Page 68 sur 211

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. déc. 17, 2010 12:35 am
par saintluc
1398
17 décembre
Victoire de Tamerlan en Inde
Le conquérant tuco-moghol Tamerlan, vainc les troupes du sultanat et parachève sa conquête avec la destruction de Delhi. La ville est pillée et les habitants massacrés par les armées de Tamerlan. Il abandonne ensuite la région à la famine et reprend la route pour d’autres conquêtes. Le sultanat de Delhi se reformera pour encore 150 ans.
Voir aussi : Conquête - Sultanat de Delhi - Tamerlan - Histoire du Moyen-Âge



1777
17 décembre
La France reconnaît l'indépendance de l'Amérique
En partie grâce aux efforts diplomatiques de Benjamin Franklin, Louis XVI reconnaît l'indépendance des colonies britanniques d'Amérique. Ravi de pouvoir se venger de la défaite de la guerre de Sept Ans et convaincu par la victoire américaine de Saratoga, la France signera deux traités d’engagement avec les colonies, le 6 février 1778. Le premier engagera une amitié réciproque et une alliance commerciale. Le second, tenu secret, consistera en une alliance militaire. Ainsi, les Américains recevront des renforts militaires et financiers considérables. Les Insurgents reprendront espoir puisqu’avec le soutien naval des Français, il sera désormais possible de mettre en déroute la flotte britannique.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire des Etats-Unis : la guerre d'Indépendance - Louis XVI - Benjamin Franklin - Histoire de la Décolonisation



1807
17 décembre
Le décret de Milan renforce le blocus
Napoléon décide de renforcer le blocus continental et d’améliorer son efficacité. Mais pour que celui-ci soit vraiment valable, il faut que l’Empire contrôle la majorité des côtes. Napoléon se lancera donc dans de nouvelles campagnes militaires pour s’en assurer la maîtrise. Par ailleurs, ce blocus aura pour effet la réorganisation de l’économie continentale, ce qui profitera notamment à la France.
Voir aussi : Napoléon - Blocus - Histoire de Milan - Histoire de l'Empire



1819
17 décembre
Bolivar fonde la Colombie
Le chef du mouvement indépendantiste colombien, Simon Bolivar proclame la République et vote la constitution d'un nouvel état appelé "Gran Colombia", la grande Colombie. Le pays comprend le Venezuela, l'Equateur et la Colombie actuels. Bolivar, le "libertador", réalise enfin son grand rêvé en créant un état fédéré et indépendant. Elu président de Grande Colombie, il mettra un terme à son activité politique en 1830 lorsque le pays se morcellera en trois avec la République de la Nouvelle-Grenade (la Colombie), l'Equateur et le Venezuela. .
Voir aussi : Constitution - Fondation - République - Bolivar - Histoire de la Décolonisation



1903
17 décembre
Premiers vols des frères Wright
Les frères Orville et Wilbur Wright effectuent à tour de rôle quatre vols de quelques dizaines de mètres sur la plage de Kill Devil en Caroline du Nord. Leur appareil, le "Wright Flyer" s'élève à quelques mètres au-dessus des dunes et atteint la vitesse de 48 kilomètres/heure. Pour la première fois un engin plus lourd que l'air vole véritablement. Les deux américains ont mis au point un biplan avec 2 ailes parallèles de 12 mètres d'envergure, équipé d'un moteur à explosion et de deux hélices.
Voir aussi : Avion - Vol - Wright - Histoire de l'Aéronautique



1961
17 décembre
L'Inde s'empare de Goa
Le Premier ministre indien, Jawaharlal Nehru, s'empare de la dernière possession portugaise en Inde, le port de Goa, à 400 km au sud de Bombay. L'Inde, indépendante depuis 1947, a négocié avec la France la rétrocession de ses comptoirs en 1954, mais le Portugal du dictateur Salazar refuse de renoncer à Goa. C'est par la force, mais sans effusion de sang, que Nehru récupère la ville, mettant un terme à la domination européenne sur le sous-continent.
Voir aussi : Nehru - Histoire de Goa - Histoire de la Décolonisation



1972
17 décembre
Georges Marchais secrétaire général du PC
Le XXème Congrès de Parti communiste français réuni à Saint-Ouen nomme Georges Marchais premier secrétaire général du parti. Marchais déjà secrétaire général adjoint depuis 1970 remplace Waldeck Rochet. Il exercera ses fonctions jusqu'en 1994 quand il cèdera le secrétariat général du Parti à Robert Hue.
Voir aussi : Histoire du Parti Communiste - Histoire du PC - Histoire des Partis



1989
17 décembre
Première diffusion aux Etats-Unis des Simpsons
Les Etats-Unis découvrent une caricature de leur modèle familial selon Matt Groening dans le dessin animé « les Simpsons ». Le noyau familial constitué des cinq personnages Homer, Marge, Bart, Lisa et Maggie trouvera en fait une résonance et un succès internationaux. Les dessins pour le moins étonnant faits de personnages jaunes aux yeux globuleux participent à l’efficacité et à la tonalité de cette satire. En France, il sera diffusé sur Canal +.
Voir aussi : Histoire de Canal + - Caricature - Histoire des Dessins animés



1996
17 décembre
Prise d'otage spectaculaire au Pérou
En début de soirée, l'ambassade du Japon à Lima est prise en otage par un commando du MRTA, le Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru. Les guérilleros réclament la libération de 500 de leurs compagnons emprisonnés. 610 personnes se trouvent dans l'ambassade où une réception était donnée au moment de la prise d'otage. Le chef du commando Nestor Cerpa et ses 13 hommes seront tous tué lors de l'assaut donné par l'armée péruvienne le 22 avril 1997 pour libérer les otages.
Voir aussi : Ambassade - Otages - Histoire du Terrorisme



2006
17 décembre
Le Fatah et le Hamas acceptent un cessez-le-feu
Les deux mouvements palestiniens du Hamas et du Fatah ont signé un cessez-le-feu. Celui-ci, qui survient au terme d’une journée de combats violents ayant fait trois morts dans la bande de Gaza, reste toutefois très fragile. Ces affrontements, qui ont fait craindre l’éclatement d’une guerre civile, ont commencé suite à la décision de Mahmoud Abbas d’organiser des élections anticipées. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, en voyage sur le territoire, apporte son soutien au président palestinien.
Voir aussi : Tony Blair - Fatah - Hamas - Histoire des Guerres


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. déc. 17, 2010 11:48 am
par saintluc
Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios, plus connu sous le nom de Simón Bolívar, surnommé le Libertador, né le 24 juillet 1783 à Caracas au Venezuela, et est mort le 17 décembre 1830 à Santa Marta en Colombie, est un général et homme politique sud-américain. Anti-impérialiste et nationaliste, il est une figure emblématique, avec l'Argentin José de San Martín de l'émancipation des colonies espagnoles d'Amérique du Sud dès 1813. Il participa de manière décisive à l'indépendance des actuels Bolivie, Colombie, Équateur, Panamá, Pérou et Venezuela. Bolivar participa également à la création de la Grande-Colombie, dont il souhaitait qu'elle devînt une grande confédération politique et militaire regroupant l'ensemble de l'Amérique latine, et dont il fut le premier Président.

Le titre honorifique de Libertador lui fut d'abord accordé par le Cabildo de Mérida, au Venezuela, puis ratifié à Caracas (1813), et reste aujourd'hui encore associé à son nom. Bolívar rencontra tant d'obstacles pour mener à bien ses projets qu'il en arriva à s'appeler lui-même « l'homme des difficultés », dans une lettre adressée au général Francisco de Paula Santander en 1825.

Figure majeure de l'histoire universelle, Bolívar est aujourd'hui une icône politique et militaire dans de nombreux pays d'Amérique latine et dans le monde, qui ont donné son nom à un très grand nombre de places, de rues ou de parcs. Son nom est aussi celui d’un État du Venezuela, d’un département de la Colombie et surtout d’un pays, la Bolivie. On retrouve des statues à son effigie dans la plupart des grandes villes d'Amérique hispanophone, mais aussi à New York, Lisbonne, Paris, Londres, Bruxelles, Le Caire, Tōkyō, Québec, Ottawa.

Image
La mère de Simón Bolívar, María de la Concepción Palacios y Blanco, tout comme son père Juan Vicente Bolívar y Ponte faisaient partie de l'aristocratie de Caracas, et en dépit d'une grande différence d'âge ils se marièrent en 1773 : Juan Vicente avait 47 ans tandis que Concepción n'en avait que 15. Ils eurent cinq enfants, dans l'ordre María Antonia, Juana Nepomucena, Juan Vicente, Simón et María del Carmen. Cette dernière mourut cependant dans les heures qui suivirent sa naissance.

La famille Bolívar était originaire de la petite localité de Ziortza-Bolibar, en Biscaye (Pays basque espagnol), rattachée à la commune de Markina-Xemein. Depuis le début des colonies sud-américaines, la famille Bolívar s'est impliquée au Venezuela. Le premier membre de la famille qui arriva au Venezuela fut son homonyme Simón de Bolívar (dit Simón de Bolívar le Vieux) qui parvint à Caracas avec son fils (dit Simón de Bolívar le Jeune), en 1589, trente ans après la fondation de la ville. Bolívar le Vieux s'est distingué comme comptable du roi au service exclusif de Philippe II d'Espagne, et eut d'autres responsabilités administratives au Venezuela.

Avec le temps, la famille Bolívar s'est unie par le mariage avec d'autres familles des premiers colons du Venezuela et a obtenu divers rangs et distinctions comme ceux de Régisseur, sous-lieutenant du Roi, ainsi que des titres de noblesse comme celui de marquis de Bolívar et vicomte de Cocorote, ce dernier étant associé à la cession des riches mines de cuivre de Cocorote et de la seigneurie d'Aroa. Les Espagnols avaient fait venir des esclaves Noirs au Venezuela, famille Bolivar possédait depuis des générations des esclaves africains.

Simón Bolívar est né dans la nuit du 24 au 25 juillet 1783, dans une villa de la Plaza San Jacinto de Caracas et son nom complet est Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar de la Concepción y Ponte Palacios y Blanco, avec lequel il fut baptisé le 30 juillet suivant à la cathédrale de Caracas par son cousin, le docteur Juan Félix Jerez Aristeguieta. C'est ce dernier qui aurait, d'après Juan Vicente Bolívar, proposé le prénom de Simón.

En janvier 1786, alors que Simón Bolívar était âgé de deux ans, son père mourut de la tuberculose, laissant Concepción diriger la famille, veillant efficacement aux intérêts de la famille. Mais elle-même fut touchée par la tuberculose et sa santé déclina rapidement.

Concepción mourut le 6 juillet 1792, quand Simón avait huit ans, mais prenant la précaution d'écrire un testament détaillant qui devrait avoir la charge de ses enfants. Les frères et sœurs Bolívar passèrent donc sous la garde de leur grand-père Don Feliciano Palacios, lequel tout en assumant cette responsabilité, tomba lui aussi malade et commença à écrire à son tour un testament pour désigner un nouveau tuteur choisi en accord avec les enfants.

Simón Bolívar fut confié à son oncle Don Esteban Palacios y Blanco, mais comme celui-ci se trouvait en Espagne il demeura sous la garde d'un autre de ses oncles, Don Carlos Palacios y Blanco, de caractère dur et strict, et qui s'absentait fréquemment de Caracas pour s'occuper de ses propriétés, laissant la garde de son neveu à ses domestiques. Simón Bolívar était alors scolarisé à l'école publique de Caracas.

Malgré tout, les références qu'a laissées Bolívar dans ses correspondances laissent supposer que son enfance fut heureuse et qu'il fut entouré de beaucoup d'affection, ayant d'agréables souvenirs, avec des parents connus et influents dans une ambiance très aristocratique et d'une façon plus générale, dans une ambiance qui lui a offert un certain équilibre émotionnel.

Il y a quelques anecdotes popularisées au Venezuela qui présentent Bolívar enfant comme quelqu'un de turbulent, anecdotes relayées par des écrivains romantiques qui cherchaient à lui attribuer dès l'enfance un caractère insoumis, avec l'idée qu'un homme exceptionnel ne puisse pas provenir d'un enfant sage. Mais il fut démontré que ces anecdotes furent inventées et introduites dans des récits historiques par Arístides Rojas, considéré comme un excellent narrateur mais usant souvent de son imagination faute de documents étayant ses affirmations
Image
Maison natale du Libertador à Caracas.
La jeune scolarité de Bolívar ne fut pas très brillante, dans une école publique de la municipalité de Caracas manquant de moyens et présentant des carences administratives. Simón Rodríguez y fut l'instituteur de Bolívar et Don Carlos pensait lui confier la garde de Bolívar, ne pouvant pas s'occuper personnellement de lui. Les protestations de sa nièce María Antonia à propos de l'éducation que recevait Bolívar étaient fréquentes.

Devant la perspective d'aller vivre avec son maître d'école, Bolívar s'échappa de la maison de son oncle le 23 juillet 1795 pour rejoindre sa sœur María Antonia, qui prit temporairement sa garde le temps que se réglât le litige judiciaire à la Real Audiencia de Caracas, qui rendit à Don Carlos la garde de l'enfant. Bolívar tenta d'y résister, mais fut emmené de force vers la demeure de Simón Rodríguez.

Là, les conditions de vie pour Bolívar furent très en deçà de ce qu'il connaissait, devant partager l'espace avec 20 autres personnes dans une maison n'étant pas conçue pour cela. Bolívar prit à nouveau la fuite à plusieurs reprises, revenant chaque fois par ordre des tribunaux. Rodríguez finit par renoncer à sa fonction d'instituteur pour partir en Europe, et la Real Audiencia de Caracas décida alors que Bolívar serait muté à l'Académie de mathématiques, dirigée par le père Andújar et qui se tenait dans la maison de son oncle Don Carlos. Dans cette académie, la formation de Bolívar s'est notablement améliorée et fut complétée par des cours d'histoire et de cosmographie donnés par Don Andrés Bello, jusqu'à son entrée dans le Batallón de Milicias de blancos de los Valles de Aragua (le « bataillon des milices de blancs des vallées d'Aragua ») le 14 janvier 1797.

Selon une légende tenace, Bolivar aurait été inscrit au Collège Royal de Sorèze, dans le Tarn, en France, de 1793 à 1795. Il est aujourd'hui établi que Bolivar ne fréquenta jamais cette école militaire. Il s'y rendit deux fois, en 1804 et 1805, pour saluer deux de ses neveux. L'origine de cette légende est sans doute dans le grand prestige de cette institution, en Espagne et dans les colonies, ainsi que dans le fait que Napoléon avait demandé à y être admis. Entre Convention et Directoire, alors que la jeune République française cherchait ses marques, Bolivar y aurait reçu un enseignement bénédictin, et assisté à la montée en puissance de Napoléon Bonaparte. Adolescent, Simon Bolivar aurait été nourri par cette période riche d'enseignements politiques et libertaires, qui aurait constitué une source d'inspiration fondatrice de sa démarche politique à venir.

Image
Bolívar commence sa carrière militaire à l'âge de quatorze ans et obtient le titre de sous-lieutenant deux ans plus tard, dans une unité militaire créée en 1759 par l'un de ses aïeux, Don Juan de Bolívar.

Son service militaire est interrompu par la décision de ses oncles Esteban et Carlos de l'envoyer en Espagne afin de mieux connaître le monde et de compléter sa formation.

Cependant l'Espagne se trouve alors prise dans une crise internationale complexe provoquée par la Révolution française et les ambitions de Napoléon Bonaparte, à laquelle il faut ajouter un affrontement interne entre absolutistes et libéraux, et un déficit fiscal aggravé par un blocus maritime imposé par les Britanniques qui perturbe le trafic habituel vers les Amériques, attaquant toute embarcation qui tenterait de franchir le blocus.

L'entreprise de voyage est donc délicate et risquée, mais Bolívar peut néanmoins l'accomplir notamment grâce à des convois envoyés par les Espagnols pour briser le blocus. C'est grâce à un convoi commandé par l'amiral Alcalá Galiano, qui a pu quitter le port de Cádiz en décembre 1798, franchir le blocus et arriver au Venezuela, que Bolívar peut partir. Il embarque le 19 janvier 1799 à bord de l'un des navires arrivés entiers, le navire de ligne San Ildefonso, dans le port de La Guaira. Le navire fait voile vers Veracruz pour réunir la flotte et attendre le moment opportun pour retourner en Espagne.

À Veracruz, Bolívar est hébergé chez Don José Donato de Austria et pendant que la flotte de Galiano stationne au port de La Havane, il voyage jusqu'à la ville de Mexico pour rendre visite à Obispo Viana. De retour à Veracruz, il reprend son voyage pour l'Espagne et atteint le port de Santoña le 13 mai 1799 d'où il part immédiatement pour Madrid.

Rapidement après son arrivée à Madrid, Bolívar s'installe chez le marquis d'Ustáriz, un haut fonctionnaire du Roi ayant une éducation sophistiquée et qui devient l'un des tuteurs les plus influents sur l'éducation et la pensée de Bolívar. C'est une personne compétente et expérimentée, notamment dans les tâches de gouvernement, domaine dans lequel il complète l'éducation de Bolívar.

C'est aussi à cette période, en l'an 1800, que Bolívar rencontre celle qui deviendra sa femme, Maria Teresa del Toro y Alayza, fille du Marquis del Toro. Elle accepte sa demande de fiançailles au mois d'août 1800, mais étant donné leur jeunesse, lui n'ayant que 19 ans et elle 21, ils attendirent deux ans avant de se marier. Bolívar en profite pour se rendre tout d'abord à Bilbao où il commence à étudier les langues, puis à Paris où il est le témoin de nombreux évènements de la France révolutionnaire et en contact direct avec la France des Lumières. Il se montre aussi fervent admirateur de Napoléon.

Image
Statue de S. Bolivar, à Belgrave Square (Londres)
En 1802, Bolívar retourne en Espagne pour reprendre les procédures légales de son mariage, et devient l'époux de Maria Teresa le 26 mai dans l'église paroissiale de San José de Madrid. Il se consacre ensuite à préparer son retour en Amérique.

À la suite de divers événements qui modifient leurs plans, Bolívar et son épouse embarquent à La Corogne le 15 juin 1802 pour un trajet direct jusqu'au Venezuela, et arrivent au port de La Guaira le 12 juillet de la même année.

Rapidement après leur arrivée ils s'établissent au majorat de la Concepción, situé près de la Plaza Mayor de Caracas, à l'angle de Las Gradillas. Bolívar assume pleinement l'administration de ses biens.

Les deux époux suscitent la curiosité de l'aristocratie de Caracas, qui espère en apprendre sur la Cour et sur le personnage du moment, Bonaparte. Durant les différentes fêtes et réunions qu'ils fréquentent, Maria Teresa découvre une société cultivée et raffinée où l'on discute librement de politique et des livres révolutionnaires pourtant prohibés en Espagne.

Le couple se rend fréquemment dans les propriétés de la famille de Bolívar, lequel profite d'une année heureuse. Mais Maria Teresa contracte alors la fièvre jaune, maladie endémique des pays tropicaux, et son état se dégrade rapidement. Elle en meurt le 22 janvier 1803.

Sa mort affecte profondément Bolívar qui se trouve au bord de la dépression, aigri, et dont l'idée d'une vie heureuse au Venezuela se trouve anéantie. Bolivar fit le serment de ne jamais plus se marier. Il respecta cet engagement, mais n'en eut pas moins une vie sentimentale très animée, scandaleuse aux yeux de la société sud-américaine.

Après le décès de son épouse, Bolívar se consacre aux travaux dans ses plantations, mais le temps passé au Venezuela lui devient insupportable et il décide de revenir en Europe.

En décembre 1803, il arrive en Espagne et s'installe dans le port de Cadix où il reste jusqu'en février 1804, puis se rend à Madrid. On sait que Bolívar maintient durant cette période des contacts avec ses représentants commerciaux mais on spécule aussi sur son adhésion à ce moment à la Grande loge américaine des Francs-maçons.

Il revoit à Madrid son beau-père le Marquis del Toro avec qui il partage la peine de la mort de Maria Teresa. Peu de temps après il décide de retourner en France, arrivant à Paris en avril 1804.

Selon différents points de vue critiques, la reconstruction de la vie de Bolívar entre 1804 et 1807 est difficile et les récits sur cette période semblent parsemés de mythes. On sait cependant qu'il voyage entre Paris et Rome durant cette période, qu'il retrouve son ancien maître Simón Rodríguez et qu'il entretient des échanges avec le fameux naturaliste et explorateur baron Alexander von Humboldt, le botaniste Aimé Bonpland ainsi qu'avec l'étudiant Carlos Aguirre y Montúfar, qui l'accompagne à Rome en 1805.

À Paris, Bolívar assiste probablement au couronnement de Napoléon Ier, et se retrouve en contact avec la pensée des Lumières dans une atmosphère chargée de romantisme. Les idées de changements et de révolution ont notablement imprégné ses idéaux politiques, et Bolívar en vient à conclure que l'Espagne ne pourra pas s'opposer à la France de Napoléon et que son affaiblissement sera mis à profit par ses ennemis tels que l'Angleterre. Il prend conscience que tout cela mènera les colonies espagnoles d'Amérique à devoir choisir entre une domination française ou anglaise, à moins de prendre en main leur avenir indépendamment de l'Espagne.

Ce raisonnement confirme Bolívar dans sa conviction que l'indépendance est l'option la plus bénéfique pour les Amériques après la destruction de la flotte espagnole par les britanniques lors de la bataille de Trafalgar en 1805 et en considérant la position très délicate de la Couronne d'Espagne face à Napoléon.
Image
Statue de Simón Bolívar. Avenida da Liberdade, Lisbonne
Ces éléments le conduisent à rejeter l'idée d'un possible leadership de Napoléon dans le monde, et à prêter devant son ami et précepteur Simón Rodríguez le serment du Monte Sacro à Rome, où il aurait juré par les dieux de ses ancêtres, par ses ancêtres eux-mêmes, par son honneur et par sa patrie de mettre un terme à la domination espagnole en Amérique. De nombreux doutes entourent ce fameux serment, rédigé pour la première fois par Rodriguez, en 1850, alors que le précepteur avait quatre-vingts ans. La version "officielle", par Manuel Uribe a été, elle, publiée seulement en 1884.

En 1808, les pressions de Napoléon sur la Couronne d'Espagne déclenchèrent une série d'évènements qui aggravèrent davantage encore la situation espagnole déjà compromise. Après le soulèvement d'Aranjuez et, surtout, l'humiliation de l'Entrevue de Bayonne, le 5 mars 1808, où Napoléon le contraignit à lui céder le trône afin qu'il puisse y placer son frère Joseph, le roi Charles IV d'Espagne abdiqua en faveur de son fils, Ferdinand VII, le 19 mars 1808. Ces évènements provoquèrent un grand soulèvement populaire en Espagne, qui marqua le début de la Guerre d'indépendance espagnole. En Amérique aussi bien qu'en Espagne, des juntes régionales se formèrent pour lutter contre l'envahisseur français et rétablir sur le trône le monarque légitime.

Toutefois, au sein des juntes américaines, on ne parlait avec enthousiasme que de la Junte populaire de Cadix, et beaucoup d'entre elles étaient considérées avec méfiance par les autorités espagnoles, qui les soupçonnaient d'être favorables aux Français. Les autorités gardaient en mémoire certaines actions américaines, telle la publication d'une œuvre sur Les Droits de l'Homme par Antonio Nariño à Bogota, le mouvement de Juan Picornell, la Conspiration de Manuel Gual et José María España, ou encore les expéditions militaires catastrophiques de Francisco de Miranda au Vénézuéla.

D'un autre côté, les autorités espagnoles considéraient qu'il était naturel que les juntes américaines imitent leurs homologues de la Péninsule, car les territoires espagnols d'Amérique étaient compris comme une part essentielle et intégrante du Royaume d'Espagne, et non comme de simples colonies à proprement parler.

Avec le temps, en conséquence du débat politique et de l'instabilité internationale, deux camps bien distincts finirent par se former: celui des royalistes, qui voulaient rester sous la dépendance directe de la Monarchie espagnole, dirigé par Juan de Casas (Capitaine Général du Venezuela de 1807 à 1809), et celui des patriotes, partisans de la constitution d'une Junte gouvernante avec la pleine autonomie, telle les Juntes provinciales en Espagne, mais en maintenant des liens avec l'Espagne en dehors d'une reconnaissance formelle de Ferdinand VII, voulant imiter par là l'exemple du Brésil, régi depuis Braganza sous l'autorité d'un membre de la Couronne portugaise (autorité relative, donc, permettant l'autonomie).

Ainsi, au milieu de l'année 1807, lorsque Bolivar rentra à Caracas, la ville était plongée dans une atmosphère de grande agitation sociale et politique, gouvernée par des personnages intérimaires supervisés par un Régent royal, Joaquín de Mosquera y Figueroa, lequel était considéré comme un visiteur, et vu d'un mauvais œil par les Caraqueños.

Cette atmosphère était peu propice au règlement d'une situation de crise, et ce fut là une circonstance qui précipita les évènements en faveur de l'indépendance.

Bolivar était rentré à Caracas absolument convaincu de la nécessité d'une indépendance américaine. Il essaya d'abord de convaincre ses parents et ses amis qu'il s'agissait de la meilleure solution possible, mais, à l'exception de son frère Juan Vincente, il n'y parvint pas vraiment. En partie à cause des nouvelles d'Europe, qui arrivaient avec beaucoup de retard et peu de détails, -car le public ne s'intéressait à ces événements que de loin, de façon générale et inexacte-, de sorte que sa capacité à évaluer la situation internationale se trouvait limitée.

Mais soudain les choses changèrent, en quelques jours, après une série d'événements qui causèrent un émoi général à Caracas. Au début de juillet 1808, le Gouverneur de Caracas, Juan de Casas, reçu deux exemplaires du quotidien londonien The Times, que le Gouverneur de Trinidad remit ensuite à celui de Cumaná, et qui rapportait la nouvelle de l'abdication du trône d'Espagne en faveur de Napoléon.

Les autorités tentèrent de garder la nouvelle secrète pour éviter l'alarme générale, mais l'arrivée du brigantin français Le Serpent dans le port de La Guaira le 15 juillet 1808, avec à son bord plusieurs émissaires de Napoléon, fit échouer le plan.

Image
Un officier français se présenta au Gouverneur Casas avec un document officiel confirmant les mauvaises nouvelles du Times, et pendant que le Gouvernement délibérait sur la situation, la population s'inquiéta de l'arrivée spectaculaire des Français, révélant et diffusant largement dans les journaux et dans d'autres publications la chute de la Monarchie espagnole.

La population fut saisie par le malaise et l'indignation, et la situation empira quand un capitaine de frégate anglais appelé Beaver débarqua à La Guaira de l'Alcasta, qui avait poursuivi Le Serpent sans réussir à le rattraper, et alla informer le Gouverneur qu'en Espagne la lutte contre les Français continuait, et que Napoléon ne dominait pas encore la situation.

Alors s'installa une étrange procédure politique entre le Gouverneur, la Audiencia (la plus haute instance juridique) et le Cabildo (le conseil municipal de Caracas), qui termina de saper l'ordre colonial en vigueur, pendant que l'émoi général divisait la population de Caracas en deux camps: ceux qui, derrière Bolivar, désiraient proclamer l'indépendance, et ceux qui, représentés par d'autres Créoles, préféraient la fidélité à la Couronne d'Espagne.

Ainsi, le 11 janvier 1809, arrivèrent plusieurs dépêches officielles qui annonçaient la création de la Junte Centrale d'Espagne et des Indes, installée à Séville depuis le 16 décembre 1808. Trois jours après, le 14 janvier 1809, le Mariscal de campo (général de division) Vicente Emparan arriva au Venezuela en qualité de Capitaine Général et Gouverneur de Caracas.

Son arrivée ouvrit une nouvelle perspective dans la situation politique ; très vite circulèrent des rumeurs qui le disaient partisan des Français (Afrancesado), car il avait été nommé par Joseph Bonaparte, alors sur le trône d'Espagne sous le nom de José Ier, à la place de Ferdinand VII.

Dans cette incertitude régnante, le 19 avril 1810, les membres du Cabildo de Caracas décidèrent de constituer une Junte Conservatrice des droits de Ferdinand VII (appelée aussi Junte Suprême de Caracas), dans une déclaration qui s'acheva par la signature d'une Déclaration d'Indépendance et d'une constitution qui instaurerait la Première République du Venezuela, le 5 juillet 1811. La Révolution du 19 avril 1810 obligea donc le Capitaine Général du Venezuela, Vicente Emparan, à céder ses pouvoirs à la Junte, qui fit par ailleurs expulser les fonctionnaires espagnols en poste, Emparan parmi eux, et les fit embarquer sur un navire à destination de l'Espagne.

Peu après, prévenue des évènements, la Régence décida le blocus des côtes vénézuéliennes, mais trop tard ; le processus indépendantiste était déjà inarrêtable, et l'exemple de Caracas fut suivi par les autres Juntes américaines.

Image
Le nouveau gouvernement traça de nouvelles perspectives, dans toutes les directions. Les nouvelles des évènements de Caracas parvinrent à l'Amiral Alexander Cochrane, Commandant des forces navales britanniques dans les Caraïbes. Il transmit ce qu'il avait appris des évènement de Caracas à Londres et mit à disposition de la Junte la corvette Wellington afin qu'elle puisse envoyer, si elle le désirait, une délégation.

Ainsi, Bolivar fut envoyé en Angleterre avec le grade de colonel, dans une mission diplomatique, accompagné d'Andrés Bello et Luis López Mendéz, avec l'instruction de solliciter l'appui britannique en faveur de la Junte au nom du roi Ferdinand VII, profitant de l'alliance nouvelle entre l'Espagne et l'Angleterre, qui avaient laissé de côté leurs différents historiques face au péril commun représenté par Napoléon.

La mission diplomatique arriva à Londres au milieu d'une situation politique délicate, car l'Angleterre venait d'accorder une coûteuse aide militaire à l'Espagne, et le refus de la Junte de reconnaître l'autorité de la Régence espagnole fut alors un obstacle dans les négociations.

Cependant, Lord Wellesley considéra convenable de recevoir la délégation dans sa résidence particulière, Apsley House, craignant que les Vénézuéliens ne s'adressent à Napoléon en recherchant un appui et désirant sonder les intentions diplomatiques vénézuéliennes.

Dès l'abord, les Britanniques laissèrent entendre que dans les circonstances présentes un appui au Venezuela était impossible, et dans une tentative de faire pression sur la couronne d'Espagne pour qu'elle leur donne le droit de commercer librement avec ses colonies, ils essayèrent de dévier les négociations des accords commerciaux dans le sens le plus conforme à leurs intérêts.

Bien que tous les objectifs de la délégations ne furent pas remplis, quelques compromis importants purent être convenus grâce à la présence à Londres de Francisco de Miranda. Bolivar entretint avec lui des contacts qui pesèrent favorablement sur les négociations.

Ainsi Bolivar réussit à obtenir la secrète connivence des Anglais, déguisée en neutralité, ainsi que l'ouverture du commerce extérieur, et la possibilité que l'Angleterre fasse pression sur l'Espagne en faveur des intérêts vénézuéliens.

Image
Après avoir convenu avec les Anglais de la permanence d'un représentant à Londres, Bolivar embarqua sur la corvette Shaphire et arriva à La Guaira le 5 décembre 1810.

Une fois au Venezuela, il procéda à différentes tractations afin de négocier le retour de Francisco de Miranda. Grâce à ces tractations , ce dernier rentra au Venezuela à bord du brigantin anglais Avon le 10 décembre 1810, accueilli froidement par la Junte suprême, qui le nomma néanmoins Lieutenant-Général (général de corps d'armée) peu après.

Miranda entra rapidement en conflit avec le Chef Militaire du Gouvernement, le Marquis del Toro, à cause de son incapacité à maîtriser la rébellion royaliste de Coro. Pendant ce temps, les circonstances avaient favorisé l'apparition dans Caracas d'organisations telles la Société Patriotique, laquelle était une sorte d'association indépendantiste qui fonctionnait comme un foyer de débats politiques, livrant les conclusions de ces débats dans sa revue propre, Le Patriote du Vénézuéla.

Bolivar était un membre important de cette association, qui fut particulièrement impliquée dans la ratification de la Déclaration d'indépendance du 5 juillet 1811, et qui s'opposa ensuite à la Constitution du 21 décembre 1811, considérant qu'il s'agissait d'une copie conforme de celle qu'avaient adoptée les États-Unis et qu'elle n'était donc pas adaptée aux réalités du Venezuela.

Le 13 août 1811, les troupes commandées par Miranda obtinrent une victoire à Valencia, contre les rebelles qui prétendaient rétablir le statut de capitale de la ville. C'est au cours de cette action que Bolivar commença réellement sa carrière militaire, en apprenant à mener une attaque contre une place fortifiée, et ce fut son baptême du feu, qu'il affronta de telle sorte que Francisco de Miranda le proposa au grade de colonel et l'envoya annoncer la victoire au gouvernement de Caracas.

Peu après, sur sa propre initiative, Bolivar commença de relever le moral des troupes dans les Valles de Aragua, ce pour quoi le général Miranda, alors commandant en chef des armées républicaines, le persuada d'accepter le grade de lieutenant-colonel à l'Etat-Major et le nomma commandant militaire de Puerto Cabello, la principale place-forte du Venezuela.

Cette ville était une position militaire clé par ses caractéristiques de port, d'arsenal, de prison militaire, de garnison et d'appui (matériel) pour le contrôle de la zone. Là étaient détenus les prisonniers de guerre influents, au Castillo San Felipe, où était aussi stocké une grande partie de l'arsenal républicain, bien que ce fût contraire aux normes de sécurité militaire.

Miranda avait bien ordonné que l'arsenal soit déplacé, mais cet ordre ne fut jamais exécuté, ce qui, allié à l'inexpérience militaire de Bolivar, fut une des raisons de la chute de Puerto Cabello.

Les prisonniers réussirent à prendre par surprise leurs gardiens, et avec l'aide d'un officier qu'ils avaient soudoyé, s'approprièrent le Castillo San Felipe et bombardèrent la ville de Puerto Cabello.

Bolivar essaya de reprendre la garnison durant six jours de combats ininterrompus, avec le peu d'effectifs dont il disposait, qui ne dépassait pas la quarantaine d'hommes, mais la situation lui était trop défavorable. Il n'était pas possible de bombarder le castillo à cause de la portée réduite des pièces républicaines, et en plus la ville fut attaquée par les troupes de Domingo Monteverde. Après avoir lancé un dernier assaut frontal sur le castillo, sans succès, Bolivar décida d'abandonner la place, et réussit à s'échapper au prix de nombreuses peines.

Image
Statue équestre du Libertador, Caracas-Venezuela.
Cet évènement, en plus du violent séisme du 26 mars 1812, fit pencher la balance en faveur des royalistes, et bien que beaucoup pensaient qu'il était possible de continuer la lutte, Francisco de Miranda capitula, le 26 juillet 1812, sous mandat du Congrès, et signa le Traité de La Victoria, qui instaurait de nouveau la domination espagnole sur le Venezuela.

Le 30 juillet 1812, Miranda arriva à La Guaira avec l'intention de s'embarquer sur le Shaphire, au beau milieu d'une situation dans laquelle peu d'officiers vénézuéliens étaient au fait des négociations avec Monteverde, s'estimant donc trahis par Miranda, alors qu'il avait agi sur l'ordre du Congrès.

Ainsi, alors que Miranda était logé dans la maison du colonel Manuel María Casas, Commandant de La Guaira, un groupe de républicains, nombreux, parmi lesquels comptaient Miguel Peña et Simon Bolivar, le convainquit de rester une nuit de plus dans la résidence de Casas.

A deux heures du matin, Peña, Casas, Bolivar et quatre hommes armés s'introduisirent dans la chambre de Miranda, qui dormait profondément, prirent par précaution son épée et son pistolet, le réveillèrent, lui ordonnèrent avec rudesse de se lever et de se vêtir, après quoi ils le mirent aux fers et le remirent à l'Espagnol Monteverde.

En échange de cet acte de trahison, l'espagnol Francisco Antonio de Yturbe y Hériz accorda à Bolivar un sauf-conduit que ce dernier avait sollicité pour s'exiler, sur faveur spéciale de Domingo Monteverde. A cette occasion, le général espagnol fit en sorte que la capture de Miranda soit comprise comme un service rendu au Royaume d'Espagne.

Le 27 août 1812, Bolivar fut autorisé par Domingo Monteverde à se rendre sur l'île de Curaçao, occupée par les Anglais. Il fit le voyage sur la goélette espagnole Jesus, María y José accompagné de José Félix Ribas, Vincente Tejera et Manuel Díaz Casado.

Il se rendit ensuite à Carthagène des Indes, où le processus indépendantiste avait débuté le 20 juillet 1810 et avait abouti à la formation de différentes Juntes Suprêmes rivales. Dans ce cadre, il compila un manuscrit connu sous le nom de Manifeste de Carthagène, où il se livre à une analyse politique et militaire des causes qui ont entraîné la chute de la Première République vénézuélienne, et où il exhorte la Nouvelle-Grenade à ne pas commettre les mêmes erreurs.

Dans ce texte, il propose également des formules qui aideraient à remédier aux divisions des provinces et à promouvoir l'union des peuples américains en vue de l'objectif commun: l'Indépendance.

Ainsi, peu après son arrivée, Bolivar sollicita auprès du Gouvernement de Carthagène le droit de servir dans les rangs de son armée, et se vit confier le commandement d'une garnison de 70 hommes dans la petite localité de Barrancas, où commencerait de se forger son futur prestige militaire.

Au début, Bolivar était subordonné à un aventurier français nommé Pierre Labatut, mais désobéissant à celui-ci, il lança une campagne contre les troupes royalistes qui se trouvaient sur les rives du fleuve Magdalena, ce qui augmenta l'aguerrissement et la cohésion de ses hommes.

Le résultat de cette campagne fut la libération de localités telles Tenerife, El Guamal, El Banco, Tamalameque et Puerto Real de Ocaña; il parvint à éradiquer et disperser plusieurs guérillas royalistes qui opéraient dans la région et occupa finalement Ocaña.

Avant ces succès, le colonel Manuel del Castillo, commandant en chef de Pamplona, sollicita son aide pour arrêter les royalistes qui prévoyaient d'entrer depuis le Venezuela. Afin d'intervenir, le colonel Bolivar dû demander l'autorisation de Carthagène pour opérer sur le territoire des Provinces Unies.

Dès qu'il la reçut, il progressa jusqu'à la frontière vénézuélienne où il livra la Bataille de Cúcuta, offensive du 28 février 1813 contre les troupes espagnoles. L'attaque fut un succès pour lequel le Congrès lui accorda la citoyenneté de l'Union et l'éleva au grade de Brigadier (Général de division) en charge de la division de Cúcuta.

De février à avril 1813, Bolivar dut rester à Cúcuta, à cause d'obstacles légaux et du regard suspect que Manuel del Castillo lui jetait désormais, le soupçonnant de vouloir entrer au Venezuela. Pour un tel projet en effet, Bolivar disposait d'une troupe aguerrie et bien équipée, et d'officiers néogrenadins brillants disposés à le suivre dans une éventuelle libération du Vénézuéla.

Image
Paseo de Bolívar, Barranquilla.
Le 16 janvier 1813, les patriotes du Congrès de Carthagène adoptèrent la Convention de Carthagène (1813), rédigée par Antonio Briceño, qui pose le principe d'une guerre d'extermination contre les Espagnols et les Canariens, dans l'idée qu'il s'agit là du plus sûr moyen d'arriver à l'indépendance définitive vis-à-vis de la Couronne d'Espagne, de même qu'Haïti obtint son indépendance au terme de la "guerre à mort" qu'elle avait déclarée aux Français (1793-1804).

Après avoir reçu de Nouvelle-Grenade une autorisation et des moyens, Bolivar lança l'une de ses plus importantes offensives, la Campagne Admirable.

Quand il entra dans Cúcuta en février 1813, pour débuter sa campagne dans les Andes vénézuéliennes, on ne lui opposa aucune résistance. Il avança donc jusqu'à Mérida, qu'il prit pacifiquement, après la fuite des autorités royalistes prévenues de son arrivée imminente. C'est lors de cette entrée triomphale qu'on lui attribua pour la première fois le titre de Libertador, par décision du Cabildo de Mérida.

Le 20 mars 1813, Bolivar et Manuel del Castillo rédigent le Décret de Guerre à mort, d'abord comme une réponse aux atrocités commises durant la campagne de Monteverde, et ensuite comme une tentative de caractériser la Guerre d'indépendance du Venezuela comme un conflit entre deux nations distinctes, alors qu'elle était considérée seulement comme une guerre civile à l'intérieur d'une colonie espagnole. Mais en fait, le Décret a surtout sanctionné et concrétisé les dispositions de la Convention de Carthagène, en avertissant les Espagnols et les Canariens du Venezuela et de Nouvelle-Grenade qu'ils seraient fusillés s'ils n'œuvraient pas à l'indépendance. La Convention du 16 janvier et le Décret du 20 mars ouvrirent donc une période particulièrement violente de la guerre, qui culmina en l'an 1814, et durant laquelle les deux camps (républicains et royalistes) se livrèrent à des exécutions massives de prisonniers et à des représailles systématiques sur la population. La Campagne Admirable devait donc s'achever en une guerre sale qui donna son nom à la période, les Espagnols et les Canariens étant fusillés "tous, presque sans exception" dans chaque ville que traversait l'armée républicaine. Le Décret sera effectif jusqu'en novembre 1820.
Image
Drapeau de Bolívar durant la Guerre à mort
Les troupes de Bolivar gagnèrent rapidement du terrain sur cet ennemi qui fuyait devant leur avancée inattendue, ayant pris les royalistes totalement au dépourvu. Surtout, ces derniers craignaient les dispositions prises dans le Décret de Guerre à mort au cas où ils seraient faits prisonniers. Finalement, Bolivar obligea les royalistes à livrer bataille, à Los Taguanes, un endroit situé entre Tucupido et Valencia, où il les écrasa, et les força à capituler ; l'acte fut signé à La Victoria.

Après la capitulation espagnole, Bolivar avait la voie libre jusqu'à la capitale, et il entra triomphalement à Caracas le 6 août 1813. Là, à la suite du triomphe militaire dans Los Mosquiteros, son titre d'El Libertador fut ratifié et lui-même fut nommé Capitaine Général du Venezuela. Depuis lors, son nom reste associé au titre de Libertador.

En février 1814, à Caracas, évènement notable des conditions de la Guerre à mort, Bolivar fit fusiller 886 Espagnols et Canariens en trois jours, les 24, 25 et 26 février.
Image
La Présidence du Venezuela
A partir de ce moment, Bolivar se consacra à l'organisation de l'Etat et à la direction de ce qui paraissait être la dernière étape de la guerre. L'activité administrative qu'il développa prit de grandes dimensions: il organisa le régime militaire au moyen de régulations, il maintint le Consulat en place, créa un nouveau système fiscal ainsi qu'un nouvel appareil de justice, il modifia le gouvernement municipal et accorda la nationalité vénézuélienne à tout étranger qui désirait embrasser la cause républicaine.

Il s'occupa également des affaires économiques, en stimulant l'activité agricole, les exportations et la recherche de main-d'œuvre qualifiée.

La chute de la Deuxième République
Ce fut alors qu'apparut la figure d'un capitaine de milices espagnol appelé José Tomás Boves, fameux par sa vaillance, qui avait initié plusieurs opérations militaires dès 1814 à La Puerta à la tête des Llaneros (cavaliers et paysans cultivateurs de grenade dans les plaines de Colombie et du Venezuela, qui eurent un rôle central au cours des Guerres d'indépendance en Amérique du Sud), qui avaient obtenu des autorités espagnoles le droit de piller et saccager les villes insurgées.

Les forces de Bolivar s'affaiblirent au fil des combats contre Boves et ses Llaneros, à cause du manque de moyens et de renforts face à un ennemi qui se révéla implacable et n'hésitait pas à exécuter les prisonniers pour ne pas avoir à les entretenir.

Face à l'augmentation de la violence du conflit et du manque de moyens pour soutenir le combat contre Boves et ses Llaneros, le 7 février 1814 Bolivar décida de se replier avec les restes de son armée vers les territoires orientaux du Venezuela. Là, il s'unirait à l'armée de Santiago Mariño en vue d'un effort commun pour arrêter Boves.

La retraite stratégique de Bolivar provoqua un exode massif de population de Caracas aux territoires orientaux. Beaucoup de Caraqueños moururent ainsi en essayant de suivre l'armée républicaine, craignant les représailles sanguinaires de Boves.

A cause du harcèlement constant des troupes de Boves sur les réfugiés, Bolivar décida de faire front à Aragua de Barcelona, le 18 août 1814, dans une tentative pour retarder la progression des royalistes et sauver le plus grand nombre de réfugiés. Après avoir été mis en déroute, Bolivar atteint Cumaná le 25 août 1814, où il s'unit enfin à l'armée de Santiago Mariño.

Cependant, la Deuxième République vénézuélienne était blessée à mort, et les royalistes affirmeraient leur domination sur tout le Venezuela dans le reste de l'année 1814, exception faite des territoires orientaux et de l'île de Margarita, qui restèrent républicains. Toutefois, l'armée républicaine s'était divisée en une multitude de petites factions, chacune sous l'autorité d'un caudillo qui dominait une portion de territoire; dès lors, il fut très difficile pour Bolivar d'exercer son autorité et de coordonner les actions de son armée.

A cette situation catastrophique s'ajouta la conduite du corsaire Giovanni Bianchi, qui essaya de l'exploiter à son avantage, ce qui poussa finalement Bolivar et Mariño à quitter le pays pour Carthagène des Indes.

Image


2ème partie demain

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. déc. 18, 2010 12:26 am
par saintluc
942
18 décembre
Assassinat de Guillaume Longue Epée
Par ses différents jeux d’alliances, Guillaume Premier de Normandie, également nommé Guillaume Longue Epée, s’est mis à dos de nombreux princes francs. Ceux-ci, avec à leur tête le comte de Flandre, voient de surcroît d’un mauvais œil le développement de la jeune Normandie. Prétextant la signature d’un traité, ceux-ci lui tendent un guet-apens et l’assassinent. Son fils lui succède alors à la tête de la Normandie sous le nom de Richard Premier.
Voir aussi : Dossier histoire du duché de Normandie - Normandie - Guillaume Longue Epée - Richard Ier - Histoire du Moyen-Âge



1737
18 décembre
Décès d'Antonio Stradivarius
Le célèbre luthier Antonio Stradivarius meurt à Crémone (Italie) à l'âge de 93 ans. Il laisse derrière lui environ 1 100 instruments de musique à la sonorité incomparable, dont il reste aujourd'hui 500 exemplaires. Il avait été formé dans l'atelier de la famille Amati, dont l'ancêtre Andrea avait inventé le violon vers 1560 en développant une variante de la viole médiévale.
Voir aussi : Décès - Dossier histoire de la musique baroque - Histoire de la Musique classique



1783
18 décembre
William Pitt Premier ministre anglais
A 24 ans, Pitt the Youger (le Jeune) par opposition à son père William Pitt the Elder (l'ancien), est nommé Premier ministre anglais par le roi George III. Libéral, il n'aura de cesse d'assainir les finances du royaume en appliquant les théories de l'économiste Adam Smith. Surnommé le Second Pitt, il renforcera son autorité politique pendant les nombreux accès de folie de George III. William Pitt exercera ses fonctions de secrétaire d'Etat jusqu'en 1806
Voir aussi : Premier ministre - George III - William Pitt - Histoire des Elections



1944
18 décembre
Le Monde en kiosque
Conformément aux souhaits du général de Gaulle, le premier numéro du quotidien du soir "Le Monde" sort en kiosque. Le chef du gouvernement provisoire souhaite voir s'implanter un organe de presse de référence dans la presse nationale d'après-guerre. Il confie la direction du "Monde" à Hubert Beuve-Méry, René Courtin et Franck Brentano.
Voir aussi : Journal - Le Monde - Histoire de la Presse



1958
18 décembre
Premier satellite de télécommunication
Les Etats-Unis annoncent la mise sur orbite du premier satellite de communication expérimental. Baptisé "Score", l'engin est placé dans l'espace par une fusée Atlas pour une mission de 34 jours. Il retransmettra 7 messages sur Terre avec succès, dont une allocution du président Einsenhower. Les premières émissions de télévision américaines seront diffusées sur les écrans européens via les satellites à partir de 1962.
Voir aussi : Satellite - Télécommunications - Histoire des Télécommunications



1994
18 décembre
Découverte de la grotte Chauvet
Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel et Christian Hillaire découvrent par hasard une grotte préhistorique sur le cirque d’Estre en Ardèche. La grotte est ornée de peintures du paléolithique et jonchée d’ossements animaliers. Après avoir été authentifiée et visitée par le Ministre de la culture, elle est fermée au public et équipée de systèmes permettant sa préservation. Une exposition permanente lui est consacrée dans le village voisin, Vallon-Pont-d’Arc.
Voir aussi : Dossier histoire des découvertes archéologiques - Grotte - Préhistoire - Histoire de l'Archéologie


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. déc. 18, 2010 12:43 am
par saintluc
Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios
2è partie


A cette époque, Haïti était une jeune République indépendante vis-à-vis de la France, qui accordait l'asile et soutenait les causes indépendantistes sur le continent américain. Pour cette raison, Bolivar considéra qu'il s'agissait du lieu adéquat pour organiser une expédition militaire pour le Venezuela avec l'aide du président haïtien, le général Alexandre Pétion.

Le 19 décembre 1815, Bolivar quitta la Jamaïque pour Haïti, d'une façon qu'il trouva lui-même précipitée, et arriva le 24 décembre au port les Cayes. Au moment où il avait quitté la Jamaïque, Bolivar avait déjà résolu les aspects fondamentaux de la campagne qu'il avait en tête. Ces aspects nécessitaient une approche prudente: la campagne aurait besoin d'un appui politique, d'une aide financière et d'une collaboration technique, navale et militaire.

Alors, avec l'aide secrète du gouvernement haïtien et de l'expérimenté amiral Louis Brión, Bolivar réussit à monter une expédition maritime connue comme l'Expédition de Los Cayos, qui partit le 23 mars 1816 à destination de l'île Margarita, d'où il reprendrait ses opérations militaires.

Après la chute de la Deuxième République vénézuélienne, et sa courte expérience en Nouvelle-Grenade comme commandant (militaire), Bolivar entama une réflexion sur les causes des précédents échecs, les perspectives offertes par la situation internationale, et la meilleure façon d'établir une indépendance durable.

Ses réflexions l'amenèrent à la conclusion que, pour obtenir cette indépendance définitive et empêcher les Espagnols de reconquérir les territoires libérés, il était nécessaire de vaincre totalement les armées royalistes. Mais cette idée n'était pas suffisante ; les efforts des caudillos régionaux étant mal coordonnés, voire pas du tout, et dispersés dans le continent américain, ils devaient être unifiés et rassemblés sous un commandement unique, et comme garantie d'une indépendance permanente devait être créée une République grande et forte, qui puisse se défendre et repousser n'importe quelle tentative de déstabilisation.

L'idée de la création d'une telle nation constituait pour Bolivar un objectif beaucoup plus ample et audacieux que ceux qu'il s'était donné précédemment, et dès lors ses actes et ses décisions seraient différents des entreprises qu'il avait menées auparavant.

Image
Carte de la Grande Colombie.
Déjà, en Jamaïque, Bolivar avait exprimé l'idée de Colombie comme d'un pays qui devait devenir réalité. Il conclut que pour faire de la Colombie une nation viable et crédible, il fallait encore créer un gouvernement centralisé, capable de coordonner les manœuvres nécessaires à la garde des frontières, et de regrouper les différents peuples américains, comme garantie de l'indépendance.

Bien que le projet de Colombie comme nation est, à l'origine, un idéal de Francisco de Miranda, ce fut Bolivar qui, tirant cette idée de ses contacts avec El Precursor (Miranda) à Londres, eut le mérite de le mener à bien contre vents et marées, jusqu'à sa mort.

Pour garantir la liberté de la Colombie, il pensait qu'il était vital de prendre de contrôle du Venezuela le plus vite possible, afin d'empêcher les Espagnols d'utiliser ces territoires comme un avant-poste continental d'où ils pourraient lancer leurs campagnes de Reconquête. C'est la raison pour laquelle il imposa cet objectif, la libération du Venezuela, comme une priorité.

Ainsi, il débarqua dans l'île de Margarita en 1816, décidé à obtenir d'abord la reconnaissance de son autorité et ensuite de préparer une campagne de libération des territoires continentaux avec l'aide du meneur local, Juan Bautista Arismendi.

Au fil du temps, Bolivar dut traiter avec des meneurs d'hommes qui avaient gagné leurs galons de généraux au cœur de l'action, et qui n'acceptaient son autorité que comme un mal nécessaire à la victoire contre les royalistes ; il se passa un certain temps avant que son autorité ne soit plus discutée.

La consolidation de l'autorité suprême de Bolivar facilita le contrôle du Venezuela oriental. Puis, en s'installant à Angostura, Bolivar apporta avec lui les mécanismes élémentaires qui permettraient au gouvernement de fonctionner. Mais l'affrontement contre l'expédition pacificatrice espagnole, commandée par le général Pablo Morillo, était inévitable.

A cette époque, l'armée espagnole revenait tout juste de sa longue campagne de reconquête de la Nouvelle-Grenade, et bien que le général Pablo Morillo tenta par tous les moyens de pallier la situation, il ne put éviter l'affaiblissement de son armée, dû aux difficultés que lui opposait l'administration coloniale quant à l'obtention de renforts, en hommes et en armes, pour couvrir les pertes qu'il avait subies.

En 1818, l'armée expéditionnaire (arrivée d'Espagne en 1815) se révéla insuffisante pour soutenir la guerre au Venezuela, et Morillo fut obligé de rappeler quelques-unes des troupes qu'il avait laissées en Nouvelle-Grenade pour essayer de contenir la progression de Bolivar. La situation politique et militaire était donc favorable aux indépendantistes pour la création d'un Etat, et en 1819, à Angostura, un Congrès Suprême de la République vit le jour.

Image
Simón Bolívar et Francisco de Paula Santander au Congrès de Cúcuta.
A partir de 1818, la situation inclina définitivement en faveur des patriotes, et dès lors leur avancée à travers le continent ne put pratiquement plus être arrêtée. Bolivar (du Venezuela) et Santander (de Nouvelle-Grenade) purent ainsi coordonner leurs actions depuis leurs aires d'influence respectives, qui formeraient finalement une unité militaire.


Bataille de Boyacá.Il existait à ce moment en Nouvelle-Grenade un important foyer de résistance révolutionnaire contre les troupes de Pablo Morillo dans les plaines de Casanare, zone proche des plaines d'Apure et de l'Arauca, où quelques-uns des révolutionnaires néogrenadins les plus compromis s'étaient repliés pour combattre la violence de la Contre-révolution du Commandant Sámano, en tant que bastion patriote commandé par Francisco Paula Santander. Bolivar le promut au grade de Brigadier (général de brigade) et le nomma Commandant de la Division d'avant-garde.

Tous deux avaient élaboré un plan qui consistait pour Santander à préparer la province de Casanare, unifier les guérilleros du sud, et transmettre des informations à Bolivar sur les troupes espagnoles, afin d'envahir la Nouvelle-Grenade.

Aux préparatifs militaires s'ajoutaient d'importantes décisions politiques. Le 21 janvier 1819, deux navires anglais arrivèrent à Angostura, le Perseverance et le Tartare, avec à leur bord un corps de volontaires connu plus tard sous le nom de Légion Britannica, qui venaient appuyer Bolivar. Le 15 février, le Libertador réunit le congrès d'Angostura, au cours duquel il prononça l'une de ses meilleures allocutions politiques, le discours d'Angostura. Il y développa une analyse critique de la situation, exposa le but à suivre pour réussir à fonder la République, et annonça le projet de la Constitution de Cúcuta, promulguée plus tard par le Congrès de Cúcuta, en 1821.

Le résultat de ce Congrès fut la naissance officielle de la République de Colombie, connue sous le nom de Grande Colombie, par la promulgation de la Loi Fondamentale de Colombie, dont les territoires embrassaient à cette époque ceux de Nouvelle-Grenade et du Venezuela, et se divisait en trois départements : Cundinamarca (Bogotá), Venezuela (Caracas) et Quito (Quito).

Le Congrès nomma également, en décembre 1821, Simon Bolivar Président de la République et Francisco de Paula Santander Vice-Président de façon à ce que "Les Républiques du Venezuela et de Nouvelle-Grenade soient réunies à partir de ce jour, sous le titre glorieux de République de Colombie".

Image
Passage de l'armée du Libertador par le désert de Pisba.
Cependant, en 1819, Bolivar continuait à préparer l'invasion de la Nouvelle-Grenade, en essayant de maintenir au secret les détails de la campagne. Ainsi, sa durée, ses caractéristiques, sa date de départ et sa portée n'étaient pas connus, ce qui contribua au facteur de surprise et à l'imprévisibilité de l'attaque.

Pablo Morillo était au courant de l'arrivée de la Légion Britannica à Angostura sous le commandement de James Rooke, et il devina que le prochain mouvement de Bolivar serait logiquement l'alliance avec les troupes de Juan Antonio Páez, le principal meneur rebelle de Los Llanos. En conclusion, il décida d'attaquer le réduit rebelle de Casanare avec les troupes du colonel José María Barreiro, constamment harcelées par l'armée du général Santander, dont les manœuvres de guérilla avaient usé la Troisième Division espagnole.

L'arrivée de la saison des pluies rendit les chemins impraticables et les manœuvres militaires difficiles, ce qui décida les Espagnols à se replier, dans l'idée que les indépendantistes feraient de même de leur côté.

Le cours des évènements fit pressentir le pire au Général Morillo, car son Armée expéditionnaire, épuisée et privée de renforts depuis longtemps, se trouvait confrontée à une force efficace dont il ignorait les capacités réelles.

C'est alors que Bolivar réalisa l'un de ses exploits les plus célèbres, le Passage des Andes, en une saison peu propice qui rendait la chose impossible avec les moyens de l'époque. L'avance difficile des troupes patriotes se fit à travers le désert de Pisba, pour atteindre finalement les positions royalistes le 25 juillet 1819, à la Bataille du Pantano de Vargas. Les troupes royalistes prirent la fuite, ce qui permit à Bolivar de progresser jusqu'à la ville de Tunja, où il entra le 4 août 1819.

De là, il rejoignit l'armée de Santander qui s'était arrêtée au village de Tame, dans la province d'Arauca, et il put enfin lancer sa Campagne Libératrice de Nouvelle-Grenade.

L'attaque de Bolivar avait réussi à surprendre les Espagnols qui, face au désastre, essayèrent de réagir. Barreiro pensait encore pouvoir contrôler la situation, mais l'état de ses troupes l'obligea à se replier vers Bogotá, où les conditions lui seraient beaucoup plus favorables.

L'affrontement décisif contre les royalistes eut lieu à la Bataille de Boyacá, le 7 août 1819, déclenchée initialement afin de retenir les troupes de Barreiro dans leur retraite, et qui s'acheva en une grande victoire pour Bolivar et l'armée révolutionnaire.

Quand le vice-roi Sámano, qui connaissait comme tous les royalistes le décret de Guerre à mort, fut prévenu de la déroute, il s'enfuit sur-le-champ de Bogotá. Ainsi l'armée libératrice entra triomphalement dans la capitale le 10 août 1819.

Image
Bataille de Boyacá.
Au cours des années suivantes, l'opposition royaliste fut totalement éradiquée. Le 24 juin 1821, à la bataille de Carabobo, sur un plateau proche de la ville de Valencia, Bolivar obtint une victoire décisive sur l'armée espagnole, et après la bataille navale du Lac Maracaibo le 24 juillet 1823, la victoire fut complète et le Venezuela définitivement libéré.

Durant le temps que Bolivar passa à Bogotá, différents processus libertaires, comme celui de Guayaquil le 9 octobre 1820, furent mené à bien, sans lui, ce qui joua plus tard dans sa décision d'occuper la région, qui s'était déclarée indépendante sous la présidence de José Joaquín de Olmedo. En 1822 donc, Bolivar arriva avec son armée à Guayaquil, destitua la Junte au pouvoir et annexa la région à la Grande Colombie.

Après la victoire d'Antonio José de Sucre sur les Espagnols à la bataille de Pichincha, le 24 mai 1822, tout le nord de l'Amérique du Sud se trouva libéré. Avec cette grande victoire, Bolivar pouvait rassembler son armée et traverser les Andes afin d'achever la libération du Pérou, qui avait déclaré son indépendance le 28 juillet 1821 grâce au débarquement de Paracas du général argentin José de San Martin et la prise de Lima le 12 juillet.

Le 26 juillet 1822, Bolivar eut une entrevue avec San Martin à Guayaquil, afin de discuter de la libération du reste du Pérou. Personne ne sait ce qui fut dit au cours de cette réunion secrète entre les deux héros américains, mais San Martin rentra en Argentine et Bolivar s'arma pour éliminer les derniers réduits de résistance royaliste en Amérique du Sud, dans la sierra et le Haut-Pérou. En 1823, Bolivar reçoit l'autorisation du Congrès de Grande Colombie pour prendre le commandement de la campagne. Il arriva en septembre 1823 à Lima, dont le gouvernement lui demanda de prendre la conduite de la guerre, qu'il prépara avec Antonio José de Sucre. Le Congrès péruvien le nomma Dictateur le 10 février 1824, et ce ne fut qu'à partir de ce moment qu'il réussit à contrôler les intrigues de la jeune république.

Le 6 août 1824, Bolivar et Sucre mettent en déroute l'armée espagnole à la Bataille de Junín. A la suite de cette victoire, le Gayaquileño José Joaquín de Olmedo écrivit le poème épique Victoire de Junín - Chant à Bolivar, véritable chef d'œuvre, représentatif de la poésie des nations sudaméricaines naissantes et de la patrie équatorienne, où n'est pas décrite seulement la bataille, puisqu'Olmedo place dans la bouche de Huayna Cápac les destins de l'Amérique libre du joug espagnol.

Le 9 décembre 1824, Sucre détruisit le dernier bastion espagnol d'Amérique du sud à la Bataille d'Ayacucho, mettant ainsi définitivement fin à la domination de la Couronne d'Espagne.

Image
Bolívar dirige la Bataille de Carabobo avec son Etat-Major.
Militairement, les guerres menées par Bolivar n'impliquèrent pas d'effectifs élevés, et au total, les effectifs de l'armée expéditionnaire espagnole ne dépassèrent jamais le dixième des armées royalistes. Par ailleurs, Bolivar n'était pas un militaire professionnel, au sens où on l'entend aujourd'hui, et moins encore un expert de la stratégie. Sa formation militaire fut basique, et son instruction théorique n'alla jamais au-delà des bases de la discipline et de la hiérarchie. Son passage dans les corps de formation militaire du Venezuela fut bref, et l'on sait désormais qu'il n'étudia jamais à l'école de Sorèze, ni dans aucun autre institut militaire d'aucun type.

Cependant, la façon dont il dirigea ses campagnes, ainsi que la terminologie qu'il emploie dans ses lettres, laissent à penser que ses succès ne furent pas dus au hasard, et qu'il possédait en effet des connaissances de stratégie militaire plus avancées que sa formation n'eût pu lui apporter.

Moyennant l'analyse de ses exploits militaires, il ressort que Bolivar employait les fondamentaux de Planification et Stratégie pour élaborer ses opérations et, à l'occasion d'actions particulières, il démontra ses connaissances des classiques de l'art de la guerre, appliquant des tactiques telles l'ordre oblique de Frédéric II de Prusse, s'inspirant également des formations romaines décrites par Tite Live, et mettant en pratiques certains principes militaires de Machiavel. Bolivar était conscient de l'économie des forces (principe d'utilisation de toutes les forces disponibles de la façon la plus efficace), ainsi que de la nécessité d'analyse du terrain et de l'adversaire ; de plus, il considérait le rôle de la logistique comme fondamental.

Dans la littérature militaire, il est avéré que Bolivar a lu les Histoires de Polybe, et la Guerre des Gaules de César. Suffisamment d'indices laissent à penser de plus qu'il s'est beaucoup inspiré des textes de Maurice de Saxe et du comte de Guibert. Cependant, il apparaît qu'il ne prit connaissance des œuvres de Montecuccoli qu'en 1824, et des études à propos des stratégies de Napoléon qu'après ses campagnes militaires.

Ainsi, la formation militaire professionnelle de Bolivar se révèle très insuffisante au vu de ses connaissances effectives et de ses succès ; ceux-ci sont plutôt dus à sa formation autodidacte et à l'audace et à l'imagination dont il a fait preuve en tant que meneur d'hommes.

Image
La bataille de Junín.
Simon Bolivar arriva dans le port de Callao le 1er septembre 1823 sur le brigantin Chimborazo, après qu'une délégation envoyée par le Congrès de la République du Pérou et emmenée par José Faustino Sanchéz Carrión l'y eut invité alors qu'il était à Guayaquil (province annexée à la Grande Colombie en juillet 1822). A sa réception, était notamment présent le président José Bernardode Tagle, Marquis de Tagle, avec son cabinet ministériel, à Pleno. Le lendemain de son arrivée, le Congrès nomma Bolivar "autorité suprême", et peu après, il le chargea officiellement de mener la lutte contre l'armée royaliste, faisant en sorte que Torre Tagle lui-même lui fût subordonné.

La première action de Bolivar fut d'éliminer les forces de José de la Riva Agüero, qui avait été Président du Pérou avant Torre Tagle, et qui s'opposait à l'arrivée du Libertador, à Trujillo. Riva Agüero fut arrêté en novembre 1823 mais réussit à s'échapper, et s'enfuit en Angleterre. A la même époque, le premier Congrès Constituant, qui s'apprêtait à proclamer la Constitution politique du Pérou, vota une résolution qui suspendait les dispositions de la fiche de route constituante, à moins qu'elles ne fussent pas contraires aux dispositions et aux désirs de Simon Bolivar. La Constitution fut adoptée le 11 novembre 1823, mais n'entra jamais en vigueur.

L'armée royaliste avait le contrôle de la sierra centrale et du sud du pays (les actuels départements de Junín, Ayacucho, Cuzco, Arequipa). De son côté, après la déroute de Riva Agüer, l'armée alliée tenait la côte du centre et du nord, ainsi que la sierra du nord (aujourd'hui La Libertad, Piura, Ancash, Lima, Cajamarca). Dans cette situation, et devant la possibilité que Lima pût être prise par une force royaliste (comme ce fut le cas après l'émeute de Callao), Bolivar décida de déplacer son quartier-général à Pativilca, à 200 kilomètres au nord de Lima.

Bolivar ordonna à Torre Tagle d'approcher les commandants espagnols, campés à Jauja, afin d'obtenir une négociation quelconque qui lui laissât le temps d'augmenter et d'organiser ses effectifs, pour vaincre enfin les royalistes. Torre Tagle s'acquitta de cette tâche, mais il fut parallèlement accusé par Bolivar de négocier en secret avec le vice-roi José de la Serna l'expulsion du Libertador, dans le but de jouir des pleins pouvoirs de son mandat de Président.

En marge de ces intrigues, le 5 février 1824, les troupes bolivariennes de la forteresse de Callao, qui appartenaient à l'expédition libératrice, se mutinèrent, menées par un sergent du nom de Moyano, lors de l'émeute de Callao, pour réclamer l'augmentation des soldes. Les émeutiers libérèrent les prisonniers royalistes qui étaient enfermés dans la Prison du Real Felipe, et leurs remirent les installations et les défenses du port. Les forces royalistes purent occuper Lima le 29 février, pour ensuite replier l'essentiel de leurs troupes dans la sierra centrale et dans la garnison de Callao, dont les défenses étaient restées sous le commandement d'un militaire espagnol appelé José Ramon Rodil. Plusieurs factions patriotes avaient voulu s'y réfugier, dont Torre Tagle lui-même, qui mourut dans la Prison Real Felipe l'année suivante, en 1825, lors du Siège de Callao.

Torre Tagle, inerte puis absent, le Congrès le déposa officiellement le 10 février 1824 et confia à Bolivar les pleins pouvoirs politiques et militaires. Comme disposition suivante, le Congrès s'auto-dissout et entre en récession afin d'être reconvoqué par le Libertador. Bolivar devint ainsi la plus haute puis la seule autorité au Pérou, nommant comme seul Ministre général José Faustino Sánchez Carrión. Nommé chef suprême, Bolivar retourna à Pativilca et ordonna à son état-major le repli général de l'armée alliée vers Trujillo et Huamachuco.

Image
Dès Pativilca, Bolivar commença à augmenter les effectifs de l'Armée Unie Libératrice du Pérou. Comme principaux commandants de l'Armée Unie, il nomma les officiers de Grande Colombie : Sucre, Córdova, et Lara. Aucun péruvien ne faisait partie de l'état-major, mis à part, dans une moindre mesure, le général José de la Mar, chargé de la branche péruvienne de l'armée. Cet état de fait est dû au peu d'estime que Bolivar portait aux officiers péruviens.

Hiram Paulding, un officier de marine anglais, écrit dans son journal de bord ce que Bolivar lui avait dit des Péruviens ; qu'ils "étaient des lâches qui, en tant que peuple, n'avait pas une seule vertu virile. En somme, ses insultes furent âpres et sans réserve... Plus tard, on m'apprit qu'il parlait toujours ainsi des Péruviens". Récemment, il put être établi que cette opinion tenait à la lenteur et au retard que les Péruviens avaient mis à agir pour leur émancipation ; de plus, cette déclaration est en totale contradiction avec la vaillance dont ils firent preuve durant la bataille navale d'El Callao, dernier évènement de la lutte péruvienne pour l'indépendance de la jeune République.

Bolivar rédigea des instructions à propos de tout ce qui avait à voir avec l'armement de l'Armée. Dans ses lettres, ses instructions vont jusqu'à aborder la manière de transmettre le courrier ou de ferrer les chevaux. Il ordonna à ses commandants de prendre au nord du Pérou tout ce dont ils avaient besoin; la plupart des vivres et du matériel fut donc obtenue sous la menace, ou tout simplement arrachée à leurs propriétaires. L'ordre de Bolivar concernant l'utilisation des richesses des églises donna lieu à des abus et des pillages de la part des commandants grancolombiens.

Pendant ce temps, la guerre se déroulait sur la mer. L'amiral Martin Guisse, commandant de l'escadre péruvienne, détruisit les navires de guerre espagnols qui assiégeaient les côtes péruviennes, permettant ainsi d'apporter du matériel et des renforts de Colombie, et d'harceler constamment la force royaliste espagnole commandée par José Rodil, basée à Callao.

Le 2 août, à Rancas, dans la région de Pasco, Bolivar passa en revue un armée qui comptait désormais 12000 hommes, tous armés et prêts à combattre contre les Espagnols et le Vice-Royaume, paralysé depuis la rébellion d'Olañeta en 1824. Le 6 août fut livrée la bataille de Junín, durant laquelle la cavalerie royaliste fut mise en déroute pour la première fois au Pérou. Le 9 décembre de la même année, la bataille d'Ayacucho met fin définitivement au vice-royaume du Pérou.
Image

Il devint président de la Bolivie, pays nouvellement formé sur le territoire de l'ancienne vice-royauté du Pérou et qui prit le nom de son libérateur, le 11 août 1825 (jusqu'au 1er janvier 1826) alors qu'il était déjà le président de la Grande Colombie depuis 1819. De ce dernier pays, il conserverait la présidence jusqu'à son départ en exil en 1830. On peut considérer que jusqu'en 1826 il ne l'occupait plus que symboliquement étant donné ses campagnes dans les Andes centrales.

Il fut cependant impuissant à unifier les anciennes colonies espagnoles d'Amérique latine. Sa vision politique était trop en avance sur son temps, et il fut accusé de vouloir tout dominer, c'est-à-dire d'aspirer à l'empire. On tenta même plusieurs fois de l'assassiner. Ainsi, le 30 septembre 1828, il ne dut sa survie qu'à l'intervention décidée de la seconde femme de sa vie, Manuela Saenz, qui y gagna ses galons de « Libératrice du Libérateur » (Libertadora del Libertador). Déçu et malade, il se retira définitivement en 1830 et s'éteignit sur le chemin de l'exil, peu après avoir appris l'assassinat de celui qu'il considérait comme son successeur, le maréchal de Sucre.

Selon certains historiens hispano-américains, dont les travaux sont repris par le président vénézuélien Hugo Chávez, Bolivar aurait été empoisonné. Ses adversaires auraient craint qu'il puisse reconquérir le pouvoir par des élections démocratiques et le défendre par les armes si le besoin était . Le 16 juillet 2010, son corps est exhumé et des prélèvements sont effectués afin de déterminer les causes de sa mort : tuberculose ou empoisonnement
Image
Pour lui rendre hommage, on donna le nom de Bolivie à un pays d'Amérique du Sud. La monnaie de la Bolivie est le Boliviano et celle du Venezuela, le Bolívar. En Colombie, La Plaza de Bolivar (Plaza Bolívar) est la place la plus connue de Bogotá, avec au centre une statue de Simón Bolívar.

En 1999, la nouvelle Constitution d'Hugo Chávez renomma la république du Venezuela en République bolivarienne du Venezuela.

Il a été aussi le thème de nombreuses œuvres littéraires comme le roman historique du Vénézuélien Arturo Pietri intitulé Les lanzas coloradas, publié en espagnol en 1931 (Les lances rouges, paru en français, en 1932) et le fameux El general en su laberinto, de Gabriel García Márquez, dans lequel sont recréés les tristes derniers mois de sa vie, alors que, brûlé par ceux qui l'avaient adulé, il partait pour l'exil et que dans le même temps la maladie l'achevait.

Encore aujourd'hui, les idées de Simon Bolivar restent dans l'imaginaire révolutionnaire de l'Amérique latine. À Guayaquil, en Équateur, un monument en hommage à Bolivar et José de San Martín se dresse au bord du fleuve Guayas et au cœur de cette ville.

L'un des meilleurs cigares cubains porte son nom, le Bolivar. En 1902, plus d'un siècle après la disparition de Simón Bolívar, un entrepreneur espagnol installé à La Havane rendit hommage au héros américain en utilisant son nom et son image comme enseigne de sa marque de cigares. Ces Havanes se trouvent aujourd'hui parmi les plus demandés dans le monde entier, particulièrement en Grande-Bretagne, en France et en Espagne. Un portait de Simón Bolívar orne la bague de tous les modules Bolivar cubains.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. déc. 19, 2010 12:13 am
par saintluc
1154
19 décembre
Henri Plantagenêt roi d'Angleterre
A 21 ans, Henri d'Anjou Plantagenêt est couronné roi d'Angleterre à Westminster. Il prend le nom d'Henri II. Son épouse, Aliénor d'Aquitaine devient reine d'Angleterre et apporte au royaume ses terres du Poitou, de Gascogne et de Guyenne. Henri II réunit ses propres terres de Normandie, les comtés d'Anjou et du Maine aux possessions de son épouse pour former un royaume d'Angleterre puissant. Le monarque français règnera sur l'Angleterre jusqu'à son éviction du pouvoir par ses fils en 1181, 8 ans avant sa mort.
Voir aussi : Sacre - Dossier histoire du duché de Normandie - Henri II - Histoire de Westminster - Plantagenêt - Histoire du Moyen-Âge



1562
19 décembre
Victoire catholique à Dreux
Alors que la guerre de religion fait rage, catholiques et protestants s'affrontent en pleine campagne à Dreux. Le chef des huguenots, le prince Louis de Condé, est fait prisonnier par le duc de Guise tandis que le connétable Montmorency est, de son côté, capturé par les protestants. Les catholiques, supérieurs en nombre, l'emportent. La signature de la paix d'Amboise le 19 mars 1563 mettra un terme à la première guerre de religion et permettra au prince de Condé d'être libéré.
Voir aussi : Dossier histoire des Guerres de Religion en France - Histoire du Protestantisme - Condé - Histoire des Huguenots - Montmorency - Histoire des Guerres de religion



1877
19 décembre
Edison invente le phonographe
L'inventeur américain Thomas Edison dépose le brevet du premier phonographe. Son dispositif permet d'enregistrer des sons grâce à un stylet qui grave les sonorités sur un cylindre d'étain en fonction des vibrations. Une fois l'enregistrement terminé, les inscriptions gravées sont lues par le stylet et transformées en sons par un diaphragme. Seule ombre au tableau: l'invention d'Edison ne reproduit pas clairement les voyelles.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Edison - Histoire des Sciences et techniques



1946
19 décembre
Début de la guerre d'Indochine
Après plus d’un an de négociations entre les troupes françaises du Viêt-Nam et les représentants du parti Viêt-minh, aucune solution concrète n’a encore été trouvée. Les troupes du Viêt-minh, sous l’autorité d’Hô Chi Minh, luttent pour l’indépendance de leur pays, tandis que les Français veulent y maintenir leur souveraineté. Lorsque les forces du Viêt-minh envahissent la ville d’Hanoï et massacrent des Français, la guerre éclate. Le mois précédent, plusieurs Français avaient été tués à Haiphong. Cette dernière avait aussitôt été bombardée. Le conflit ne s’achèvera qu’en 1954, avec la défaite française de Diên Biên Phu.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire de l' Empire colonial français - Ho Chi Minh - Histoire de la Guerre d'Indochine - Histoire de l'Indochine - Histoire des Guerres



1947
19 décembre
Création de FO
Les syndicalistes fondateurs de la tendance Force ouvrière au sein de la CGT décident de quitter la confédération au nom de l'indépendance syndicale. Léon Jouhaux, Robert Bothereau, Albert Bouzanquet, Georges Delamarre et Pierre Neumeyer remettent leur démission en dénonçant la trop étroite dépendance de la CGT avec le parti communiste. La nouvelle confédération prend le nom de l'hebdomadaire crée pour la CGT en 1945, Force Ouvrière. Les dirigeants de F.O désirent préserver leur neutralité vis à vis du gouvernement, du patronat et surtout du parti communiste.
Voir aussi : Syndicat - Histoire du Social



1964
19 décembre
Jean Moulin au Panthéon
A l'initiative du général de Gaulle et du ministre des Affaires culturelles, André Malraux, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon en présence de la famille du défunt et de nombreux anciens résistants. Malraux, dans un formidable discours, rendra hommage à l'ancien chef du Conseil national de la Résistance ainsi qu'à tous les hommes qui ont lutté contre l'occupation allemande. En entrant dans la demeure des grands hommes de France, Jean Moulin devient un héro national.
Voir aussi : De Gaulle - Histoire du Panthéon - Jean Moulin - Histoire de la Cinquième République



1965
19 décembre
De Gaulle premier président élu au suffrage universel
De Gaulle devient le premier président de la République élu au suffrage universel. Cependant, il aura dû attendre le deuxième tour, un score de seulement 55 % et une confrontation avec un des ses ennemis les plus virulents, à savoir François Mitterrand. Celui-ci a en effet réussi à réunir la gauche autour de sa candidature au deuxième tour. Partisan de la IVème République, il s’était opposé à l’action de De Gaulle, avait rédigé le pamphlet « Coup d’Etat permanent » et qualifié le nouveau régime de « dictature ».
Voir aussi : De Gaulle - Mitterrand - Président de la République - Histoire des Elections



1999
19 décembre
Restitution de Macao à la Chine
Le comptoir de Macao, appelé Aomen en Chinois, est rétrocédé à la Chine populaire à minuit après plus de 400 ans de présence portugaise. Le Portugal avait fait de ce petit territoire de Chine du Sud une colonie d'outre-mer en 1557.
Voir aussi : Histoire de la Décolonisation



2005
19 décembre
Premier mariage gay au Royaume-Uni
Deux femmes fêtent en Irlande du nord, région très conservatrice, la première union civile homosexuelle du Royaume-Uni. Donnant des droits très proches du mariage, cette union aura un retentissement médiatique mondial avec les noces d’Elton John quelques jours plus tard.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Histoire de l'Irlande du Nord - Homosexualité - Histoire des Mœurs



2006
19 décembre
Les infirmières bulgares condamnées à mort
Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien, emprisonnés depuis 1999, sont condamnés à mort en Libye pour avoir délibérément inoculé le virus du sida à 400 enfants. La décision du tribunal est en parfaite contradiction avec les études scientifiques qui certifient que seule la mauvaise hygiène de l’hôpital est responsable de l’épidémie. Déjà condamnés à mort en 2004, les accusés vont faire appel, alors que la communauté internationale s’indigne profondément.
Voir aussi : Sida - Histoire de la Justice


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. déc. 20, 2010 1:13 am
par saintluc
1522
20 décembre
Soliman le magnifique s'empare de Rhodes
Les soldats Ottomans emmenés par Soliman II dit le Magnifique, prennent la forteresse de Rhodes après cinq mois de siège. Les chevaliers de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem sont chassés de la battisse qui les abritait depuis deux siècles. L'île restera sous domination turque jusqu'en 1912.
Voir aussi : Invasion - Soliman le Magnifique - Histoire de l'Islam



1769
20 décembre
La mort du Dauphin de France
Louis de France est plus communément appelé le Dauphin Louis. Fils de Louis XV, il se tient à l’écart de la politique. Son décès, intervenu le 20 décembre 1769, proclame son fils Louis Auguste comme l’héritier du trône de France à la succession de Louis XV. Sous le nom de Louis XVI, ce dernier accédera au trône de France le 10 mai 1774




1848
20 décembre
Louis-Napoléon Bonaparte prête serment
Elu le 11 décembre à la présidence de la République avec 74% des suffrages, Louis-Napoléon Bonaparte prête serment devant la tribune et jure "en présence de Dieu et du peuple français, représenté par l'Assemblée nationale, de rester fidèle à la République démocratique, une et indivisible et de remplir tous les devoirs que (lui) impose la Constitution." Peu après son discours le prince-président s'établira dans sa nouvelle résidence du palais de l'Elysée. En décembre 1851 le neveu de Napoléon Ier organisera un Coup d'Etat qui lui permettra de se faire sacrer empereur sous le titre de Napoléon III en 1852.
Voir aussi : Election - Président de la République - Louis-Napoléon Bonaparte - Histoire de la Deuxième République



1860
20 décembre
La Caroline du Sud fait sécession
Suite à l'élection d'Abraham Lincoln à la présidence des Etats-Unis, la Caroline du Sud, farouchement opposée à l'abolition de l'esclavage, est le premier Etat des Etats-Unis à se rebeller contre le pouvoir fédéral et à se retirer de l'Union. Bientôt la Géorgie, l'Alabama, la Floride, le Mississipi, la Louisiane et le Texas rejoindront le mouvement sécessionniste et formeront les Etats confédérés. Le pays divisé entre les nordistes, partisans de l'abolition de l'esclavage et les sudistes, qui craignent que la libération des Noirs entraîne la ruine de l'économie, sombrera dans la guerre civile en avril 1861.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre de Sécession - Lincoln - Histoire de la Caroline du Sud - Histoire des Guerres



1946
20 décembre
Ray "Sugar" Robinson champion du monde
A 26 ans, le boxeur Smith Walker Junior, alias Ray "Sugar" Robinson, est sacré champion du monde des poids moyens à New-York en battant Tommy Bell en quinze rounds. Robinson, qui doit son surnom "Sugar" à son élégance et son charme, défendra son titre mondial à cinq reprises. A la fin de sa carrière en 1965, Ray "Sugar" Robinson comptera 175 victoires pour 202 combats.
Voir aussi : Champion du monde - Histoire de la Boxe



1971
20 décembre
Orange Mécanique déchaîne les passions
Adapté du roman d'Anthony Burgess le neuvième film de Stanley Kubrick est projeté pour la première fois à New-York. Les critiques de cinéma sont divisées. Certaines voient plus dans l'histoire d'Alex, interprété par Malcolm McDowell, une apologie de la violence qu'une dénonciation et pour beaucoup "Orange mécanique" n'est rien moins qu'une incitation à la délinquance juvénile. D'autres au contraire estiment que le film de Kubrick est un véritable chef-d'oeuvre. La très grande couverture médiatique et la polémique dont il fait l'objet feront "d'Orange mécanique" une immense succès de cinéma.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Kubrick - Histoire du Cinéma


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. déc. 20, 2010 1:21 am
par saintluc
Soliman le Magnifique (Kanûnî Sultan Süleyman) (ou Süleyman Ier) est né probablement le 6 novembre 1494 à Trébizonde (Trabzon) et mort le 7 septembre 1566 à Szigetvár. Seul fils survivant de Selim Ier Yavuz, il est le dixième sultan de la dynastie ottomane.

Son père Selim Ier (Yavuz Sultan Selim Han) dit le «Cruel» ou le «Terrible» ou l'inflexible (1470 - 1520) lui ouvre une voie toute tracée.

Et donc, à sa mort, le 20 septembre 1520 son fils unique, Soliman, monte logiquement sur le trône. Avec l'aide de son grand vizir, il impose les réformes qui lui valurent son surnom turc de « Législateur » (Kanûnî).

Sous son règne, l’Empire ottoman devient une grande puissance mondiale, continuant à s’étendre pendant encore un siècle avant de commencer une longue phase de déclin.
Image
Il est le fils de la sultane validé Ayşe Hafsa. À l’âge de sept ans, il est envoyé dans la capitale, Istanbul pour y suivre ses humanités qui consistaient, à l'époque, en l'étude des sciences, histoire, littérature, théologie. Son père, Selim le terrible, y ajoute les techniques militaires. Il fait ses premières expériences en matière de gouvernement dans différentes provinces, Caffa (Théodosie), Sarukhan (Manisa) et brièvement Edirne.

À la mort de son père il devient le dixième sultan ottoman. Un envoyé de Venise, le décrit ainsi quelques semaines après son intronisation:

« Il est âgé de vingt-cinq ans, grand, mais nerveux, et d'une complexion délicate. Son cou est un peu trop long, son visage mince, et son nez aquilin. Il a une fine moustache et une petite barbe, il a néanmoins un agréable teint, bien que sa peau ait une tendance à la pâleur. On dit de lui qu'il sera un souverain avisé, cultivé et ses sujets sont pleins d'espoir. Son turban est aussi trop large. »
— Patrick Kinross (1979). The Ottoman centuries : The Rise and Fall of the Turkish Empire, p.175

Dès le début de son règne, il entreprend plusieurs campagnes de conquêtes. Il conquiert ainsi la Serbie en 1521 en prenant Belgrade. L'année suivante, il assiège et prend l’île de Rhodes, laissant les chevaliers de Saint Jean se réfugier à Malte.

Le 29 août 1526, Soliman remporte la victoire de Mohács contre le roi Louis II de Hongrie et occupe la majeure partie de la Hongrie, dont il donne le trône à Jean Zápolya, voïvode de Transylvanie. Mais Charles Quint, Saint Empereur Romain, et son frère Ferdinand, archiduc d’Autriche, reprennent la Hongrie. Une contre-attaque de Soliman se termine par un échec en raison du mauvais temps. Soliman menace Vienne en 1529 (premier siège de Vienne) et en 1532. Finalement en 1533, il signe un traité de paix avec Ferdinand, coupant en deux la Hongrie dont une partie revient aux Habsbourg, et l’autre à Jean Zápolya. À la mort de Jean Zápolya, Ferdinand reste dans sa partie de la Hongrie, donnant à Soliman l'impression de pouvoir annexer l'autre partie. Il s'en suit de nouveaux combats et un nouveau traité pour revenir au point de départ.

De 1533 à 1536, il conquiert l’est de l’Anatolie et de l’Azerbaïdjan. Dans la même période, les troupes ottomanes occupent le Yémen. Les corsaires turcs installés à Alger prennent Tunis aux Hafsides en son nom en 1534. Leur royaume est conquis par le pacha turc de Tripoli qui prend Kairouan en 1557 et par le pacha d’Alger qui prend Tunis en 1569.

Soliman consolide ses conquêtes en signant une série de traités de paix avec ses voisins. En 1540, il signe avec Venise un traité de paix assorti de capitulations avantageuses pour les marchands vénitiens. En 1541, il installe une régence ottomane en Hongrie pendant l’enfance du nouveau roi. En 1547, il signe un traité de paix avec Charles Quint. Dans le même temps, il entretient de bonnes relations avec la France, autre adversaire de Charles Quint. En gage de ces bonnes relations, il permet à François Ier d’avoir une représentation permanente à İstanbul, une chapelle d'ambassade qui devient par la suite le Lycée Saint-Benoît et accorde à la France des capitulations.

Le 29 août 1551, Soliman prend la forteresse hongroise de Belgrade et Sabac.

Le 29 mai 1555, il signe un traité de paix avec le chah safavide d’Iran.

Image
Soliman à la bataille de Mohács
C’est alors qu’il mène une campagne contre l’empereur germanique Maximilien II que le Sultan meurt en 1566, la veille de la bataille de Szigetvár en Hongrie, remportée par les Ottomans. Il est enterré au côté de son épouse préférée Roxelane, dans le mausolée attenant à la mosquée Süleymaniye d’İstanbul.

Vu de l’étranger Soliman, le « Grand turc », paraissait un danger pour tout le monde en raison de sa puissance et de son ambition, mais à l’intérieur il était considéré comme un bon souverain, combattant la corruption, et comme un mécène envers les artistes et les philosophes. Lui-même est connu pour avoir été un poète et un habile bijoutier.

Pour tous les commentateurs, c'est au XVIe siècle, sous le règne de Soliman, que l'Empire connaîtra son apogée, lorsque ses armées s'avanceront jusqu'à la capitale autrichienne en 1529 et 1532 (elles feront d'ailleurs ces sièges en vain). L'Empire ottoman deviendra la première puissance en Europe, surpassant l'empire de Charles Quint, et s'étendra sur le pourtour méditerranéen depuis la Bosnie jusqu'à la frontière avec le Maroc. Vienne marquera la limite de l’expansion de l'Empire en Occident (comme Aden en fixera la limite Sud). Pour les chroniqueurs de l'époque, le siège de Vienne causa, en Occident un traumatisme très important. Si important qu'ils le plaçaient à un niveau équivalent à celui des invasions Vikings ou de la grande peste.

Si on a parfois accusé Soliman de cruauté, certains disent qu’il faut y voir l’influence de son épouse Roxelane (Hürrem Sultan en turc), sultane, fille d’un prêtre orthodoxe ukrainien et nommée Aleksandra Lisowska (1505-Edirne 1558). Elle est capturée par des Tatars lors d'un de leurs raids et est emmenée comme esclave, probablement d'abord à Kaffa, en Crimée, puis à Istanbul, en 1518, où elle est choisie pour faire partie du harem de Soliman. Présentée à Soliman, elle travaille à gagner son affection et devient rapidement sa favorite. Avec la naissance d’un fils, elle devient la troisième épouse dans la hiérarchie du harem. Rompant radicalement avec les traditions, elle devient finalement son épouse principale en 1530. On dit qu’elle était une très habile politique et qu’elle savait jouer de la fascination de son époux.

Image
Roxelane
Soliman fait bâtir de nombreux complexes religieux, (külliye), comprenant mosquée, madrasas, bibliothèque, cantines et mausolée, dont le plus célèbre est la mosquée Süleymaniye d’İstanbul. Il fait construire des complexes de ce genre à Damas à Médine et au Yémen.

En 1517, Selim Ier avait pris le contrôle de l’ancien territoire de Judée aux Mamelouks. Les Ottomans reçurent des centaines de réfugiés fuyant les conversions forcées au catholicisme opérés par le roi Ferdinand II d'Aragon en 1492, c’est ainsi qu’à Istanbul s’était installée une importante minorité juive. Soliman restaure Jérusalem et il fait entourer la vieille ville d'une muraille que l'on peut encore voir aujourd'hui.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. déc. 21, 2010 6:58 am
par orchidee
...bin dis donc, saintluc ???...tu me fais curieuse, toa :ahah


1925-21 décembre
Première du "Cuirassé Potemkine"

Le film du réalisateur russe Sergueï Eisenstein est présenté pour la première fois au théâtre du Bolchoï à Moscou. Commandé à Eisenstein par le Comité pour la commémoration de la révolution de 1905, le film raconte l'histoire de la mutinerie des marins du principal cuirassé de la flotte russe survenue le 27 juin 1905. Le "Cuirassé Potemkine", symbole des premiers évènements révolutionnaires, reçoit un accueil triomphal à travers toute l'Union Soviétique.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Film - Eisenstein - Histoire du Cinéma


1937-21 décembre
Sortie de "Blanche-neige et les sept nains"

Le premier long métrage d'animation parlant et en couleur est diffusé à Los Angeles. Produit par Walt Disney, la création de Blanche-Neige et les sept nains (Snow-white and the seven dwarfs) a nécessité trois ans de travail. Le film remporte un incroyable succès et consacre Disney qui prouve qu'un dessin animé de plus d'heure intéresse le public.
Voir aussi : Disney - Histoire des Dessins animés


1959-21 décembre
Le Shah d’Iran fait de Farah Diba son épouse

Muhammad Riza Pahlavi, Shah d’Iran depuis 1941, scelle son amour en se mariant à la belle Farah Diba. Sacrée impératrice, cette dernière contribuera à l’amélioration de son pays, notamment en favorisant l’émancipation féminine, et sera particulièrement appréciée par la population. Pour le Shah, il s’agit d’une troisième noce, qui le comblera par la naissance de quatre enfants, dont deux fils. Mais le rêve deviendra cauchemar lors des premières émeutes islamistes, à la fin des années 1970. À la chute de son époux, Farah Diba le suivra en exil et le soutiendra jusqu’à sa mort, en 1980.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Exil - Shah - Histoire des Faits divers


1960-21 décembre
Acte de naissance du Free Jazz

L’album au titre revendicateur « Free Jazz » du saxophoniste Ornette Coleman inaugure le mouvement musical qui en reprendra le nom. Inspiré par un contexte politisé et pénétré par les luttes « raciales », ce mouvement musical prône également des réformes esthétiques : retour à l’improvisation collective oubliée après la vague New Orleans et refus des contraintes du be-bop.
Voir aussi : Ségrégation - New Orleans - Histoire du Jazz


1983-21 décembre
Sortie de "Tchao Pantin"

Le film de Claude Berri, "Tchao Pantin", sort dans les salles françaises et offre un nouveau visage à Coluche. Interprétant un homme solitaire et rongé par l’alcool, Coluche est loin de ses rôles comiques de "L’aile ou la cuisse" ou de "l’Inspecteur La Bavure". Il recevra le césar du meilleur acteur pour cette interprétation.
Voir aussi : Coluche - Histoire du Cinéma


1983-21 décembre
Le "Canard enchaîné" titre sur les avions renifleurs

Le "Canard Enchaîné" révèle une escroquerie à peine croyable dont les victimes sont Elf et l’Etat français : l’affaire des avions renifleurs. Au milieu des années soixante-dix, deux hommes ont vendu aux français un contrat d’exclusivité autour d’une invention révolutionnaire : le projet Aix. Il s’agit d’une machine qui permet, à partir d’un vol au-dessus de territoires, de détecter les sources pétrolifères. Les résultats sont surprenants. Mais l’enthousiasme était vite retombé : les tests concluants étaient dus à la récupération de données connues.
Voir aussi : Histoire du Canard enchaîné - Elf - Histoire des Scandales politiques


1985-21 décembre
Première campagne pour les "Restos du cœur"

L'association de lutte contre la pauvreté fondée par le comique Coluche ouvre ses premiers centres de distribution de vivres dans toute la France. Cette première campagne, qui fait suite à une proposition de Coluche le 26 septembre 1985, prendra fin le 21 mars, au début du printemps. 5000 bénévoles y participeront et 805 millions de repas seront distribués durant tout l'hiver.
Voir aussi : Coluche - Histoire du Social


1988-21 décembre
Un boeing 747 s'écrase sur Lockerbie

Un Boeing 747 de la compagnie Pan American assurant le vol 103 Francfort/Londres/New York explose en vol au dessus du village écossais de Lockerbie. Les 259 occupants de l'appareil trouvent l'accident ainsi que 11 habitants du hameau. L'impact des débris du 747 provoque un trou béant de plusieurs mètres au milieu des habitations de Lockerbie. La thèse de l'attentat est avancée suite aux récentes menaces qu'avaient reçues la compagnie de la part de la Libye. Le 31 janvier 2001, l'ancien chef de la sécurité aérienne de la Libyan Arab Airlines, Abdel Basset Ali Megrahi, sera reconnu coupable de l'attentat. Il avait réussi à dissimuler la bombe dans un radiocassette.
Voir aussi : Attentat - Explosion - Histoire de Boeing - Bombe - Histoire du Terrorisme


2005-21 décembre
Noces d’Elton John et de David Furnish

Le célèbre chanteur pop Elton John se marie avec son compagnon canadien, David Furnish. Après douze ans de vie commune, le couple peut bénéficier de la nouvelle législation mise en place au Royaume-Uni sur le "partenariat civil". La cérémonie se déroulera en toute intimité à l’hôtel de ville de Windsor. La première union civile homosexuelle au Royaume-Uni eut lieu quelques jours plus tôt, entre deux femmes.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Homosexualité - Histoire des Mœurs
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. déc. 22, 2010 1:09 am
par saintluc
69
22 décembre
Mort de Vitellius
L'Empereur Vitellius est égorgé en plein cœur de Rome par les partisans du général Titus Flavius Vespasien. Ce dernier avait été proclamé empereur par les légions du Danube et de l'Orient le 1er juillet avant l'assassinat de Vitellius. Vespasien fera une entrée triomphale dans Rome dix mois après la victoire de ses partisans. Le nouvel empereur mettra fin à la grave crise de succession ouverte par la mort de Néron en 68 et règnera sur l'empire pendant 10 ans.
Voir aussi : Assassinat - Histoire de Rome - Histoire de la Rome antique



1894
22 décembre
Dreyfus coupable
Le capitaine français Alfred Dreyfus est condamné au bagne à perpétuité pour espionnage au profit de l'Allemagne. Dégradé, il sera envoyé sur l'île du Diable en Guyane le 21 janvier 1895. Sa condamnation va plonger la France dans une bataille idéologique entre "Dreyfusards" et "antidreyfusards" quand le chef des renseignements, le commandant Picquart, demandera la révision du procès en 1898. La condamnation du capitaine Dreyfus deviendra alors "l'Affaire" Dreyfus.
Voir aussi : Procès - Dossier histoire de l' affaire Dreyfus - Condamnation - Dreyfus - Histoire de la Troisième République



1895
22 décembre
Première radiographie
Le physicien allemand Wilhelm Konrad Röntgen qui a fait la découverte des rayons X le 8 novembre, effectue la première radiographie sur la main de sa femme. La radiologie sera enseignée dans la plupart des facultés de médecine européennes à partir de 1897. Mais les radiologues ne connaissaient pas les risques de la radiodermite et ne se protégeaient pas contre les rayons.
Voir aussi : Rayons X - Histoire de la Médecine



1944
22 décembre
Première de "La Folle de Chaillot"
La pièce de Jean Giraudoux est présentée pour la première fois en public au théâtre de l'Athénée à Paris dans une mise en scène orchestrée par Louis Jouvet. Marguerite Moreno interprète le rôle titre d'Aurélie, la Folle de Chaillot. Louis Jouvet joue le rôle du chiffonnier. La pièce reçoit un accueil triomphal et les critiques voient en elle "un thème pour tous les délires".
Voir aussi : Louis Jouvet - Giraudoux - Histoire du Théâtre



1974
22 décembre
Les Comores choisissent l'indépendance
Avec 95% de "oui" les Comoriens se prononcent en faveur de l'indépendance, à l'exception de l'île de Mayotte qui elle reste française. L'archipel des Comores faisait partie des possessions française de l'Océan Indien depuis 1841, il avait acquis le statut de Territoire d'Outre-mer (TOM) en 1958.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Décolonisation



1989
22 décembre
Nicolae Ceausescu fuit la Roumanie
Le dictateur roumain surnommé "le génie des Carpates" quitte précipitamment la Roumanie devant la vague révolutionnaire qui déferle sur son pays depuis mois d'une semaine. Au même moment les "révolutionnaires" s'emparent de la télévision roumaine. Le 16, les habitants de Timisoara s'étaient soulevés contre l'arrestation du pasteur Lazlo Toekes défenseur des droits des minorités hongroises. Le 21 une manifestation d'ouvriers a conspué le régime dictatorial devant le siège du PC à Bucarest. Les époux Ceausescu seront vite arrêtés sur le chemin de l'aéroport de Pitesti et fusillés après un simulacre de procès le 26. Nicolae et Elena seront reconnus coupables de génocide et de détournement de fonds. Les évènements de Roumanie seront les premiers à être intégralement retransmis par la télévision.
Voir aussi : Fuite - Histoire des Coups d'Etat



2001
22 décembre
Hamid Karzaï devient président de l’Afghanistan
Quelques semaines après la chute du régime taliban, un gouvernement intérimaire multiethnique est installé en Afghanistan. Le Pachtoune modéré Hamid Karzaï est placé à sa tête. En juin, il sera désigné pour présider un gouvernement transitoire, en attendant les futures élections. Celles-ci se dérouleront le 9 octobre 2004 et le maintiendront dans ses fonctions présidentielles.
Voir aussi : Dossier histoire des Talibans - Hamid Karzaï - Kandahar - Histoire des Elections



2004
22 décembre
Sortie de Mon beau-père, mes parents et moi
Après plusieurs années d'inactivité, Dustin Hoffman fait un retour remarqué par le public dans Mon beau-père, mes parents et moi. Le film rapporte plus de 500 millions de dollars. C'est le plus grand succès de l'acteur au box-office.
Voir aussi : Hoffman - Histoire du Cinéma


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. déc. 22, 2010 1:14 am
par Giles
saintluc a écrit :2004
22 décembre
Sortie de Mon beau-père, mes parents et moi

Tu as la bonne mémoire !

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. déc. 22, 2010 1:16 am
par saintluc
Giles a écrit :
saintluc a écrit :2004
22 décembre
Sortie de Mon beau-père, mes parents et moi

Tu as la bonne mémoire !



:ahah Hello Giles, bonne nuit à toi, à demain. Ici 6h du matin, l'heure du petit noir et des croissants

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. déc. 22, 2010 1:36 am
par saintluc
Vitellius (latin : Aulus Vitellius Germanicus Imperator Augustus) (24 septembre 15 - 22 décembre 69) est un empereur romain qui régna du 19 avril 69 au 22 décembre de la même année, appelée année des quatre empereurs.
Image
Aulus Vitellius est le fils de Lucius Vitellius, consul et gouverneur de Syrie sous Tibère. Vitellius passa sa jeunesse à Capri au milieu des mignons de l'empereur Tibère. Il s'attira ensuite les faveurs de Caligula par ses qualités de conducteur de char et celles de Claude et Néron par ses qualités au jeu de dés. L'amitié de ces empereurs lui permet d'être tout d'abord consul en 48, puis aux alentours de 60-62 proconsul d'Afrique. Après la chute de Néron, il est nommé, à la surprise générale, commandant des légions de Germanie inférieure par Galba. C'est là qu'il réussit à se faire apprécier par ses subalternes et ses soldats, pour son indulgence, sa prodigalité et sa démagogie.

Vitellius était loin d'être ambitieux, il était plutôt paresseux et très attiré par la nourriture et la boisson. À la mort de Galba, assassiné par Othon, Vitellius est proclamé empereur, ou plus précisément empereur des armées de Germanie Inférieure et Supérieure par ses légions le 2 janvier 69 à Colonia Claudia Ara Agrippinensium, aujourd'hui Cologne. Au même moment Othon est proclamé empereur à Rome par la garde prétorienne dirigée par Nymphidius Sabinus. Vitellius partage alors ses légions en deux groupes. Il prend le commandement de l'un et envoie l'autre contre Othon. Il doit son accession au trône à ses deux généraux Caecina et Valens qui commandaient les deux légions du Rhin : ceux-ci franchissent les Alpes et battent l'armée d'Othon à la bataille de Bédriac, le 14 avril 69. Othon se suicide deux jours plus tard et Vitellius marche sur Rome en vainqueur.

Le 19 avril, le Sénat romain entérine la nomination de Vitellius comme empereur. L'armée de Vitellius se livre sur son chemin au pillage et au massacre, le nouvel empereur fait lui aussi preuve d'une grande cruauté et devient rapidement impopulaire[
Image
Le premier juillet, les troupes d'Égypte proclament Vespasien empereur. En apprenant la nouvelle les légions de Mésie, de Pannonie, et de Dalmatie se révoltent aussi et prêtent serment à Vespasien. Celui-ci venait d'écraser la révolte des Juifs et représentait une meilleure stabilité aux yeux des Romains. À Rome, Vitellius provoque un mécontentement quasi général et des troubles éclatent. Vitellius abdique puis semble revenir sur sa décision. Titus Flavius Sabinus, préfet de la ville et frère de Vespasien, estime devoir prendre les rênes du pouvoir. Ses partisans se heurtent aux Vitelliens et Sabinus se réfugie avec eux au Capitole. Les Vitelliens les assiègent et le Capitole brûle, sans qu'on sache si c'est du fait des assiégeants ou des assiégés. Sabinus, défait, est tué, malgré une molle opposition de Vitellius, qui n'a plus grand-chose à dire. Antonius Primus qui commande les légions du Danube envahit l'Italie du nord et bat l'armée de Vitellius à Crémone à la fin du mois d'octobre 69. Il prend ensuite la direction de Rome. Les uns après les autres les alliés de Vitellius se rallient à Vespasien. Vitellius tente tout pour négocier une paix, sans succès. Alors que les premiers éléments de l'armée de Primus pénètrent dans Rome, il tente de s'enfuir, et se cache dans la loge du portier de son palais. Capturé par les hommes de Primus il est reconnu et lapidé par la foule romaine, son corps est traîné par un croc et jeté dans le Tibre.

Domitien le fils cadet de Vespasien est alors nommé césar en attendant l'arrivée de l'empereur Vespasien à Rome à la fin de l'année 70.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 1:57 am
par saintluc
1482
23 décembre
La Bourgogne et la Picardie deviennent françaises
Le roi de France et l'empereur d'Autriche signent le traité d'Arras. Il stipule que les duchés de Bourgogne et de Picardie reviennent à Louis XI et prévoit l'union du dauphin Charles VIII avec la fille de Maximilien de Habsbourg, Marguerite d'Autriche. Par cette union, l'Autriche apportera en dot la Franche-Comté et l'Artois.
Voir aussi : Traité - Charles VIII - Histoire de la Bourgogne - Louis XI - Histoire des Valois



1588
23 décembre
Assassinat du duc de Guise
Henri III fait mettre un terme à l’ascension du duc de Guise en chargeant des membres de sa garde personnelle, "les quarante-cinq", de l’abattre. Depuis le début des états généraux de Blois, le catholique "Henri le balafré" ne cache pas ses ambitions de prétendant au trône. A la tête de la Sainte Ligue en pleine guerre de religion, le duc de Guise a profité des difficultés du roi pour se faire nommer lieutenant général. Il compte bien prendre la place d’héritier du trône puisque Henri III n’a pas d’enfant. Après cet assassinat, le roi travaillera à décapiter la Sainte Ligue avant d’être lui-même assassiné le 1er août 1589.
Voir aussi : Dossier histoire des Guerres de Religion en France - Henri III - Histoire de la Sainte Ligue - Duc de Guise - Histoire des Assassinats



1783
23 décembre
George Washington renonce à ses fonctions militaires
Plus de trois mois après la proclamation de l'indépendance des Etats-Unis, le héros de la guerre présente sa démission au Congrès. Il renonce à son poste de commandant en chef des armées et décide de se retirer dans sa propriété de Mount Vernon en Virginie. Mais la retraite de George Washington sera de courte durée, puisqu'il sera élu président de la jeune république des Etats-Unis par deux fois, en 1789 et en 1792.
Voir aussi : Démission - George Washington - Histoire de la Politique



1793
23 décembre
La virée de Galerne prend fin à Savenay
Après la défaite au Mans, les 15 à 20 000 personnes qui restent de la virée de Galerne tentent de rentrer au pays. Pour cela, ils doivent traverser la Loire. C’est ce qu’ils commencent à faire à Savenay, à proximité de Nantes, lorsque l’armée républicaine les rattrape. Les hommes commandés par Kléber, Marceau et Westermann maîtrisent totalement la situation et ont pour mission de décimer les contre-révolutionnaires. Seulement 4 000 personnes parviennent à s’échapper alors que près de 15 000 corps vendéens joncheront Savenay et les bois environnants. La Guerre de Vendée n’est pas terminée, mais l’épisode des grands combats prend fin. L'épisode suivant sera particulièrement violent, fait de l'affrontement des colonnes infernales de Turreau aux troupes de Charrette et de Stofflet.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre de Vendée - Charette - Virée de Galerne - Stofflet - Kléber - Histoire de la Révolution



1847
23 décembre
Reddition d'Abd-El-Kader
Abd-el-Kader, l'émir de Mascara, se rend aux Français. Depuis le début de l'invasion française en Algérie (1830), le souverain s'oppose violemment aux colons en menant une guerre sainte appelée le "Jihâd". Chassé du Maroc, où il s'était réfugié, il est contraint de se rendre au général Lamoricière. L'Emir sera emprisonné à Toulon puis libéré en 1852 par Napoléon III. Pour la France, la reddition du plus fervent opposant à la colonisation en Algérie marque le début de l'occupation totale du pays.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Reddition - Abd el-Kader - Smala - Histoire de la Colonisation



1888
23 décembre
Van Gogh se mutile l'oreille
Dans leur atelier d'Arles, le peintre Vincent Van Gogh tente de blesser son ami Gauguin avant de se trancher l'oreille avec une lame de rasoir. Il offrira le morceau de chair à une prostituée. Gauguin, est arrêté puis aussitôt relâché. Rapidement rétabli, Van Gogh peindra son autoportrait avec son pansement autour de la tête. Pour Paul Gauguin, cette nouvelle crise de folie marque la fin de la collaboration des deux peintres dans leur "atelier du Midi" installé à Arles.
Voir aussi : Gauguin - Van Gogh - Histoire de la Peinture



1947
23 décembre
Invention du transistor
Trois ingénieurs américains des laboratoires Bell, John Bardeen, Walter Brattain et William Schockley présentent leur nouvelle invention, le transistor. Le dispositif permet de détecter et d'amplifier les courants électriques. Le transistor est aussi capable de produire des ondes électromagnétiques à ultra-haute fréquence. Les trois inventeurs recevront le prix Nobel de physique pour leur invention en 1956.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire de l'Informatique



1971
23 décembre
Sortie de l'Inspecteur Harry
Sortie américaine de L'Inspecteur Harry de Don Siegel. Le film, d'une extrême violence pour l'époque, fait scandale. On reproche à Harry Callahan, flic et héros de l'histoire, ses méthodes expéditives. Longtemps, Clint Eastwood traînera la réputation de ce rôle, le public l'assimilant à ce personnage charismatique mais moralement douteux. Ce qui ne l'empêchera pas de poursuivre sa collaboration avec Don Siegel (5 films en commun), près duquel il apprendra son métier de réalisateur.
Voir aussi : Eastwood - Histoire du Cinéma



1971
23 décembre
Libération de Régis Debray
L'universitaire français d'extrême-gauche est libéré en Bolivie après quatre ans de prison. Compagnon de "Che" Guevera dans la lutte contre l'impérialisme en Amérique Latine, il avait été condamné à 30 ans de prison en 1967 par le tribunal de Camiri pour sa participation à la guérilla bolivienne.
Voir aussi : Libération - Prison - Che Guevara - Histoire de l'Opposition



1986
23 décembre
Premier tour du monde sans escale et sans ravitaillement
Au terme de 9 jours et 4 minutes de vol, l'avion expérimental "Voyager" se pose sur la base aérienne d'Edwards en Californie après avoir effectué un tour du monde sans escale et sans recevoir aucun type de ravitaillement. Piloté par Dick Rutan et Jeana Yeager, "Voyager" est essentiellement construit en plastique et en papier et peut transporter trois fois son poids en carburant. Parti le 14 décembre, il a accompli les 41 000 kilomètres sans encombre à une vitesse moyenne de 186 km/heure.
Voir aussi : Tour du monde - Histoire de l'Aéronautique



2003
23 décembre
Le Queen Mary 2 quitte Saint-Nazaire
Le plus grand paquebot du monde quitte les Chantiers de l’Atlantique pour rejoindre son port d’attache : Southampton, en Angleterre. Ce navire de croisière de 345 mètres de long et capable d’accueillir jusqu’à 3 000 passagers fait la fierté des chantiers de Saint-Nazaire et d’un pays qui rêve encore du prestige d’un France promis à la casse.
Voir aussi : Paquebot - Chantiers de l’Atlantique - Queen Mary 2 - Histoire des Sciences et techniques


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 2:08 am
par saintluc
La Virée de Galerne est une campagne militaire de la Guerre de Vendée pendant la Révolution française qui s'est déroulée dans le Maine, en Bretagne, en Normandie et en Anjou. Elle tire son nom de gwalarn, mot breton qui désigne le vent de noroît (nord-ouest).

Il s'agit de l'expédition effectuée par l'armée vendéenne qui, ayant traversé la Loire après la défaite de Cholet le 17 octobre 1793, se rend à Granville dans l'espoir d'y trouver des renforts en provenance d'Angleterre.

N'ayant pu prendre Granville le 14 novembre 1793, elle se replie vers Savenay où elle est anéantie par l'armée républicaine le 23 décembre 1793.
Image
À la fin du mois d'octobre 1793, après une campagne planifiée par le général Kléber, les forces républicaines de l'armée de l'Ouest et de l'armée de Mayence sont parvenues à coordonner correctement leurs attaques et à prendre les forces vendéennes en étau. Encerclée, l'armée catholique et royale d'Anjou et du Haut-Poitou tente une résistance presque désespérée et livre la bataille décisive à Cholet le 17 octobre 1793. Mais, battue à la fin de la journée, elle n'a d'autre choix que de se replier sur Beaupréau au nord, seule route encore libre, puis Saint-Florent-le-Vieil où elle se trouve acculée sur les bords de la Loire.

La traversée du fleuve est cependant possible. En effet, pendant la bataille, le général vendéen Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont, traverse la Loire avec 4 000 hommes et occupe Varades pour garder l'accès à la Bretagne et au Maine en cas de défaite. Sans en recevoir l'ordre, guidés uniquement par la panique, les Vendéens s'emparent de toutes les barques disponibles. Pendant les journées du 17 et du 18 octobre, l'armée tout entière traverse le fleuve; seule une femme se noie. Lorsque, pendant la nuit du 19 octobre, l'avant-garde républicaine entre dans Saint-Florent, tous les Vendéens ont disparu.

Cependant, ces derniers ont perdu plusieurs de leurs meilleurs généraux pendant les affrontements à Cholet. Ainsi, le général Louis de Salgues de Lescure est grièvement blessé par une balle reçue à la tête lors de la bataille de La Tremblaye le 15 octobre. Charles Artus de Bonchamps meurt des suites de ses blessures le soir du 18 octobre après avoir empêché le massacre de 4 000 à 5 000 prisonniers républicains à Saint-Florent-le-Vieil, prisonniers qui ont ensuite été relâchés. Quant au général en chef Maurice Gigost d'Elbée, il est lui aussi grièvement blessé à Cholet, presque au même moment et au même endroit que Bonchamps. N'étant plus en mesure d'exercer son commandement et désapprouvant la marche au nord de la Loire, il ne suit pas l'armée. Il est conduit par quelques fidèles dans l'armée du Marais, commandée par Charette, et trouve finalement refuge dans l'Île de Noirmoutier le 3 novembre.
Image
Bataille de Cholet
La déroute de Cholet, peinture de Jules Girardet, 1883.
Musée d'art et d'histoire, Cholet.

Dès lors, à Varades, l'armée catholique et royale se retrouve sans chef et doit donc élire un nouveau généralissime. Unanimement, les officiers vendéens choisissent Lescure pour les commander. Mais ce dernier doit décliner l'offre à cause de sa blessure. À la place, il propose aux officiers de choisir Henri de La Rochejacquelein. Celui-ci hésite d'abord, puis finit par accepter; il est élu général en chef à l'âge de seulement 21 ans.

Pendant la traversée, un messager venu de Jersey s'est présenté aux Vendéens. Louis de La Haye-Saint-Hilaire, ancien conjuré de l'Association bretonne apporte un message des Britanniques. Ceux-ci promettent de débarquer des troupes, mais, pour cela, il faut que les Vendéens s'emparent d'un port. Les généraux répondent favorablement à cette proposition. Un autre message, écrit par le pape Pie VI, est une réponse à un courrier envoyé par l'abbé Bernier; il annonce que Gabriel Guyot de Folleville, membre du Conseil vendéen, qui se dit évêque d'Agra, est en réalité un imposteur. Embarrassés, les généraux décident finalement de l'écarter discrètement afin de ne pas démoraliser l'armée.

Le 20 octobre, l'armée quitte Varades et prend la direction de Laval. La troupe est forte d'environ 30 000 soldats dont 1 200 à 2 000 cavaliers, sans compter les renforts futurs, accompagnée de 15 000 à 60 000 non-combattants[5], blessés, vieillards, femmes et enfants. Il est généralement estimé que 60 000 à 100 000 personnes au total[6], vendéens et chouans, ont pris part à la Virée, le nombre de 80 000 personnes étant le plus souvent cité[7]. Toute cette troupe forme une colonne longue de 18 kilomètres. Les principaux officiers vendéens sont alors Henri de La Rochejacquelein, général en chef, Jean-Nicolas Stofflet, commandant en second, Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont, commandant de la cavalerie, secondé par Henri Forestier, Gaspard de Bernard de Marigny, commandant de l'artillerie; Guy Joseph de Donnissan, président du conseil vendéen; les autres chefs sont Charles de Royrand, François de Lyrot de La Patouillère, Jacques Nicolas Fleuriot de La Fleuriais, Charles de Beaumont d'Autichamp, Piron de La Varenne, Louis de La Roche-Saint-André, des Essarts, Charles Sapinaud de La Rairie et Rostaing. L'armée est toujours accompagnée du général Lescure, qui ne pouvant plus prendre part aux combats, continue néanmoins d'offrir ses conseils à l'état-major.
Image
Le Général Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent, peinture de Jules Girardet, 1882.
Musée Birkenhead.

Les forces républicaines de l'armée de l'Ouest sont enfin parvenues à coordonner correctement leurs attaques et à vaincre les forces vendéennes. Après la bataille de Cholet, cependant, ils font l'erreur de croire la guerre définitivement gagnée et tardent à attaquer Saint-Florent-le-Vieil. Lorsqu'enfin ils pénètrent dans le bourg, celui-ci est désert. Jusqu'au mois d'octobre, la principale faiblesse des troupes républicaines était son manque de coordination, due à sa division en plusieurs armées, et à la rivalité de ses chefs. Le Comité de Salut public met fin à cette division lorsque, le 1er octobre, il ordonne la mise une place d'une seule armée sous un commandement unique : l'armée de l'Ouest. Cette armée, créée par la fusion de l'armée des côtes de La Rochelle, l'armée de Mayence et de l'état-major de Nantes, jusque-là sous la direction de l'armée des côtes de Brest, est placée sous le commandement du général sans-culotte Jean Léchelle. Cependant, l'incompétence de ce général ne tarde pas à devenir notoire. Aussi plusieurs représentants en mission accordent-ils officieusement le commandement à Jean-Baptiste Kléber. Les principaux officiers de cette armée sont Michel Armand de Bacharetie de Beaupuy, Nicolas Haxo, François-Séverin Marceau-Desgraviers, François-Joseph Westermann, Alexis Chalbos, Vimeux, Scherb, Bard et Muller. Ces généraux sont accompagnés et surveillés par plusieurs représentants en mission, parmi lesquels : Antoine Merlin de Thionville, Louis Turreau, Pierre Bourbotte, René-Pierre Choudieu, Prieur de la Marne et Jean-Baptiste Carrier. Cette armée, lorsqu'elle se lance à la poursuite des Vendéens, est alors forte de 30 000 hommes.

Au nord de la Loire, les forces républicaines de l'armée des côtes de Brest, commandées par le général Jean Antoine Rossignol, sont dispersées. Cette armée, chargée de protéger les côtes contre une attaque ou un débarquement des Anglais, contrôle la Bretagne et le Maine, mais ses effectifs sont surtout concentrés sur les villes maritimes. Aussi, dans les terres, les troupes républicaines, prises par surprise et sous-estimant les Vendéens, sont systématiquement balayées. Bientôt, elles doivent demander des renforts à l'armée des côtes de Cherbourg, basée en Normandie. C'est ainsi que les Vendéens parviennent à atteindre Laval sans rencontrer de résistance sérieuse, ces quelques victoires faciles ayant même l'avantage de remonter leur moral. Les patriotes réagissent : 1 500 gardes nationaux du département de la Manche sont mobilisés et 3 000 volontaires bretons, venus essentiellement du Trégor et de la Basse-Cornouaille, rejoignent l'armée républicaine avec enthousiasme.
Image
Jean-Baptiste Kléber
Peinture de Adèle de Kercado, ~ 1830.
Musée de l'armée, Paris.

Après avoir occupé Varades, l'état-major vendéen a décidé de marcher sur Laval, dans les anciennes terres du prince de Talmont. Ce dernier est persuadé que son influence provoquera l'insurrection du pays. Le 20 octobre les Vendéens atteignent Candé, puis Château-Gontier le 21, ne rencontrant que peu de résistance. Le 22 octobre, ils s'emparent de Laval au terme d'un court combat. Les généraux décident alors de donner quelques jours de repos à leurs hommes. Cependant, la même journée, les forces républicaines de l'armée de l'Ouest traversent la Loire à Angers et Nantes, bien décidées à se lancer à la poursuite des « Brigands ». Seul Nicolas Haxo reste en Vendée avec sa division, afin de combattre les troupes de Charette. Le 25 octobre, l'avant-garde républicaine, forte de 4 000 hommes commandés par Westermann et Beaupuy, entre dans Château-Gontier. Les républicains sont exténués, mais Westermann refuse d'attendre le gros de l'armée et, dès le lendemain, il se lance à l'attaque de Laval. C'est une déroute pour les forces républicaines qui perdent 1 600 hommes à Croix-Bataille. Le lendemain, Westermann est rejoint à Villiers-Charlemagne par le reste de l'armée, commandée par Jean Léchelle. Celui-ci décide aussitôt de lancer une nouvelle attaque. Malgré l'opposition de Kléber, qui veut faire reposer la troupe, les républicains attaquent de nouveau Laval le 26 octobre. La stupidité du plan de Léchelle provoque une nouvelle déroute dans les environs d'Entrammes, et les républicains doivent fuir jusqu'au Lion-d'Angers. Dans la poursuite, les Vendéens reprennent même Château-Gontier où le général Beaupuy est grièvement blessé. Les républicains comptent 4 000 tués et blessés sur 20 000 hommes; les Vendéens n'ont que 400 morts et 1 200 blessés sur 25 000 hommes. Peu de jour après, Léchelle est mis aux arrêts sur ordre de Merlin de Thionville et envoyé à Nantes, où il se suicide le 11 novembre. Le lendemain de la bataille, alors que les Vendéens retournent à Laval, Kléber décide de regagner Angers avec l'armée afin de réorganiser ses forces. Les représentants nomment Alexis Chalbos général en chef par intérim.
Image
Henri de La Rochejaquelein
Peinture de Pierre-Narcisse Guérin, 1817.
Musée d'art et d'histoire, Cholet.



Fin de la 1ère partie

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 2:22 am
par saintluc
Image
La Bataille d'Entrammes
Mort du général Beaupuy, peinture de Alexandre Bloch, 1888.
Musée des Beaux-Arts de Rennes.

En Bretagne et dans le Maine, l'armée catholique et royale reçoit assez rapidement des renforts venus de Laval, Fougères et des pays environnants. Au commencement de la Virée de Galerne, Georges Cadoudal, qui combat depuis plusieurs mois avec les Vendéens, part recruter des troupes dans son Morbihan natal. Au début du mois de novembre, il rejoint les Vendéens à Fougères avec 150 hommes. Les populations du nord de la Loire sont majoritairement royalistes et l'arrivée des Vendéens provoque de nombreux troubles dans ces pays.
De même, une minorité de girondins peu hostiles, voire favorables à la monarchie, compromis par les insurrections fédéralistes et poursuivis par les montagnards choisissent de rejoindre les royalistes. Le 22 octobre, jour de la prise de Laval, le général girondin Joseph de Puisaye, vaincu à la bataille de Brécourt lors des insurrections fédéralistes, adresse une lettre à l'armée catholique et royale, signée du nom du « Comte Joseph » dans laquelle il annonce qu'il dispose d'une armée de 50 000 hommes prête à marcher à leur signal. En réalité, Puisaye n'avait qu'une poignée de fidèles qui se cachaient avec lui dans la forêt du Pertre. De toute façon, sa lettre n'est pas prise au sérieux. Lescure lui répond juste, s'il dispose de forces si importantes, qu'il n'attende pas pour se soulever, l'armée vendéenne étant prête à le seconder. Mais les Vendéens ne devaient plus recevoir aucune nouvelle du « Comte Joseph », qui devait toutefois devenir un an plus tard le général en chef de l'armée catholique et royale de Bretagne.

En revanche, le 24 octobre, 800 Bretons et Mainiots des environs de Fougères, Vitré et Laval, commandés par Jean Cottereau, dit « Jean Chouan » et Aimé Picquet du Boisguy, capturent par surprise 1 200 soldats républicains sous les ordres du général Lespinasse au bourg de La Gravelle, entre Vitré et Laval. Les insurgés ne pouvant garder leurs prisonniers, ils les relâchent, en échange de la promesse de ne plus combattre les royalistes. Cottereau et Boisguy rejoignent ensuite les Vendéens à Laval et se distinguent avec leurs hommes, aux affrontements de Croix-Bataille et d'Entrammes. D'autres insurgés rejoignent les Vendéens, parmi lesquels Jean-Louis Treton, dit « Jambe d'Argent ».

Ces renforts reçoivent le nom de « Petite Vendée »; mais, progressivement, ils finissent par se donner eux-mêmes le nom de « Chouans », en référence au surnom de Jean Cottereau. Ce mot est mentionné pour la première fois dans les rapports républicains, pour désigner les insurgés, le 27 octobre 1793 dans le registre de délibération du pays de Fougères.

Au total, 6 000 à 12 000 « Chouans » rallient l'armée catholique et royale, principalement à Laval et Fougères. Les effectifs sont cependant inférieurs à l'espérance des généraux vendéens. Les insurgés viennent pour la plupart des pays directement traversés par l'armée vendéenne, et l'insurrection ne s'étend pas. Cependant, les Chouans se distinguent au combat à de nombreuses reprises et ayant un moral plus élevé que les Vendéens se retrouvent souvent à la pointe des attaques lors des batailles.
Image
Jean Chouan
Peinture de L. de Labarre, 1840.
Musée de la Chouannerie, Plouharnel.

Le 28 octobre, La Rochejaquelein réunit son état-major. Grâce aux renforts des Chouans, son armée compte désormais 30 000 à 40 000 hommes. Le général en chef veut profiter de la déroute de l'armée de l'Ouest pour regagner la Vendée, mais les officiers sont divisés. Certains chefs veulent marcher sur Rennes et soulever la Bretagne, d'autres, menés par Talmont et Stofflet veulent suivre avant tout le plan anglais et prendre un port afin de pouvoir accueillir les troupes britanniques. C'est ce dernier plan qui est finalement retenu par le conseil qui décide de marcher sur Saint-Malo. Le 2 novembre, les Vendéens entrent sans combattre dans Mayenne, mais déjà les épidémies font leur apparition, la dysenterie et autres maladies se déclarent dans les rangs vendéens qui comptent de nombreux blessés, vieillards, femmes et enfants et éprouvent des difficultés à se ravitailler.

Le 2 novembre au soir, les Vendéens écrasent 3 000 hommes d'un régiment d'infanterie légère à Ernée, 400 Républicains sont tués. Lendemain au soir, les Vendéens prennent d'assaut Fougères défendue par 3 500 hommes commandés par l'adjudant général Brière. Les Républicains se replient sur Rennes, Vitré ou Avranches laissant 200 morts et 800 prisonniers. Ces derniers sont relâchés au bout de quelques jours après avoir prêté le serment de ne plus combattre dans l'Ouest. Le lendemain, le général Louis de Lescure, resté à l'arrière, meurt des suites de ses blessures dans sa voiture près de La Pèlerine. Son corps est embaumé à Fougères, et sa veuve Victoire de Donnissan de Lescure le fait enterrer dans une cachette dans les environs d'Avranches par crainte que les républicains ne l'exhument. Le corps de Lescure n'a jamais été retrouvé.
Image
Jean Rossignol
Les Vendéens prennent quelques jours de repos à Fougères et recrutent de nouvelles troupes commandées par le médecin Putod, lorsque d'Obenheim, officier transfuge de l'armée républicaine, persuade le Conseil vendéen de marcher sur Granville plutôt que sur Saint-Malo. Il affirme connaître la place, ayant participé à l'édification de ses fortifications. Son plan est adopté, malgré l'opposition du girondin Bougon, qui préconisait d'attaquer Cherbourg, dont les fortifications n'étaient pas adaptées à une attaque venue des terres.

Le 8 novembre, les Vendéens quittent Fougères, laissant derrière eux plusieurs centaines de blessés dans les hôpitaux de la ville. Après être passé par Dol le 9 novembre, les Vendéens atteignent Pontorson le 11 et y laissent une arrière-garde commandée par Lyrot car, derrière eux, les forces républicaines de l'armée de l'Ouest et de l'armée des côtes de Brest convergent sur Rennes. Le 13 novembre, ils laissent également leurs femmes et leur enfants à Avranches, sous la garde des soldats de Royrand et Fleuriot. En chemin, un escadron de cavaliers vendéens commandé par Forestier réussit un raid sur Le Mont-Saint-Michel où 300 prêtres réfractaires sont délivrés, néanmoins, par peur des représailles la plupart des prêtres refusent de s'évader, une soixantaine seulement acceptent de suivre les Vendéens. Le 14 novembre, 25 000 Vendéens menés par La Rochejaquelein lancent l'attaque sur Granville défendue par 5 000 hommes. Mais les soldats et les habitants commandés par le général Peyre et le conventionnel Le Carpentier se défendent vigoureusement. Les Vendéens tentent deux assauts qui sont brisés, par manque de matériel de siège. La flotte anglaise tant espérée n'apparaît pas. Une flotte britannique se tient bien à Jersey, prête à intervenir, mais son commandant, Francis Rawdon-Hastings, lord Moira, mal renseigné, ignore tout de l'attaque sur Granville. Le 15 novembre, les Vendéens renoncent et regagnent Avranches. Ils ont perdu 2 000 hommes, tandis que les républicains comptent environ 340 tués. La Rochejaquelein n'abandonne pas et projette de marcher sur Caen, puis Cherbourg. Voulant entraîner ses hommes démoralisés, il s'empare de Villedieu-les-Poêles avec une avant-garde de 1 000 hommes. Mais le gros de l'armée refuse de le suivre, les soldats vendéens veulent rentrer chez eux en Vendée; beaucoup y ont laissé leurs familles à la merci des « Bleus ». Le 16 novembre, ils font demi-tour et repartent vers le sud, La Rochejaquelein est forcé de suivre. Les Vendéens quittent la Normandie laissant encore derrière eux 800 blessés et traînards dans les environs d'Avranches qui sont capturés par les Républicains et fusillés sur ordre du représentant Jacques Léonard Laplanche.
Image
Le siège de Granville
L'incendie de Granville par les Vendéens, peinture de Jean-François Hue, 1800.
Musée de La Roche-sur-Yon.

Pendant ce temps, les républicains réorganisent leurs forces à Rennes où se sont réunis, du 12 au 17 novembre, 16 000 hommes de l'armée de l'Ouest commandés par Chalbos, secondé par Kléber, et 4 000 hommes de l'armée des côtes de Brest sous les ordres de Rossignol. De plus, des renforts convergent vers l'Ouest ; 6 000 soldats de l'armée des côtes de Cherbourg dirigés par Sepher doivent arriver de Normandie et, le 12 novembre, sur ordre du Comité de Salut Public, 10 000 soldats ont été détachés de l'armée du Nord pour être envoyés dans l'Ouest. Cependant, toujours sur ordre du Comité de Salut public, les régiments Mayençais sont dissous et ses effectifs amalgamés dans différents corps. C'était une perte car ces soldats professionnels constituaient les meilleurs troupes républicaines. Pour finir, le Comité avait choisi de nommer le général Rossignol, un sans-culotte comme Léchelle, à la tête des deux armées républicaines, un choix qui ne faisait pas l'unanimité.

Le 18 novembre, alors que les républicains sont toujours à Rennes, les Vendéens écrasent les 4 000 hommes du général Tribout à Pontorson, puis occupent Dol-de-Bretagne. Le même jour, les troupes du général Canuel réoccupent Fougères. Les 200 blessés vendéens restés dans les hôpitaux de la ville sont torturés et massacrés, parmi lesquels un grand nombre de femmes.

Dès lors les républicains lancent la contre-attaque, cherchant à acculer les Vendéens contre la mer. Le 20 novembre, l'avant-garde commandée par Westermann tente une attaque qui est repoussée, elle contourne alors l'armée vendéenne et occupe Pontorson. De son côté le général Marceau prend position à Antrain. Le 21 novembre, pendant la nuit, les deux généraux passent à l'attaque. Alerté, Henri de La Rochejaquelein se porte à la rencontre de Westermann, tandis que Stofflet attaque Marceau. La bataille s'engage sur deux fronts, mais, à 7 heures, les troupes de Stofflet sont enfoncées et doivent se replier à Dol. Malgré un grand mouvement de panique, les Vendéens parviennent à se rallier et retournent à l'assaut. Marceau, débordé, doit faire appel à Rossignol, mais celui-ci n'envoie ses renforts qu'au compte-goutte. La Rochejaquelein, qui s'est défait de Westermann, arrive à son tour et prend les républicains de flanc; ceux-ci sont mis en fuite et se replient sur Antrain. Épuisés, les soldats vendéens s'endorment sur le champ de bataille, ils sont réveillés dans la soirée par Stofflet, qui achève la déroute de l'armée républicaine à Antrain le 22, et la force à regagner Rennes. À Antrain, une partie, peut-être quelques centaines, des prisonniers républicains sont fusillés sommairement en représailles du massacre de Fougères, 150 autres sont libérés sur ordre de La Rochejaquelein. La bataille de Dol a duré trois jours et aurait coûté la vie à 10 000 hommes, dont les deux tiers sont des républicains. C'est l'une des plus lourde défaite républicaine de la guerre de Vendée, mais c'est aussi la dernière victoire majeure des Vendéens
Image
Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont
Peinture de Léon Cogniet, début du XIXe siècle.
Musée d'art et d'histoire, Cholet.[/b][/color]

Fin de la 2è partie