BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
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- saintluc
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BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Edward Kennedy « Duke » Ellington est un pianiste, compositeur et chef d'orchestre de jazz américain, né le29 avril 1899 à Washington D.C. et mort le 24 mai 1974 à New York.
Son orchestre était un des plus réputés de l'histoire du jazz avec celui de Count Basie, comprenant des musiciens qui étaient parfois considérés, tout autant que lui, comme des géants de cette musique. Quelques-uns de ces musiciens sont restés dans son orchestre pendant des décennies. Certains d'entre eux étaient déjà dignes d'intérêt par eux-mêmes, mais c'est surtout Ellington qui les transformait. Il avait l'habitude de composer spécifiquement pour certains de ses musiciens en tenant compte de leurs points forts, comme Jeep's Blues pour Johnny Hodges, Concerto for Cootie (« Do Nothing Till You Hear from Me ») pour Cootie Williams et The Mooche pour Joe Nanton. Il a aussi enregistré des morceaux composés par les membres de son orchestre, comme Caravan et Perdido de Juan Tizol. Après 1941, il collabora fréquemment avec le compositeur et arrangeur Billy Strayhorn qu'il appelait son « alter ego ». Il a laissé de très nombreux « standards ».
Duke Ellington, une des personnalités noires américaines les plus célèbres du xxe siècle, a enregistré pour un grand nombre de maisons de disques américaines et a joué dans plusieurs films. Avec son orchestre, il a fait des tournées régulières aux États-Unis et en Europe depuis la création de l'orchestre en 1923 jusqu'à sa mort en 1974.
Avant de s’intéresser à la musique, le jeune Edward est un fanatique de baseball. Cependant, après un fâcheux incident impliquant une batte de baseball et son visage, sa mère, Daisy Kennedy, croit préférable de l’inscrire à des leçons de piano. C’est alors que l’artiste commence, à l’âge de sept ans, une carrière qui va devenir « historique ». Malgré les efforts de son professeur, Mrs. Clinkscales, Edward met un long moment avant de s’investir dans l’art, ses intérêts étant encore « sportifs ».
Comme il le raconte dans l’une de ses biographies, il se souvient avoir manqué plus de cours de musique qu’il n’en prenait, trop excité à l’idée d’aller jouer avec ses amis de l’autre côté de la rue. Parfois, raconte-t-il, le président Theodore Roosevelt, sur son cheval, venait les regarder jouer, seul, sans aucun garde du corps.
Washington étant sa ville natale, il est vital pour Edward de suivre toutes les parties de son équipe, les Senators, et c’est en se faisant engager comme vendeur au stade qu’il y réussit. « Peanuts, popcorn, chewing gum, candy, cigars, cigarettes and score cards » se souvient-il. Probablement trop absorbé par les matches, il ne se souvient pas avoir vendu quoi que ce soit. Toutefois, le désir de jouer dupiano grandit peu à peu dans son esprit, probablement influencé par ses parents, tous deux pianistes. Son père, J.E. Ellington, est un homme bien implanté dans la société et il apprend très jeune à Edward l’importance d’avoir confiance en soi. Sa mère, plutôt distinguée, lui apprend les bonnes manières. De par son apparence digne et bourgeoise, et ses manières aristocratiques, ses camarades de classe commencent à le surnommer le « Duke », surnom qu’il portera avec grâce et dignité tout au long de sa vie.
L’été [1914, alors qu’il travaille comme vendeur de boissons gazeuses au Poodle Dog Café, il compose sa première pièce, Soda Fountain Rag, aussi connue sous le nom de Poodle Dog Rag. Ne sachant ni lire ni écrire la musique à cette époque, Duke compose de mémoire. Son professeur, Mrs. Clinkscales, lui donne les instructions oralement : pour lui c'est une véritable bénédiction et il utilisera grandement cette faculté tout au long de sa vie.
Ellington aime bien se tenir au poolroom où il peut écouter gratuitement, en échange de quelques services, plusieurs musiciens de renom, mais aussi participer activement à des discussions de toutes sortes. Cet endroit lui permet de développer son oreille musicale mais aussi de commencer à jouer en imitant les joueurs de ragtime qui se produisent tous les soirs. Les relations de son père lui permettent d’étudier l’harmonie avec le professeur Henry Lee Grant, et l’écriture ainsi que la lecture avec le pianiste et chef d’orchestre Oliver « Doc » Perry. Selon Ellington, il n’aurait jamais pu trouver un meilleur professeur que ce monsieur Perry, qui de plus le fait travailler gratuitement. Peu à peu, Duke commence à réaliser que son amour de la musique est loin d’être éphémère et c’est ainsi qu’en 1916, alors qu’il n’est qu’à trois petits mois de son diplôme en arts graphiques, il quitte l’école pour se consacrer entièrement au piano.
Les nombreux voyages à travers l’Amérique faits avec sa mère lui permettent de se produire non seulement à Washington mais aussi à Philadelphie et à Atlantic City, dans le New Jersey. Dans son autobiographie, Music is My Mistress, Duke raconte qu’il comprit très vite qu’il y a toujours une belle fille installée au creux d’un piano lorsque celui-ci est joué avec grâce. « I ain’t been athlete since! », ajoute-t-il.
De 1917 à 1919, Ellington se lance officiellement dans une carrière de musicien. Il travaille en même temps dans la publicité et comme coursier pour la marine américaine. C'est à cette époque qu'il quitte la demeure familiale pour une maison qu’il s’est achetée grâce à quelques économies réalisées lors de concerts, et qu'il amorce la création de son premier groupe jazz, The Duke’s Serenaders. Ce groupe est d’abord formé de camarades de classe et ensuite rejoint par quelques musiciens un peu plus expérimentés, dont Arthur Whetsol à la trompette, Otto « Tobby » Hardwick au saxophone et, bien sûr, son grand compagnon Sonny Greer à la batterie. Ils se produisent aussi en compagnie d’un joueur de banjo local du nom d'Elmer Snowden. Après quelques spectacles promotionnels réalisés à l’école, le groupe donne son premier concert officiel au Reformer's Hall à l’hiver 1917. Ce baptême de la scène lui rapporte un beau gros 75 cents.
Tout au long de sa vie, Duke vouera une très grande admiration à sa mère, à tel point qu’il ne respecte pas tellement les autres femmes. Au printemps 1917, Duke se lie d’amitié avec Edna Thompson, une jolie fille du voisinage, avec qui il se marie le 2 juillet de l’année suivante, et qui donne naissance à leur premier enfant, Mercer Kennedy Ellington, le 11 mars 1919. En 1920, un deuxième enfant meurt hélas durant l’accouchement.
Pendant ce temps, côté musique, le groupe bat son plein et repousse les barrières raciales en jouant autant devant un public noir que blanc. Avec la ségrégation en vigueur à cette époque, peu de gens laissent de la place à la musique afro-américaine et encore moins au mélange des couleurs. Ellington joue principalement pour la haute société, les grandes réceptions, mais aussi pour un public plus jeune et moins bourgeois. Bref, son amour pour la musique laisse bien peu de place à toutes les barrières hiérarchiques de la société, ce qui lui permet très tôt de s’ouvrir sur toute l’Amérique.
Lorsque l’occasion d’aller jouer à New York s’offre à Sonny Greer, Duke décide de laisser temporairement son succès grandissant de Washington pour aller tenter sa chance lui aussi dans la « grosse pomme », plus précisément à Harlem. Le groupe, alors sous la direction de Snowden, commence à travailler au Harlem’s Exclusive Club et Ellington est engagé comme pianiste au Connie’s Inn, tout comme sa femme qui, après son arrivée en compagnie de leur enfant, trouve un emploi comme hôtesse dans le même hôtel.
Vers la fin de l’automne, Snowden et le groupe se séparent et Duke, assisté de Greer en créent un nouveau : The Washingtonians. En juin 1924, Sidney Bechet, saxophoniste de renom, joint le groupe et commence la deuxième tournée en Nouvelle-Angleterre avec eux. Moins de trois mois plus tard, Duke le renvoie après qu’il ne s'est pas présenté à trois concerts. Grâce à Jo Trent, chanteur compositeur interprète, le groupe accompagne plusieurs chanteurs populaires dont Trent lui-même, et enregistre leur premier disque en tant que Washingtonians. Duke et Trent composent leur premier tube : Pretty Soft for You. Le jeune compositeur offre sept titres majeurs durant cette année-là, dont le populaire Choo Choo.
1925 : le groupe monte en popularité et les tournées sont de plus en plus fréquentes (Pennsylvanie, Nouvelle-Angleterre ainsi que l’ouest de la Virginie). Après deux incendies douteux, le Hollywood Club ouvre ses portes de nouveau mais cette fois sous le nom de Kentucky Club et le groupe s’y installe. En même temps, Greer et Duke forment un duo (Ellington Twins) et accompagnent plusieurs artistes dont la chanteuse Alberta Jones.
1927 est une année déterminante dans la progression d'Ellington et son orchestre. Au début de janvier, WHN, une station radio-jazz, diffuse les spectacles des Washingtonians en direct. En février, Le groupe enregistre pour la première fois avec la compagnie Brunswick, sous le nom des Washingtonians, ce qui leur permet de continuer d’enregistrer avec d’autres compagnies en tant que Duke Ellington and his Kentucky Club Orchestra. De plus, Ellington s’associe avec Irving Mills et lui donne l’exclusivité sur toutes les publications de ses compositions. Cette association permet au jeune compositeur de garder le contrôle sur le groupe et sur son talent de compositeur. Mills propulsera Duke et son orchestre vers un sommet de popularité avec des contrats dans les plus grandes maisons de disques dont Columbia, Victor, Brunswick.
Vers la fin novembre, le jeune artiste et son groupe auditionnent et sont engagés pour jouer au Cotton Club, le cabaret le plus en vogue en matière de jazz à New York. Ils jouent pour la première fois le 4 décembre de la même année.
Pendant que sa carrière prend son envol, son mariage dégringole. Duke se sépare d’Edna après qu’elle lui a coupé le visage avec une lame de rasoir durant une de leurs nombreuses disputes. Elle l’accuse de fréquenter plusieurs autres femmes.
Dès 1924, la couleur orchestrale doit beaucoup à Bubber Miley, un trompettiste chevronné qui approfondira le « feeling » musical du groupe, avec sa sonorité « growl » et son jeu avec sourdine wa-wa (un plunger en caoutchouc), fondateur du style « jungle ». Co-auteur avec Duke des grands succès du moment East Saint-Louis Toddle -o, Black and Tan Fantasy, Black Beauty, il quitte l'orchestre pour problèmes de santé. Atteint de tuberculose, il meurt en 1932. Il sera remplacé début 1929 par Charles « Cootie » Williams qui deviendra le spécialiste du growl.
Plus les années passent et plus le Cotton Club devient le lieu de prédilection pour les grands artistes de l’époque : Al Jolson, Ruby Keeler et même Maurice Chevalier, avec qui Ellington joue pour une tournée de deux semaines. En 1930, Duke apparaît dans le premier d’une impressionnante liste de film Black and Tan, où il joue le personnage principal : « Duke ».
En 1931, Ellington et son orchestre quittent le Cotton Club et commencent une longue tournée de 18 semaines à travers les États-Unis. Après un arrêt à Chicago, il engage une jeune femme du nom de Ivie Anderson… une attraction spéciale … qui fera le reste de la tournée avec eux. Peu de temps après, elle commence une carrière de chanteuse pour le Duke avec It Don’t Mean a Thing (If It Ain’t Got that Swing).
Duke Ellington est lauréat de treize Grammy Awards de 1959 à 2000, dont neuf lui furent décernés de son vivant.
En 1959, la musique composée pour le film d’Otto Preminger, Autopsie d'un meurtre, rafla trois prix : celui de la meilleure bande sonore, celui du meilleur disque de l’année, et celui de la meilleure interprétation d’un orchestre de danse. En 1965 (New Orleans Suite), 1967 (Far East Suite) et 1968 (And His Mother Called Him Bill) il remporte le prix de la meilleure interprétation par un grand ensemble de jazz. En 1966, il avait également été lauréat de la meilleure composition de jazz originale avec In the Beginning God. New Orleans Suite (1971), Toga Brava Suite (1972), The Ellington Suites (1976) lui valent le prix de la meilleure interprétation d’un grand orchestre de jazz. Duke Ellington at Fargo est couronné meilleure interprétation musicale d’un grand orchestre en 1979. En 1999, The Duke Ellington Centennial Edition - RCA Victor Recordings (1927-1973) reçoit le prix dans la catégorie « Album historique ».
Le 24 mai 1974, un mois après son 75e anniversaire, Duke succombe à une pneumonie. Plus de 12 000 personnes assistent à ses funérailles, dont Ella Fitzgerald qui dit quelques mots : « It's a very sad day. A genius has passed ! » Son fils Mercer reprend immédiatement la direction de l’orchestre et le dirigera jusqu'à sa mort, en 1996, date à laquelle il sera remplacé par son propre fils, Paul Ellington, puis par Barry Lee Hall, Jr.
Son orchestre était un des plus réputés de l'histoire du jazz avec celui de Count Basie, comprenant des musiciens qui étaient parfois considérés, tout autant que lui, comme des géants de cette musique. Quelques-uns de ces musiciens sont restés dans son orchestre pendant des décennies. Certains d'entre eux étaient déjà dignes d'intérêt par eux-mêmes, mais c'est surtout Ellington qui les transformait. Il avait l'habitude de composer spécifiquement pour certains de ses musiciens en tenant compte de leurs points forts, comme Jeep's Blues pour Johnny Hodges, Concerto for Cootie (« Do Nothing Till You Hear from Me ») pour Cootie Williams et The Mooche pour Joe Nanton. Il a aussi enregistré des morceaux composés par les membres de son orchestre, comme Caravan et Perdido de Juan Tizol. Après 1941, il collabora fréquemment avec le compositeur et arrangeur Billy Strayhorn qu'il appelait son « alter ego ». Il a laissé de très nombreux « standards ».
Duke Ellington, une des personnalités noires américaines les plus célèbres du xxe siècle, a enregistré pour un grand nombre de maisons de disques américaines et a joué dans plusieurs films. Avec son orchestre, il a fait des tournées régulières aux États-Unis et en Europe depuis la création de l'orchestre en 1923 jusqu'à sa mort en 1974.
Avant de s’intéresser à la musique, le jeune Edward est un fanatique de baseball. Cependant, après un fâcheux incident impliquant une batte de baseball et son visage, sa mère, Daisy Kennedy, croit préférable de l’inscrire à des leçons de piano. C’est alors que l’artiste commence, à l’âge de sept ans, une carrière qui va devenir « historique ». Malgré les efforts de son professeur, Mrs. Clinkscales, Edward met un long moment avant de s’investir dans l’art, ses intérêts étant encore « sportifs ».
Comme il le raconte dans l’une de ses biographies, il se souvient avoir manqué plus de cours de musique qu’il n’en prenait, trop excité à l’idée d’aller jouer avec ses amis de l’autre côté de la rue. Parfois, raconte-t-il, le président Theodore Roosevelt, sur son cheval, venait les regarder jouer, seul, sans aucun garde du corps.
Washington étant sa ville natale, il est vital pour Edward de suivre toutes les parties de son équipe, les Senators, et c’est en se faisant engager comme vendeur au stade qu’il y réussit. « Peanuts, popcorn, chewing gum, candy, cigars, cigarettes and score cards » se souvient-il. Probablement trop absorbé par les matches, il ne se souvient pas avoir vendu quoi que ce soit. Toutefois, le désir de jouer dupiano grandit peu à peu dans son esprit, probablement influencé par ses parents, tous deux pianistes. Son père, J.E. Ellington, est un homme bien implanté dans la société et il apprend très jeune à Edward l’importance d’avoir confiance en soi. Sa mère, plutôt distinguée, lui apprend les bonnes manières. De par son apparence digne et bourgeoise, et ses manières aristocratiques, ses camarades de classe commencent à le surnommer le « Duke », surnom qu’il portera avec grâce et dignité tout au long de sa vie.
L’été [1914, alors qu’il travaille comme vendeur de boissons gazeuses au Poodle Dog Café, il compose sa première pièce, Soda Fountain Rag, aussi connue sous le nom de Poodle Dog Rag. Ne sachant ni lire ni écrire la musique à cette époque, Duke compose de mémoire. Son professeur, Mrs. Clinkscales, lui donne les instructions oralement : pour lui c'est une véritable bénédiction et il utilisera grandement cette faculté tout au long de sa vie.
Ellington aime bien se tenir au poolroom où il peut écouter gratuitement, en échange de quelques services, plusieurs musiciens de renom, mais aussi participer activement à des discussions de toutes sortes. Cet endroit lui permet de développer son oreille musicale mais aussi de commencer à jouer en imitant les joueurs de ragtime qui se produisent tous les soirs. Les relations de son père lui permettent d’étudier l’harmonie avec le professeur Henry Lee Grant, et l’écriture ainsi que la lecture avec le pianiste et chef d’orchestre Oliver « Doc » Perry. Selon Ellington, il n’aurait jamais pu trouver un meilleur professeur que ce monsieur Perry, qui de plus le fait travailler gratuitement. Peu à peu, Duke commence à réaliser que son amour de la musique est loin d’être éphémère et c’est ainsi qu’en 1916, alors qu’il n’est qu’à trois petits mois de son diplôme en arts graphiques, il quitte l’école pour se consacrer entièrement au piano.
Les nombreux voyages à travers l’Amérique faits avec sa mère lui permettent de se produire non seulement à Washington mais aussi à Philadelphie et à Atlantic City, dans le New Jersey. Dans son autobiographie, Music is My Mistress, Duke raconte qu’il comprit très vite qu’il y a toujours une belle fille installée au creux d’un piano lorsque celui-ci est joué avec grâce. « I ain’t been athlete since! », ajoute-t-il.
De 1917 à 1919, Ellington se lance officiellement dans une carrière de musicien. Il travaille en même temps dans la publicité et comme coursier pour la marine américaine. C'est à cette époque qu'il quitte la demeure familiale pour une maison qu’il s’est achetée grâce à quelques économies réalisées lors de concerts, et qu'il amorce la création de son premier groupe jazz, The Duke’s Serenaders. Ce groupe est d’abord formé de camarades de classe et ensuite rejoint par quelques musiciens un peu plus expérimentés, dont Arthur Whetsol à la trompette, Otto « Tobby » Hardwick au saxophone et, bien sûr, son grand compagnon Sonny Greer à la batterie. Ils se produisent aussi en compagnie d’un joueur de banjo local du nom d'Elmer Snowden. Après quelques spectacles promotionnels réalisés à l’école, le groupe donne son premier concert officiel au Reformer's Hall à l’hiver 1917. Ce baptême de la scène lui rapporte un beau gros 75 cents.
Tout au long de sa vie, Duke vouera une très grande admiration à sa mère, à tel point qu’il ne respecte pas tellement les autres femmes. Au printemps 1917, Duke se lie d’amitié avec Edna Thompson, une jolie fille du voisinage, avec qui il se marie le 2 juillet de l’année suivante, et qui donne naissance à leur premier enfant, Mercer Kennedy Ellington, le 11 mars 1919. En 1920, un deuxième enfant meurt hélas durant l’accouchement.
Pendant ce temps, côté musique, le groupe bat son plein et repousse les barrières raciales en jouant autant devant un public noir que blanc. Avec la ségrégation en vigueur à cette époque, peu de gens laissent de la place à la musique afro-américaine et encore moins au mélange des couleurs. Ellington joue principalement pour la haute société, les grandes réceptions, mais aussi pour un public plus jeune et moins bourgeois. Bref, son amour pour la musique laisse bien peu de place à toutes les barrières hiérarchiques de la société, ce qui lui permet très tôt de s’ouvrir sur toute l’Amérique.
Lorsque l’occasion d’aller jouer à New York s’offre à Sonny Greer, Duke décide de laisser temporairement son succès grandissant de Washington pour aller tenter sa chance lui aussi dans la « grosse pomme », plus précisément à Harlem. Le groupe, alors sous la direction de Snowden, commence à travailler au Harlem’s Exclusive Club et Ellington est engagé comme pianiste au Connie’s Inn, tout comme sa femme qui, après son arrivée en compagnie de leur enfant, trouve un emploi comme hôtesse dans le même hôtel.
Vers la fin de l’automne, Snowden et le groupe se séparent et Duke, assisté de Greer en créent un nouveau : The Washingtonians. En juin 1924, Sidney Bechet, saxophoniste de renom, joint le groupe et commence la deuxième tournée en Nouvelle-Angleterre avec eux. Moins de trois mois plus tard, Duke le renvoie après qu’il ne s'est pas présenté à trois concerts. Grâce à Jo Trent, chanteur compositeur interprète, le groupe accompagne plusieurs chanteurs populaires dont Trent lui-même, et enregistre leur premier disque en tant que Washingtonians. Duke et Trent composent leur premier tube : Pretty Soft for You. Le jeune compositeur offre sept titres majeurs durant cette année-là, dont le populaire Choo Choo.
1925 : le groupe monte en popularité et les tournées sont de plus en plus fréquentes (Pennsylvanie, Nouvelle-Angleterre ainsi que l’ouest de la Virginie). Après deux incendies douteux, le Hollywood Club ouvre ses portes de nouveau mais cette fois sous le nom de Kentucky Club et le groupe s’y installe. En même temps, Greer et Duke forment un duo (Ellington Twins) et accompagnent plusieurs artistes dont la chanteuse Alberta Jones.
1927 est une année déterminante dans la progression d'Ellington et son orchestre. Au début de janvier, WHN, une station radio-jazz, diffuse les spectacles des Washingtonians en direct. En février, Le groupe enregistre pour la première fois avec la compagnie Brunswick, sous le nom des Washingtonians, ce qui leur permet de continuer d’enregistrer avec d’autres compagnies en tant que Duke Ellington and his Kentucky Club Orchestra. De plus, Ellington s’associe avec Irving Mills et lui donne l’exclusivité sur toutes les publications de ses compositions. Cette association permet au jeune compositeur de garder le contrôle sur le groupe et sur son talent de compositeur. Mills propulsera Duke et son orchestre vers un sommet de popularité avec des contrats dans les plus grandes maisons de disques dont Columbia, Victor, Brunswick.
Vers la fin novembre, le jeune artiste et son groupe auditionnent et sont engagés pour jouer au Cotton Club, le cabaret le plus en vogue en matière de jazz à New York. Ils jouent pour la première fois le 4 décembre de la même année.
Pendant que sa carrière prend son envol, son mariage dégringole. Duke se sépare d’Edna après qu’elle lui a coupé le visage avec une lame de rasoir durant une de leurs nombreuses disputes. Elle l’accuse de fréquenter plusieurs autres femmes.
Dès 1924, la couleur orchestrale doit beaucoup à Bubber Miley, un trompettiste chevronné qui approfondira le « feeling » musical du groupe, avec sa sonorité « growl » et son jeu avec sourdine wa-wa (un plunger en caoutchouc), fondateur du style « jungle ». Co-auteur avec Duke des grands succès du moment East Saint-Louis Toddle -o, Black and Tan Fantasy, Black Beauty, il quitte l'orchestre pour problèmes de santé. Atteint de tuberculose, il meurt en 1932. Il sera remplacé début 1929 par Charles « Cootie » Williams qui deviendra le spécialiste du growl.
Plus les années passent et plus le Cotton Club devient le lieu de prédilection pour les grands artistes de l’époque : Al Jolson, Ruby Keeler et même Maurice Chevalier, avec qui Ellington joue pour une tournée de deux semaines. En 1930, Duke apparaît dans le premier d’une impressionnante liste de film Black and Tan, où il joue le personnage principal : « Duke ».
En 1931, Ellington et son orchestre quittent le Cotton Club et commencent une longue tournée de 18 semaines à travers les États-Unis. Après un arrêt à Chicago, il engage une jeune femme du nom de Ivie Anderson… une attraction spéciale … qui fera le reste de la tournée avec eux. Peu de temps après, elle commence une carrière de chanteuse pour le Duke avec It Don’t Mean a Thing (If It Ain’t Got that Swing).
Duke Ellington est lauréat de treize Grammy Awards de 1959 à 2000, dont neuf lui furent décernés de son vivant.
En 1959, la musique composée pour le film d’Otto Preminger, Autopsie d'un meurtre, rafla trois prix : celui de la meilleure bande sonore, celui du meilleur disque de l’année, et celui de la meilleure interprétation d’un orchestre de danse. En 1965 (New Orleans Suite), 1967 (Far East Suite) et 1968 (And His Mother Called Him Bill) il remporte le prix de la meilleure interprétation par un grand ensemble de jazz. En 1966, il avait également été lauréat de la meilleure composition de jazz originale avec In the Beginning God. New Orleans Suite (1971), Toga Brava Suite (1972), The Ellington Suites (1976) lui valent le prix de la meilleure interprétation d’un grand orchestre de jazz. Duke Ellington at Fargo est couronné meilleure interprétation musicale d’un grand orchestre en 1979. En 1999, The Duke Ellington Centennial Edition - RCA Victor Recordings (1927-1973) reçoit le prix dans la catégorie « Album historique ».
Le 24 mai 1974, un mois après son 75e anniversaire, Duke succombe à une pneumonie. Plus de 12 000 personnes assistent à ses funérailles, dont Ella Fitzgerald qui dit quelques mots : « It's a very sad day. A genius has passed ! » Son fils Mercer reprend immédiatement la direction de l’orchestre et le dirigera jusqu'à sa mort, en 1996, date à laquelle il sera remplacé par son propre fils, Paul Ellington, puis par Barry Lee Hall, Jr.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Louis Daniel Armstrong (prononcer « Louis » à la française), né le 4 août 1901 à La Nouvelle-Orléans en Louisiane et mort le 6 juillet 1971 à New York, aussi connu sous les surnoms de Satchmo (pour satchel-mouth, littéralement bouche-sacoche) ou Pops, est un musicien américain de jazz. D'une musique de folklore afro-américaine enracinée dans le gospel et le blues traditionnel et enfermée dans un terroir, Armstrong en fait un courant musical national et populaire à vocation universelle. Son talent de trompettiste, son charisme, ses qualités de show-man et sa personnalité généreuse ont forgé au fil du temps sa renommée internationale. Il créa un nouveau style vocal le scat, ce qui fit de lui l'un des chanteurs de jazz les plus influents de son époque. Durant plus de quarante ans, de tournées en tournées, Louis Armstrong restera le meilleur ambassadeur du jazz à travers le monde entier.
Né le 4 août 1901 dans une famille pauvre de la Nouvelle-Orléans, Louis, suite à l'absence de son père William Armstrong qui a quitté le foyer familial, est élevé par sa grand-mère Joséphine et sa mère. Enfant il chante dans les rues de la Nouvelle Orléans dans un petit groupe vocal. En grandissant dans un quartier difficile, il est plusieurs fois renvoyé, en raison d’actes de délinquance, dans un foyer pour enfants abandonnés de couleur : le Home for Coloured Waifs. Il y fit notamment un long séjour (selon les fichiers de la police) après avoir tiré un coup de feu en l’air avec un pistolet pour fêter la nouvelle année.
Il apprit à jouer du cornet à pistons dans l’orchestre de ce centre, grâce à son premier instrument offert par les Karnofsky, une famille juive d’origine russe qui s'était prise d'affection pour ce jeune enfant. Une fois libre il joue du cornet dans les cabarets du quartier downtown Storyville. Il rencontre King Oliver qui lui donne quelques conseils, joue peu de temps dans l'orchestre du tromboniste Kid Ory sur le riverboat capitol où il remplace King Oliver. Il assista fréquemment aux parades des brass-bands et écouta les vieux musiciens dès qu’il en eut l’occasion, apprenant de Bunk Johnson, Buddy Petit et par dessus tout Joe « King » Oliver. Il joua plus tard dans les brass bands et avec le réputé orchestre de Fate Marable sur les bateaux à vapeur qui remontaient le Mississipi.
En 1922, Louis, après la fermeture de Storyville en 1917 part dans le mouvement général d'exode, pour Chicago, où il est engagé comme second trompettiste par Joe « King » Oliver dans son Creole Jazz Band. Chicago dès lors devient la mecque du style New-Orleans. Dans ce contexte bouillonnant il enregistre ses premiers disques. Il travaille un temps avec le batteur et chef d'orchestre Ollie Powers avant d'être engagé l'année suivante dans l'un des big bands phares de New York celui de Fletcher Henderson.
Il épouse la pianiste Lil Hardin et se fait l'accompagnateur attitré de quelques grandes chanteuses de blues comme Bessie Smith, Ma Rainey puis enregistre quelques faces avec le pianiste Clarence Williams avant d'intégrer la formation de sa femme les dreamland syncopators. Il retourne à Chicago et pour la firme okey enregistre le 12 novembre 1925 la toute première séance du hot five en compagnie de Lil Hardin au piano, Johnny Dodds à la clarinette, Baby Dodds à la batterie et Kid Ory au trombone.
Il joue dans l'orchestre d'Erskine Tate le vendome orchestra, joue à l'occasion avec Clarence Jones et Carroll Dickerson avant de former le Hot Seven, enregistrant sur la cire jusqu'en décembre 1928 quelques-uns des grands classiques du jazz comme Potato Head Blues, Muggles , Fireworks, et surtout deux immortels chef-d'œuvres West End Bluesdu 28 juin 1928 et Tight Like This du 12 décembre 1928 chez la firme okey, pas tant pour l'originalité de l'orchestration que la dimension révolutionnaire du jeu de Louis à la trompette. L’introduction virtuose et transcendante de Louis à la trompette dans West End Blues restera à jamais une des plus célèbres improvisations de l’histoire du jazz et le modèle de référence pour les générations suivantes de trompettistes.
Armstrong repartit pour New York en 1929, puis alla à Los Angeles en 1930, et effectua une tournée à travers l’Europe. En 1935, il se rompt l'orbicularis oris, un muscle labial et est obligé de mettre sa carrière de trompettiste entre parenthèses pendant un an. Les lèvres meurtries, il ne retrouvera jamais sa virtuosité. Après avoir passé de nombreuses années sur la route, il s'installe de façon permanente dans le Queens (New York) en 1943. Bien que soumis aux vicissitudes de Tin Pan Alley et au fait que l’industrie musicale de l’époque était dirigée par des gangsters, il continua à développer ses qualités de musicien.
Pendant les trente années qui suivirent, Louis Armstrong a joué en moyenne plus de 300 concerts par an. Au cours des années 1940, les réservations pour les orchestres ont progressivement diminué à cause des changements de goût du public : les salles de bal se sont fermées, et la concurrence de la télévision et des autres genres de musique qui sont devenues plus populaires que la musique d’orchestre se sont faites de plus en plus fortes. Il est devenu impossible de soutenir et de financer un orchestre de tournée de 16
Vers 1950, Louis Armstrong réduit son groupe à six membres, revenant donc au style Dixieland qui le rendit célèbre à ses débuts. Ce groupe fut appelé « the Pom pom boys », et des musiciens tels que Barney Bigard, Jack Teagarden, Trummy Young, Arvell Shaw, Marty Napoleon, Big Sid Catlett ou Barrett Deems y jouèrent. À cette époque, il enregistra beaucoup et apparut dans plus de 30 films. En1964, il enregistra son titre le plus célèbre et le plus vendu : Hello, Dolly.
Louis Armstrong continua ses tournées sur un rythme effréné et ne s’arrêta que quelques années avant sa mort. Dans ses dernières années, il jouait parfois l’un de ses nombreux concerts par cœur, mais d’autres fois, il électrisait le concert le plus mondain de son jeu vigoureux, souvent à l’étonnement de son groupe. Il connut également des tournées à succès en Afrique, en Europe et en Asie avec le soutien du Département d'État américain et fut bientôt surnommé « Ambassador Satch ». En dépit d’une santé plus fragile durant les dernières années de sa vie, il continua à jouer jusqu'à sa mort.
Louis Armstrong mourut d'une attaque cardiaque en 1971 à l'âge de 69 ans. Il fut enterré au Flushing Cemetery, à Flushing, un quartier du Queens à New York.
Les surnoms Satchmo ou Satch proviennent de Satchelmouth (littéralement « bouche-sacoche », qui décrivait son embouchure). En 1932, Percy Brooks, alors rédacteur au magazine Melody Maker, accueillit Louis Armstrong à Londres par un "Bonjour Satchmo", raccourcissant Satchelmouth (certains disent que c'était involontaire). Ce surnom lui est resté. Plus tôt, il a aussi été connu sous le surnom de Dippermouth (Bouche plongeante). Ces termes font référence à la manière dont il tenait sa trompette lorsqu'il jouait. Elle était placée sur ses lèvres de telle façon que lorsqu'il jouait de longues heures, la trompette laissait une empreinte dans sa lèvre supérieure, d'où le terme "Dippermouth". Cette marque est effectivement visible sur de nombreuses photographies de Louis Armstrong de cette période, et l'amena à modifier sa carrière de chanteur étant donné qu'à partir d'un certain point, il n'était plus capable de jouer. Cependant, cela ne l'arrêta pas, et après avoir mis sa trompette de côté pendant un temps, il modifia son style de jeu et continua sa carrière de trompettiste. Ses amis et les musiciens qui le cotoyaient l'appelaient habituellement Pops, terme qu'Armstrong utilisait aussi en général pour s'adresser à ses amis et aux musiciens qu'il côtoyait (à l'exception de Pop Foster, qu'Armstrong appelait toujours "George").
Le surnom "Satchmo" et la chaleureuse personnalité de Louis Armstrong, combinés avec son amour naturel du spectacle et du dialogue avec le public en firent une personnalité publique — la grimace, la sueur et le mouchoir — qui finit par sembler une sorte de caricature raciste tard dans sa carrière.
Il fut aussi critiqué pour avoir accepté le titre de "Roi des Zulus" pour le Mardi Gras en 1949. C'est un rôle honoré par la communauté Afro-américaine de la Nouvelle Orléans en tant que président du carnaval Krewe, mais ahurissant ou offensant pour les étrangers de par leur costume traditionnel constitué de jupes tressées avec de l'herbe et de maquillage noir sur le visage, satirisant les attitudes des sudistes blancs.
L'apparente insensibilité au problème racial constituée par l'apparition d'Armstrong en Roi des Zulus a parfois été vue comme un exemple d'un plus large échec de la part d'Armstrong. Là où certains virent en lui une personnalité chaleureuse et conviviale, d'autres lui reprochèrent de trop vouloir plaire au public blanc et d'être une caricature detroubadour. Certains musiciens critiquèrent Armstrong parce qu'il jouait face à des publics ségregés, et parce qu'il ne prenait pas assez parti pour le mouvement pour les droits civiques, ce qui suggérait qu'il était un Oncle Tom. Billie Holiday retorqua cependant « Bien sûr, Pops est un tom, mais c'est un tom qui a du cœur ».
Armstrong était en fait un des principaux soutiens financiers de Martin Luther King Jr. et d'autres activistes pour les droits civiques, mais il préférait aider discrètement ce mouvement, et ne pas mêler ses opinions politiques à son métier de musicien. Le peu d'exceptions qu'il fit furent d'autant plus efficaces lorsqu'il parlait ; la critique qu'il fit d'Eisenhower, Président des États-Unis d'Amérique en le qualifiant de « double face » et de « mou » en raison de son inaction lors du conflit sur la discrimination au sein de l'école à Little Rock, Arkansas en 1957 fit la une nationale. En signe de protestation, Armstrong annula une tournée organisée en Union soviétique au nom du département d'État, en disant « Étant donné la façon dont ils traitent mon peuple dans le Sud, le gouvernement peut aller se faire voir » et qu'il ne pouvait pas représenter son gouvernement à l'étranger alors que ce même gouvernement était en conflit avec son propre peuple.
C'était un homme extrêmement généreux dont on disait qu'il avait donné autant d'argent qu'il en avait gardé pour lui-même. Louis Armstrong adopta le fils de sa cousine Flora disparue peu après sa naissance. Il n'a cessé de prendre soin de Clarence Armstrong, handicapé mental, à qui il a assuré une rente à vie.
Louis Armstrong mourut d’une crise cardiaque le 6 juillet 1971, à l’âge de 69 ans, onze mois après son célèbre show à l’Empire Room du Waldorf Astoria. Il est enterré au cimetière Flushing à New York, près de sa dernière demeure à Corona, dans le Queens (New York).
L'influence d'Armstrong sur le développement du jazz est sans commune mesure. Son charisme, en tant que divertisseur et personnalité publique, était si fort vers la fin de sa carrière, qu'il éclipsait parfois ses contributions en tant que musicien ou chanteur.
Armstrong était un virtuose de la trompette, avec un son unique et un talent extraordinaire pour l'improvisation. C'est avec son jeu que la trompette est apparue en tant qu'instrument soliste de jazz. Il était également un accompagnateur et un musicien d'ensemble magistral en plus de ses talents extraordinaires de soliste. Avec ses innovations, il a élevé musicalement la barre plus haut pour tous ceux qui viendraient après lui.
Armstrong peut être considéré comme l'inventeur du jazz chanté. Il jouait de sa voix râpeuse si reconnaissable avec une grande maîtrise dans l'improvisation, liant les paroles et la mélodie des chansons de manière particulièrement expressive. Il était également très doué pour le scat, dont il s'est servi pendant l'enregistrement de "Heebie Jeebies" lorsque ses partitions tombèrent au sol et qu'il entonna alors un chant composé d'onomatopées (comme on avait coutume de le faire à la Nouvelle-Orléans). Si, contrairement à l'idée reçue, il n'a pas inventé le scat, il fut en revanche le premier à inclure une improvision scat dans un titre. Billie Holiday et Frank Sinatra reprirent ensuite ce principe.
Armstrong fit de la figuration dans plus d'une douzaine de films hollywoodiens mineurs, jouant généralement un chef d'orchestre de jazz ou un musicien. Il fut le premier Afro-Américain à organiser une émission de radio à portée nationale dans les années trente. Il a également fait des apparitions télévisées, particulièrement dans les années cinquante etsoixante, et notamment dans The Tonight Show Starring Johnny Carson. Louis Armstrong a une étoile à son nom sur le Walk of Fame d'Hollywood, au 7601 Hollywood Boulevard.
De nombreux enregistrements d'Armstrong continuent à être populaires. Plus de trois décennies après sa mort, de très nombreux enregistrements datant des différentes périodes de sa carrière sont maintenant plus facilement accessibles que lorsqu'il était en vie. Ses chansons sont diffusées et écoutées tous les jours dans le monde entier et sont mises à l'honneur dans des films, des séries télévisées, des publicités et même des dessins animés ou des jeux vidéo (Fallout 2, notamment, a « A Kiss to Build a Dream on » pour musique d'introduction). Son enregistrement de 1923 avec Joe Oliver et son Creole Jazz Band continue à être écouté comme une référence en matière d'ensembles de jazz Nouvelle-Orléans. Très souvent, néanmoins, Armstrong enregistra avec des orchestres standards et guindés, où seul son sublime jeu de trompette était intéressant. « Melancholy Blues », joué par Armstrong et les Hot Seven, fait partie des enregistrements sonores embarqués à bord des sondes Voyager envoyées dans l'espace.
Armstrong prit des dispositions pour qu'après sa mort et celle de sa femme Lucille, une fondation pour l'éducation musicale des enfants défavorisés soit créée, et pour que sa maison et des archives substantielles d'écrits, de livres, d'enregistrements et de souvenirs soient léguées au Queens College de la City University of New York. Les archives Louis Armstrong sont accessibles aux chercheurs en musicologie, et sa maison. transformée en musée, a ouvert ses portes au public le 15 octobre 2003.
L'écrivain argentin Julio Cortázar, se décrivant lui-même comme un admirateur d'Armstrong, affirme qu'en 1952, le concert de Louis Armstrong au théâtre des Champs-Élysées à Paris l'a inspiré pour imaginer des créatures appelées Cronopios, sujets de nombre de ses histoires courtes. Cortázar qualifia un jour Louis Armstrong de Grandísimo Cronopio(plus grand Cronopio).
Le principal aéroport de La Nouvelle-Orléans s'appelle le Louis Armstrong New Orleans International Airport.
Né le 4 août 1901 dans une famille pauvre de la Nouvelle-Orléans, Louis, suite à l'absence de son père William Armstrong qui a quitté le foyer familial, est élevé par sa grand-mère Joséphine et sa mère. Enfant il chante dans les rues de la Nouvelle Orléans dans un petit groupe vocal. En grandissant dans un quartier difficile, il est plusieurs fois renvoyé, en raison d’actes de délinquance, dans un foyer pour enfants abandonnés de couleur : le Home for Coloured Waifs. Il y fit notamment un long séjour (selon les fichiers de la police) après avoir tiré un coup de feu en l’air avec un pistolet pour fêter la nouvelle année.
Il apprit à jouer du cornet à pistons dans l’orchestre de ce centre, grâce à son premier instrument offert par les Karnofsky, une famille juive d’origine russe qui s'était prise d'affection pour ce jeune enfant. Une fois libre il joue du cornet dans les cabarets du quartier downtown Storyville. Il rencontre King Oliver qui lui donne quelques conseils, joue peu de temps dans l'orchestre du tromboniste Kid Ory sur le riverboat capitol où il remplace King Oliver. Il assista fréquemment aux parades des brass-bands et écouta les vieux musiciens dès qu’il en eut l’occasion, apprenant de Bunk Johnson, Buddy Petit et par dessus tout Joe « King » Oliver. Il joua plus tard dans les brass bands et avec le réputé orchestre de Fate Marable sur les bateaux à vapeur qui remontaient le Mississipi.
En 1922, Louis, après la fermeture de Storyville en 1917 part dans le mouvement général d'exode, pour Chicago, où il est engagé comme second trompettiste par Joe « King » Oliver dans son Creole Jazz Band. Chicago dès lors devient la mecque du style New-Orleans. Dans ce contexte bouillonnant il enregistre ses premiers disques. Il travaille un temps avec le batteur et chef d'orchestre Ollie Powers avant d'être engagé l'année suivante dans l'un des big bands phares de New York celui de Fletcher Henderson.
Il épouse la pianiste Lil Hardin et se fait l'accompagnateur attitré de quelques grandes chanteuses de blues comme Bessie Smith, Ma Rainey puis enregistre quelques faces avec le pianiste Clarence Williams avant d'intégrer la formation de sa femme les dreamland syncopators. Il retourne à Chicago et pour la firme okey enregistre le 12 novembre 1925 la toute première séance du hot five en compagnie de Lil Hardin au piano, Johnny Dodds à la clarinette, Baby Dodds à la batterie et Kid Ory au trombone.
Il joue dans l'orchestre d'Erskine Tate le vendome orchestra, joue à l'occasion avec Clarence Jones et Carroll Dickerson avant de former le Hot Seven, enregistrant sur la cire jusqu'en décembre 1928 quelques-uns des grands classiques du jazz comme Potato Head Blues, Muggles , Fireworks, et surtout deux immortels chef-d'œuvres West End Bluesdu 28 juin 1928 et Tight Like This du 12 décembre 1928 chez la firme okey, pas tant pour l'originalité de l'orchestration que la dimension révolutionnaire du jeu de Louis à la trompette. L’introduction virtuose et transcendante de Louis à la trompette dans West End Blues restera à jamais une des plus célèbres improvisations de l’histoire du jazz et le modèle de référence pour les générations suivantes de trompettistes.
Armstrong repartit pour New York en 1929, puis alla à Los Angeles en 1930, et effectua une tournée à travers l’Europe. En 1935, il se rompt l'orbicularis oris, un muscle labial et est obligé de mettre sa carrière de trompettiste entre parenthèses pendant un an. Les lèvres meurtries, il ne retrouvera jamais sa virtuosité. Après avoir passé de nombreuses années sur la route, il s'installe de façon permanente dans le Queens (New York) en 1943. Bien que soumis aux vicissitudes de Tin Pan Alley et au fait que l’industrie musicale de l’époque était dirigée par des gangsters, il continua à développer ses qualités de musicien.
Pendant les trente années qui suivirent, Louis Armstrong a joué en moyenne plus de 300 concerts par an. Au cours des années 1940, les réservations pour les orchestres ont progressivement diminué à cause des changements de goût du public : les salles de bal se sont fermées, et la concurrence de la télévision et des autres genres de musique qui sont devenues plus populaires que la musique d’orchestre se sont faites de plus en plus fortes. Il est devenu impossible de soutenir et de financer un orchestre de tournée de 16
Vers 1950, Louis Armstrong réduit son groupe à six membres, revenant donc au style Dixieland qui le rendit célèbre à ses débuts. Ce groupe fut appelé « the Pom pom boys », et des musiciens tels que Barney Bigard, Jack Teagarden, Trummy Young, Arvell Shaw, Marty Napoleon, Big Sid Catlett ou Barrett Deems y jouèrent. À cette époque, il enregistra beaucoup et apparut dans plus de 30 films. En1964, il enregistra son titre le plus célèbre et le plus vendu : Hello, Dolly.
Louis Armstrong continua ses tournées sur un rythme effréné et ne s’arrêta que quelques années avant sa mort. Dans ses dernières années, il jouait parfois l’un de ses nombreux concerts par cœur, mais d’autres fois, il électrisait le concert le plus mondain de son jeu vigoureux, souvent à l’étonnement de son groupe. Il connut également des tournées à succès en Afrique, en Europe et en Asie avec le soutien du Département d'État américain et fut bientôt surnommé « Ambassador Satch ». En dépit d’une santé plus fragile durant les dernières années de sa vie, il continua à jouer jusqu'à sa mort.
Louis Armstrong mourut d'une attaque cardiaque en 1971 à l'âge de 69 ans. Il fut enterré au Flushing Cemetery, à Flushing, un quartier du Queens à New York.
Les surnoms Satchmo ou Satch proviennent de Satchelmouth (littéralement « bouche-sacoche », qui décrivait son embouchure). En 1932, Percy Brooks, alors rédacteur au magazine Melody Maker, accueillit Louis Armstrong à Londres par un "Bonjour Satchmo", raccourcissant Satchelmouth (certains disent que c'était involontaire). Ce surnom lui est resté. Plus tôt, il a aussi été connu sous le surnom de Dippermouth (Bouche plongeante). Ces termes font référence à la manière dont il tenait sa trompette lorsqu'il jouait. Elle était placée sur ses lèvres de telle façon que lorsqu'il jouait de longues heures, la trompette laissait une empreinte dans sa lèvre supérieure, d'où le terme "Dippermouth". Cette marque est effectivement visible sur de nombreuses photographies de Louis Armstrong de cette période, et l'amena à modifier sa carrière de chanteur étant donné qu'à partir d'un certain point, il n'était plus capable de jouer. Cependant, cela ne l'arrêta pas, et après avoir mis sa trompette de côté pendant un temps, il modifia son style de jeu et continua sa carrière de trompettiste. Ses amis et les musiciens qui le cotoyaient l'appelaient habituellement Pops, terme qu'Armstrong utilisait aussi en général pour s'adresser à ses amis et aux musiciens qu'il côtoyait (à l'exception de Pop Foster, qu'Armstrong appelait toujours "George").
Le surnom "Satchmo" et la chaleureuse personnalité de Louis Armstrong, combinés avec son amour naturel du spectacle et du dialogue avec le public en firent une personnalité publique — la grimace, la sueur et le mouchoir — qui finit par sembler une sorte de caricature raciste tard dans sa carrière.
Il fut aussi critiqué pour avoir accepté le titre de "Roi des Zulus" pour le Mardi Gras en 1949. C'est un rôle honoré par la communauté Afro-américaine de la Nouvelle Orléans en tant que président du carnaval Krewe, mais ahurissant ou offensant pour les étrangers de par leur costume traditionnel constitué de jupes tressées avec de l'herbe et de maquillage noir sur le visage, satirisant les attitudes des sudistes blancs.
L'apparente insensibilité au problème racial constituée par l'apparition d'Armstrong en Roi des Zulus a parfois été vue comme un exemple d'un plus large échec de la part d'Armstrong. Là où certains virent en lui une personnalité chaleureuse et conviviale, d'autres lui reprochèrent de trop vouloir plaire au public blanc et d'être une caricature detroubadour. Certains musiciens critiquèrent Armstrong parce qu'il jouait face à des publics ségregés, et parce qu'il ne prenait pas assez parti pour le mouvement pour les droits civiques, ce qui suggérait qu'il était un Oncle Tom. Billie Holiday retorqua cependant « Bien sûr, Pops est un tom, mais c'est un tom qui a du cœur ».
Armstrong était en fait un des principaux soutiens financiers de Martin Luther King Jr. et d'autres activistes pour les droits civiques, mais il préférait aider discrètement ce mouvement, et ne pas mêler ses opinions politiques à son métier de musicien. Le peu d'exceptions qu'il fit furent d'autant plus efficaces lorsqu'il parlait ; la critique qu'il fit d'Eisenhower, Président des États-Unis d'Amérique en le qualifiant de « double face » et de « mou » en raison de son inaction lors du conflit sur la discrimination au sein de l'école à Little Rock, Arkansas en 1957 fit la une nationale. En signe de protestation, Armstrong annula une tournée organisée en Union soviétique au nom du département d'État, en disant « Étant donné la façon dont ils traitent mon peuple dans le Sud, le gouvernement peut aller se faire voir » et qu'il ne pouvait pas représenter son gouvernement à l'étranger alors que ce même gouvernement était en conflit avec son propre peuple.
C'était un homme extrêmement généreux dont on disait qu'il avait donné autant d'argent qu'il en avait gardé pour lui-même. Louis Armstrong adopta le fils de sa cousine Flora disparue peu après sa naissance. Il n'a cessé de prendre soin de Clarence Armstrong, handicapé mental, à qui il a assuré une rente à vie.
Louis Armstrong mourut d’une crise cardiaque le 6 juillet 1971, à l’âge de 69 ans, onze mois après son célèbre show à l’Empire Room du Waldorf Astoria. Il est enterré au cimetière Flushing à New York, près de sa dernière demeure à Corona, dans le Queens (New York).
L'influence d'Armstrong sur le développement du jazz est sans commune mesure. Son charisme, en tant que divertisseur et personnalité publique, était si fort vers la fin de sa carrière, qu'il éclipsait parfois ses contributions en tant que musicien ou chanteur.
Armstrong était un virtuose de la trompette, avec un son unique et un talent extraordinaire pour l'improvisation. C'est avec son jeu que la trompette est apparue en tant qu'instrument soliste de jazz. Il était également un accompagnateur et un musicien d'ensemble magistral en plus de ses talents extraordinaires de soliste. Avec ses innovations, il a élevé musicalement la barre plus haut pour tous ceux qui viendraient après lui.
Armstrong peut être considéré comme l'inventeur du jazz chanté. Il jouait de sa voix râpeuse si reconnaissable avec une grande maîtrise dans l'improvisation, liant les paroles et la mélodie des chansons de manière particulièrement expressive. Il était également très doué pour le scat, dont il s'est servi pendant l'enregistrement de "Heebie Jeebies" lorsque ses partitions tombèrent au sol et qu'il entonna alors un chant composé d'onomatopées (comme on avait coutume de le faire à la Nouvelle-Orléans). Si, contrairement à l'idée reçue, il n'a pas inventé le scat, il fut en revanche le premier à inclure une improvision scat dans un titre. Billie Holiday et Frank Sinatra reprirent ensuite ce principe.
Armstrong fit de la figuration dans plus d'une douzaine de films hollywoodiens mineurs, jouant généralement un chef d'orchestre de jazz ou un musicien. Il fut le premier Afro-Américain à organiser une émission de radio à portée nationale dans les années trente. Il a également fait des apparitions télévisées, particulièrement dans les années cinquante etsoixante, et notamment dans The Tonight Show Starring Johnny Carson. Louis Armstrong a une étoile à son nom sur le Walk of Fame d'Hollywood, au 7601 Hollywood Boulevard.
De nombreux enregistrements d'Armstrong continuent à être populaires. Plus de trois décennies après sa mort, de très nombreux enregistrements datant des différentes périodes de sa carrière sont maintenant plus facilement accessibles que lorsqu'il était en vie. Ses chansons sont diffusées et écoutées tous les jours dans le monde entier et sont mises à l'honneur dans des films, des séries télévisées, des publicités et même des dessins animés ou des jeux vidéo (Fallout 2, notamment, a « A Kiss to Build a Dream on » pour musique d'introduction). Son enregistrement de 1923 avec Joe Oliver et son Creole Jazz Band continue à être écouté comme une référence en matière d'ensembles de jazz Nouvelle-Orléans. Très souvent, néanmoins, Armstrong enregistra avec des orchestres standards et guindés, où seul son sublime jeu de trompette était intéressant. « Melancholy Blues », joué par Armstrong et les Hot Seven, fait partie des enregistrements sonores embarqués à bord des sondes Voyager envoyées dans l'espace.
Armstrong prit des dispositions pour qu'après sa mort et celle de sa femme Lucille, une fondation pour l'éducation musicale des enfants défavorisés soit créée, et pour que sa maison et des archives substantielles d'écrits, de livres, d'enregistrements et de souvenirs soient léguées au Queens College de la City University of New York. Les archives Louis Armstrong sont accessibles aux chercheurs en musicologie, et sa maison. transformée en musée, a ouvert ses portes au public le 15 octobre 2003.
L'écrivain argentin Julio Cortázar, se décrivant lui-même comme un admirateur d'Armstrong, affirme qu'en 1952, le concert de Louis Armstrong au théâtre des Champs-Élysées à Paris l'a inspiré pour imaginer des créatures appelées Cronopios, sujets de nombre de ses histoires courtes. Cortázar qualifia un jour Louis Armstrong de Grandísimo Cronopio(plus grand Cronopio).
Le principal aéroport de La Nouvelle-Orléans s'appelle le Louis Armstrong New Orleans International Airport.
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qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Les grands-Parents de Louis Daniel Armstrong était esclave et je crois que sa mère n'avait pas de nom de famille, car j'ai beau cherché que je ne trouve rien.
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Merci Léo
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Coleman Hawkins, dit Bean (haricot), (21 novembre 1904 - 19 mai 1969) est un musicien américain, saxophoniste ténor de jazz. Il fut l’un des solistes majeurs du middle jazz.
Il a marqué et inspiré plusieurs générations de saxophonistes. Sa sonorité large, riche en harmoniques, axée sur un vibrato puissant et une ample dynamique, son phrasé staccato généreux et très élaboré, son inventivité mélodique et sa maitrise technique feront de bean pendant deux décennies le roi de l'instrument, suprématie seulement contestée dans les années de guerre par l'autre grand du ténor et au style legato diamétralement opposé : Lester Young. Son principal disciple fut Ben Webster.
Son interprétation du standard Body and Soul, enregistrée en 1939, considérée comme un modèle du genre d’improvisation jazz, proche de la perfection selon les spécialistes, fut un succès commercial.
Coleman Randolph Hawkins est né le 21 novembre 1904 à Saint-Joseph dans le Missouri. Il fait des études musicales classiques au Washburn College de Kansas City, puis à Chicago,où il apprend à jouer du piano et du violoncelle. À 9 ans, il reçoit un saxophone ténor pour son anniversaire. Il fait des apparitions en public dès 12 ans et rejoint un orchestre de théâtre, à 16 ans. Il apprend la composition et l’harmonie à l’université avant de rejoindre l’orchestre de la chanteuse Mamie Smith (1922-1923).
Sa popularité commence à s’affirmer dans l’orchestre de Fletcher Henderson, dans lequel il est engagé en 1922 et dont il devient rapidement le soliste et la vedette principale. Engagé par Jack Hylton, il quitte Henderson en 1934 pour partir comme soliste en Europe (France, Royaume-Uni, Pays-Bas et Suisse), où il eut une influence importante sur le développement du jazz européen. Il y rencontrera notamment le guitariste Django Reinhardt, Alix Combelle, Stéphane Grappelli...
Au début de la guerre en Europe, il retourne aux États-Unis et monte un big band avec lequel il enregistre le 30 septembre sa légendaire interprétation de Body and Soul, qui sera l'une des meilleures ventes de disques de l'histoire du jazz. En 1942 il se produit en petites formations et enregistre avec Dizzy Gillespie, Roy Eldridge, recrute des musiciens be bop comme Fats Navarro, Milt Jackson, Max Roach et Thelonious Monk.
Dans les années 1950 et 1960, il est l’une des vedettes des tournées Jazz at the Philharmonic, enregistre encore avec Sonny Rollins, Miles Davis, Fats Navarro, Max Roach et Milt Jackson, et fera même une tentative dans la bossa nova en 1963.
Déçu par l’industrie musicale, démotivé, il sombre dans l’alcoolisme. Malgré sa santé déclinante, il trouve encore la force d'apparaître sur quelques scènes ou dans des films et de gérer un petit club de jazz. Il meurt le 19 mai 1969 à New York.
Il a marqué et inspiré plusieurs générations de saxophonistes. Sa sonorité large, riche en harmoniques, axée sur un vibrato puissant et une ample dynamique, son phrasé staccato généreux et très élaboré, son inventivité mélodique et sa maitrise technique feront de bean pendant deux décennies le roi de l'instrument, suprématie seulement contestée dans les années de guerre par l'autre grand du ténor et au style legato diamétralement opposé : Lester Young. Son principal disciple fut Ben Webster.
Son interprétation du standard Body and Soul, enregistrée en 1939, considérée comme un modèle du genre d’improvisation jazz, proche de la perfection selon les spécialistes, fut un succès commercial.
Coleman Randolph Hawkins est né le 21 novembre 1904 à Saint-Joseph dans le Missouri. Il fait des études musicales classiques au Washburn College de Kansas City, puis à Chicago,où il apprend à jouer du piano et du violoncelle. À 9 ans, il reçoit un saxophone ténor pour son anniversaire. Il fait des apparitions en public dès 12 ans et rejoint un orchestre de théâtre, à 16 ans. Il apprend la composition et l’harmonie à l’université avant de rejoindre l’orchestre de la chanteuse Mamie Smith (1922-1923).
Sa popularité commence à s’affirmer dans l’orchestre de Fletcher Henderson, dans lequel il est engagé en 1922 et dont il devient rapidement le soliste et la vedette principale. Engagé par Jack Hylton, il quitte Henderson en 1934 pour partir comme soliste en Europe (France, Royaume-Uni, Pays-Bas et Suisse), où il eut une influence importante sur le développement du jazz européen. Il y rencontrera notamment le guitariste Django Reinhardt, Alix Combelle, Stéphane Grappelli...
Au début de la guerre en Europe, il retourne aux États-Unis et monte un big band avec lequel il enregistre le 30 septembre sa légendaire interprétation de Body and Soul, qui sera l'une des meilleures ventes de disques de l'histoire du jazz. En 1942 il se produit en petites formations et enregistre avec Dizzy Gillespie, Roy Eldridge, recrute des musiciens be bop comme Fats Navarro, Milt Jackson, Max Roach et Thelonious Monk.
Dans les années 1950 et 1960, il est l’une des vedettes des tournées Jazz at the Philharmonic, enregistre encore avec Sonny Rollins, Miles Davis, Fats Navarro, Max Roach et Milt Jackson, et fera même une tentative dans la bossa nova en 1963.
Déçu par l’industrie musicale, démotivé, il sombre dans l’alcoolisme. Malgré sa santé déclinante, il trouve encore la force d'apparaître sur quelques scènes ou dans des films et de gérer un petit club de jazz. Il meurt le 19 mai 1969 à New York.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
James Price Johnson était un pianiste de jazz et compositeur afro-americain, né le 1er février 1894 à New Brunswick, dans le New Jersey et mort le 17 novembre 1955 à New York. Il est surnommé le « Père du Piano stride ».
Il fut l'élève de Eubie Blake. Très tôt, il se produit dans des clubs et devient vite une personnalité renommée des nuits de Harlem en acquérant une solide réputation de pianiste et de compositeur. À la même époque, il grave des Piano Rolls
Il débute sa carrière d'enregistrement dans les années 1920 en accompagnant plusieurs chanteuses de blues telles queBessie Smith ou Ethel Waters. Son titre Carolina Shout enregistré en 1921 (considérée comme la première pièce de jazz pour piano solo) est vite devenue un morceau de référence pour les jeunes pianistes de cette époque.
Pionnier du piano jazz (avec Jelly Roll Morton), son rôle dans la transition du Ragtime vers le jazz est déterminant; Sa technique et son inventivité ont donné naissance au style Stride qui influença profondément toute une génération de pianistes: Fats Waller (qui fut son élève), mais aussi Duke Ellington et Thelonious Monk.
En 1923, il compose Charleston qui fut l'un des morceaux de Jazz le plus repris dans les années 1920. Ce titre est à l'origine de la fameuse danse Charleston.
D'autres de ses compositions sont devenues des standards du jazz : Carolina Shout (1918), Snowy Morning Blues (1927),Old Fashioned Love (1924), A Porter's Love Song to a Chambermaid, If I Could Be With You (One Hour Tonight)
Il fut l'élève de Eubie Blake. Très tôt, il se produit dans des clubs et devient vite une personnalité renommée des nuits de Harlem en acquérant une solide réputation de pianiste et de compositeur. À la même époque, il grave des Piano Rolls
Il débute sa carrière d'enregistrement dans les années 1920 en accompagnant plusieurs chanteuses de blues telles queBessie Smith ou Ethel Waters. Son titre Carolina Shout enregistré en 1921 (considérée comme la première pièce de jazz pour piano solo) est vite devenue un morceau de référence pour les jeunes pianistes de cette époque.
Pionnier du piano jazz (avec Jelly Roll Morton), son rôle dans la transition du Ragtime vers le jazz est déterminant; Sa technique et son inventivité ont donné naissance au style Stride qui influença profondément toute une génération de pianistes: Fats Waller (qui fut son élève), mais aussi Duke Ellington et Thelonious Monk.
En 1923, il compose Charleston qui fut l'un des morceaux de Jazz le plus repris dans les années 1920. Ce titre est à l'origine de la fameuse danse Charleston.
D'autres de ses compositions sont devenues des standards du jazz : Carolina Shout (1918), Snowy Morning Blues (1927),Old Fashioned Love (1924), A Porter's Love Song to a Chambermaid, If I Could Be With You (One Hour Tonight)
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Ferdinand « Jelly Roll » Morton (Ferdinand Joseph Lamothe) était un pianiste et chanteur de jazz américain né le 20 octobre 1885 à La Nouvelle-Orléans et décédé le10 juillet 1941 à Los Angeles.
D'origine créole et française, de son vrai nom selon le professeur Lawrence Gushee, Ferdinand Joseph Lamothe, son beau-père s'appelait Mouton d'où Morton. Le Jelly roll qui a donné son surnom est un gâteau roulé et serait une boutade à connotation sexuelle. Jelly Roll Morton, entre 1922 et 1930, a fait plus que quiconque pour mettre en branle ce qu'on allait appeler le jazz, après les improvisations collectives de King Oliver et un peu avant les éblouissants soli de Louis Armstrong.
Sur ses cartes de visite, on pouvait lire « Inventor of Jazz » (« inventeur du jazz »), « Originator of Stomp and Swing » (« créateur du stomp et du swing »), « World's Greatest Hot Tune Writer » (« le plus grand auteur de morceaux hot au monde ») et, plus de soixante ans après sa mort, bon nombre de critiques pensent désormais qu'il n'avait peut-être pas tort.
Bien sûr, il n'a pas tout inventé mais il a tout transformé. Il a su, par exemple, prendre le rythme syncopé du rag (Scott Joplin, James Scott, etc.), en supprimer le côté rigide de la structure pour en faire une musique plus aérée, plus dégagée, ouvrant la voie aux improvisations d'Earl Hines et des grands pianistes qui allaient le suivre. De la musique orchestrale collective, il a modifié les ensembles improvisés, a écrit des « arrangements » préparant le terrain aux big bands (grands orchestres) des années 1930. À chacun des musiciens de ses nombreux orchestres (les plus fameux ayant été ses Red Hot Peppers), il laissa libre cours à presque toutes leurs fantaisies, dégageant l'individu de la masse pour en arriver aux fameux combos qui allaient faire fureur à partir de la fin des années 1940. Ses compositions ne se comptent plus et si, dans ses nombreux enregistrements, on ne peut dégager de futures grandes vedettes, on peut cependant affirmer que tous les musiciens qui sont passés par lui n'ont jamais mieux joué.
Il est né en 1885 dans le quartier Storyville de La Nouvelle-Orléans. Selon son certificat de baptême, ses parents étaient F. P. Lamothe et Louise Monette (écrit Lemott et Monett sur le certificat de baptême). Eulaley Haco (de son vrai nom Eulalie Hécaud) était sa marraine.(Même document) Ce que l'on sait, c'est que vers 1900, il jouait déjà du piano dans les nombreuses maisons closes de l'endroit, sachant interpréter tous les genres de l'époque, du ragtime aux mélodies espagnoles très demandées à ce moment-là.
De 1900 à 1920, il aurait voyagé « partout » : de New York à la Californie en passant par le Canada, le Kansas et la Floride. On le sait à Chicago en 1912 parce que c'est là qu'il fait enregistrer ses premières compositions. De 1915 à 1920, il aurait vécu à Los Angeles aux côtés des célèbres Spike Brothers.
Lorsqu'il arrive à Chicago, aux débuts des années 1920, c'est un Jelly Roll hautain, dédaigneux, flamboyant, presque exaspérant qui prend la ville d'assaut. Il clame sur tous les toits que toutes les musiques qu'on y joue ne sont que de pâles imitations de ses nombreux styles ; que c'est lui qui a inventé le jazz : il donne même une date : 1902. Ses vêtements proviennent des plus grands tailleurs, il aime payer ses notes avec des billets de mille dollars et, à un certain moment, il se fait même poser un diamant à la place d'une incisive. Il est profondément détesté par tous ceux qui le rencontrent mais, en même temps, très respecté car sa culture musicale, ses interprétations, sa mémoire prodigieuse impressionnent tous les musiciens qui le côtoient.
Il joue au billard, aux cartes, se promène souvent en compagnie de deux femmes, car il plaît aux dames. On dit même qu'il aurait été un proxénète aux revenus très importants. Musicalement, à la seule mention de son nom, les salles se remplissent. Et il enregistre.
Des rouleaux de piano pneumatique d'abord, puis des disques de piano solo. Finalement, il forme son propre groupe pour lequel il compose et crée les arrangements.
De 1923 à 1929, il est le musicien des musiciens.
La Dépression aura raison de lui. Ses excentricités, sa façon ostentatoire de se présenter font mauvais goût. Il continue à jouer ici et là, mais c'est le déclin. La santé minée par divers excès, il s'éteint à Los Angeles en 1941, non sans avoir, en 1938, enregistré chez Circle Records The Saga of Mr. Jelly Lord (paru en 1947), une série de 12 volumes 78 tours (45 disques rouges 30 cm, soit 90 faces devant finalement tourner autour de 85 tr/min pour une écoute juste) (republié en 33 tours microsillon en 1950) reprenant des interviews réalisées en 1938 au Coolidge Auditorium de la Bibliothèque du Congrès, qui rend hommage à Jelly Roll Morton et retrace son parcours. Ce travail représente probablement la première « biographie sonore » jamais réalisée concernant un musicien. Vingt-quatre 78 tours pour la Library of Congress (sous la direction d'Alan Lomax) àWashington où il raconte sa vie ponctuant le tout d'une douzaine d'improvisations remarquables au piano. Ses derniers enregistrements avec, entre autres, Sidney Bechet, Albert Nicholas et Sidney de Paris, datent de 1939.
Jelly Roll Morton a composé King Porter Stomp, morceau qu'il a dédié à un pianiste (Porter King) et qui sera repris par de nombreux orchestres des années 1930-1940 (Fletcher Henderson, Benny Goodman) et même par Gil Evans beaucoup plus tard.
On peut retrouver l'ambiance de La Nouvelle-Orléans du début du xxe siècle dans le film La Petite de Louis Malle, film dédié à Jelly Roll Morton.
Charles Mingus a composé Jelly Roll en son hommage (album Mingus Ah Um de 1959).
Wynton Marsalis a gravé en 1999 (Mr. Jelly Lord - Standard Time Vol. 6) un disque de compositions de Jelly Roll Morton.
Jelly Roll est utilisé comme personnage secondaire dans le roman Novecento d'Alessandro Barrico, ainsi que dans le film que ce roman a inspiré : The Legend of 1900 (La Légende du pianiste sur l'océan), où il est mis en musique par Ennio Morricone.
D'origine créole et française, de son vrai nom selon le professeur Lawrence Gushee, Ferdinand Joseph Lamothe, son beau-père s'appelait Mouton d'où Morton. Le Jelly roll qui a donné son surnom est un gâteau roulé et serait une boutade à connotation sexuelle. Jelly Roll Morton, entre 1922 et 1930, a fait plus que quiconque pour mettre en branle ce qu'on allait appeler le jazz, après les improvisations collectives de King Oliver et un peu avant les éblouissants soli de Louis Armstrong.
Sur ses cartes de visite, on pouvait lire « Inventor of Jazz » (« inventeur du jazz »), « Originator of Stomp and Swing » (« créateur du stomp et du swing »), « World's Greatest Hot Tune Writer » (« le plus grand auteur de morceaux hot au monde ») et, plus de soixante ans après sa mort, bon nombre de critiques pensent désormais qu'il n'avait peut-être pas tort.
Bien sûr, il n'a pas tout inventé mais il a tout transformé. Il a su, par exemple, prendre le rythme syncopé du rag (Scott Joplin, James Scott, etc.), en supprimer le côté rigide de la structure pour en faire une musique plus aérée, plus dégagée, ouvrant la voie aux improvisations d'Earl Hines et des grands pianistes qui allaient le suivre. De la musique orchestrale collective, il a modifié les ensembles improvisés, a écrit des « arrangements » préparant le terrain aux big bands (grands orchestres) des années 1930. À chacun des musiciens de ses nombreux orchestres (les plus fameux ayant été ses Red Hot Peppers), il laissa libre cours à presque toutes leurs fantaisies, dégageant l'individu de la masse pour en arriver aux fameux combos qui allaient faire fureur à partir de la fin des années 1940. Ses compositions ne se comptent plus et si, dans ses nombreux enregistrements, on ne peut dégager de futures grandes vedettes, on peut cependant affirmer que tous les musiciens qui sont passés par lui n'ont jamais mieux joué.
Il est né en 1885 dans le quartier Storyville de La Nouvelle-Orléans. Selon son certificat de baptême, ses parents étaient F. P. Lamothe et Louise Monette (écrit Lemott et Monett sur le certificat de baptême). Eulaley Haco (de son vrai nom Eulalie Hécaud) était sa marraine.(Même document) Ce que l'on sait, c'est que vers 1900, il jouait déjà du piano dans les nombreuses maisons closes de l'endroit, sachant interpréter tous les genres de l'époque, du ragtime aux mélodies espagnoles très demandées à ce moment-là.
De 1900 à 1920, il aurait voyagé « partout » : de New York à la Californie en passant par le Canada, le Kansas et la Floride. On le sait à Chicago en 1912 parce que c'est là qu'il fait enregistrer ses premières compositions. De 1915 à 1920, il aurait vécu à Los Angeles aux côtés des célèbres Spike Brothers.
Lorsqu'il arrive à Chicago, aux débuts des années 1920, c'est un Jelly Roll hautain, dédaigneux, flamboyant, presque exaspérant qui prend la ville d'assaut. Il clame sur tous les toits que toutes les musiques qu'on y joue ne sont que de pâles imitations de ses nombreux styles ; que c'est lui qui a inventé le jazz : il donne même une date : 1902. Ses vêtements proviennent des plus grands tailleurs, il aime payer ses notes avec des billets de mille dollars et, à un certain moment, il se fait même poser un diamant à la place d'une incisive. Il est profondément détesté par tous ceux qui le rencontrent mais, en même temps, très respecté car sa culture musicale, ses interprétations, sa mémoire prodigieuse impressionnent tous les musiciens qui le côtoient.
Il joue au billard, aux cartes, se promène souvent en compagnie de deux femmes, car il plaît aux dames. On dit même qu'il aurait été un proxénète aux revenus très importants. Musicalement, à la seule mention de son nom, les salles se remplissent. Et il enregistre.
Des rouleaux de piano pneumatique d'abord, puis des disques de piano solo. Finalement, il forme son propre groupe pour lequel il compose et crée les arrangements.
De 1923 à 1929, il est le musicien des musiciens.
La Dépression aura raison de lui. Ses excentricités, sa façon ostentatoire de se présenter font mauvais goût. Il continue à jouer ici et là, mais c'est le déclin. La santé minée par divers excès, il s'éteint à Los Angeles en 1941, non sans avoir, en 1938, enregistré chez Circle Records The Saga of Mr. Jelly Lord (paru en 1947), une série de 12 volumes 78 tours (45 disques rouges 30 cm, soit 90 faces devant finalement tourner autour de 85 tr/min pour une écoute juste) (republié en 33 tours microsillon en 1950) reprenant des interviews réalisées en 1938 au Coolidge Auditorium de la Bibliothèque du Congrès, qui rend hommage à Jelly Roll Morton et retrace son parcours. Ce travail représente probablement la première « biographie sonore » jamais réalisée concernant un musicien. Vingt-quatre 78 tours pour la Library of Congress (sous la direction d'Alan Lomax) àWashington où il raconte sa vie ponctuant le tout d'une douzaine d'improvisations remarquables au piano. Ses derniers enregistrements avec, entre autres, Sidney Bechet, Albert Nicholas et Sidney de Paris, datent de 1939.
Jelly Roll Morton a composé King Porter Stomp, morceau qu'il a dédié à un pianiste (Porter King) et qui sera repris par de nombreux orchestres des années 1930-1940 (Fletcher Henderson, Benny Goodman) et même par Gil Evans beaucoup plus tard.
On peut retrouver l'ambiance de La Nouvelle-Orléans du début du xxe siècle dans le film La Petite de Louis Malle, film dédié à Jelly Roll Morton.
Charles Mingus a composé Jelly Roll en son hommage (album Mingus Ah Um de 1959).
Wynton Marsalis a gravé en 1999 (Mr. Jelly Lord - Standard Time Vol. 6) un disque de compositions de Jelly Roll Morton.
Jelly Roll est utilisé comme personnage secondaire dans le roman Novecento d'Alessandro Barrico, ainsi que dans le film que ce roman a inspiré : The Legend of 1900 (La Légende du pianiste sur l'océan), où il est mis en musique par Ennio Morricone.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Charlie Parker Jr, né Charles Christopher Parker le 29 août 1920 à Kansas City et mort le 12 mars 1955 à New York, est un saxophoniste alto américain. Parker, aussi surnommé Bird, est considéré comme l'un des créateurs et interprètes exceptionnels du style be-bop. Avec Louis Armstrong et Duke Ellington il est l'un des musiciens les plus importants et influents de l'histoire du jazz.
Dans les années 1940, Charlie Parker avec Dizzy Gillespie et Thelonious Monk ont assis les premiers éléments du jazz moderne en participant activement à l'émergence du be-bop, une forme de jazz caractérisée par des tempos rapides, une grande technicité et une improvisation basée sur la structure harmonique. Les nouvelles approches proposées par Parker sur la mélodie, le rythme et l'harmonie ont considérablement influencé les musiciens contemporains. De nombreux morceaux de Parker sont devenus des standards de jazz comme Ornithology ou Confirmation. À partir du début des années 1950 la santé du saxophoniste décline fortement, principalement en raison de sa dépendance aux drogues et à l'alcool initiée dans sa jeunesse. Il décède en mars 1955 à seulement 34 ans.
Fils unique de Charlie Parker Senior, pianiste et danseur itinérant, puis steward dans les chemins de fer, et d'Addie Parker, amérindienne d'ascendance Choctaw, le jeune Charlie chante dans la chorale de son école, puis se passionne pour le jazz, dont Kansas City est à l'époque la capitale, en même temps que celle du jeu, de la prostitution, de la drogue et du trafic d'alcool — nous sommes sous la Prohibition. Dès 11 ans, Parker commence à jouer du saxophone pour intégrer l'orchestre de son école à l'âge de 14 ans. De nombreux témoignages concordent pour affirmer qu'il montre dans ses jeunes années un talent exceptionnel pour la musique. À cette époque à Kansas City, les musiciens des grands orchestres de jazz comme celui de Count Basie luttent pour la reconnaissance dans des jam-sessions, lieu d'affrontements sans merci mais offre une émulation exceptionnelle aux jeunes musiciens comme Parker, où tout est possible et qu'un jour eux aussi pourront rivaliser avec les meilleurs. À l'âge de 23 ans , il parvient à intégrer des orchestres de Kansas City pour quelques dates et travaille sa technique auprès de Buster Smith. Très respectueux des virtuoses de l'instrument (Coleman Hawkins, Lester Young, Jimmy Dorsey, Johnny Hodges..) et des maîtres du Jazz en général (Louis Armstrong représentant la maîtrise totale), Charlie travaille sans relâche en écoutant sans fin les disques qu'il parvient à acquérir, repiquant les solos des maîtres de l'époque, et les rejouant note pour note, pratique extrêmement répandue chez les musiciens de Jazz. La seule « école de Jazz » consistant à reproduire à l'oreille les phrases des meilleurs musiciens. En 1937, il intègre finalement l'orchestre du pianiste Jay McShann, avec qui il effectue une tournée dans toute la région jusqu'à New York. Il enregistre ses premiers morceaux dont The Jumpin' Bluesen 1942, où il interprète un solo court mais éblouissant.
En 1939, Parker quitte Kansas City pour New York, où se trouvent les meilleurs orchestres du pays. Il cherche à approcher les meilleurs musiciens, dont Art Tatum, dont la virtuosité l'impressionne et trouve le moyen de l'écouter tous les soirs par le biais d'un emploi de plongeur du restaurant où se produit le pianiste.
En 1942, Parker quitte le groupe de McShann pour jouer pendant 8 mois aux côtés de Earl Hines. On situe à cette époque les débuts du be-bop, bien que peu d'informations et aucun enregistrement — à cause d'une grève du syndicat des musiciens — ne puissent en témoigner. Il semble pourtant que ce style ait été inventé ou du moins formalisé par un groupe de jeunes jazzmen dont Parker fait partie et pour qui probablement la maîtrise instrumentale touche déjà à sa maturité. Il y a aussi le trompettiste Dizzy Gillespie, le pianiste Thelonious Monk, le guitariste Charlie Christian et les batteurs Max Roach et Kenny Clarke. Elaborée au cours des jam-sessions d'après concert dans les clubs de la ville, cette musique à la complexité nouvelle a pour but, comme le résume plus tard Monk, de créer quelque chose « qu'ils ne puissent pas jouer », « ils » désignant les musiciensswing, musique (souvent commerciale) de la génération précédente (Benny Goodman, Glenn Miller, Tommy Dorsey, Artie Shaw...).
Pour cela, le be-bop apporte une harmonisation plus riche (utilisation d'accords comportant de nombreuses notes altérées, 9° et 13°), dans un cadre rythmique plus complexe, tout en conservant les morceaux traditionnels du jazz. Le thème fétiche de Bird, Cherokee illustre ceci.
L'émergence subite du be-bop, peu ou pas documentée a donné lieu à de nombreuses controverses, dont beaucoup furent colportées par les musiciens eux-mêmes. C'est cependant Charlie Parker lui-même qui a raconté à un journaliste dans les années 1950 que les principes de ce genre musical lui étaient venus subitement en 1939 alors qu'il travaillait l'improvisation sur Cherokee, lorsqu'il parvint à jouer une musique qu'il « entendait » en lui depuis quelque temps sans parvenir à la produire, en particulier dans l'exploitation des notes « altérées » des accords. Les premiers enregistrements entièrement « bop » sont effectués en 1945, en particulier le 28 février lorsque les compositionsGroovin' high et Dizzy atmosphere sont enregistrées et le 11 mai avec des œuvres tout aussi révolutionnaires tels que Hot house, Shawnuffet Salt peanuts ; Charlie Parker ayant trouvé en Dizzy Gillespie un partenaire à sa mesure. Une troisième session réalisée le 26 novembre en compagnie de Miles Davis, âgé de 19 ans et encore inconnu du grand public, fournit d'autres enregistrements célèbres, parmi lesquelsKo-Ko (basé sur les accords de Cherokee), Now's the Time, Billie's Bounce. À partir de là, le be-bop s'impose comme un genre de jazz à part entière, ce qu'il reste encore de nos jours.
Peu après cette dernière session, Gillespie et Parker se séparent, Charlie restant en Californie, où le groupe joue quelques concerts qui ne se déroulent pas idéalement. L'une des raisons de ces deux événements est sans doute le comportement de plus en plus instable de Parker.
Le saxophoniste a développé dans son adolescence une forte addiction aux opiacés, assez courante chez les artistes. De la morphine il passe rapidement à l'héroïne, ce qui va empoisonner sa vie et finalement causer son décès prématuré. De plus cette dépendance, rapidement devenue de notoriété publique, incite de nombreux jazzmen à se droguer eux-mêmes convaincus d'y trouver l'origine du génie Parkerien. Le jazz resta plusieurs décennies associé aux narcotiques, ce qui a grandement contribué à ternir l'image du mouvement be-bop dans son ensemble et a gâché l'ascension de nombreux musiciens talentueux.
L'addiction de Parker aux drogues est importante et il se soucie davantage de l'obtention de ses doses plutôt que d'arriver à l'heure ou même d'assurer concerts et sessions d'enregistrement. 1946 fut pour lui ponctuée par une succession de péripéties qui se terminèrent par un séjour de 6 mois à l'hôpital psychiatrique de Camarillo
À sa sortie d'hôpital en janvier 1947, Parker est débarrassé de ses problèmes de drogue et prêt à se replonger dans la musique. Il produira les années suivantes d'excellents disques pour les labels Savoy et Dial, dont certains avec ce qu'on surnomme depuis son « quintet classique », comprenant Miles Davis à la trompette, Duke Jordan au piano, Tommy Potter à la basse et Max Roach à la batterie.
Appliquant à des chansons populaires américaines et à des blues son extraordinaire talent d'improvisateur, Parker produit des morceaux d'une complexité mélodique stupéfiante, jamais dénué de qualité émotionnelle. Ainsi, l'écoute de Parker's Mood reste aujourd'hui encore d'une intensité exceptionnelle.
Dès 1946, il participe aux concerts du Jazz at the Philharmonic organisés par Norman Granz, il se produit alors aux côtés de l’idole de sa jeunesse, le saxophoniste Lester Young. Norman Granz le fait rapidement signer sur son label Verve. En mai 1949, il se produit en France avec son quintet, Salle Pleyel à Paris, à Marseille et à Roubaix. En novembre 1949, il enregistre accompagné d’un orchestre à cordes, qui lui offre une reconnaissance et un succès auprès du grand public, statut rare à cette époque pour un musicien de jazz noir aux États-Unis.
En 1951, à la suite de ses démêlés avec des patrons et des imprésarios, on lui retire sa carte de travail à New-York pendant quinze mois, ce qui lui interdit de se produire dans les clubs. Cette même année, il retrouve ses vieux complices Dizzy Gillespie et Thelonious Monk pour l’enregistrement du disque Bird & Diz. En 1953, malgré une santé déclinante, Charlie Parker montre des qualités musicales intactes lors du concert historique du Massey Hall de Toronto où il se produit aux côtés de Dizzy Gillespie à la trompette, Bud Powell au piano, Charles Mingus à la basse et Max Roach à la batterie. Au début des années 1950, les disques de Charlie Parker se vendent très bien et son impact sur le monde du jazz est sans précédent depuis Louis Armstrong, plus de 20 ans plus tôt. Son jeu est imité par un grand nombre de musiciens, même parmi ceux qui tentent d'échapper à son influence.
Après des années où sa renommée est au plus haut, pendant lesquelles il ne parvient pas toujours à se tenir éloigné de l'héroïne ou à calmer ses pulsions autodestructrices, Charlie Parker meurt à New York chez la baronne Pannonica de Koenigswarter, alors qu'il regardait la télévision, à l'âge de seulement 34 ans. Sa mort sera officiellement attribuée à une pneumonie et un ulcère, elle est surtout le résultat de ses excès avec l'alcool et la drogue. Le médecin légiste chargé d'examiner le corps le trouvera si abîmé et épuisé qu'il estime son âge entre 50 et 60 ans, une erreur de près de 20 ans.
Dans les années 1940, Charlie Parker avec Dizzy Gillespie et Thelonious Monk ont assis les premiers éléments du jazz moderne en participant activement à l'émergence du be-bop, une forme de jazz caractérisée par des tempos rapides, une grande technicité et une improvisation basée sur la structure harmonique. Les nouvelles approches proposées par Parker sur la mélodie, le rythme et l'harmonie ont considérablement influencé les musiciens contemporains. De nombreux morceaux de Parker sont devenus des standards de jazz comme Ornithology ou Confirmation. À partir du début des années 1950 la santé du saxophoniste décline fortement, principalement en raison de sa dépendance aux drogues et à l'alcool initiée dans sa jeunesse. Il décède en mars 1955 à seulement 34 ans.
Fils unique de Charlie Parker Senior, pianiste et danseur itinérant, puis steward dans les chemins de fer, et d'Addie Parker, amérindienne d'ascendance Choctaw, le jeune Charlie chante dans la chorale de son école, puis se passionne pour le jazz, dont Kansas City est à l'époque la capitale, en même temps que celle du jeu, de la prostitution, de la drogue et du trafic d'alcool — nous sommes sous la Prohibition. Dès 11 ans, Parker commence à jouer du saxophone pour intégrer l'orchestre de son école à l'âge de 14 ans. De nombreux témoignages concordent pour affirmer qu'il montre dans ses jeunes années un talent exceptionnel pour la musique. À cette époque à Kansas City, les musiciens des grands orchestres de jazz comme celui de Count Basie luttent pour la reconnaissance dans des jam-sessions, lieu d'affrontements sans merci mais offre une émulation exceptionnelle aux jeunes musiciens comme Parker, où tout est possible et qu'un jour eux aussi pourront rivaliser avec les meilleurs. À l'âge de 23 ans , il parvient à intégrer des orchestres de Kansas City pour quelques dates et travaille sa technique auprès de Buster Smith. Très respectueux des virtuoses de l'instrument (Coleman Hawkins, Lester Young, Jimmy Dorsey, Johnny Hodges..) et des maîtres du Jazz en général (Louis Armstrong représentant la maîtrise totale), Charlie travaille sans relâche en écoutant sans fin les disques qu'il parvient à acquérir, repiquant les solos des maîtres de l'époque, et les rejouant note pour note, pratique extrêmement répandue chez les musiciens de Jazz. La seule « école de Jazz » consistant à reproduire à l'oreille les phrases des meilleurs musiciens. En 1937, il intègre finalement l'orchestre du pianiste Jay McShann, avec qui il effectue une tournée dans toute la région jusqu'à New York. Il enregistre ses premiers morceaux dont The Jumpin' Bluesen 1942, où il interprète un solo court mais éblouissant.
En 1939, Parker quitte Kansas City pour New York, où se trouvent les meilleurs orchestres du pays. Il cherche à approcher les meilleurs musiciens, dont Art Tatum, dont la virtuosité l'impressionne et trouve le moyen de l'écouter tous les soirs par le biais d'un emploi de plongeur du restaurant où se produit le pianiste.
En 1942, Parker quitte le groupe de McShann pour jouer pendant 8 mois aux côtés de Earl Hines. On situe à cette époque les débuts du be-bop, bien que peu d'informations et aucun enregistrement — à cause d'une grève du syndicat des musiciens — ne puissent en témoigner. Il semble pourtant que ce style ait été inventé ou du moins formalisé par un groupe de jeunes jazzmen dont Parker fait partie et pour qui probablement la maîtrise instrumentale touche déjà à sa maturité. Il y a aussi le trompettiste Dizzy Gillespie, le pianiste Thelonious Monk, le guitariste Charlie Christian et les batteurs Max Roach et Kenny Clarke. Elaborée au cours des jam-sessions d'après concert dans les clubs de la ville, cette musique à la complexité nouvelle a pour but, comme le résume plus tard Monk, de créer quelque chose « qu'ils ne puissent pas jouer », « ils » désignant les musiciensswing, musique (souvent commerciale) de la génération précédente (Benny Goodman, Glenn Miller, Tommy Dorsey, Artie Shaw...).
Pour cela, le be-bop apporte une harmonisation plus riche (utilisation d'accords comportant de nombreuses notes altérées, 9° et 13°), dans un cadre rythmique plus complexe, tout en conservant les morceaux traditionnels du jazz. Le thème fétiche de Bird, Cherokee illustre ceci.
L'émergence subite du be-bop, peu ou pas documentée a donné lieu à de nombreuses controverses, dont beaucoup furent colportées par les musiciens eux-mêmes. C'est cependant Charlie Parker lui-même qui a raconté à un journaliste dans les années 1950 que les principes de ce genre musical lui étaient venus subitement en 1939 alors qu'il travaillait l'improvisation sur Cherokee, lorsqu'il parvint à jouer une musique qu'il « entendait » en lui depuis quelque temps sans parvenir à la produire, en particulier dans l'exploitation des notes « altérées » des accords. Les premiers enregistrements entièrement « bop » sont effectués en 1945, en particulier le 28 février lorsque les compositionsGroovin' high et Dizzy atmosphere sont enregistrées et le 11 mai avec des œuvres tout aussi révolutionnaires tels que Hot house, Shawnuffet Salt peanuts ; Charlie Parker ayant trouvé en Dizzy Gillespie un partenaire à sa mesure. Une troisième session réalisée le 26 novembre en compagnie de Miles Davis, âgé de 19 ans et encore inconnu du grand public, fournit d'autres enregistrements célèbres, parmi lesquelsKo-Ko (basé sur les accords de Cherokee), Now's the Time, Billie's Bounce. À partir de là, le be-bop s'impose comme un genre de jazz à part entière, ce qu'il reste encore de nos jours.
Peu après cette dernière session, Gillespie et Parker se séparent, Charlie restant en Californie, où le groupe joue quelques concerts qui ne se déroulent pas idéalement. L'une des raisons de ces deux événements est sans doute le comportement de plus en plus instable de Parker.
Le saxophoniste a développé dans son adolescence une forte addiction aux opiacés, assez courante chez les artistes. De la morphine il passe rapidement à l'héroïne, ce qui va empoisonner sa vie et finalement causer son décès prématuré. De plus cette dépendance, rapidement devenue de notoriété publique, incite de nombreux jazzmen à se droguer eux-mêmes convaincus d'y trouver l'origine du génie Parkerien. Le jazz resta plusieurs décennies associé aux narcotiques, ce qui a grandement contribué à ternir l'image du mouvement be-bop dans son ensemble et a gâché l'ascension de nombreux musiciens talentueux.
L'addiction de Parker aux drogues est importante et il se soucie davantage de l'obtention de ses doses plutôt que d'arriver à l'heure ou même d'assurer concerts et sessions d'enregistrement. 1946 fut pour lui ponctuée par une succession de péripéties qui se terminèrent par un séjour de 6 mois à l'hôpital psychiatrique de Camarillo
À sa sortie d'hôpital en janvier 1947, Parker est débarrassé de ses problèmes de drogue et prêt à se replonger dans la musique. Il produira les années suivantes d'excellents disques pour les labels Savoy et Dial, dont certains avec ce qu'on surnomme depuis son « quintet classique », comprenant Miles Davis à la trompette, Duke Jordan au piano, Tommy Potter à la basse et Max Roach à la batterie.
Appliquant à des chansons populaires américaines et à des blues son extraordinaire talent d'improvisateur, Parker produit des morceaux d'une complexité mélodique stupéfiante, jamais dénué de qualité émotionnelle. Ainsi, l'écoute de Parker's Mood reste aujourd'hui encore d'une intensité exceptionnelle.
Dès 1946, il participe aux concerts du Jazz at the Philharmonic organisés par Norman Granz, il se produit alors aux côtés de l’idole de sa jeunesse, le saxophoniste Lester Young. Norman Granz le fait rapidement signer sur son label Verve. En mai 1949, il se produit en France avec son quintet, Salle Pleyel à Paris, à Marseille et à Roubaix. En novembre 1949, il enregistre accompagné d’un orchestre à cordes, qui lui offre une reconnaissance et un succès auprès du grand public, statut rare à cette époque pour un musicien de jazz noir aux États-Unis.
En 1951, à la suite de ses démêlés avec des patrons et des imprésarios, on lui retire sa carte de travail à New-York pendant quinze mois, ce qui lui interdit de se produire dans les clubs. Cette même année, il retrouve ses vieux complices Dizzy Gillespie et Thelonious Monk pour l’enregistrement du disque Bird & Diz. En 1953, malgré une santé déclinante, Charlie Parker montre des qualités musicales intactes lors du concert historique du Massey Hall de Toronto où il se produit aux côtés de Dizzy Gillespie à la trompette, Bud Powell au piano, Charles Mingus à la basse et Max Roach à la batterie. Au début des années 1950, les disques de Charlie Parker se vendent très bien et son impact sur le monde du jazz est sans précédent depuis Louis Armstrong, plus de 20 ans plus tôt. Son jeu est imité par un grand nombre de musiciens, même parmi ceux qui tentent d'échapper à son influence.
Après des années où sa renommée est au plus haut, pendant lesquelles il ne parvient pas toujours à se tenir éloigné de l'héroïne ou à calmer ses pulsions autodestructrices, Charlie Parker meurt à New York chez la baronne Pannonica de Koenigswarter, alors qu'il regardait la télévision, à l'âge de seulement 34 ans. Sa mort sera officiellement attribuée à une pneumonie et un ulcère, elle est surtout le résultat de ses excès avec l'alcool et la drogue. Le médecin légiste chargé d'examiner le corps le trouvera si abîmé et épuisé qu'il estime son âge entre 50 et 60 ans, une erreur de près de 20 ans.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Eubie Blake (né le 7 février 1887 à Baltimore et mort le 12 février 1983)
était un compositeur, pianiste et chef d'orchestreaméricain de ragtime, puis de jazz. Il composa son premier morceau à seulement seize ans en 1903, le "Charleston Rag". Blake se consacra au ragtime jusqu'au début des années 1920, après quoi il devint musicien de jazz. Cependant, il republia du ragtime à partir des années 1940, car reconnu comme un des plus influents compositeurs du genre.
était un compositeur, pianiste et chef d'orchestreaméricain de ragtime, puis de jazz. Il composa son premier morceau à seulement seize ans en 1903, le "Charleston Rag". Blake se consacra au ragtime jusqu'au début des années 1920, après quoi il devint musicien de jazz. Cependant, il republia du ragtime à partir des années 1940, car reconnu comme un des plus influents compositeurs du genre.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Charles Mingus (22 avril 1922 – 5 janvier 1979) était un contrebassiste, compositeur, et pianiste de jazz américain. Il était aussi connu pour son activisme contre le racisme.
Il a apporté une contribution majeure au jazz, à la fois en qualité de compositeur et chef d'orchestre, mais aussi en tant qu'instrumentiste. De nombreux musiciens sont passés par ses différentes formations pour ensuite se lancer dans des carrières impressionnantes. Ses compositions, bien que mélodiques et marquantes, ne sont pas souvent reprises, ce qui est peut-être dû à leur caractère non conventionnel.
Son tempérament excentrique et souvent effrayant est presque aussi connu que sa musique. Son refus de compromettre son intégrité artistique et un certain nombre d'expériences traumatisantes liées au racisme ont provoqué de nombreuses éruptions de colère sur scène et ailleurs.
Une grande partie de la musique de Mingus est basée sur l'énergie du bebop et du hard bop, avec une forte influence dugospel. Mingus utilise aussi fréquemment des éléments du Third Stream, du free jazz, du jazz Nouvelle-Orléans et même de la musique classique, tout en évitant toujours les catégories et en créant une musique personnelle. Il s'intéresse à l'improvisation collective et est très attentif à l'interaction de chaque musicien avec la formation entière. Il écrit des parties instrumentales en tenant compte des spécificités de ses musiciens, ce qui le rapproche des méthodes de Duke Ellingtonpour qui il a une admiration sans limites.
Atteint par la sclérose latérale amyotrophique, il passe la fin de sa vie dans un fauteuil roulant. Les premiers symptômes de paralysie apparaissent au printemps 1977, et le diagnostic est établi le 23 novembre 1977. Sa dernière apparition sur scène a lieu au State University Theater à Phoenix, Arizona pendant l'automne 1977. Il est reçu par le président Jimmy Carter à la Maison-Blanche le 18 juin 1978 et décède six mois plus tard à Cuernavaca au Mexique.
Le Mingus Big Band, qui continue de donner des concerts, a été créé par Sue Mingus après la mort de son mari dont l'objectif est de jouer la musique de Mingus y compris les nombreuses compositions qui ont été découvertes après sa mort.
Charles Mingus naît le 22 avril 1922 dans une base de l'armée américaine à Nogales en Arizona. Sa mère, Harriet Sophia Mingus, est d'ascendance chinoise, anglaise, et afro-américaine, et son père, le sergent Charles Mingus, d'ascendance suédoise et afro-américaine. Après le déménagement de la famille Mingus dans le quartier de Watts à Los Angeles en Californie, Harriet Mingus meurt le 7 septembre 1922 de la myocardite. Charles Mingus père épouse alors Mamie Newton Carson le 1er juillet 1923
Sa belle-mère ne permet à la maison que la musique d'église mais Mingus développe très jeune l'amour du jazz, particulièrement pour la musique d'Ellington. Il étudie le trombonepuis le violoncelle. Une partie de la technique de violoncelle qu'il apprend est applicable à la contrebasse quand il choisit cet instrument au lycée. À 17 ans, Mingus prend des cours avec le contrebassiste Red Callender, puis avec Herman Rheinschagen, un musicien classique, anciennement membre du New York Philharmonic. Parallèlement à ses études classiques, il participe aux sessions hebdomadaires de Lloyd Reese, l'un des premiers pédagogues du jazz.
Déjà à l'adolescence, Mingus écrit un nombre considérable de morceaux plutôt avancés; beaucoup sont semblables au « Third Stream Jazz » (tentative de « fusion » entre classique et jazz). Un certain nombre sont enregistrés en 1960 sous la conduite de Gunther Schuller dans l'album Pre Bird (en référence à Charlie Parker).
Le premier engagement professionnel de Mingus est avec Louis Armstrong, au début des années 1940. Pendant cette période, il travaille aussi dans la région de Los Angeles avec le trompettiste Howard McGhee, le saxophoniste Illinois Jacquet, et la chanteuse Dinah Washington. Il dirige aussi sa propre formation, sous le nom de « Baron » Mingus, à la manière de Duke Ellington. Un enregistrement de 1946, Baron Mingus & His Octet révèle la forte affinité de Mingus pour la musique d'Ellington, et le jeu de contrebasse de Jimmy Blanton.
En 1947, il est engagé par Lionel Hampton. L'orchestre de Hampton enregistre la composition Mingus Fingers de Mingus qui acquiert rapidement une réputation de contrebassiste talentueux, et de compositeur prometteur. Mais Mingus ne reste pas longtemps chez Hampton, et le manque de travail à Los Angeles l'oblige à quitter temporairement la musique pour travailler en tant que facteur.
En 1949, le vibraphoniste Red Norvo l'engage dans son trio, dont l'autre membre est le guitariste Tal Farlow. Cet ensemble bebop virtuose se distingue par l'originalité du format vibraphone / guitare / contrebasse, et connaît un succès considérable en 1950 et 1951.
Après avoir quitté le groupe de Norvo, Mingus déménage à New York. Il se produit en sideman avec Miles Davis, Billy Taylor, Dizzy Gillespie, Terry Gibbs, Stan Getz, Bud Powell,Lennie Tristano — et Charlie Parker qu'il accompagnera épisodiquement jusqu'à sa mort en 1955. Il fait brièvement partie de l'orchestre de Duke Ellington avant d'être licencié le2 février 1953 à cause d'une dispute au cours de laquelle il menace le tromboniste Juan Tizol avec une barre de fer.
En compagnie de sa deuxième femme Celia Zaentz Mingus et du batteur Max Roach, il fonde en 1952 le label de disques indépendant Debut Records, afin de publier leurs propres enregistrements mais aussi quelques séances de jeunes talents. Le 15 mai 1953, Mingus, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Bud Powell, Max Roach se produisent au Massey Hallde Toronto. Le concert sera enregistré (Mingus rejouera dans le studio de Rudy Van Gelder les parties de basse inaudibles sur l'enregistrement live) et publié par Debut sous le titreQuintet of the Year: Jazz at Massey Hall. Le succès commercial de ce disque assure une sécurité financière au label, et une place dans l'histoire du bebop à Mingus.
En octobre 1954, Savoy Records lui propose l'enregistrement d'un premier disque sous son nom. À cette époque, Mingus donne à ses orchestres successifs le titre générique deJazz Workshop, et ce nom sera aussi retenu pour l'album enregistré le 31 octobre 1954 avec John LaPorta, Teo Macero, George Barrow, Mal Waldron, et Rudy Nichols.
La décennie à venir est une des périodes les plus créatives et productives pour Mingus, avec l'enregistrement d'une trentaine de disques environ en dix ans.
En 1956, Mingus enregistre pour Atlantic en compagnie de Jackie McLean, Mal Waldron, J. R. Monterose et Willie Jones sa première œuvre majeure : Pithecanthropus Erectus. Ce disque introduit un nouveau style qui préfigure déjà le jazz plus libre des années 1960, avec certaines parties totalement improvisées.
En 1957, il rencontre Dannie Richmond qui restera son batteur préféré jusqu'à la fin de sa vie. Leur première collaboration est documentée sur The Clown, également chez Atlantic. La même année, il enregistrera Tijuana Moods, mais ce disque ne sortira qu'en 1962.
En 1959, Mingus sort trois disques majeurs : Blues & Roots (Atlantic), une sorte de retour volontaire aux racines de la musique noire américaine, Mingus Ah Um (Columbia), son disque le plus connu et le plus accessible, et Mingus Dynasty (Columbia).
En 1960, probablement en réaction au free jazz naissant, il enregistre Charles Mingus Presents Charles Mingus avec Eric Dolphy, Ted Curson et Dannie Richmond. Le disque sortira sur le petit label Candid qui appartient à un ami de Mingus, le critique de jazz Nat Hentoff.
En 1961, Mingus enregistre Money Jungle (Blue Note) avec Duke Ellington et Max Roach.
Autant le talent musical de Mingus force le respect, autant ses violentes colères sur scène sont redoutées qu'elles soient dirigées vers les membres de l'orchestre ou vers le public. Mingus est physiquement plutôt fort, voire obèse (surtout vers la fin de sa vie) et de l'avis général souvent intimidant et effrayant quand il exprime la colère ou le mécontentement.
Jackie Paris a été le témoin privilégié de l'irascibilité de Mingus. Paris se souvient d'une soirée au Village Vanguard : « Il a chassé tout le monde de la scène sauf le batteur Paul Motian et moi… Nous trois avons poursuivi le blues pendant environ une heure et demi avant qu'il ne rappelle les autres gars. »
Le 12 octobre 1962, Mingus travaille avec le tromboniste Jimmy Knepper dans son appartement, en préparation du concert au New York Town Hall. Il demande à Knepper d'écrire des arrangements supplémentaires. Celui-ci refuse. Mingus est alors pris d'une colère violente, et gifle Knepper sur la bouche. Le coup casse une couronne dentaire. D'après Knepper, cet incident lui fait perdre une octave de tessiture de son instrument, et met fin à sa relation avec Mingus. Mingus est jugé pour cela en janvier 1963 et écope d'une peine avec sursis.
« Epitaph » est une œuvre majeure de Mingus, une des plus longues œuvres de jazz jamais écrites. C'est une composition de plus de 4 000 mesures qui dure 2 heures et qui a été complètement mise au jour après sa mort par le travail de catalogage du musicologue Andrew Homzy. Avec l'aide la Fondation Ford, la pièce a été jouée pour la première fois le3 juin 1989, 10 ans après sa mort par un orchestre de 30 musiciens dirigé par Gunther Schuller. Ce concert a été produit par la veuve de Mingus, Sue Graham Mingus, au « Alice Tully Hall ».
Il a apporté une contribution majeure au jazz, à la fois en qualité de compositeur et chef d'orchestre, mais aussi en tant qu'instrumentiste. De nombreux musiciens sont passés par ses différentes formations pour ensuite se lancer dans des carrières impressionnantes. Ses compositions, bien que mélodiques et marquantes, ne sont pas souvent reprises, ce qui est peut-être dû à leur caractère non conventionnel.
Son tempérament excentrique et souvent effrayant est presque aussi connu que sa musique. Son refus de compromettre son intégrité artistique et un certain nombre d'expériences traumatisantes liées au racisme ont provoqué de nombreuses éruptions de colère sur scène et ailleurs.
Une grande partie de la musique de Mingus est basée sur l'énergie du bebop et du hard bop, avec une forte influence dugospel. Mingus utilise aussi fréquemment des éléments du Third Stream, du free jazz, du jazz Nouvelle-Orléans et même de la musique classique, tout en évitant toujours les catégories et en créant une musique personnelle. Il s'intéresse à l'improvisation collective et est très attentif à l'interaction de chaque musicien avec la formation entière. Il écrit des parties instrumentales en tenant compte des spécificités de ses musiciens, ce qui le rapproche des méthodes de Duke Ellingtonpour qui il a une admiration sans limites.
Atteint par la sclérose latérale amyotrophique, il passe la fin de sa vie dans un fauteuil roulant. Les premiers symptômes de paralysie apparaissent au printemps 1977, et le diagnostic est établi le 23 novembre 1977. Sa dernière apparition sur scène a lieu au State University Theater à Phoenix, Arizona pendant l'automne 1977. Il est reçu par le président Jimmy Carter à la Maison-Blanche le 18 juin 1978 et décède six mois plus tard à Cuernavaca au Mexique.
Le Mingus Big Band, qui continue de donner des concerts, a été créé par Sue Mingus après la mort de son mari dont l'objectif est de jouer la musique de Mingus y compris les nombreuses compositions qui ont été découvertes après sa mort.
Charles Mingus naît le 22 avril 1922 dans une base de l'armée américaine à Nogales en Arizona. Sa mère, Harriet Sophia Mingus, est d'ascendance chinoise, anglaise, et afro-américaine, et son père, le sergent Charles Mingus, d'ascendance suédoise et afro-américaine. Après le déménagement de la famille Mingus dans le quartier de Watts à Los Angeles en Californie, Harriet Mingus meurt le 7 septembre 1922 de la myocardite. Charles Mingus père épouse alors Mamie Newton Carson le 1er juillet 1923
Sa belle-mère ne permet à la maison que la musique d'église mais Mingus développe très jeune l'amour du jazz, particulièrement pour la musique d'Ellington. Il étudie le trombonepuis le violoncelle. Une partie de la technique de violoncelle qu'il apprend est applicable à la contrebasse quand il choisit cet instrument au lycée. À 17 ans, Mingus prend des cours avec le contrebassiste Red Callender, puis avec Herman Rheinschagen, un musicien classique, anciennement membre du New York Philharmonic. Parallèlement à ses études classiques, il participe aux sessions hebdomadaires de Lloyd Reese, l'un des premiers pédagogues du jazz.
Déjà à l'adolescence, Mingus écrit un nombre considérable de morceaux plutôt avancés; beaucoup sont semblables au « Third Stream Jazz » (tentative de « fusion » entre classique et jazz). Un certain nombre sont enregistrés en 1960 sous la conduite de Gunther Schuller dans l'album Pre Bird (en référence à Charlie Parker).
Le premier engagement professionnel de Mingus est avec Louis Armstrong, au début des années 1940. Pendant cette période, il travaille aussi dans la région de Los Angeles avec le trompettiste Howard McGhee, le saxophoniste Illinois Jacquet, et la chanteuse Dinah Washington. Il dirige aussi sa propre formation, sous le nom de « Baron » Mingus, à la manière de Duke Ellington. Un enregistrement de 1946, Baron Mingus & His Octet révèle la forte affinité de Mingus pour la musique d'Ellington, et le jeu de contrebasse de Jimmy Blanton.
En 1947, il est engagé par Lionel Hampton. L'orchestre de Hampton enregistre la composition Mingus Fingers de Mingus qui acquiert rapidement une réputation de contrebassiste talentueux, et de compositeur prometteur. Mais Mingus ne reste pas longtemps chez Hampton, et le manque de travail à Los Angeles l'oblige à quitter temporairement la musique pour travailler en tant que facteur.
En 1949, le vibraphoniste Red Norvo l'engage dans son trio, dont l'autre membre est le guitariste Tal Farlow. Cet ensemble bebop virtuose se distingue par l'originalité du format vibraphone / guitare / contrebasse, et connaît un succès considérable en 1950 et 1951.
Après avoir quitté le groupe de Norvo, Mingus déménage à New York. Il se produit en sideman avec Miles Davis, Billy Taylor, Dizzy Gillespie, Terry Gibbs, Stan Getz, Bud Powell,Lennie Tristano — et Charlie Parker qu'il accompagnera épisodiquement jusqu'à sa mort en 1955. Il fait brièvement partie de l'orchestre de Duke Ellington avant d'être licencié le2 février 1953 à cause d'une dispute au cours de laquelle il menace le tromboniste Juan Tizol avec une barre de fer.
En compagnie de sa deuxième femme Celia Zaentz Mingus et du batteur Max Roach, il fonde en 1952 le label de disques indépendant Debut Records, afin de publier leurs propres enregistrements mais aussi quelques séances de jeunes talents. Le 15 mai 1953, Mingus, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Bud Powell, Max Roach se produisent au Massey Hallde Toronto. Le concert sera enregistré (Mingus rejouera dans le studio de Rudy Van Gelder les parties de basse inaudibles sur l'enregistrement live) et publié par Debut sous le titreQuintet of the Year: Jazz at Massey Hall. Le succès commercial de ce disque assure une sécurité financière au label, et une place dans l'histoire du bebop à Mingus.
En octobre 1954, Savoy Records lui propose l'enregistrement d'un premier disque sous son nom. À cette époque, Mingus donne à ses orchestres successifs le titre générique deJazz Workshop, et ce nom sera aussi retenu pour l'album enregistré le 31 octobre 1954 avec John LaPorta, Teo Macero, George Barrow, Mal Waldron, et Rudy Nichols.
La décennie à venir est une des périodes les plus créatives et productives pour Mingus, avec l'enregistrement d'une trentaine de disques environ en dix ans.
En 1956, Mingus enregistre pour Atlantic en compagnie de Jackie McLean, Mal Waldron, J. R. Monterose et Willie Jones sa première œuvre majeure : Pithecanthropus Erectus. Ce disque introduit un nouveau style qui préfigure déjà le jazz plus libre des années 1960, avec certaines parties totalement improvisées.
En 1957, il rencontre Dannie Richmond qui restera son batteur préféré jusqu'à la fin de sa vie. Leur première collaboration est documentée sur The Clown, également chez Atlantic. La même année, il enregistrera Tijuana Moods, mais ce disque ne sortira qu'en 1962.
En 1959, Mingus sort trois disques majeurs : Blues & Roots (Atlantic), une sorte de retour volontaire aux racines de la musique noire américaine, Mingus Ah Um (Columbia), son disque le plus connu et le plus accessible, et Mingus Dynasty (Columbia).
En 1960, probablement en réaction au free jazz naissant, il enregistre Charles Mingus Presents Charles Mingus avec Eric Dolphy, Ted Curson et Dannie Richmond. Le disque sortira sur le petit label Candid qui appartient à un ami de Mingus, le critique de jazz Nat Hentoff.
En 1961, Mingus enregistre Money Jungle (Blue Note) avec Duke Ellington et Max Roach.
Autant le talent musical de Mingus force le respect, autant ses violentes colères sur scène sont redoutées qu'elles soient dirigées vers les membres de l'orchestre ou vers le public. Mingus est physiquement plutôt fort, voire obèse (surtout vers la fin de sa vie) et de l'avis général souvent intimidant et effrayant quand il exprime la colère ou le mécontentement.
Jackie Paris a été le témoin privilégié de l'irascibilité de Mingus. Paris se souvient d'une soirée au Village Vanguard : « Il a chassé tout le monde de la scène sauf le batteur Paul Motian et moi… Nous trois avons poursuivi le blues pendant environ une heure et demi avant qu'il ne rappelle les autres gars. »
Le 12 octobre 1962, Mingus travaille avec le tromboniste Jimmy Knepper dans son appartement, en préparation du concert au New York Town Hall. Il demande à Knepper d'écrire des arrangements supplémentaires. Celui-ci refuse. Mingus est alors pris d'une colère violente, et gifle Knepper sur la bouche. Le coup casse une couronne dentaire. D'après Knepper, cet incident lui fait perdre une octave de tessiture de son instrument, et met fin à sa relation avec Mingus. Mingus est jugé pour cela en janvier 1963 et écope d'une peine avec sursis.
« Epitaph » est une œuvre majeure de Mingus, une des plus longues œuvres de jazz jamais écrites. C'est une composition de plus de 4 000 mesures qui dure 2 heures et qui a été complètement mise au jour après sa mort par le travail de catalogage du musicologue Andrew Homzy. Avec l'aide la Fondation Ford, la pièce a été jouée pour la première fois le3 juin 1989, 10 ans après sa mort par un orchestre de 30 musiciens dirigé par Gunther Schuller. Ce concert a été produit par la veuve de Mingus, Sue Graham Mingus, au « Alice Tully Hall ».
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Thelonious Sphere Monk (10 octobre 1917–17 février 1982) est un pianiste de jazz américain célèbre pour son style d'improvisation, ainsi que pour avoir écrit de nombreux standards de jazz.
Alors que Monk est souvent considéré comme l'un des fondateurs du bebop, l'évolution de son style personnel l'a fait s'en éloigner. Il est d’ailleurs difficile d’établir une filiation même si son jeu pianistique (assez traditionnel dans les ballades) se rapporte au jeu stride des années 1920–1930 et si son influence peut être décelée chez de nombreux musiciens. Ses compositions autant que son jeu pianistique ont suscité les plus vives réactions tant ils bousculent la mélodie, l'harmonie et le rythme. Nombre de ses compositions sont devenues des standards, par exemple : Blue Monk, ’Round Midnight, Well You Needn't, Straight, No Chaser…
Né à Rocky Mount en Caroline du Nord, sa famille s'établit à Manhattan en 1932. Il commence à jouer du piano à 6 ans et bien qu'il ait pris quelques cours, il est considéré comme un autodidacte. À 12 ans, il accompagne à l'harmonium sa mère qui chante dans l'église baptiste de son quartier. À 17 ans, il participe à la tournée d'une évangéliste.
Il suit des cours à la Stuyvesant High School mais n'a pas obtenu son diplôme.
l trouve du travail comme musicien de jazz ; il apparaît sur des enregistrements de Jerry Newman réalisés autour de 1941 au Minton's Playhouse, un club de Harlem, où Monk est engagé comme pianiste. Son style très personnel fait sensation, et attire les grands de l'époque, Dizzy Gillespie, Bud Powell et Charlie Parker.
En 1944, Monk enregistre en studio pour la première fois avec le quartet de Coleman Hawkins. Hawkins aidera Monk en début de carrière, et Monk lui retournera la pareille en l'invitant à le rejoindre lors de sessions avec John Coltrane en 1957.
En 1947, il enregistre pour la première fois sous son nom pour Blue Note. Ces enregistrements mettent en valeur ses talents de compositeur. La même année, il se marie avec Nellie Smith. De leur union naîtra un fils, Thelonious Sphere (T.-S.) Monk (1949), qui deviendra batteur de jazz et une fille, Barbara (1953 - 1984).
En août 1951, la police de New York découvre de la drogue (cannabis) dans la voiture de Monk et de Powell. La drogue est présumée appartenir à Powell, mais Monk refusant de témoigner contre son ami, se voit confisquer sa carte lui permettant de jouer dans les clubs de New York.
Monk passe les années 1950 à composer, enregistrer et jouer dans des théâtres.
Après les enregistrements pour Blue Note de 1947 à 1952, Monk signe avec le label Prestige pour 2 ans. Il enregistre quelques albums et collabore avec Sonny Rollins et Art Blakey. En 1954, il participe également aux albums de Miles Davis : Bags' Groove et Miles Davis and the Modern Jazz Giants.
En 1954, Monk arrive pour la première fois en Europe ; il joue et enregistre à Paris. Il rencontre la baronne Pannonica de Koenigswarter, « Nica », membre de la branche anglaise de la famille Rothschild et mécène de plusieurs musiciens de jazz new-yorkais. Elle restera une amie intime toute sa vie.
Au moment de signer pour le label Riverside, Monk est reconnu par le milieu du jazz, mais ne vend pas beaucoup d'albums : sa musique est considérée comme peu accessible pour le grand public. Riverside parvient à convaincre Monk d'enregistrer deux albums ne contenant que ses interprétations de standards de jazz, le premier sera Thelonious Monk Plays Duke Ellington entièrement constitué, comme son titre l'indique, de compositions de Duke Ellington. Après ces 2 albums destinés à rendre Monk plus populaire d'après le producteur de Riverside Orrin Keepnews, le pianiste enregistre Brilliant Corners, album contenant beaucoup de compositions originales souvent considéré comme un de ses meilleurs. En 1957, Monk récupère sa carte de musicien l'autorisant à jouer dans les clubs de New York et ainsi à nouveau être présent sur la scène jazz la plus importante au monde. Durant la période qui suivit il joua abondamment au Five Spot dans le cadre d'un quartet comprenant par moment un jeune saxophoniste montant, John Coltrane. De cette association les amoureux du jazz n'auront pendant longtemps que des enregistrements peu nombreux et de mauvaise qualité. Au milieu des années 2000 un enregistrement de bonne qualité du concert au Carnegie Hall donné par le quartet sera découvert par hasard pendant un archivage et édité par Blue Note. L'album intitulé Thelonious Monk Quartet with John Coltrane at Carnegie Hall est vite décrit comme un album important de ces 2 géants du jazz.
En 1962 Monk signe chez Columbia, un des plus importants labels de l'époque. Le premier album de cette nouvelle période sera produit par Teo Macero et intitulé Monk's Dream, devenant l'album le plus vendu de la carrière du pianiste. Monk enregistrera encore d'autres grands albums chez Columbia comme Criss Cross ou Underground qui contient l'unique morceau en mesure à 3/4 composé par Monk, Ugly Beauty.
Monk disparaît de la scène au début des années 1970. Son dernier enregistrement date de novembre 1971 et il est rarement monté sur scène pendant la dernière décennie de sa vie. Il vit chez Pannonica de Koenigswarter les 6 dernières années de sa vie sans toucher le piano, parlant très peu. Il meurt d'une attaque cérébrale le 17 Février 1982 et est enterré au cimetière Ferncliff à Hartsdale, New York. Après sa mort, sa musique est redécouverte par un public plus large et il est considéré avec Miles Davis, John Coltrane… comme une figure majeure de l'histoire du jazz.
•Parfois pendant une performance, Monk s'arrêtait et se levait pendant que le groupe continuait. Il se mettait alors à danser et souvent à tourner sur lui-même, comme en transe.
•Les titres des morceaux de Thelonious Monk sont souvent choisis après les enregistrements, donnant lieu a des séances de casse-tête collectifs.◦Ainsi le titre de Let's call this provient de la perplexité de Monk, qui après avoir enregistré le titre répète machinalement : « Let's call this…, let's call this… » (Appelons-la…, appelons-la…)
◦Think of One est appelé ainsi par l'expression de la lassitude de Thelonious Monk. Après l'enregistrement, fatigué de réfléchir à un titre, il dit à son collaborateur « Think of one. (Cherches-en un.) ». Ce sont ces trois mots qui seront choisis.
•Thelonious Monk reçoit le surnom de « Melodious Thonk » sans doute à cause de sa manière de jouer, à la fois mélodique et dissonante.
•Le pianiste de jazz George Shearing — aveugle —, alors qu'il est escorté vers l'instrument sur lequel il veut répéter avant un concert, entendant la musique singulière — discordante — jouée par Monk, aurait déclaré : « Oh, je reviendrai lorsque l'accordeur aura terminé. »
•D'après Art Blakey, Monk était très bon aux échecs et aux dames
Citation:
« Bird me présenta à Thelonious Monk. Son utilisation de l'espace dans les solos, sa manipulation d'étranges progressions d'accords m'étourdissaient, me tuaient. Je me disais toujours : « Mais qu'est-ce qu'il fout ce con ? » L'utilisation de l'espace chez Monk a grandement influencé ma façon de jouer les solos.
Tout ce que Monk a composé peut se retrouver sans problème dans les rythmes nouveaux qu'utilisent aujourd'hui les jeunes musiciens — Prince, ma nouvelle musique, plein de choses. C'était un grand musicien, un novateur, surtout en composition et en écriture. Il avait l'habitude de marquer le tempo en bougeant pieds et jambes. S'ils bougeaient tout le temps, il était parti ; sinon, c'était raté. »
— Miles Davis in Miles Davis avec Quincy Troupe, Miles l'autobiographie, éd. Infolio, Gollion, 2008
Alors que Monk est souvent considéré comme l'un des fondateurs du bebop, l'évolution de son style personnel l'a fait s'en éloigner. Il est d’ailleurs difficile d’établir une filiation même si son jeu pianistique (assez traditionnel dans les ballades) se rapporte au jeu stride des années 1920–1930 et si son influence peut être décelée chez de nombreux musiciens. Ses compositions autant que son jeu pianistique ont suscité les plus vives réactions tant ils bousculent la mélodie, l'harmonie et le rythme. Nombre de ses compositions sont devenues des standards, par exemple : Blue Monk, ’Round Midnight, Well You Needn't, Straight, No Chaser…
Né à Rocky Mount en Caroline du Nord, sa famille s'établit à Manhattan en 1932. Il commence à jouer du piano à 6 ans et bien qu'il ait pris quelques cours, il est considéré comme un autodidacte. À 12 ans, il accompagne à l'harmonium sa mère qui chante dans l'église baptiste de son quartier. À 17 ans, il participe à la tournée d'une évangéliste.
Il suit des cours à la Stuyvesant High School mais n'a pas obtenu son diplôme.
l trouve du travail comme musicien de jazz ; il apparaît sur des enregistrements de Jerry Newman réalisés autour de 1941 au Minton's Playhouse, un club de Harlem, où Monk est engagé comme pianiste. Son style très personnel fait sensation, et attire les grands de l'époque, Dizzy Gillespie, Bud Powell et Charlie Parker.
En 1944, Monk enregistre en studio pour la première fois avec le quartet de Coleman Hawkins. Hawkins aidera Monk en début de carrière, et Monk lui retournera la pareille en l'invitant à le rejoindre lors de sessions avec John Coltrane en 1957.
En 1947, il enregistre pour la première fois sous son nom pour Blue Note. Ces enregistrements mettent en valeur ses talents de compositeur. La même année, il se marie avec Nellie Smith. De leur union naîtra un fils, Thelonious Sphere (T.-S.) Monk (1949), qui deviendra batteur de jazz et une fille, Barbara (1953 - 1984).
En août 1951, la police de New York découvre de la drogue (cannabis) dans la voiture de Monk et de Powell. La drogue est présumée appartenir à Powell, mais Monk refusant de témoigner contre son ami, se voit confisquer sa carte lui permettant de jouer dans les clubs de New York.
Monk passe les années 1950 à composer, enregistrer et jouer dans des théâtres.
Après les enregistrements pour Blue Note de 1947 à 1952, Monk signe avec le label Prestige pour 2 ans. Il enregistre quelques albums et collabore avec Sonny Rollins et Art Blakey. En 1954, il participe également aux albums de Miles Davis : Bags' Groove et Miles Davis and the Modern Jazz Giants.
En 1954, Monk arrive pour la première fois en Europe ; il joue et enregistre à Paris. Il rencontre la baronne Pannonica de Koenigswarter, « Nica », membre de la branche anglaise de la famille Rothschild et mécène de plusieurs musiciens de jazz new-yorkais. Elle restera une amie intime toute sa vie.
Au moment de signer pour le label Riverside, Monk est reconnu par le milieu du jazz, mais ne vend pas beaucoup d'albums : sa musique est considérée comme peu accessible pour le grand public. Riverside parvient à convaincre Monk d'enregistrer deux albums ne contenant que ses interprétations de standards de jazz, le premier sera Thelonious Monk Plays Duke Ellington entièrement constitué, comme son titre l'indique, de compositions de Duke Ellington. Après ces 2 albums destinés à rendre Monk plus populaire d'après le producteur de Riverside Orrin Keepnews, le pianiste enregistre Brilliant Corners, album contenant beaucoup de compositions originales souvent considéré comme un de ses meilleurs. En 1957, Monk récupère sa carte de musicien l'autorisant à jouer dans les clubs de New York et ainsi à nouveau être présent sur la scène jazz la plus importante au monde. Durant la période qui suivit il joua abondamment au Five Spot dans le cadre d'un quartet comprenant par moment un jeune saxophoniste montant, John Coltrane. De cette association les amoureux du jazz n'auront pendant longtemps que des enregistrements peu nombreux et de mauvaise qualité. Au milieu des années 2000 un enregistrement de bonne qualité du concert au Carnegie Hall donné par le quartet sera découvert par hasard pendant un archivage et édité par Blue Note. L'album intitulé Thelonious Monk Quartet with John Coltrane at Carnegie Hall est vite décrit comme un album important de ces 2 géants du jazz.
En 1962 Monk signe chez Columbia, un des plus importants labels de l'époque. Le premier album de cette nouvelle période sera produit par Teo Macero et intitulé Monk's Dream, devenant l'album le plus vendu de la carrière du pianiste. Monk enregistrera encore d'autres grands albums chez Columbia comme Criss Cross ou Underground qui contient l'unique morceau en mesure à 3/4 composé par Monk, Ugly Beauty.
Monk disparaît de la scène au début des années 1970. Son dernier enregistrement date de novembre 1971 et il est rarement monté sur scène pendant la dernière décennie de sa vie. Il vit chez Pannonica de Koenigswarter les 6 dernières années de sa vie sans toucher le piano, parlant très peu. Il meurt d'une attaque cérébrale le 17 Février 1982 et est enterré au cimetière Ferncliff à Hartsdale, New York. Après sa mort, sa musique est redécouverte par un public plus large et il est considéré avec Miles Davis, John Coltrane… comme une figure majeure de l'histoire du jazz.
•Parfois pendant une performance, Monk s'arrêtait et se levait pendant que le groupe continuait. Il se mettait alors à danser et souvent à tourner sur lui-même, comme en transe.
•Les titres des morceaux de Thelonious Monk sont souvent choisis après les enregistrements, donnant lieu a des séances de casse-tête collectifs.◦Ainsi le titre de Let's call this provient de la perplexité de Monk, qui après avoir enregistré le titre répète machinalement : « Let's call this…, let's call this… » (Appelons-la…, appelons-la…)
◦Think of One est appelé ainsi par l'expression de la lassitude de Thelonious Monk. Après l'enregistrement, fatigué de réfléchir à un titre, il dit à son collaborateur « Think of one. (Cherches-en un.) ». Ce sont ces trois mots qui seront choisis.
•Thelonious Monk reçoit le surnom de « Melodious Thonk » sans doute à cause de sa manière de jouer, à la fois mélodique et dissonante.
•Le pianiste de jazz George Shearing — aveugle —, alors qu'il est escorté vers l'instrument sur lequel il veut répéter avant un concert, entendant la musique singulière — discordante — jouée par Monk, aurait déclaré : « Oh, je reviendrai lorsque l'accordeur aura terminé. »
•D'après Art Blakey, Monk était très bon aux échecs et aux dames
Citation:
« Bird me présenta à Thelonious Monk. Son utilisation de l'espace dans les solos, sa manipulation d'étranges progressions d'accords m'étourdissaient, me tuaient. Je me disais toujours : « Mais qu'est-ce qu'il fout ce con ? » L'utilisation de l'espace chez Monk a grandement influencé ma façon de jouer les solos.
Tout ce que Monk a composé peut se retrouver sans problème dans les rythmes nouveaux qu'utilisent aujourd'hui les jeunes musiciens — Prince, ma nouvelle musique, plein de choses. C'était un grand musicien, un novateur, surtout en composition et en écriture. Il avait l'habitude de marquer le tempo en bougeant pieds et jambes. S'ils bougeaient tout le temps, il était parti ; sinon, c'était raté. »
— Miles Davis in Miles Davis avec Quincy Troupe, Miles l'autobiographie, éd. Infolio, Gollion, 2008
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
John William Coltrane (parfois abrégé « Trane ») était un saxophoniste de jazz, compositeur et chef de formationaméricain, né à Hamlet en Caroline du Nord le 23 septembre 1926 et mort à Long Island, État de New York, le 17 juillet1967. Il fut béatifié par l'African Orthodox Church.
Il fut, après Charlie Parker dans les années 1940 et 1950, considéré comme le saxophoniste le plus révolutionnaire et le plus influent de l'histoire du jazz, meneur du courant avant-gardiste dans les années 1960, et l'un des artistes les plus importants de la musique de la deuxième moitié du xxe siècle.
Coltrane a toujours cherché à se dépasser sur tous les plans. Il envisageait sa musique comme une quête spirituelle, semblant vouloir atteindre le divin. Sur le plan technique, il explorait de nouveaux modes d'expression, cherchant de nouvelles sonorités, de nouveaux timbres et de nouvelles façons d'étendre la tessiture et la dynamique du saxophone. Sur le plan stylistique, il est parvenu à élargir les horizons du développement thématique et harmonique de cet instrument en combinant l'improvisation à la chaleur du timbre, à la dynamique et au rythme.
John Coltrane est le fils d'Alice Blair et John Robert Coltrane. Son père était tailleur et musicien amateur. Il savait jouer duviolon et du ukulélé. Sa mère, qui avait étudié la musique et l'enseignement au Livingston College, chantait et jouait dupiano dans la chorale de son père, un révérend de l'Église africaine méthodiste épiscopale Zion.
Quand le petit John atteint ses trois ans, sa famille s'installe à High Point, où il passe toute son enfance. À l'âge de douze ans, il est éprouvé par la mort de son père, suivie de celle de son grand-père, le révérend Blair, puis de celle de son oncle. Sa mère se trouve dans l'obligation de trouver un emploi. John, quant à lui, entre dans l'ensemble communautaire du révérend Steele en tant que clarinettiste. La même année, il achève ses études élémentaires et entre à l'école secondaire. En 1942, à l'âge de 15 ans, il joue de la musique dans l'ensemble de son école, d'abord à la clarinette, puis ausaxophone alto.
Le 31 mai 1943, il termine ses études secondaires et obtient son diplôme. Le 11 juin, il déménage à Philadelphie afin de poursuivre ses études à la Orenstein School of Music, où il reçoit l'enseignement de Mike Guerra. Pour subvenir à ses besoins, il travaille dans une raffinerie de sucre. À dix-sept ans, avec une formation musicale déjà solide, il entre aux Granoff Studios pour y parfaire sa formation.
En 1944, Coltrane laisse son emploi précédent pour travailler dans une usine de produits alimentaires. La même année, sa mère et sa cousine Mary (qui lui a inspiré, plus tard, une composition) le rejoignent à Philadelphie. En 1945, âgé de dix-huit ans, il fait sa première apparition sur la scène du jazz, à l'alto, dans le grand ensemble de Jimmy Johnson. La même année, il est mobilisé pour faire son service militaire. On l'envoie à Hawaii, où il joue de la clarinette dans l'ensemble de la Marine américaine. C'est là qu'il fait sa première session d'enregistrement. En juin 1945, ayant obtenu son congé de la Marine, il rentre à Philadelphie et se joint à l'ensemble de Joe Webb, à l'alto.
Au début de 1947, Coltrane joue quelque temps de l'alto avec l'ensemble de King Kolax, puis il se joint au groupe d'Eddie « Cleanhead » Vinson au ténor, instrument dont il joue pour la première fois. Un voyage en Californie avec cet ensemble lui donne l'occasion de faire le bœuf avec Charlie Parker.
En 1948, Coltrane se remet à l'alto, dans l'ensemble de Jimmy Heath. Il commence alors à consommer de nombreuses drogues. L'année suivante, il travaille une fois avec Bud Powell, à New York, puis, en compagnie de Jimmy Heath, il se joint au grand ensemble de Dizzy Gillespie, dans lequel il joue de l'alto tout en continuant de s'exercer au ténor. Au mois de mai 1950, Gillespie dissout son grand ensemble et forme un groupe réduit, avec Coltrane à l'alto et au ténor. En 1951, Coltrane retrouve Charlie Parker. Il ne subsistera de cette rencontre qu'une photo. Au mois de mai, il quitte définitivement le groupe de Gillespie.
De retour à Philadelphie, il joue avec divers groupes et fait les bars pour subvenir à ses besoins pendant qu'il poursuit sa formation aux Granoff. Il finit par se joindre à l'ensemble de l'altiste de rhythm and blues Earl Bostic, avec lequel il ne restera que quelque temps. Une tournée de l'ensemble de Bostic en Californie donne à Coltrane l'occasion de faire la connaissance d'Eric Dolphy, une rencontre qui eut une importance déterminante dans sa vie. Par la suite, il joue avec Miles Davis et Sonny Rollins à l'Audubon Ballroom de New York. À cette époque, John consomme de l'alcool et se drogue plus que jamais, notamment à l'héroïne. Sous l'influence du saxophoniste Yusef Lateef, qu'il a rencontré à Philadelphie, il s'intéresse à la philosophie et à la spiritualité orientale.
En 1953, Coltrane se joint à l'ensemble de sa première idole, l'altiste ellingtonien Johnny Hodges. L'année suivante, au mois de juin, il rencontre sa future épouse, Juanita Grubbs. Celle-ci est convertie à l'islam et, pour cette raison, s'est rebaptisée Naïma.
Bien que l'on trouve des enregistrements de Coltrane datant de 1946, sa carrière discographique s'étend en fait sur une période de douze ans, de 1955 à 1967, période durant laquelle il a remodelé le jazz moderne et influencé des générations de musiciens.
Le 2 juillet 1955, Coltrane quitte le groupe de Hodges, probablement à cause de ses problèmes de drogue et d'alcool. Au début d'octobre 1955, il reçoit un appel du trompettisteMiles Davis, qui s'apprêtait à former un nouveau quintet.
Citation:
« Il y avait donc à présent Trane au saxophone, Philly Joe à la batterie, Red Garland au piano, Paul Chambers à la basse, et moi à la trompette. Et plus vite que je n'aurais pu l'imaginer, la musique que nous faisions ensemble est devenue incroyable. C'était si bon que ça me donnait des frissons, comme au public. Merde, c'est très vite devenu effrayant, tellement que je me pinçais pour m'assurer que j'étais bien là. Peu après que Trane et moi nous soyons mis à jouer ensemble, le critique Whitney Balliett a écrit que Coltrane avait « un ton sec non dégauchi qui met en valeur Davis, comme une monture grossière pour une belle pierre ». Très rapidement, Trane est devenu bien plus que ça. Il s'est lui-même transformé en diamant. Je le savais, comme tous ceux qui l'entendaient. »
— Miles Davis avec Quincy Troupe, L'Autobiographie p. 209 (1989)
Le 3 octobre 1955, Coltrane épouse Naima et entre dans le Miles Davis Quintet. Ce premier quintette classique, dont l'existence fut brève, produisit des enregistrements mémorables (comme 'Round About Midnight, avant d'être dissout au mois d'avril suivant).
Au printemps 1956, Coltrane fait la connaissance du pianiste McCoy Tyner à Philadelphie. En juin, il déménage à New York avec sa femme et sa belle-fille, Antonia. Cette dernière porte, comme sa mère, un prénom musulman, celui de Saida (ou Syeeda, en anglais).
En 1957, à cause de ses problèmes d'alcool et de drogue, Miles remplace John Coltrane par Sonny Rollins. Coltrane retourne donc habiter chez sa mère, avec sa famille, à Philadelphie. Dans les notes de pochette de A Love Supreme, qu'il signe lui-même, Coltrane précise : « au cours de l'année 1957, j'ai fait l'expérience, grâce à Dieu, d'un éveil spirituel qui m'a mené à une vie plus riche, plus remplie, plus productive. À cette époque, j'ai humblement demandé que me soient donnés les moyens et le privilège de rendre les gens heureux à travers la musique. »
Citation:
« Maintenant que Coltrane était clean, c'était un peu comme s'il était investi d'une mission : il me disait qu'il avait assez déconné comme ça, qu'il avait perdu trop de temps, pas suffisamment prêté attention à sa propre vie, à sa famille, et surtout à son jeu »
— Miles Davis avec Quincy Troupe, Miles. L'Autobiographie (1989)
En pleine forme et parfaitement remis, il signe un contrat avec Prestige Records. En juillet, il travaille avec Thelonious Monk au Five Spot Cafe de New York. C'est suite à cette collaboration avec le génie musical qu'était Monk que Coltrane se mit à développer son style de jeu dense caractéristique, faisant déferler à toute allure sur ses auditeurs des torrents de notes entrelacées et convoluées ; un style que le célèbre critique de jazz Ira Gitler appelle, avec justesse, nappes de sons (sheets of sounds, en anglais).
Le 23 août 1957, John, Naïma et Saïda emménagent dans un appartement près de Central Park West, dans Manhattan. Le 25 décembre, Coltrane retrouve le groupe de Miles Davis, puis, l'année suivante, signe un contrat d'enregistrement avec Atlantic Records.
Après avoir enregistré les chefs-d'œuvres Milestones et Kind of Blue, avec le Miles Davis Sextet, il enregistre le vertigineux Giant Steps, son premier album en tant que leader sur le label Atlantic. En 1960, il fait la connaissance de la pianiste Alice McLeod dans une réception à Détroit. En mars, il part en tournée en Europe avec Miles Davis. Son style révolutionnaire y est fort mal accepté, il se fait siffler lors d’un concert à l'Olympia de Paris. C'est à Baltimore, en avril, que Coltrane officie pour la dernière fois au sein du groupe de Miles Davis.
Il forme ensuite son propre quartet, avec Steve Davis à la contrebasse, Steve Kuhn au piano et Pete LaRoca à la batterie. Ces derniers sont rapidement remplacés par McCoy Tyner au piano et Elvin Jones à la batterie. À l'automne, Reggie Workman vient remplacer Steve Davis à la contrebasse.
Outre Giant Steps, il enregistre pour le label Atlantic plusieurs disques, tous considérés comme la quintessence de l'art coltranien, dont My Favorite Things, et Olé avec Eric Dolphy dont les influences hispaniques évoquent l'album de Miles Davis et Gil Evans, Sketches of Spain.
À cette époque, il découvre le saxophone soprano dont il aime la beauté du timbre. Il admettra plus tard que cette découverte va modifier sa conception du saxophone ténor, l’aidant à explorer toute l'étendue de l'instrument.
Durant la dernière période de sa carrière, Coltrane affiche un intérêt croissant pour le free jazz, dont Ornette Coleman et Don Cherry sont les principaux représentants à la fin des années 1950. Par la suite, il figurera comme l'un des pères spirituels de ce mouvement qui s’inscrit dans la révolution sociale et politique que connaissent les États-Unis au début des années 1960.
En 1961, Coltrane signe un contrat d'enregistrement décisif avec Impulse! qui débute par l'enregistrement de l'album Africa/Brass, avec un orchestre élargi sur des arrangements de McCoy Tyner et d'Eric Dolphy. Le producteur du label enregistre ensuite le groupe de Coltrane au Village Vanguard du 1er au 5 novembre. Il y est accompagné une nouvelle fois d'Eric Dolphy mais aussi d'Ahmed Abdul-Malik, le bassiste de Monk, qui joue du tampoura sur le morceau India2. Dans ces magnifiques performances, Coltrane révèle toute sa puissance, en particulier dans une historique version fleuve de Chasin' the Trane.
Peu après ces concerts, Coltrane se rend en Europe, en compagnie d’Eric Dolphy, McCoy Tyner, Reggie Workman et Elvin Jones, où il reçoit un nettement meilleur accueil que lors de son précédent séjour avec Miles Davis3.
Le 11 avril 1962 ont lieu les premiers enregistrements (The Inch Worm et Big Nick) du classic quartet composé de McCoy Tyner au piano, Jimmy Garrison à la basse et Elvin Jones à la batterie. L'album Coltrane publié par Impulse! est constitué du matériel enregistré lors de ces premières séances, avec notamment une version remarquable du standardOut Of This World.
Citation:
« À l'époque, j'étais en pleine crise. J'ai fait une idiotie. Je n'étais pas satisfait de mon bec, je l'ai donné à réparer mais il est revenu fichu. Ça m’a découragé parce que je ne pouvais plus obtenir certains effets - cette espèce de trucs plus rapide que j'essayais d'atteindre - et je devais me limiter. (...) C'était tellement clair que j'étais incapable de jouer. Dès que je commençais à jouer, je pouvais entendre la différence et ça me décourageait. Mais au bout d'un an environ, j'avais oublié. »
— John Coltrane, Entretien avec Frank Kofsky de l'été 1966
Coltrane enregistre le 26 septembre 1962 un album en compagnie de Duke Ellington où il revient à une certain orthodoxie dans son style. L'album Ballads, l'une de ses plus grosses ventes, enregistré à la même période à la demande de Bob Thiele confirme ce mouvement.
Citation:
« Ces ballades qui sont sorties étaient tout à fait celles que j'appréciais à l'époque. Je les ai choisies. C'était comme quelque chose qui était enfoui dans mon esprit, depuis ma jeunesse sans doute, et j'avais besoin de les jouer. C'est arrivé à un moment où ma confiance dans mon instrument avait baissé, j'avais besoin de faire le vide. »
— John Coltrane, Entretien avec Frank Kofsky de l'été 1966
En novembre, le nouveau quartet se rend en Europe pour la première fois.
En mars 1963, il enregistre un nouvel album en compagnie de Johnny Hartman, un chanteur de jazz, dans le prolongement de ses deux précédents albums studio.
À l'été 1963, il quitte son ménage avec Naïma et emménage avec Alice McLeod. Le 15 septembre, quatre fillettes noires sont tuées dans un attentat à la bombe sur l'église baptiste de la 16e rue à Birmingham (Alabama). Suite à cette tragédie, Coltrane enregistre, le 18 novembre, la pièce Alabama en mémoire des enfants assassinés.
En avril 1964, Coltrane renouvelle son contrat avec Impulse! Records, puis enregistre Crescent, l'un des albums les plus aboutis de toute sa carrière. Le 29 juin, Eric Dolphy meurt, à Berlin, en Allemagne, des suites de complications diabétiques. La mère d'Eric fait cadeau de la clarinette basse de son fils à John Coltrane. Le 26 août, Alice donne naissance à leur premier fils, John Coltrane Jr. Leur second naîtra le 6 août de l'année suivante. Ils le baptiseront Ravi, d'après le nom du sitariste indien Ravi Shankar, dont Coltrane admire la musique. En novembre, ces derniers se rencontrent à New York.
Le 9 décembre 1964, le John Coltrane Quartet enregistre le chef-d'œuvre A Love Supreme (Un Amour Suprême), considéré comme l'un des albums les plus importants de l'histoire du jazz. L'album rencontre un succès commercial immédiat, faisant définitivement de Coltrane le chef de file du jazz moderne. Son impact dépasse largement le seul univers du jazz.
En juin 1965, Coltrane enregistre Ascension en compagnie de jeunes musiciens provenant du free comme Archie Shepp ou Pharoah Sanders, qui intégrera le groupe régulier de Coltrane dans les semaines qui suivront.
Citation:
« Cela m'aide. Cela m'aide à rester vivant par moments parce que physiquement, le rythme auquel je vis est si dur et j'ai pris du poids, c'est parfois devenu un peu dur physiquement. J'aime bien avoir quelqu'un à côté de moi quand je ne peux plus obtenir cette force. J'aime avoir cette force dans le groupe, de toute façon. Et Pharoah est très fort dans son esprit et le sera encore. C'est le genre de chose que j'aime. »
— John Coltrane à propos de Pharoah Sanders, Entretien avec Frank Kofsky de l'été 1966
En décembre 1965, McCoy Tyner quitte le groupe, insatisfait de la nouvelle orientation de la musique de Coltrane. Il sera remplacé par Alice McLeod. Il est suivi peu après par Elvin Jones en 1966, suite à l'arrivée du batteur Rashied Ali. Les deux piliers de son classic quartet expliqueront leur départ par des raisons similaires : en désaccord avec les nouvelles orientations musicales de leur leader, de plus en plus tourné vers le free jazz, ils quittent le groupe au motif qu'ils ne s'entendaient plus jouer
Le 28 mai 1966, la nouvelle formation est enregistrée au Village Vanguard. L'album Live At The Village Vanguard Again! présente deux titres connus du répertoire de Coltrane (Naima et My Favorite Things), mais dans des versions fort différentes de celles du précédent quartette, laissant critique et public face à une certaine incompréhension.
Du 8 au 24 juillet, le groupe part au Japon effectuer une tournée où l'accueil réservé à leur musique est nettement plus favorable qu'aux Etats-Unis. Les concerts des 11 et 22 juillet 1966 seront publiés après la mort du saxophoniste sous le titre de Live In Japan.
Au mois d'août, John épouse Alice McLeod, divorçant en même temps de Naima, qui ne lui avait pas donné d'enfants.
La maison de John Coltrane sur North Thirty-Third Street à Philadelphia.
Le 15 février 1967, Coltrane retrouve les chemins du studio d'Englewood Cliffs (New Jersey) en quartette (sans Pharoah Sanders) et enregistre des morceaux qui sortiront pour la plupart en 1995 sur Stellar Regions. Le 22 février, Coltrane rentre en studio en compagnie du batteur Rashied Ali pour produire une série de duos, publiés en 1974 sous le titre deInterstellar Space : Coltrane profite de l'absence de contexte harmonique pour explorer de nouvelles voies en termes d'improvisation, comprenant même l'atonalité
Expression, le dernier album pensé comme tel de son vivant, a été enregistré lors de cette période (27 février, 7 et 29 mars, puis 17 mai). Il demandera à Nat Hentoff de ne pas rédiger les notes de pochette, précisant que « la musique devait parler d'elle-même. »
Le 19 mars 1967, Alice et John ont un troisième fils, qu'ils baptisent Oran.
Le 23 avril, le groupe de Coltrane se produit à deux reprises à l'Olatunji Center of African Culture, situé sur la 125e rue à Harlem, qui avait ouvert ses portes le 27 mars. Coltrane est le premier à s'y produire. Le premier des deux concerts d'une heure constitue l'ultime enregistrement public du saxophoniste et a été publié par Impulse! en 2001.
Le 7 mai, au Famous Ballroom de Baltimore, Coltrane donne ce qui s'avèrera être son dernier concert. Les concerts annoncés alors sont annulés en raison de la santé déclinante de Coltrane.
En mai, Coltrane est pris d'une intense douleur à l'estomac alors qu'il rend visite à sa mère. De retour à New York, il subit une biopsie, mais ne se fait pas traiter. Selon sa femme, Coltrane aurait rejeté les propositions d'opération des médecins, dont les chances de succès étaient faibles. Il passe ses journées à réécouter ses dernières séances d'enregistrement dont la session du 17 mai.
Le 14 juillet, il rencontre son producteur pour choisir le matériel de ce qui deviendra son premier album posthume, Expression. Deux jours plus tard, aux petites heures du matin, il est conduit d'urgence à l'hôpital. Le 17 juillet, John Coltrane décède à quatre heures du matin d'une infection aiguë du foie (une forme de cancer). Il est considéré comme un Grand-Maître du saxophone Jazz
Lors de ses obsèques, le 21 juillet, les formations d'Albert Ayler et d'Ornette Coleman rendent un ultime hommage au saxophoniste, qui, enregistré, sera diffusé par la Radio française le 10 octobre 1967.
Il fut, après Charlie Parker dans les années 1940 et 1950, considéré comme le saxophoniste le plus révolutionnaire et le plus influent de l'histoire du jazz, meneur du courant avant-gardiste dans les années 1960, et l'un des artistes les plus importants de la musique de la deuxième moitié du xxe siècle.
Coltrane a toujours cherché à se dépasser sur tous les plans. Il envisageait sa musique comme une quête spirituelle, semblant vouloir atteindre le divin. Sur le plan technique, il explorait de nouveaux modes d'expression, cherchant de nouvelles sonorités, de nouveaux timbres et de nouvelles façons d'étendre la tessiture et la dynamique du saxophone. Sur le plan stylistique, il est parvenu à élargir les horizons du développement thématique et harmonique de cet instrument en combinant l'improvisation à la chaleur du timbre, à la dynamique et au rythme.
John Coltrane est le fils d'Alice Blair et John Robert Coltrane. Son père était tailleur et musicien amateur. Il savait jouer duviolon et du ukulélé. Sa mère, qui avait étudié la musique et l'enseignement au Livingston College, chantait et jouait dupiano dans la chorale de son père, un révérend de l'Église africaine méthodiste épiscopale Zion.
Quand le petit John atteint ses trois ans, sa famille s'installe à High Point, où il passe toute son enfance. À l'âge de douze ans, il est éprouvé par la mort de son père, suivie de celle de son grand-père, le révérend Blair, puis de celle de son oncle. Sa mère se trouve dans l'obligation de trouver un emploi. John, quant à lui, entre dans l'ensemble communautaire du révérend Steele en tant que clarinettiste. La même année, il achève ses études élémentaires et entre à l'école secondaire. En 1942, à l'âge de 15 ans, il joue de la musique dans l'ensemble de son école, d'abord à la clarinette, puis ausaxophone alto.
Le 31 mai 1943, il termine ses études secondaires et obtient son diplôme. Le 11 juin, il déménage à Philadelphie afin de poursuivre ses études à la Orenstein School of Music, où il reçoit l'enseignement de Mike Guerra. Pour subvenir à ses besoins, il travaille dans une raffinerie de sucre. À dix-sept ans, avec une formation musicale déjà solide, il entre aux Granoff Studios pour y parfaire sa formation.
En 1944, Coltrane laisse son emploi précédent pour travailler dans une usine de produits alimentaires. La même année, sa mère et sa cousine Mary (qui lui a inspiré, plus tard, une composition) le rejoignent à Philadelphie. En 1945, âgé de dix-huit ans, il fait sa première apparition sur la scène du jazz, à l'alto, dans le grand ensemble de Jimmy Johnson. La même année, il est mobilisé pour faire son service militaire. On l'envoie à Hawaii, où il joue de la clarinette dans l'ensemble de la Marine américaine. C'est là qu'il fait sa première session d'enregistrement. En juin 1945, ayant obtenu son congé de la Marine, il rentre à Philadelphie et se joint à l'ensemble de Joe Webb, à l'alto.
Au début de 1947, Coltrane joue quelque temps de l'alto avec l'ensemble de King Kolax, puis il se joint au groupe d'Eddie « Cleanhead » Vinson au ténor, instrument dont il joue pour la première fois. Un voyage en Californie avec cet ensemble lui donne l'occasion de faire le bœuf avec Charlie Parker.
En 1948, Coltrane se remet à l'alto, dans l'ensemble de Jimmy Heath. Il commence alors à consommer de nombreuses drogues. L'année suivante, il travaille une fois avec Bud Powell, à New York, puis, en compagnie de Jimmy Heath, il se joint au grand ensemble de Dizzy Gillespie, dans lequel il joue de l'alto tout en continuant de s'exercer au ténor. Au mois de mai 1950, Gillespie dissout son grand ensemble et forme un groupe réduit, avec Coltrane à l'alto et au ténor. En 1951, Coltrane retrouve Charlie Parker. Il ne subsistera de cette rencontre qu'une photo. Au mois de mai, il quitte définitivement le groupe de Gillespie.
De retour à Philadelphie, il joue avec divers groupes et fait les bars pour subvenir à ses besoins pendant qu'il poursuit sa formation aux Granoff. Il finit par se joindre à l'ensemble de l'altiste de rhythm and blues Earl Bostic, avec lequel il ne restera que quelque temps. Une tournée de l'ensemble de Bostic en Californie donne à Coltrane l'occasion de faire la connaissance d'Eric Dolphy, une rencontre qui eut une importance déterminante dans sa vie. Par la suite, il joue avec Miles Davis et Sonny Rollins à l'Audubon Ballroom de New York. À cette époque, John consomme de l'alcool et se drogue plus que jamais, notamment à l'héroïne. Sous l'influence du saxophoniste Yusef Lateef, qu'il a rencontré à Philadelphie, il s'intéresse à la philosophie et à la spiritualité orientale.
En 1953, Coltrane se joint à l'ensemble de sa première idole, l'altiste ellingtonien Johnny Hodges. L'année suivante, au mois de juin, il rencontre sa future épouse, Juanita Grubbs. Celle-ci est convertie à l'islam et, pour cette raison, s'est rebaptisée Naïma.
Bien que l'on trouve des enregistrements de Coltrane datant de 1946, sa carrière discographique s'étend en fait sur une période de douze ans, de 1955 à 1967, période durant laquelle il a remodelé le jazz moderne et influencé des générations de musiciens.
Le 2 juillet 1955, Coltrane quitte le groupe de Hodges, probablement à cause de ses problèmes de drogue et d'alcool. Au début d'octobre 1955, il reçoit un appel du trompettisteMiles Davis, qui s'apprêtait à former un nouveau quintet.
Citation:
« Il y avait donc à présent Trane au saxophone, Philly Joe à la batterie, Red Garland au piano, Paul Chambers à la basse, et moi à la trompette. Et plus vite que je n'aurais pu l'imaginer, la musique que nous faisions ensemble est devenue incroyable. C'était si bon que ça me donnait des frissons, comme au public. Merde, c'est très vite devenu effrayant, tellement que je me pinçais pour m'assurer que j'étais bien là. Peu après que Trane et moi nous soyons mis à jouer ensemble, le critique Whitney Balliett a écrit que Coltrane avait « un ton sec non dégauchi qui met en valeur Davis, comme une monture grossière pour une belle pierre ». Très rapidement, Trane est devenu bien plus que ça. Il s'est lui-même transformé en diamant. Je le savais, comme tous ceux qui l'entendaient. »
— Miles Davis avec Quincy Troupe, L'Autobiographie p. 209 (1989)
Le 3 octobre 1955, Coltrane épouse Naima et entre dans le Miles Davis Quintet. Ce premier quintette classique, dont l'existence fut brève, produisit des enregistrements mémorables (comme 'Round About Midnight, avant d'être dissout au mois d'avril suivant).
Au printemps 1956, Coltrane fait la connaissance du pianiste McCoy Tyner à Philadelphie. En juin, il déménage à New York avec sa femme et sa belle-fille, Antonia. Cette dernière porte, comme sa mère, un prénom musulman, celui de Saida (ou Syeeda, en anglais).
En 1957, à cause de ses problèmes d'alcool et de drogue, Miles remplace John Coltrane par Sonny Rollins. Coltrane retourne donc habiter chez sa mère, avec sa famille, à Philadelphie. Dans les notes de pochette de A Love Supreme, qu'il signe lui-même, Coltrane précise : « au cours de l'année 1957, j'ai fait l'expérience, grâce à Dieu, d'un éveil spirituel qui m'a mené à une vie plus riche, plus remplie, plus productive. À cette époque, j'ai humblement demandé que me soient donnés les moyens et le privilège de rendre les gens heureux à travers la musique. »
Citation:
« Maintenant que Coltrane était clean, c'était un peu comme s'il était investi d'une mission : il me disait qu'il avait assez déconné comme ça, qu'il avait perdu trop de temps, pas suffisamment prêté attention à sa propre vie, à sa famille, et surtout à son jeu »
— Miles Davis avec Quincy Troupe, Miles. L'Autobiographie (1989)
En pleine forme et parfaitement remis, il signe un contrat avec Prestige Records. En juillet, il travaille avec Thelonious Monk au Five Spot Cafe de New York. C'est suite à cette collaboration avec le génie musical qu'était Monk que Coltrane se mit à développer son style de jeu dense caractéristique, faisant déferler à toute allure sur ses auditeurs des torrents de notes entrelacées et convoluées ; un style que le célèbre critique de jazz Ira Gitler appelle, avec justesse, nappes de sons (sheets of sounds, en anglais).
Le 23 août 1957, John, Naïma et Saïda emménagent dans un appartement près de Central Park West, dans Manhattan. Le 25 décembre, Coltrane retrouve le groupe de Miles Davis, puis, l'année suivante, signe un contrat d'enregistrement avec Atlantic Records.
Après avoir enregistré les chefs-d'œuvres Milestones et Kind of Blue, avec le Miles Davis Sextet, il enregistre le vertigineux Giant Steps, son premier album en tant que leader sur le label Atlantic. En 1960, il fait la connaissance de la pianiste Alice McLeod dans une réception à Détroit. En mars, il part en tournée en Europe avec Miles Davis. Son style révolutionnaire y est fort mal accepté, il se fait siffler lors d’un concert à l'Olympia de Paris. C'est à Baltimore, en avril, que Coltrane officie pour la dernière fois au sein du groupe de Miles Davis.
Il forme ensuite son propre quartet, avec Steve Davis à la contrebasse, Steve Kuhn au piano et Pete LaRoca à la batterie. Ces derniers sont rapidement remplacés par McCoy Tyner au piano et Elvin Jones à la batterie. À l'automne, Reggie Workman vient remplacer Steve Davis à la contrebasse.
Outre Giant Steps, il enregistre pour le label Atlantic plusieurs disques, tous considérés comme la quintessence de l'art coltranien, dont My Favorite Things, et Olé avec Eric Dolphy dont les influences hispaniques évoquent l'album de Miles Davis et Gil Evans, Sketches of Spain.
À cette époque, il découvre le saxophone soprano dont il aime la beauté du timbre. Il admettra plus tard que cette découverte va modifier sa conception du saxophone ténor, l’aidant à explorer toute l'étendue de l'instrument.
Durant la dernière période de sa carrière, Coltrane affiche un intérêt croissant pour le free jazz, dont Ornette Coleman et Don Cherry sont les principaux représentants à la fin des années 1950. Par la suite, il figurera comme l'un des pères spirituels de ce mouvement qui s’inscrit dans la révolution sociale et politique que connaissent les États-Unis au début des années 1960.
En 1961, Coltrane signe un contrat d'enregistrement décisif avec Impulse! qui débute par l'enregistrement de l'album Africa/Brass, avec un orchestre élargi sur des arrangements de McCoy Tyner et d'Eric Dolphy. Le producteur du label enregistre ensuite le groupe de Coltrane au Village Vanguard du 1er au 5 novembre. Il y est accompagné une nouvelle fois d'Eric Dolphy mais aussi d'Ahmed Abdul-Malik, le bassiste de Monk, qui joue du tampoura sur le morceau India2. Dans ces magnifiques performances, Coltrane révèle toute sa puissance, en particulier dans une historique version fleuve de Chasin' the Trane.
Peu après ces concerts, Coltrane se rend en Europe, en compagnie d’Eric Dolphy, McCoy Tyner, Reggie Workman et Elvin Jones, où il reçoit un nettement meilleur accueil que lors de son précédent séjour avec Miles Davis3.
Le 11 avril 1962 ont lieu les premiers enregistrements (The Inch Worm et Big Nick) du classic quartet composé de McCoy Tyner au piano, Jimmy Garrison à la basse et Elvin Jones à la batterie. L'album Coltrane publié par Impulse! est constitué du matériel enregistré lors de ces premières séances, avec notamment une version remarquable du standardOut Of This World.
Citation:
« À l'époque, j'étais en pleine crise. J'ai fait une idiotie. Je n'étais pas satisfait de mon bec, je l'ai donné à réparer mais il est revenu fichu. Ça m’a découragé parce que je ne pouvais plus obtenir certains effets - cette espèce de trucs plus rapide que j'essayais d'atteindre - et je devais me limiter. (...) C'était tellement clair que j'étais incapable de jouer. Dès que je commençais à jouer, je pouvais entendre la différence et ça me décourageait. Mais au bout d'un an environ, j'avais oublié. »
— John Coltrane, Entretien avec Frank Kofsky de l'été 1966
Coltrane enregistre le 26 septembre 1962 un album en compagnie de Duke Ellington où il revient à une certain orthodoxie dans son style. L'album Ballads, l'une de ses plus grosses ventes, enregistré à la même période à la demande de Bob Thiele confirme ce mouvement.
Citation:
« Ces ballades qui sont sorties étaient tout à fait celles que j'appréciais à l'époque. Je les ai choisies. C'était comme quelque chose qui était enfoui dans mon esprit, depuis ma jeunesse sans doute, et j'avais besoin de les jouer. C'est arrivé à un moment où ma confiance dans mon instrument avait baissé, j'avais besoin de faire le vide. »
— John Coltrane, Entretien avec Frank Kofsky de l'été 1966
En novembre, le nouveau quartet se rend en Europe pour la première fois.
En mars 1963, il enregistre un nouvel album en compagnie de Johnny Hartman, un chanteur de jazz, dans le prolongement de ses deux précédents albums studio.
À l'été 1963, il quitte son ménage avec Naïma et emménage avec Alice McLeod. Le 15 septembre, quatre fillettes noires sont tuées dans un attentat à la bombe sur l'église baptiste de la 16e rue à Birmingham (Alabama). Suite à cette tragédie, Coltrane enregistre, le 18 novembre, la pièce Alabama en mémoire des enfants assassinés.
En avril 1964, Coltrane renouvelle son contrat avec Impulse! Records, puis enregistre Crescent, l'un des albums les plus aboutis de toute sa carrière. Le 29 juin, Eric Dolphy meurt, à Berlin, en Allemagne, des suites de complications diabétiques. La mère d'Eric fait cadeau de la clarinette basse de son fils à John Coltrane. Le 26 août, Alice donne naissance à leur premier fils, John Coltrane Jr. Leur second naîtra le 6 août de l'année suivante. Ils le baptiseront Ravi, d'après le nom du sitariste indien Ravi Shankar, dont Coltrane admire la musique. En novembre, ces derniers se rencontrent à New York.
Le 9 décembre 1964, le John Coltrane Quartet enregistre le chef-d'œuvre A Love Supreme (Un Amour Suprême), considéré comme l'un des albums les plus importants de l'histoire du jazz. L'album rencontre un succès commercial immédiat, faisant définitivement de Coltrane le chef de file du jazz moderne. Son impact dépasse largement le seul univers du jazz.
En juin 1965, Coltrane enregistre Ascension en compagnie de jeunes musiciens provenant du free comme Archie Shepp ou Pharoah Sanders, qui intégrera le groupe régulier de Coltrane dans les semaines qui suivront.
Citation:
« Cela m'aide. Cela m'aide à rester vivant par moments parce que physiquement, le rythme auquel je vis est si dur et j'ai pris du poids, c'est parfois devenu un peu dur physiquement. J'aime bien avoir quelqu'un à côté de moi quand je ne peux plus obtenir cette force. J'aime avoir cette force dans le groupe, de toute façon. Et Pharoah est très fort dans son esprit et le sera encore. C'est le genre de chose que j'aime. »
— John Coltrane à propos de Pharoah Sanders, Entretien avec Frank Kofsky de l'été 1966
En décembre 1965, McCoy Tyner quitte le groupe, insatisfait de la nouvelle orientation de la musique de Coltrane. Il sera remplacé par Alice McLeod. Il est suivi peu après par Elvin Jones en 1966, suite à l'arrivée du batteur Rashied Ali. Les deux piliers de son classic quartet expliqueront leur départ par des raisons similaires : en désaccord avec les nouvelles orientations musicales de leur leader, de plus en plus tourné vers le free jazz, ils quittent le groupe au motif qu'ils ne s'entendaient plus jouer
Le 28 mai 1966, la nouvelle formation est enregistrée au Village Vanguard. L'album Live At The Village Vanguard Again! présente deux titres connus du répertoire de Coltrane (Naima et My Favorite Things), mais dans des versions fort différentes de celles du précédent quartette, laissant critique et public face à une certaine incompréhension.
Du 8 au 24 juillet, le groupe part au Japon effectuer une tournée où l'accueil réservé à leur musique est nettement plus favorable qu'aux Etats-Unis. Les concerts des 11 et 22 juillet 1966 seront publiés après la mort du saxophoniste sous le titre de Live In Japan.
Au mois d'août, John épouse Alice McLeod, divorçant en même temps de Naima, qui ne lui avait pas donné d'enfants.
La maison de John Coltrane sur North Thirty-Third Street à Philadelphia.
Le 15 février 1967, Coltrane retrouve les chemins du studio d'Englewood Cliffs (New Jersey) en quartette (sans Pharoah Sanders) et enregistre des morceaux qui sortiront pour la plupart en 1995 sur Stellar Regions. Le 22 février, Coltrane rentre en studio en compagnie du batteur Rashied Ali pour produire une série de duos, publiés en 1974 sous le titre deInterstellar Space : Coltrane profite de l'absence de contexte harmonique pour explorer de nouvelles voies en termes d'improvisation, comprenant même l'atonalité
Expression, le dernier album pensé comme tel de son vivant, a été enregistré lors de cette période (27 février, 7 et 29 mars, puis 17 mai). Il demandera à Nat Hentoff de ne pas rédiger les notes de pochette, précisant que « la musique devait parler d'elle-même. »
Le 19 mars 1967, Alice et John ont un troisième fils, qu'ils baptisent Oran.
Le 23 avril, le groupe de Coltrane se produit à deux reprises à l'Olatunji Center of African Culture, situé sur la 125e rue à Harlem, qui avait ouvert ses portes le 27 mars. Coltrane est le premier à s'y produire. Le premier des deux concerts d'une heure constitue l'ultime enregistrement public du saxophoniste et a été publié par Impulse! en 2001.
Le 7 mai, au Famous Ballroom de Baltimore, Coltrane donne ce qui s'avèrera être son dernier concert. Les concerts annoncés alors sont annulés en raison de la santé déclinante de Coltrane.
En mai, Coltrane est pris d'une intense douleur à l'estomac alors qu'il rend visite à sa mère. De retour à New York, il subit une biopsie, mais ne se fait pas traiter. Selon sa femme, Coltrane aurait rejeté les propositions d'opération des médecins, dont les chances de succès étaient faibles. Il passe ses journées à réécouter ses dernières séances d'enregistrement dont la session du 17 mai.
Le 14 juillet, il rencontre son producteur pour choisir le matériel de ce qui deviendra son premier album posthume, Expression. Deux jours plus tard, aux petites heures du matin, il est conduit d'urgence à l'hôpital. Le 17 juillet, John Coltrane décède à quatre heures du matin d'une infection aiguë du foie (une forme de cancer). Il est considéré comme un Grand-Maître du saxophone Jazz
Lors de ses obsèques, le 21 juillet, les formations d'Albert Ayler et d'Ornette Coleman rendent un ultime hommage au saxophoniste, qui, enregistré, sera diffusé par la Radio française le 10 octobre 1967.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
La nuit quand je travail j'écoute du jazz avec Stanley Payant.
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Erroll Louis Garner (né le 15 juin 1921 à Pittsburgh et décédé le 2 janvier 1977 à Los Angeles) était un pianiste de jazzdont le style mélodique typique lui valut une grande popularité, ainsi que l'admiration de ses maîtres.
Né à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 15 juin 1921, Erroll commença à jouer du piano à l'âge de trois ans. Autodidacte, il joua tout d'abord dans l'ombre de son frère Linton, lui aussi pianiste, puis il débarqua à New York en 1944. Il travailla un temps avec le bassiste Slam Stewart — il se servit du morceau Play Fiddle Play pour composer son fameux Play Piano Play —, ainsi que son trio habituel : Eddie Calhoun, son ami d'enfance contrebassiste, et le batteur Fats Heard.
Erroll Garner n'apprit jamais à lire les partitions. Il mémorisait tout ce qu'il composait et jouait à l'oreille.
Son oreille et sa technique dues à une forte prédisposition naturelle lui permirent de faire une carrière internationale. Son style était réputé pour son swing, même si certains de ses meilleurs enregistrements demeurent des ballades, telles queMisty, la plus connue d'entre elles. Son disque le plus célèbre est Concert By The Sea. Son album le plus intéressant est peut-être Soliloquy enregistré en février 1957, dans lequel il interprète en piano solo deux de ses compositions : Soliloquy etNo More Time. Erroll Garner jouait avec un fameux décalage d'un quart de temps entre les deux mains, si bien que son style est très difficile à imiter bien que beaucoup de pianistes aient essayé (quelques notes suffisent à reconnaître son jeu).
Erroll Garner était un homme simple, qui outre le piano, aimait bien plaisanter et cuisiner. Une anecdote amusante à son sujet est qu'il jouait toujours le siège de piano remonté au maximum, ou bien, si ce n'était pas suffisant, assis sur des annuaires de la ville de New York, avec pour conséquence une position des mains sur le clavier très verticale. Durant les dernières années de sa vie, il habitait un appartement situé au-dessus du Carnegie Hall de New York.
L'enregistrement Concert by the Sea de 1955, avec Eddie Calhoun à la basse et Denzil Best à la batterie, compte parmi ses meilleurs albums. D'autres sont très brillants tels queLong Ago and Far Away (1951) et Magician (1974), dans lesquels il interprète avec son style légendaire un grand nombre de standards.
Né à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 15 juin 1921, Erroll commença à jouer du piano à l'âge de trois ans. Autodidacte, il joua tout d'abord dans l'ombre de son frère Linton, lui aussi pianiste, puis il débarqua à New York en 1944. Il travailla un temps avec le bassiste Slam Stewart — il se servit du morceau Play Fiddle Play pour composer son fameux Play Piano Play —, ainsi que son trio habituel : Eddie Calhoun, son ami d'enfance contrebassiste, et le batteur Fats Heard.
Erroll Garner n'apprit jamais à lire les partitions. Il mémorisait tout ce qu'il composait et jouait à l'oreille.
Son oreille et sa technique dues à une forte prédisposition naturelle lui permirent de faire une carrière internationale. Son style était réputé pour son swing, même si certains de ses meilleurs enregistrements demeurent des ballades, telles queMisty, la plus connue d'entre elles. Son disque le plus célèbre est Concert By The Sea. Son album le plus intéressant est peut-être Soliloquy enregistré en février 1957, dans lequel il interprète en piano solo deux de ses compositions : Soliloquy etNo More Time. Erroll Garner jouait avec un fameux décalage d'un quart de temps entre les deux mains, si bien que son style est très difficile à imiter bien que beaucoup de pianistes aient essayé (quelques notes suffisent à reconnaître son jeu).
Erroll Garner était un homme simple, qui outre le piano, aimait bien plaisanter et cuisiner. Une anecdote amusante à son sujet est qu'il jouait toujours le siège de piano remonté au maximum, ou bien, si ce n'était pas suffisant, assis sur des annuaires de la ville de New York, avec pour conséquence une position des mains sur le clavier très verticale. Durant les dernières années de sa vie, il habitait un appartement situé au-dessus du Carnegie Hall de New York.
L'enregistrement Concert by the Sea de 1955, avec Eddie Calhoun à la basse et Denzil Best à la batterie, compte parmi ses meilleurs albums. D'autres sont très brillants tels queLong Ago and Far Away (1951) et Magician (1974), dans lesquels il interprète avec son style légendaire un grand nombre de standards.
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qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: BLUESMANS AMERICAINS ET JAZZMANS
Ethel Waters, née le 31 octobre 1896 à Chester (Pennsylvanie) et morte le 1er septembre 1977 à Chatsworth (Californie), est une chanteuse de blues et actrice américaine
Chantant dans un style sentimental et pop, elle a notamment enregistré pour le label Black Swan.
Elle fut la seconde afro-americaine à être nommée aux Oscars du cinéma.
Chantant dans un style sentimental et pop, elle a notamment enregistré pour le label Black Swan.
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