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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. avr. 22, 2011 11:46 pm
par saintluc
La bataille de Clontarf marque une victoire des Irlandais de Brian Boru sur les Vikings et leurs alliés irlandais, qui met un point final à la conquête de l'Irlande par les Scandinaves.
A la fin du VIIIe siècle, les Vikings font leurs premiers raids contre l'Irlande du côté de Dublin.

Au IXe siècle, les Vikings commencent à installer des colonies de peuplement et construisent des forts sur les côtes d'Irlande, qui donneront naissance aux villes de Dublin, Waterford, Wexford, Cork et Limerick. Vers le milieu du Xe siècle, les Vikings entrent en possession de grands territoires et étendent leur suprématie sur une partie de l'Irlande.
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Brian Boru.
Gormflaith, femme répudié de Brian Boru, son frère Maelmordha, le roi de Leinster et le roi de Dublin Sigtryggr Silkiskegg (fils d’Olaf Kvaran et de Gormflaith) attaquent Brian avec l’aide des Scandinaves des Orcades et des Hébrides.

Le Vendredi Saint 23 avril 1014 , 12 ans après avoir été sacré « Empereur des Irlandais », Brian Boru avec l'appui de son ancien rival Mael Seachlainn II Mór ex roi de Tara bat les Vikings à la bataille de Clontarf, près de Dublin. Mais il n'aura pas le temps de se réjouir car il est tué par un fuyard scandinave après le combat.

Brian âgé de 73 ans est tué sous sa tente par le viking Brotor ou Brodir pendant que l'un de ses fils Muiredach qui commandait les hommes du Munster et son petit-fils Toirdlebhach périssent également dans le combat avec 4 000 irlandais. Les Scandinaves sont finalement écrasés mais les Irlandais, désorientés par la perte de leurs chefs, ne profitent pas de leur victoire pour entrer dans Dublin. Les sept royaumes sont séparés avec comme rois suprêmes dans un premier temps; Mael Seachnaill II Mór rétabli, puis les descendants de Brian (O'Brien) qui devront s'opposer à de nombreux prétendants.

La bataille de Clontarf mobilise 20 000 hommes du côté irlandais et dure plusieurs jours. On dénombre 7 000 victimes du côté scandinave, dont :

Sigurd Hlodvirsson jarl des Orcades ,
Maelmordha roi de Leinster et Domnall mac Fergal roi de Forthuatha.
Dubgall mac Amlaib et Gilla Ciarain mac Glun Iairn, frère et un neveu du roi Sigtryggr Silkiskegg de Dublin
Oittir Dub, Suartgair, Donnchad Ui Erulb, Grisène, Luime et Amlaib mac Lagmann; chefs Vikings.
Les Norvégiens comprennent qu’ils ne pourront pas soumettre l’Irlande et se contentent de remplir leur rôle commercial dans les limites de leurs villes-comptoirs de Dublin, Wexford, Cork et Limerick.

Les Irlandais se dispersent. Au XIe siècle, l’Irlande compte entre cent et deux cents royaumes d’importance très différentes. Les éléments scandinaves tendent peu à peu à s’assimiler à la population celtique. Les Scandinaves enseignent aux Celtes l’art de naviguer et tirent les Irlandais de leur relatif isolement grâce à leurs villes-comptoirs. Les Irlandais leur apportent leur culture littéraire et artistique, et jouent un rôle dans leur conversion.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. avr. 23, 2011 11:05 pm
par saintluc
1617
24 avril
Concini est assassiné
Concini s'attire la haine de Louis XIII qui le fait assassiner par son capitaine des gardes, le marquis de Vitry. Concino Concini, avec sa femme, Leonora Galigaï, exerce une grande influence sur la mère du roi, Marie de Médicis, qui le fait marquis d'Ancre et maréchal, sans avoir jamais combattu. Il finit par s'attirer l'hostilité des Grands. Après son assassinat, sa femme, accusée de sorcellerie, sera exécuté. Marie de Médicis sera exilée à Blois. C'est le début du règne effectif de Louis XIII.
Voir aussi : Assassinat - Louis XIII - Marie de Médicis - Concini - Histoire de la Renaissance



1800
24 avril
La fondation de la Bibliothèque du Congrès
La bibliothèque la plus importante au monde pour la richesse de son fonds est créée à Washington. Aujourd'hui, ses collections comprennent environ 22 millions de livres, 4 millions de plans et cartes et quelque 9 millions de photos. Le fonds s'accroît d'environ 400 000 pièces par an.
Voir aussi : Fondation - Congrès - Bibliothèque - Histoire de l'Architecture



1884
24 avril
Naissance de l'empire colonial allemand
Le chancelier allemand Otto von Bismarck proclame la souveraineté de l'Empire allemand sur le Lüderitz-land ou Sud-Ouest africain (l'actuelle Namibie). C'est le début de L'empire colonial allemand qui comprendra en plus du Sud-Ouest africain : le Tanganyika, le Rwanda-Burundi, le Cameroun, le Togo, et une partie de la Nouvelle-Guinée. Il sera partagé entre les vainqueurs de la Première Guerre mondiale en 1919.
Voir aussi : Colonie - Bismarck - Histoire de la Colonisation



1915
24 avril
Le début du génocide arménien
600 notables arméniens d'Istanbul sont assassinés sur ordre du gouvernement de l'Empire ottoman. C'est le début du 1er génocide du XXème siècle. Il fera 1,5 millions de victimes. Lors de la Première Guerre mondiale, le territoire arménien est déchiré entre les Russes (alliés de la France et de la Grande-Bretagne) et les Turques (alliés de l'Allemagne et de l'Autriche). L'Arménie n'obtiendra son indépendance qu'en 1991 et la France ne reconnaîtra officiellement le génocide arménien qu'en 2000.
Voir aussi : Génocide - Histoire de la Première Guerre mondiale



1920
24 avril
Apparition du drapeau et du serment olympique
Après l’annulation des Jeux de 1916 pour cause de Première Guerre mondiale, Anvers est choisie pour accueillir ceux de 1920 en hommage aux souffrances endurées par le pays. Et pour la première fois, le drapeau aux cinq anneaux dessiné par Coubertin flotte sur le stade tandis que Victor Boin est le premier athlète à prononcer le serment olympique. Le serment, engageant l’esprit sportif et sa gloire, subira par la suite quelques évolutions. En 1972, il sera complété par un serment des arbitres.
Voir aussi : Guerre - Drapeau - Serment - Histoire des Jeux Olympiques



1950
24 avril
Création de la Jordanie
La Jordanie naît de la division de la Palestine qui était sous mandat britannique. La Transjordanie annexe la Cisjordanie et prend le nom de Royaume de Jordanie. A la suite de la création de l'Etat d'Israël en 1948, une active politique d'assimilation est menée, visant à intégrer les Palestiniens, qui obtiennent automatiquement la nationalité jordanienne.
Voir aussi : Création - Histoire d'Israël - Histoire de la Palestine - Histoire de l'Etat



1951
24 avril
La France légalise la corrida
Une loi autorise la corrida dans les régions où "une tradition locale ininterrompue peut être invoquée". La tauromachie a été introduite en France le 21 août 1853, quand Bayonne a organisé la première course de taureaux, dite "à l'espagnole", pour satisfaire la passion d'Eugénie de Montijo, l'épouse andalouse de Napoléon III. Aujourd'hui, 29 communes du Sud de la France répondent aux critères de la loi de 1953.
Voir aussi : Tauromachie - Torero - Histoire des Sports



1955
24 avril
Clôture de la conférence de Bandung
Ouverte le 18 avril, la conférence de Bandung, qui réunit 29 pays, pour la plupart issus du tiers-monde, s’achève. Même si aucune organisation commune n’est mise en place pour contrebalancer les deux blocs de la guerre froide, la conférence aboutit à l’élaboration de dix principes, parmi lesquels figurent le respect des droits de l’homme, l’égalité entre tous les peuples, le respect de la Charte des Nations unies en matière de défense et le règlement des conflits de façon pacifique. Tout colonialisme et impérialisme sont condamnés. La conférence de Bandung marque le début de l’existence politique des pays du tiers-monde et mènera à la formation du mouvement des non-alignés.
Voir aussi : Tiers-monde - Dossier histoire de la conférence de Bandung - Histoire des Non-alignés - Histoire de la Diplomatie



1980
24 avril
Echec cuisant de l'opération Eagle Claw
Les Américains lancent l’opération Eagle Claw, qui doit permettre la libération et l’évacuation des otages de Téhéran. Un commando doit prendre appui secrètement dans le désert pour se rendre, à l’aide d’avions, d’hélicoptères et de camions, à l’ambassade le lendemain et ramener immédiatement les otages hors du territoire iranien. Mais l’organisation est défaillante et l’opération se transforme en fiasco avant même que la deuxième phase ne soit engagée. Sur huit hélicoptères, trois tombent en panne dès la première nuit suite à une tempête de sable. L’opération doit être annulée, mais au moment de repartir, l’expérience du pilotage en plein désert fait défaut aux pilotes et un des appareils heurte un avion entraînant la mort de huit soldats. Finalement, les otages seront libérés en 1981 par la voie diplomatique.
Voir aussi : Crise iranienne des otages - Histoire du Terrorisme



1981
24 avril
IBM sort son PC
Le constructeur américain IBM (international business machines) lance son ordinateur individuel PC (personal computer). C'est un ordinateur doté de 16 à 64 Ko de mémoire vive et fonctionnant avec un processeur 8088 Intel et le système PC/Dos Microsoft.
Voir aussi : Histoire du PC - Histoire de l'Informatique



1990
24 avril
Hubble est lancé dans l’univers
Le télescope nommé "Hubble" en mémoire de l’astronome Edwin Hubble est lancé par la navette Discovery pour une formidable exploration de l’univers. Malheureusement, les premiers clichés reçus déçoivent les scientifiques. Le télescope orbital présente en effet un défaut de fabrication au niveau de son miroir principal, rendant la qualité des images très médiocre. Il faudra attendre 1993 pour qu’une équipe d’astronomes de la navette Endeavour parviennent à rectifier cette erreur et améliorer le système. Plusieurs missions d’entretien suivront afin d’augmenter la performance de ce formidable observatoire orbital. Grâce à celles-ci, des découvertes importantes permettront de mieux connaître le fonctionnement de l’univers.
Voir aussi : Histoire de la NASA - Hubble - Téléscope - Histoire de l'Astronomie


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. avr. 23, 2011 11:13 pm
par saintluc
L'Opération Eagle Claw (« serre d'aigle », aussi appelée Opération Evening Light et Opération Rice Bowl) est une opération militaire américaine menée les 24 et 25 avril 1980 et destinée à secourir les 53 otages retenus prisonniers dans l'ambassade américaine à Téhéran.

Une planification trop complexe, des problèmes techniques ainsi que des tempêtes de sable imprévues conduisirent à la déroute et l'annulation de l'opération. Huit militaires américains trouvèrent la mort et, pendant l'évacuation, des documents compromettant des agents de la CIA furent laissés dans des appareils abandonnés sur place.

Échec cuisant, cette opération influença très négativement la campagne de réélection de Jimmy Carter. Sur le plan militaire, elle conduisit à une réorganisation des forces spéciales américaines.

Les otages furent finalement relâchés après 444 jours de captivité, le 20 janvier 1981, l'Inauguration Day aux États-Unis, le jour où Jimmy Carter cèda la présidence à Ronald Reagan.
Le 4 novembre 1979, alors que l'Iran est dirigé par l'ayatollah Khomeiny depuis près d'un an, des étudiants prennent en otage le personnel de l'ambassade américaine à Téhéran. Les négociations diplomatiques échouent. Sur décision du président Jimmy Carter, une opération militaire est envisagée pour libérer les otages.

Le 12 novembre, la Joint Task Force 179 (force opérationnelle interarmes) est créée avec à sa tête le Major General (général de division) James « Hammer Jim » Vaught. L'opération s'avère complexe. Le lieu de détention ne permet pas une mise en place directe par avion, et les distances à parcourir sont hors portée de tout hélicoptère. Il faut donc transporter le personnel par une combinaison d'avions et d'hélicoptères et utiliser, en territoire iranien, des bases intermédiaires. Les lieux de départ retenus se situent au sud-est de l'Iran : l'île Masirah, au large d'Oman, et le porte-avions USS Nimitz dans le Golfe Persique.

Le 16 avril 1980, le général Vaught expose son plan final au président Carter. Le lendemain, le feu vert est donné pour une exécution dès le 24 avril.
L'opération prévue doit se dérouler en deux nuits et en utilisant successivement trois bases.

La force d'assaut comprend 120 hommes : le 1st SFOD-Delta (la « Delta Force », qui compte 93 hommes), 13 hommes d'un SFOD-A des Special Forces, et 14 spécialistes divers. Elle est commandée par le colonel Charles Beckwith, créateur et commandant de l'unité anti-terroriste dite Delta Force. Une section de protection (12 hommes) doit accompagner la force jusqu'à la première base.
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Localisation des sites prévus pour l'opération
Six avions Lockheed C-130 Hercules sont nécessaires. Trois MC-130 transportant les troupes d'assaut doivent se poser sur un site préalablement balisé, appelé Desert One en plein désert iranien, à 300 km au sud-est de Téhéran. Ensuite, trois EC-130 doivent amener le kérosène pour réapprovisionner les huit hélicoptères de transport RH-53.

Les avions partiront de l'île de Mazirah, et les hélicoptères du porte-avions Nimitz. Tous doivent voler à très basse altitude pour échapper à la détection radar. Après avoir assuré leur mission à Desert One, les C-130 regagneront leur base en ramenant la section de protection.

Les hélicoptères, après avoir été ravitaillés en kérosène, doivent embarquer la force d'assaut et la transporter jusqu'à Desert Two, un site situé à 60 km de Téhéran. Là, les troupes seront débarquées à l'abri des regards et les hélicoptères seront camouflés sur un site approprié en attendant la nuit suivante.

À Desert Two, des camions, achetés préalablement par des agents sur place, viennent chercher les troupes et les amènent dans un hangar situé à 15 km de Téhéran où elles sont cachées durant la journée.
La force d'assaut, amenée par camions, doit délivrer les otages. La Delta Force libère la majeure partie des otages, retenus dans l'ambassade, et le SFOD-A doit délivrer l'ambassadeur américain et deux de ses assistants détenus séparément.

Ensuite, les hélicoptères seront appelés et se poseront dans un stade en face de l'ambassade, afin d'embarquer otages libérés et forces d'assaut, pour les transporter jusqu'à l'aérodrome de Manzariyeh, situé à 50 km au sud-ouest de Téhéran. Les hélicoptères pourraient être amenés à faire deux voyages.

L'aérodrome de Manzariyeh qui, selon une reconnaissance, est désaffecté mais toujours en état, aura préalablement été capturé et sécurisé par 75 Rangers qui feront un atterrissage d'assaut en MC-130. Ils sont suivis par deux avions de transport lourd C-141 Starlifter, chargés d'évacuer otages et force d'assaut. Les C-141 sont spécialement équipés pour transporter des blessés. Les hélicoptères seront détruits sur place et les Rangers quittent Manzariyeh en dernier à bord d'un MC-130.

Trois AC-130 (canonnières volantes) sont prévus pour fournir un appui aérien aux unités au sol : deux pour l'ambassade à Téhéran et un à Manzariyeh.
Pendant l'élaboration du plan, des renseignements sont récoltés grâce à des otages libérés, des agents en place en Iran ainsi que par des photos prises par satellite. Une équipe de militaires américains est même infiltrée en Iran. Dirigée par le sergent Dick Meadows, elle comportait un sergent de l'USAF qui parle le farsi, et deux sergents des Special Forces qui parlent couramment allemand et se font passer pour des touristes venant de la RFA.

Le 30 mars 1980, un petit avion de la CIA amène discrètement sur Desert One le major John Carney qui, muni d'une Moto-cross, reconnaît la zone et marque une piste d'atterrissage en y posant des balises infrarouges.

Le 24 avril 1980, les C-130 se posent sur Desert One dans l'ordre prévu. Des équipes de protection sont immédiatement installées sur les accès.
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Desert One, lieu de l'accident mortel ayant eu lieu lors de l'opération Eagle Claw.
Un bus qui arrive sur le site Desert One doit être neutralisé et ses 44 passagers maintenus sur place.
Les huit hélicoptères ont décollé du Nimitz et ont entrepris leur voyage de six heures à très basse altitude. Suite à un problème de pale, l'hélicoptère n° 6 doit se poser en plein désert et ne peut repartir. Il est abandonné et son équipage est recueilli par l'hélicoptère n° 8. Le système de navigation de l'hélicoptère n° 5 tombe en panne et son pilote décide de faire demi-tour. Il ne reste plus que six hélicoptères soit le strict minimum prévu pour accomplir la mission.
De violentes tempêtes de sable ralentissent le vol des hélicoptères qui atterrissent à Desert One avec une heure et demi de retard. Le ravitaillement en carburant est effectué immédiatement et le personnel embarqué. À ce moment, le commandant des hélicoptères signale que l'hélicoptère n° 2 est en panne de système hydraulique. Avec cinq hélicoptères, la mission devient impossible et le colonel Beckwith qui peste contre les pilotes demande l'annulation de l'opération. La force d'assaut rembarque dans les C-130 et les pilotes dans leurs hélicoptères pour un voyage de retour.
Les rotors des hélicoptères provoquent un épais nuage de sable. En décollant, le premier hélicoptère heurte un C-130 qui s'enflamme immédiatement. Les hommes, dont certains sont brûlés quittent rapidement l'avion. Ce crash coûte toutefois la vie à huit hommes : cinq dans le C-130 et les trois hommes de l'équipage de l'hélicoptère. Trois autres hélicoptères sont endommagés suite à l'explosion de munitions dans le C-130 en feu. Il ne reste plus qu'à partir à bord des autres avions et à abandonner sur place les morts, les hélicoptères et le C-130 en flammes. Dans l'affolement, des documents compromettant seront même laissés sur place. Les quatre militaires infiltrés pourront quitter rapidement l'Iran sans problèmes.
Une commission appelée Special Operations Review Group, plus connue sous le nom de « Commission Holloway » du nom de son président l'amiral James L. Holloway III, fut chargée d'établir un rapport. Elle avait pour but de faire une critique professionnelle de l'opération, et releva vingt-trois points où des améliorations auraient pu être apportées, dont onze particulièrement importantes, parmi lesquelles celles-ci :

le silence radio absolu était une mesure excessive ; on aurait pu informer par radio l'hélicoptère n° 5 qu'il pouvait continuer la mission ;
le nombre d'hélicoptères était insuffisant, il aurait fallu un total de dix à douze véhicules ;
divers manquements sur le commandement et le contrôle de l'opération sont pointés, des améliorations sont proposées.
La commission conclut cependant que le concept d'une opération spéciale tenue secrète jusqu'à son exécution était valide, faisable et cohérente avec les objectifs recherchés ; qu'aucun autre pays n'aurait pu la mener ; qu'elle était à haut risque et « que l'Amérique avait eu le courage d'essayer. »

Les défauts constatés pendant l'opération Eagle Claw conduisirent à diverses réorganisations dans les forces spéciales américaines. La plupart eurent lieu en vue de mener une nouvelle tentative de sauver les otages, appelée opération Snowbird (et opération Honey Badger pour son volet aérien). Pour ce faire, diverses unités seront créées notamment la Task Force 160, une unité spéciale d'hélicoptères formée aux opérations spéciales, en particulier nocturnes.

L'opération Snowbird ne put être menée avant la libération des otages par les Iraniens, mais la plupart des unités et matériels créés pour l'opération furent conservées. Ainsi, la Task Force 160 devint le 160th Special Operations Aviation Regiment (Airborne).

De son côté, l'US Navy créa sa propre unité antiterroriste, le SEAL Team Six, et l'US Air Force lança un programme destiné à moderniser ses HH-53 Super Jolly Green Giant en MH-53J Pave Low III, par l'ajout de systèmes de navigation, de vision nocturne et de réservoirs supplémentaires.

En revanche, c'est surtout le manque d'interopérabilité constaté entre les forces spéciales et les forces conventionnelles lors de l'Invasion de la Grenade qui conduira à la création du US Special Operations Command et des commandements des forces spéciales de chaque armée, à partir de 1986.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. avr. 24, 2011 10:34 pm
par saintluc
1792
25 avril
Le chant de Rouget de Lisle
Dans le salon du baron de Dietrich, maire de la ville de Strasbourg, le jeune officier Joseph Rouget de Lisle présente son chant patriotique. D'abord baptisé "Chant de guerre pour l'Armée du Rhin", il est repris par les fédérés marseillais à leur entrée dans Paris en juillet 1792 et renommé "Marseillaise" par les Parisiens. Il sera décrété chant national en 1795 par la Convention et deviendra hymne national en 1879 lors de la IIIème République.
Voir aussi : Histoire de la Marseillaise - Rouget de Lisle - Histoire de la Révolution



1792
25 avril
Première utilisation de la guillotine
La guillotine est inaugurée lors de l'exécution à Paris de Nicolas-Jacques Pelletier, un voleur de grand chemin. En 1789, le docteur Joseph Guillotin présente sa machine à décapiter à l'Assemblée constituante. En 1791, un décret fixe que "tout condamné à mort aura la tête tranchée". Pendant la Terreur, de septembre 1793 à juillet 1794, près de 50 guillotines seront installées en France et quelques 20 000 personnes seront exécutées. La guillotine fonctionnera pour la dernière fois en 1977 et la peine de mort sera abolie en 1981.
Voir aussi : Exécution - Histoire de la Guillotine - Guillotin - Histoire de la Révolution



1915
25 avril
Débarquement de Gallipoli
Les troupes alliées franco-britanniques débarquent sur la presqu'île de Gallipoli (Turquie). L'opération est une idée du lord de l'Amirauté Winston Churchill. Elle vise à conquérir Istanbul et à prendre à revers l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. Mais cette campagne des Dardanelles aboutira à un dramatique fiasco.
Voir aussi : Churchill - Débarquement - Histoire de la Première Guerre mondiale



1953
25 avril
La découverte de l'ADN
Un article de la revue scientifique Nature décrit pour la 1ère fois la structure en double hélice de l'acide désoxyribonucléique (ADN), support du patrimoine génétique humain. L'article écrit par le biologiste américain de 24 ans, Jim Watson, et le physicien britannique de 36 ans, Francis Crick, explique comment l'ADN contenue dans les cellules de tous les êtres vivants permet la duplication de celles-ci. Ils recevront le prix Nobel de physiologie et de médecine en 1962.
Voir aussi : Découverte - ADN - Histoire de la Médecine



1973
25 avril
Inauguration du périphérique de Paris
Le boulevard périphérique parisien est inauguré par le Premier ministre Pierre Messmer. 17 ans après le début des travaux et 13 ans après l'ouverture du 1er tronçon, les automobilistes peuvent désormais faire le tour de Paris en 35,5 kilomètres. Aux usagers et aux urbanistes qui critiquent le projet, le président George Pompidou fera simplement remarquer : "les Français aiment la bagnole".
Voir aussi : Histoire de Paris - Histoire des Grands travaux



1974
25 avril
La "révolution des œillets"
Un Coup d'Etat militaire renverse pacifiquement le gouvernement de Marcelo Caetano, héritier de la dictature de Salazar. La foule manifeste à Lisbonne son soutien aux militaires dirigés par le général António Spínola qui promet de rester en place jusqu'aux prochaines élections. Les jours suivants, les prisonniers politiques seront libérés, la censure de la presse sera levée et le secrétaire général du parti socialiste, Mario Soares, rentrera d'exil.
Voir aussi : Coup d'Etat - Salazar - Histoire des Coups d'Etat



1982
25 avril
Israël restitue le Sinaï à l'Egypte
3 ans après le traité de paix israélo-égyptien et 15 ans après son occupation par Israël lors de la guerre de Six Jours, la péninsule montagneuse du Sinaï revient aux Egyptiens. Les soldats ont dû évacuer par la force les colons juifs de la région. Parallèlement, les implantations de colonies dans les autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967 s'intensifient.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Histoire de la Guerre des Six jours - Histoire du Conflit Israélo-Palestinien



1991
25 avril
Anne-Marie Casteret révèle l'affaire du sang contaminé
Au cours d’une enquête qui lui a déjà permis de publier plusieurs articles dans le mois, Anne-Marie Casteret livre dans "l’Evénement du Jeudi" une pièce qui révèle le scandale du sang contaminé. L’affaire concerne une négligence dans les mesures destinées à supprimer la présence du virus du sida dans le sang transfusé. En effet, alors que l’on savait dès 1984 qu’il fallait chauffer le sang, cette procédure n’a pas été appliquée complètement faute de moyens avant 1986. Près de 2000 personnes hémophiles auraient ainsi été contaminées. Un procès contre des responsables de l’administration et des membres du gouvernement se tiendra en mars 1999.
Voir aussi : Scandale - Sida - Histoire des Scandales politiques


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. avr. 24, 2011 10:45 pm
par saintluc
La bataille des Dardanelles, aussi appelée la bataille de Gallipoli, eut lieu durant la Première Guerre mondiale.

Le but de cette bataille était de contrôler la mer de Marmara. L'idée d'éliminer l'Empire ottoman de la guerre par une action navale fut présentée au conseil de guerre par le premier lord de l'Amirauté, Winston Churchill, vers la fin de novembre 1914. Selon le plan initial, une force navale devait attaquer le détroit afin d'ouvrir la route vers Istanbul (qu'on appelait encore Constantinople à l'époque ).. Malgré les réserves présentées de plusieurs côtés, ce plan fut dûment approuvé en janvier 1915.
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L'expédition alliée, conçue comme une attaque contre Istanbul, démarra laborieusement. La première étape fut une série de bombardements navals alliés à partir du 19 février. Le but de l'opération était de forcer le détroit, mais les eaux sont minées et les rivages sont fortifiés. S'ensuivit un déminage des 60 kilomètres du détroit. Si elle avait été efficace, la campagne aurait pu réussir. Mais le danger des mines ne fut pas éliminé.

La seconde phase des opérations commença le 18 mars. Les navires alliés bombardèrent à nouveau les positions ottomanes, mais trois cuirassés furent coulés — l‘Irresistible de la Royal Navy et le Bouvet de la Marine nationale par des mines, l'Ocean de la Royal Navy par un obus de 276 kg tiré d'une position turque — et trois autres furent sérieusement endommagés (dont le Gaulois). Six cuirassés hors de combat donc, ce qui obligea à suspendre la tentative de forcer le détroit.

Plusieurs autres navires, alliés et ottomans, furent coulés durant cette campagne par des sous-marins. Le sous-marin australien HMAS AE2 fut lui aussi coulé.
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HMS Majestic pendant la bataille des Dardanelles
Une expédition terrestre fut alors organisée contre Gallipoli. 75 000 soldats alliés débarquèrent le 24 avril, mais l'effet de surprise était raté et les défenses ottomanes avaient été renforcées. Les gains initiaux des alliés furent perdus et les forces britanniques, françaises, australiennes et néo-zélandaises se trouvèrent bloquées sur le cap Helles, entre la mer et les collines tenues par les Ottomans. Les défenses ottomanes, sous le commandement du général Liman von Sanders, étaient habilement manœuvrées, à la grande surprise des alliés. Parmi les hommes qui se distinguèrent dans le camp ottoman se trouvait un jeune colonel, Mustafa Kemal, qui devait plus tard instaurer la République et moderniser le pays, devenant le premier président sous le nom d'Atatürk.

Un débarquement de troupes fraîches plus au nord, le 6 août, fit peu de différence, sinon d'allonger la liste des victimes. Celles-ci augmentèrent de façon inquiétante dans la chaleur de l'été. Les alliés connurent l'enfer des rats, de la dysenterie, de la soif et des insectes. Les survivants furent évacués de décembre 1915 au 9 janvier 1916. L'opération manquée fit environ 250 000 victimes du côté des alliés, contre environ 211 000 côté ottoman.
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Débarquement du matériel et des chevaux
Les stratèges britanniques, par tradition, par situation (insularité, flotte, empire éclaté) sont sensibles à la stratégie dite indirecte, plutôt qu'aux conceptions "clausewitziennes", concentration et bataille décisive sur le front principal. La situation sur le front de l'Ouest vire à une guerre de siège moderne (après l'ultime fiasco des stratégies françaises - voir Général de Grandmaison). Les Britanniques étudient alors une opération sur les Dardanelles. Le premier Lord de l'Amirauté, Winston Churchill appuie un projet audacieux qui donne la part belle à la marine. Malgré d'âpres discussions, il impose une attaque uniquement navale pour forcer les détroits. Les assauts échouent en entraînant des pertes élevées. Winston Churchill, qui s'est beaucoup investi dans ce projet, s'entête et prévoit une opération combinée : attaque navale des détroits et débarquement sur la presqu'île de Gallipoli. L'opération trop ambitieuse et mal préparée échoue.

Les objectifs sont multiples comme toujours en histoire : contrôle des détroits, liens avec la Russie, coup contre l'Empire ottoman, influence/menace sur les États des Balkans encore neutres (Grèce, Bulgarie), soutien aux Serbes (ce qu'il en restait), effet psychologique (enfin une victoire pour la Triple-Entente, reprise du mouvement, menace sur le ventre mou de la Triplice)...
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Canon de 75 mm d'artillerie coloniale en action près de Sedd el Bahr au Cap Helles, campagne de Gallipoli, durant la troisième bataille de Krithia, le 4 juin 1915
L'envoi de troupes françaises et l'ouverture d'un second front en Orient ne sont pas des initiatives de la France mais bien du jeune premier lord de la flotte britannique, Winston Churchill.
Tout commence aux Dardanelles. L'attaque navale et le débarquement sont d'inspiration et d'exécution britanniques, les Français n'y étant conviés qu'en raison du manque d'effectifs britanniques. Ils ne participent pas aux querelles sur les différentes conceptions stratégiques de l'opération qui opposent les Britanniques, ils ne semblent même pas s'y intéresser, sauf Briand et Franchet d'Espérey. Les Français acceptent même l'esquisse d'un commandement unique britannique.
Le 25 avril 1915, le débarquement de l’ANZAC commence à Gallipoli, sur un promontoire étroit couronné de fortifications, face à des escarpements quasi infranchissables. Les Turcs déclenchent un feu d’enfer, mais les Australiens parviennent, vers 6 heures du matin, à occuper le sommet de la première colline. Le jeune général turc Kemal Pacha (Mustafa Kemal Atatürk) après en avoir reçu l’ordre, lance une contre-attaque victorieuse. 8 141 Australiens devaient mourir vers la fin de la bataille. En Australie, on se rappelle la défaite de Gallipoli comme du baptême du feu pour l'armée australienne et la nouvelle nation qu'est l'Australie (de même pour des Néo-zélandais). Une cérémonie se déroule chaque année à Gallipoli le 25 avril (ANZAC Day).
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Le débarquement aux Dardanelles. Illustration patriotique française
Les tentatives du 3 novembre 1914 et du 19 février 1915 : en riposte à l'attaque navale ottomane contre les ports russes de la mer noire, une flotte franco-britannique bombarde les forts de l'entrée des Dardanelles et occupe l'île grecque (État neutre) de Lemnos, où l'on installe une base. Devant les appels russes, les Britanniques décident de forcer les Dardanelles. Le 19, les deux forts ottomans (Seddul Bahr, Kumkale) placés à l'entrée du détroit sont écrasés et les mines draguées. Mais la flotte se trouve bloquée dans le défilé à la hauteur des forts du goulot de Çanakkale (80 pièces lourdes, six de 355, six obusiers de 150). Les attaques précédentes ont prévenu les Ottomans du danger : sous les ordres de Von Sanders, la défense des détroits se renforce.
L'échec du 18 mars 1915 : devant les premiers succès, Londres envoie en soutien un corps expéditionnaire sur l'île de Lemnos afin d'occuper le canal et de menacer Istanbul, on lui adjoint une division française. Les stratèges ont mal estimé la situation, ils croient les défenses ottomanes à bout alors qu'elles peuvent encore être redoutables, de plus le dragage des mines n'est même pas terminé. Une nouvelle tentative de forcement s'engage mais après la perte de trois cuirassés et des dégâts importants sur les autres bâtiments, la flotte se retire sur l'Égypte (territoire ottoman déjà occupé). Le corps expéditionnaire de Lemmos doit être replié lui aussi afin de le réorganiser en vue, cette fois, d'une opération combinée sur la presqu'île de Gallipoli.

Les débarquements du 25 avril :

Les britanniques et les ANZAC au Cap Tekke, Krithia, Seddulbahr.

Il s'écoule cinq semaines avant que l'opération ne puisse commencer. Les débarquements s'effectuent sur la pointe sud-ouest de la presqu'île de Gallipoli. La flotte soutient avec ses pièces lourdes les hommes qui débarquent, malheureusement les pièces à tirs tendus se révèlent peu efficaces contre les tranchées. Les soldats sont arrêtés à quelques centaines de mètres du rivage, les premières lignes ottomanes, pourtant tenues par 67 Ottomans seulement, ne tombent que le lendemain au soir.

Les Français à Kumkale.

Ces soldats effectuent une diversion sur la côte asiatique qui se déroule mieux que les opérations de Gallipoli. Le village de Kumkale se rend après de féroces combats; les Ottomans lancent de multiples contre-attaques, au prix d'efforts surhumains, le village reste aux mains des envahisseurs. Mais le général britannique Hamilton les rappelle à Gallipoli devant les pertes extrêmement sévères que subissent les britanniques.

Un front sans profondeur (mai 1915) : ce n'est que le 1er mai que les alliés réussissent à installer véritablement leur tête de pont. Elle reste très fragile de par son absence de profondeur. L'évacuation des blessés, le débarquement de nouvelles troupes ou de matériel se fait sous le feu ottoman. Il n'existe pas de secteur calme et chacun, du soldat de première ligne au général de division, court un perpétuel danger (général Gouraud blessé le 30 juin). La situation perturbe le ravitaillement qui ne peut bientôt plus s'effectuer que de nuit.

Les attaques de l'Entente sur Kerevesdere et sur l'Hacibaba : le 6 mai, Hamilton décide une attaque frontale par les Français et un débordement des britanniques, cette opération se solde par un échec sanglant. À la mi-mai, on lance de nouvelles actions sur le Kerevesdere qui entraînent des pertes sévères pour la conquête de quelques mètres. Les attaques de sous-marins et la perte de plusieurs bâtiments obligent la flotte à se replier après le 27 août, privant les troupes débarquées de la protection de son artillerie lourde.

La manœuvre de débordement de Suvla-Bay (6 août 1915) : afin de faciliter le débarquement à Suvla et d'encercler les Ottomans, on décide deux manœuvres de diversion pour fixer les éléments mobiles turcs. L'opération commence par une nouvelle attaque de 5 divisions sur le Cap Hellès et des ANZACS sur Sarı-Bari. L'attaque frontale échoue, les ANZACS, malgré un engagement total, ne parviennent à s'emparer de leur objectif. Alors que le débarquement s'effectue sans opposition (seulement des gendarmes ottomans) les 25 000 britanniques inexpérimentés restent immobiles sur les plages. L'incompétence des chefs britanniques à Sulva laisse aux Ottomans le temps de réagir et de les stopper. Quand Hamilton arrive sur place et qu'il tente de reprendre l'initiative, la situation est bloquée et les Ottomans retranchés.

L'aveu de l'échec : après le départ forcé de Churchill, c'est au tour d'Hamilton de supporter la défaite, son remplaçant Monro, devant la situation bloquée et l'arrivée de l'hiver ordonne la retraite. Kitchener confirme cet ordre après une inspection sur place. Le rapport entre les effectifs combattants tourne largement à l'avantage des Ottomans, le terrain supporte les mêmes tranchées qu'en France et les défenseurs possèdent l'avantage en artillerie lourde; la retraite devient obligatoire d'autant que la situation dans les Balkans s'aggrave. Deux divisions, celle de Bailloud et une britannique, s'embarquent pour Salonique au secours de la Serbie en violant la neutralité grecque.

L'évacuation, seule réussite de la campagne : du 8 octobre au 9 janvier, 100 000 hommes, 200 canons, 5 000 animaux sont évacués exclusivement de nuit sans que les Ottomans ne puissent s'y opposer. Le repli commence par l'évacuation de Suvla et des positions isolées. L'évacuation de la position principale sur la pointe sud de la presqu'île semble plus complexe mais l'armée ottomane ne réagit pas et l'évacuation se termine bien pour les Alliés.
Au final , l'expédition aura coûté la mise hors combat de 50 000 sénégalais et français et 200 000 britanniques et ANZACS (Australiens et Néo-Zélandais). Les Ottomans se sont battus héroïquement, tandis que les Alliés devaient envahir une région moins bien défendue, pour cause de neutralité du royaume de Grèce.
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Débarquement de troupes françaises sur l'île de Lemnos
Les restes des armées alliées furent débarqués plus tard à Salonique avec l'accord du premier ministre Elefthérios Venizélos, mais en violation de la neutralité grecque prônée par le roi Constantin Ier et constituèrent l'Expédition de Salonique ou Front d'Orient. Elles échouèrent à empêcher la Bulgarie de rejoindre la Triplice. Après de multiples déboires politiques, militaires, diplomatiques, elles connurent un épilogue glorieux en 1918. Un assaut génial monté par Franchet d'Espérey emporta la Bulgarie, l'Empire Ottoman, l'Autriche et força l'Allemagne à capituler le 11 novembre.

Il est évident que ce n'est pas l'armée d'Orient qui a vaincu à elle toute seule la Triplice. Mais c'est elle qui imposa un armistice aussi rapide. Elle était aux portes de l'Autriche-Hongrie , beaucoup plus près que les troupes alliées du front ouest et n'avait devant elle aucune troupe germanique organisée.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. avr. 25, 2011 11:33 pm
par saintluc
1248
26 avril
Consécration de la Sainte-Chapelle
Après 6 ans de travaux, la Sainte-Chapelle, dans l'île de la Cité de Paris, est consacrée. C'est le roi Louis IX (futur Saint-Louis) qui a ordonné sa construction, afin d'abriter la couronne d'épines et d'autres reliques de la Passion du Christ, rachetées à l'empereur de Byzance, Baudouin II. Dévastée pendant la Révolution, transformée en dépôt des archives judiciaires en 1802, elle sera restaurée à partir de 1837. Elle se trouve aujourd'hui enfermée dans l'enceinte du Palais de Justice.
Voir aussi : Histoire de Paris - Louis IX - Consécration - Saint Louis de France - Histoire de la Chrétienté



1336
26 avril
L’ascension de Pétrarque
Le célèbre poète italien Pétrarque affirme avoir gravi le mont Ventoux, situé dans le Vaucluse (Provence) et culminant à 1909 mètres. Accompagné par son frère Gherardo, il part du petit village de Malaucène, guidé par sa curiosité. Il décrira son ascension avec passion dans une lettre destinée à son ami le père Dionigi da Borgo.
Voir aussi : Ascension - Alpes - Histoire de l'Alpinisme



1478
26 avril
La conjuration des Pazzi
Une échauffourée dans la cathédrale de Florence, pendant la messe, se solde par la mort de Julien de Médicis. Les frères Médicis, Julien 25 ans et Laurent 29 ans, dirigent la République de Florence. La famille rivale des Pazzi, mécontente d'avoir été privée de certaines fonctions rémunératrices, organise la conspiration avec le soutien du pape Sixte IV. Laurent de Médicis qui en réchappe gagnera le soutien du peuple et fera pendre les conspirateurs aux fenêtres de son palais.
Voir aussi : Assassinat - Cathédrale - Histoire de Florence - Histoire de la Renaissance



1861
26 avril
Mohammed es-Sadok Bey établit une Constitution
La première constitution du monde arabe est promulguée par Mohammed es-Sadok. La Tunisie connut de grands changements durant les années précédentes, marqués notamment par l’abolition de l’esclavage. Cette Constitution suit plus ou moins le modèle occidental dans le but d’améliorer les relations internationales du pays. Toutefois, la Tunisie est fortement endettée et rapidement soumise à une commission financière internationale.
Voir aussi : Constitution - Bey - Histoire de la Diplomatie



1905
26 avril
Naissance de la SFIO
Après des premiers mouvements d’unification de la gauche française en 1901, le Parti socialiste français et le Parti socialiste de France s’unissent pour former la Section Française de l’Internationale ouvrière. Ce regroupement, opéré lors du congrès du Globe, permet aux marxistes représentés par Jules Guesde et aux réformistes tel que Jean Jaurès de faire front commun. Divisé après le Congrès de Tours qui voit la naissance du PCF, la SFIO sera notamment marquée par les personnalités de Jaurès et de Léon Blum. Elle deviendra le Parti Socialiste en 1969.
Voir aussi : Histoire du Parti Socialiste - Histoire du SFIO - Léon Blum - Jaurès - Histoire de Tours - Histoire des Partis



1933
26 avril
La création de la Gestapo
Hermann Goering, ministre de l'Intérieur de Prusse, crée la Gestapo, contraction de l'allemand "Geheime Staatspolizei" ("police secrète d'État"). Sa principale mission est d’éliminer toute opposition au régime national-socialiste. Aucun tribunal n'est habilité a contrôler ses activités. Elle procèdera à des exécutions sommaires, se livrera aux pires exactions et fera interner nombre de suspects en camp de concentration.
Voir aussi : Histoire de la Gestapo - Histoire de la Politique



1937
26 avril
Bombardement de Guernica
Un après-midi de marché, la petite ville de Guernica (Pays basque espagnole) est bombardée pendant 3 heures par l'aviation allemande, faisant plus de 1 600 victimes, selon le gouvernement. Hitler, allié du général Franco dans la guerre civile d'Espagne, veut terroriser la population civile. La même année, Pablo Picasso peindra sur le thème de Guernica l'œuvre la plus dramatique de sa carrière.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Bombardement - Picasso - Guernica - Histoire des Guerres



1945
26 avril
Pétain se constitue prisonnier
Le maréchal Philippe Pétain quitte l'Allemagne, passe en Suisse et se rend aux troupes alliées. En 1940, il avait signé l'armistice avec l'Allemagne, installé son gouvernement à Vichy et commencé une politique de collaboration. En 1945, il sera condamné à mort par la Haute Cour, mais le général de Gaulle commuera sa peine en détention perpétuelle. Il mourra à l'île d'Yeu en 1951.
Voir aussi : Pétain - Arrestation - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1986
26 avril
L'accident de Tchernobyl
Une explosion détruit l'un des 4 réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) en service depuis 1977. 135 000 personnes habitant dans la zone des 30 kilomètres autour de Tchernobyl sont évacuées. 15 000 personnes mourront dans les mois qui suivront et les retombées radioactives affecteront la majeure partie de l'Europe. Ce n'est qu'en 2000 que le président ukrainien Leonid Koutchma mettra fin aux activités de la centrale.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire du nucléaire - Accident - Centrale nucléaire - Histoire de Tchernobyl - Histoire de l'Environnement



1999
26 avril
L’Affaire des Paillotes
Cinq gendarmes sont mis en examen et incarcérés en Corse tandis que le préfet Bernard Bonnet est placé en garde à vue. Suite à une enquête, trois gendarmes ont reconnu avoir mis le feu à une paillote implantée illégalement près d’Ajaccio. Des objets appartenant aux gendarmes avaient été retrouvés sur la plage auprès de la paillote "Chez Francis", victime d’un incendie le 19 avril. Trois gendarmes ont avoué avoir reçu l’ordre du colonel Mazères tandis que le capitaine Ambrosse est trahi par une brûlure à la main. Le préfet sera écroué le 5 mai et plaidera la thèse d’un complot fomenté par le gouvernement pour faciliter les futures négociations. Avec son directeur de cabinet et le colonel Mazères, il sera condamné à une peine de prison ferme.
Voir aussi : Dossier histoire de la Corse - Histoire des Faits divers
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. avr. 25, 2011 11:43 pm
par saintluc
Le bombardement de Guernica, le lundi 26 avril 1937, fut un événement majeur de la guerre d'Espagne, qui contribua à internationaliser la médiatisation du conflit, par l'intermédiaire notamment du célèbre tableau de Pablo Picasso représentant la scène.
La ville de Guernica avait une valeur symbolique, l'autonomie juridique et fiscale était représentée par l'arbre de Guernica où les rois de Castille allaient prêter serment de respecter les fors basques.

D'après Pío Moa, l'arbre de Guernica que les nationalistes voulaient abattre aurait été protégé par les requetes navarrais.
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Guernica après le bombardement - Fonds des archives fédérales (Allemagne).
En raison de l'apparente faible valeur stratégique militaire que représentait la ville et de l'énorme disproportion entre les capacités de riposte des défenseurs et la violence de l'attaque, ce bombardement a souvent été considéré comme un des premiers raids de l'histoire de l'aviation militaire moderne sur une population civile sans défense, et dénoncé pour cela comme un acte terroriste, bien que la capitale (Madrid) ait été déjà bombardée auparavant à moult reprises.

Cependant, d'après certains historiens, Guernica aurait été un objectif militaire de première importance. Pío Moa, ancien « extrême gauchiste » prenant désormais à son compte les thèses fascistes, affirme faussement que trois bataillons (7 000 hommes) des forces républicaines y stationnaient le jour du bombardement.
Le lundi 26 avril 1937, jour de marché, quatre escadrilles de Junkers Ju 52 de la Légion Condor allemande ainsi que l'escadrille VB 88 de bombardement expérimental (composée de Heinkel He 111 et de Dornier Do 17), escortées par des bombardiers italiens (Savoia-Marchetti SM.79) et des avions de chasse allemands (Messerschmitt Bf 109), procèdent au bombardement de la ville afin de tester leurs nouvelles armes. L'attaque commence à 16 h 30, aux bombes explosives puis à la mitrailleuse et enfin aux bombes incendiaires. Après avoir lâché quelque 50 tonnes de bombes incendiaires, les derniers avions quittent le ciel de Guernica vers 19 h 40. Après le massacre, 20 % de la ville était en flammes, et l'aide des pompiers s'avérant inefficace, le feu se propagea à 70 % des habitations.
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Messerschmitt Bf 109 C-1 du Jagdgruppe 88 de la Légion Condor qui participa le 26 avril 1937 au bombardement de Guernica.
Le nombre officiel de victimes, toujours maintenu depuis par le gouvernement basque, fait état de 1 654 morts et de plus de 800 blessés. Il s'accorde avec le témoignage du journaliste britannique George Steer, correspondant à l'époque du Times, qui avait estimé qu'entre 800 à 3 000 des 7 000 habitants de Guernica périrent.

D'après la BBC, l'historiographie récente parle plutôt de deux cents à deux cent cinquante morts et de plusieurs centaines de blessés. Dans España en llamas. La Guerra Civil desde el aire (2003), Josep Maria Solé y Sabaté et Joan Villarroya estiment le nombre de morts à trois cents. Raúl Arias Ramos, dans son ouvrage La Legión Cóndor En La Guerra Civil (2003) l'estime à deux cent cinquante. Enfin, une étude réalisée en 2008 par deux historiens de l'association Gernikazarra, Vicente del Palacio y José Ángel Etxaniz, donne un bilan de 126 morts.

L'historien controversé Pío Moa affirme que le Times, proche de Churchill, a volontairement exagéré le nombre de victimes et nié toute implication de l'aviation italienne (alors que celle-ci était avérée), afin de contrer les thèses pacifistes du parti britannique de gauche, le Labour Party, et convaincre l'opinion internationale qu'il fallait déclarer la guerre contre l'Allemagne d'Adolf Hitler, en insistant sur la menace que ce pays représentait.

Le journaliste Vicente Talón dans son « Arde Guernica » (San Martín, 1970), est arrivé à la conclusion qu'il n'y aurait pas eu plus de 200 morts, estimation reprise par Ricardo de la Cierva, puis, en 1987, par le général franquiste Jesús Salas Larrazábal, dans son livre intitulé Guernica (éd. Rialp), Pío Moa et même la chaîne de télévision publique allemande ARD en avril 1998[9]. Les chiffres avancés par Vicente Talón ne prennent pas en compte les morts de l'hôpital de Bilbao (592 personnes), mais c'est surtout, d'après Pío Moa, parce qu'il est difficile de distinguer les civils morts dans le bombardement des autres, parmi lesquels se trouvaient de nombreux combattants de la guerre d'Espagne.

Il a été prétendu que les photos des ruines de Guernica auraient pu être des photos de Madrid.

Après consultation des archives des deux camps de l'époque, pour expliquer sa révision du nombre de victimes liées au bombardement de Guernica, Pío Moa en est venu aux conclusions suivantes :

Il n'aurait pas pu y avoir de mitraillage aérien dans le centre-ville en raison de l'étroitesse des rues.
Il n'y aurait eu que trois vagues de bombardement de quelques minutes chacune, échelonnées entre 16 h 30 et 18 h 30.
La ville n'aurait été bombardée que par des Junkers Ju 52, bombardiers légers.
Le marché aurait été annulé à midi sur ordre de la municipalité.
Les pompiers de Bilbao ne seraient intervenus que le lendemain vers 9 h 30, d'où l'extension de l'incendie. Ils auraient fait preuve, ainsi que la troupe républicaine, d'une passivité et d'une incompétence totale, qui expliquerait la destruction de Guernica à 71 %.
Le chiffre des 592 morts à Bilbao serait une légende colportée par Euzko Deya en mai. Les chiffres retrouvés dans les archives seraient de 2 morts sur 30 blessés apportés.
L'essentiel des victimes, comptabilisées au refuge Santa Maria, à l'asile Calzada et au dépôt de la route de Luno, n'atteindrait que le chiffre de 120 morts dont 50 non identifiés, selon les registres mortuaires de la commune.

Les archives russes par le biais de l'historien Sergueï Abrossov, mentionnent 800 morts en date du 1er mai 1937. Il s'agit d'un chiffre certes incomplet qui ne prend pas en compte ni les personnes retrouvées ultérieurement sous les décombres, ni celles décédées plus tard de leurs blessures, mais sans doute objectif.

Il convient de rappeler que les soviétiques étaient les seuls au monde à entretenir à l'époque une force aérienne stratégique composée essentiellement de bombardiers lourds Toupolev TB-1, R-6 et TB-3 dont l'état était bon mais qui devenaient obsolescents. L'ensemble leur coutait fort cher, d'autant plus que leur remplacement par le Tupolev ANT-42 était prévu : la validité de la doctrine de Douhet était donc sans cesse discutée au sein des E.M. Par conséquent, l'intérêt des conseillers militaires soviétiques présents en Espagne, était la récolte de données fiables et à usage interne quant effets dévastateurs de ce bombardement « de masse » grandeur nature, non pas à des fins de polémique.
Ces archives révèlent en outre, des mitraillages des réfugiés de Guernica par les avions de chasse à l'extérieur des limites de la ville. Ce qui traduirait un acharnement, non pas une maladresse pour parachever l'effet de panique.
Le trimoteur Ju-52 était pour l'époque un bombardier lourd, qui avait une grosse capacité d'emport dépassant 1 500 kg de bombes. Le Breguet XIX en service chez les républicains sur le Front Nord, n'en pouvait emporter que 400 kg, au mieux de sa forme.
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Ce bombardement a marqué les esprits non seulement à cause de l'ampleur du massacre mais aussi et surtout à cause de la valeur terroriste qui lui a été attribuée, du fait de l'apparente faible valeur stratégique militaire que représentait la ville et de l'énorme disproportion entre les capacités de riposte des défenseurs et la violence de l'attaque. S'il a longtemps été considéré comme le premier raid de l'histoire de l'aviation militaire moderne sur une population civile sans défense, alors que la Légion Condor avait en fait déjà commencé en février 1937 à bombarder des civils, c'est aussi parce que la valeur symbolique de la ville renforça le sentiment qu'il s'agissait d'un acte terroriste exemplaire de la répression des anti-franquistes.

Le 24 avril, selon l'O.D.B. établi par le conseiller Arjénoukhine, l'aviation républicaine du Front Nord n'alignait plus que 3 Polikarpov I-15, 2 "létov", 4 "breguet", 3 "gourdou" et 1 "koolhoven". Seuls les 3 premiers avions de la liste pouvaient avoir une quelconque valeur militaire, cependant combattant sans interruption depuis novembre 1936, les machines étaient tout aussi épuisées que leurs pilotes russes. D'autant plus que le groupement leur faisant face alignait bien plus de 100 avions modernes. Au 7 mai 1937, le commandement républicain malgré une situation difficile en Espagne centrale (l'aviation républicaine y combattait déjà à 1 contre 3), se décida tout de même à transférer 9 I-15 et 6 R-Zet par Toulouse, vers Santander. Ces machines y seront d'ailleurs immobilisées par le Comité de Non-Intervention puis renvoyées désarmées en Aragon.
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Pablo Picasso a peint l'horreur de cet événement dans le tableau Guernica. Cette commande du gouvernement espagnol pour son pavillon de l'exposition universelle de 1937 à Paris est devenue une des œuvres les plus célèbres de Picasso.
Franco, sous la pression internationale faisant suite aux révélations du Times, affirme que la Luftwaffe n'aurait pu voler le 26 avril pour des raisons climatiques, et que la destruction de Guernica est due aux Basques républicains qui auraient incendié et dynamité la ville dans leur fuite. Ce mensonge du futur Caudillo fut plus tard reconnu unanimement.

En 2004, sur demande expresse d'un député basque, le gouvernement espagnol a même reconnu officiellement la responsabilité du gouvernement de l'époque.
Adolf Galland, pilote de la Légion Condor arrivé en Espagne le 8 mai 1937, a admis en 1953 que la ville avait été bombardée par les avions allemands, mais « par erreur ». Selon Galland, la Légion Condor avait été chargée de détruire le pont Rentería, utilisé par les républicains, mais comme la visibilité était mauvaise et les équipages sans expérience, le pont était resté intact, et c'est la ville proche qui avait été gravement affectée.

Cependant, comme l'a fait remarquer l’historien Southworth, « les bombes incendiaires n'ont pas été chargées par erreur » dans les avions, et l'objectif réel du bombardement était par conséquent, de toute évidence, la population de Guernica, et non le pont.
Une interprétation différente et plus tardive, émanant de Carlos Rojas et surtout de Ricardo de la Cierva, ne nie pas le bombardement, mais en fait porter l'entière responsabilité au régime nazi :

À en croire le journal personnel du général allemand Wolfram von Richthofen, chef de la Légion Condor, le bombardement de Guernica a été décidé par le seul général allemand, et sans l'aval de Franco. Le général Emilio Mola avait d'ailleurs émis des consignes strictes à la Luftwaffe, interdisant les bombardements, a fortiori sur les civils. Certains articles de presse de l'époque publiés à Bilbao et certains témoignages semblent accréditer cette thèse.
Même si cela ne prouve pas que les dirigeants franquistes n'étaient pas impliqués dans l'organisation de ce massacre, l'intérêt que portaient les Nazis à ce type d'action a été mis en exergue par l'historien de l'Espagne Bartolomé Bennassar : il cite dans une synthèse récente sur la Guerre Civile que lors des « conférences » que donna Göring, aux Américains qui l'avaient capturé à la veille de l'effondrement du régime nazi en 1945, le maître de la Luftwaffe affirmait que l'épisode de Guernica constituait pour les nouvelles techniques de bombardement des Heinkel He 111 qui y participèrent, le seul moyen de les tester en condition réelles et d'éprouver leur capacité incendiaire. D'un point de vue stratégique, la Luftwaffe expérimentait donc à Guernica de nouveaux types de bombardement terrorisant les populations, le tapis de bombes et le bombardement en piqué, utilisé pour le Blitz sur Londres.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. avr. 26, 2011 11:46 pm
par saintluc
1521
27 avril
Magellan meurt aux Philippines
Le navigateur portugais Fernand de Magellan est tué d'une flèche empoisonnée sur la petite île de Mactan (Philippines). Il s’y était rendu dans le but d’aider le souverain de l’île de Cebu à asseoir sa domination sur le territoire. Quelques années plus tôt, Charles Quint lui avait confié la direction d'une expédition de 5 navires chargée de parvenir aux îles des Épices (Indonésie) par la route de l'ouest. L'expédition avait quitté l'Espagne en septembre 1519, atteint le Brésil en décembre 1519, découvert le détroit de Magellan en octobre 1520 et était arrivée aux Philippines en mars 1521. Seul un navire de 18 marins rentrera en Espagne en septembre 1522, après avoir accompli le 1er tour du monde de l’Histoire.
Voir aussi : Assassinat - Magellan - Histoire de la Mer



1848
27 avril
L'abolition de l'esclavage
Victor Schoelcher, sous-secrétaire d'Etat à la Marine, publie les décrets d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises. En 1794, les députés de la Convention abolissent une 1ère fois l'esclavage pour calmer la révolte dans les colonies des Antilles. Mais cette mesure n'est jamais entrée en vigueur et en 1802 Bonaparte l'annule. En 1833, la Grande-Bretagne abolit l'esclavage dans ses colonies.
Voir aussi : Dossier histoire de la révolution de février 1848 - Abolition - Histoire de l'Esclavage - Histoire de la Traite des noirs - Histoire du Racisme



1950
27 avril
Naissance du premier Club Méditerranée
Gilbert Trigano et Gérard Blitz fonde le Club Méditerranée en ouvrant le premier site à Palma de Majorque, aux Baléares. Cette association a pour but d’offrir aux touristes différents loisirs au sein d’un village de vacances. L’esprit d’appartenance à un même groupe est vivement développé au sein des clubs. Les termes de « Gentils Membres » et de « Gentils Organisateurs » seront utilisés pour désigner les acteurs du Club. Chaque client devra verser une cotisation et pourra payer ses diverses consommations avec des boules colorées. L’association connaîtra une période de crise dans les années 1990. Au terme d’une succession de rachats, elle finira par mettre en place de nouvelles stratégies.
Voir aussi : Dossier histoire des vacances estivales - Histoire du Tourisme - Histoire de la Méditerranée - Histoire des Loisirs



1978
27 avril
Coup d'Etat à Kaboul
Le président Mohammad Daoud Khan est tué lors d'un Coup d'Etat militaire soutenu par l'URSS, qui porte au pouvoir Nur Mohammad Taraki. L'ingérence soviétique attisera les mouvements de résistance. En 1989, les soviétiques quitteront le pays, mais les moudjahidin (guerriers islamiques), politiquement divisés, ne parviendront pas à conquérir les villes. Les talibans, islamistes extrémistes, imposeront leur loi jusqu'à l'intervention militaire des Etats-Unis après le 11 septembre 2001.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Coup d'Etat - Dossier histoire des Talibans - Histoire de Kaboul - Histoire des Coups d'Etat



1992
27 avril
La troisième République fédérale de Yougoslavie
Après les sécessions de la Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Macédoine et le démantèlement de l'ancienne Yougoslavie (1946-1991), une nouvelle République fédérale de Yougoslavie est créée. Elle est composée de la Serbie et du Monténégro. Mais la politique autoritaire et ultranationaliste du président Slobodan Milosevic provoqueront la guerre civile. Il sera inculpé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.
Voir aussi : Constitution - Guerre de Yougoslavie - Slovénie - Histoire du Monténégro - Histoire de l'Etat



1994
27 avril
Mandela président
Lors des 1ères élections démocratiques d'Afrique du Sud, Nelson Mandela est élu président. En 1964, le leader de l'African National Congress (ANC) avait été condamné à la prison à vie. Il était alors devenu l'un des prisonniers politiques les plus célèbres du monde et de nombreuses campagnes avaient été menées pour sa libération. En 1990, après 27 ans de captivité, il avait été libéré par le président De Klerk, avec lequel il était parvenu à s'accorder sur l'instauration d'un régime démocratique. Après les élections, De Klerk occupera le poste de vice-président jusqu'en 1996.
Voir aussi : Président - Dossier histoire de l' Apartheid - Election - Mandela - De Klerk - Histoire des Elections



2005
27 avril
Premier vol de l'A380
C’est sous les yeux de centaines de personnes et sous les caméras que le premier décollage d’un Airbus A380 a lieu à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. L’avion du constructeur européen est le plus gros avion civil jamais construit. Il dispose d’un double pont intégral et doit pouvoir transporter jusqu’à 840 personnes.
Voir aussi : Histoire de Toulouse - Histoire d'Airbus - A380 - Histoire de l'Aéronautique

http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. avr. 26, 2011 11:55 pm
par saintluc
Le deuxième décret d'abolition de l'esclavage en France a été signé le 27 avril 1848 par le Gouvernement provisoire de la deuxième République. Il a été adopté sous l'impulsion de Victor Schoelcher. L'acte français d'abolition de l'esclavage à l'époque moderne est le résultat d'une longue gestation commencé avec la Controverse de Valladolid en 1550, poursuivie aux Amériques et dans l'Ancien Monde, avec les Sociétés des amis des Noirs particulièrement.
L'abolition de l'esclavage a été proclamée une première fois en France pendant la Révolution, à l'initiative de l'abbé Henri Grégoire le 4 février 1794. Malgré l'opposition des planteurs ou de la bourgeoisie de commerce des ports qui font valoir que la libération des esclaves ruinerait les colonies françaises, les conventionnels mettent en œuvre le principe révolutionnaire selon lequel « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Il s'agit également de gagner l'appui des esclaves haïtiens menés par Toussaint Louverture dans leur révolte contre les colons, devenus pro-britanniques, de Saint-Domingue, l'actuelle Haïti. Par la loi du 20 mai 1802, le Premier Consul Napoléon Bonaparte annule ces dispositions, autorisant à nouveau l'esclavage dans les territoires français d'outre-mer concernés par le traité d'Amiens. Si elle ne vise donc pas la Guadeloupe, la Guyane et Saint-Domingue, elle entraîne progressivement le rétablissement de l'esclavage dans l'ensemble des colonies françaises, à la Guadeloupe en 1802 et en Guyane en 1803. La révolte reprend ainsi à la Guadeloupe et à Haïti qui parvient à arracher son indépendance. Napoléon, à son retour de l’île d’Elbe, supprimera la traite des noirs « sans restriction » ainsi que la vente des Noirs dans toutes les colonies françaises, par la loi du 29 mars 1815. Louis XVIII renouvela l’abolition sans réserve et pour toujours, par un article supplémentaire conclu avec l’Angleterre le 20 mars 1815, et par l’ordonnance royale du 8 janvier 1817, que vint confirmer la loi du 15 avril 1818. Cette dernière loi prononçait la confiscation des navires pris faisant la traite et l’interdiction de leurs capitaines.
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Statue de la ville de Cayenne rendant hommage à Victor Schoelcher, rédacteur du Décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848
En 1807, le Royaume-Uni vote, après vingt années de débats, l'abolition de la traite des esclaves. Soucieux de ne pas être pénalisé face à ses concurrents français et espagnols, il négocie lors du Congrès de Vienne, au moment de la liquidation du contentieux créé par la Révolution et l'Empire, l'adoption par les nations européenne du principe de l'abolition de la traite. Une déclaration commune est signée le 8 février 1815 : elle laisse aux pays concernés toute latitude pour l'organisation de la répression d'un commerce désormais considéré comme « répugnant aux principes d'humanité et de morale universelle ». Mal acceptée par les Français qui la considèrent comme « importée dans les fourgons de l'étranger », elle rencontre l'opposition des ports atlantiques (Bordeaux, Nantes) qui espèrent reprendre le fructueux négoce, interrompu, depuis 1793, par le blocus britannique. Si les lois, règlements et circulaires français interdisent officiellement la traite, le ministre de la Marine de 1819 à 1821, le comte Portal, ancien armateur bordelais, et de 1824 à 1827, le comte Villèle, premier ministre et parent de planteurs de l'Ile Bourbon (La Réunion) sont volontairement très laxistes dans l'application de la législation.

À partir de 1827, la Traite est considérée comme un crime et les négriers risquent la confiscation, une amende et le bannissement. Cependant de 1827 à 1830, cinquante navires quittent Nantes dans des conditions qui font suspecter la continuation du trafic. En 1831, le ministère Laffitte, où siègent de nombreux membres de la Société de morale chrétienne, une organisation d'oppositionnels libéraux engagés dans le combat contre la traite, fait adopter une loi qui vise à son abolition définitive : elle prévoit vingt à trente ans de travaux forcés pour les responsables, la réclusion pour l'équipage du navire et un engagement de sept ans dans les colonies pour les esclaves libérés lors de la prise du navire. La traite se poursuivra toutefois clandestinement, pour le compte d'autres pays, au-delà même du décret d'abolition de l'esclavage de 1848.

Cependant abolir la Traite n'est pas abolir l'esclavage. Là encore le Royaume-Uni montre l'exemple. En août 1833, une abolition progressive de l'esclavage est votée avec effet un an plus tard. Elle prévoit une période transitoire : l'esclave doit accomplir un « apprentissage » de cinq ans s'il est ouvrier agricole ou de sept ans s'il est domestique.
Éludant la question de l'abolition (notamment à cause du montant de l'indemnisation qu'il faut payer aux colons en cas d'abolition), les gouvernement successifs de la Monarchie de Juillet entendent concentrer leur action sur l'amélioration progressive de la condition servile. Deux types d'argumentaire accompagnent l'évolution de la législation. Les partisans d'un maintien du système esclavagiste cherchent à substituer à l'abolition une amélioration des conditions matérielles des esclaves. Les modérés pensent que les esclaves doivent être « préparés à la liberté » avant de prétendre pouvoir en jouir pleinement : l'éducation et la conversion religieuse apparaissent comme des préludes à une abolition sans cesse repoussée. Après l'adoption des lois Mackau en 1845, le duc de Broglie estimait ainsi que « la loi actuelle est une loi de préparation à l'émancipation, loi qui arrivera un jour à améliorer la condition des noirs, à les rendre dignes de la liberté ».

La législation s'oriente dans trois directions :

l'amélioration des conditions de vie des esclaves, qui passe principalement par une limitation de la violence que le planteur peut légalement exercé sur ses esclaves.
Le 30 avril 1833, la mutilation et le marquage aux fers des esclaves fugitifs (dispositions du Code Noir de 1685) sont interdits.

l'assouplissement des règles d'affranchissement.
Le 1er mars et le 12 juillet 1831, est décidée la suppression de la taxe sur les affranchissements d'esclaves. Le 29 avril 1836, les affranchis amenés en France sont dotés d'un état-civil. Le 11 juin 1839, on décide des cas d'affranchissement de droit et un recensement régulier des esclaves est prévu.

l'incitation à l'éducation des esclaves.
Le 5 janvier 1840, il est décidé que les esclaves doivent recevoir une instruction primaire et religieuse sous le contrôle de magistrats qui doivent visiter les plantations.
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4 mars 1848, haut-relief en bronze de Léopold Morice, Monument à la République, Place de la République, Paris, 1883
Les lois Mackau constituent la dernière vague législative avant l'abolition de 1848. Votées en juillet 1845, elles reprennent la logique des textes précédents, sans marquer de rupture vers l'abolition. Elles rendent obligatoire une durée minimale accordée à l'instruction des esclaves. Elles limitent à quinze le nombre de fouets que les propriétaires peuvent dispenser sans avoir à recourir à une autorisation judiciaire. Les esclaves mariés mais de maîtres différents obtiennent le droit de réunion.

En juillet 1846, le roi Louis-Philippe Ier abolit l'esclavage dans les domaines royaux de la Martinique et de la Guadeloupe et dans l'île de Mayotte qui vient d'être acquise par la France. Mais Guizot, principal ministre, n'entend pas aller plus loin.
L'application de ses différentes mesures dans les colonies est très aléatoire comme ne manquent pas de le souligner les partisans de l'abolition. Ledru-Rollin et Agénor de Gasparin s'opposent ainsi au projet de loi Mackau lors des séances de la Chambre des députés en dénonçant l'inutilité de législations successives qui restent largement inappliquées. Dans les colonies, l'ouverture de nouvelles écoles s'est par exemple assortie d'une sélection des élèves par les maires qui vise manifestement à en exclure les esclaves.

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Publié : mer. avr. 27, 2011 12:01 am
par saintluc
2è partie


Dès 1831, après un voyage à Cuba, il affirme dans La Revue de Paris, que les esclaves sont des hommes donc sont libres de droit. En 1833, dans De l'esclavage et de la législation coloniale, il propose une libération progressive évitant les vengeances raciales et permettant aux esclaves d'acquérir l'autonomie économique et intellectuelle. Puis en 1838, participant au concours littéraire organisé par la Société de morale chrétienne, il préconise une libération immédiate sans période transitoire. À la suite de son voyage aux Antilles, en 1840-1841, il dédicace aux planteurs son ouvrage Colonies françaises, abolition immédiate de l'esclavage et propose d'interdire le sucre de betterave pour le remplacer par le sucre de canne. En avril 1847, la campagne de pétitions de la Société de morale chrétienne, recueille 11 000 signatures (dont celles de trois évêques, dix-neuf vicaires généraux, plus de huit cent cinquante prêtres, près de quatre-vingt dix présidents de consistoire ou pasteurs, six mille négociants).
A la fin de février 1848, pendant son voyage d'enquête au Sénégal, Schoelcher apprend la chute du roi Louis-Philippe. Il regagne paris, contacte François Arago, ministre de la Marine et des Colonies qui le nomme sous-secrétaire d'État chargé des colonies et des mesures relatives à l'esclavage. Le 4 mars 1848, le décret, qui nomme Schoelcher, Président de la Commission d'abolition de l'esclavage chargée de préparer l'émancipation, est signé par le gouvernement provisoire de la toute jeune République. Le 5 mars, la commission voit le jour ; elle est présidée par Schoelcher (elle comprend le directeur des colonies, un chef de bataillon d'artillerie de marine, un avocat à la Cour de Cassation, un ouvrier horloger).
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Elle tient sa première réunion le 6 mars, et le 27 avril, elle propose une série de douze décrets qui émancipent les esclaves (un article leur octroie le statut de citoyen, ils sont désormais appelés « nouveaux citoyens » ou « nouveaux libres ») et organisent l'avenir dans les colonies. Des ateliers nationaux sont établis dans les colonies ; on crée des ateliers de discipline pour la répression de la mendicité ainsi qu'une caisse d'épargne ; un décret agence l'impôt personnel, les taxes sur les tafias, vins et spiritueux ; un autre institue une fête du Travail dans les colonies ; un décret organise les hypothèques ; les commissaires généraux de la République sont créés et envoyés dans les colonies pour y appliquer les décrets ; la liberté de la presse est étendue aux colonies ; un décret précise les modalités du recrutement militaire, de l'inscription maritime, de la garde nationale (extension des dispositions ayant cours en France) ; le sort des vieillards, des infirmes et des orphelins est pris en charge ; des jurys cantonaux sont créés.
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Ainsi près de 248 500 esclaves sont libérés (plus de 87 000 en Guadeloupe, près de 74 450 en Martinique, 60 650 à La Réunion, 12 500 en Guyane, plus de 10 000 au Sénégal d'après les demandes d'indemnisation présentées par les propriétaires).
La nouvelle que la République abolit l'esclavage (décision du gouvernement provisoire du 4 mars) parvient quelques semaines plus tard dans les colonies américaines et y provoque une profonde émotion. Aussi quand les décrets du 24 avril y parviennent la situation est explosive. Les décrets prévoient deux mois de délai mais les évènements précipitent les décisions. Le 23 mai, en Martinique, à la suite de désordres liés à la connaissance des décisions parisiennes, les autorités de Saint-Pierre et Fort Royal, abolissent l'esclavage. Le 27 mai, alors que la situation est plus calme, le gouverneur de la Guadeloupe proclame l'abolition générale. Fin mai, l'île de la Réunion est enfin mise au courant, mais le gouverneur attend le 20 décembre pour appliquer les décrets. Ce n'est que le 10 juin que le gouverneur de la Guyane prend la même décision (avec effets au 10 août).
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La situation est plus délicate en Algérie et au Sénégal, car une partie des esclaves appartiennent aux indigènes. En Algérie, le décret est mal appliqué dans les campagnes. Au Sénégal pour ne pas mécontenter les Maures qui sont esclavagistes, mais qui assurent le ravitaillement de la colonie, le gouverneur demande aux autorités locales de refouler les esclaves qui rechercheraient asile dans les colonies françaises.

Une loi votée le 30 avril 1849, indemnise les planteurs et les colons. Ceux-ci reçoivent environ six millions de francs pour dédommagement de la libération de près de leurs 248 500 esclaves.

De 1848 à 1870, les décrets d'abolition sont mal appliqués ou amendés : les cadres de l'esclavage sont reconstruits par les autorités locales qui proclament des arrêtés de « police du travail », imposant notamment des passeports intérieurs.
A la même époque un grand nombre d'états pratiquant la traite et l'esclavage, décident de les abolir. Les États-Unis dans leur constitution de 1787, interdisent la traite, décision appliquée à partir de 1807, par contre l'esclavage est maintenu. Le Royaume-Uni est à la pointe du combat abolitionniste. Le 6 février 1807, une loi fixe la limite de la Traite pour le 1er janvier 1809. Le 15 août 1833, les Britanniques abolissent l'esclavage (avec effet au 1er août 1834). En 1835, au cours des troubles métropolitains qui suivent la mort de Ferdinand VII, le gouvernement libéral espagnol abolit la traite dans les colonies de la couronne. L'année suivant le Portugal en fait de même, mais l'application est peu suivie et le décret n'est même pas publié au Mozambique (qui fait partie de la zone où se pratique la traite en direction des pays de l'Océan indien et du golfe persique).
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Le 3 décembre 1837, par son bref pontifical In suprema apostolatus fastigio, le pape Grégoire XVI condamne la traite et l'esclavage. Le 28 juillet 1847, le Danemark, qui avait interdit la traite dès 1802, abolit l'esclavage dans ses colonies des Antilles mais prévoit un délai de 12 ans, cependant dès l'année suivante il accorde la liberté immédiate (3 juillet 1848). En 1850, le Brésil réprime la traite. À partir de 1854, le Portugal libère progressivement les esclaves de ses possessions. En 1856, ce sont ceux des municipalités, des établissements charitables de l'Ordre de la Miséricorde puis ceux des églises. Le 5 juillet 1856, les esclaves d'Angola sont libres et le 25, août 1856, ce sont ceux des Indes portugaises qui obtiennent leur liberté. Ce n'est que le 1er janvier 1860 que les Pays-Bas suppriment l'esclavage en Malaisie; par contre les Antilles et la Guyane néerlandaise devront attendre 1863. Le 1er janvier 1863, le président américain Abraham Lincoln signe le décret qui libère les esclaves des États du Sud des États-Unis, au milieu de la guerre de Sécession (1861-1865), mais la loi ne sera votée que le 8 avril 1864 à la Chambre des représentants, le 31 janvier 1865 par le Sénat et ce ne sera que le 18 décembre 1865, que les trois-quarts des états alors constitués l'ont ratifiée.

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Publié : mer. avr. 27, 2011 11:04 pm
par saintluc
1413
28 avril
Révolte des cabochiens
Pendant 1 mois, les "cabochiens" (du nom du meneur Simon Caboche), bouchers ou écorcheurs, remplissent Paris de leurs violences. Le royaume de France est alors divisé entre les factions du duc de Bourgogne, les "Bourguignons" et celles du duc d'Orléans, les "Armagnacs". Le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, impose un temps sa domination sur Paris, soulève le peuple et réussit à faire passer une réforme administrative appelé "ordonnance des cabochiens". Mais les Armagnacs reprendront vite le dessus.
Voir aussi : Histoire de Paris - Jean sans Peur - Histoire des Bourguignons - Histoire du Moyen-Âge



1789
28 avril
La mutinerie du Bounty
Une partie des 40 hommes d'équipage de la goélette britannique "Le Bounty" se révolte contre les mauvais traitements du capitaine William Bligh. Celui-ci et 18 hommes qui lui sont restés fidèles sont abandonnés dans une chaloupe en plein océan Pacifique. Ils réussiront à rejoindre l'île de Timor après un périple de 5 000 kilomètres. Les mutins, eux, iront à Tahiti et certains, pour échapper à la justice anglaise, se réfugieront sur l'île de Pitcairn.
Voir aussi : Mutinerie - Bligh - Histoire du Bounty - Fletcher - Histoire des Faits divers



1848
28 avril
Apparition de l’ "école maternelle"
Le terme d’ "école maternelle" est employé pour la première fois et remplace ce que l’on appelait des "salles d’asile". Depuis 1830, ces dernières avaient pour fonction d’accueillir les jeunes enfants du peuple, qui restaient dans la rue pendant que leurs parents travaillaient. En plus de l’enseignement dispensé, elles portaient ainsi assistance à ces enfants, dont l’âge était compris entre 2 et 6 ans. La pédagogue sarthoise Marie Pape-Carpentier jouera un rôle important dans la modification du fonctionnement de ces établissements, notamment sur le plan des méthodes employées, relativement dures. Il faudra toutefois attendre les lois de Jules Ferry, en 1881, pour que les écoles maternelles soient véritablement instituées.
Voir aussi : Dossier histoire de l' enseignement - Dossier histoire de la révolution de février 1848 - Jules Ferry - Histoire des Institutions



1912
28 avril
La fin de la bande à Bonnot
Jules Bonnot, 36 ans, le célèbre anarchiste, est mort après avoir résisté 5 heures aux assauts des policiers. Face à sa résistance acharné, le chef de la Sûreté décide de dynamiter la maison de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) où Bonnot s'est réfugié. Sa mort marque aussi la fin de sa bande dont plusieurs membres ont déjà été arrêtés.
Voir aussi : Décès - Anarchiste - Histoire des Faits divers



1945
28 avril
Mussolini est exécuté
En tentant de passer en Suisse, Benito Mussolini et sa maîtresse Clara Petacci sont capturés et exécutés par des résistants italiens. Leurs cadavres seront exhibés sur une place de Milan, pendus par les pieds. Deux jours plus tard, Hitler et sa maîtresse Eva Braun se suicideront dans leur bunker berlinois.
Voir aussi : Exécution - Dossier histoire de l' Italie fasciste - Mussolini - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1947
28 avril
L'aventure de Kon-Tiki
Le savant norvégien Thor Heyerdhal et 5 hommes quittent le Pérou pour la Polynésie à bord du radeau Kon-Tiki (du nom du dieu du Soleil chez les Incas). Ce radeau a été construit sur le modèle des embarcations traditionnelles indiennes. Ils arrivent après 100 jours et 8 000 kilomètres de navigation sur l'archipel de Tuamotu. La réussite de cette expédition permettra le développement d'une théorie selon laquelle les populations des îles du Pacifique seraient originaires d'Amérique.
Voir aussi : Histoire de la Mer



1952
28 avril
Fin de l'occupation du Japon
Le traité de San Francisco entre en application, achevant la phase d’occupation du pays par les Alliés. Toutefois, les Etats-Unis gardent de nombreuses bases militaires et occupent encore Okinawa. L’expansionnisme japonais avait bouleversé les frontières de l’Asie Pacifique avant de provoquer l’entrée en guerre des Etats-Unis. Parmi les conditions de son indépendance, le Japon a dû renoncer à toute prétention sur des territoires perdus tels que la Corée ou le Formose.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Okinawa - Histoire de l'Etat



1954
28 avril
Conférence de Colombo
Les dirigeants de l’Inde, de Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka), de la Birmanie, de l'Indonésie et du Pakistan se réunissent à Colombo afin d’accélérer la fin de la guerre en Indochine. La réunion se tiendra jusqu’au 2 mai et traitera également du nucléaire, de l’admission de la République populaire de Chine aux Nations unies et des tensions issues de la guerre froide. De ce premier rassemblement va naître la volonté d’organiser une conférence réunissant tous les pays du tiers-monde ayant été libérés de la colonisation (Conférence de Bandung, 1955).
Voir aussi : Tiers-monde - Dossier histoire de la conférence de Bandung - Histoire de la Diplomatie



1967
28 avril
Mohamed Ali déchu de son titre
Le boxeur afro-américain Mohamed Ali, de son vrai nom Cassius Marcellus Clay, se voit retirer son titre de champion du monde des poids lourds gagné en 1964, car il refuse de servir au Vietnam. Il reconquerra le titre mondial en 1974 contre George Foreman à Kinshasa (Zaïre).
Voir aussi : Champion du monde - Cassius Clay - Mohamed Ali - Histoire de la Boxe



1969
28 avril
Charles de Gaulle démissionne
Pour répondre aux désirs de modernisation du pays exprimés lors des manifestations de 1968, Charles de Gaulle a préparé une réforme du Sénat accompagnée d'une loi sur la régionalisation. Il a également décidé de mettre tout son poids dans cette élection en annonçant qu'il démissionnerait en cas de victoire du non. Lorsque les résultats donnant une victoire du non sont officiellement annoncés, il remet donc sa démission et quitte définitivement la vie politique française. Il travaillera alors sur ses Mémoires et rencontrera notamment Franco.
Voir aussi : De Gaulle - Référendum - Démission - Dossier histoire de Mai 68 - Histoire de la Cinquième République



1992
28 avril
Les Moudjahiddin prennent Kaboul
Ayant éclatée après le retrait des troupes soviétiques, la guerre civile se poursuit, mais oppose cette fois les différentes factions moudjahiddines. Dans ce contexte, Ahmad Shah Massoud, accompagnés de milliers d’hommes, s’empare de Kaboul et chasse Mohammad Nadjibollah. Massoud deviendra alors ministre de la défense. Burhanuddin Rabbani, soutenu par Massoud, sera chargé de gouverner provisoirement le pays. En 1993, le pachtoune Gulbuddin Hekmatyar endossera le rôle de Premier ministre, tandis que Massoud démissionnera de son poste de ministre de la défense. Malgré la prévision d’élections pour 1994, les conflits s’intensifieront par la suite entre les partisans de Rabbani et ceux de Hekmatyar.
Voir aussi : Dossier histoire des Talibans - Guerre civile - Histoire de Kaboul - Massoud - Histoire de l'Opposition


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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. avr. 27, 2011 11:11 pm
par saintluc
Jules Joseph Bonnot est un anarchiste français, né le 14 octobre 1876 et mort le 28 avril 1912. Il fut le meneur de la « bande à Bonnot », un groupe illégaliste ayant multiplié les braquages et les meurtres en 1911 et 1912.
Jules Joseph Bonnot est né à Pont-de-Roide (Doubs) le 14 octobre 1876. Sa mère décède le 23 janvier 1887 à Besançon alors qu’il n'a que dix ans. Le père de Jules, ouvrier fondeur, analphabète, doit alors assumer seul l’éducation du garçon. Les études de ce dernier se passant mal, il abandonne vite l’école.

À quatorze ans, il entre en apprentissage. Il n’est pas très motivé par ce travail pénible et se dispute souvent avec ses patrons successifs. En 1891, à quinze ans, Bonnot est condamné pour la première fois pour pêche avec engin prohibé, puis en 1895 suite à une bagarre dans un bal. Il se marie après son service militaire en 1901 avec Sophie, une jeune couturière, avec laquelle il part pour Genève. Son frère aîné se suicide par pendaison en 1903 suite à un amour déçu.
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Jules Bonnot en 1909
C’est à cette époque que Bonnot commence à militer pour l’anarchisme. Il se fait renvoyer des chemins de fer de Bellegarde suite à son engagement politique et plus personne n’accepte de l’engager. Il décide alors de partir pour la Suisse. Il trouve un poste de mécanicien à Genève et sa femme tombe enceinte. Mais l’enfant, Émilie, meurt quelques jours après l’accouchement. Bonnot milite toujours pour l’anarchisme et acquiert une réputation d’agitateur. Il est alors expulsé de Suisse.

Ses dons en mécanique lui permettent cependant de retrouver rapidement un emploi chez le grand constructeur automobile Berliet de Lyon. En février 1904 sa femme accouche d’un second enfant. Les convictions politiques de Bonnot restent vivaces : dénonçant les injustices et menant des grèves, il s’attire les foudres des patrons. Il décide alors de quitter Lyon pour Saint-Étienne.

À Saint-Étienne, il est mécanicien dans une firme reconnue. Il loge avec sa famille chez le secrétaire de son syndicat, Besson, qui devient l’amant de sa femme. Pour échapper à la colère de Bonnot, Besson part en Suisse avec Sophie et son enfant. Son engagement est toujours plus fort. Sa fuite lui a fait perdre son emploi et il devient, comme bien d’autres à cette époque, un chômeur miséreux. De 1906 à 1907, il ouvre deux ateliers de mécanique à Lyon, tout en commettant quelques casses avec Platano, son bras droit. En 1910, il se rend à Londres et serait devenu le chauffeur de Sir Arthur Conan Doyle (ou d'Ashton Wolfe, ami et collaborateur du romancier), grâce à ses talents de chauffeur qui lui seront plus qu’utiles dans son aventure illégaliste. Signalons que ce fait est controversé : certaines biographies de Bonnot y font bien référence, mais aucune de Conan Doyle ne confirme ce point. Edmond Locard rapporte, quant à lui, que Conan Doyle, alors qu'il visitait son laboratoire de police scientifique à Lyon, tomba en arrêt devant un portrait et s'écria : « Mais c'est Jules, mon ancien chauffeur ! ».
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Jules Bonnot, sa femme Sophie et sa fille (photo d'avant 1906)
Fin 1910, Bonnot est de retour à Lyon et utilise l’automobile (une De Dion-Bouton) comme technique criminelle, une innovation. La police le recherche et il quitte précipitamment Lyon avec Platano. En cours de route, il tue Platano dans des circonstances qui restent peu claires : selon la version qu’il donnera à ses futurs complices, Platano se serait grièvement blessé avec son revolver par accident, et il l’aurait achevé pour lui éviter de souffrir. Comme le note Alphonse Boudard, Bonnot ne pouvait donner d’autre version, d’autant plus que Platano était sa caution auprès des anarchistes parisiens. Bonnot ayant récupéré une forte somme d’argent que Platano portait sur lui, l’hypothèse d’un meurtre prémédité ne peut être écartée.

Fin novembre 1911, Bonnot rencontre au siège du journal l'Anarchie, dirigé par Victor Serge, plusieurs sympathisants anarchistes qui vont devenir ses complices, dont les deux principaux, Octave Garnier et Raymond Callemin dit « Raymond-la-science », d’autres qui joueront un rôle moindre dans l’affaire, Élie Monnier dit « Simentoff » (ou Symentoff), Édouard Carouy, André Soudy, ainsi qu’Eugène Dieudonné, dont le rôle exact n’a jamais réellement été établi. Adeptes de la reprise individuelle, tous ont déjà commis de menus larcins, et brûlent de passer à l’étape supérieure. L’arrivée de Bonnot joue un rôle de déclencheur. Bien que l’idée de chef répugne aux anarchistes, Bonnot, plus âgé, plus expérimenté dans le crime, va virtuellement jouer ce rôle.
Le 14 décembre 1911, Bonnot, Garnier et Callemin volent une automobile qu’ils comptent utiliser pour leurs projets. Utilisant ses connaissances des différents modèles, Bonnot a choisi une Delaunay-Belleville verte et noire de 12 CV, modèle 1910, marque de luxe qu’il sait fiable et rapide.

Le 21 décembre 1911, à 9h, devant le 148 rue Ordener à Paris, Bonnot, Garnier, Callemin et peut-être un quatrième homme se présentent à la rencontre d’Ernest Caby, garçon de recette de la Société générale, et de son garde du corps, Alfred Peemans. Lorsqu’ils les aperçoivent, Garnier et Callemin se précipitent hors de la voiture, Bonnot restant au volant. Garnier fait feu à deux reprises sur l’encaisseur qui s’effondre, grièvement blessé. Callemin ramasse sa sacoche, et tous deux s’enfuient en direction de la voiture, malgré l’intervention de passants que Bonnot tente de disperser en tirant en l’air. Une fois Callemin et Garnier montés à l’intérieur, Bonnot démarre, mais Callemin fait tomber la sacoche dans le caniveau. Il descend pour la récupérer, aperçoit quelqu’un qui court dans sa direction, sur lequel il tire sans le toucher, puis récupère son butin et remonte dans la voiture. Selon plusieurs témoins, un quatrième homme serait intervenu à ce moment. Enfin, Bonnot démarre, et la bande prend la fuite.

C’est la première fois qu’une voiture est utilisée pour commettre un braquage, et l’événement a un retentissement considérable, accru par la blessure grave de l’encaisseur. Le lendemain l’événement fait la une des journaux. La bande déchante pourtant en découvrant le butin qui n’est que de quelques titres et de 5 000 francs. Ils abandonnent leur voiture à Dieppe puis reviennent à Paris. Callemin, parti en Belgique pour tenter en vain de négocier les titres, les rejoint bientôt. Pendant ce temps la police découvre que le braquage est lié au milieu anarchiste, nouvelle qui, lorsqu’elle transpire dans la presse, augmente encore le retentissement de l’affaire.

Une semaine environ après le braquage de la Société générale, Garnier et Callemin trouvent refuge quelques jours chez Victor Serge et sa maitresse Rirette Maitrejean. Bien que n’approuvant pas les méthodes de la bande, ils les hébergent par solidarité. Peu après le départ de Garnier et Callemin, la police, enquêtant toujours parmi les anarchistes connus, perquisitionne le domicile de Victor Serge. Le couple est arrêté, officiellement pour détention d’armes trouvées dans un paquet laissé par un ami anarchiste. La presse présente Victor Serge comme le « cerveau » de la bande, estimant que sans lui la capture des autres est imminente. L’événement a en fait plutôt l’effet inverse : de jeunes anarchistes comme René Valet et André Soudy, révoltés par cette arrestation, vont par la suite se joindre au groupe illégaliste.
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Fiche de police de Jules Bonnot

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. avr. 27, 2011 11:19 pm
par saintluc
2è partie


La Bande continue son périple ; le 31 décembre 1911 à Gand, Bonnot, Garnier et Carouy tentent de voler une voiture. Ils sont surpris par le chauffeur mais Garnier assomme celui-ci, puis tue au revolver un veilleur de nuit alerté par le bruit. Le 3 janvier 1912, à Thiais, Carouy, en compagnie de Marius Metge, assassine un rentier et sa femme de chambre au cours d’un cambriolage. Rien n’indique que ce double meurtre ait été concerté avec Bonnot et ses autres complices, mais du fait de la participation de Carouy au coup de Gand, la justice va le confondre avec les autres crimes de la bande. Le 27 février 1912, Bonnot, Callemin et Garnier volent une nouvelle Delaunay-Belleville. Un agent de police qui tente de les interpeller en raison de la conduite dangereuse de Bonnot dans Paris est abattu par Garnier (par coïncidence l’agent s’appelait également Garnier[4]). Ce meurtre d’un agent de la force publique augmente encore la fureur de la presse et de l’opinion, qui exigent la capture de la bande. Le lendemain à Pontoise, le trio tente de dévaliser le coffre-fort d’un notaire. Surpris par celui-ci, ils sont contraints de s’enfuir en abandonnant le butin.

Pendant ce temps, Eugène Dieudonné est arrêté. Dieudonné nie toute participation aux activités criminelles de la bande, bien qu’il admette connaître Bonnot et les autres et reconnaisse ses sympathies anarchistes. Il est accusé de participation au braquage de la rue Ordener par le garçon de recettes de la Société générale, qui avait dans un premier temps reconnu Carouy puis Garnier sur les photos qui lui avaient été présentées.

Le 19 mars 1912, une lettre publiée dans Le Matin fait sensation. Dans celle-ci, Garnier provoque les forces de police qu’il met au défi de l’arrêter. Il ne se fait pourtant pas d’illusion sur son sort : « je sais que je serai vaincu que je serai le plus faible, écrit-il, mais je compte bien faire payé (sic) cher votre victoire ». Il innocente Dieudonné, affirmant être l’auteur des crimes dont celui-ci est accusé. La lettre est signée par une empreinte digitale que la police reconnaît comme authentique.

Le 25 mars 1912, le trio habituel Bonnot, Garnier, Callemin, accompagnés de Monnier, Valet et Soudy, se prépare à voler une limousine De Dion-Bouton dont ils ont appris qu’elle devait être livrée sur la Côte d'Azur. L’attaque se passe à Montgeron. Bonnot placé au milieu de la route agite un mouchoir. Lorsque la voiture s’arrête, le reste de la bande surgit. Croyant que le chauffeur allait sortir une arme, Garnier et Callemin l’abattent, ainsi que le propriétaire de la voiture. Selon celui-ci, qui survit à ses blessures, Bonnot aurait crié au milieu de la fusillade « Arrêtez ! Vous êtes fous ! Arrêtez ! ». Dans la foulée, la bande décide de se rendre à la succursale de la Société générale à Chantilly pour un braquage improvisé. Surgissant dans la banque, Garnier, Callemin, Valet et Monnier abattent deux employés, entassent des rouleaux d’or et billets de banque dans un sac, puis regagnent la voiture que Bonnot fait promptement démarrer. Les gendarmes sont alertés, mais ne disposant que de vélos et de chevaux, ils doivent laisser la bande s’enfuir.
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Le braquage de la succursale de la Société générale à Chantilly en mars 1912, vue par Le Petit Journal
Après ce dernier braquage, la police va progressivement mettre fin aux activités de la bande. Le 30 mars 1912, Soudy est arrêté. Le 4 avril 1912, c’est le tour de Carouy. Le 7 avril 1912, les policiers capturent Callemin, résultat important celui-ci étant l’un des protagonistes les plus importants avec Garnier et Bonnot. Le 24 avril 1912, Monnier est également arrêté.
Le 24 avril 1912, Louis Jouin, numéro 2 de la sûreté nationale qui est chargé de l’affaire, perquisitionne à Ivry-sur-Seine au domicile d’un sympathisant anarchiste. Dans une chambre, il a la surprise de reconnaître Bonnot, qui le tue à coup de revolver puis parvient à s’enfuir. Blessé au cours de la fusillade, Bonnot se rend chez un pharmacien pour se faire soigner. Il explique au pharmacien qu’il est tombé d’une échelle, mais celui-ci fait le rapprochement avec l’affaire d’Ivry et prévient les autorités. La police peut ainsi avoir une idée approximative de l’endroit où se trouve Bonnot et passe la région au peigne fin. Le 27 avril 1912, elle le surprend dans sa cachette de Choisy-le-Roi. Bonnot a le temps de se retrancher dans sa maison, et le chef de la Sûreté préfère faire cerner les alentours et attendre les renforts plutôt que de donner l’assaut. Un long siège commence, mené en personne par le préfet de police, Louis Lépine et sous le commandement du capitaine Pierre Riondet et du lieutenant Félix Fontan de la garde républicaine. De plus en plus de troupes diverses arrivent (jusqu’à un régiment de Zouaves avec sa mitrailleuse Hotchkiss dernier cri), ainsi que de nombreux badauds venus assister au « spectacle ». Bonnot sort de temps en temps sur le perron pour tirer sur ses ennemis ; il est évidemment accueilli par des salves de tir mais parvient à chaque fois à s’en sortir indemne. Tandis que le temps passe et que la police tergiverse sur la façon de mettre fin au siège, il se désintéresse peu à peu de ses assaillants pour se mettre à écrire son testament. Finalement, le lieutenant Félix Fontan décide de faire sauter la maison à la dynamite. Grièvement blessé dans l’explosion, Bonnot prend encore le temps de terminer son testament en affirmant l’innocence de plusieurs personnes dont Dieudonné. Lorsque les policiers emmenés par Guichard donnent l’assaut, il parvient encore à les accueillir à coup de revolver avant d’être blessé. Il décède peu après en arrivant à l’Hôtel-Dieu de Paris.
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Photo de l'encerclement de la bande à Bonnot à Choisy-le-Roi
Après Bonnot, les deux derniers membres de la bande en liberté sont Valet et surtout Garnier, auteur de la plupart des meurtres. Le 14 mai 1912, ils sont localisés dans un pavillon de Nogent-sur-Marne. Les policiers espèrent réaliser une arrestation « en douceur », mais manquant de discrétion, ils sont repérés par Valet et Garnier qui se retranchent dans la maison. Un nouveau siège commence, pratiquement identique à celui de Choisy, avec un très grand nombre de policiers et militaires et une foule de badauds venue suivre les opérations. Pendant plus de 9 heures, Valet et Garnier tiennent en respect une petite armée de forces de l’ordre . Finalement, un régiment de dragons parvient à faire sauter la villa. La police, ayant donné l’assaut, achève les deux hommes et doit ensuite se battre avec la foule pour récupérer les corps que celle-ci voulait réduire en bouillie !
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photo de journal du corps de Jules Bonnot
Le procès des membres survivants de la bande à Bonnot a lieu en février 1913. Les principaux accusés sont Callemin, Carouy, Metge, Soudy, Monnier, Dieudonné, Victor Serge, auxquels s’ajoutent diverses personnes accusées d’avoir aidé la bande à différents titres. Callemin est le principal membre survivant ; il utilise le tribunal comme une tribune pour exprimer sa révolte. Il nie les faits qui lui sont reprochés, mais de telle façon qu’il ne laisse guère de doute sur sa culpabilité. Carouy et Metge sont surtout jugés pour le double meurtre de Thiais ; ils nient mais leurs empreintes digitales les accusent sans équivoque. À Monnier et Soudy est reprochée leur participation au hold-up de Chantilly, dont les témoins les reconnaissent formellement. Victor Serge est présenté au début du procès comme la tête pensante de la bande, ce qu’il nie énergiquement, montrant qu’il n’a à aucun moment profité de leurs vols.

Le seul cas véritablement douteux est celui de Dieudonné, accusé de participation au braquage de la rue Ordener. Bonnot et Garnier ont affirmé son innocence avant de mourir. Dieudonné dispose de plus d’un alibi étayé de preuves, montrant qu’il était à Nancy au moment des faits. Contre lui pèsent les témoignages de plusieurs témoins, dont celui de l’encaisseur de recettes dévalisé par la bande.

À l’issue du procès, Callemin, Monnier, Soudy et Dieudonné sont condamnés à mort. Carouy et Metge sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité (Carouy se suicidera par la suite dans sa cellule). Victor Serge est condamné à 5 ans de prison ; il est parvenu à se disculper de l’accusation d’avoir été le « cerveau » de la bande à Bonnot, mais est condamné pour les revolvers retrouvés à son domicile au cours de son arrestation. À l’annonce du verdict, Callemin prend la parole. Alors qu’au cours des débats il avait nié avoir participé au hold-up de la rue Ordener, il s’accuse, et affirme que Dieudonné est innocent. Cette déclaration va être utilisée par le défenseur de Dieudonné, maître Vincent de Moro Giafferi, pour présenter un recours en grâce auprès du président Raymond Poincaré. Celui-ci commue la peine de Dieudonné en travaux forcés à perpétuité. Quant aux trois autres condamnés à la peine capitale, ils sont guillotinés le 21 avril 1913, devant la Prison de la Santé à Paris.

Un peu plus d’un demi-siècle plus tard, en mai 1968, la salle Cavaillès de la Sorbonne fut rebaptisée salle Jules-Bonnot par les membres du Comité d’occupation de ce bâtiment, « Enragés », anarchistes et situationnistes pour la plupart. Cf. Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, Paris, Gallimard, 1968 ; et Internationale situationniste, n°12, 1969, p. 22.
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Cadavre de Jules Bonnot

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. avr. 28, 2011 11:42 pm
par saintluc
1429
29 avril
Jeanne d'Arc entre à Orléans
Une jeune Lorraine, Jeanne d'Arc, qui se dit envoyée de Dieu (pour proclamer la légitimité de Charles et chasser les Anglais du royaume), entre à la tête d'une armée à Orléans. La ville est assiégée par les Anglais depuis octobre 1428. La dernière armée de Charles VII libèrera Orléans le 8 mai 1429 et Jeanne d'Arc conduira Charles VII se faire sacrer à Reims le 17 juillet 1429. Celui-ci est alors prêt à reconquérir le royaume et réorganiser le pouvoir royal.
Voir aussi : Bataille - Jeanne d'Arc - Charles VII - D'Arc - Histoire d'Orléans - Histoire de la Guerre de Cent Ans



1624
29 avril
Richelieu au poste de ministre
Louis XIII appelle Richelieu à son Conseil. Armand Jean du Plessis, cardinal duc de Richelieu, 39 ans, prend la tête du Conseil du roi ou Conseil d'en haut. Les 2 hommes vont consolider l'autorité royale dans une France mise à mal par les luttes de factions. 20 ans plus tard, ils lègueront à Louis XIV et Mazarin un pouvoir quasiment absolu.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Ministre - Histoire des Bourbons



1755
29 avril
Paoli appelé en Corse
Fils de Hyacinthe, personnage qui avait dirigé la lutte d’indépendance en 1734, Pascal Paoli est appelé par les insurgés corses. Il débarque sur l’île le 29 avril. Rapidement, il sera nommé à la tête du mouvement indépendantiste.
Voir aussi : Dossier histoire de la Corse - Histoire de Gênes - Paoli - Histoire des Guerres



1798
29 avril
Haydn présente "La Création"
L’oratorio "la Création" de Haydn est joué pour la première fois au Palais du Prince Schwarzenberg, à Vienne. Haydn n’a guère créé dans ce genre sacré, pourtant, il propose un véritable chef-d'œuvre reconnu dans toute l'Europe. Ainsi, après des dizaines de symphonies, opéras et quatuors composés dans le palais Esterházy, Haydn ouvre un cycle d’oratorios dans lequel se trouvent plusieurs chefs-d’œuvre tels que "les Saisons" ou encore "Les Sept Dernières paroles du Christ sur la croix."
Voir aussi : Histoire de Vienne - Histoire de la Musique classique



1827
29 avril
Villéle conspué par la Garde Nationale
Affaibli politiquement et cristallisant les mécontentements des citoyens, Villèle est conspué par la Garde nationale lors d’une revue. Corps militaire citoyen né lors de la Révolution et dédié à la défense de Paris, la Garde nationale joue un rôle important lors des différentes batailles, émeutes et révolutions au dix-neuvième siècle. Mais elle reste assez indépendante. Ce désaveu du ministre précipitera la chute des deux protagonistes. Mais si la garde est dissoute, personne ne songe à lui retirer les armes, ce qui ne sera pas sans conséquences pour le régime dans les années à venir.
Voir aussi : Histoire de Paris - Dossier histoire de la Restauration - Garde Nationale - Villèle - Histoire de la Politique



1945
29 avril
Libération du camp de Dachau
Les troupes américaines libèrent 32 000 prisonniers du camp de Dachau (Bavière). Ouvert par le chef des SS Himmler en 1933, c'est le 1er camp de concentration allemand. Entre 1933 et 1945, plus de 200 000 personnes y seront déportées et les documents allemands attestent la mort de 32 000 d'entre eux, bien que ce chiffre soit sans doute inférieur à la réalité. Aujourd'hui, Dachau abrite un musée et une chapelle du Souvenir.
Voir aussi : Dachau - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1968
29 avril
Les "Shadoks" sortent à la télévision
Les "Shadoks", dessin animé issu du service de la recherche de l'ORTF (Office de la radio et de la télévision française), est programmé sur la première chaîne tous les soirs à 20h30. La diffusion est interrompue en mai, après une avalanche de lettres de protestation de téléspectateurs indignés. Elle reprendra en septembre. Les dessins d'oiseaux et les textes de Jacques Rouxel lus par Claude Piéplu connaîtront un grand succès.
Voir aussi : Histoire de l'ORTF - Histoire de la Télévision



1978
29 avril
Naomi Uemura travers le pôle Nord en solitaire
L'explorateur japonais Naomi Uemura, 37 ans, effectue la 1ère expédition en solitaire jusqu'au pôle Nord. Parti en traîneau à chiens du Cap Columbia (terre d' Ellesmere, île Arctique du Canada) le 6 mars, il atteint les 90° de latitude Nord. En 1986, Jean-Louis Etienne atteindra aussi le pôle Nord en solitaire, mais à skis.
Voir aussi : Histoire du Pôle Nord - Histoire des Explorations



1992
29 avril
L'affaire Rodney King
Les 4 policiers blancs de Los Angeles filmés le 3 mars 1991 en train de passer à tabac un automobiliste noir sont acquittés par un tribunal de Simi Valley (Californie). La réponse sera immédiate : des émeutes éclateront à Los Angeles, entraînant la mort de plus de 50 personnes et d'importants dégâts matériels. Les policiers seront réinculpés le 5 août 1992 pour violation des droits civiques et 2 d'entre eux seront condamnés à 30 mois de prison pour violences.
Voir aussi : Assassinat - Emeutes - Histoire du Racisme



2005
29 avril
Carlos Ghosn succède à Louis Schweitzer à la tête de Renault
L’artisan du redressement de Nissan, le brésilien Carlos Ghosn, succède à Louis Schweitzer à la tête de Renault. L’entreprise qu’il prend en main a alors connu une forte progression sur les marchés étrangers depuis quelques années et il avoue que sa tache sera moins difficile que la mission de réduction des coûts chez Nissan. Toutefois, l’homme réputé très médiatique restera durant les premiers mois très discret, alimentant les rumeurs. Finalement, il annoncera le report du lancement des modèles prévus pour 2006. L’entreprise lance en effet la Clio III et compte sur celle-ci pour revenir à un bon équilibre après l’échec commercial de la Modus au sein d’une gamme vieillissante.
Voir aussi : Histoire de Renault - Clio - Schweitzer - Carlos Ghosn - Nissan - Histoire de l'Entreprise


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. avr. 28, 2011 11:53 pm
par saintluc
Le Massacre de Dachau est un crime de guerre commis par des soldats américains contre des membres de la SS lors de la libération du camp de concentration de Dachau le 29 avril 1945.

Ces événements ont parfois été utilisés pour accréditer l’idée selon laquelle on se serait trouvé en présence d’une exécution systématique de prisonniers de guerre allemands, une thèse qui se fonde sur un livre écrit par un ex-Colonel médecin américain, Howard A. Buechner, dans lequel ce dernier affirme que 560 soldats avaient été exécutés.

Cependant, des sources indépendantes s’accordent à conclure qu'en fait de 39 à 50 membres du personnel SS affectés à la garde du camp trouvèrent la mort au cours de divers incidents et actes de vengeance ponctuels, dont certains étaient des exécutions commises en violation des principes du droit international.
Lorsque les soldats américains pénétrèrent dans le camp, ils furent confrontés à des scènes d'horreur : prisonniers dans un état de maigreur épouvantable, fosses communes où étaient entassés des corps déchiquetés. De la fin 1944 jusqu’au jour de la libération, environ 15 000 détenus trouvèrent la mort, ce qui représente quasiment la moitié du chiffre total des victimes du camp. Le 27 avril 1945, Victor Maurer, un délégué du Comité international de la Croix-Rouge, reçut l’autorisation de pénétrer dans le camp et de distribuer des vivres. Le même jour au soir arriva un convoi ferroviaire transportant des prisonniers en provenance de Buchenwald. Des 4 480 à 4 800 personnes que comportait initialement le convoi, seuls 800 survivants purent être internés dans le camp. Plus de 2 300 cadavres furent abandonnés dans et autour du train. Le dernier commandant régulier du camp, l’Obersturmbannführer Eduar Weiter, avait déjà pris la fuite le 26 avril. Selon toute apparence, le commandement fut ensuite assuré par le Obersturmbannführer Martin Weiss, qui avait déjà assuré le commandement du camp de septembre 1942 à novembre 1943. Il prit lui aussi la fuite le 28 ou le 29 avril, le commandement étant alors assuré de facto par Heinrich Wicker, un jeune Untersturmführer de 23 ans. Il semble que dès le 28 avril, le Standartenführer SS Kurt Becher avait discuté avec Weiss de la reddition du camp aux troupes américaines.

Le 29 avril, le reste de la garnison souhaita également abandonner le camp, mais en fut dissuadé par Victor Maurer. Ce dernier craignait l’évasion des détenus et la propagation subséquente de l’épidémie de typhus dont ils étaient victimes. Les portes du camp restèrent par conséquent gardées et un drapeau blanc y fut arboré.

Le terrain couvert par le camp de Dachau comprenait outre le camp de concentration d’autres installations de la SS – une école de commerce placée sous l’égide du Führer – et des services administratifs, l’école d’infirmerie des SS ainsi que d’autres services. Le camp de concentration originel, autrefois dénommé camp de détention préventive, occupait en fait une superficie relativement réduite par rapport à l’ensemble du complexe.
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Le matin du 29 avril, le 3e bataillon du 157e régiment de la 45e division d’infanterie de la 7e armée US reçut l’ordre de prendre le camp de Dachau. L’officier commandant le bataillon, le colonel Felix L. Sparks transmit l’ordre à sa compagnie I et en prit lui-même le commandement. Vers midi, les Américains venant de l’Ouest atteignirent l’entrée du camp SS. Sur le chemin d’accès, ils découvrirent le train en provenance de Buchenwald et ses 39 wagons emplis de cadavres. Selon un rapport d’enquête, les mots « ci nous ne ferons pas de prisonniers ! » auraient circulé dans les rangs américains. Au bout du convoi, les Américains tombèrent sur quatre SS qui se rendirent. Ils furent conduits vers le train où le commandant de la compagnie les abattit. Comme ils n’avaient pas été tués sur le coup, un autre soldat acheva les blessés.

Peu après, les soldats atteignirent l’hôpital militaire dont les bâtiments étaient situés à proximité de l’entrée. Au moins une centaine d’Allemands furent extraits de l’hôpital, y compris des femmes. Le chef de compagnie ordonna que les SS soient rangés à part, un prisonnier polonais facilita la sélection en les identifiant. Les 50 à 75 gardes SS sélectionnés de cette façon furent dépêchés vers un dépôt de charbon peu visible et adossés à un mur. Une mitrailleuse fut mise en batterie et le chef de compagnie ordonna les préparatifs de l’exécution. Selon certains témoignages, les SS se mirent en mouvement vers les Américains, d’autres rapportent qu’ils seraient restés tranquillement debout. De même, les récits divergent quant à savoir qui a ouvert le feu ou qui en a donné l’ordre. Il est toutefois avéré que le servant de la mitrailleuse a tiré plusieurs rafales en direction des prisonniers et que trois ou quatre autres soldats américains tirèrent sur ceux-ci avec leurs fusils. Les hommes touchés s’écroulèrent au sol et beaucoup d’autres qui n’avaient pas été touchés se laissèrent également tomber. Une poignée de SS restèrent debout mains levées. En raison d’un enrayage de la mitrailleuse, la fusillade ne dura que quelques secondes. Le colonel Sparks survint peu après et ordonna de cesser le feu. Les survivants furent incarcérés dans la ville de Dachau et les 15 ou 16 hommes qui avaient été tués restèrent sur place.

Alors que la compagnie I s’avançait en direction du camp de concentration proprement dit, un groupe appartenant à la 42e division d’infanterie US (la division arc-en-ciel) entrait dans l’enceinte générale du camp. Il s’agissait d’une équipe sous le commandement du général Henning Linden, qui devait en principe prendre la tête d’un bataillon chargé de se rendre à Munich. À Dachau, il rencontra un correspondant de guerre belge, Paul Levy, qui attira l’attention de Linden sur l’existence du camp de concentration. Ce groupe était accompagné du photographe de presse Raphael Algoet et de la correspondante de guerre Marguerite Higgins. Ils atteignirent également le camp à l’endroit où se trouvait le train empli de cadavres, et se dirigèrent ensuite directement vers le camp de concentration. Chemin faisant, ils rencontrèrent Heinrich Wicker et Victor Maurer qui souhaitaient négocier la reddition du camp. À l’entrée du camp de concentration, le groupe de Linden tomba nez à nez avec les soldats de la compagnie I et le colonel Sparks. Il s’ensuivit une dispute entre Linden et Sparks, Linden exigeant que l’accès au camp soit donné à la journaliste Higgins. Spark avait toutefois reçu l’ordre de ne laisser personne accéder au camp de concentration avant l’arrivée d’une équipe spécialisée dans le traitement des victimes. Malgré cela, Higgins et un autre membre du groupe Linden escaladèrent la porte et apparurent ainsi comme les premiers libérateurs du camp de concentration.
Au cours du mouvement de la compagnie I vers le camp, survinrent plusieurs escarmouches avec des SS en fuite. Un échange de coups de feu eut également lieu lors de la prise des tours de garde. La dernière tour à être encore occupée était la tour B au nord de l’entrée principale du camp de concentration (le « Jourhaus »). Les Américains s’en approchèrent – sans essuyer de coups de feu – en deux groupes. Un soldat tira une salve en direction de la tour ce qui incita les hommes qui la gardaient à se rendre. Les prisonniers furent alignés sur deux rangs. Les événements qui suivirent n’ont jamais pu être clairement expliqués. Le fait est toutefois que les soldats ont ouvert le feu sur les prisonniers. Par la suite, on devait relever six morts au pied de la tour et trois de plus dans le canal du Würm. Au cours de la marche le long du canal, huit autres prisonniers furent abattus. Les témoins rapportèrent qu’un GI tira à bout portant sur un SS. Une incertitude subsiste toutefois quant au fait de savoir s’il s’agissait d’un membre du détachement occupant la tour ou d’une autre victime. Dans le rapport d’enquête cité ci-dessus, on écrivit à ce sujet : « cette action ressemble à une exécution comparable aux autres cas décrits dans ce rapport ».

Par ailleurs, les prisonniers exercèrent également leur vengeance à l’égard des SS, des Kapos et des collaborateurs. Selon des évaluations de la 7e armée US, 25 à 50 personnes furent tuées par les détenus dans les 24 heures qui suivirent la libération du camp. Plusieurs jours après la libération, des actes de vengeance eurent encore lieu. Ainsi, le 2 mai, un soldat de garde appartenant à la compagnie L se fit subtiliser son fusil par plusieurs détenus qui s’en servirent pour abattre deux hommes supposés appartenir à la SS.

Le processus de la libération du camp fit l’objet d’un examen par une commission dirigée par l’Inspecteur Général adjoint Joseph M. Whitaker. Le nombre de prisonniers dont il est certain qu’ils furent tués par des soldats en violation du droit international s’élève à 39 personnes, le nombre maximal étant évalué à 50. La commission recommanda la mise en œuvre de cinq procédures de traduction en cour martiale pour meurtre, d’une procédure de mise en accusation pour non assistance à personne en danger à l’encontre de Howard Buechner et l’octroi d’un blâme. La direction de la 7e Armée US considéra que le résultat de l’enquête n’était pas satisfaisant. Aucun des soldats mis en cause n’eut à affronter une cour martiale.
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Scène d'exécution dans le dépôt de charbon
Dans les récits des anciens prisonniers de Dachau, les meurtres des SS sont rapportés de façon marginale. Afin de relativiser ou minimiser la situation dans le camp de concentration, des auteurs révisionnistes ont fait du sort des gardiens du camp le point central de leurs réflexions. Le but de ces travaux était selon le cas de présenter les crimes de guerre comme des actes « normaux » ou les soldats américains comme des tueurs et des croisés cruels. Le premier auteur qui s’intéressa aux événements survenus lors de la libération du camp de concentration de Dachau fut l’ancien SS Erich Kern. Le livre de l'ancien médecin divisionnaire américain Howard Buechner, paru en 1986, Dachau: The Hour of the Avenger constitue le fondement essentiel de la légende qui veut que tous les SS capturés dans l’enceinte du camp aient été exécutés. Les pièces du rapport d’enquête de Whitakers, déclassifiées en 1992, ainsi qu’une recherche sur les sources effectuée par John H. Linden (le fils du Général Henning Linden) permirent de réfuter les affirmations de Buechner.
L’ancien Untersturmführer SS Erich Kern (en) (en fait Erich Kernmayr) rendit public en 1964 un travail révisionniste sous le titre Verbrechen am deutschen Volk. Eine Dokumentation alliierter Grausamkeiten (« Crimes contre le peuple allemand. Une documentation des cruautés alliées ») prolongé en 1971 par l’ouvrage Meined gegen Deutschland. Eine Dokumentation über politischen Betrug (« Parjure contre l’Allemagne. L’escroquerie politique documentée »). Dans ces publications, Kernmayr avait cité le récit de l’Obersharführer Hans Linberger, qui au moment de la libération du camp y était en service en tant que blessé lourd dans une compagnie de réserve. Linberger faisait partie des hommes qui furent amenés devant le dépôt de charbon pour y être exécutés, mais il en réchappa sans être blessé. Selon son récit, douze hommes furent tués au cours de cette exécution. Le compte-rendu de Linberger paraît crédible, si on fait abstraction de certains propos typiques propres à la droite national-socialiste qui figurent dans le texte de Kern. Les descriptions de Linberger réfutent les hypothèses souvent émises sans esprit critique par les auteurs de droite selon lesquelles tous les SS du camp auraient été exécutés.

En tant que commandant du personnel médical attaché à la 45e division d’infanterie, le colonel Howard A. Buechner était sur place au moment de la libération du camp de Dachau. Il publia en 1986 le livre Dachau. The Hour of the Avenger (Dachau. L’heure du vengeur). Selon ses descriptions, 560 prisonniers auraient été exécutés au moment de la reddition du camp. D’après Buechner, 346 hommes furent abattus dans le dépôt de charbon par le 1er Lieutenant Jack Bushyhead, décédé en 1977. En outre, un soldat surnommé Birdeye aurait tué 12 hommes. De plus, il ajoutait à ce décompte 122 prisonniers tués sur place, 40 gardes tués par les détenus, 30 SS tués au combat et 10 autres qui seraient arrivés à s’échapper mais auraient été repris et tués à leur tour. Comme Buechner était à la fois témoin oculaire et membre de l’armée américaine, son livre fut accueilli comme une preuve irréfutable du massacre de Dachau et constitua de ce fait le fondement sur lequel se construisit la légende du meurtre de masse.

Ses déclarations purent toutefois être réfutées sur la base du rapport d’enquête de Joseph Whitaker. Compte tenu de ce rapport, qui recommandait la mise en accusation de l’intéressé en raison d’un refus d’assistance à personne en danger, les motifs de Buechner sont évidents. Cette mise en accusation fut demandée en raison de la circonstance que Buechner n’avait prêté aucune assistance aux blessés de la fusillade du dépôt de charbon. Dans son livre, il justifia ce fait par l’argument que des détenus furieux auraient achevé les Allemands encore en vie à coups de pistolet. En dehors du livre de Buechner, il n’existe aucune autre source qui rapporte ce fait.

Buechner repris le chiffre de 560 SS d’un livre du journaliste Nerin Gun, dont les déclarations paraissent peu fiables. Selon Gun, ce chiffre fut établi lors d’un appel matinal effectué par un certain Lieutenant Heinrich Skodzensky. On ne put toutefois jamais établir l’existence d’un homme ayant porté ce nom et on présume qu’il pourrait s’agir de Heinrich Wickler. En partant du chiffre global de 560 hommes, Buechner décompta 122 hommes (un chiffre global qui est cité par le photographe de l’armée Georges Stevens Jr.), les 40 qui furent tués par les détenus, les 30 morts au combat, les 10 fuyards tués après avoir été repris et les 12 gardes du camp abattus par le soldat Birdeye. Le solde fut attribué par Buechner à l’exécution ayant eu lieu dans le dépôt de charbon qui, selon ses dires, aurait été menée essentiellement par le Lieutenant Bushyhead. En outre, Buechner prétendit que Bushyhead lui aurait répondu, lorsqu’il l’avait interrogé sur ses motifs, qu’il avait agi ainsi en raison de la situation qu’il avait découverte dans le camp et près des fours crématoires. Il est toutefois avéré qu’au moment de la fusillade dans le dépôt de charbon, les soldats américains n’avaient pas encore atteint le camp de concentration proprement dit.

En reportant la responsabilité essentielle du massacre sur Bushyhead et par d’autres affirmations qui, selon les procès-verbaux d’audition de Whitaker, s’avèrent fausses (par exemple, des médecins allemands auraient refusé une offre d’assistance de Buechner), Buechner présentait son propre rôle dans l’affaire sous un jour nettement plus positif.
Dans son livre, Buechner prétendait que le général George S. Patton, à l’époque gouverneur militaire de Bavière, aurait pris connaissance du rapport d’enquête à charge contre les participants à l’exécution et l’aurait ensuite personnellement classé avant d’en brûler les annexes. Ceci a été considéré dans les cercles d’extrême droite comme la preuve que du côté américain de tels crimes de guerre étaient couverts voire approuvés au plus haut niveau de la hiérarchie. Le fait est que la position prise par le général Alexander McCarrell Patch, commandant la 7e Armée US, s’efforçait de minimiser les faits. Ainsi, on considéra que seules les exécutions près du train constituaient une violation du droit international. Dans tous les autres cas – en particulier en ce qui concerne les exécutions dans le dépôt de charbon et dans le camp de concentration – les descriptions faites par les accusés furent adaptées de telle sorte qu’elles étaient présentées comme la répression de tentatives d’évasion. En définitive, les auteurs de ces actes ne furent pas inquiétés et aucun procès n’eut lieu. La légende relative à Patton résulte selon toute vraisemblance d’une enquête mise en branle par le général Linden à charge contre le colonel Sparks, suite à l’altercation qui les avait mis aux prises à l’entrée du camp de concentration. En raison de l’estime qu’il portait à Sparks, Patton classa sans suite la procédure à sa charge, mais les exécutions faisaient toutefois l’objet d’une procédure distincte.
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SS et soldats américains au moment de la reddition du camp. À partir de la gauche : SS non idenfié, Heinrich Wicker (en grande partie caché), Paul Levy, Victor Maurer (tournant le dos à l'objectif), le Gén. Linden (casque recouvert d'un filet de camouflage) et d'autres soldats américains.
Dans son livre, Howard Buechner écrivit : « Techniquement, il s’agissait peut-être d’un acte inapproprié, et les morts de ces quelques centaines de sadiques pourraient difficilement constituer compensation pour millions de gens qui souffrirent et moururent des mains de tant d’autres participants à la Solution Finale. Malgré cela, dans ce cas précis du moins, la vengeance fut complète. »

Il glorifia le soi-disant « Vengeur », le Lieutenant Bushyhead et en fit un héros. Certaines personnes critiquent ce point de vue en soutenant qu'il s’agissait de l’exécution de combattants désarmés et faits prisonniers, ce qui constitue une violation de la seconde convention de Genève de 1929 et donc d’un crime de guerre, et qu'il n’est pas à l’honneur de l’armée américaine que les griefs soulevés par le Colonel Whitaker dans son rapport d’enquête n’aient pas fait l’objet de poursuites .

Il convient cependant d’admettre qu’aucun massacre systématique n’a eu lieu. Au contraire, il s’agissait sans exception d’actes de représailles imputables à quelques individus. À cet égard, il y a lieu de prendre en considération l’énorme pression psychologique à laquelle ces soldats étaient soumis, d’une part en raison des combats eux-mêmes et, d’autre part (et avant tout), du fait de la découverte de la situation atroce qui régnait dans le camp. La vue du train entraîna même chez des vétérans endurcis l’effroi et l’incompréhension.

Les victimes n’étaient probablement pas les SS appartenant à des groupements de la Totenkopf, qui avaient fait régner la terreur sur le camp pendant des années. Les gardes habituels du camp avaient, au moment de l’arrivée des troupes américaines, pris la fuite depuis longtemps de sorte qu’à ce moment, le camp était sous la garde d’unités de réserve qui étaient composées partiellement de SS de faible constitution incorporés à la hâte.