Re: LE MONDE DES BATEAUX (philatélie)
Publié : mer. févr. 02, 2011 3:20 am
Le Normandie est un paquebot transatlantique de la Compagnie générale transatlantique, construit par les Chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire. Le projet de construction voit le jour à la fin des années 1920 dans la continuité des paquebots France, Paris et Île-de-France, en étroite collaboration avec l'état. Les travaux débutent en janvier 1931, et visent à donner au pays un navire à la fois grand et rapide. Cependant, à cause de la Grande Dépression, la mise en service du paquebot est repoussée jusqu'en 1935.
Lorsqu'il entre finalement en service commercial, le Normandie est le plus grand paquebot au monde. Son voyage inaugural se fait dans un grand prestige, et après des retouches en 1936, le paquebot entame une carrière sous le signe du luxe. Celle-ci est cependant interrompue par la Seconde Guerre mondiale et le navire est interné dans le port de New York. Fin 1941, il est réquisitionné par les États-Unis, est renommé USS Lafayette et doit être transformé en transport de troupes. Un incendie accidentel durant les travaux, en 1942, a cependant raison du navire, les tonnes d'eau utilisées par les pompiers de la ville le faisant en effet chavirer. Sa coque est démolie en 1946.
Bien que sa carrière ait été courte, le Normandie laisse une profonde empreinte dans les mentalités à travers le monde. C'est en effet le seul paquebot français à avoir remporté le Ruban bleu. Ses installations luxueuses ont également été réputées à l'époque, et font qu'il est souvent considéré comme le plus beau des paquebots jamais construits.
Le 9 février 1942, les travaux de réaménagement sont toujours en cours. L'opération du jour consiste notamment à retirer quatre grandes colonnes d'acier dans le grand salon, et nécessite un chalumeau. Ce jour là, le salon, bien que débarrassée de son mobilier et de ses décors, est remplie de milliers de paquets de gilets de sauvetage en kapok (matière très inflammable), qu'une équipe chargée de poser du linoléum déplace en permanence. Le découpage des deux premières colonnes se passe sans encombre, puis survient la pause déjeuner et la troisième est ensuite retirée. C'est lors de l'attaque de la quatrième que l'incident survient : une étincelle touche un des paquets de gilets, soit par maladresse du porteur du chalumeau, Clement Derrick, soit parce que l'assistant chargé de protéger les paquets avec un bouclier l'a retiré trop tôt. Plusieurs paquets s'embrasent rapidement, et les personnes présentes, tentant d'éloigner les paquets qui semblent indemnes, ne font qu'accélérer la propagation de l'incendie. De plus, aucun extincteur ne se trouvait dans la salle, et les membres d'équipage chargés de lutter contre le feu ne sont pas prévenus à temps : il s'agit de toute façon d'hommes non formés, qui avaient bénéficié d'un poste à priori tranquille.
L'incendie se propage rapidement au pont promenade, rempli de couchettes en toile, tandis que l'équipage évacue le navire en panique. Un quart d'heure après le début du feu, les secours sont appelés, à 14 h 49, et arrivent sur les lieux trois minutes plus tard. Le flot continu d'hommes évacuant le navire les empêche cependant de monter à bord. Par ailleurs, plus personne n'est présent pour faire fonctionner les systèmes de sécurité et l'électricité à bord. Le secours vient donc des bateaux-pompe qui projettent près de 6 000 tonnes d'eau sur le navire en feu. On dénombre quelques blessés dans la cohue, et un mort, Franck Trentacosta blessé par un morceau d'acier projeté par une explosion. Par ailleurs, le concepteur du navire, Vladimir Yourkevitch se voit refuser l'accès au site : il aurait pourtant pu indiquer comment maintenir le paquebot à flots malgré le poids de l'eau.
Le navire commence ainsi à gîter sévèrement sous l'effet des tonnes d'eau déversées. Les conseils d'Hervé Le Huédé permettent de pratiquer des ouvertures qui le rééquilibrent sensiblement. Lorsque l'incendie semble maîtrisé, vers 18 heures, il apparaît que 10 000 tonnes d'eau ont été déversées sur bâbord, dont plus de la moitié stagnent encore dans les parties supérieures du navire. Les chaufferies restent pour leur part préservées. En début de soirée, le Lafayette semble sauvé : il s'est stabilisé, et on peut même embarquer pour évaluer les dégâts, qui ne sont importants qu'en apparence : le navire pourra être remis en état. C'est sans compter sur les marées : la mer se retire, puis revient, déséquilibrant le navire. À 2 h 40, il chavire définitivement
Autres noms Normandie (1935 - 1942)
Lafayette (1942 - 1946)
Type Paquebot transatlantique
Histoire
Quille posée 26 janvier 1931
Lancement 29 octobre 1932
Mise en service 29 mai 1935
Statut Coulé dans le port de New York par les tonnes d'eau visant à neutraliser un incendie le 9 février 1942, démoli en 1946
Caractéristiques techniques
Longueur 313,75 m
Maître-bau 36,40 m
Tirant d'eau 11,20 m
Déplacement 70 171 t
Port en lourd 14 420 t
Tonnage 79 280 tjb (1935)
82 799 tjb (1936)
83 423 tjb (1937)
Propulsion Quatre moteurs à propulsion turbo-électrique
Puissance 160 000 ch
Vitesse 32 nœuds
Ponts 12
Autres caractéristiques
Passagers 1 850
Équipage 1 345
Chantier naval Chantiers de Penhoët, Saint-Nazaire
Armateur Compagnie générale transatlantique (1935 - 1941)
US Navy (1941 - 1946)
Pavillon France (1935 - 1941) - États-Unis (1941 - 1946)
Coût 863 millions de francs (refonte comprise)
N°299 - N°300
Lorsqu'il entre finalement en service commercial, le Normandie est le plus grand paquebot au monde. Son voyage inaugural se fait dans un grand prestige, et après des retouches en 1936, le paquebot entame une carrière sous le signe du luxe. Celle-ci est cependant interrompue par la Seconde Guerre mondiale et le navire est interné dans le port de New York. Fin 1941, il est réquisitionné par les États-Unis, est renommé USS Lafayette et doit être transformé en transport de troupes. Un incendie accidentel durant les travaux, en 1942, a cependant raison du navire, les tonnes d'eau utilisées par les pompiers de la ville le faisant en effet chavirer. Sa coque est démolie en 1946.
Bien que sa carrière ait été courte, le Normandie laisse une profonde empreinte dans les mentalités à travers le monde. C'est en effet le seul paquebot français à avoir remporté le Ruban bleu. Ses installations luxueuses ont également été réputées à l'époque, et font qu'il est souvent considéré comme le plus beau des paquebots jamais construits.
Le 9 février 1942, les travaux de réaménagement sont toujours en cours. L'opération du jour consiste notamment à retirer quatre grandes colonnes d'acier dans le grand salon, et nécessite un chalumeau. Ce jour là, le salon, bien que débarrassée de son mobilier et de ses décors, est remplie de milliers de paquets de gilets de sauvetage en kapok (matière très inflammable), qu'une équipe chargée de poser du linoléum déplace en permanence. Le découpage des deux premières colonnes se passe sans encombre, puis survient la pause déjeuner et la troisième est ensuite retirée. C'est lors de l'attaque de la quatrième que l'incident survient : une étincelle touche un des paquets de gilets, soit par maladresse du porteur du chalumeau, Clement Derrick, soit parce que l'assistant chargé de protéger les paquets avec un bouclier l'a retiré trop tôt. Plusieurs paquets s'embrasent rapidement, et les personnes présentes, tentant d'éloigner les paquets qui semblent indemnes, ne font qu'accélérer la propagation de l'incendie. De plus, aucun extincteur ne se trouvait dans la salle, et les membres d'équipage chargés de lutter contre le feu ne sont pas prévenus à temps : il s'agit de toute façon d'hommes non formés, qui avaient bénéficié d'un poste à priori tranquille.
L'incendie se propage rapidement au pont promenade, rempli de couchettes en toile, tandis que l'équipage évacue le navire en panique. Un quart d'heure après le début du feu, les secours sont appelés, à 14 h 49, et arrivent sur les lieux trois minutes plus tard. Le flot continu d'hommes évacuant le navire les empêche cependant de monter à bord. Par ailleurs, plus personne n'est présent pour faire fonctionner les systèmes de sécurité et l'électricité à bord. Le secours vient donc des bateaux-pompe qui projettent près de 6 000 tonnes d'eau sur le navire en feu. On dénombre quelques blessés dans la cohue, et un mort, Franck Trentacosta blessé par un morceau d'acier projeté par une explosion. Par ailleurs, le concepteur du navire, Vladimir Yourkevitch se voit refuser l'accès au site : il aurait pourtant pu indiquer comment maintenir le paquebot à flots malgré le poids de l'eau.
Le navire commence ainsi à gîter sévèrement sous l'effet des tonnes d'eau déversées. Les conseils d'Hervé Le Huédé permettent de pratiquer des ouvertures qui le rééquilibrent sensiblement. Lorsque l'incendie semble maîtrisé, vers 18 heures, il apparaît que 10 000 tonnes d'eau ont été déversées sur bâbord, dont plus de la moitié stagnent encore dans les parties supérieures du navire. Les chaufferies restent pour leur part préservées. En début de soirée, le Lafayette semble sauvé : il s'est stabilisé, et on peut même embarquer pour évaluer les dégâts, qui ne sont importants qu'en apparence : le navire pourra être remis en état. C'est sans compter sur les marées : la mer se retire, puis revient, déséquilibrant le navire. À 2 h 40, il chavire définitivement
Autres noms Normandie (1935 - 1942)
Lafayette (1942 - 1946)
Type Paquebot transatlantique
Histoire
Quille posée 26 janvier 1931
Lancement 29 octobre 1932
Mise en service 29 mai 1935
Statut Coulé dans le port de New York par les tonnes d'eau visant à neutraliser un incendie le 9 février 1942, démoli en 1946
Caractéristiques techniques
Longueur 313,75 m
Maître-bau 36,40 m
Tirant d'eau 11,20 m
Déplacement 70 171 t
Port en lourd 14 420 t
Tonnage 79 280 tjb (1935)
82 799 tjb (1936)
83 423 tjb (1937)
Propulsion Quatre moteurs à propulsion turbo-électrique
Puissance 160 000 ch
Vitesse 32 nœuds
Ponts 12
Autres caractéristiques
Passagers 1 850
Équipage 1 345
Chantier naval Chantiers de Penhoët, Saint-Nazaire
Armateur Compagnie générale transatlantique (1935 - 1941)
US Navy (1941 - 1946)
Pavillon France (1935 - 1941) - États-Unis (1941 - 1946)
Coût 863 millions de francs (refonte comprise)
N°299 - N°300