LES CHÂTEAUX CATHARES

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Léo
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#16 Message par Léo »

saintluc a écrit :Oui, les cathares ont été anéantis :zz
Mais le catharisme revit aujourd'hui, peut-être qu'ils sont tous mort à cette époque., mais il y a du monde qui s'intéresse à cette religion.
Même qu'en fouillant un peu sur le net. on voit des gens qui essaient de faire revivre le catharisme.
À ce que je peux voir il rejetait le concile de Nice, ils sont plus portés sur le Nouveau Testament qui est bon et l'Ancien Testament mauvais et il respectait les enseignements des épîtres de Saint-Paul, les Actes des apôtres, Marcion de Sinope et quelques autres.
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saintluc
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#17 Message par saintluc »

Tu m'épates dans le bon sens Léo de chercher les tenants et les aboutissants sur pleins de sujets.
Je fais rarement des compliments, mais je te tire mon chapeau ;) :))
Toujours plaisant de voir que des personnes participent pleinement sur des sujets historiques ou géographiques.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#18 Message par Léo »

Si tu savais le nombre de questions, que je me pose dans ma tête, quand je lis un message. :ahah
orchidee
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#19 Message par orchidee »

Léo a écrit :Si tu savais le nombre de questions, que je me pose dans ma tête, quand je lis un message. :ahah
pour moi c'est un peu le contraire, quand je suis trop assaillie de questions que je passe lire vos messages, comme pour les faire calmer :red :D



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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#20 Message par Léo »

En tout cas à ma grande impression, les cathares semblent être plus près de l'enseignement du Christ et j'ai bien hâte de voir si je me trompe, avec la suite des messages qui vont avoir lieu sur ce poste.
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saintluc
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#21 Message par saintluc »

La catharisme (du grec καθαρός / katharós, « pur ») est un mouvement chrétien médiéval. Il ne s'est jamais autodésigné ainsi, car ce terme, inventé par l'abbé de Eckbert von Schönau pour désigner les « hérétiques », fut popularisé en français par l'occitanisme des années 1960 dressé contre le centralisme jacobin. Les « cathares », en effet, se désignaient eux-mêmes comme « Bons Hommes », « Bonnes Dames » ou « Bons Chrétiens ».

La doctrine cathare, probablement influencée par des prêcheurs pauliciens, considérait l’univers comme la création d’un dieu ambivalent, le monde matériel procédant d’un mauvais principe offrant tentations et corruption, tandis que le paradis procède d’un bon principe offrant rédemption et élévation spirituelle. Le corps humain est considéré comme la prison matérielle des âmes d’anges précipités sur terre lors d’une bataille entre les deux démiurges, bon et mauvais. Les âmes errent de corps en corps et de mort en mort, selon le principe de la métempsycose (réincarnation). Seul le baptême spirituel – le Consolament – a la capacité de briser la chaîne qui retient l’âme au corps, et de permettre ainsi après une ultime mort terrestre à l’ange de regagner le ciel. Les cathares attribuent l’Ancien Testament au dieu mauvais, et le Nouveau Testament au dieu bon, ce qui constitue une forme de marcionisme. Les cathares ont été embarrassés par la figure du Christ, dont l’incarnation n’est pas envisageable dans le cadre du dogme, car cette incarnation le jette dans le monde de la matière, et donc, sous le pouvoir du dieu mauvais. Cette dualité entre Dieu bon et Dieu mauvais a connu de nombreuses interprétations divergentes au sein même du clergé cathare (dualisme absolu et mitigé), et cela caractérise les différentes églises cathares.

Le nom de cathares a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l'Église catholique romaine et adopté tardivement par les historiens. Il provient d'un traité de saint Augustin (mort en 430) contre des hérétiques de l'Antiquité tardive, qui étaient dits "cathares", c'est-à-dire "les purs" en grec. En 1163, le moine bénédictin Eckbert de Schönau est le premier à reprendre ce terme, qu'il tire directement du traité d'Augustin, pour nommer des hérétiques médiévaux (en l'occurrence, ceux qu'Eckbert a contribué à juger et condamner dans la région de Cologne). De nombreuses autres étymologies fantaisistes ont été proposées jusqu'à une date récente, car on n'avait pas encore établi que l'expression latine "cathari, id est mundi" ("cathares, c'est-à-dire purs") avait été trouvée par Eckbert de Schönau chez Augustin.

La structure du catharisme est une « communauté à deux niveaux ». Les adeptes de ce mouvement se nommaient eux-mêmes « Bons Hommes », « Bonnes Dames » ou « Bons Chrétiens », mais étaient appelés « Parfaits » par l’Inquisition, qui désignait ainsi les « parfaits hérétiques », c’est-à-dire ceux qui avaient reçu le « consolament », c’est-à-dire l'imposition des mains, et faisaient la prédication, par opposition aux simples fidèles, dont l’engagement était bien moindre.

Principalement concentré en Occitanie, dans les comtés de Toulouse et de Béziers-Albi-Carcassonne, le catharisme subit une violente répression armée à partir de 1208 lors de la croisade contre les Albigeois puis, condamné au IVe concile de Latran en 1215, durant un siècle, la répression judiciaire de l’Inquisition.

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La population expulsée de Carcassonne en 1209 après la croisade et le siège de Simon de Montfort.
L’origine du terme semble remonter au grec « καθαροι » (catharoi, qui signifie pur), terme qui, chez saint Augustin, désigne une secte manichéenne africaine dont les adeptes se seraient prétendus purs. L'abbé de Schönau Eckbert (en), moine rhénan, utilise le qualificatif dans un de ses treize sermons en 1163 pour désigner les hérétiques de Germanie puis dans son manuscrit en 1164 Liber contra hereses katarorum qui est un tissu de citations empruntées au De haeresibus de saint Augustin. Invité par l’archevêque de Cologne Rainald von Dassel à venir débattre publiquement de cette secte dont plusieurs membres viennent d’être brûlés, l’abbé avait conceptualisé le catharisme dès 1155 à partir de différentes traditions manichéennes (cathari, catharistae et catafrigae). Vers 1200, on retrouve le mot dans un ouvrage De haeresi catharorum in Lombardia puis dans Adversus catharos, de Monéta de Crémone vers 1241 et enfin Summa de catharis de Rainier Sacconi, quelques années plus tard.

Trois autres étymologies ont été proposées par Alain de Lille, dans De fide catholica, vers 1200. La première rattache le mot à casti, chaste, juste. Michel Roquebert juge cette hypothèse irrecevable. La deuxième est grecque, cathar, qui signifierait que des cathares suinte le vice. En fait Alain de Lille confond cathar, pur, et katarroos, écoulement. Mais au delà de l’erreur de grec, le sens reste plausible. Enfin la troisième origine serait latine, de catus, le chat « car, à ce qu’on dit, ils baisent le derrière d’un chat ». Lorsque l’Église catholique n’utilise pas le terme hérétique elle emploie parfois le mot cathare, infamant. Quoi qu’il en soit, le terme n’est jamais utilisé par les hérétiques eux-mêmes. C’est apparemment Charles Schmidt qui relance l’expression en 1848 avec son Histoire ou doctrine de la secte des cathares ou albigeois. Le terme cathare manque donc de neutralité, mais c’est celui qui s’est imposé.

On a longtemps hésité sur les liens entre le catharisme et le bogomilisme. Ces deux doctrines furent considérées alors comme proches du manichéisme, car le clergé romain disposait d'ouvrages de réfutation, notamment ceux d'Augustin, ancien manichéen lui-même. Le bogomilisme né en Bulgarie, subsistera en Bosnie, où il aurait été la religion officielle jusqu'à la conquête turque, à la fin du XVe siècle. La thèse de filiation directe est aujourd'hui contestée, même si les historiens admettent l'existence d'échanges et de convergences des doctrines. Le dernier colloque de Mazamet (2009) vient de confirmer les liens entre cathares et bogomiles, ainsi que les origines doctrinales des deux, qui remontent aux premiers siècles du christianisme (écrits canoniques de Paul, doctrine de Marcion, doctrine de Valentin). En outre, les recherches menées sur les sources grecques et orientales (Pierre de Sicile) montrent que la doctrine bogomile aurait été transmise par les Pauliciens expatriés volontaires ou chassés de l'Arménie (Turquie actuelle) vers la Thrace bulgare au VIIe et au IXe siècle. La doctrine paulicienne fut fondée au VIIe siècle en Arménie par Constantin-Silas, aussi connu sous le nom de Constantin de Mananalis[8], suite à la transmission d'évangiles et de lettres pauliniennes par un diacre possiblement marcionite vu la région et l'époque considérées. Le lien est encore plus patent lorsque l'on examine le fondement doctrinal faisant référence au dieu étranger et inconnu notamment
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Le château de Montségur, pris en 1244 après un siège de plusieurs mois, et remanié vers la fin du XIIIe siècle.
Des communautés hérétiques sont apparues en Europe occidentale vers l'an Mil, sous différents noms selon les régions : manichéens, néo-manichéen (terme de Bernard Gui), origénistes, piphles, publicains, tisserands, bougres, patarins (terme surtout en Italie), albigeois, en Allemagne, en Autriche, en Flandre, en Champagne, en Bourgogne. Le fait que les relevés doctrinaux soient conformes à la base de la doctrine cathare (au sens large du terme) permet de relier ces différentes émergences, même si la répression les a fait disparaître de ces régions. La présence de l'évêque de France à Saint Félix Caraman, cité dans la Charte de Ninquinta (aujourd'hui largement authentifiée), prouve les liens entre ces communautés du nord et celles d'Occitanie.

Les réactions des autorités civiles ou ecclésiastiques et des populations expliquent cette géographie du catharisme et sa persistance dans le Midi. Selon Michel Roquebert, cette tolérance religieuse est peut être due à une longue cohabitation avec d'autres confessions : arianisme de la période wisigothe, proximité de l’Espagne islamique, présence de nombreux juifs. Pour ce qui est de l'Italie du Nord, l'implantation du catharisme, très différent de celui qui se développa en France, profite du conflit entre le pape et l'empereur. C'est dans ces régions que les Bons Hommes se sont organisés en communautés d'hommes ou de femmes dirigées par des anciens, des diacres et des évêques. Ces communautés étaient constituées de plusieurs « maisons ». On y aurait souvent pratiqué des métiers liés à l’artisanat local, et fréquemment le tissage, en référence aux premières communautés chrétiennes. Plusieurs communautés constituaient une Église, ou diocèse cathare, à la tête duquel se trouvaient des évêques.

Il y a un débat historique pour déterminer si les Giovannali ont une parenté avec les cathares ou non. Certains chercheurs estiment que les Giovannali sont une branche de la dissidence franciscaine sans lien avec le catharisme. Quoi qu'il en soit, ils semblent avoir représenté une menace politique pour le pouvoir local.

Au milieu du XIIe siècle (1167), les Églises cathares étaient au nombre de huit cents en France. Au XIIIe siècle, en 1226, un nouvel évêché fut créé, celui du Razès, dans la région de Limoux. Ces Églises étaient indépendantes. Elles ne reconnaissent pas d'autorité supérieure à celle des citoyens, contrairement à l'Église catholique romaine qui avait une hiérarchie avec des prêtres, des évêques et le pape. Les maisons de « parfaits » étaient réunies sous l'autorité d'un diacre, et chacune était dirigée par un ancien ou une prieure. L'évêque était lui-même assisté par un « fils majeur » et un « fils mineur », qui étaient choisis parmi les diacres. Ils prenaient sa succession, le fils mineur remplaçant le fils majeur, qui devenait évêque à la mort de celui-ci ; cela se produisit fréquemment lorsque la persécution commença. Les femmes pouvaient obtenir le consolament, et accéder ainsi à la vie de « parfaite ». Même si elles n'étaient pas habituellement chargées de la prédication, comme les hommes, quelques exemples montrent qu'elles pouvaient assurer toutes les missions dévolues aux bons hommes : prédication en association avec un homme, participation aux disputes (comme le cas célèbre d'Esclarmonde de Foix) et consolament, notamment pendant la répression inquisitoriale. Par contre, nous n'avons pas trace de femme diacre ou évêque.

Le principe de cette structure hiérarchique était vraisemblablement de reproduire fidèlement celle de l'Église primitive, telle qu'elle serait décrite dans le Nouveau Testament (épîtres de Saint-Paul, et dans les Actes des apôtres, principalement). En cela ils s'opposaient, comme leurs prédécesseurs, à l'Église accusée d'avoir perverti le christianisme authentique par son inféodation à l'empereur Constantin, validée par le concile de Nicée en 325.
Image
la croix du Languedoc, croix « évidée et pommetée », symbole de ralliement cathare
Le catharisme ne s'appuie pas sur une théologie puisqu'il considère que Dieu, inconnaissable et non accessible, est absent de ce monde. Cette doctrine est le fruit d'un travail de recherche scripturaire, prenant en compte le Nouveau Testament, notamment l'Évangile selon saint Jean et l'Évangile selon saint Luc
Cette interprétation des évangiles est très différente de celle qu'en fait le christianisme. Les cathares s'appuient aussi sur de nombreux écrits (Paul de Tarse, Marcion, Livre des deux principes, rituels, etc.). Ils s'inspirent aussi de courants de pensée plus anciens (paulinisme, gnosticisme), tout en gardant, sur bien des points, de notables distances avec ces philosophies ou religions, auxquelles le catharisme ne peut être assimilé d'un bloc. Les cathares interprètent d’une façon particulière les écrits de Paul de Tarse et de Marcion. Les cathares recherchent le sens originel du message du Christ. La foi cathare se base sur les principes suivants :

Fin de la 1ère partie
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saintluc
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#22 Message par saintluc »

Dieu, appelé le principe Bon, existe de toute éternité et n'aura pas de fin. Il est parfait et son œuvre est parfaite, inaltérable et éternelle. Il est omniscient et tout puissant dans le Bien. Dieu est le créateur de ce qui est, et ce qu'il n'a pas créé n'est rien (nihil traduit par « néant »). Les esprits, appelés anges par simplification, sont de nature divine.

Dans le Néant est le principe Mauvais, ou principe du Mal. Dieu, qui n'a pas de mal en Lui, ne peut connaître ce principe Mauvais, mais celui-ci, ambitionnant d'imiter Dieu, est parvenu à détourner une partie des esprits de la création divine. Le principe Mauvais a attiré les esprits par force (catharisme absolu ou dyarchien), ou par tentation (catharisme mitigé ou monarchien), car il n'a d'existence que pour autant qu'il puisse se mêler à la création divine (le Bien).

Cette vision de la constitution de l'univers visible constitue le mythe de la chute du tiers des anges ou, selon les interprétations, de la troisième partie de leur composition : être, âme, et corps subtil. Introduits dans des corps charnels fabriqués par Lucifer, ces êtres sont différents de l'âme qui est de création maléfique, et qui assure la survie du corps charnel. Cette création, issue d'un créateur imparfait et non éternel, est imparfaite et corruptible. Elle a eu un commencement et elle aura une fin. Cette fin surviendra quand le Mal s'étendra sur la création et que les esprits auront réussi à s'extraire de leur prison charnelle pour retourner à Dieu. Alors, le Mal, ayant perdu les avantages du mélange, redeviendra Néant. Le Mal est donc vainqueur dans le temps, mais son accomplissement constitue sa perte. Il est donc vaincu dans l'éternité.

Les deux principes ne sont pas de même nature et de même puissance. Il ne s'agit donc pas d'un dualisme manichéen, ni d'un dithéisme. En opposition avec la doctrine chrétienne, la doctrine cathare soutient un dualisme originel, centré sur la bonne création, qui seule subsistera à la fin des temps. Le Dieu de l'Ancien Testament est en fait l'envoyé du Mal, comme le disait déjà le marcionisme (sources en Asie Mineure), et les livres de l'Ancien Testament ne sont donc pas reconnu comme canoniques, et comme l'émanation de l'Esprit Mauvais.

Les cathares reconnaissaient un ou deux principes, selon qu'ils étaient « monarchiens », ou « dyarchiens », « mitigés » ou « absolus ». Les cathares absolus pensaient que le principe du Mal ne pouvait trouver son origine dans le principe du Bien. Autrement dit, représentant le Bien absolu, Dieu ne pouvait avoir créé un ange corruptible (Lucifer). Pour les dualistes absolus, les deux principes, le Bien et le Mal, coexistent depuis la création divine, puisque c'est hors de cette création qu'ils se trouvent.

Les Bons Chrétiens, comme ils se nommaient, avaient et prêchaient un respect inconditionnel de la vie. Tout ce qui avait place dans le monde matériel méritait considération. Le mépris du corps et la volonté de purification expliquent qu'ils observaient un régime alimentaire très strict, qui peut aller jusqu'à l'endura. Les relations sexuelles, que ce soit dans le mariage ou en dehors, relevaient de la même impureté, et devaient être évitées pour les Parfaits. Les Parfaits avaient à cœur de mener leurs contemporains sur la voie du salut afin d'écourter, un tant soit peu, le cycle des passages en ce bas monde.

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Selon les cathares, le Christ, fils de Dieu, et envoyé par Lui, est venu pour leur révéler leur origine céleste et pour leur montrer le moyen de retourner aux cieux. Ainsi, le Christ est uniquement l'envoyé du Père (angelos : ange, messager) venu apporter le message du salut aux hommes. Il ne s'est pas soumis au Mal par l'incarnation, et est demeuré un pur esprit. Marie n'a pour les cathares jamais nourri Jésus quand il était dans son ventre, elle n'assurait que sa protection. (Thème de l'adombration)

L'esprit est transmis, soit par les générations depuis le premier homme, soit par transmigration dans un nouveau-né après la mort (réincarnation).

C’est uniquement par le Saint-Esprit que l'esprit peut être libéré du monde physique, et c’est par le baptême, par imposition des mains, reçu par les apôtres et transmis par eux, que l’esprit pourra accéder au Salut. Toutefois, le baptême ne peut être administré à un jeune enfant de moins de 13 ou 14 ans, car il est jugé inapte à discerner l'importance de cet acte. Le baptême cathare devait être administré à une personne en connaissance de cause et sur la base de sa conviction.
Les cathares, se considérant alors comme les seuls vrais disciples des apôtres, souhaitaient adopter le modèle de vie, les rites et les sacrements, des premières communautés chrétiennes. Ils s'appuyaient principalement sur les enseignements du Nouveau Testament, et leur unique prière étant le Notre Père. Ils considéraient que toutes les pratiques et sacrements instaurés par l'Église dès les premiers siècles et petit à petit n’avaient aucune valeur :

le sacrement du baptême, que les prêtres confèrent notamment aux nouveau-nés ;
le sacrement de l'Eucharistie : refusant de croire en la transsubstantiation, c'est-à-dire la transformation du pain et du vin en le corps et le sang du Christ lors de leur consécration par le prêtre lors de la messe. En revanche, en mémoire de la dernière Cène du Christ avec ses apôtres, les cathares bénissaient le pain lors du repas quotidien pris avec leurs fidèles. C’était le rituel du « pain de l’Oraison » ;
le sacrement du mariage, celui-ci légitimant à leurs yeux l'union charnelle de l'homme et de la femme, union à l'origine du péché originel d'Adam et Ève selon leur interprétation de la Genèse ;
la médiation des saints et le culte des reliques ;
De même que dans certains courants de l'Église chrétienne primitive, l'idéal cathare était basé sur une vie ascétique, alors que le sacrement du mariage aurait été créé plus tardivement. Ils n'attachaient pas d'importance aux églises bâties qui n'étaient pas pour eux les seuls lieux du culte car la parole du Christ peut être enseignée partout où se réunissent les fidèles. Enfin, leur seul sacrement est le baptême par imposition des mains, ou consolament.

Le sacrement du consolament (consolation, en occitan, du latin consolamentum) ou « baptême d'esprit et du feu » par imposition des mains, est le seul à apporter le salut en assurant le retour au ciel de la seule partie divine de l'homme : l'esprit. Il est le point de départ d'un choix de vie en accord avec la doctrine cathare (justice et vérité), permettant à la nature divine de l'impétrant de se détacher partiellement de la nature mondaine ou charnelle, et d'accéder au salut. Le consolament officialise donc le choix du novice ou du mourant à mener une vie chrétienne. Il n'est que la reconnaissance d'un état et non un apport d'une qualité extérieure. Ce sacrement jouait un rôle fondamental dans les communautés cathares car il était à la fois sacrement d'ordination et de viatique (extrême-onction), alors appelé « consolament des mourants ».

Le consolament était conféré par un membre de la hiérarchie et engageait celui qui le recevait dans une vie religieuse qui, comme toute ordination, suppose de prononcer des vœux et de respecter une Règle. Ici il s'agissait de pratiquer l'ascèse, de s'engager à ne pas manger de nourritures provenant des animaux ( viandes, œufs, lait, graisses animales, …), de pratiquer la morale évangélique, comprise comme l'interdiction de jurer, de mentir, et de tuer. Il faisait d'un croyant cathare un Bon Homme ou une Bonne Dame, membre du clergé, prédicateur, et capable d'apporter lui-même le consolament aux mourants.

Le consolament était donc aussi administré aux mourants qui en faisaient la demande, c'est-à-dire aux simples croyants qui n'avaient pas franchi le pas de l'ordination durant leur vie, mais souhaitaient rencontrer le Saint-Esprit, leur donnant une chance d'accéder au salut avant de mourir. Les prières des « parfaits », Bons Hommes ou Bonnes Dames, après la mort du consolé, pouvaient durer encore quatre jours, et si le mourant survivait, il devait alors embrasser la vie de « parfait » avec les contraintes associées.
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Étant ordonnés, les parfaits entraient dans un ordre religieux, mais sans sortir du siècle. Ils étaient en effet astreints au travail manuel pour vivre, ce qui leur donnait un avantage considérable pour leur prédication, en les maintenant au contact de la population qu'ils instruisaient directement, via des traductions des Écritures saintes en langue vernaculaire, contrairement au clergé catholique qui refusait à l'époque l'accès direct du peuple aux textes sacrés. Cela leur rapportait également l'argent du produit de leur travail. Cet argent leur permettait par exemple de se déplacer et avec les dons et les legs, de créer les conditions de l'existence d'une hiérarchie. Par contre la pauvreté personnelle était prescrite.

Les cathares vivaient dans des « maisons de parfaits », intégrées aux villes et aux villages, qui leur permettaient de rencontrer la population et de prêcher, et leur servaient d'atelier. Des jeunes y étaient envoyés par leurs parents simples fidèles ou déjà ordonnés, pour leur formation en vue de leur propre ordination. Tout « parfait » rejoignait une maison de « parfaits », et y travaillait de ses mains, y compris les nombreuses épouses nobles et leur progéniture qui faisaient partie des rangs des cathares. Le sacrement de mariage n'étant pas reconnu, elles se séparaient de leur mari, généralement lui-même simple croyant.

Le consolament des mourants pouvait être conféré dans les maisons des « parfaits », dans laquelle le consolé était transporté et mourait. Lorsque vint le temps des persécutions, les « parfaits » durent se cacher chez des fidèles, mais ils y payèrent toujours leur nourriture par le travail manuel.

Se rapprochant des premiers chrétiens, les « parfaits » cathares envisageaient un salut passant par un grand zèle religieux, parfois jusqu'à l'ascétisme. Afin de ne pas procréer, ils étaient astreints à la chasteté, et devaient constamment aller par deux personnes du même sexe. Chacun avait son sòci, ou compagnon, ou sa sòcia pour les femmes. Cette prédication au coin du feu de deux personnes de même sexe conduira à l'accusation de bougrerie (c'est-à-dire d’homosexualité) fréquemment enregistrée dans les registres de l'Inquisition. Cette façon de vivre toujours au moins à deux tenait à la conviction que l'esprit seul ne peut éviter de se fourvoyer alors qu'avec au moins un compagnon ou une compagne, les tentations de la chair sont plus faciles à combattre.

Les « parfaits » ne devaient pas mentir, s'abstenir de tout vice, de toute méchanceté, en un mot être simplement de bons chrétiens selon les Évangiles. Cela devait inévitablement conduire à l'édification toute de la population chrétienne. Néanmoins, le catharisme toucha essentiellement une population bourgeoise ou noble, sauf dans la dernière période. Outre l'interdit du meurtre, les « parfaits » ne devaient pas tuer les animaux. Ils devaient s'abstenir de toute consommation de produits animaux car issus de la reproduction animale. En cela ils s'interdisaient toutes viandes ainsi que le lait et les produits dérivés. Le jeûne était de pratique courante, mais le jeûne le plus strict prévoyait du pain et de l'eau. Trois carêmes annuels étaient pratiqués. L'endura est un jeûne suivant le consolament et qui a pu conduire certains « parfaits » à la mort pendant l'inquisition en raison de situation particulières (mourants ou blessés recevant in extremis le consolament).

Dernière obligation faite surtout aux hommes : la prédication. Les « parfaits » devaient prêcher le salut par l'ordination du consolament et la morale évangélique. Cette prédication se faisait dans les maisons ateliers, mais également parfois chez des fidèles ou sur la place publique.
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#23 Message par saintluc »

Pour les cathares, l'abstinence de nourriture animale n'est pas une privation. Guilhem Bélibaste, dernier « parfait » cathare connu, a dit à propos des pratiques de privations catholiques : « le jeûne que vous faites vaut autant que le jeûne du loup ». Il s'agit plutôt d’un prolongement de l’interdit du meurtre à toute vie animale. Le catharisme, là encore, se distingue par une certaine radicalité. En effet, tous les animaux, dans la perspective cathare, sont susceptibles d'avoir reçu une âme céleste.

Le végétarisme cathare était un refus de commettre la violence à l'égard d'une créature « ayant du sang », – principe pour eux des « vrais chrétiens » :

« Si un criminel dangereux les attaquait, ils pouvaient se défendre ; tuer la vipère ou le loup. Encore qu'à l'époque du catharisme triomphant, un « parfait » ne l'eût sans doute point fait, car il était aussi grave de tuer une bête « ayant du sang » que de tuer un homme. »

— René Nelli, la vie quotidienne des Cathares du Languedoc au XIIIe siècle.

On retrouve, à l'autre extrémité de la période cathare, des indications explicites de l'idée d'âme reçue également par toute vie animale : Deux femmes de Montaillou (Ariège), vers 1300, discutent religion : « ma commère, ce serait un grand péché de tuer cette poule ! – Est-ce un si grand péché de tuer une poule qu'on le dit ? – Oui, car dans notre religion, les âmes humaines, quand elles sont sorties des corps des hommes et des femmes, se mettent ou s'introduisent dans des poules. »

Le refus de tuer la volaille est un topique de la littérature médiévale : un inquisiteur dénonce à l'empereur les cathares amenés à Goslar par le duc de Lorraine vers 1053, un autre inquisiteur fait brûler un toulousain qui lui avait répondu qu'il ne voyait pas quelle faute avait commise ce coq, pour qu'il dût le tuer (vers le milieu du XIIIe siècle); le même fait brûler deux dames de Foix, en fuite, et que leur déguisement de mauresque n'avait pas mise hors de la suspicion de leur aubergiste toulousaine, qui renseignait l'Inquisition : en effet, prétextant qu'elle s'en allait faire le marché, l'aubergiste leur demanda de tuer et de déplumer les poules pendant son absence, afin de l'avancer dans son travail ; comme lorsqu'elle fut revenue les poules étaient toujours vivantes : l'aubergiste ne dit pas un mot, appâtée par la prime promise aux délateurs ; elle sortit et revint avec deux sergents de l'Inquisition, qu'elle avait déjà alertés; il n'y a pas lieu de chercher des motifs mystérieux à cette épreuve, qui remplaçait avantageusement les ordalies en usage si longtemps contre les hérétiques dans le nord de la France.

Les poulets ne sont pas seuls en cause. Les cathares fréquentaient les paysans, et essayaient de modifier leur mentalité. Ils leur recommandaient, par exemple, de traiter les animaux avec douceur. Les femmes se montraient sans doute plus sensibles que leurs maris :

« Guillemette, voyant un Croyant cathare faisant fonction de Parfait battre méchamment son ânesse, ne contient pas son indignation : "ça se dit receveur d'âmes, et ça martyrise les animaux !" »

— René Nelli, la vie quotidienne des Cathares du Languedoc au XIIIe siècle.

La sensibilité cathare à ce sujet pouvant prendre les formes les plus désespérées :

« Un hérétique que l'on mène en prison, à travers les rues de Limoux, se met à pleurer en voyant les bouchers tuer des veaux, près de l'abattoir de la ville. Il pleurait sur le sort de tous ces gens qui pêchaient mortellement – et se perdaient – en mettant à mort une bête. »

— René Nelli, la vie quotidienne des Cathares du Languedoc au XIIIe siècle.

Si les Parfaits tombaient par hasard sur un animal pris au piège, ils avaient le devoir de le délivrer, mais, de ce fait, ils causaient un dommage au chasseur. Alors, bien que leur rituel ne leur en fît pas obligation, ils faisaient partir le lièvre et laissaient à sa place une pièce de monnaie.
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Leur obstination, leur anticléricalisme intransigeant, leur opposition à la hiérarchie catholique, à laquelle ils reprochent sa richesse ostentatoire et ses abus de pouvoir, et surtout l'assassinat du légat Pierre de Castelnau valent aux cathares de s'attirer les foudres de l'Église romaine, d'autant plus que leur mépris pour le corps et leur conception nihiliste de l'existence étaient perçus comme éminemment dangereux. Ils sont condamnés comme hérétiques. Ainsi que beaucoup d'autres mouvements dissidents ou contestataires, les cathares deviennent l'objet d'une lutte permanente. L'Église romaine tente d'en « purifier » la chrétienté occidentale en excluant systématiquement tout individu ou groupe mettant en péril le projet de société chrétienne qu'elle construit depuis le début du Xe siècle. Un critère qui sera souvent utilisé est leur refus du mariage, qui permettra de les nommer orgiaques et impies. Une prière des confréries corses porte toujours une mention de cette réputation de « satanales », lorsqu'elle dit, « chandeliers triangulaires aux cierges éteints », écho des vices qui se pratiquaient prétendument dans les églises, une fois les cierges soufflés, et qui renvoie à toutes les peurs de la sorcellerie, des messes noires, etc.

L'Église catholique confie aux cisterciens, au XIIe siècle, puis, avec plus de succès, au XIIIe siècle, aux ordres mendiants (aux franciscains et au nouvel ordre des dominicains, ayant reçu leur constitution en 1216) le soin de combattre ce danger de l'hérésie. Les cathares sont difficiles à convaincre. La prédication ou le débat doctrinal instaurés à cette fin dans le Midi de la France par l'Église tourne court pour le moment, malgré la prédication de Saint Dominique, qui fut par la suite mise en valeur par l'Église.

Face à cet échec de faire disparaître cette hérésie ainsi que celle des Vaudois, le pape Innocent III lance en 1208 contre les « Albigeois », ou cathares, la première croisade qui se déroulera sur le territoire de la chrétienté occidentale. Avec la Croisade contre les Albigeois, il s'agit pour l'Église de mater une hérésie, mais aussi en partie, pour le pouvoir central de la royauté française, de soumettre les seigneurs du Sud, ses vassaux trop indépendants. Néanmoins Philippe Auguste, le roi de France, ne voudra jamais participer personnellement à cette croisade, mais il laissera ses vassaux libres de toutes actions. La guerre durera vingt ans (1209–1229). Il faut savoir que les domaines que tenaient le comte de Toulouse étaient d'une richesse enviable. Eudes III Duc de Bourgogne, le comte de Nevers et le comte de Saint Pol prirent la tête des troupes levées par le pape. Simon IV de Montfort deviendra le chef de la croisade après la prise de Carcassonne. En effet, Eudes III décide de rentrer sur ses terres ainsi que le comte de Nevers et celui de Saint Pol après avoir fait leur quarantaine. Ils n'acceptent pas la proposition d'Arnaud Amaury qui est de prendre les terres de Trencavel, ne voulant pas faire d'ombrage au roi de France. Cependant Eudes III restera encore quelques jours mais finira par rentrer chez lui. C'est à ce moment qu'Arnaud Amaury donnera la tête de la croisade à Simon IV de Montfort, ainsi que les terres de Trencavel et le titre de vicomte de Carcassonne.

La lutte armée pour « pacifier » le Languedoc se poursuivit dans le Midi tout au long du XIIIe siècle. Elle est relayée sur un plan spirituel par l'institution de l'Inquisition, créée en 1231 pour convaincre les cathares de revenir vers la foi catholique, apostolique et romaine.

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Dispute entre saint Dominique et des Albigeois, où les livres des deux parties furent jetés au feu pour une ordalie. L’histoire raconte que ceux de saint Dominique furent miraculeusement préservés des flammes. Peinture par Pedro Berruguete
La tâche de l'Inquisition fut facilitée par le refus du serment que pratiquaient les cathares. Ainsi, lorsqu'un inquisiteur interrogeait un parfait, les plus convaincus étaient faciles à détecter. Les inquisiteurs (surtout les Dominicains) notaient soigneusement tous les interrogatoires et ainsi tous les Bons Hommes furent l'un après l'autre arrêtés suite, souvent, aux révélations de leurs pairs. De plus, un cathare ne pouvait être sacré que par un parfait et les mourants ne pouvaient recevoir l'Absolution (consolamentum des mourants) que des mains d'un parfait. Que ce soit une tactique déterminée ou pas, l'Inquisition, en faisant disparaître le clergé cathare, fit disparaître le culte avec lui, ce qui était le but recherché.

Le sac de Béziers La ville de Béziers abritait des cathares ; elle était tenue par les Trencavel, vassaux des comtes de Toulouse - excommuniés par le pape en raison de leur trop grande tolérance envers les Cathares. La mémoire Biterroise conserve une place particulière à une date pendant cette période : le 22 juillet 1209. Ce jour-là, la Croisade des Albigeois, contre les Cathares, se traduisit par le sac et l’incendie de Béziers, et par le massacre d'une partie de sa population (le chiffre de 20 000 personnes, souvent cité, est considérablement exagéré, car la population totale de Béziers ne dépassait pas à cette époque 8 000 habitants), cathares comme chrétiens ― il n'est plus question ici de lutte religieuse, mais de combattre les hommes de seigneurs excommuniés et rebelles ― en l'église de la Madeleine.

Le moine allemand Césaire de Heisterbach (dont Régine Pernoud précise qu'il est un auteur « peu soucieux d'authenticité ») relate dans son Livre des Miracles, qu'il écrit dix ans après les faits, qu'Arnaud Amaury, le légat du pape, à qui on demandait comment différencier les cathares des bons catholiques de Béziers pour les épargner, déclara « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les Siens. » Cette déclaration ne se trouve dans aucun document historique, et elle n'a vraisemblablement jamais été prononcée, mais est employée fréquemment depuis le film de télévision sur les cathares La caméra explore le temps.

Les travaux inquisitoriaux de l'Evêque de Pamiers, Jacques Fournier, auront bientôt eu raison du « Dernier Parfait », Guilhem Bélibaste. Ce dernier, après avoir commis un meurtre (1305), fut contraint à l'exil, puis, après une pénible initiation, fut ordonné parfait. Pour fuir l'inquisition, qui se faisait de plus en plus présente, il alla se réfugier en Catalogne, puis à Morella, en haut pays valencien (1309), d'où il allait régulièrement prêcher et visiter la « diaspora » des hérétiques en exil installés dans toute cette région. En 1321, Arnaut Sicre le convainc de l'accompagner chez sa tante, dans le comté pyrénéen du Pallars, à la lisière du comté de Foix. Cela s'avéra être un piège imaginé par Fournier, dont Sicre exécuta la manœuvre par cupidité et pour venger la mort de sa mère victime elle-même du bûcher. Emprisonné et jugé à Carcassonne, il fut condamné au bûcher par l'inquisiteur Jean de Beaune. C'est à Villerouge-Termenès que le « dernier Bon Homme » acheva son ultime voyage par le feu (1322). Les quelques derniers hérétiques furent emprisonnés, jusqu'à ce qu'à partir de 1329, on n'entendit plus parler de « Bons Hommes » ni de « Bonnes Femmes » en pays occitan.
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#27 Message par saintluc »

Très bonnes explications


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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#29 Message par saintluc »

Le château de Quéribus (Queribús en occitan) est un château dit « cathare » situé sur la commune de Cucugnan dans le département de l'Aude. Cette forteresse est perchée sur un piton rocheux à 728 mètres d'altitude, à la frontière du département de l'Aude et des Pyrénées-Orientales. Le château de Quéribus, dont l'existence remonte sans doute au Xe siècle, était un des points de défense du pays cathare. Après sa prise il est intégré au dispositif de défense de la frontière de la France avec l'Aragon. L'annexion du Roussillon par la France (Traité des Pyrénées), qui recule la frontière jusqu'aux Pyrénées, diminue fortement son importance stratégique. Le château se dégrade progressivement jusqu'en 1951. À compter de cette date, le château est progressivement restauré.

Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 11 octobre 1907
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Gardien du Grau de Maury, Quéribus est perché sur un étroit piton rocheux à 728 mètres d'altitude. Il surveille le massif des Corbières, la Fenouillèdes et la plaine du Roussillon.

Le nom du château « Quéribus », qui veut dire rocher des buis est cité pour la première fois en 1021 dans le testament de Bernard Ier Tallaferro, comte de Bésalú. À cette date, le castrum fait partie de la vicomté de Fenouillèdes. En 1111, le comte de Barcelone Raimond Bérenger III hérite du comté de Besalú et donc de droits suzerains sur la vicomté de Fenouillèdes et Quéribus. En 1162 lorsque se forme la couronne d'Aragon, Quéribus est une des principales forteresses barcelonaises au nord des Pyrénées. Toutefois avec l’annexion à la couronne du comté de Roussillon en 1172, le rôle de Quéribus diminue. À la fin du XIIe siècle, la vicomté de Fenouillet est inféodée par le roi Pierre II d'Aragon au vicomte de Narbonne.
Lors de la croisade contre les Albigeois, le château est tenu par le chevalier Chabert de Barbaira, hérétique notoire et farouche opposant aux croisés. Il devient un refuge pour les religieux cathares : Benoît de Termes, diacre puis évêque cathare du Razès y réside en 1230 jusqu'à sa mort en 1241. C'est l'un des derniers châteaux cathares avec le Château de Puilaurens à accueillir des responsables de l'église cathare après la chute de Montségur. La vicomté de Fenouillèdes est d’ailleurs encore sous la protection du seigneur de Roussillon, Nuno Sanç, qui agit comme intermédiaire face au roi de France, c'est pourquoi, alors que la guerre fait rage dans le comté de Toulouse, le château est laissé à l'écart des conquêtes croisées. À la mort de Nuno en 1241 son cousin le roi Jacques Ier d'Aragon hérite du Roussillon et abandonne sa politique de protection du Fenouillèdes, dont la possession est tacitement reconnue au roi de France. Le roi Louis IX ordonne au sénéchal de Carcassonne, Pierre d'Auteuil, de s'emparer du château. La conduite des opérations est confiée à Olivier de Termes, qui connaît les lieux et leur défenseur, pour avoir combattu avec lui face aux croisés. Après un court siège de trois semaines, Chabert de Barbaira se rend à Olivier et échange sa liberté contre la reddition du château, en mai 1255. Le château de Quéribus tombe durant la troisième semaine de mai 1255. Quelques mois plus tard, tombait le dernier castrum, le château de Niort en pays de Sault.
En 1258, le traité de Corbeil fixe la frontière entre la France et l'Aragon au sud des Corbières tout près du château. Il devient alors une place forte maîtresse qui appartient au dispositif défensif français dont le commandement est Carcassonne. Il est l'un des « cinq fils de Carcassonne » : Quéribus, Aguilar, Peyrepertuse, Puilaurens et Termes.

Le château est confié à un châtelain désigné par le sénéchal de Carcassonne. Le premier est Nicolas de Navarre nommé en 1259. Puis durant les XIIIe et XIVe siècles, les rois de France reconstruisent et renforcent la structure défensive du château. En 1473, la forteresse est assiégée et prise par les troupes du roi d'Aragon. Enfin, en 1659, le château perd son intérêt stratégique lors de la signature du Traité des Pyrénées qui fixe définitivement la frontière franco-espagnole. Cependant, une garnison y est maintenue pendant plusieurs décennies.

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La voûte de la salle gothique du donjon
Pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, des capitaines-gouverneurs sont nommés par le roi pour remplacer les châtelains. Ils ont la responsabilité du château, mais sans y résider. Les lieux se dégradent peu à peu et sont le refuge de nombreux brigands.

Abandonnée à la Révolution française, la forteresse continue à se délabrer jusqu'à son classement Monument historique en 1907. La région qui l'entoure avec notamment le Grau de Maury et le village de Cucugnan, constitue un site protégé depuis 1943.

En 1951, les premiers travaux de rénovation permettent de consolider l'assiette du donjon et de rénover son aspect général. Durant les années 70, de nombreux petits travaux sont réalisés pour consolider certaines parties du château. Mais c'est entre les années 1998 et 2002 que se déroule la restauration complète du château. De nombreux efforts sont faits pour aménager les lieux et sécuriser l'accès au château au public. Ainsi, le toit du donjon est aménagé en vaste terrasse pour accueillir les visiteurs.

De 1984 à 1989, des fouilles archéologiques ont été réalisées autour du château et dans l'enceinte du château. Elles ont révélé l'existence de structures d'habitat sur une plate-forme en contre-bas du château.

Le château est constitué de trois enceintes étagées au sommet et le long de la falaise. Elles assuraient les défenses du château grâce à divers systèmes de défense : de fines archères utilisées par les arbalétriers, des meurtrières canonnières pour les armes à feu plus large et des mâchicoulis. Quatre siècles d'évolutions de l'art défensif y sont représentés.

Plusieurs systèmes de défenses des portes sont présents : assommoirs, bretèches. Des chemins de ronde et des casemates assurent la surveillance des points vulnérables. Quinze à vingt hommes suffisaient pour défendre la forteresse. Elle ne pouvait de toute façon pas assurer la survie de plus de soldats vu la taille de la citerne et de l'ensemble des bâtiments.

Le reste de la forteresse est constitué d'un corps de logis, de salle de stockage, de citernes et d'un donjon. Le donjon est une tour polygonale située dans la troisième enceinte au plus haut de la falaise.

Construit en plusieurs fois, les murs du donjon ont été renforcés et l'épaisseur des murs atteint plusieurs mètres. La géométrie polygonale de la structure permet de réduire les effets dévastateurs des projectiles. À l'intérieur, la salle gothique contient deux pièces (la cave et la salle principale) et est éclairée par une imposante fenêtre. L'intérieur étonnant de cette structure tranche avec l'aspect massif de la tour. En effet, la salle contient les restes d'une cheminée sur le mur Ouest. Un imposant et superbe pilier retient la voûte nervurée de quatre croisés d'ogives. Le culot du pilier est de type pyramidal et soutenait le plancher qui séparait la salle principale de la cave. Le pilier central de la salle gothique garde son mystère : c'est le seul cas d'une chapelle située au cœur d'un donjon.

Le sommet du donjon détient une terrasse accessible par un escalier à vis situé dans une tour rectangulaire accolée au donjon. De cet endroit s'ouvre un panorama sur les Pyrénées, la mer Méditerranée et les vignobles de Corbières.

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Horaires Château Théâtre
Janvier-novembre-décembre 10h-17h 13h-18h
Février 10h-17h30 13-18h30
Mars 10h-18h 10-19h
Avril-Mai-Juin-Septembre 9h30-19h 10h-20h
Octobre 10h-18h30 13h-19h30
Juillet-Août 9h-20h 10h-20h30

Le site ferme ses portes jusqu'au 22 janvier 2012.

Tarifs 2011 : Le billet comprend

- l'entrée au château de Quéribus

Parking gratuit au pied du château
Durée de la visite 1 heure
- Le spectacle "Le curé de Cucugnan"

Au théâtre Achille Mir à Cucugnan
Spectacle toutes les demi heures
Durée de 18 minutes
Capacité de la salle : 49 personnes maximum

Tarif du Billet

Adulte : 5,50 €
Enfant : 3 € (de 6 à 15 ans)
Groupe (20 personnes et plus) : 4 €
Gratuit pour les accompagnateurs et le chauffeur
Audiopass : 4 € en sus du billet d'entrée, le 2ème offert
Animation groupe commentée par une animatrice

Sur réservation Tél : 04 68 45 03 69 - 06 71 72 64 01
Visite commentée de Quéribus ou commentaire au pied du château

Visite commentée du village

Durée 1h30 environ
Supplément par animation : 65 € par groupe

http://www.cucugnan.fr/queribus-cucugnan/accueil/
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Alphonse de Lamartine
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Re: LES CHÂTEAUX CATHARES

#30 Message par orchidee »


la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry

....qui s'aiment, se taquinent...parfois
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