Re: UNE NOUVELLE DU JOUR
Publié : dim. juil. 22, 2012 12:26 am
Des petits jardins coincés dans le béton pour le plaisir et contre la crise
Des petits jardins coincés entre ville et autoroute: comme à Villejuif (Val-de-Marne), les potagers collectifs en plein essor depuis la crise ajoutent un argument économique au plaisir de bêcher.
"Moi et ma femme on ne va pratiquement pas sur le marché, on n'y va que pour quelques fruits", témoigne Yves Gausson, 62 ans, jardinier occupant la parcelle N° 72 des Jardins d'Epi d'Or, niche verdoyante entre la ville et l'A6.
"Juillet-août-septembre, je n'achète jamais de tomates. En plus c'est bien meilleur ici que la production lourde, il n'y a pas de produits chimiques", résume Serge Niodo, ex-métallo présent depuis cinq ans. A l'aide d'une fourche, le sexagénaire sort de terre des kilos de pommes de terre, fier d'une "production sans pesticides".
Sur les 103 parcelles, des familles plantent toutes sortes de légumes, dont la récolte soulage leur budget alimentaire. "Regardez, on a des poireaux, des betteraves, des choux, des courgettes, c'est mes légumes à moi, il n'y a pas d'engrais, je suis tout le temps à les chouchouter, à les arroser pour ne pas aller sur le marché acheter n'importe quoi", commente Achille Gendrey, 69 ans, ancien postier qui jardine "depuis deux ans".
Photographe : Clotilde Gourlet, AFP :
Achille Gendrey, ancien postier qui jardine 'depuis deux ans' dans les Jardins d'Epi d'Or de Villejuif, le 19 juillet 2012
Les Jardins de l'Epi d'Or, où près de 150 demandes sont en attente, font partie des "85 sites" franciliens gérées par la Fédération nationale des Jardins familiaux et collectifs (FNJFC). Elle rassemble, selon son directeur Jérôme Clément, "plus de 300 associations" soit "environ 3.500 familles de jardiniers".
"Nos associations sont saturées de demandes qui sont liées à des considérations de subsistance de gens qui nous disent: +Voilà, moi je n'ai pas assez de revenus, je n'ai rien pour manger, aidez-moi à trouver un bout de terrain+", clame M. Clément.
Des fruits à la place des dealers
"Là des pommes de terre j'en ai pour l'année, il m'en reste encore de l'année dernière. J'arrive à fournir ma fille en légumes. Et ses beaux-parents", raconte M. Gausson.
Le développement de cette production ne laisse pas indifférents des professionnels circonspects. "Sur la période estivale, ça a une très forte influence sur les cours. On ne peut pas dire qu'on est très inquiets mais c'est un facteur de perturbations des marchés", affirme Pierre Diot, président de la Gouvernance économique des fruits et légumes (GEFEL).
"C'est un complément en termes de pouvoir d'achat, ça va permettre d'éviter de dépenser sur des choses qu'on a déjà dans son jardin", observe Franck Rolland, président du Collectif Ecologie durable.
C'est "un vrai phénomène qui joint à la fois la question de l'environnement et la question sociale, qui permet aux gens qui vivent dans le milieu urbain de se retrouver en contact avec la nature", ajoute-t-il.
"Il y a en effet un développement de la demande de création de jardins collectifs, par les habitants mais surtout par les collectivités et bailleurs sociaux, en quête d'économie dans la gestion de leurs espaces verts et de projets socialisant les espaces extérieurs de quartiers dits défavorisés", décrypte la sociologue Maëlle Ranoux, spécialiste de l'écologie urbaine.
A Sevran, la collectivité encourage "l'appropriation des espaces publics qui étaient délaissés ou des lieux où les gens ne pouvaient plus se rendre parce qu'ils étaient réputés et puis étaient réellement occupés par les dealers", explique Stéphane Blanchet, adjoint au maire chargé de la rénovation urbaine. Cela a permis de transformer un ancien parking privatisé par les dealers aux Beaudottes en un jardin potager où des familles font pousser fruits et légumes.
Des petits jardins coincés entre ville et autoroute: comme à Villejuif (Val-de-Marne), les potagers collectifs en plein essor depuis la crise ajoutent un argument économique au plaisir de bêcher.
"Moi et ma femme on ne va pratiquement pas sur le marché, on n'y va que pour quelques fruits", témoigne Yves Gausson, 62 ans, jardinier occupant la parcelle N° 72 des Jardins d'Epi d'Or, niche verdoyante entre la ville et l'A6.
"Juillet-août-septembre, je n'achète jamais de tomates. En plus c'est bien meilleur ici que la production lourde, il n'y a pas de produits chimiques", résume Serge Niodo, ex-métallo présent depuis cinq ans. A l'aide d'une fourche, le sexagénaire sort de terre des kilos de pommes de terre, fier d'une "production sans pesticides".
Sur les 103 parcelles, des familles plantent toutes sortes de légumes, dont la récolte soulage leur budget alimentaire. "Regardez, on a des poireaux, des betteraves, des choux, des courgettes, c'est mes légumes à moi, il n'y a pas d'engrais, je suis tout le temps à les chouchouter, à les arroser pour ne pas aller sur le marché acheter n'importe quoi", commente Achille Gendrey, 69 ans, ancien postier qui jardine "depuis deux ans".
Photographe : Clotilde Gourlet, AFP :
Achille Gendrey, ancien postier qui jardine 'depuis deux ans' dans les Jardins d'Epi d'Or de Villejuif, le 19 juillet 2012
Les Jardins de l'Epi d'Or, où près de 150 demandes sont en attente, font partie des "85 sites" franciliens gérées par la Fédération nationale des Jardins familiaux et collectifs (FNJFC). Elle rassemble, selon son directeur Jérôme Clément, "plus de 300 associations" soit "environ 3.500 familles de jardiniers".
"Nos associations sont saturées de demandes qui sont liées à des considérations de subsistance de gens qui nous disent: +Voilà, moi je n'ai pas assez de revenus, je n'ai rien pour manger, aidez-moi à trouver un bout de terrain+", clame M. Clément.
Des fruits à la place des dealers
"Là des pommes de terre j'en ai pour l'année, il m'en reste encore de l'année dernière. J'arrive à fournir ma fille en légumes. Et ses beaux-parents", raconte M. Gausson.
Le développement de cette production ne laisse pas indifférents des professionnels circonspects. "Sur la période estivale, ça a une très forte influence sur les cours. On ne peut pas dire qu'on est très inquiets mais c'est un facteur de perturbations des marchés", affirme Pierre Diot, président de la Gouvernance économique des fruits et légumes (GEFEL).
"C'est un complément en termes de pouvoir d'achat, ça va permettre d'éviter de dépenser sur des choses qu'on a déjà dans son jardin", observe Franck Rolland, président du Collectif Ecologie durable.
C'est "un vrai phénomène qui joint à la fois la question de l'environnement et la question sociale, qui permet aux gens qui vivent dans le milieu urbain de se retrouver en contact avec la nature", ajoute-t-il.
"Il y a en effet un développement de la demande de création de jardins collectifs, par les habitants mais surtout par les collectivités et bailleurs sociaux, en quête d'économie dans la gestion de leurs espaces verts et de projets socialisant les espaces extérieurs de quartiers dits défavorisés", décrypte la sociologue Maëlle Ranoux, spécialiste de l'écologie urbaine.
A Sevran, la collectivité encourage "l'appropriation des espaces publics qui étaient délaissés ou des lieux où les gens ne pouvaient plus se rendre parce qu'ils étaient réputés et puis étaient réellement occupés par les dealers", explique Stéphane Blanchet, adjoint au maire chargé de la rénovation urbaine. Cela a permis de transformer un ancien parking privatisé par les dealers aux Beaudottes en un jardin potager où des familles font pousser fruits et légumes.