J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
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J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
J'adore. En passant, que je suis heureux de vivre loin de "L'île aux génies". Vive Québec !
J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Nadia Seraiocco
Hier, je lunchais avec un ami sur le Plateau, dans un endroit qu'à une certaine époque nous fréquentions beaucoup et qu'il a délaissé depuis qu'il vit aux frontières d'Outremont. Autour, les commerces avaient changé de mains ou étaient carrément fermés. Partout, il y avait des espaces en construction et des panneaux de chantier annonçaient de nouveaux condos. Je comprends que l'on veuille densifier un peu le tissu urbain et offrir, disons, une quinzaine d'appartements, là où il y en avait peut-être six à peine habitables. Cela dit, je me demande pourquoi je payerais un condo au fort prix, dans un quartier très dense et dont les commerces locaux sont de moins en moins différents de ceux des banlieues...
En 2000, à mon arrivée à Montréal, je ne souhaitais qu'une chose: me trouver un petit logis sur le Plateau, y stationner mon vélo et adopter ce mode de vie montréalais qui à l'époque était tout résumé dans les films de Binamé. J'habitais donc à deux pas de Mont-Royal, dans ce qu'on appelait à l'époque l'Est du Plateau et qui est maintenant aussi cher que le reste. Deux ans plus tard, j'emménageais au cœur du quartier portuguais (près de Duluth entre St-Laurent et St-Denis), à deux pas des rôtisseries, un coin que j'ai habité jusqu'à tout récemment.
J'ai toujours adoré le côté familial de ce quartier, l'épicerie Soares où on me disait de revenir payer plus tard, quand je devais partir vite au boulot. Le Bistro Duluth, maintenant NaBrasa, où le proprio avait toujours une table pour moi. Chez José, le célèbre petit café, propriété d'un pâtissier-agent d'immeuble du coin, où je déjeunais si souvent. Le Point Vert, où j'achetais mes magazines et mes cigarettes (oui, je fumais), sans être obligée de laisser mes chiens dehors (le proprio leur donnait même des biscuits). Mon ami Nantha, retourné récemment en Malaisie, qui a tenu longtemps un resto appelé Nantha's Kitchen (où est désormais le Réservoir), puis un petit coin sympa appelé Cash & Cari (jeu de mot bilingue sur la bouffe à apporter). J'aimais presque mes voisins fous, même celui qui ressemblait à Kramer dans Seinfeld et faisait des photocopies toute la journée au Point Vert...
La mixité sociale un beau concept, mais sous tension...
J'ai été propriétaire d'une petite maison, acquise à ce qui me semblait une fortune, revendue un peu plus chère et que je n'aurais plus les moyens d'acheter à son prix de 2012. Mon salaire n'a pas suivi le coût d'achat des propriétés, ni celui de la hausse des taxes foncières. Mes dernières années à titre de résidente du Plateau, je les ai passées dans un appartement encore abordable, c'est donc dire pas tout à fait rénové et qui, s'il avait du cachet, tombait un peu plus en morceaux chaque année. Les voisins excentriques, mais charmants avaient été remplacés d'une part, dans les logements sociaux par des cas lourds pas charmants du tout et dans les immeubles autour, par des proprios, qui après avoir payé un minuscule condo dans un immeuble juste mis à niveau 400 000 $ ou plus, espéraient au moins ne pas se faire chier avec le voisinage. Mais ça ne marche pas comme ça. Les pancartes à vendre se multipliaient, mais restaient là plus longtemps et les proprios n'étaient pas contents. La crise du logement s'essoufflait tellement dans notre coin que même les logements sociaux restaient vides quelques mois.
Le beau concept de mixité sociale que j'avais défendu en communication à la ville ne marchait plus fort. Il y avait des voitures de police sur ma rue plusieurs fois par semaine. Les voisins s'invectivaient d'un balcon à l'autre. Quand je sortais mes chiens, toujours un voisin pour me dire que les chiens ne devraient pas être autorisés... La loi du condo jusque sur le trottoir. Pas que les locataires fussent mieux, mais leur énervement trouvait un exécutoire ailleurs, dans leurs chicanes de balcon à balcon, j'imagine.
En fait, tout le monde avait adopté des règles tout à fait platoïformes, sur les espaces verts, les vélos, les voitures, mais chacun les interprétait à sa façon et ne gênait pas pour honnir qui les comprenait autrement.
La guerre piétons, cyclistes et automobilistes.
Les autos ne sont pas bien vues sur le Plateau. C'est probablement pour cette raison que je me suis fait siphonner mon réservoir à essence quelques fois, ce qui a eu pour conséquence de me coûter cher, surtout quand la porte du réservoir a été brisée. Une leçon apprise diront certains. L'hiver, ma plus grande peur était de heurter un cycliste en pleine tempête, tandis qu'il roulait au milieu de la route sur quelque dix centimètres de neige au sol. Je me suis fait envoyer des doigts d'honneur, des bras aussi parfois, alors que je priais pour que mes freins fonctionnent et que la tonne de métal que je pilotais n'emboutisse pas le frêle véhicule du cycliste qui me faisait des grimaces. Quand je décidais de marcher, pour me rendre, disons à l'UQAM, pas une fois n'ai-je pas été talonnée sur le trottoir par un cycliste, qui ne voulant surtout pas descendre de sa monture, me demandait à coups de sonnette de me pousser... C'est parfois moi, la piétonne, qui ai eu à prendre le caniveau quand il fallait choisir entre la haie ou le mur et la rue.
Entre condos neufs et parc immobilier vétuste...
C'est avec de grandes appréhensions que j'ai quitté le quadrilatère que j'avais habité si longtemps. Mais, comme de nombreux amis, cette année j'ai quitté mon appartement, car quelques dégâts d'eau cumulés à des décennies d'entretien minimum, l'avait rendu inhabitable. Le diagnostic : moisissures redevables aux dégâts d'eau et un mur avant dont l'isolation avait été littéralement emporté par l'eau qui s'infiltrait à travers les briques. Je ne vous dis pas les factures d'électricité que je me tapais...
J'adore le Plateau...
Quand je m'y rends en voiture ou en métro, je rigole, je suis à 15 ou 20 minutes de mes boutiques préférées (ce qui en reste) et c'est avec le sourire que je paye les parcos de la rue Mont-Royal... Les cyclistes peuvent me faire des doigts d'honneur, me chasser des trottoirs, je n'en ai cure, car moi, une fois que j'ai profité du meilleur, je retourne à l'Est du Stade, dans mon quartier tranquille où l'espace vital est en quantité suffisante pour garder la paix...
Lien: Le Huffington Post Québec
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En 2000, à mon arrivée à Montréal, je ne souhaitais qu'une chose: me trouver un petit logis sur le Plateau, y stationner mon vélo et adopter ce mode de vie montréalais qui à l'époque était tout résumé dans les films de Binamé. J'habitais donc à deux pas de Mont-Royal, dans ce qu'on appelait à l'époque l'Est du Plateau et qui est maintenant aussi cher que le reste. Deux ans plus tard, j'emménageais au cœur du quartier portuguais (près de Duluth entre St-Laurent et St-Denis), à deux pas des rôtisseries, un coin que j'ai habité jusqu'à tout récemment.
J'ai toujours adoré le côté familial de ce quartier, l'épicerie Soares où on me disait de revenir payer plus tard, quand je devais partir vite au boulot. Le Bistro Duluth, maintenant NaBrasa, où le proprio avait toujours une table pour moi. Chez José, le célèbre petit café, propriété d'un pâtissier-agent d'immeuble du coin, où je déjeunais si souvent. Le Point Vert, où j'achetais mes magazines et mes cigarettes (oui, je fumais), sans être obligée de laisser mes chiens dehors (le proprio leur donnait même des biscuits). Mon ami Nantha, retourné récemment en Malaisie, qui a tenu longtemps un resto appelé Nantha's Kitchen (où est désormais le Réservoir), puis un petit coin sympa appelé Cash & Cari (jeu de mot bilingue sur la bouffe à apporter). J'aimais presque mes voisins fous, même celui qui ressemblait à Kramer dans Seinfeld et faisait des photocopies toute la journée au Point Vert...
La mixité sociale un beau concept, mais sous tension...
J'ai été propriétaire d'une petite maison, acquise à ce qui me semblait une fortune, revendue un peu plus chère et que je n'aurais plus les moyens d'acheter à son prix de 2012. Mon salaire n'a pas suivi le coût d'achat des propriétés, ni celui de la hausse des taxes foncières. Mes dernières années à titre de résidente du Plateau, je les ai passées dans un appartement encore abordable, c'est donc dire pas tout à fait rénové et qui, s'il avait du cachet, tombait un peu plus en morceaux chaque année. Les voisins excentriques, mais charmants avaient été remplacés d'une part, dans les logements sociaux par des cas lourds pas charmants du tout et dans les immeubles autour, par des proprios, qui après avoir payé un minuscule condo dans un immeuble juste mis à niveau 400 000 $ ou plus, espéraient au moins ne pas se faire chier avec le voisinage. Mais ça ne marche pas comme ça. Les pancartes à vendre se multipliaient, mais restaient là plus longtemps et les proprios n'étaient pas contents. La crise du logement s'essoufflait tellement dans notre coin que même les logements sociaux restaient vides quelques mois.
Le beau concept de mixité sociale que j'avais défendu en communication à la ville ne marchait plus fort. Il y avait des voitures de police sur ma rue plusieurs fois par semaine. Les voisins s'invectivaient d'un balcon à l'autre. Quand je sortais mes chiens, toujours un voisin pour me dire que les chiens ne devraient pas être autorisés... La loi du condo jusque sur le trottoir. Pas que les locataires fussent mieux, mais leur énervement trouvait un exécutoire ailleurs, dans leurs chicanes de balcon à balcon, j'imagine.
En fait, tout le monde avait adopté des règles tout à fait platoïformes, sur les espaces verts, les vélos, les voitures, mais chacun les interprétait à sa façon et ne gênait pas pour honnir qui les comprenait autrement.
La guerre piétons, cyclistes et automobilistes.
Les autos ne sont pas bien vues sur le Plateau. C'est probablement pour cette raison que je me suis fait siphonner mon réservoir à essence quelques fois, ce qui a eu pour conséquence de me coûter cher, surtout quand la porte du réservoir a été brisée. Une leçon apprise diront certains. L'hiver, ma plus grande peur était de heurter un cycliste en pleine tempête, tandis qu'il roulait au milieu de la route sur quelque dix centimètres de neige au sol. Je me suis fait envoyer des doigts d'honneur, des bras aussi parfois, alors que je priais pour que mes freins fonctionnent et que la tonne de métal que je pilotais n'emboutisse pas le frêle véhicule du cycliste qui me faisait des grimaces. Quand je décidais de marcher, pour me rendre, disons à l'UQAM, pas une fois n'ai-je pas été talonnée sur le trottoir par un cycliste, qui ne voulant surtout pas descendre de sa monture, me demandait à coups de sonnette de me pousser... C'est parfois moi, la piétonne, qui ai eu à prendre le caniveau quand il fallait choisir entre la haie ou le mur et la rue.
Entre condos neufs et parc immobilier vétuste...
C'est avec de grandes appréhensions que j'ai quitté le quadrilatère que j'avais habité si longtemps. Mais, comme de nombreux amis, cette année j'ai quitté mon appartement, car quelques dégâts d'eau cumulés à des décennies d'entretien minimum, l'avait rendu inhabitable. Le diagnostic : moisissures redevables aux dégâts d'eau et un mur avant dont l'isolation avait été littéralement emporté par l'eau qui s'infiltrait à travers les briques. Je ne vous dis pas les factures d'électricité que je me tapais...
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Mark , tu écoutes trop les radios poubelles de Québec pour détester autant le Plateau.
Au fait, tu y est déjà allé?
J'y ai vécu plusieurs années et j'ai adoré.
Au fait, tu y est déjà allé?
J'y ai vécu plusieurs années et j'ai adoré.
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Depuis six mille ans, la guerre
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
À chaque fois que je vais passer une fin de semaine à Montréal, c'est là que je vais.
Je ne déteste pas l'endroit, mais il y a une mentalité que je n'aime pas. Il suffit de voir le maire et le député pour comprendre...
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Tant mieux si tu connais. Le maire, c'est un con en effet. La mentalité? Tu veux dire quoi au juste?Mark a écrit :À chaque fois que je vais passer une fin de semaine à Montréal, c'est là que je vais.
Je ne déteste pas l'endroit, mais il y a une mentalité que je n'aime pas. Il suffit de voir le maire et le député pour comprendre...
La médisance qu'on entend sur les radios poubelle de Québec à l'endroit du Plateau?
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Il n'y a pas que les radios-poubelles qui en parlent, Specteur.
Les riches qui votent Khadir, je me méfie... mais je ne mettrais pas tout le monde dans le même panier.
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
J'entend rarement parler du Plateau: sauf lorsque je vais à Québec.Mark a écrit :Il n'y a pas que les radios-poubelles qui en parlent, Specteur.
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Circuler sur le plateau ça n'a plus de maudit bon sens. Ils ont inversé des sens uniques pour rendre la circulation impossible. Il faut se tapper des détours interminables et pour finir, quand on arrive à destination, chercher un stationnement, qui n'est pas réservé aux résidents, ou occupé par un banc de neige qui est maintenant un banc de glace, car le plateau a décidé d'abandonner ses résidents et leurs visiteurs, dès le début de février, en ne déneigeant pas les rues depuis la dernière averse de mélange neige/pluie. Car le plateau est en faillite, il faut le dire. Les gens ne vont plus magasiner là-bas, donc les commerces ferment, et les résidents en ont assez de payer une fortune en taxes et n'avoir aucun service. Vivre dans un quartier sale, parce que les bacs à recyclages partent au vent, et que les trottoirs sont pleins de crottes de chiens. Alors ceux qui le peuvent, quittent.
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
54$ de frais en extra pour les appels sur le plateau.
Je voulais appeler cela la taxe Ferrandez'' mais j'ai pas le droit de dire cela..alors c'est une taxe de ''désagr.ment automobile''
Je voulais appeler cela la taxe Ferrandez'' mais j'ai pas le droit de dire cela..alors c'est une taxe de ''désagr.ment automobile''
Il semblerait que la moitié du monde ne soit là que pour écoeurer l'autre moitié.
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
L'agonie commerciale du Plateau
Yves Boisvert
Quand il neige trop, le Plateau arrête de déneiger pour économiser. Quand il neige moins, le Plateau arrête de déneiger pour économiser.
«Coudonc, va-tu falloir qu'on brûle nos déchets?», me demande un commerçant qui se lève la nuit pour haïr Luc Ferrandez.
Il se lève aussi le matin pour enlever la neige sur le trottoir devant son commerce et celle dans les espaces de parking. Espaces les plus chers en ville, comme chacun sait, et où la police de la circulation est la plus rigoriste. Tu mets ces gars-là sur la construction, tu n'as plus besoin de commission d'enquête.
Avez-vous vu de quoi ont l'air les trottoirs sur Plateau, en cet hiver qui n'a pas eu lieu? Si ma mère y habitait, j'irais d'urgence la sortir du quartier. Quand une administration municipale en est rendue à chipoter sur le déblayage des trottoirs sous prétexte d'économie budgétaire, c'est que, vraiment, la faillite n'est pas loin.
***
L'an dernier, j'ai mangé avec Luc Ferrandez et je ne m'en suis pas encore tout à fait remis.
Je m'attendais à me faire engueuler un peu, vu ce que j'avais écrit de pas très sympathique au sujet du secrétaire général du Plateau-Mont-Royal.
Pensez donc. Le type est d'une affabilité et d'une transparence désarmantes. Je veux dire: on arrive armé de statistiques et de lamentations documentées... Et le gars vous dit: oui, c'est vrai, ça se peut qu'on se trompe.
Comment ça, ça se peut qu'on se trompe? J'étais venu pour m'engueuler! Ben non, le politicien te dit: on n'est pas trop sûrs, on essaie des affaires. Il paie le lunch en plus, vu qu'à notre premier rendez-vous dans un café biologique, il ne s'était pas pointé pour cause de malentendu, bref, Luc Ferrandez est vraiment fin, pas con pour deux sous, tu veux être son ami. Mais pas son administré!
Ce type est vraiment en train de tuer la vie commerciale sur le Plateau et ça ressemble à un plan.
Mais même ça, quand je lui en ai parlé l'an dernier, il ne s'en défendait pas. Oui, les règles de circulation, de parking et de tarifs vont finir par tuer des commerces. C'est couru.
C'est sûr qu'il va y avoir des commerces qui vont fermer, m'a-t-il dit. Si ça va trop loin, on va réévaluer la situation. Mais on s'en va là. Et de m'expliquer ensuite ses nouveaux plans de restriction du parking. Il a été élu avec ce mandat-là, et aux prochaines élections, si on veut le foutre à la porte, qu'on le fasse.
Il disait ça avec la même transparence que la semaine dernière, quand il a reconnu qu'il y avait un certain fondement aux critiques de Michael Applebaum sur son refus de déneiger.
Hey! Enlever la neige! N'est-ce pas l'ABC de la gestion municipale au Québec? Non seulement il ne le fait pas, mais il va aussi foutre des amoncellements devant des commerces. Il glisse ensuite dans une séance du conseil que l'an prochain, il va déneiger... les pistes cyclables!
***
Pendant ce temps-là, l'avenue du Mont-Royal voit ses commerces fermer l'un après l'autre. Récession? Depuis un an, Guylaine Lévesque, de la poissonnerie La Dorade Rose, dit avoir perdu au moins 30% de son chiffre d'affaires.
«Les clients me le disent: c'est plus allable, sur le Plateau! Trop compliqué, venir ici, les rues, les parcos, maintenant la neige, ils ont une contravention et après ils ne reviennent plus. C'est pas vrai qu'on peut vivre seulement avec la clientèle locale qui vient à pied.»
Annie Milhomme, copropriétaire du Second Cup, évalue sa baisse de clientèle à plus de 20% en un an. Elle fait partie de ceux qui doivent déneiger eux-mêmes les espaces de stationnement - on parle de Mont-Royal et Marquette!
«Les gens vont ailleurs, c'est trop compliqué.»
Federico Rivas, du bar Chez Baptiste, a été le premier à ouvrir une terrasse sur Mont-Royal. Elle coûtait 350$ en taxes il y a sept ans... et 10 000$ cette année. La terrasse de son autre bar, rue Masson (Rosemeont-La Petite-Patrie), lui coûte 10 fois moins. Les conseillers sont venus l'accueillir avec enthousiasme. L'atmosphère est au développement. Mais sur le Plateau, «on envoie la business ailleurs».
Sa terrasse qui lui coûte 30 fois plus cher ferme aussi trois heures plus tôt, pour cause de tranquillité, ce qui veut dire moins d'emplois. Et, dit-il, 75% des employés sont des artistes du Plateau qui peuvent vivre dans le quartier avec ces jobs-là.
«On n'a pas de problème avec les taxes, mais les services diminuent!»
Mathieu Leblanc, copropriétaire de la Taverne Normand, s'est fait dire par un politique de Projet Montréal que même si la terrasse coûtait près de 10 000$ cette année, il ferait «tellement d'argent qu'il pourrait s'acheter une Porsche». En ce moment, ce père de deux enfants roule en Escort 1997, mais on décode que pour certains chez Projet Montréal, les commerçants sont de vulgaires faiseurs de profits qui ont des rêves de parvenus.
«J'étais fâché, maintenant je suis triste. Ils sont en train de détruire l'âme du Plateau. Les gens aiment mieux aller chez Loblaws à cause d'eux. Si Luc Ferrandez veut une place tranquille, il peut aller à Lanoraie!»
En vérité, tout fonctionne comme prévu. L'administration Ferrandez a choisi consciemment de détruire une partie de la vie commerciale du Plateau en échange de plus de tranquillité.
Mais les pistes cyclables seront déneigées.
Lien: La Presse
* * *
Tout est dit, ça se passe de commentaire.
Yves Boisvert
Quand il neige trop, le Plateau arrête de déneiger pour économiser. Quand il neige moins, le Plateau arrête de déneiger pour économiser.
«Coudonc, va-tu falloir qu'on brûle nos déchets?», me demande un commerçant qui se lève la nuit pour haïr Luc Ferrandez.
Il se lève aussi le matin pour enlever la neige sur le trottoir devant son commerce et celle dans les espaces de parking. Espaces les plus chers en ville, comme chacun sait, et où la police de la circulation est la plus rigoriste. Tu mets ces gars-là sur la construction, tu n'as plus besoin de commission d'enquête.
Avez-vous vu de quoi ont l'air les trottoirs sur Plateau, en cet hiver qui n'a pas eu lieu? Si ma mère y habitait, j'irais d'urgence la sortir du quartier. Quand une administration municipale en est rendue à chipoter sur le déblayage des trottoirs sous prétexte d'économie budgétaire, c'est que, vraiment, la faillite n'est pas loin.
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L'an dernier, j'ai mangé avec Luc Ferrandez et je ne m'en suis pas encore tout à fait remis.
Je m'attendais à me faire engueuler un peu, vu ce que j'avais écrit de pas très sympathique au sujet du secrétaire général du Plateau-Mont-Royal.
Pensez donc. Le type est d'une affabilité et d'une transparence désarmantes. Je veux dire: on arrive armé de statistiques et de lamentations documentées... Et le gars vous dit: oui, c'est vrai, ça se peut qu'on se trompe.
Comment ça, ça se peut qu'on se trompe? J'étais venu pour m'engueuler! Ben non, le politicien te dit: on n'est pas trop sûrs, on essaie des affaires. Il paie le lunch en plus, vu qu'à notre premier rendez-vous dans un café biologique, il ne s'était pas pointé pour cause de malentendu, bref, Luc Ferrandez est vraiment fin, pas con pour deux sous, tu veux être son ami. Mais pas son administré!
Ce type est vraiment en train de tuer la vie commerciale sur le Plateau et ça ressemble à un plan.
Mais même ça, quand je lui en ai parlé l'an dernier, il ne s'en défendait pas. Oui, les règles de circulation, de parking et de tarifs vont finir par tuer des commerces. C'est couru.
C'est sûr qu'il va y avoir des commerces qui vont fermer, m'a-t-il dit. Si ça va trop loin, on va réévaluer la situation. Mais on s'en va là. Et de m'expliquer ensuite ses nouveaux plans de restriction du parking. Il a été élu avec ce mandat-là, et aux prochaines élections, si on veut le foutre à la porte, qu'on le fasse.
Il disait ça avec la même transparence que la semaine dernière, quand il a reconnu qu'il y avait un certain fondement aux critiques de Michael Applebaum sur son refus de déneiger.
Hey! Enlever la neige! N'est-ce pas l'ABC de la gestion municipale au Québec? Non seulement il ne le fait pas, mais il va aussi foutre des amoncellements devant des commerces. Il glisse ensuite dans une séance du conseil que l'an prochain, il va déneiger... les pistes cyclables!
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Pendant ce temps-là, l'avenue du Mont-Royal voit ses commerces fermer l'un après l'autre. Récession? Depuis un an, Guylaine Lévesque, de la poissonnerie La Dorade Rose, dit avoir perdu au moins 30% de son chiffre d'affaires.
«Les clients me le disent: c'est plus allable, sur le Plateau! Trop compliqué, venir ici, les rues, les parcos, maintenant la neige, ils ont une contravention et après ils ne reviennent plus. C'est pas vrai qu'on peut vivre seulement avec la clientèle locale qui vient à pied.»
Annie Milhomme, copropriétaire du Second Cup, évalue sa baisse de clientèle à plus de 20% en un an. Elle fait partie de ceux qui doivent déneiger eux-mêmes les espaces de stationnement - on parle de Mont-Royal et Marquette!
«Les gens vont ailleurs, c'est trop compliqué.»
Federico Rivas, du bar Chez Baptiste, a été le premier à ouvrir une terrasse sur Mont-Royal. Elle coûtait 350$ en taxes il y a sept ans... et 10 000$ cette année. La terrasse de son autre bar, rue Masson (Rosemeont-La Petite-Patrie), lui coûte 10 fois moins. Les conseillers sont venus l'accueillir avec enthousiasme. L'atmosphère est au développement. Mais sur le Plateau, «on envoie la business ailleurs».
Sa terrasse qui lui coûte 30 fois plus cher ferme aussi trois heures plus tôt, pour cause de tranquillité, ce qui veut dire moins d'emplois. Et, dit-il, 75% des employés sont des artistes du Plateau qui peuvent vivre dans le quartier avec ces jobs-là.
«On n'a pas de problème avec les taxes, mais les services diminuent!»
Mathieu Leblanc, copropriétaire de la Taverne Normand, s'est fait dire par un politique de Projet Montréal que même si la terrasse coûtait près de 10 000$ cette année, il ferait «tellement d'argent qu'il pourrait s'acheter une Porsche». En ce moment, ce père de deux enfants roule en Escort 1997, mais on décode que pour certains chez Projet Montréal, les commerçants sont de vulgaires faiseurs de profits qui ont des rêves de parvenus.
«J'étais fâché, maintenant je suis triste. Ils sont en train de détruire l'âme du Plateau. Les gens aiment mieux aller chez Loblaws à cause d'eux. Si Luc Ferrandez veut une place tranquille, il peut aller à Lanoraie!»
En vérité, tout fonctionne comme prévu. L'administration Ferrandez a choisi consciemment de détruire une partie de la vie commerciale du Plateau en échange de plus de tranquillité.
Mais les pistes cyclables seront déneigées.
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Moi j'ai habité le Plateau, c'est près de tout à pied, Rue Mont-Royal, le Mont-Royal, rue Saint-Laurent, Rue Saint-Denis, Rue Duluth et pleine de rue intéressante. En face de chez moi il y avait le Parc Lafontaine où il y a toujours de l'activité, pétanque de Français buvant du Pernod, baseball de Québécois et de Latino, Jeux d'échecs, promenade autour du lac avec ses pédalos, piste cyclable, vendeur de crème glacée, patinage l'hiver, statue de Félix Leclerc et plein de gros arbres avec une tonne d'écureuils, de pigeon et quelque canard qui passe. À une heure de marche on est rendus dans les quartiers des spectacles, place des arts et le jardin Botanique. Et il y a plein de restaurant, café et débit de boissons intéressant. Et encore aujourd'hui c'est encore comme ça, avec plein de gens hétéroclites et créatifs.
Un des problèmes c'était le stationnement et je parle de 1991 à 1993.
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Je suis un cycliste convaincu mais pas un « cycliste militant ». Nous sommes loin à Montréal de 60% de déplacements à bicyclette comme à Amsterdam, mais la municipalité pourrait faire plus pour encourager les gens à se déplacer à bicyclette ; c'est bon pour la santé, moins bruyant que les voitures et pas polluant… et on peut ranger dix bicyclettes dans l'espace qu'occupe une voiture. L'attitude des gens — cyclistes ahuris et automobilistes agressifs — c'est autre chose.Mark, citant Nadia Seraiocco, a écrit :Je me suis fait envoyer des doigts d'honneur, des bras aussi parfois, alors que je priais pour que mes freins fonctionnent et que la tonne de métal que je pilotais n'emboutisse pas le frêle véhicule du cycliste qui me faisait des grimaces.
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
J'ai passé mon enfance sur le plateau. J'habitais peut-être le plus beau trou du quartier. c'était pauvre et violent. c'est le dernier endroit où j'aimerais habiter. Par contre, comme dit Léo, tout est à porté de main. Quand ma femme veut des vêtement, elle a sa boutique de designer Québécois sur St-Denis. Si je veux acheter mes vinyles, il y a plein de boutiques aussi. (Même si j'achète généralement en ligne).
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Comparons le comparable: Amsterdam est plat comme un 33 tours tout neuf ! Les Pays-Bas sont, comme son nom l'indique, un pays où une grosse montée correspond à une entrée de garage. Donc, il est impossible de comparer Montréal, et encore moins Québec et sa forme de baleine, à Amsterdam.
Tout à portée de mains ? Dumont expliquait que des dizaines de magasins étaient fermés sur Mont-Royal. À force de décourager les gens de l'extérieur d'y venir, les magasins font faillite...
Tout à portée de mains ? Dumont expliquait que des dizaines de magasins étaient fermés sur Mont-Royal. À force de décourager les gens de l'extérieur d'y venir, les magasins font faillite...
"Le prix de la liberté, c'est la vigilance éternelle."
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
J'y suis allé ce weekend sur le plateau ( mon conjoint y a vécu 25 ans ) C'est vrai que les magasins ferment leurs portes .. beaucoup de local a louer..Mark a écrit :Comparons le comparable: Amsterdam est plat comme un 33 tours tout neuf ! Les Pays-Bas sont, comme son nom l'indique, un pays où une grosse montée correspond à une entrée de garage. Donc, il est impossible de comparer Montréal, et encore moins Québec et sa forme de baleine, à Amsterdam.
Tout à portée de mains ? Dumont expliquait que des dizaines de magasins étaient fermés sur Mont-Royal. À force de décourager les gens de l'extérieur d'y venir, les magasins font faillite...
Et que dire de toute les rues qui ont changées de sens .. ou qui rendu au bout de certaine nous sommes obligé d'aller a gauche et de remonté la seconde par obligation car de monstrueux blocs de bétons bloques le tout.. tout ca avec grâce au maire qui s'occupe de ce quartier la..
L'expérience est cette chose merveilleuse qui vous permet de reconnaître une erreur quand vous la faites à nouveau.
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Re: J'adore le Plateau, surtout depuis que je n'y vis plus
Sans oublier qu'il ne faut plus vivre dans le centre-ville de Montréal pour tout avoir à portée de main. Je vis en banlieue de Québec, et j'ai, à pied, à moins de dix minutes, le choix entre 3 dépanneurs, une dizaines de restos, quatre pharmacies, un glacier, un Bureau en gros, deux épiceries, une bibliothèque, des magasins de vêtements, deux Dollarama, un Tim... et j'en oublie. Alors, la ville hein...
EDIT:
Une quincaillerie, ma clinique, patinoire en hiver, terrains de soccer, deux dentistes, des notaires... La liste est incroyable.
EDIT:
Une quincaillerie, ma clinique, patinoire en hiver, terrains de soccer, deux dentistes, des notaires... La liste est incroyable.
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Thomas Jefferson
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