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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. avr. 15, 2011 11:51 pm
par saintluc
2è partie


Le plan prévoit une concentration maximale de forces sur 30 km de front. Le terrain doit être préparé par un bombardement d'artillerie massif chargé de détruire les premières lignes allemandes. Ensuite, les troupes d'infanterie doivent s'élancer protégées par un feu roulant d'artillerie.
Ce plan ne tient nullement compte du terrain qui est très défavorable : les troupes françaises se situant en contrebas et devant se lancer à l'assaut de pentes fortifiées. D'autre part, le bombardement sur 30 kilomètres de front ne peut être aussi dense que lorsqu'il s'agit de prendre un fort.
L'idée de base du plan proposé par Nivelle est de percer sur la ligne du Chemin des Dames, en utilisant la méthode qui lui a réussi à l'automne 1916 quand il a regagné le terrain perdu à Verdun.

Une fois le front des premières et deuxièmes lignes allemandes enfoncé, une armée de réserve sera lancée pour exploiter la trouée et obtenir l'effondrement des armées allemandes. À cet effet, on rattachera à cette armée 2 corps de cavalerie, cette cavalerie qui retrouverait alors ses chevaux et son rôle classique au lieu de la boue des tranchées dans laquelle elle combat depuis la stabilisation du front.

Pour s'assurer de réussite, la progression des troupes doit donc être très rapide dès le début de l'offensive. Le général Mangin estime que les soldats devront progresser à la vitesse de 100 mètres toutes les trois minutes.
Ainsi, il est prévu au soir du premier jour que la VIe armée aura franchi l'Ailette. À J+1, la cavalerie doit couvrir la plaine située au nord de Laon; à J+4, on doit atteindre la Somme...
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Nivelle prévoit un Groupe d'Armées de Réserve (G.A.R.) aux ordres du général Micheler, qui viendra s'intercaler entre le Groupe d'Armées du Nord et le Groupe d'Armées du Centre. Ce G.A.R. comprend 4 armées, la Ve, VIe, Xe et la IVe Armée. Les Ve et VIe armées étant chargées de la percée, la Xe Armée de Duchêne et la IVe Armée du général François Anthoine sont tenues en réserve, et seront utilisées pour exploiter la réussite.

Cela donne un total de 17 corps d'armée regroupant 56 divisions. Parmi ces divisions, 4 d'infanterie coloniale et 5 de cavalerie.

Nivelle, artilleur de formation, compte beaucoup sur l'artillerie pour écraser les défenses allemandes. Cela compensera l'avantage que donne aux défenseurs la géographie des lieux prévus pour l'attaque. L'idée est de profiter de la puissance d'une artillerie lourde plus nombreuse qui, pouvant tirer plus loin que dans les offensives précédentes, devrait permettre d'anéantir les positions de premières lignes mais aussi d'interdire l'arrivée de renfort et de faire taire les canons allemands.

Pour la première fois, du moins pour les Français, une artillerie spéciale est massivement engagée. L'artillerie spéciale, ce sont les chars blindés. Ils sont prévus pour évoluer où cela leur sera possible, c'est-à-dire à l'est et à l'ouest du Chemin des Dames dont les pentes leurs sont impraticables. A l'est, du côté de Berry-au-Bac, et rattaché au 32e corps de la Ve Armée, il y a le groupement Bossut avec ses 82 Chars Schneider. Le groupement Chaubès, équipé de 50 chars Saint Chamond, est rattaché au 5e corps d'armée. A l'ouest, du côté de Laffaux, il n'y a pas de chars pour accompagner l'assaut du 16 avril. En mai, on aura le "groupement Lefèbvre", rattaché au 37e corps de la VIe Armée.

Le rôle des chars est d'accompagner l'infanterie, de faire des brèches dans les réseaux de barbelés et d'éliminer les nids de mitrailleuses, en bref, de favoriser la progression des fantassins. Il n'est pas prévu qu'ils puissent agir seuls. D'ailleurs, leur autonomie limitée leur interdit toute action de longue durée.

Un point faible du plan réside dans les contraintes d'approvisionnement. L'Aisne coule au sud, parallèlement au Chemin des Dames, en vue directe des observatoires allemands. Ce qui veut dire que l'arrivée des renforts, munitions, etc. sera tributaire des points de passage obligés sur cette rivière. De même pour les flux descendants, comme les blessés.
L'artillerie.
Le rôle de l'artillerie est primordial : un bombardement massif et incessant doit permettre à l'infanterie de progresser rapidement. Les Français disposent ainsi 5 310 canons qui tirent 5 millions d'obus de 75 et 1,5 million de gros calibres.

La préparation de l'offensive par l'artillerie devait permettre, selon Nivelle de détruire jusqu'aux septièmes voire huitièmes lignes ennemies. Pendant cette préparation, du 12 au 15 avril, 533 obus sont tirés en moyenne par minute. Mais le temps est très couvert durant cette première quinzaine d'avril, d'où des réglages d'artillerie approximatifs.

Une fois l'offensive lancée, pour se conformer à la vitesse de progression voulue par Nivelle, le barrage d'artillerie doit avancer, de 100 mètres toutes les 3 minutes. Il faut comparer cette décision avec les dernières offensives de la bataille de Verdun où le barrage devait avancer de 100 mètres toutes les 4 minutes et se souvenir que les poilus vont devoir escalader les pentes du Chemin des Dames, réduire les résistances ennemies tout en collant au barrage d'artillerie pour éviter que la défense allemande n'ait le temps de s'organiser entre la fin du bombardement et l'arrivée des fantassins.

L'infanterie.
L'infanterie est chargée de s'engouffrer dans les brèches faites par l'artillerie, nettoyer les premières lignes et prendre les lignes plus en arrières. L'objectif est d'atteindre le sud de Laon avant le soir. 180 000 hommes sont massés au pied des premières lignes allemandes, prêts à s'élancer. Les troupes de seconde ligne devaient dépasser rapidement ces hommes pour bousculer les défenses ennemies et emporter la victoire. En fait, elles se contenteront de les seconder.

Les fantassins doivent attaquer en tenue d'assaut. Le règlement d'infanterie de janvier 1917, précise qu'il s'agit de porter, en sautoir, la couverture roulée dans la toile de tente; un outil individuel, la musette de vivres, la musette à grenades (en théorie, 5 grenades dont 2 VB, mais on ira jusqu'à distribuer 16 grenades par homme), un bidon d'eau de 2 litres et un bidon supplémentaire d'un litre, le masque à gaz (deux si possible), des sacs à terre, un panneau de signalisation ou des feux de bengale, le paquet de pansement, les vivres du jour, les munitions (120 cartouches). En revanche, le sac est laissé sur place.

Mais certaines unités attaqueront avec tout leur barda sur le dos. Ce sera le cas, par exemple, des troupes du 20e corps. En plus, ils ont des vivres pour 6 jours.

Les chars.
Les 194 chars (Schneider et Saint Chamond) disponibles sont éparpillés entre différentes unités. C'est contraire aux directives du général Estienne mais correspond au rôle qu'on veut leur faire tenir : accompagner l'infanterie. Pour monter en ligne, les "batteries" se déplacent en colonne. Pour combattre, elles se mettent en ligne. Le char de commandement a alors deux de ses tanks à sa gauche et le dernier à sa droite.

Pour communiquer, le commandant d'unité dispose de fanions, qu'il agite pour indiquer ses ordres. Il dispose aussi de pigeons voyageurs dont les cages sont emportées dans l'habitacle.

Au combat, chaque AS (c'est le sigle sous lequel on désigne les batteries, AS et un numéro) est accompagnée d'une compagnie d'infanterie; pour le "groupement Bossut", ce sont donc 5 compagnies de fantassins qui viennent du 154e régiment d'infanterie de ligne et, pour le "groupement Chaubès, ce sont 3 compagnies du 76e régiment d'infanterie de ligne. Dans la pratique, l'infanterie se révélera incapable, sous le feu allemand, de suivre les chars.
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Assaut français au Chemin des Dames
Les conditions météorologiques sont terribles quand commence l'offensive. En ce printemps 1917, il fait très froid et il neige même le 16 avril. Les Sénégalais qui se sont entraînés sur la Côte d'Azur, ne sont pas préparés à de telles températures. Nombre d'entre eux souffrent du gel. Le 17 avril, la pluie tombe d'une manière quasiment continue et rend le terrain très boueux. C'est surtout le mauvais temps qui gêne les préparations d'artillerie dont les objectifs visés ne seront pas toujours atteints. Les soldats qui s'élancent le 16 avril trouvent des positions allemandes très peu touchées par le bombardement.

Les bombardements ont mis la terre à nu et ont sculpté un paysage lunaire (trous d'obus, absence de végétation). Cette terre boueuse est continuellement retournée par les obus : elle n'est donc pas stable, elle se dérobe sous les pieds si bien que le soldat ne cesse de tomber, pour se relever et tomber à nouveau.
3 h 30 : les hommes de première ligne se réveillent, se préparent et avancent jusqu'aux lignes ennemies
6 h : l'offensive est lancée, les hommes sautent les parapets et gagnent les premières lignes. L'assaut du côté français est donné le 16 avril à 6 heures du matin.
7 h : selon le député Jean Ybarnegaray : « La bataille a été livrée à 6 heures, à 7 heures, elle est perdue ». Un peu partout sur le front, les hommes se rendent compte que l'avancée n'est pas aussi rapide que prévue. En effet les hommes qui se sont lancés à l'assaut, échouent contre des deuxièmes lignes très peu entamées par les bombardements.
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Ils sont de plus pris en enfilade par des nids de mitrailleuses cachés et sont même parfois pris à revers par des soldats allemands qui sortent des souterrains comme à Hurtebise. En effet le terrain est très favorable aux défenseurs : situation en surplomb, réseau de souterrains desservant carrières souterraines (les creutes) et abris bétonnés, alors que les assaillants ne peuvent pas se protéger, doivent grimper une pente souvent raide, progressant sur un sol très instable. Les pertes sont considérables parmi les troupes qui faisaient partie de la première vague d'assaut. Le soldat Paul Clerfeuille note ainsi dans son journal : « la première vague part, mais est aux deux tiers fauchée par les mitrailleuses ennemies qui sont dans des petits abris en ciment armé » La 10e division d'infanterie coloniale qui s'élance sur Hurtebise est aussi décimée : les pertes s'élèvent à 150 officiers et 5 000 soldats dont la moitié étaient des tirailleurs sénégalais.
9 h : à l'est du Chemin des Dames, les chars d'assaut sont engagés dans le secteur de Berry-au-Bac, mais cette première intervention des chars dans l'Armée française est un échec cuisant : sur 128 chars engagés, 57 sont détruits, 64 sont tombés en panne ou sont enlisés. En effet, ces chars sont lourds, lents (4 km/h) et restent souvent prisonniers d'un terrain marécageux. Ce sont donc des cibles faciles pour l’artillerie, d'autant plus que le réservoir d'essence placé sur le côté n'est pas protégé. Les pertes là aussi sont lourdes : 33 officiers et 147 soldats.
14 h : premier communiqué officiel : « la lutte d'artillerie a pris un caractère de violence extrême pendant la nuit sur tout le front compris entre Soissons et Reims ». Il n'est pas encore question de l'offensive mobilisant plus d'un million d'hommes et qui a été lancée à 6 heures du matin. C'est que sur le terrain, la situation ne s'améliore pas. Il s'est mis à neiger et les soldats s'aperçoivent qu'ils ne progressent guère, que l'offensive est un échec. Le soldat Paul Clerfeuille écrit ainsi dans son journal : « Ordre nous est donné de creuser des trous individuels. Moi qui ai entendu parler du plan, je sais qu'à cette heure nous devrions déjà avoir passé Craonne et être dans la vallée de l'Ailette. Je dis aux camarades : "Ça ne va pas !" c'était vrai. le plan d'attaque du général Nivelle est raté. »
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En fin de journée, les gains de terrain sont minimes : les seules avancées véritables sont en fait réalisées en contrebas du plateau entre Soupir et Chivy-lès-Étouvelles ou plus à l'est dans le secteur de La Ville-aux-Bois et celui de Loivre au nord de Reims. Ailleurs, c'est-à-dire sur le plateau du Chemin des Dames entre Cerny-en-Laonnois et Craonne, les forces françaises ont été repoussées. Les pertes en revanche sont considérables. Selon J.F. Jagielski, les pertes s'élèvent à 134 000 hommes dont 30 000 tués pour la semaine du 16 au 25 avril.
Bien que le général Nivelle ait promis que l'offensive durerait 24 heures, 48 heures maximum, elle se poursuit durant des semaines.

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Publié : ven. avr. 15, 2011 11:57 pm
par saintluc
3è partie
Du 17 avril au 21 avrilLe 17 avril : à l'offensive sur le chemin des Dames, s'ajoute une nouvelle attaque à l'est de Reims dans le secteur de Moronvilliers. Sur le chemin des Dames, le fort de Condé et le village de Braye-en-Laonnois sont pris par les Français.

Entre le 18 avril et le 21 avril : c'est maintenant au tour de la Xe armée, celle de réserve, de passer à l'attaque. Elle va engager le 9e et le 18e corps, sur la partie est du Chemin des Dames, entre Craonne et Hurtebise.
Le 20 avril : suspension provisoire de l'offensive.

Du 22 avril à la bataille des ObservatoiresLe 22 avril : il est décidé d'arrêter toute offensive massive au profit d'offensives partielles

Le 29 avril : remaniement dans l'état-major. Le général Mangin est relevé de son commandement.

Le 30 avril : l'offensive reprend sur les Monts de Champagne.

Le 4 mai : le 18e régiment d'infanterie se lance à l'attaque du village de Craonne à 18 h. Cette attaque surprend les Allemands, le rebord du plateau de Californie est pris.

Le 5 mai : le 18e régiment d'infanterie attaque avec le 34e régiment d'infanterie pour consolider les positions sur le plateau. Les Français réussissent à prendre pied sur le plateau mais ne peuvent déboucher sur l'Ailette. Les pertes s'élèvent autour de 800 hommes pour le 18e régiment d'infanterie entre le 4 et le 8 mai et plus de 1 100 hommes pour le 34e régiment d'infanterie. La Xe armée attaque les plateaux de Vauclair et des Casemates. Le même jour, une offensive est lancée sur Laffaux par le 1er Corps d'armée coloniale : les ruines du moulin sont prises.

Le 8 mai : nouvelle suspension de l'offensive.

Le 15 mai : Le général Pétain remplace Nivelle. Le gouvernement est au courant des premiers actes de désobéissances.

Du 20 mai à fin juin : le front est secoué par les mutineries qui affectent plus de 150 unités. Ces refus d'obéissance concernent des troupes au repos que l'on veut renvoyer à l'assaut.

Le 4 juin : à la demande du général de Maistre, commandant de la VIe armée, les offensives prévues en juin sont ajournées à cause des mutineries.

Seconde quinzaine de juin : une grande contre-offensive allemande est lancée suite aux informations sur les mutineries.

Le 25 juin : la 164e division d'infanterie s'empare de la Caverne du Dragon. C'est le début de la bataille des observatoires qui dure tout l'été. Il s'agit d'un ensemble d'opérations pour contrôler des points hauts du Chemin des Dames

La victoire de La Malmaison (24 octobre)Le 24 octobre : une offensive, préparée par le général Pétain remplaçant du général Nivelle depuis le 15 mai, est lancée sur le fort de La Malmaison qui contrôle l'accès sur la crête du Chemin des Dames. La préparation d'artillerie a été massive et parfaitement coordonnée. Quand les troupes des 11e, 14e et 21e corps d'armée s'élancent, protégées par le feu roulant de l'artillerie, les défenses allemandes sont déjà bien atteintes. Les chars sont de nouveau utilisés mais, cette fois, ils sont plus légers, plus rapides et attaquent frontalement en protégeant les fantassins. La victoire française est nette : les Allemands comptent 8 000 tués, 30 000 blessés et 11 500 prisonniers. Cette victoire ne peut faire oublier le dramatique échec de la bataille du Chemin des Dames mais il consacre une nouvelle stratégie reposant sur l'utilisation massive de matériels modernes (artillerie, chars) concentrés sur un point précis du front. L'armée française ne parvient cependant pas à faire significativement bouger la ligne de front.
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Le village de Soupir, en 1917
C'est une défaite stratégique décisive des Français, qui ne conquièrent que quelques postes d'observation et des caves.

Une commission d'enquête est instituée et dirigée par le général de division Henri Joseph Brugère, Nivelle est absous et plus tard muté à Alger. Brugère ajoute au rapport que « Pour la préparation comme pour l'exécution de cette offensive, le général Nivelle n'a pas été à la hauteur de la tâche écrasante qu'il avait assumée ».

Suite à cet échec, les généraux Mazel (Ve armée) et Charles Mangin (VIe armée) sont remplacés par Micheler et Maistre.

Philippe Pétain prend la place de Nivelle à la tête du grand quartier général français (GQG), le 15 mai 1917, au moment où éclatent les premières mutineries, signe d'un désespoir et d'un découragement parmi les troupes françaises.
Cette bataille est un échec presque total pour l'armée française. Alors que cette bataille devait être décisive, elle se solde par un massacre inouï.

L'estimation des pertes fait l'objet de polémique en fonction de la période et du terrain retenus. Le député Favre les estime à près de 200 000 hommes côté français au bout de deux mois d'offensives. C'est un bilan probable et assez peu éloigné du décompte incomplet réalisé par J.-F. Jagielski. Chaque division a perdu en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames. Les tirailleurs sénégalais, notamment perdent plus de 7 000 tués sur 16 500 engagés (40-45%) dans les premières journées, soit le quart de leurs pertes totales au cours de la guerre.

Quant au bilan côté allemand, il est encore moins aisé à réaliser. L'état-major français estimait en juin 1917 les pertes allemandes autour de 300 000 hommes, ce qui est sûrement exagéré. Le général en chef allemand Ludendorff a écrit : « Notre consommation en troupes et en munitions avait été ici aussi extraordinairement élevée. »
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Les tribunaux militaires prononcèrent 3 427 condamnations dont 554 à mort ; à sept reprises Pétain refusa de transmettre les dossiers de recours en grâce et 49 mutins devaient être exécutés. Le nom de Craonne, situé au coeur de la bataille du Chemin des Dames, a été popularisé par La Chanson de Craonne qui reste associée aux mutins de 1917 de la Première Guerre mondiale.

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Publié : dim. avr. 17, 2011 12:01 am
par saintluc
1492
17 avril
Les capitulations de Santa Fé
Les Rois Catholiques d'Espagne, convaincus par les arguments de Christophe Colomb, acceptent de financer son projet de traverser l'océan Atlantique. Ils signent les capitulations de Santa Fé (du nom du camp près de Grenade) qui permettent d'armer des navires pour Christophe Colomb et de lui conférer le titre de vice-roi des terres à découvrir. La générosité des souverains s'explique par leur euphorie après leur victoire sur Grenade, qui met fin à la présence musulmane dans la péninsule ibérique. Le navigateur fera un retour triomphal à Séville le 31 mars 1493, il pense alors avoir découvert les Indes en navigant vers l'ouest.
Voir aussi : Dossier histoire des conquistadores - Christophe Colomb - Rois catholiques - Histoire de la Mer

1895
17 avril
Traité de Shimonoseki
Après une guerre rapide, les Chinois s'inclinent devant les Japonais avec le traité de Shimonoseki (Japon). Par ce traité, la Chine cède une partie de la Mandchourie du Sud, les îles Pescadores et l'île de Formose (plus tard appelée Taiwan). Elle reconnaît également le protectorat de fait du Japon sur la Corée et doit verser de fortes indemnités au pays vainqueur. Le Japon se prépare alors à attaquer la Russie, qui contrarie ses projets coloniaux. À partir de l’année suivante, les grandes puissances occidentales, à savoir la France, la Russie, le Royaume-Uni et l’Allemagne se partageront le territoire chinois en zones d’influence. Tout est en place en Asie pour les grandes guerres du XXe siècle.
Voir aussi : Histoire de la Mandchourie - Histoire de Taïwan - Histoire des Traités

1924
17 avril
Naissance de la MGM
Metro Pictures, Goldwyn Pictures et Louis B. Mayer Company fusionnent pour créer la société de production Metro-Goldwyn-Mayer. La MGM adopte le logo qui deviendra vite célèbre: un lion rugissant encerclé d'une bannière où on peut lire la devise Ars Gratia Artis, "l'art pour l'amour de l'art". Entre 1930 et 1950, la MGM sera le plus puissant studio d'Hollywood. En 1973, la MGM cessera de produire des films.
Voir aussi : Fondation - Histoire de l'Entreprise

1961
17 avril
Le débarquement de la baie des Cochons
La CIA (Central Intelligence Agency) arme quelques exilés cubains opposés à Fidel Castro et les largue sur la côte cubaine dans le but de renverser le régime. Les troupes cubaines réagissent aussitôt et repoussent la tentative de débarquement dans la Baie des Cochons (au nord de Cuba, à 150 kilomètres des côtes américaines). C'est un important succès pour Fidel Castro, qui, arrivé au pouvoir par les armes à la Havane en 1959, se présente comme le meilleur opposant à l'impérialisme américain. De son côté, Kennedy assume les responsabilités d’une telle déroute et n’accordera jamais plus sa confiance à la CIA.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Kennedy - Fidel Castro - Histoire de la Guerre froide

1964
17 avril
Lancement de la Ford Mustang
Ford présente officiellement la Mustang à la foire mondiale de New York. Le succès est immédiat: 100 000 Ford Mustang sont vendues en 100 jours. Fruit d’une étude marketing, la Mustang a été concoctée par Lee Iacocca pour la génération du baby boom: voiture branchée, design glamour, modèle à la carte, etc. Elle sera immortalisée au cinéma par le film "Bullit" en 1968, avec Steve Mc Queen. Depuis 1964 plus de 7 millions de Ford Mustang ont été construites.
Voir aussi : Histoire de Ford - Histoire de l'Automobile

1970
17 avril
Le retour des astronautes d'Apollo 13
Les 3 astronautes américains, rescapés de la mission Apollo 13, amerrissent sains et saufs au sud de l'océan Pacifique. 4 jours plus tôt, l'explosion soudaine d'un réservoir d'oxygène, 56 heures après le décollage et à près de 300 000 kilomètres de la Terre, a transformé leur voyage en cauchemar. L'équipage se réfugie alors à bord du module lunaire Aquarius, dont les réserves d'oxygène et d'énergie électrique sont limitées. L'échec d'une mission scientifique est transformé en véritable exploit humain.
Voir aussi : Dossier histoire de la conquête spatiale dans la guerre froide - Histoire d'Apollo - Histoire d'Apollo 13 - Histoire de l'Espace

1975
17 avril
La chute de Phnom Penh
Les Khmers rouges s'emparent de Phnom Penh, la capitale du Cambodge, et leur chef, Pol Pot, impose un régime dictatorial. Les Khmers rouges sont tenus pour responsable de la mort de près de 2 millions de personnes. Ils seront chassés de Phnom Penh par les forces vietnamiennes en janvier 1979. La guerre civile se poursuivra entre les Khmers rouges et le gouvernement, appuyé par le Vietnam, jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu soit finalement obtenu sous la supervision de l'ONU en octobre 1991.
Voir aussi : Histoire des Khmers rouges - Pol Pot - Histoire des Guerres

1982
17 avril
Trudeau fait rapatrier la Constitution
Élu pour la première fois en avril 1968 et revenu au pouvoir en 1980, le libéral Pierre Elliott Trudeau fait rapatrier la Constitution canadienne au sein du pays, malgré le rejet québécois. Connue sous le nom d’Acte de l’Amérique du Nord, elle fut instaurée en 1867 et demeurait jusqu’alors sous le contrôle du Royaume-Uni. Le Parlement britannique ne s’y oppose pas et la Reine Élizabeth II sanctionne la loi nécessaire à Ottawa. Trudeau ajoutera à cette Constitution quelques modifications, dont une charte des droits et libertés. Il fait ainsi du Canada, une bonne fois pour toute, un État officiellement et totalement souverain.
Voir aussi : Constitution - Elizabeth II - Histoire d'Ottawa - Histoire de la Diplomatie

1989
17 avril
Solidarnosc légalisé
Lech Walesa, le leader des syndicalistes polonais, et Czeslaw Kiszczak, le ministre de l'Intérieur polonais, signe un accord au palais Radziwill de Varsovie qui légalise le syndicat Solidarnosc. 7 ans après sa mise hors la loi, le gouvernement tient Lech Walesa pour un interlocuteur de 1er plan et pour le chef d'une véritable opposition. Cette nouvelle donne est l'annonce d'un changement politique et social en Pologne.
Voir aussi : Lech Walesa - Histoire de Solidarnosc - Histoire de l'Opposition
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. avr. 17, 2011 12:13 am
par saintluc
Le débarquement de la baie des Cochons est une tentative d'invasion militaire de Cuba par des exilés cubains soutenus par les États-Unis en avril 1961. Planifiée sous l’administration de Dwight Eisenhower, l'opération était lancée au début du mandat de John F. Kennedy. Elle visait à faire débarquer à Cuba, le 17 avril 1961, environ 1 400 exilés cubains recrutés et entraînés aux États-Unis par la CIA afin de renverser le nouveau gouvernement cubain établi par Fidel Castro, qui menait une politique économique défavorables aux intérêts américains et se rapprochait de l'URSS. L'opération fut un échec complet
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Après leur arrivée au pouvoir en 1959, les révolutionnaires castristes engagent une politique de révolution agraire ce qui engendre un grand nombre d'expropriation des terres gouvernementales, c'est-à-dire que le gouvernement cubain récupère toutes les terres possédées par des propriétaires étrangers et dont les bénéfices ne vont pas au gouvernement de l'île. Ainsi, les terres sont nationalisées (deviennent la propriété de l'État cubain), les propriétaires étrangers sont renvoyés dans leur pays et les travailleurs des terres travaillent désormais pour le gouvernement et participent donc directement aux profits de Cuba. La nationalisation enlève aussi aux grands propriétaires terriens cubains leurs latifundios et minifundios ; la main d'oeuvre ne leur appartient plus et ils ne bénéficient plus ou très peu des richesses qu'ils tiraient de leur terres.
Les révolutionnaires castristes tissent aussi des liens avec l'URSS, alors en pleine guerre froide avec les États-Unis, ce qui pousse ces derniers au blocus de l'île en 1960 ; tous les échanges commerciaux Cuba/États-Unis prennent fin, notamment les exportations importantes de sucre de canne que Cuba envoyait à l'acheteur nord-américain.
En janvier 1961, le gouvernement américain de Dwight Eisenhower rompt ses relations diplomatiques avec Cuba.
Le 15 avril 1961, des avions américains bombardent les aéroports et aérodromes du pays, détruisant une grande partie des avions au sol (civils et militaires). L'objectif initial de la CIA est de débarquer une force de 1 400 mercenaires, qu'elle a recrutés et formés, afin qu'ils sécurisent une colline près de la Baie des Cochons.
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Le matin du samedi 15 avril, six bombardiers américains B26 peints aux couleurs cubaines, en violation des conventions internationales, décollent du Nicaragua et attaquent les bases aériennes de La Havane et de Santiago (sud).
La plupart des appareils de l'armée cubaine plus de nombreux avions civils sont détruits au sol. Seuls neuf appareils qui n'étaient pas au sol sont restés intacts et joueront un rôle décisif 48 heures après. Le 16 avril, lors de l'enterrement des sept victimes des bombardements, Fidel Castro, après avoir comparé le débarquement à l'attaque sur Pearl Harbor, lance : « Ce que les impérialistes ne peuvent nous pardonner, c'est d'avoir fait triompher une révolution socialiste juste sous le nez des États-Unis ».
Le lendemain, le 17 avril vers 1 h 15, la brigade 2506 débarque en deux endroits, à Playa Larga et Playa Girón, c'est-à-dire au fond et à l’entrée orientale de la baie des Cochons, à 202 km au sud-est de La Havane. Au large, de nombreux cargos et autres bâtiments de guerre américains sont destinés à consolider la tête de pont. La population civile, puis les troupes de Fidel Castro et neuf avions militaires cubains (encore en état) mettent l'envahisseur en déroute et les mercenaires se rendent à l'armée cubaine le 19 avril.
161 Cubains furent tués par les mercenaires, qui ont compté 107 pertes dans leurs rangs. 1 189 furent faits prisonniers.
L'opération a poussé le gouvernement cubain à rechercher du soutien auprès de l'URSS (Opération Anadyr). Elle est aussi la cause directe de la crise des missiles de Cuba l'année suivante. Lors du règlement de la crise, les États-Unis se sont engagés à ne pas attaquer militairement Cuba. Elle a aussi fait perdre aux États-Unis une partie de leur crédibilité (qui était un atout crucial face à l'URSS lors de la guerre froide).

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Publié : lun. avr. 18, 2011 12:03 am
par saintluc
1506
18 avril
Construction de la basilique Saint-Pierre de Rome
Le pape Jules II, issu de la famille des Médicis, pose la 1ère pierre de la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican. Bramante, Raphaël, Michel-Ange et d'autres artistes participeront à la construction du plus grand temple chrétien. C'est Bernin qui achèvera l'édifice en 1666, en lui donnant un aspect baroque avec la place bordée d'une grande colonnade constituée de 4 rangées de 284 colonnes.
Voir aussi : Histoire de Rome - Construction - Michel-Ange - Basilique - Bernin - Histoire de la Chrétienté



1906
18 avril
Séisme à San Francisco
San Francisco (Californie), 400 000 habitants, est dévastée par un tremblement de terre (d'une magnitude de 8,5 sur l'échelle de Richter) et par les incendies qui suivent. La catastrophe entraîne la mort de près de 1000 personnes et la destruction totale de la ville. Le séisme se traduit par un élargissement considérable de la faille de San Andreas, un phénomène géologique qui tend à détacher la Californie du continent américain.
Voir aussi : Tremblement de terre - Histoire de San Francisco - Histoire des Catastrophes naturelles



1942
18 avril
Raid de Doolittle
Alors que les Etats-Unis poursuivent leur préparation pour véritablement entrer en guerre contre le Japon, et que celui-ci domine tout le Pacifique, ils décident de faire douter l’ennemi et de remonter le moral des Américains en bombardant Tokyo. Les Japonais considèrent avec raison qu’ils sont à l’abri car les Etats-Unis ne disposent d’aucune base assez proche pour lancer ses bombardiers sur l’île nippone. Toutefois, le lieutenant colonel Doolittle parvient à mettre en place un système qui permet de faire décoller des B-25 (des bombardiers lourds) d’un porte-avion. C’est ainsi que les Etats-Unis peuvent lâcher quelques bombes sur la capitale ennemie avant que leurs avions ne se replient en Chine. Les dégâts sont mineurs mais portent un coup symbolique. Le Japon ne se sent plus à l’abri et doit réorganiser sa défense.
Voir aussi : Histoire de Tokyo - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1949
18 avril
Proclamation de la République d'Irlande
L'Irlande rompt son lien avec le Commonwealth britannique et proclame la République d'Irlande ou Eire. Les 2 principaux partis politiques de la nouvelle république sont le Fianna Fáil et le Fine Gael, tous 2 conservateurs. Depuis 1969, la République d'Irlande est confrontée au problème de l’Irlande du Nord ou Ulster: traditionnellement favorable aux revendications des catholiques de Belfast pour la réunification de l’Irlande, elle ne peut approuver les actions terroristes de l’IRA.
Voir aussi : Histoire de l'IRA - République - Proclamation - Histoire de l'Etat



1951
18 avril
La création de la CECA
La 1ère manifestation de coopération européenne est instituée par la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), fondée par 6 pays: la Belgique, la France, le Luxembourg, l'Italie, les Pays-Bas et la République Fédérale d'Allemagne (RFA). Tous signent le traité qui a pour but de faciliter le rapprochement politique des Six en instituant un marché commun du charbon et de l'acier et en éliminant les entraves à la libre circulation de ces marchandises. Il entrera en vigueur le 23 juillet 1952.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance de l'Union européenne - Histoire de la CECA - Histoire de la Construction européenne



1955
18 avril
Mort d’Albert Einstein
À 76 ans, Albert Einstein meurt d’une rupture d’anévrisme. Après avoir bouleversé le monde de la physique par ses théories sur les relativités restreinte et générale, Einstein deviendra une figure mythique de la science.
Voir aussi : Einstein - Relativité - Histoire de la Physique



1955
18 avril
La conférence de Bandung
Organisée par la Birmanie, Ceylan, l’Inde, l’Indonésie et le Pakistan, une conférence réunit 29 États des continents africains et asiatiques, principalement issus de la décolonisation. Elle se déroule à Bandung, sur l’île de Java, dans le but de renforcer les liens entre ces différents peuples et de statuer sur des sujets communs. Parmi les participants figurent Nasser, président d’Égypte, l’Indien Nehru, l’Indonésien Sukarno et le Chinois Zhou Enlai. Jusqu’au 24 avril, les thèmes abordés tourneront autour de l’indépendance du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie, de l’Apartheid en Afrique du Sud, ainsi que des conflits israélo-arabes, de l’interdiction de la bombe atomique et de l’égalité entre tous les peuples. De cette conférence naîtra concrètement le mouvement de non-alignement, qui assure l’autonomie et la neutralité des pays du tiers-monde vis-à-vis de l’URSS et des Etats-Unis.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Dossier histoire de l' Egypte : la république - Nasser - Dossier histoire de la conférence de Bandung - Nehru - Histoire des Traités



1959
18 avril
La France gagne le tournoi des Cinq Nations
Malgré sa défaite à Dublin face à l'Irlande, la France arrive pour la première fois seule en tête du Tournoi des Cinq Nations. Entrée dans cette compétition en 1910, elle avait déjà partagé la victoire en 1955 avec le Pays de Galles et en 1954 avec l’Angleterre et le Pays de Galles.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi des Cinq Nations - Histoire du Tournoi des Six Nations - Histoire du Rugby



1973
18 avril
Lancement de Libération
Le 1er numéro du quotidien de gauche Libération est publié sous la direction de Jean-Paul Sartre et Serge July. Original par son mode de gestion (égalité pour tout le personnel) et sa ligne rédactionnelle ("l'indépendance à tout prix"), il sera vite confronté à de graves problèmes financiers et d'organisation. Il fermera en 1981 et réapparaîtra quelques mois plus tard, modernisé mais plus classique. Libération bénéficie aujourd'hui d'une diffusion de près de 170 000 exemplaires.
Voir aussi : Journal - Quotidien - Histoire de Libération - Histoire de la Presse



1979
18 avril
Saad Haddad proclame l'Etat du Liban-Sud
Le général chrétien Saad Haddad décrète la création de l’Etat libre du Liban-Sud. Saad Haddad et sa milice, l’Armée du Liban Sud (ALS), se sont vus confier par Israël une des positions acquises par cette dernière lors de son intervention de mars 1978. Accusé de trahison par le gouvernement Libanais, le général rebelle prolongera sa coopération avec Israël jusqu’à sa mort en 1984. Quant à l'ALS, elle gardera le contrôle de ce territoire jusqu'à sa dissolution lors du retrait des troupes israélienne en 2000.
Voir aussi : Guerre du Liban - ALS - Histoire des Guerres



1980
18 avril
Le Zimbabwe devient indépendant
La Grande-Bretagne reconnaît l'indépendance de la Rhodésie du Nord qui devient le Zimbabwe. Le territoire est occupé par les britanniques depuis l'arrivée du colonisateur Cecil Rhodes à la fin du XIXème. Après une guerre civile de plus de 10 ans qui fait près de 15 000 morts, les négociation ont débouché sur un cessez-le-feu et l'arrivée de la majorité noire au pouvoir. Robert Mugabe deviendra Premier ministre, puis président en 1987. Sa politique en faveur de l'expropriation des fermiers blancs a été condamnée par la communauté internationale.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Rhodésie - Histoire de la Décolonisation



1996
18 avril
Le camp de réfugiés de Cana bombardé par Tsahal
En pleine opération Raisins de la colère, l’armée Israélienne procède pendant vingt minutes au bombardement d’un camp de réfugiés de l’ONU à Cana. Le bilan s’élève à 104 morts et la communauté internationale exige des explications tandis que Bill Clinton dépêche le secrétaire d’Etat Warren Christopher en Israël. Tsahal affirme que le camp est situé à proximité de la base du Hezbollah et qu’il s’agit d’une erreur. Toutefois, quelques contradictions, notamment à propos de présence de drones jetteront le doute sur les intentions de l’armée israélienne. Le Hezbollah ayant également visé des populations civiles, l’accord de cessez-le-feu signé le 27 avril insistera sur la nécessité, pour les deux camps, de se cantonner aux objectifs militaires.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Hezbollah - Tsahal - Cana - Histoire du Conflit Israélo-Palestinien

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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. avr. 18, 2011 12:15 am
par saintluc
Le séisme de 1906 à San Francisco désigne le séisme qui toucha principalement San Francisco au matin du mercredi 18 avril 1906. Il a été estimé à une magnitude d'environ 8,2, et son épicentre se situait à 12 km l'ouest de San Francisco sur le système de faille se trouvant au large des côtes. Le séisme principal eut lieu à 5 h 12 du matin le long de la faille de San Andreas. Les secousses furent ressenties de l'Oregon à Los Angeles, et à l'intérieur des terres jusqu'au centre du Nevada. Le tremblement de terre et l'incendie qui en résulta, restent à ce jour parmi les plus grandes catastrophes naturelles ayant touché une grande ville américaine.
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Avant la catastrophe, San Francisco était la neuvième plus grande ville américaine, et la plus grande sur la côte occidentale, avec une population de près de 410 000 habitants. La ruée vers l'or de 1849 avait attiré des milliers d’émigrants et la famine en Chine avait poussé de nombreux Chinois à s’y installer.

Pendant quelque six décennies, la ville était le centre financier, commercial et culturel de l'ouest américain ; elle accueillait le plus gros port de la côte occidentale et était considérée comme la « porte du Pacifique », par laquelle transitait la grandissante puissance économique et militaire américaine vers l'Asie et l'océan Pacifique. L’entrée d’Hawaï dans l’union et la guerre contre l’Espagne en 1898 donnent à San Francisco un rôle important. 42 banques étaient installées dans la ville.

La vie culturelle était dynamique grâce aux cinq quotidiens, aux restaurants français, aux théâtres et à l’opéra situé sur Mission Street. L’Orpheum O’Farrell pouvait accueillir 3 500 personnes. D’un point de vue architectural, la ville était la plus belle de l’ouest américain. Les magnats du chemin de fer et des mines se firent construire de magnifiques demeures sur Nob Hill.

Même si la sismologie en était à ses débuts, les experts savaient que San Francisco était située sur une ligne de faille : les séismes les plus importants dans la baie de San Francisco furent relevés en 1836, 1868, 1892 et en 1905. Certains secteurs de la faille de San Andreas furent identifiés et reconnus comme potentiellement dangereux dès 1893.
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On compta à l'époque 478 morts, mais il apparaît aujourd'hui que ce chiffre, publié par les autorités de l'époque, sous-estima l'impact réel de la catastrophe, notamment parmi la population chinoise. Le bilan a depuis été revu à la hausse, et le nombre généralement accepté est d'au moins 3 000 morts. La plupart des décès eurent lieu à San Francisco même, mais on compta 189 morts ailleurs dans la région de la baie. D'autres villes subirent des dégâts importants, notamment Santa Rosa, San José et l'université Stanford.

Entre 225 000 et 300 000 personnes se retrouvèrent sans toit sur environ 400 000 habitants. Environ la moitié se réfugia de l'autre côté de la baie à Oakland. Les journaux de l'époque décrivent comment Golden Gate Park, le quartier voisin de la Panhandle et les plages entre Ingleside et North Beach se retrouvèrent couverts de tentes improvisées.
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Mairie de San Francisco, 20 avril 1906.
Le tremblement de terre et l'incendie eurent un impact durable sur le développement économique de la Californie. Le séisme et l'incendie détruisirent plus de 80 % de la ville. Les bâtiments en briques, tels que l'hôtel de ville, ne résistèrent pas aux secousses. Le tremblement de terre réduit à néant le réseau téléphonique, le cable-car et les systèmes de communication. Dans la région de la baie, l'université Stanford fut en partie endommagée. Les villes de San Jose, Hollister, Bolinas et Santa Rosa furent également touchées.

Même si San Francisco fut rapidement reconstruite, le désastre redirigea et relocalisa commerces, industries et population vers le sud, à Los Angeles, qui au cours du XXe siècle devint la métropole la plus importante de l'ouest des États-Unis. Le rapport Lawson de 1908, qui étudia le tremblement de terre de 1906, démontra cependant que la même faille de San Andreas qui fut à l'origine du séisme est également proche de Los Angeles.

Le tremblement de terre de 1906 fut le premier de cette magnitude à être documenté par des photographies et des films cinématographiques. Il eut également lieu à une période florissante de la sismologie. Le coût de la catastrophe fut estimé à l'époque à environ 400 000 000 dollars.

La catastrophe eut des répercussions sur l'ensemble de l'économie américaine. La destruction de la ville causa un mouvement de capitaux de New York vers la côte ouest pour financer les travaux de reconstruction. Ce mouvement de capitaux fut une des circonstances qui contribua au déclenchement de la panique des banquiers de 1907, lorsque les banques new-yorkaises ne purent trouver les liquidités nécessaires pour rembourser leurs débiteurs.
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Malgré les dégâts importants causés par le séisme et ses répliques, ce sont les incendies qui en résultèrent qui détruisirent le plus de structures. Ceux-ci se déclarèrent à plusieurs endroits de la ville, certains causés initialement par des fuites de gaz naturel et durèrent trois jours entiers. D'autres incendies furent démarrés intentionnellement, et d'autres encore furent la conséquence de feux de bois allumés par des réfugiés. Certains propriétaires mirent le feu à leurs propres immeubles afin de toucher l'indemnité d'assurance-incendie, ayant été informés que leur police d'assurance ne couvrirait pas les dégâts causés par le séisme seul.

Les conduites d'eau étant hors service, les pompiers municipaux avaient peu de ressources à leur disposition pour combattre les incendies. Plusieurs feux dans le centre-ville convergèrent pour former une fournaise gigantesque. L'incendie détruisit plus de 500 pâtés de maison de Van Ness Avenue près du centre jusqu'aux quais bordant la baie.

Contrairement à une idée reçue, le maire Eugene Schmitz et le général Frederick Funston ne déclarèrent pas la loi martiale. En revanche, Schmitz signa un arrêté permettant à la police, aux patrouilles de milices et aux militaires de tirer sur les pilleurs, et quelque 500 personnes furent tuées ou blessées. Funston tenta de contrôler l'expansion de l'incendie en faisant exploser des pâtés de maison autour des foyers, avec un succès mitigé, mais qui semble avoir permis d'épargner l'ouest de la ville.

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Les ruines encore fumantes de San Francisco, vues de la tour du Ferry Building sur Market Street.
L'armée de terre américaine construisit 5 160 maisons provisoires en pin pour héberger 20 000 réfugiés. Ces structures furent conçues par John McLare, et regroupées en onze campements. Elles étaient construites les unes contre les autres et louées pour deux dollars par mois à leurs occupants en attendant la fin de la reconstruction. Elles étaient peintes en vert olive, en partie pour mieux s'intégrer au site, mais surtout parce que l'armée disposait de larges quantités de peinture de cette couleur. La population des camps culmina à 16 448 réfugiés, mais dès 1907 la plupart d'entre eux avaient déjà quitté les lieux. Les camps furent par la suite reconvertis en garages, entrepôts ou boutiques.
Des plans pour la replanification et la reconstruction de la ville furent élaborés dès le jour même du séisme. L'un des plans les plus ambitieux était celui du célèbre urbaniste Daniel Burnham, dont la vision inspirée par Haussmann prévoyait des avenues et boulevards rayonnant à travers la ville, un complexe civique gigantesque à l'architecture classique, un jardin public qui aurait alors été le plus grand du monde, s'étendant de Twin Peaks au lac Merced, et de nombreux autres projets. Le plan, jugé peu réaliste et peu pratique autant par les critiques de l'époque que par les architectes contemporains, fut pour la plupart ignoré. Il était également vu d'un mauvais œil par les promoteurs immobiliers qui auraient dû vendre nombre de leurs terrains à la municipalité. Le tracé des rues existant subsista, mais certains des projets chers à Burnham virent le jour par la suite, notamment un civic center à l'architecture néo-classique, des avenues plus larges, un métro sous Market Street, un Fisherman's Wharf à échelle humaine et un monument dominant la ville sur Telegraph Hill, Coit Tower.

Le tremblement de terre de 1906 provoqua une prise de conscience du danger sismique en Californie. Quelques jours après la catastrophe, le gouverneur de l'état George Cooper Pardee réunit les plus grands scientifiques pour amorcer un programme de recherches sur les séismes. Sous la direction du géologue Andrew C. Lawson de l'université de Berkeley, l'équipe de vingt géologues, astronomes, physiciens (Henry Fielding Reid) et ingénieurs étudia et cartographia la faille de San Andreas. Ils rédigèrent un rapport qui fit avancer la connaissance des phénomènes sismiques.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. avr. 18, 2011 11:12 pm
par saintluc
1775
19 avril
L'échauffourée de Lexington
Chargé de détruire un dépôt d'armes à Concord (Massachusetts), un détachement anglais tombe dans une embuscade tendue par les milices des colonies, à Lexington. Cet événement marque le début des hostilités entre les treize colonies d'Amérique du Nord et la Grande-Bretagne. Les Britanniques se replieront dans la ville de Boston, sous le commandement du général Gage, tandis que des milices de toutes les colonies ne cesseront d’affluer. Bientôt, la ville sera encerclée et le siège se prolongera jusqu’au départ des Britanniques, en mars 1776. Le 3 septembre 1783, au traité de Paris, la Grande-Bretagne reconnaîtra l'indépendance des Etats-Unis.
Voir aussi : Dossier histoire des Etats-Unis : la guerre d'Indépendance - Histoire des Guerres



1824
19 avril
Lord Byron meurt en Grèce
Le poète romantique anglais George-Noel Gordon, plus connu sous le nom de lord Byron, meurt à 36 ans, emporté par une forte fièvre, à Missolonghi (Grèce). 3 mois plus tôt, ayant embrassé la cause des Grecs soulevés contre les Turcs, il avait débarqué à Missolonghi avec un navire affrété à ses frais. La Grèce décrètera un deuil national et son corps sera ramené en Grande-Bretagne. Son oeuvre est connu mondialement et la Byron Society compte aujourd'hui 25 pays membres.
Voir aussi : Décès - Histoire de la Grèce indépendante - Lord Byron - Histoire de la Poésie



1937
19 avril
Franco unifie les partis politiques nationalistes
Le général Francisco Franco fonde la « Phalange espagnole traditionaliste et les Juntes d’offensive nationale-syndicaliste ». Il souhaite ainsi unifier la totalité des partis qui le soutiennent dans la guerre civile espagnole (Phalange espagnole, carlistes, traditionalistes) et former un parti unique national en Espagne.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Franco - Histoire des Partis



1943
19 avril
La révolte du ghetto de Varsovie
Les 60 000 juifs qui subsistent dans le ghetto de Varsovie (Pologne) se soulèvent contre les SS nazis qui ont reçu de Hitler l'ordre de les exterminer. Leur combat désespéré durera jusqu'au 16 mai. 7 000 mourront les armes à la main, les autres seront dirigés vers les camps d'extermination.
Voir aussi : Soulèvement - Histoire de Varsovie - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1956
19 avril
Le mariage de Grace Kelly et du prince Rainier
L'actrice américaine Grace Kelly épouse le prince Rainier Grimaldi III de Monaco. La cérémonie est retransmise en Eurovision : 30 millions de téléspectateurs suivent en direct ce mariage à grand spectacle. La grande actrice hitchcockienne se retirera du cinéma et aura 3 enfants. Elle mourra en 1982, à l'âge de 52 ans, dans un tragique accident de voiture sur la côte d'Azur.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Kelly - Rainier - Grace Kelly - Rainier III - Histoire des Faits divers



1971
19 avril
Première station spatiale habitée
L'URSS, après son échec dans la conquête de la Lune, développe un programme de stations orbitales et lance la 1ère station occupée par un équipage humain: Saliout-1. Les 3 astronautes qui occupent la station du 7 au 30 juin, ne rentreront pas vivant à cause d'un accident de pressurisation. Le programme Saliout s'achèvera en 1986, après 813 jours d'occupation humaine et plus de 2 500 expériences scientifiques.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire de la conquête spatiale dans la guerre froide - Histoire de l'Espace



1995
19 avril
Attentat d'Oklahoma City
Un attentat au camion piégé a détruit un immeuble fédéral à Oklahoma City et coûté la vie à 168 personnes. Jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001, cet attentat constituera l'acte de terrorisme le plus meurtrier dans l'histoire américaine. Son auteur, Timothy McVeigh, 32 ans, vétéran de la guerre du Golfe, sera condamné à mort en 1997 et exécuté en 2001.
Voir aussi : Attentat - Histoire du Terrorisme



1999
19 avril
Le Reichstag est réinvesti par le Bundestag
Brûlé par les nazis en 1933 puis restauré une première fois en 1972, le Reichstag retrouve enfin son statut de siège du Parlement Allemand. Cette rénovation se caractérise par la reconstruction de la coupole en verre qui trône à 47 mètres. Le verre est choisi comme symbole de la transparence de la démocratie tandis que cette reconstruction s’inscrit dans un ensemble de projet visant à moderniser Berlin et à lui redonner la stature d’une grande capitale.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Histoire du Reichstag - Histoire de l'Architecture



2005
19 avril
Election du pape Benoît XVI
A 19h, après deux jours de conclave et quatre tours de scrutin, les cardinaux choisissent le cardinal allemand Joseph Ratzinger pour succéder à Jean-Paul II. Joseph Ratzinger, 78 ans, était depuis 1981 préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, et chef du camp conservateur. Nommé cardinal en 1977 par Paul VI, il faisait figure de favori avant l'élection.
Voir aussi : Pape - Election - Doctrine - Histoire de la Chrétienté


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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. avr. 18, 2011 11:18 pm
par saintluc
La révolte du ghetto de Varsovie est le soulèvement armé organisé et mené par la population juive du ghetto de Varsovie contre les forces d'occupation allemandes entre le 18 janvier et le 16 mai 1943.
Début janvier 1943, les déportations de la population civile vers les camps d'extermination touchent à leur fin. La population est passée de 450 000 à 71 000 personnes.

En janvier, l'« Union militaire juive » (Żydowski Związek Wojskowy, ŻZW) ; l'« Organisation juive de combat » (Żydowska Organizacja Bojowa, ŻOB) et l'« Armée Interieure » polonaise (Armia Krajowa, "AK") s'opposent par la force aux déportations, prenant le contrôle du ghetto.

Les forces allemandes mettent un certain temps à réagir, mais le 19 avril, la police et les forces auxiliaires SS entrent dans le ghetto sous le commandement du SS Oberführer Ferdinand von Sammern-Frankenegg. Le plan prévoit une prise intégrale du ghetto en 3 jours qui échoue. Aussi Ferdinand von Sammern-Frankenegg est-il remplacé par Jürgen Stroop, qui met quatre semaines à anéantir le ghetto.

Les forces juives polonaises alignent 400 insurgés de ŻZW conduits par Dawid Moryc Apfelbaum et Paweł Frenkel et environ 40 combattants de la ŻOB (Organisation juive de combat) sous les ordres de Mordechaj Anielewicz. L'Armée Intérieure (l'AK) a fourni quelques hommes, mais aussi des armes. Marek Edelman, seul commandant survivant de l'insurrection, donne un nombre de combattants plus restreint : « Je me souviens d'eux tous, des garçons et des filles, 220 au total », âgés de 13 à 22 ans.
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Insurrection du Ghetto de Varsovie. Photo extraite du « rapport Stroop » que Jürgen Stroop adressa en mai 1943 à Heinrich Himmler. La légende originale en allemand est « Forcés hors de leurs trous ». Cette photo est l'une des plus célèbres de la Seconde Guerre mondiale.
Marek Edelman avait 24 ans lorsqu'il a pris le commandement de l'un des trois groupes de combattants, constitué de 50 combattants. Après la mort des premiers dirigeants et le suicide de Mordechaj Anielewicz le 8 mai, c'est lui qui dirige l'insurrection. Ayant survécu aux combats, il participera l'année suivante au soulèvement de Varsovie.

La nourriture manquait terriblement. Edelman indique : « nous ne mourions pas de faim. On peut vivre pendant trois semaines simplement avec de l'eau et du sucre », que lui et ses hommes trouvaient chez ceux qui avaient été déportés.

Durant les combats, environ 7 000 résidents du ghetto ont été tués, 6 000 ont été brûlés vifs ou gazés durant la destruction totale du quartier, les Allemands déportèrent les survivants dans le camp d'extermination de Treblinka et dans les camps de travail de Poniatowa, de Trawniki et de Majdanek.

L'impact moral et historique de l'insurrection du ghetto de Varsovie fut conséquent. La résistance dépassa les prévisions allemandes, même si l'issue était certaine vu le déséquilibre des forces -« My nie chcemy ratować życia. Żaden z nas żywy z tego nie wyjdzie. My chcemy ratować ludzką godność » (« Nous ne voulons pas sauver notre vie. Personne ne sortira vivant d'ici. Nous voulons sauver la dignité humaine ») - Arie Wilner (pseudo Jurek), soldat de la ŻOB.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. avr. 20, 2011 12:01 am
par saintluc
1233
20 avril
L'Inquisition débute en France
Le pape Grégoire IX annonce que la lutte contre l’hérésie n’est désormais plus assumée par les évêques sur les territoires français. Cette tâche est alors confiée aux Frères prêcheurs, ordre franciscain fondé par Dominique de Guzman. Créé pour convertir les cathares, cet ordre dispose désormais des pouvoirs propres à l’Inquisition pour réaliser sa mission. Rapidement, les Frères s’installent dans les lieux stratégiques du sud de la France comme Toulouse, Montpellier ou Lyon. Les tribunaux de l’Inquisition auront un rôle crucial dans la répression des Cathares en France, et ils feront régulièrement usage des bûchers.
Voir aussi : Dossier histoire des Cathares - Dossier histoire de l' Inquisition - Grégoire IX - Histoire de la Chrétienté



1653
20 avril
Dissolution du Parlement croupion
Face à l’impuissance du Parlement croupion à diriger la République, Cromwell décide de le dissoudre. Il le remplacera en juillet par un nouveau parlement, dit "Parlement des Saints" ou "Parlement Barebone", principalement composé de puritains. Mais la situation ne sera guère meilleure car les nouveaux parlementaires seront autant d’obstacles à la politique de Cromwell. Le chef militaire le dissoudra donc en décembre 1653.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Dossier histoire du Commonwealth d'Angleterre - Cromwell - Histoire du Long Parlement - Histoire de la Politique



1792
20 avril
Louis XVI déclare la guerre à l'Autriche
Le roi et l'Assemblée législative déclarent la guerre à l'empereur François II d'Autriche. Celui-ci et son allié, le roi de Prusse, prennent aussitôt l'offensive. Au début, à la joie des contre-révolutionnaires, les armées françaises reculent. Mais, un élan patriotique imprévu se manifeste, scellant l'alliance du peuple en armes et de la Révolution et provoquant la chute de la royauté. Louis XVI sera condamné pour trahison politique et exécuté le 21 janvier 1793.
Voir aussi : Louis XVI - Guerre - François II d'Autriche - Histoire de la Révolution



1825
20 avril
Loi du sacrilège
Après avoir donné le contrôle de l’Université à l’Eglise, les Ultras poursuivent leur volonté de "re-chritianiser" la France. Ainsi, et malgré les protestations de grands noms tels Chateaubriand, la loi du Sacrilège érige au statut de crime le vol dans une Eglise ou la profanation des hosties. Puni par des travaux forcés, un tel acte devient l’équivalent d’un parricide. Mais cette loi, abrogée en 1830, ne sera en fait jamais appliquée. Le gouvernement perd progressivement son influence et les tentatives Ultras pour aller plus loin en rétablissant le droit d’aînesse ou pour réprimander plus durement la presse se soldent par des échecs.
Voir aussi : Dossier histoire de la Restauration - Ultraroyalistes - Chateaubriand - Eglise - Histoire de la Politique



1828
20 avril
René Caillié entre à Tombouctou
L'explorateur français René Caillié découvre Tombouctou (Mali), une cité interdite aux chrétiens, sur les bords du Niger. Il est l'un des premiers Européens à pénétrer en Afrique occidentale par voie terrestre, en se faisant passer pour un Egyptien. Il montre que Tombouctou n'est pas la cité riche que l'on imagine, mais que les sociétés du moyen Niger sont des royaumes historiques à part entière. Il sera accueilli triomphalement à Paris, le 5 décembre 1828, par la Société de Géographie.
Voir aussi : Histoire de Tombouctou - Histoire des Explorations



1872
20 avril
Mort de Ljudevit Gaj
L'écrivain et homme politique croate Ljudevit Gaj meurt et laisse derrière lui un idéal et une volonté politique qui ne sera pas exaucée avant 1991 : l’avènement de la nation croate. Il fut notamment l’auteur d’un dictionnaire de la langue croate et à la tête d’un journal nommé « Nouvelles Nationales Croates » dans les années 1830. Toutefois, revendiquant une culture illyrienne, ses idées menaient également à la notion de Yougoslavie.
Voir aussi : Journal - Illyrie - Histoire des Décès



1967
20 avril
Coup d'Etat des colonels grecs
Un coup d'Etat militaire en Grèce instaure une dictature pro-américaine, appelée le "régime des colonels", qui bloque l'évolution politique et isole la Grèce de l'Europe. En 1974, ce régime incapable de régler la crise chypriote avec les Turcs, abandonne le gouvernement. Constantin Caramanlis, exilé à Paris, rentre en Grèce. Celui-ci rétablira la démocratie, sera élu président en 1980 et fera entrer son pays dans la Communauté européenne en 1981.
Voir aussi : Coup d'Etat - Histoire de la Grèce indépendante - Colonels - Histoire des Coups d'Etat



1980
20 avril
L'exode de Mariel
Près de 130 000 Cubains rejetés par le régime castriste quittent Cuba. Ils embarquent au port de Mariel en direction des côtes de Floride. D'autres exodes suivront, dont celui des 30 000 balseros ("boat-people" cubains) en août 1994. L'île compte environ 11 millions d'habitants, mais il y a 2 millions d'exilés cubains, dont la moitié aux Etats-Unis.
Voir aussi : Histoire de la Floride - Boat-people - Histoire des Coups d'Etat



1999
20 avril
La fusillade du lycée Columbine
Au lycée Columbine de la petite ville de Littleton (Colorado), 2 adolescents ouvrent le feu sur leurs camarades, faisant 13 morts, avant de se suicider. La révolte de Michael Moore face à cette tragédie l'amènera à réaliser 3 ans plus tard, un documentaire sur la violence provoquée par les armes à feu aux Etats-Unis. Bowling for Columbine sera le 2ème documentaire, après Le Monde du Silence en 1956, en compétition officielle à Cannes où il remportera le prix du 55ème Festival.
Voir aussi : Fusillade - Lycée - Histoire des Faits divers



2004
20 avril
L'Union Européenne prête à négocier l'intégration de la Croatie
La commission européenne rend un avis favorable à l’ouverture des négociations entre l’Union Européenne et la Croatie en vue de l’intégration de cette dernière. C’est une première étape pour que le pays encore en guerre dix ans plus tôt puisse rejoindre la communauté.
Voir aussi : Histoire de l'Union Européenne - Histoire de la Construction européenne


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. avr. 20, 2011 12:06 am
par saintluc
La dictature des colonels est le nom donné au pouvoir politique en place en Grèce de 1967 à 1974, qui provoqua en outre l'exil du roi Constantin II monté sur le trône en 1964. Cette dictature est issue de la prise du pouvoir par une junte d'officiers alors dominée par Yeóryos Papadópoulos.
En 1963, pour la première fois depuis quarante ans, des élections libres sont organisées en Grèce. Elles sont remportées par l'Union des Centres de Georges Papandréou, vieux routier de la scène politique grecque (il fut Ministre de l'Éducation du gouvernement d'Elefthérios Venizélos, ancien opposant de Metaxas puis chef du gouvernement en exil du roi Georges II, à Alexandrie en 1944).

Avec sa large victoire (53 % des voix), celui-ci décide d'épurer l'armée, très marquée à l'extrême droite. L'état-major, obnubilé par la menace communiste, soucieux de plaire aux États-Unis et inquiet pour lui-même, multiplie les manœuvres de déstabilisation.
En juillet 1965, sous la pression de l'armée, le jeune roi Constantin II destitue Georges Papandreou après sa tentative de se placer à la tête du ministère de la défense.

Cela fut rendu possible parce qu'un membre du parti de Georges Papandreou, Constantinos Mitsotakis fit sécession avec un nombre considérable des nouveaux élus. En Grèce, on parla d'Apostasie. Ce même Mitsotakis devint Premier ministre en 1989.

Ce renversement de l'Union des Centres avait été rendu possible par des membres de ce même parti qui cherchaient à exercer le pouvoir pour leur propre compte. On assista alors à toute une série de gouvernements plus ou moins éphémères entre juillet 1965 et avril 1967.

Papandreou et Panagiotis Kanellopoulos, les leaders de l'Union des Centres et de l'ERE (Union Nationale Radicale, parti jusque là majoritaire) tentèrent de trouver un accord pour sortir de la crise qui menaçait de se prolonger. L'idée était de former un gouvernement qui expédierait les affaires courantes et organiserait de nouvelles élections. Cette solution ne put être mise en place à cause du coup d'État des colonels.
La monarchie est alors soutenue par les États-Unis, malgré son incapacité à moderniser le pays. Des troubles se développent devant le refus du roi de confier le pouvoir à la gauche.

Parmi les nombreux troubles se situent la mort du député Gregoris Lambrakis et celle de l'étudiant Sotiris Petroulas. L'affaire Lambrakis a fait ensuite l'objet d'un livre puis d'un film : Z.

Ces troubles politiques aboutirent au coup d'État des colonels le 21 avril 1967.

Ce 21 avril, des officiers emmenés par le colonel Yeóryos Papadópoulos prennent le pouvoir par la force et abolissent la constitution. Leur tâche fut facilitée par la désorganisation du monde politique, le discrédit des institutions et l'inertie du palais royal.

En décembre 1967, le roi tenta de reprendre la main par un contre-coup d'État avec le soutien de généraux. Son échec obligea le roi Constantin II à s'exiler avec sa famille à Rome. Le Royaume de Grèce demeura cependant jusqu'en 1973 la forme officielle de l'État, les dirigeants successifs de la junte s'attribuant le titre de régents.
Membres de la junte :

Geórgios Papadópoulos, colonel au « Bureau d'études militaires » ;
Stylianós Pattakós, général de brigade ;
Nikolaos Makarezos, colonel, ancien attaché militaire de l'ambassade grecque à Rome ;
Dimítrios Ioannídis, général
Pour conserver et consolider leur pouvoir, les colonels cherchèrent à éliminer toute forme d'opposition et de contestation. Dès le coup d'État, des personnalités politiques, principalement de gauche, mais aussi des libéraux et de simples défenseurs des droits de l'homme, furent persécutés. Nombre de militaires et de fonctionnaires furent révoqués afin de permettre aux colonels de disposer d'instruments de gouvernement idéologiquement conformes aux « principes du régime ». Les opposants politiques étaient mis en résidence surveillée, emprisonnés, déportés sur des îles désertes de l'Égée mais aussi parfois torturés.

Des gouvernements plus ou moins fantoches se succédèrent afin de laisser croire qu'une vie politique continuait à exister et que le pouvoir n'était pas détenu par les seuls colonels et principalement par Y. Papadópoulos. Malgré la censure, de nombreuses manifestations contre le régime eurent lieu.

Ainsi, 1968 fut une année difficile pour la dictature. Aléxandros Panagoúlis tenta d'assassiner le colonel Papadópoulos. Il fut condamné à mort. Une très forte mobilisation de l'opinion publique internationale permit d'éviter son exécution. Les obsèques de Georges Papandreou, décédé en résidence surveillée, furent l'occasion de grandes manifestations contre le régime.

À l'étranger aussi, les Grecs en exil politique organisaient des manifestations contre la dictature. Ainsi, en 1969, la Grèce fut exclue du Conseil de l'Europe. Dès 1967, l'accord d'association qui liait la Grèce à la Communauté européenne avait été mis en sommeil.

Le 29 juillet 1973, le régime organisa un plébiscite qui aboutit à l'abolition de la monarchie et à la proclamation de la République, dont Papadópoulos prit le titre de président.
La crise chypriote fut fatale au régime des colonels, déjà affaibli par une forte protestation, des étudiants principalement (occupation de l'École Polytechnique (Politechnion), évacuée par les chars le 17 novembre 1973 malgré l'opposition de son recteur Constantin Conophagos).

Les événements du Politechnion ne furent pas seulement une révolte étudiante mais une révolte populaire, dans la rue se trouvaient des gens de toutes les conditions. Le 17 novembre les dictateurs firent marcher les chars sur l'université. Mais c'est la crise chypriote, à l'été 1974, qui provoqua la chute de la junte militaire grecque (la “khounta”).

Lors du coup d'état du 15 juillet 1974, l'EOKA B, une organisation paramilitaire chypriote grecque soutenue par le chef de la dictature Dimitrios Ioannidis, renversa Mgr Makarios et tenta d'instaurer une dictature à Chypre sur le modèle de celle des colonels grecs. En réaction à cette rupture du fragile équilibre qui existait entre les communautés grecque et turque, 5 jours plus tard, le 20 juillet, les troupes turques envahirent le Nord de l'île conduisant à la partition de Chypre en deux états.

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Publié : mer. avr. 20, 2011 11:10 pm
par saintluc
-753
21 avril
Fondation légendaire de Rome
La légende attribue à Romulus, descendant des rois d'Albe, la fondation de Rome et de ses institutions. Cette histoire sera rapportée par le poète latin Virgile (70-19 avant J.-C) dans son épopée l'Enéide et par l'historien latin Tite-Live (64 avant J.-C - 17). Romulus deviendra le protecteur de la ville et, après sa mort, les Romains lui voueront un culte sous le nom de Quirinus (du mont Quirinal, l'une des sept collines de Rome).
Voir aussi : Histoire de Rome - Fondation - Histoire de la Rome antique



1526
21 avril
Bataille de Panipat
Digne descendant de Gengis Khan et de Tamerlan, Bâbur inflige une défaite au sultanat de Delhi lors de la bataille de Panipat. Le sultan Ibrahim Lodi possédait une armée bien supérieure en nombre mais peu motivée : le sultan n’est pas apprécié de ses hommes. Face aux armes et à la discipline des combattants de Bâbur, la déroute ne tardera pas. Lodi, atteint par une flèche, meurt dans la bataille entraînant dans sa chute la domination musulmane en Inde. Elle laisse place au règne Moghol.
Voir aussi : Bataille - Sultanat de Delhi - Histoire de l'Islam



1836
21 avril
La bataille de San Jacinto
Les Texans se révoltent contre le Mexique et gagnent leur indépendance à la bataille de San Jacinto (près de Houston). Ils prennent ainsi leur revanche : la bataille de Fort Alamo qui s'était achevé le 6 mars 1836 avec le massacre des 200 résistants du fort assiégé par 5000 mexicains. Le 29 décembre 1845, le Texas rejoindra les États-Unis d'Amérique en devenant la 28ème étoile du drapeau américain.
Voir aussi : Histoire du Texas - Histoire du Fort Alamo - Histoire des Guerres



1918
21 avril
La mort du Baron Rouge
Manfred von Richtofen, l'as de l'aviation allemande, perd la vie lorsque son appareil est abattu à Vaux-sur-Somme (Picardie). Parce qu'il avait le titre de Baron et que son avion, le Fokker DR.I triplan, était peint en rouge, on le surnommait le "Baron Rouge". Les Alliés lui feront des funérailles grandioses.
Voir aussi : Décès - Pilote - Histoire de la Première Guerre mondiale



1938
21 avril
Naissance du Journal de Spirou
Créé sur l’initiative de l’éditeur Jean Dupuis, le Journal de Spirou paraît pour la première fois, en même temps que le personnage du même nom créé par Rob-Vel. Spirou signifie « écureuil » en wallon, référence que l’on retrouve par la présence de Spip au côté du célèbre groom. Contrairement à de nombreux magasines consacrés à la bande dessinée, l’hebdomadaire est publié sans interruption depuis cette date tandis que des albums de Spirou sont toujours publiés.
Voir aussi : Journal - Spirou - Histoire des Bandes dessinées



1944
21 avril
Les femmes obtiennent le droit de vote
La France combattante à Alger accorde le droit de vote aux femmes, près d'un siècle après l'adoption du suffrage universel masculin. La France est l'un des derniers pays d'Europe a avoir accordé le droit de vote et d'éligibilité aux femmes, juste avant l'Italie, la Belgique, la Grèce et la Suisse. Les femmes useront de ce droit pour la 1ère fois aux élections municipales du 29 avril 1945.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire du Droit des femmes - Histoire du Droit de vote - Histoire des Femmes



1960
21 avril
Brasília capitale
Le Brésil se dote d’une nouvelle capitale, édifiée à l’intérieur des terres, Brasília. Les chantiers ont démarré en 1957 et la date d’inauguration honore la mémoire de Tiradentes, premier martyr de l’Indépendance, pendu le 21 avril 1792 à Rio de Janeiro. L'urbaniste Lucio Costa et l'architecte Oscar Niemeyer ont conçu une ville à la forme d'un avion dont les ailes divisées en carrés sont des quartiers d'habitation. Elle compte aujourd'hui près de 2 millions d'habitants.
Voir aussi : Capitale - Histoire de l'Etat



1961
21 avril
Putsch en Algérie
4 généraux à la retraite (Challe, Zeller, Jouhaud et Salan) et quelques colonels prennent le pouvoir à Alger afin de s'opposer à l'émancipation de l'Algérie. Mais les putschistes ne parviennent pas à rallier l'armée d'Algérie et le président de Gaulle interdit à tous Français d'exécuter leurs ordres. Les généraux seront arrêtés et les partisans acharnés de l'Algérie française entreront dans l'OAS (Organisation de l'armée secrète) qui cessera d'exister avant l'indépendance algérienne en 1962.
Voir aussi : De Gaulle - Putsch - Histoire d'Alger - Histoire de l'OAS - Histoire de la Guerre d'Algérie



1989
21 avril
La révolution Game Boy
Alors que Nintendo domine le marché des consoles de salon et produit des jeux électroniques de poche, Gunpei Yokoi, employé en recherche et développement, rêve de cumuler la puissance des unes avec la portabilité des autres. C’est chose faite avec la Game Boy, première console portable à cartouche. Vendu avec le jeu Tetris à qui elle doit une partie de son succès, elle sera la console la plus vendue de l’histoire.
Voir aussi : Histoire des Jeux vidéo - Console - Histoire de Nintendo - Histoire des Loisirs



2002
21 avril
Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle
Le candidat du Front National obtient 16,86 % des voix, et Jacques Chirac 19,88 %. Lionel Jospin, battu avec 16,18 % des voix, annonce immédiatement qu’il se retire de la vie politique. Cet événement déclenchera de nombreuses manifestations dans tout le pays, et Chirac sera finalement largement réélu au deuxième tour avec 82,21 % des voix.
Voir aussi : Chirac - Jospin - Manifestation - Front National - Le Pen - Histoire des Elections


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. avr. 20, 2011 11:15 pm
par saintluc
Manfred Albrecht, baron von Richthofen (Breslau, 2 mai 1892 - Vaux-sur-Somme, 21 avril 1918) était un aviateur allemand plus connu sous les pseudonymes Petit Rouge, le Diable Rouge et le Baron Rouge. Il est resté une légende de l'aviation de la Première Guerre mondiale.

Avec 80 victoires confirmées, il est l'as des as officiel de la Grande Guerre. Hauptmann dans la célèbre Jasta 11, sa célébrité est liée à celle de son Fokker Dr.I peint d'un rouge vif, ce qui lui valut son surnom. Il a pour frère cadet Lothar von Richthofen, un autre pilote émérite de l'armée de l'air allemande.
Richthofen est né à Kleinburg, près de Breslau, en Silésie (aujourd'hui Wroclaw en Pologne), dans une famille aristocratique prussienne.

A l’âge de neuf ans, Manfred s'installe avec sa famille à proximité de Schweidnitz (Świdnica). Une fois ses études terminées à l’école de Schweidnitz, Manfred commence une formation militaire alors qu'il n’est âgé que de 11 ans. Après avoir achevé sa formation de « cadet » en 1911, il rejoint une unité de uhlans de cavalerie, le 1er régiment uhlan « Empereur Alexandre III de Russie ».

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Richthofen sert comme officier de cavalerie, faisant de la reconnaissance à la fois sur les fronts est et ouest. Les missions traditionnelles de la cavalerie étant devenues impossibles en raison des progrès de l’armement et des barbelés, les uhlans sont utilisés dans l'infanterie. Déçu de ne pas être en mesure de participer plus souvent à des opérations de combat, Richthofen demande son transfert dans la Luftstreitkräfte, la Force aérienne de combat, un corps précurseur de la Luftwaffe. Sa demande est acceptée et il rejoint cette unité à la fin de mai 1915. Le 1er octobre 1915, alors âgé de 23 ans, le lieutenant Manfred von Richthofen, se rendant par train spécial à Metz, rencontre l'as de l'époque Oswald Boelcke dans le wagon-restaurant. Les récits de combats aériens impressionnent tant Richthofen qu'il décide de devenir aussi un pilote d'avion de chasse.
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Il apprend alors rapidement à voler et s’entraîne à la chasse aérienne. Il excelle dans la tactique et le combat aérien. Jusqu'à la fin de 1916, il pilote un Albatros D.II à bord duquel, par exemple, le 23 novembre 1916, il tue l'as britannique Lanoe Hawker. En janvier 1917 il abandonne l'Albatros D.II pour le D.III, le modèle suivant dans la série des biplans de chasse Albatros, et au cours de ce même mois, pour son 16e succès, il reçoit la médaille de l'Ordre Pour le Mérite, la plus haute distinction dans l'armée allemande à l'époque. Durant le seul mois d'avril 1917 il abat 20 avions britanniques, portant son total à 52 appareils ennemis. À la fin du mois de juin il change à nouveau de monture pour piloter un Albatros D.V. En juillet de la même année, il est sévèrement touché à la tête. Cette blessure lui laisse des séquelles, son comportement change et il souffre de nausées et de maux de tête. Ce n'est qu'en octobre 1917, après sa période de convalescence, qu'il change d'appareil pour passer sur le triplan qui le rendra célèbre, le Fokker Dr.I, bien que son surnom lui eût été attribué quand il fit peindre en rouge son Albatros D.III, lorsqu'il pilotait encore cet appareil.

En 1918, Richthofen est devenu une légende. Les dirigeants allemands craignent que sa mort, en quelque sorte inévitable s'il continue à piloter, ne produise un effet néfaste sur le moral des troupes et de la population allemande. Malgré les pressions, il refuse de partir à la retraite alors que d'autres tombent sur le champ de bataille.
Le 21 avril 1918, après avoir décollé du terrain de Cappy avec neuf autres pilotes dont son cousin Wolfram von Richthofen, dont c'était l'une des premières missions, son escadrille rencontra les Sopwith Camel de l'escadrille 209 de la Royal Air Force. Le jeune lieutenant canadien Wilfrid May vit que Wolfram von Richthofen restait, comme lui, à l'écart de la bataille, et le prit en chasse. Voyant son cousin menacé, Manfred von Richthofen poursuivit à son tour Wilfrid May, dont la mitrailleuse s'était enrayée et qui cherchait à son tour à s'éloigner. C'était généralement la technique habituelle de Richthofen de rechercher les avions en difficulté puis de les prendre en chasse. Cependant il prenait aussi soin, depuis des années, de ne pas aller au-dessus des lignes ennemies, ce qu'il fit pourtant ce jour-là. On suppose qu'il était peut-être plus fatigué que d'habitude, ou bien que la bataille aérienne s'était insensiblement déplacée vers l'ouest, au-dessus des lignes alliées. Voyant le triplan de Manfred von Richthofen en train d'attaquer May, le capitaine Arthur Roy Brown, autre pilote canadien, décida de le poursuivre à son tour, et bientôt les trois avions se trouvèrent à très basse altitude juste à l'ouest de la zone morte entre les deux fronts. Richthofen cessa alors sa poursuite, mais il semble qu'il ait alors mal évalué sa position exacte, car quand il fit demi-tour pour revenir vers la zone allemande, il survola l'une des portions les mieux défendues de la Somme.
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Fokker Dr.I
Le triplan se posa intact. Certains témoins affirmèrent que Richthofen était mort aux commandes, d'autres disent que le pilote était encore vivant et succomba à ses blessures plusieurs minutes après, non sans avoir soupiré Kaputt (foutu) en désignant son avion. Tous ces faits sont remis en question et les véritables circonstances demeurent floues. Le Baron Rouge aurait pu être abattu par les batteries anti-aériennes dont celle de Cedric Popkin ou encore par les soldats australiens qui firent feu sur le triplan de l'Allemand. Bien que le tir qui lui fut fatal n'ait jamais été attribué officiellement, Arthur Roy Brown et les tirailleurs australiens situés au sol revendiquèrent cette victoire.

Le documentaire de 2002 "The death of the red baron" de la série "Unsolved history" indique que le Baron Rouge n'avait qu'un seul impact dans la poitrine, qu'une seule balle l'avait tué. C'était un tir venant de la droite qui est ressorti par le côté gauche. Il n'a pu provenir d'une mitrailleuse d'avion ou anti-aérienne, car leurs balles de type "303", très puissantes avec une vitesse supersonique et un centre de gravité les rendant instables à l'impact et tournoyantes dans le corps afin de déchirer les organes internes auraient instantanément créé une onde de choc qui l'aurait tué en vol ou l'aurait rendu immédiatement inconscient, l'empêchant de poser son appareil. La balle provenait d'un fusil. En 1935, le sergent Popkin écrivit une lettre avec une carte indiquant les derniers lacets de l'avion à un officier de guerre australien. Il indiqua avoir tiré de face et que l'avion a soudainement chuté. Il a alors cru l'avoir touché, mais son témoignage l'élimine. En procédant par élimination, avec des images de synthèse puis du matériel laser utilisé de nuit sur un avion cible, le documentaire démontre que le tireur ne fut pas un aviateur, le capitaine Brown, ni les autres tireurs au sol qui étaient Popkin et Buie dont on a aussi les photos. Ce fut un quatrième posté près de Buie, un soldat ordinaire dénommé "Snowy" Evans, un Australien qui était bien à la droite du Baron lorsqu'il est passé, dont on n'a aucune photographie et qui est mort en 1925.

L'officier en charge, le Major David Blake, suggéra que le baron avait été tué par une batterie anti-aérienne au vu des blessures constatées lors de l'autopsie. Avec l'accord des hautes instances militaires, Blake prépara alors des funérailles complètes par respect pour l'as. Manfred von Richthofen fut enterré au cimetière du village de Bertangles près d'Amiens, avec les mêmes honneurs militaires que les pilotes alliés, le 22 avril 1918. Mais en 1919 le cercueil de von Richtofen est transféré au Cimetière Militaire Allemand de Fricourt, toujours dans la Somme. En 1925 la famille Richthofen confie à son jeune frère, Bolko, la mission de rapatrier le cercueil en Allemagne. Après l'autorisation de la France, son cercueil passe le Rhin le 16 novembre 1925 et est accueilli par une foule recueillie à Kehl. Le cercueil est alors conduit à l' Invalidenfriedhof, cimetière militaire de Berlin. Mais à partir de 1945, il se retrouve dans le secteur Est de l'ancienne capitale du Reich et, craignant que la tombe ne soit plus entretenue, le fils de Bolko, Hartman, effectue des démarches auprès des autorités de l'Allemagne de l'Est. Au printemps 1975 l'autorisation est enfin donnée pour le transfert de la sépulture et von Richtofen est enterré à Wiesbaden dans le caveau familial auprès de sa mère et de sa grand-mère, au cimetière du Sud (Südfriedhof).

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Publié : jeu. avr. 21, 2011 11:52 pm
par saintluc
-404
22 avril
Chute d'Athènes
Assiégée, affamée et dénuée de ressources militaires navales, Athènes capitule et est contrainte d’accepter les conditions imposées par Sparte. Les longs murs qui l’entouraient, symbole de sa puissance, sont détruits tandis que l’Empire, existant à travers la ligue de Délos, est dissout. Mais surtout, la démocratie est remplacée par un régime oligarchique : le conseil des Trente. Sparte imposera ensuite à toutes les démocraties construites sur le modèle athénien des décarchies, oligarchies gouvernées par dix personnes. Ces régimes, autoritaires et violents, seront perçus comme une régression, notamment à Athènes qui l’interprète comme un retour à la tyrannie. Or Athènes s’est construite contre la tyrannie et le pouvoir d’un seul : cette courte expérience traumatisante sera perçue comme un régime de trente tyrans.
Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Grèce antique



1073
22 avril
Grégoire VII pape
Hildebrand, moine toscan de 50 ans très réputé, devient pape. Il est porté par la foule romaine sur le trône de Saint Pierre et prend le nom de Grégoire VII. Il modifiera profondément l'Église catholique pour la rendre plus morale et surtout plus indépendante des seigneurs et des souverains. Son oeuvre reste connue sous le nom de "réforme grégorienne".
Voir aussi : Pape - Grégoire VII - Histoire de la Chrétienté



1500
22 avril
Découverte du Brésil
Le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral, parti pour découvrir une autre route des Indes, aborde sur la côte du Brésil et prend possession de ces terres au nom de son roi, Manuel Ier. La nouvelle terre, baptisée Santa Cruz par son découvreur, est ultérieurement dénommée Brésil d'après un bois local couleur de braise, le pao brasil, dont les Portugais feront le commerce.
Voir aussi : Découverte - Pedro Álvares Cabral - Histoire de Santa Cruz - Histoire de la Mer



1809
22 avril
La bataille d'Eckmühl
Les troupes de Napoléon Ier gagnent les Autrichiens, commandés par l'archiduc Charles, à Eckmühl (Bavière). Le maréchal Louis Nicolas Davout, qui s'est illustré lors de cette bataille, deviendra prince d'Eckmühl. Contrainte de s'intégrer au système napoléonien après la paix de Vienne en 1809, l'Autriche s'allie aux autres puissances européennes contre Napoléon Ier en 1813. Il sera vaincu à Waterloo (Belgique) en 1815.
Voir aussi : Bataille - Napoléon - Histoire de l'Empire



1815
22 avril
Napoléon promulgue l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire
Inspiré de la Charte octroyée par Louis XVIII en 1814, l’Acte additionnel est une tentative de Napoléon pour rallier massivement les libéraux. Rédigé par un ancien opposant de l’Empereur, Benjamin Constant, il ne convainc pas vraiment. Toutefois, il obtient suffisamment de voix pour être accepté. Un des principaux reproches fait à ce texte est qu’il ne restaure pas le suffrage universel.
Voir aussi : Napoléon - Dossier histoire de la Restauration - Histoire des Cent jours - Charte de 1814 - Histoire de l'Empire



1823
22 avril
Invention du roller
L'Anglais Robert John Tyers met au point des patins à 5 roues en ligne qui ont la particularité de ne pas être toutes en contact simultanément avec le sol. Il nomme ses patins Volito du latin "je voltige". L'invention a beaucoup de succès aux États-Unis et le phénomène touche l'Europe à partir des années 1870. Il faudra attendre le début du XXème siècle pour que le patin à roulettes devienne un sport.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire des Loisirs



1826
22 avril
Dumont d’Urville part pour sa seconde circumnavigation
Nommé commandant de l’Astrolabe, Jules Dumont d’Urville est chargé d’effectuer un second tour du monde. L’une de ces missions est de retrouver la trace de La Pérouse, navigateur français disparu en 1788. C’est d’ailleurs en son honneur que sa corvette est ainsi renommée. Parti de Toulon, il se rendra en Australie, cartographiera la Nouvelle-Zélande, fera le tour des îles Fidji ainsi que de la Nouvelle-Calédonie. Arrivé à Vanikoro (1828), il confirmera les découvertes du capitaine britannique Peter Dillon : La Pérouse a bel et bien disparu à cet endroit, massacré par des indigènes.
Voir aussi : Astrolabe - Dumont d'Urville - La Pérouse - Peter Dillon - Histoire des Explorations



1889
22 avril
Près de 50 000 personnes investissent l'Oklahoma
Après des négociations avec les Creeks et les Séminoles, un accord est établi sur la possibilité de s’installer dans l’Oklahoma, terre indienne. Près de 50 000 colons affluent dès le premier jour dans ce territoire que le gouvernement ouvrira progressivement et qu’il nommera l’Oklahoma en 1890.
Voir aussi : Indien - Colons - Histoire de l'Oklahoma - Histoire de l'Etat



1915
22 avril
La première utilisation de gaz asphyxiants
Lors de la guerre des tranchées, les Allemands utilisent une nouvelle arme à Ypres (Belgique) : des gaz asphyxiants. Contre ces gaz, les alliés se muniront au début de lunettes et de tampons. Puis ils se protégeront avec des masques respiratoires. Cette arme toxique, interdite par la déclaration de la Haye de 1899, tua près de 100 000 soldats entre 1915 et 1916. Des dispositions plus récentes concernant l'emploi des gaz, figurent dans le Protocole de Genève de 1925 et la résolution 2603 des Nations Unies de 1969.
Voir aussi : Bataille - Gaz - Histoire d'Ypres - Histoire de la Première Guerre mondiale



1959
22 avril
Miles Davis enregistre "Kind of Blue"
Accompagné de Julian « Cannonball » Adderley, John Coltrane, Bill Evans, Paul Chambers et Jimmy Cobb, Miles Davis poursuit l’enregistrement de « Kind of Blue » débuté le 2 mars. Le jazz modal, qu’il a initié un an plus tôt, trouve ici une expression parfaitement aboutie. « Kind of Blue » est encore perçu comme l’un des meilleurs enregistrements de l’histoire du jazz et reste le disque de jazz le plus vendu dans le monde.
Voir aussi : Disque - Miles Davis - Bill Evans - Histoire du Jazz modal - John Coltrane - Histoire du Jazz



1993
22 avril
L'Université de l'Illinois présente Mosaic
L’université de l’Illinois présente son navigateur Web graphique, reposant sur les principes de la Toile tels qu’ils ont été formulés par l’équipe du CERN de Tim Berners-Lee, notamment le HTTP. Nommée Mosaic, l’application retient l’attention puisqu’elle tourne sous Windows et simplifie considérablement la navigation. Elle annonce le développement ultérieur de Netscape et autres navigateurs qui feront sortir Internet du cercle des initiés pour le rendre accessible au grand public.
Voir aussi : Histoire du Web - Windows - Histoire du CERN - Netscape - Tim Berners-Lee - Histoire d'Internet



1997
22 avril
Fin de la prise d'otage au Pérou
L'assaut des soldats péruviens met fin à une prise d'otages de 126 jours, en tuant tous les preneurs d'otages. La résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima (Pérou) était occupée par des guérilleros réclamant la libération de 500 de leurs militants et le changement de la politique économique du gouvernement. Le président Alberto Fujimori refusa de céder face au MRTA (mouvement révolutionnaire Tupac Amaru).
Voir aussi : Ambassade - Otages - Terroriste - Histoire de Lima - Histoire du Terrorisme


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. avr. 22, 2011 12:06 am
par saintluc
Pedro Álvares Cabral né à Belmonte en 1467 ou 1468) et mort à Santarém vers 1520, était un navigateur portugais, commandant de flotte, chargé par le roi du Portugal Manuel Ier d'aller aux Indes et de poursuivre l'œuvre de Vasco de Gama.

Pedro Alvares Cabral est considéré comme « Le découvreur du Brésil », même si l'Espagnol Vicente Yáñez Pinzón l'avait précédé de peu sur les côtes du nord-est du Brésil à l'embouchure de l'Amazone.

Cabral est aujourd'hui considéré comme un personnage essentiel de l'âge des Grandes découvertes.
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Le 15 février 1500, Cabral fut nommé Capitão-mor (littéralement Major-Capitaine, ou commandant-en-chef) de la Seconde flotte voguant vers les Indes, succédant à celle commandée par Vasco de Gama. La Couronne Portugaise nommait traditionnellement des nobles aux commandements militaires et maritimes, sans égard pour leur compétence ou leur expérience professionnelles . C'était le cas pour les capitaines des navires placés sous le commandement de Cabral. Cette pratique avait d'évidents inconvénients, car l'autorité pouvait aussi bien être conférée à des personnes hautement incompétentes et mal préparées que conférée à des chefs remarquables tels que Afonso de Albuquerque ou Dom João de Castro.

Peu de détails nous sont parvenus sur les critères utilisés par la cour quant à la sélection de Cabral en tant que chef de l'expédition aux Indes. Dans le décret royal le nommant commandant-en-chef, la seule raison donnée était "ses mérites et ses services". Rien de plus sur ses qualifications ne nous est connu. L'historien William Greenlee pense que le roi Manuel I "l'avait certainement bien connu à la Cour". Cela, ainsi que la "situation de la famille Cabral, leur loyauté inconditionnelle à la Couronne, l'apparence personnelle de Cabral, et l'habileté qu'il a montré à la cour et au conseil furent des facteurs importants". A sans doute aussi joué en sa faveur, l'influence de deux de ses frères qui siégeaient au conseil du roi. Étant donné les intrigues politiques permanentes à la cour, Cabral a pu aussi appartenir à une faction qui favorisa sa nomination. L'historien Malyn Newitt soutint l'hypothèse d'un choix résultant "d'une tentative délibérée d'équilibrer les intérêts de factions rivales de familles nobles, qui n'avaient pas de raison de le recommander et parce qu'il n'avait pas d'expérience connue de commandement d'expédition majeures."

Cabral devint le commandant, cependant des navigateurs bien plus expérimentés furent adjoints à l'expédition pour l'aider sur les questions navales. Les plus fameux étaient Bartolomeu Dias, Diogo Dias et Nicolau Coelho. Ils devaient, avec les autres capitaines, commander 13 navires et 1 500 hommes. Sur ce contingent, 700 étaient des soldats, quoique la plupart étaient de simples roturiers sans formation ni expérience au combat.

La flotte avait deux divisions. La première était composée de neuf naus (caraques) et deux rondes caravelles, et mirent le cap sur Calicut (aujourd'hui connu sous le nom de Kozhikode) en Inde dans le but de mettre en place des relations commerciales et une factorerie. La deuxième division, consistant en une nau et une caravelle, mit les voiles avec comme destination le port de Sofala au Mozambique. En échange de la direction de la flotte, Cabral reçut 10 000 cruzados (une vieille monnaie Portugaise équivalente à environ 35 kg d'or) et le droit de négocier l'achat de 30 tonnes de poivre sur son propre compte et de les rapporter en Europe. Le poivre pouvait alors être revendu, hors-taxe, à la couronne Portugaise. Il fut aussi autorisé à importer 10 ballots de n'importe quel autres épices, en franchise de droits. bien que le voyage était extrêmement dangereux, Cabral avait la perspective de devenir un homme très riche s'il parvenait à revenir au Portugal avec la cargaison. Les épices était alors très rares en Europe et très recherchées.
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En rouge, la route suivie par Cabral du Portugal vers l'Inde en 1500, et la route retour en bleu
La flotte l'ayant précédé avait été la première à atteindre les Indes en contournant l'Afrique. Cette expédition, commandée par Vasco da Gama, était retournée au Portugal en 1499. Pendant des décennies, le Portugal avait cherche une route alternative vers l'est, afin d'éviter la Méditerranée qui était sous le contrôle des Républiques maritimes italiennes et l'Empire Ottoman. L'expansionnisme du Portugal le conduisit d'abord en Inde, et plus tard à la colonisation d'une bonne partie du monde. La volonté de diffuser la foi catholique sur des terres impies était un autre facteur de motivation. Enfin, venait la longue tradition de refouler les Musulmans qui provenait des combats pour la reconquête de leur nation contre les Maures. Cette lutte s'engagea d'abord en Afrique du Nord et finalement sur le sous-continent indien. Une dernière ambition qui galvanisait les explorateurs était la recherche du mythique Prêtre Jean — un roi Chrétien avec qui une alliance contre les forces de l'Islam pourrait être forgée. Enfin, la Couronne portugaise voulait accaparer une part du très lucratif commerce ouest-Africain des esclaves, de l'or, et du commerce des épices indiennes.
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Cabral (au centre-gauche, levant le bras) observe la côte brésilienne pour la première fois le 22 Avril 1500.
La flotte sous le commandement de Cabral, âgé de 32 à 33 ans, prit la mer à Lisbonne le 9 mars 1500 à midi. Le jour précédent, avaient eu lieu les adieux publics avec une messe et des célébrations suivies par le roi, la Cour et une foule nombreuse. Au matin du 14 mars, la flottille contourna la Grande Canarie, la plus importante des Iles Canaries. Elle cingla vers Cap Vert, une colonie portugaise située sur la côte de l' Afrique de l'ouest qu'elle toucha le 22 Mars. Le lendemain, une nau commandée par Vasco de Ataíde avec 150 hommes disparut sans laisser de traces. La flotte franchit l'Équateur le 9 avril, et mit le cap à l'ouest aussi loin du continent africain qu'il semblait possible vers ce qui était alors nommé la technique de navigation dite de la volta do mar (littéralement le "tour de la mer").
Des algues furent aperçues le 21 avril, ce qui laissait penser aux marins qu'ils approchaient d'une côte. Cela s'avéra exact le lendemain après-midi, mercredi 22 avril 1500, quand la flotte s'ancra près de ce que Cabral baptisa le Monte Pascoal ("Mont de Pâques", car c'était la semaine de Pâques). Cet emplacement est situé au nord-est de ce qui est aujourd'hui le Brésil.
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Peinture Romantique du premier débarquement de Cabral sur l'Ile Vera Cruz. On peut l'apercevoir sur le rivage au centre debout devant les soldats en armes qui déploie une bannière de l'Ordre du Christ.
Les portugais détectèrent la présence d'habitants sur le rivage, et tous les capitaines se rassemblèrent sur le navire amiral de Cabral le 23 avril. Cabral ordonna à Nicolau Coelho, un capitaine qui avait l'expérience des voyages en Inde avec Vasco de Gama, de débarquer et de nouer des contacts . Il mit pied à terre et échangea des cadeaux avec les indigènes. Après que Coelho soit revenu, Cabral emmena la flotte vers le Nord,ou après 65 km de navigation, il ancra le 24 avril dans ce que le commandant en chef nomma Porto Seguro (port sûr). la place était un port naturel, et Afonso Lopes (pilote du navire amiral) embarqua deux indigènes à bord pour rencontrer Cabral.
Comme la fois précédente, la rencontre fut amicale et Cabral leur offrit des cadeaux. Les habitants étaient des chasseurs cueilleurs, que les Européens appelèrent du nom générique d'"Indiens". Les hommes cherchaient la nourriture en traquant le gibier, péchant et cueillant des végétaux, alors que les femmes cultivaient de petits lopins de terre. Ils étaient divisés en innombrables tribus rivales. Les tribus que Cabral rencontra étaient des Tupiniquim. certains de ces groupes étaient nomades et d'autres sédentaires — connaissant le feu mais pas la métallurgie. Quelques tribus pratiquaient le cannibalisme. Le 26 avril, comme de plus en plus d'indigènes curieux apparaissaient, Cabral ordonna à ses hommes de construire un autel ou une messe serait célébrée.

Les jours suivants furent utilisés pour faire les réserves d'eau,de nourriture, de bois, et d'autres provisions. Les Portugais édifièrent aussi une croix de bois - peut-être haute de sept mètres. Cabral détermina que ces nouvelles terres étaient bien à l'est de la ligne de démarcation entre le Portugal et l'Espagne qui avait été définie par le Traité de Tordesillas. Le territoire était bien dans la partie du monde allouée au Portugal. Pour solenniser la revendication du Portugal sur cette contrée, la croix fut érigée et un second service religieux organisé le 1er mai. Cabral nomma cette terre découverte Ilha de Vera Cruz . Le lendemain, un navire de ravitaillement sous le commandement de Gaspar de Lemos[62],[63] ou d'André Gonçalves (les sources divergent) retourna au Portugal pour apprendre la nouvelle de la découverte au roi Manuel Ier et lui apporter la fameuse lettre de Pero Vaz de Caminha, le secrétaire de Cabral.
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Lettre de Pero Vaz de Caminha à Manuel I de Portugal.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. avr. 22, 2011 11:41 pm
par saintluc
1014
23 avril
La bataille de Clontarf
D’abord roi du comté de Munster, puis de toute l’Irlande, Brian Boru inflige une lourde défaite aux Danois, à Clontarf. Il mourra le jour même, assassiné alors qu’il se recueillait sous sa tente. Cet épisode marque la fin de la domination viking et le début d’une lutte de pouvoir entre petits rois d’Irlande.
Voir aussi : Bataille - Viking - Histoire du Moyen-Âge



1520
23 avril
Pánfilo de Narvaez envoyé contre Hernán Cortés
Le gouverneur de Cuba, Diego Velásquez, charge Pánfilo de Narvaez de se rendre au Mexique. Il doit alors capturer Hernán Cortés, dont la désobéissance déplaît fortement au gouverneur. Avisé des événements, l’insurgé met en place plusieurs centaines d’hommes, qui parviennent à arrêter Narváez. Ce dernier sera emprisonné jusqu’en 1521. Quelques années plus tard, il se rendra en Floride mais l’expédition sera un véritable échec. Narváez périra noyé.
Voir aussi : Dossier histoire des conquistadores - Histoire de la Floride - Cortés - Diego Velásquez - Pánfilo de Narváez - Histoire de la Colonisation



1564
23 avril
Naissance de Shakespeare
Si l’on en croit la tradition, Shakespeare naît à Stratford-sur-Avon d’un père enrichi et d’une mère de la bourgeoisie. Le dramaturge passera sa jeunesse à Stratford avant de partir à Londres pour des raisons inconnues. Il sera alors l’un des plus grands dramaturges du théâtre élisabéthain, oeuvrant avec succès au Globe Theatre. Il reviendra sur ses terres natales en 1611 pour s’y éteindre cinq ans plus tard, un 23 avril.
Voir aussi : Histoire de Londres - Naissance - Shakespeare - Histoire du Théâtre



1671
23 avril
Le maître d'hôtel Vatel se suicide
La mort tragique de Vatel, maître d'hôtel du Grand Condé, est passée à la postérité par 2 lettres de la marquise de Sévigné envoyées à sa fille. A un dîner que le prince de Condé offre au roi Louis XIV au château de Chantilly (Oise), le poisson n'étant pas livré à temps, Vatel se croit déshonoré et se transperce de son épée. Mme de Sévigné rapporte que "ce n'est qu'au 3ème coup qu'il tombe mort".
Voir aussi : Suicide - Vatel - Histoire des Faits divers



1775
23 avril
New York chasse son gouverneur royal
En peine guerre d’indépendance, les New-yorkais chassent de la ville le gouverneur royal. La ville conquiert ainsi sa liberté mais pour peu de temps. En effet, dès l’année suivante, les britanniques reprennent la ville qu’ils occuperont jusqu’à la fin de la guerre.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Dossier histoire des Etats-Unis : la guerre d'Indépendance - Histoire des Guerres



1848
23 avril
Premières élections au suffrage universel
La France est le 1er Etat à adopter le suffrage universel masculin. Suite à la Révolution de février 1848 et l'abdication du roi Louis Philippe, le suffrage universel est proclamé le 2 mars 1848. Tous les Français de plus de 21 ans sont appelés à élire une Assemblée constituante. Celle-ci votera la Constitution de la IIème République le 4 novembre 1848. Louis-Napoléon Bonaparte fera un coup d’Etat le 2 décembre 1851 avant de rétablir l’Empire.
Voir aussi : Dossier histoire de la révolution de février 1848 - Histoire de la Deuxième République



1916
23 avril
L’insurrection irlandaise de Pâques
1 200 membres des Irish Volunteers, une armée irlandaise clandestine luttant pour l'autonomie de l'Irlande, se révoltent le lundi de Pâques et investissent les places et les monuments Dublin. Les Anglais envoient 20 000 soldats et soumettent la ville au feu de leur artillerie. 60 insurgés et 150 soldats anglais trouveront la mort. En 1919, les Irish Volunteers s'incorporeront dans l'Irish Republican Army (IRA).
Voir aussi : Soulèvement - Histoire de l'IRA - Histoire de l'Opposition



1919
23 avril
La journée de travail passe à huit heures
Un mois à peine après avoir voté la loi sur les conventions collectives, les députés instaurent la journée de huit heures. Associée au jour de repos obligatoire depuis 1906, le travail hebdomadaire est désormais fixé à 48 heures. Des exceptions restent toutefois possibles. Contrairement aux lois de la fin du dix-neuvième qui se limitait parfois à la théorie, elle fut assez bien acceptée et appliquée.
Voir aussi : Dossier histoire du droit du travail - Temps de travail - Histoire du Travail



1932
23 avril
Inauguration du Parc des Princes
Le Stade Vélodrome du Parc des Princes, créé en 1897, est agrandi, ses gradins passent de 25 000 à près de 50 000 places. Il sera reconstruit en 1972, pour permettre la création du boulevard périphérique parisien. Lors de la Coupe du monde 1998, le Stade de France, pouvant accueillir 80 000 spectateurs, prendra le relais. Les Bleus y deviendront champions du monde en battant l'équipe du Brésil 3-0 le 12 juillet 1998.
Voir aussi : Histoire de Paris - Inauguration - Stade - Histoire du Football



1968
23 avril
L'Afrique du Sud exclue des JO de Mexico
Le Comité international olympique (CIO) exclut l'Afrique du Sud des Jeux Olympiques de Mexico. Elle manifeste ainsi son opposition à l'apartheid (terme afrikaans prônant le "développement séparé"). Ce n'est qu'en 1990, que le président De Klerk fera libérer Nelson Mandela, légalisera l'African National Congress (ANC) et fera abolir ce régime ségrégationniste. L'Afrique du Sud sortira alors de son isolement international.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Apartheid - Mandela - Histoire de l'ANC - Histoire de Mexico - Histoire des Jeux Olympiques



1971
23 avril
Sortie de "Sticky Fingers"
Le nouvel album du groupe de rock anglais Rolling Stones fait scandale à cause de sa pochette "braguette" créée par le maître du pop-art, Andy Warhol. C'est le premier 33 tours publié sur leur propre label, Rolling Stones Records au sigle aujourd'hui célèbre : une langue tirée de façon irrévérencieuse. Cet album est considéré par beaucoup comme étant le meilleur des Rolling Stones, avec notamment le fameux "Brown Sugar".
Voir aussi : Histoire des Rolling Stones - Histoire du Rock n'roll



2007
23 avril
Mort de Boris Eltsine
Boris Eltsine meurt à Moscou, suite à un arrêt cardiaque. Dirigeant communiste, Boris Eltsine fut pourtant le principal acteur de la fin de l’URSS et de la sortie du régime communiste. Poussant Gorbatchev vers la porte après l’avoir sauvé d’un coup d’Etat, il fut le premier président de la Russie de l’ère libérale et démocratique. Il avait quitté le pouvoir en 1999, laissant la place à Vladimir Poutine.


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml