La Bolduc - J'ai un bouton sur la langue
http://www.youtube.com/watch?v=KuceBWqia3E
J’ai un bouton sur la langue
Me voilà mal amanchée j’un bouton su’l bout du nez
Quand je viens pour regarder j’vous dis que ça m’fait loucher
J’vous assure c’est bien souffrant ça m’fait faire du mauvais sang
J’me suis fait un bon onguent y’a guéri dans pas grand temps
Pi j’en ai un su’l’bout d’la langue qui m’empêche de turluter
Pis ça me fait bégay gay gay gay bégay gay gay gay bégayer
J’au un clou su’l nerf du cou qui est aussi grand qu’un trente sous
J’en ai un sur le menton qui est aussi gros qu’un citron
J’en ai un autre su’l’bord d’l’oreille qui m’sert de pendant d’oreille
J’vous assure qu’i’ ternissent pas sont garantis 14 carats
J’ai d’la misère à marcher j’ai une mordure en d’sour du pied
Quand je mets mes beaux souliers j’vous assure ça m’fait boiter
J’ai fait ça l’été passé quand j’ai été au Saguenay
C’est en m’en allant baigner une écrevisse m’a pincé l’pied
Y a des fois j’ai l’rhumatisme et d’autres fois j’ai la pituite
Quand je mange d’la soupe aux pois j’ai des brûl’ments d’estomac
Pour guérir mon mal de reins j’mange des crêpes de sarrazin
Si ça continue comme ça i’ vont chanter mon Libera
Si v’s êtes comme ça mes amis ça veut dire qu’vous êtes mal pris
J’ai un conseil à vous donner vous êtes mieux d’vous faire soigner
Avant que ça aille trop loin allez voir le médecin
Quand on attend trop longtemps ça finit par un enterrement.
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bolduc
La Bolduc (née Mary Rose Anna Travers le 4 juin 1894 à Newport (Gaspésie), Québec et morte à Montréal le 20 février 1941) est une auteure-compositrice-interprète québécoise. Musicienne autodidacte, considérée comme la première « chansonnière » du Québec, elle connaît un succès phénoménal auprès du public québécois et la consécration par le biais du disque.
Madame Bolduc a donné à la chanson québécoise des années 1920-1930 un vent de fraîcheur: trouver les mots justes et l'humour nécessaire en plein cœur de la crise économique des années 1930, en racontant le quotidien des petites gens de la ville et des campagnes et ce, dans la langue du peuple, tant avec optimisme (Ça va venir, découragez-vous pas, Nos braves habitants) qu'avec ironie (Toujours l'R-100, Les médecins)...