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Peñón de Ifach (catalan : Penyal d'Ifac) est une énorme masse calcaire dominant la ville de Calpe, aux flancs escarpés se jetant dans la mer Méditerranée depuis ses 332 mètres de hauteur maximale et rejoignant la terre par un isthme détritique. Depuis l'ouverture en 1918 d'un tunnel d'une cinquantaine de mètres traversant une de ses parois par la face Nord-Est, on peut remonter par un sentier au sommet du Peñón.
Dans les environs, on remarque les marais salants de Calpe qui s'étendaient du temps des grecs depuis le rocher jusqu'au montagnes les plus proches selon Jessen. L'étang est devenu un marais salant abandonné au XVIIème siècle et récupéré depuis.
Avec ses 45 hectares, le parc naturel del Peñón de Ifach est l'un des plus petits en Europe. Cependant, ses caractéristiques bioclimatiques, la nature de ses sols basiques, sa situation et son orientation confèrent une grande singularité à sa faune et sa flore.
Il est le parc naturel le plus visité de la Communauté de Valence (Espagne) avec plus de cent mille visiteurs par an. C'est également un site d'escalade mondialement réputé.

Sur le Peñón de Ifach se sont établis différentes populations depuis les temps les plus reculés. Au pied du massif, sur le versant occidental, s'est établie une population ibérique entre les IVème et IIIème siècles avant Jésus-Christ.
À l'époque romaine, les habitants sont descendus sur l'isthme reliant le rocher au continent. Des restes de céramiques et des pièces de monnaie qui ont été retrouvées permettent d'affirmer que les versants du rocher ont été habités pendant le Moyen Âge. Les attaques des navigateurs par la mer ont cependant obligé les habitants du Peñón à descendre jusqu'au village de Calpe et à créer un système de surveillance pour prévenir des incursions pirates.
Le Peñón de Ifach a appartenu à la commune de Calpe jusqu'en 1862, année où il est devenu une propriété privée. Après avoir appartenu à de nombreux propriétaires, il a été racheté par le Gouvernement de Valence, avant d'être classé Parc naturel en 1987
Le Peñón regroupe différentes communautés végétales. Sur les grandes parois de roches se développe une végétation rupicole spécialisée dans la colonisation des crevasses, des fissures et des saillies où s'accumulent un peu de terre. On observe également de nombreux endémismes qui font partie de cette végétation, tels que le Silène d'Ifach, espèce rare de thym quasiment disparue, le teucrium d'Ifach, la scabieuse rupestre ou la violette des rochers.
Sur les niveaux moyen et haut du versant septentrional se développe une végétation arbustive de bordure, comme le palmier nain ou le genévrier rouge. Cette communauté arbustive se compose également d'alaterne ou de raisin de mer. Elle est intéressante à observer car isolée dans le Peñón, à l'abri de l'invasion de quercus (chêne vert, chêne, etc.).
Sur la partie basse du versant septentrional, on retrouve d'autres espèces arbustives telles que le chèvrefeuille, l'asperge sauvage, le genévrier, la garance, le jasmin de montagne ainsi que des palmiers nains.
À la base du Peñón, une végétation nitrophile se développe et on trouve également des restes de culture de caroubiers ou d'amandiers.
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