au 30 septembre 2012 inclus: Tous les jours: 10h à 19h
-1 octobre au 11 novembre 2012 inclus: Weekends: 10h30 à 18h puis 17h dès novembre
Semaine: Le matin sur réservation
13h à 18h puis 17h dès novembre
Fermeture annuelle à partir du 12 novembre 2012 à mi-février 2013.
Visites :
Visites libres.
Visites guidées sur rendez-vous, durée : 1h15.
Accès partiel aux personnes à mobilité réduite.
Jeux de pistes gratuits pour petits et grands, plan du parc et textes de visite mis à disposition.
"LEUR CHIEN"- Le retour aux sources: du 18 février au 11 novembre
Antoine Schnek expose dès l'ouverture 100 nouveaux portraits atypiques !
Tarifs :
Parc seul :
- Individuel: 9€; 5-13 ans: 5€; Etudiants- Groupes/20: 9.€
Château et Parc :
- Individuel: 12.5€; 5-13 ans: 5€; Etudiants- Groupes/20: 10€
Déjeuner sur place et visite guidée*: Etudiants-Groupe/16€
* Repas traiteur non compris environ 20€ par personne soit un total d'environ 33€/personne
Formules scolaires (Base d'environ 28 élèves) :
Sur le pouce (1h30): 98€; 1/2 journée: 145€; Journée: 280€.
Services sur place et activités :
Boutique, Aire de pique nique aménagée, Buvette et confiseries, Petite restauration, Restaurant, Gîte, Location de salles, Séminaires, Réceptions, Congrès, Conférences, Cocktails, Dîner dansant, Concerts, Représentations théâtrales, Prises de vues Mariages, Tournage de film, Aire de jeux pour enfants, Stages de formation, Animations pédagogiques, Pelouses accessibles au public, Chiens tenus en laisse acceptés, Parking aménagé gratuit, Visite du Château, Location de vélos.
Orangeries aménagées pour réceptions et repas de groupes.
Forfait Lys- Visite guidée du Château et Mise à disposition de la salle des Lys pour le déjeuner- à partir de 16€ par personne (traiteur libre).
Plus de renseignements, voir site internet ci-dessus.
Accès :
Sortie Blois. Suivre la direction « Châteauroux-Contres ».
Entrée du domaine par la RD 956. Village de Cellettes.
Navette Château (en saison) - ligne 18 - départ de Blois Gare SNCF (
www.TLCinfo.net)
BUS ligne régulière: Départ Gare SNCF Blois ligne EXT 5 direction "Cormeray- les Lombardes" arrêt CELLETTES BOURG.
Plateforme hélicoptère disponible (150€).
Coordonnées GPS (Lat x Long) : 47.536944400, 1.383611100
http://www.jardinez.com/Parcs-et-jardin ... r_312.html