Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Publié : lun. mai 30, 2011 11:50 pm
La Seconde Guerre des Boers (néerlandais: Tweede Boere-oorlog, Afrikaans: Tweede Boereoorlog), généralement désignée comme la Guerre des Boers ou encore la Guerre d'Afrique du Sud (en dehors de l'Afrique du Sud), la Deuxième Guerre Anglo-Boer (chez de nombreux sud-africains) et en Afrikaans Boereoorlog ou Tweede Vryheidsoorlog (Deuxième Guerre de Libération), désigne le second conflit intervenu en Afrique du Sud du 11 octobre 1899 au 31 mai 1902, entre les Britanniques et les habitants des deux principales républiques boers indépendantes. Elle fait suite à la première Guerre des Boers (1880-1881).
À la fin de ce deuxième conflit, les deux républiques boers, l'Etat libre d'Orange et la république sud-africaine du Transvaal, perdirent leur indépendance et furent intégrées à l'empire britannique.
Les Boers étaient les descendants des premiers colons d'origine néerlandaise, allemande et française, arrivés en Afrique du Sud au XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme de Boer (paysan), qui désignait principalement les habitants des républiques boers, laissera, au XXe siècle, la place à celui d'Afrikaner pour désigner l'ensemble de cette communauté blanche d'Afrique du Sud.
En 1887, des prospecteurs découvrirent le plus important gisement d'or au monde, situé dans le Witwatersrand (« Barrière de l'Eau Blanche »), une arête montagneuse qui s'étend de 100 kilomètres à l'est jusqu'à 50 kilomètres au sud de Pretoria. En réponse aux perspectives de profit que tous envisageaient suite à une telle découverte, le président du Transvaal Paul Kruger fit cette remarque prémonitoire : « Au lieu de vous réjouir, vous feriez mieux de pleurer, car cet or imbibera notre pays de sang ».
Boers à Spion Kop.
Avec la découverte d'or au Transvaal, des milliers de colons britanniques arrivèrent de la Colonie du Cap. Johannesburg devint une ville champignon pratiquement du jour au lendemain, au fur et à mesure de l'installation des uitlanders (mot néerlandais signifiant étranger, désignant les Britanniques venant s'installer dans le Transvaal) près des mines. Les uitlanders dépassèrent rapidement en nombre les Boers sur le gisement, bien que restant une minorité dans le Transvaal lui-même. Les Boers, agacés par la présence des uitlanders, leur refusèrent le droit de vote et taxèrent lourdement l'industrie aurifère. En réponse, les uitlanders exercèrent une pression sur les autorités britanniques, en vue d'obtenir le renversement du gouvernement boer. En 1895, Cecil Rhodes appuya une tentative de coup d'État par une action militaire, le raid Jameson, qui échouera suite à la bataille de Doornkop.
Le plan de Rhodes consistait à simuler une révolte des uitlanders qui se jugeraient mis à l'écart des affaires politiques par les Boers. Les Britanniques interviendraient alors pour éviter une guerre civile et en profiteraient pour placer les territoires boers sous leur autorité. L'échec de cette tentative de gagner des droits pour les citoyens britanniques fut utilisé pour justifier une opération militaire majeure à partir du Cap, d'autant que le chemin de fer envisagé par Cecil Rhodes entre Le Cap et Le Caire devait nécessairement traverser le territoire des Boers. Plusieurs autres dirigeants coloniaux britanniques se prononcèrent en faveur de l'annexion des républiques boers. Parmi ces dirigeants, le gouverneur de la Colonie du Cap, Sir Alfred Milner, le ministre des Colonies Joseph Chamberlain et les dirigeants d'associations de prospecteurs (les gold bugs) tels que Alfred Beit, Barney Barnato et Lionel Phillips. Mais Kruger est au courant du complot et mobilise ses kommandos. Rhodes decide alors de mettre fin à son projet mais Jameson le maintient malgré le désaccord de son commandant et est encerclé le 1er janvier 1896 à Krugersdorp. Sûrs que les Boers seraient rapidement vaincus, ils tentèrent de précipiter la guerre.
Le meurtre de l' uitlander Tom Edgar en décembre 1898 par un des membres de la police du Transvaal suite à une bagarre fut monté en épingle et déboucha finalement sur des pétitions demandant l'intervention de la Grande-Bretagne pour protéger les Britanniques présents au Transvaal. Le président Marthinus Steyn de l'État libre d'Orange invita Milner et Kruger à une conférence à Bloemfontein, qui débuta le 30 mai 1899, mais les négociations furent rapidement interrompues. Kruger déclara notamment au cours de cette conférence aux Britanniques intraitables « C'est notre pays que vous voulez ». En septembre 1899, Chamberlain envoya un ultimatum exigeant la complète égalité de droits pour les citoyens britanniques résidant au Transvaal. Les conditions demandées par les Britanniques se révélaient inacceptables pour les Boers, les Uitlanders étant en nombre tel au Transvaal que le droit de vote donné à ces personnes menaçait à terme l'existence même de la nation boer.
Le 9 octobre 1899, Kruger pressentant que la guerre était inévitable, lança son propre ultimatum avant même d'avoir reçu celui de Chamberlain. Il donnait 48 heures aux Britanniques pour évacuer leurs troupes des frontières du Transvaal, ou la guerre leur serait déclarée en accord avec leur allié, l'État libre d'Orange.
Paul Kruger
La guerre fut déclarée le 11 octobre 1899, et les Boers attaquèrent les premiers en envahissant la Colonie du Cap et la Colonie du Natal entre octobre 1899 et janvier 1900. La première bataille se tint à Talana Hill, et se conclut par une victoire illusoire des Britanniques. Il s'ensuivit quelques succès militaires des Boers contre le général Redvers Buller.
Les Britanniques croyant mettre fin à cette guerre rapidement, vont se laisser surprendre par les premières attaques boers. Trop peu nombreux, trop isolés, mal commandés, ils trouvent face à eux d'excellents cavaliers qui connaissent parfaitement le terrain et font régulièrement preuve d'imagination et innovation tactique. De plus, les Boers sont aidés par l'Allemagne de Guillaume II, qui les soutient et leur a fourni des armes. Ils assiégèrent ainsi les villes de Dundee, Ladysmith, Mafeking (défendue par des troupes sous les ordres de Robert Baden-Powell), et Kimberley.
Contingent canadien défilant à Québec en 1899 avant de partir à la guerre.
Les sièges causèrent d'importantes pertes humaines parmi les défenseurs et les civils dans les villes de Mafeking, Ladysmith et Kimberley quand la nourriture commença à se faire rare après quelques semaines. À Mafeking, Sol Plaatje écrivit, « J'ai vu de la viande de cheval pour la première fois traitée comme de la nourriture ».
Les villes assiégées subirent également des tirs d'artillerie nourris, rendant les rues dangereuses à traverser. À la fin du siège de Kimberley, supposant une intensification des bombardements, une annonce fut faite, encourageant la population à se réfugier dans les mines pour se protéger. La population paniqua, et les gens s'engouffrèrent pendant 12 heures dans les mines. Les bombardements n'eurent jamais lieu - ce qui ne réduisit en rien la détresse éprouvée par les civils.
Sur le front est, après avoir mis le siège autour de Dundee puis Ladysmith, Botha et Joubert décidèrent d'un raid vers le sud, qui fut mené du 9 au 30 novembre. Divers engagements furent menés, dont le principal fut la bataille de Willow Grange le 21. Ils capturèrent notamment le jeune Winston Churchill au cours d'une attaque de train le 15 novembre. Mais ils décidèrent finalement de reprendre leurs positions plutôt que de continuer jusqu'à Durban. Une grave chute de cheval de Joubert précipita sa décision de retraite, le commandement du front étant désormais dévolu à Botha.
À la mi-décembre, au cours d'une période connue sous le nom de Semaine noire, du 10 au 15 décembre 1899, les Britanniques subirent de nombreuses pertes à Magersfontein, Stormberg, et Colenso.
À Magersfontein, le commandant boer Koos de la Rey, élabora un plan pour creuser des tranchées devant une colline et non pas dessus, pour à la fois tromper les Britanniques et donner à ses hommes un meilleur angle de tir. Son plan fonctionna parfaitement et ils défirent les Britanniques arrivés de nuit qui laissèrent près de 1 000 hommes sur le terrain - qui ne purent par conséquent pas s'en prendre à Kimberley et Mafeking.
Fin de la 1ère partie
À la fin de ce deuxième conflit, les deux républiques boers, l'Etat libre d'Orange et la république sud-africaine du Transvaal, perdirent leur indépendance et furent intégrées à l'empire britannique.
Les Boers étaient les descendants des premiers colons d'origine néerlandaise, allemande et française, arrivés en Afrique du Sud au XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme de Boer (paysan), qui désignait principalement les habitants des républiques boers, laissera, au XXe siècle, la place à celui d'Afrikaner pour désigner l'ensemble de cette communauté blanche d'Afrique du Sud.
En 1887, des prospecteurs découvrirent le plus important gisement d'or au monde, situé dans le Witwatersrand (« Barrière de l'Eau Blanche »), une arête montagneuse qui s'étend de 100 kilomètres à l'est jusqu'à 50 kilomètres au sud de Pretoria. En réponse aux perspectives de profit que tous envisageaient suite à une telle découverte, le président du Transvaal Paul Kruger fit cette remarque prémonitoire : « Au lieu de vous réjouir, vous feriez mieux de pleurer, car cet or imbibera notre pays de sang ».
Boers à Spion Kop.
Avec la découverte d'or au Transvaal, des milliers de colons britanniques arrivèrent de la Colonie du Cap. Johannesburg devint une ville champignon pratiquement du jour au lendemain, au fur et à mesure de l'installation des uitlanders (mot néerlandais signifiant étranger, désignant les Britanniques venant s'installer dans le Transvaal) près des mines. Les uitlanders dépassèrent rapidement en nombre les Boers sur le gisement, bien que restant une minorité dans le Transvaal lui-même. Les Boers, agacés par la présence des uitlanders, leur refusèrent le droit de vote et taxèrent lourdement l'industrie aurifère. En réponse, les uitlanders exercèrent une pression sur les autorités britanniques, en vue d'obtenir le renversement du gouvernement boer. En 1895, Cecil Rhodes appuya une tentative de coup d'État par une action militaire, le raid Jameson, qui échouera suite à la bataille de Doornkop.
Le plan de Rhodes consistait à simuler une révolte des uitlanders qui se jugeraient mis à l'écart des affaires politiques par les Boers. Les Britanniques interviendraient alors pour éviter une guerre civile et en profiteraient pour placer les territoires boers sous leur autorité. L'échec de cette tentative de gagner des droits pour les citoyens britanniques fut utilisé pour justifier une opération militaire majeure à partir du Cap, d'autant que le chemin de fer envisagé par Cecil Rhodes entre Le Cap et Le Caire devait nécessairement traverser le territoire des Boers. Plusieurs autres dirigeants coloniaux britanniques se prononcèrent en faveur de l'annexion des républiques boers. Parmi ces dirigeants, le gouverneur de la Colonie du Cap, Sir Alfred Milner, le ministre des Colonies Joseph Chamberlain et les dirigeants d'associations de prospecteurs (les gold bugs) tels que Alfred Beit, Barney Barnato et Lionel Phillips. Mais Kruger est au courant du complot et mobilise ses kommandos. Rhodes decide alors de mettre fin à son projet mais Jameson le maintient malgré le désaccord de son commandant et est encerclé le 1er janvier 1896 à Krugersdorp. Sûrs que les Boers seraient rapidement vaincus, ils tentèrent de précipiter la guerre.
Le meurtre de l' uitlander Tom Edgar en décembre 1898 par un des membres de la police du Transvaal suite à une bagarre fut monté en épingle et déboucha finalement sur des pétitions demandant l'intervention de la Grande-Bretagne pour protéger les Britanniques présents au Transvaal. Le président Marthinus Steyn de l'État libre d'Orange invita Milner et Kruger à une conférence à Bloemfontein, qui débuta le 30 mai 1899, mais les négociations furent rapidement interrompues. Kruger déclara notamment au cours de cette conférence aux Britanniques intraitables « C'est notre pays que vous voulez ». En septembre 1899, Chamberlain envoya un ultimatum exigeant la complète égalité de droits pour les citoyens britanniques résidant au Transvaal. Les conditions demandées par les Britanniques se révélaient inacceptables pour les Boers, les Uitlanders étant en nombre tel au Transvaal que le droit de vote donné à ces personnes menaçait à terme l'existence même de la nation boer.
Le 9 octobre 1899, Kruger pressentant que la guerre était inévitable, lança son propre ultimatum avant même d'avoir reçu celui de Chamberlain. Il donnait 48 heures aux Britanniques pour évacuer leurs troupes des frontières du Transvaal, ou la guerre leur serait déclarée en accord avec leur allié, l'État libre d'Orange.
Paul Kruger
La guerre fut déclarée le 11 octobre 1899, et les Boers attaquèrent les premiers en envahissant la Colonie du Cap et la Colonie du Natal entre octobre 1899 et janvier 1900. La première bataille se tint à Talana Hill, et se conclut par une victoire illusoire des Britanniques. Il s'ensuivit quelques succès militaires des Boers contre le général Redvers Buller.
Les Britanniques croyant mettre fin à cette guerre rapidement, vont se laisser surprendre par les premières attaques boers. Trop peu nombreux, trop isolés, mal commandés, ils trouvent face à eux d'excellents cavaliers qui connaissent parfaitement le terrain et font régulièrement preuve d'imagination et innovation tactique. De plus, les Boers sont aidés par l'Allemagne de Guillaume II, qui les soutient et leur a fourni des armes. Ils assiégèrent ainsi les villes de Dundee, Ladysmith, Mafeking (défendue par des troupes sous les ordres de Robert Baden-Powell), et Kimberley.
Contingent canadien défilant à Québec en 1899 avant de partir à la guerre.
Les sièges causèrent d'importantes pertes humaines parmi les défenseurs et les civils dans les villes de Mafeking, Ladysmith et Kimberley quand la nourriture commença à se faire rare après quelques semaines. À Mafeking, Sol Plaatje écrivit, « J'ai vu de la viande de cheval pour la première fois traitée comme de la nourriture ».
Les villes assiégées subirent également des tirs d'artillerie nourris, rendant les rues dangereuses à traverser. À la fin du siège de Kimberley, supposant une intensification des bombardements, une annonce fut faite, encourageant la population à se réfugier dans les mines pour se protéger. La population paniqua, et les gens s'engouffrèrent pendant 12 heures dans les mines. Les bombardements n'eurent jamais lieu - ce qui ne réduisit en rien la détresse éprouvée par les civils.
Sur le front est, après avoir mis le siège autour de Dundee puis Ladysmith, Botha et Joubert décidèrent d'un raid vers le sud, qui fut mené du 9 au 30 novembre. Divers engagements furent menés, dont le principal fut la bataille de Willow Grange le 21. Ils capturèrent notamment le jeune Winston Churchill au cours d'une attaque de train le 15 novembre. Mais ils décidèrent finalement de reprendre leurs positions plutôt que de continuer jusqu'à Durban. Une grave chute de cheval de Joubert précipita sa décision de retraite, le commandement du front étant désormais dévolu à Botha.
À la mi-décembre, au cours d'une période connue sous le nom de Semaine noire, du 10 au 15 décembre 1899, les Britanniques subirent de nombreuses pertes à Magersfontein, Stormberg, et Colenso.
À Magersfontein, le commandant boer Koos de la Rey, élabora un plan pour creuser des tranchées devant une colline et non pas dessus, pour à la fois tromper les Britanniques et donner à ses hommes un meilleur angle de tir. Son plan fonctionna parfaitement et ils défirent les Britanniques arrivés de nuit qui laissèrent près de 1 000 hommes sur le terrain - qui ne purent par conséquent pas s'en prendre à Kimberley et Mafeking.
Fin de la 1ère partie