poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
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- saintluc
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Vous
Vous,
Les gueux,
les immondes,
les puants :
paysannes qui descendez de nos mornes avec un
gosse dans le ventre,
paysans calleux aux pieds sillonnés de vermines,
putains,
infirmes qui traînez vos puanteurs lourdes de mouches.
Vous
tous de la plèbe,
debout !
pour le grand coup de balai.
Vous êtes les piliers de l’édifice :
ôtez-vous
et tout s’écroule, châteaux de cartes.
Alors, alors,
vous comprendrez que vous êtes une grande vague
qui s’ignore.
Oh! vague,
assemblez-vous,
bouillonnez,
mugissez,
et que sous votre linceul d’écumes,
il ne subsiste plus rien,
rien
que du bien propre
du bien lavé,
du blanchi jusqu’aux os.
Carl Brouard
Vous,
Les gueux,
les immondes,
les puants :
paysannes qui descendez de nos mornes avec un
gosse dans le ventre,
paysans calleux aux pieds sillonnés de vermines,
putains,
infirmes qui traînez vos puanteurs lourdes de mouches.
Vous
tous de la plèbe,
debout !
pour le grand coup de balai.
Vous êtes les piliers de l’édifice :
ôtez-vous
et tout s’écroule, châteaux de cartes.
Alors, alors,
vous comprendrez que vous êtes une grande vague
qui s’ignore.
Oh! vague,
assemblez-vous,
bouillonnez,
mugissez,
et que sous votre linceul d’écumes,
il ne subsiste plus rien,
rien
que du bien propre
du bien lavé,
du blanchi jusqu’aux os.
Carl Brouard
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
1. LE SECOND BAPTEME
De pauvres mots
Mouillés de larmes, mouillés d'amertume
C'est là leur second baptême
Les oiseaux qui inventent leurs ailes
Se mettent à voler, se mettent à chanter
Et ces mots que l'on cache
Sont ceux de la liberté
Leurs ailes sont des épées
Qui déchirent le vent
2. CONVERSATION AVEC UNE FLEUR
Cyclamen des Cyclades, dans un creux de rocher
Où as-tu trouvé des couleurs pour fleurir
Où as-tu trouvé une tige
Pour te balancer
Dans le rocher j'ai recueilli le sang goutte à goutte
J'ai tissé un mouchoir de roses et maintenant
Je récolte du soleil.
3. ATTENTE
Ainsi avec attente les nuits sont devenues si longues
Que la chanson a pris racine et a grandi comme un arbre
Et ceux qui sont en prison, ô ma mère, et ceux qui sont en exil
Chaque fois qu'ils poussent un soupir... regarde!
Ici une feuille de peuplier tremble
4. PEUPLE
Petit peuple lutte sans épées ni balles
Pour le pain de tous, pour la lumière et pour le chant
Il garde dans sa gorge ses cris
De joie et de peine
Car s'il essaye de les dire
Les pierres se fendent
5. COMMÉMORATION
Dans un coin de la salle se tient le grand-père
Dans l'autre coin, dix petits-fils
Et sur la table neuf cierges sont enfoncés dans le pain
Les mères s'arrachent les cheveux et les enfants se taisent
Et par la lucarne la Liberté, la Liberté regarde et soupire
6. AURORE
Rayonnante et généreuse, petite aurore du printemps
Rayonnante et généreuse, te regarde de tous ses yeux
Rayonnante et généreuse, te souhaite la bienvenue
Deux charbons dans l'encensoir et deux grains d'encens
Rayonnante et généreuse, cette petite aurore
Trace une croix de fumée
Sur la porte de la Patrie
7. ÇA NE SUFFIT PAS
Pudique et sobre, il parlait peu
Il admirait la création
Mais quand l'épée l'a foudroyé
Il a rugi comme un lion
Maintenant la voix ne lui suffit pas
La malédiction ne lui suffit pas
Pour dire ce qui est juste
Il lui faut un fusil
8. JOUR VERT
Jour vert ardent, bonne pente parsemée
Clochettes et bêlements, myrtes et coquelicots...
La jeune fille tricote les objets de sa dot
Le jeune homme tresse des paniers
Et les boucs, le long du rivage
Lèchent le sel blanc.
9. LITURGIE (Célébration)
Sous les peupliers
Les oiseaux et les partisans
Se réunissent au mois de mai
Pour célébrer leur liturgie
Les feuilles brillent comme des cierges
Sur la terre du pays natal
Et dans le ciel, un aigle lit l'Evangile
10. L'EAU
Un peu d'eau sur le rocher
Un peu d'eau purifiée par le silence
Par le guet de l'oiseau, par l'ombre du laurier
Les partisans la boivent en secret
Comme l'oiseau ils relèvent la tête
Et bénissent leur mère misérable, la Grèce.
11. LE CYCLAMEN
Un petit oiseau rose lié par un fil
Avec ses petites ailes ondulées
Vole vers le soleil
Et si tu le regardes une seule fois
Il te sourira
Et si tu le regardes deux ou trois fois
Tu te mettras à chanter
12. FILLES GRÊLES
Des filles grêles
Sur le rivage
Récoltent le sel
Courbées, elles ne voient pas la mer
Une voile
Une voile blanche leur fait signe du large
Elles ne l'ont pas aperçue et la voile noircit de tristesse
13. LA CHAPELLE BLANCHE
La chapelle blanche sur la pente
Face au soleil
Fait feu
De sa fenêtre meurtrière
Et pendant toute la nuit
Sa cloche tinte doucement
Dans le feuillage des platanes
Pour la fête du Peuple Saint
14. EPITAPHE
Le brave qui est tombe la tête haute...
La terre humide ne le recouvre pas
Les vers ne le rongent pas
La croix est comme une aile sur son dos
II s'élève de plus en plus haut
II rencontre les aigles et les anges dorés.
15. ICI LA LUMIERE
La rouille ne peut rien contre le marbre
Ni les chaînes contre le vent
Ni les chaînes contre le Grec
Ici la lumière, ici le rivage
Lèchent l'or et l'azur
Sur les rochers, des cerfs gravent leur empreinte
Et mâchent des chaînes rouillées
16. LA CONSTRUCTION
« Comment va-t-on construire cette maison-là ?
Qui va poser les portes ?
Alors qu'il y a peu de bras
Et que les pierres sont insoulevables
Tais-toi! Les mains prennent de la force en travaillant
et leur nombre s'accroît
...Et n'oublie pas que toute la nuit
Les morts aussi nous aident.
17. PROMIS À LA LIBERTÉ
Ici se taisent les oiseaux
et les carillons de la résurrection
dans le silence amer du Grec
qui veille ses morts –
aiguisant sur la pierre du silence
les griffes de sa vaillance
Seul et sans aide
promis à la Liberté.
18. NE PLEURE PAS LA GRÉCITÉ
Ne pleure pas la Grécité
lorsqu'elle est prête à fléchir
le couteau sur la gorge
la corde au cou
Ne pleure pas la Grécité –
voilà qu'elle reprend son envol
Son courage gronde
et harponne le fauve
avec la lance du soleil.
Yannis Ritsos (1909-1990) poète grec
issu d'une famille de grands propriétaires terriens brusquement tombée dans la misère, devint tuberculeux à 17 ans. Les multiples séjours au sanatorium, l'humiliation, l'étrangeté du monde qui l'entoure, le conduisirent plus d'une fois assez proche de la folie et du suicide.
De pauvres mots
Mouillés de larmes, mouillés d'amertume
C'est là leur second baptême
Les oiseaux qui inventent leurs ailes
Se mettent à voler, se mettent à chanter
Et ces mots que l'on cache
Sont ceux de la liberté
Leurs ailes sont des épées
Qui déchirent le vent
2. CONVERSATION AVEC UNE FLEUR
Cyclamen des Cyclades, dans un creux de rocher
Où as-tu trouvé des couleurs pour fleurir
Où as-tu trouvé une tige
Pour te balancer
Dans le rocher j'ai recueilli le sang goutte à goutte
J'ai tissé un mouchoir de roses et maintenant
Je récolte du soleil.
3. ATTENTE
Ainsi avec attente les nuits sont devenues si longues
Que la chanson a pris racine et a grandi comme un arbre
Et ceux qui sont en prison, ô ma mère, et ceux qui sont en exil
Chaque fois qu'ils poussent un soupir... regarde!
Ici une feuille de peuplier tremble
4. PEUPLE
Petit peuple lutte sans épées ni balles
Pour le pain de tous, pour la lumière et pour le chant
Il garde dans sa gorge ses cris
De joie et de peine
Car s'il essaye de les dire
Les pierres se fendent
5. COMMÉMORATION
Dans un coin de la salle se tient le grand-père
Dans l'autre coin, dix petits-fils
Et sur la table neuf cierges sont enfoncés dans le pain
Les mères s'arrachent les cheveux et les enfants se taisent
Et par la lucarne la Liberté, la Liberté regarde et soupire
6. AURORE
Rayonnante et généreuse, petite aurore du printemps
Rayonnante et généreuse, te regarde de tous ses yeux
Rayonnante et généreuse, te souhaite la bienvenue
Deux charbons dans l'encensoir et deux grains d'encens
Rayonnante et généreuse, cette petite aurore
Trace une croix de fumée
Sur la porte de la Patrie
7. ÇA NE SUFFIT PAS
Pudique et sobre, il parlait peu
Il admirait la création
Mais quand l'épée l'a foudroyé
Il a rugi comme un lion
Maintenant la voix ne lui suffit pas
La malédiction ne lui suffit pas
Pour dire ce qui est juste
Il lui faut un fusil
8. JOUR VERT
Jour vert ardent, bonne pente parsemée
Clochettes et bêlements, myrtes et coquelicots...
La jeune fille tricote les objets de sa dot
Le jeune homme tresse des paniers
Et les boucs, le long du rivage
Lèchent le sel blanc.
9. LITURGIE (Célébration)
Sous les peupliers
Les oiseaux et les partisans
Se réunissent au mois de mai
Pour célébrer leur liturgie
Les feuilles brillent comme des cierges
Sur la terre du pays natal
Et dans le ciel, un aigle lit l'Evangile
10. L'EAU
Un peu d'eau sur le rocher
Un peu d'eau purifiée par le silence
Par le guet de l'oiseau, par l'ombre du laurier
Les partisans la boivent en secret
Comme l'oiseau ils relèvent la tête
Et bénissent leur mère misérable, la Grèce.
11. LE CYCLAMEN
Un petit oiseau rose lié par un fil
Avec ses petites ailes ondulées
Vole vers le soleil
Et si tu le regardes une seule fois
Il te sourira
Et si tu le regardes deux ou trois fois
Tu te mettras à chanter
12. FILLES GRÊLES
Des filles grêles
Sur le rivage
Récoltent le sel
Courbées, elles ne voient pas la mer
Une voile
Une voile blanche leur fait signe du large
Elles ne l'ont pas aperçue et la voile noircit de tristesse
13. LA CHAPELLE BLANCHE
La chapelle blanche sur la pente
Face au soleil
Fait feu
De sa fenêtre meurtrière
Et pendant toute la nuit
Sa cloche tinte doucement
Dans le feuillage des platanes
Pour la fête du Peuple Saint
14. EPITAPHE
Le brave qui est tombe la tête haute...
La terre humide ne le recouvre pas
Les vers ne le rongent pas
La croix est comme une aile sur son dos
II s'élève de plus en plus haut
II rencontre les aigles et les anges dorés.
15. ICI LA LUMIERE
La rouille ne peut rien contre le marbre
Ni les chaînes contre le vent
Ni les chaînes contre le Grec
Ici la lumière, ici le rivage
Lèchent l'or et l'azur
Sur les rochers, des cerfs gravent leur empreinte
Et mâchent des chaînes rouillées
16. LA CONSTRUCTION
« Comment va-t-on construire cette maison-là ?
Qui va poser les portes ?
Alors qu'il y a peu de bras
Et que les pierres sont insoulevables
Tais-toi! Les mains prennent de la force en travaillant
et leur nombre s'accroît
...Et n'oublie pas que toute la nuit
Les morts aussi nous aident.
17. PROMIS À LA LIBERTÉ
Ici se taisent les oiseaux
et les carillons de la résurrection
dans le silence amer du Grec
qui veille ses morts –
aiguisant sur la pierre du silence
les griffes de sa vaillance
Seul et sans aide
promis à la Liberté.
18. NE PLEURE PAS LA GRÉCITÉ
Ne pleure pas la Grécité
lorsqu'elle est prête à fléchir
le couteau sur la gorge
la corde au cou
Ne pleure pas la Grécité –
voilà qu'elle reprend son envol
Son courage gronde
et harponne le fauve
avec la lance du soleil.
Yannis Ritsos (1909-1990) poète grec
issu d'une famille de grands propriétaires terriens brusquement tombée dans la misère, devint tuberculeux à 17 ans. Les multiples séjours au sanatorium, l'humiliation, l'étrangeté du monde qui l'entoure, le conduisirent plus d'une fois assez proche de la folie et du suicide.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Rudyard Kipling
Si : Tu seras un homme, mon fils
Rewards and Fairies - Brother Square-toes, 1910
Traduction d'André Maurois, 1918
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
Si : Tu seras un homme, mon fils
Rewards and Fairies - Brother Square-toes, 1910
Traduction d'André Maurois, 1918
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry
....qui s'aiment, se taquinent...parfois
....qui s'aiment, se taquinent...parfois
- saintluc
- Élite
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- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Paris nocturne
C'est la mer - calme plat. Et la grande marée
Avec un grondement lointain s'est retirée...
Le flot va revenir se roulant dans son bruit.
Entendez-vous gratter les crabes de la nuit ?
C'est le Styx asséché : le chiffonnier Diogène,
La lanterne à la main, s'en vient avec sans-gêne.
Le long du ruisseau noir, les poètes pervers
Pêchent : leur crâne creux leur sert de boîte à vers.
C'est le champ : pour glaner les impures charpies
S'abat le vol tournant des hideuses harpies ;
Le lapin de gouttière à l'affût des rongeurs
Fuit les fils de Bondy, nocturnes vendangeurs.
C'est la mort : la police gît. - En haut l'amour
Fait sa sieste, en têtant la viande d'un bras lourd
Où le baiser éteint laisse sa plaque rouge.
L'heure est seule. Ecoutez : pas un rêve ne bouge.
C'est la vie : écoutez, la source vive chante
L'éternelle chanson sur la terre gluante
D'un dieu marin tirant ses membres nus et verts
Sur le lit de la Morgue... et les yeux grands ouverts.
Tristan Corbière
(1845-1875)
C'est la mer - calme plat. Et la grande marée
Avec un grondement lointain s'est retirée...
Le flot va revenir se roulant dans son bruit.
Entendez-vous gratter les crabes de la nuit ?
C'est le Styx asséché : le chiffonnier Diogène,
La lanterne à la main, s'en vient avec sans-gêne.
Le long du ruisseau noir, les poètes pervers
Pêchent : leur crâne creux leur sert de boîte à vers.
C'est le champ : pour glaner les impures charpies
S'abat le vol tournant des hideuses harpies ;
Le lapin de gouttière à l'affût des rongeurs
Fuit les fils de Bondy, nocturnes vendangeurs.
C'est la mort : la police gît. - En haut l'amour
Fait sa sieste, en têtant la viande d'un bras lourd
Où le baiser éteint laisse sa plaque rouge.
L'heure est seule. Ecoutez : pas un rêve ne bouge.
C'est la vie : écoutez, la source vive chante
L'éternelle chanson sur la terre gluante
D'un dieu marin tirant ses membres nus et verts
Sur le lit de la Morgue... et les yeux grands ouverts.
Tristan Corbière
(1845-1875)
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Aux femmes
Germain NOUVEAU
Et vous, l’ancienne esclave à la caresse amère,
Vous le bétail des temps antiques et charnels,
Vous, femmes, dont Jésus fit la Vierge et la Mère,
D’après Celle qui porte en ses yeux maternels
Le reflet le plus grand des rayons éternels,
Aimez ces grands enfants pendus à votre robe,
Les hommes, dont la lèvre est ivre encore du lait
De vos mamelles d’or qu’un linge blanc dérobe ;
Aimez l’homme, il est bon ; aimez-le, s’il est laid.
S’il est déshérité, c’est ainsi qu’il vous plaît.
Les hommes sont vos fruits : partagez-leur votre âme
Votre âme est comme un lait qui ne doit pas tarir,
O femmes, pour ces fils douloureux de la femme
Que vous faites pour vivre, hélas ! et pour souffrir ;
Que seul, le Fils de l’homme empêche de mourir !
L’enfant c’est le mystère avec lequel tu joues,
C’est l’inconnu sacré que tu portes neuf mois,
Pendant que la douleur te baise sur les joues,
Mère qui fais des gueux et toi qui fais des rois,
Vous qui tremblez toujours et mourez quelquefois.
Comme autrefois les flancs d’Eve en pleurs sous les branches,
Au jardin favorable où depuis l’amour dort,
Ton labeur est maudit ! Ceux sur qui tu te penches,
Vois, mère, le plus doux, le plus beau, le plus fort,
Il apprend l’amertume et connaîtra la mort.
C’est toi la source, ô femme, écoute, ô mère folle
D’Esope qui boitait, de Caïn qui griffait,
Vois le fruit noir tombé de ton baiser frivole,
Savoure-le pourtant, comme un divin effet,
En noyant dans l’amour l’horreur de l’avoir fait.
Pour l’amour, tout s’enchante en sa clarté divine.
Aimez comme vos fils les hommes ténébreux ;
Leur cœur, si vous voulez, votre cœur le devine :
Le plus graves au fond sont des enfants peureux ;
Le plus digne d’amour, c’est le plus malheureux.
Eclairez ces savants, ô vous les clairvoyantes,
Ne les avez-vous pas bercés sur vos genoux,
Tout petits ? Vous savez leurs âmes défaillantes ;
Quand ils tombent, venez ; ils sont francs, ils sont doux ;
S’ils deviennent méchants, c’est à cause de vous.
C’est à cause de vous que la discorde allume
Leurs yeux, et c’est pour vous, pour vous plaire un moment
Qu’ils font couler une encre impure sous leur plume.
Cet homme si loyal, ce héros si charmant,
S’il vous adore, il tue, et sur un signe il ment.
L’heure sonne, écoutez, c’est l’heure de la femme ;
Car les temps sont venus, où, tout vêtu de noir,
L’homme, funèbre, a l’air d’être en deuil de son âme
Ah! rendez-lui son âme, et, comme en un miroir,
Qu’il regarde en la vôtre et qu’il aime à s’y voir.
Au lieu de le tenter, comme un démon vous tente,
Au lieu de garrotter ses membres las, au lieu
De tondre sur son front sa toison éclatante,
Vous, qui foulez son cœur, et vous faites un jeu
De piétiner sa mère, et d’en dissiper Dieu,
Otez-lui le vin rouge où son orgueil se grise ;
Retirez-lui l’épée où se crispe sa main ;
Montrez-lui les sentiers qui mènent à l’église,
Parmi l’œillet, le lys, la rose et le jasmin ;
Faites-lui voir le vice un banal grand chemin.
Dites à ces enfants qu’il n’est pas raisonnable
De poursuivre le ciel ailleurs que dans les cieux,
De rêver d’un amour qui cesse d’être aimable,
De se rire du Maître en s’appelant des dieux,
Et de nier l’enter quand ils l’ont dans les yeux.
Cependant l’homme est roi ; s’il courbe son échine
Sur le sillon amer qu’il creuse avec ennui,
S’il traîne ses pieds lourds, le sceau de l’origine
Céleste à son front reste, où l’amour même a lui ;
Et comme il sort de Dieu, femme, tu sors de lui.
Cette paternité brille dans sa faiblesse
Autant que dans sa force ; il a l’autorité.
N’en faites pas un maître irrité qui vous blesse ;
Dans la sombre forêt de l’âpre humanité
L’homme est le chêne, et Dieu lui-même l’a planté.
Respectez ses rameaux, redoutez sa colère,
Car Dieu mit votre sort aux mains de ce proscrit.
Voyez d’abord ce blanc porteur de scapulaire,
Ce moine, votre père auprès de Jésus-Christ :
Il montre dans ses yeux le feu du Saint-Esprit.
En faisant de l’amour leur éternelle étude
Les moines sont heureux à l’ombre de la Croix ;
Ils peuplent avec Dieu leur claire solitude ;
L’étang bleu qui se mêle à la paix des grands bois,
Voilà leur cœur limpide où s’éveillent des voix.
Les apôtres menteurs et les faux capitaines
Qui soumettent les cœurs, mais que Satan soumet,
Vous les reconnaîtrez à des tares certaines :
La luxure a Luther ; l’orgueil tient Mahomet ;
Saint Jean, lui, marchait pur, aussi Jésus l’aimait.
Plus haut que les guerriers, plus haut que les poètes,
Peuple sur lequel souffle un vent mystérieux,
Dominant jusqu’au trône ébloui par les fêtes
Des empereurs blanchis aux regards soucieux,
Et par-dessus la mer des peuples furieux,
A l’ombre de sa belle et haute basilique,
Dans Rome, où vous vivez, cendres du souvenir,
Gouvernant avec fruit sa douce République,
Qu’il mène vers le seul, vers l’unique avenir,
Jaloux de ne lever la main que pour bénir,
Le prêtre luit, vêtu de blanc, comme les marbres,
Dédoublement sans lin du Christ mystérieux,
Berger, comme Abraham qui campe sous les arbres ;
Toute la vérité vieille au fond de ses yeux.
Et maintenant, paissez, long troupeau, sous les cieux.
Germain NOUVEAU
Et vous, l’ancienne esclave à la caresse amère,
Vous le bétail des temps antiques et charnels,
Vous, femmes, dont Jésus fit la Vierge et la Mère,
D’après Celle qui porte en ses yeux maternels
Le reflet le plus grand des rayons éternels,
Aimez ces grands enfants pendus à votre robe,
Les hommes, dont la lèvre est ivre encore du lait
De vos mamelles d’or qu’un linge blanc dérobe ;
Aimez l’homme, il est bon ; aimez-le, s’il est laid.
S’il est déshérité, c’est ainsi qu’il vous plaît.
Les hommes sont vos fruits : partagez-leur votre âme
Votre âme est comme un lait qui ne doit pas tarir,
O femmes, pour ces fils douloureux de la femme
Que vous faites pour vivre, hélas ! et pour souffrir ;
Que seul, le Fils de l’homme empêche de mourir !
L’enfant c’est le mystère avec lequel tu joues,
C’est l’inconnu sacré que tu portes neuf mois,
Pendant que la douleur te baise sur les joues,
Mère qui fais des gueux et toi qui fais des rois,
Vous qui tremblez toujours et mourez quelquefois.
Comme autrefois les flancs d’Eve en pleurs sous les branches,
Au jardin favorable où depuis l’amour dort,
Ton labeur est maudit ! Ceux sur qui tu te penches,
Vois, mère, le plus doux, le plus beau, le plus fort,
Il apprend l’amertume et connaîtra la mort.
C’est toi la source, ô femme, écoute, ô mère folle
D’Esope qui boitait, de Caïn qui griffait,
Vois le fruit noir tombé de ton baiser frivole,
Savoure-le pourtant, comme un divin effet,
En noyant dans l’amour l’horreur de l’avoir fait.
Pour l’amour, tout s’enchante en sa clarté divine.
Aimez comme vos fils les hommes ténébreux ;
Leur cœur, si vous voulez, votre cœur le devine :
Le plus graves au fond sont des enfants peureux ;
Le plus digne d’amour, c’est le plus malheureux.
Eclairez ces savants, ô vous les clairvoyantes,
Ne les avez-vous pas bercés sur vos genoux,
Tout petits ? Vous savez leurs âmes défaillantes ;
Quand ils tombent, venez ; ils sont francs, ils sont doux ;
S’ils deviennent méchants, c’est à cause de vous.
C’est à cause de vous que la discorde allume
Leurs yeux, et c’est pour vous, pour vous plaire un moment
Qu’ils font couler une encre impure sous leur plume.
Cet homme si loyal, ce héros si charmant,
S’il vous adore, il tue, et sur un signe il ment.
L’heure sonne, écoutez, c’est l’heure de la femme ;
Car les temps sont venus, où, tout vêtu de noir,
L’homme, funèbre, a l’air d’être en deuil de son âme
Ah! rendez-lui son âme, et, comme en un miroir,
Qu’il regarde en la vôtre et qu’il aime à s’y voir.
Au lieu de le tenter, comme un démon vous tente,
Au lieu de garrotter ses membres las, au lieu
De tondre sur son front sa toison éclatante,
Vous, qui foulez son cœur, et vous faites un jeu
De piétiner sa mère, et d’en dissiper Dieu,
Otez-lui le vin rouge où son orgueil se grise ;
Retirez-lui l’épée où se crispe sa main ;
Montrez-lui les sentiers qui mènent à l’église,
Parmi l’œillet, le lys, la rose et le jasmin ;
Faites-lui voir le vice un banal grand chemin.
Dites à ces enfants qu’il n’est pas raisonnable
De poursuivre le ciel ailleurs que dans les cieux,
De rêver d’un amour qui cesse d’être aimable,
De se rire du Maître en s’appelant des dieux,
Et de nier l’enter quand ils l’ont dans les yeux.
Cependant l’homme est roi ; s’il courbe son échine
Sur le sillon amer qu’il creuse avec ennui,
S’il traîne ses pieds lourds, le sceau de l’origine
Céleste à son front reste, où l’amour même a lui ;
Et comme il sort de Dieu, femme, tu sors de lui.
Cette paternité brille dans sa faiblesse
Autant que dans sa force ; il a l’autorité.
N’en faites pas un maître irrité qui vous blesse ;
Dans la sombre forêt de l’âpre humanité
L’homme est le chêne, et Dieu lui-même l’a planté.
Respectez ses rameaux, redoutez sa colère,
Car Dieu mit votre sort aux mains de ce proscrit.
Voyez d’abord ce blanc porteur de scapulaire,
Ce moine, votre père auprès de Jésus-Christ :
Il montre dans ses yeux le feu du Saint-Esprit.
En faisant de l’amour leur éternelle étude
Les moines sont heureux à l’ombre de la Croix ;
Ils peuplent avec Dieu leur claire solitude ;
L’étang bleu qui se mêle à la paix des grands bois,
Voilà leur cœur limpide où s’éveillent des voix.
Les apôtres menteurs et les faux capitaines
Qui soumettent les cœurs, mais que Satan soumet,
Vous les reconnaîtrez à des tares certaines :
La luxure a Luther ; l’orgueil tient Mahomet ;
Saint Jean, lui, marchait pur, aussi Jésus l’aimait.
Plus haut que les guerriers, plus haut que les poètes,
Peuple sur lequel souffle un vent mystérieux,
Dominant jusqu’au trône ébloui par les fêtes
Des empereurs blanchis aux regards soucieux,
Et par-dessus la mer des peuples furieux,
A l’ombre de sa belle et haute basilique,
Dans Rome, où vous vivez, cendres du souvenir,
Gouvernant avec fruit sa douce République,
Qu’il mène vers le seul, vers l’unique avenir,
Jaloux de ne lever la main que pour bénir,
Le prêtre luit, vêtu de blanc, comme les marbres,
Dédoublement sans lin du Christ mystérieux,
Berger, comme Abraham qui campe sous les arbres ;
Toute la vérité vieille au fond de ses yeux.
Et maintenant, paissez, long troupeau, sous les cieux.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Volupté
Germain NOUVEAU
Plaisir, bourreau des cœurs, vendeur juré des âmes,
Ah ! trop longtemps tu pris le masque de l’amour
Au vestiaire impur des romans et des drames !
Voyageant sous son nom et suivi par ta cour
De Lovelaces fous et de Phèdres navrées,
Plaisir, tyran cruel, voici venir ton tour !
Ah ! trop longtemps tu fis, dans tes mornes Caprées,
Des corps humains liés à tes rouges poteaux
De blancs Saint-Sébastiens pleins de flèches dorées ;
Et depuis trop longtemps, roulé dans tes manteaux,
Tu te glisses le soir dans les tavernes saoules,
Où tu mets les hoquets et les coups de couteaux.
Renard caché qui mord le ventre obscur des foules,
N’es-tu pas las d’errer épié dans tes nuits
Par le crime dans l’ombre horrible où tu te coules ?
Père des sommeils lourds et des mornes ennuis,
N’es-tu pas las de boire au fond des yeux la vie,
Comme un soleil brutal boit l’ombre dans un puits ?
— Tout ce qui vient de Dieu, tout ce qui fait envie :
La grâce des fronts purs, la force des lutteurs,
L’intelligence, lampe à Dieu même ravie,
Jusqu’à la voix qui vibre au gosier des chanteurs,
Jusqu’au trésor de pleurs qui tremble au cœur des femmes,
Tu fais passer sur tout tes souffles destructeurs.
Tu donnes jusqu’au goût des souffrances infâmes,
Et les petits enfants, qui baissent leurs cils noirs,
Pâlissent au passage effrayant de tes flammes.
Tu glanes des savants aux plis de tes peignoirs,
Et tu domptes le cœur des rudes capitaines,
Rien qu’avec le parfum que jettent tes mouchoirs.
Tu traites les vertus d’atroces puritaines,
Mais leur cœur réfléchit, comme un lac de cristal,
La force et la douceur des étoiles hautaines.
Cependant, dur geôlier dont le poignard brutal
Ne se laisse fléchir par les cris de personne,
Tu peuples la prison autant que l’hôpital.
Tu te dis bon vivant, tu t’assieds sur la tonne,
Ton verre dans la main, tu chantes, et pourtant
Aux hideurs que tu fais la science s’étonne.
Tu couves tous les fruits d’un air inquiétant ;
Ton appétit funèbre engloutirait le monde,
Pourvoyeur de la mort, qui n’est jamais content.
Que t’importe ! Tu ris sous ta perruque blonde,
Ou bien tu vas prêcher la modération,
Rhéteur païen, leurré par ta propre faconde.
Fils lugubre de l’homme, et sa punition,
Ennemi de l’amour, tu rêves la conquête
De sa gloire, et maudis sa noble passion…
Mais l’amour triomphant met le pied sur ta tête !
Germain NOUVEAU
Plaisir, bourreau des cœurs, vendeur juré des âmes,
Ah ! trop longtemps tu pris le masque de l’amour
Au vestiaire impur des romans et des drames !
Voyageant sous son nom et suivi par ta cour
De Lovelaces fous et de Phèdres navrées,
Plaisir, tyran cruel, voici venir ton tour !
Ah ! trop longtemps tu fis, dans tes mornes Caprées,
Des corps humains liés à tes rouges poteaux
De blancs Saint-Sébastiens pleins de flèches dorées ;
Et depuis trop longtemps, roulé dans tes manteaux,
Tu te glisses le soir dans les tavernes saoules,
Où tu mets les hoquets et les coups de couteaux.
Renard caché qui mord le ventre obscur des foules,
N’es-tu pas las d’errer épié dans tes nuits
Par le crime dans l’ombre horrible où tu te coules ?
Père des sommeils lourds et des mornes ennuis,
N’es-tu pas las de boire au fond des yeux la vie,
Comme un soleil brutal boit l’ombre dans un puits ?
— Tout ce qui vient de Dieu, tout ce qui fait envie :
La grâce des fronts purs, la force des lutteurs,
L’intelligence, lampe à Dieu même ravie,
Jusqu’à la voix qui vibre au gosier des chanteurs,
Jusqu’au trésor de pleurs qui tremble au cœur des femmes,
Tu fais passer sur tout tes souffles destructeurs.
Tu donnes jusqu’au goût des souffrances infâmes,
Et les petits enfants, qui baissent leurs cils noirs,
Pâlissent au passage effrayant de tes flammes.
Tu glanes des savants aux plis de tes peignoirs,
Et tu domptes le cœur des rudes capitaines,
Rien qu’avec le parfum que jettent tes mouchoirs.
Tu traites les vertus d’atroces puritaines,
Mais leur cœur réfléchit, comme un lac de cristal,
La force et la douceur des étoiles hautaines.
Cependant, dur geôlier dont le poignard brutal
Ne se laisse fléchir par les cris de personne,
Tu peuples la prison autant que l’hôpital.
Tu te dis bon vivant, tu t’assieds sur la tonne,
Ton verre dans la main, tu chantes, et pourtant
Aux hideurs que tu fais la science s’étonne.
Tu couves tous les fruits d’un air inquiétant ;
Ton appétit funèbre engloutirait le monde,
Pourvoyeur de la mort, qui n’est jamais content.
Que t’importe ! Tu ris sous ta perruque blonde,
Ou bien tu vas prêcher la modération,
Rhéteur païen, leurré par ta propre faconde.
Fils lugubre de l’homme, et sa punition,
Ennemi de l’amour, tu rêves la conquête
De sa gloire, et maudis sa noble passion…
Mais l’amour triomphant met le pied sur ta tête !
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- Cynyhia
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
De l'autre côté
De l'autre côté de la Méditerranée
Vague mon coeur déraciné
Pour retrouver des moments du passé
Qui se sont envolés à jamais
De l'autre côté de la Méditerranée
Mon âme
d'enfant y est restée
Mes petits amis jamais retrouvés
Mon vague à l'âme sans cesse intériorisé
De l'autre côté de la Méditerranée
Mes racines sont toujours implantées
Mes goûts, mes gestes sont imprégnés
Et ont façonné ma personnalité.
[url][/url]
De l'autre côté de la Méditerranée
Vague mon coeur déraciné
Pour retrouver des moments du passé
Qui se sont envolés à jamais
De l'autre côté de la Méditerranée
Mon âme
d'enfant y est restée
Mes petits amis jamais retrouvés
Mon vague à l'âme sans cesse intériorisé
De l'autre côté de la Méditerranée
Mes racines sont toujours implantées
Mes goûts, mes gestes sont imprégnés
Et ont façonné ma personnalité.
[url][/url]
Que du bout de mes doigts et la profondeur de mon âme je puisse effleurer les contours de votre coeur
- saintluc
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Bien Cynyhia,
Il y a un moment que tu n'avais pas posté de poèmes?
L'nvie de participer est signe que le moral est meilleur
Il y a un moment que tu n'avais pas posté de poèmes?
L'nvie de participer est signe que le moral est meilleur
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Elle s'enfonce puis revient dans son écrin doré
Son volume augmente sur le rivage,
Sur les dunes, près de la plage...
Vague gorgée du plaisir de s'épandre, apatride !
Au ressac d'or, la blanche écume,
Ma langue sur mes lèvres... Goût salé...
Les gouttelettes d'argent dans l'azur fument
Je regarde toutes les plages de mon passé...
Cette onde scintillante de mille feux
Remplissant dans leur totalité, mes yeux.
Le soleil en se noyant en rougissant
Doucement l'onde... Couleur sang.
J'ai avec elle un sentiment de liberté
Un bien vivre... La sérénité retrouvée.
Son volume augmente sur le rivage,
Sur les dunes, près de la plage...
Vague gorgée du plaisir de s'épandre, apatride !
Au ressac d'or, la blanche écume,
Ma langue sur mes lèvres... Goût salé...
Les gouttelettes d'argent dans l'azur fument
Je regarde toutes les plages de mon passé...
Cette onde scintillante de mille feux
Remplissant dans leur totalité, mes yeux.
Le soleil en se noyant en rougissant
Doucement l'onde... Couleur sang.
J'ai avec elle un sentiment de liberté
Un bien vivre... La sérénité retrouvée.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Avec moi, suivez moi dans ma nuit
Venez écouter ma mélancolie
Venez écouter mon hymne à la poésie
Venez avec moi, marcher au jour qui fuit.
Je suis le lutin des pleurs
Je suis le diablotin des douleurs
Dans ce monde le sang coule comme rivière,
Flaque répugnante gravée dans mon cerveau;
Les rues sont sombres et dangereuses...
Retrouver mes joies d'enfant dans le sommeil?
Mes rêves gouttes de mon sang rouge
Toujours l'enfer est ma demeure.
Mon corps frissonne au souvenir de mon réveil,
Mes lèvres cousues par l'émotion,
Mon âme s'assombri de douleur.
Je cherche à retrouver ma lumière,
Ta tendresse et penser à tes doux baisers
Mon amour doucement se consume...
Viens près de moi, prends moi dans tes bras
Viens pour que cette chaîne de douleurs,
Qui emprisonne mon corps et mon âme
Arrete pour me redonner le calme intérieur.
Un chaos règne dans ma tête
Le temps, souvent, très souvent s'arrète.
Bientôt? Enfin! Naittra le renouveau...
Plus de nuit! Plus de mélancolie!
Bon, je suis en pleine forme, ce n'est qu'un poème...
Bonjour à toustes
Venez écouter ma mélancolie
Venez écouter mon hymne à la poésie
Venez avec moi, marcher au jour qui fuit.
Je suis le lutin des pleurs
Je suis le diablotin des douleurs
Dans ce monde le sang coule comme rivière,
Flaque répugnante gravée dans mon cerveau;
Les rues sont sombres et dangereuses...
Retrouver mes joies d'enfant dans le sommeil?
Mes rêves gouttes de mon sang rouge
Toujours l'enfer est ma demeure.
Mon corps frissonne au souvenir de mon réveil,
Mes lèvres cousues par l'émotion,
Mon âme s'assombri de douleur.
Je cherche à retrouver ma lumière,
Ta tendresse et penser à tes doux baisers
Mon amour doucement se consume...
Viens près de moi, prends moi dans tes bras
Viens pour que cette chaîne de douleurs,
Qui emprisonne mon corps et mon âme
Arrete pour me redonner le calme intérieur.
Un chaos règne dans ma tête
Le temps, souvent, très souvent s'arrète.
Bientôt? Enfin! Naittra le renouveau...
Plus de nuit! Plus de mélancolie!
Bon, je suis en pleine forme, ce n'est qu'un poème...
Bonjour à toustes
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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- saintluc
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Si tu étais un poème?
Je te lirai dans mon lit,
C'est ça quand on aime?
Draps de soie noire pour la nuit...
Je te lirai. Tes mots? Des gouttes de rosée
Je te lirai, gouttes qui brillent dans l'obscurité.
Je te lirai avec ma peau,
Pluie de pétales de roses! C'est beau?
Je te lirai du bout de mes doigts
Et je t'apprendrai toi....
Mais es tu bien un poème?
Non, tu es tout un receuil que j'aime,
Et puis, il faut te feuilleter,
Il faut te regarder
Puis poser mes lèvres imaginaires
Tu verras, elles ont les senteurs de la mer...
Je te lirai dans mon lit,
C'est ça quand on aime?
Draps de soie noire pour la nuit...
Je te lirai. Tes mots? Des gouttes de rosée
Je te lirai, gouttes qui brillent dans l'obscurité.
Je te lirai avec ma peau,
Pluie de pétales de roses! C'est beau?
Je te lirai du bout de mes doigts
Et je t'apprendrai toi....
Mais es tu bien un poème?
Non, tu es tout un receuil que j'aime,
Et puis, il faut te feuilleter,
Il faut te regarder
Puis poser mes lèvres imaginaires
Tu verras, elles ont les senteurs de la mer...
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
- Cynyhia
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Rêve ou réalité
Que du bout de mes doigts et la profondeur de mon âme je puisse effleurer les contours de votre coeur
- Cynyhia
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Rêve ou réalité
Il y a tant d'années que j'espère
Te revoir ou t'appercevoir
Fais moi un signe , là où tu es
Fait il doux , fait il noir ?
Le paradis est il si moelleux
Plein de douceurs, de fleurs
Que tu as osé m'oublier un peu
Et ne viens pas, même si je pleure ?
Je te cherche partout mon ange
Je rêve de toi, tes yeux verts
M'ont condamnée comme c'est étrange
A n'aimer que toi sur cette terre.
Je voudrais caresser tes cheveux bouclés
Je voudrais que tu me serres dans tes bras
Pourquoi m'as tu laissée là , désemparée
Je n'arrive pas à vivre ici-bas.
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Il y a tant d'années que j'espère
Te revoir ou t'appercevoir
Fais moi un signe , là où tu es
Fait il doux , fait il noir ?
Le paradis est il si moelleux
Plein de douceurs, de fleurs
Que tu as osé m'oublier un peu
Et ne viens pas, même si je pleure ?
Je te cherche partout mon ange
Je rêve de toi, tes yeux verts
M'ont condamnée comme c'est étrange
A n'aimer que toi sur cette terre.
Je voudrais caresser tes cheveux bouclés
Je voudrais que tu me serres dans tes bras
Pourquoi m'as tu laissée là , désemparée
Je n'arrive pas à vivre ici-bas.
[url][/url]
Que du bout de mes doigts et la profondeur de mon âme je puisse effleurer les contours de votre coeur
- Cynyhia
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- Localisation : Lyon France
Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Contentement
Près de l'âtre garni
De bûches enflammées,
je contemple, engourdie,
Le feu qui vient lécher
La crémaillère pendue
Où la soupe bouillonne
En hoquets défendus,
Se soulève et fredonne.
Le craquement du bois
Accompagne en duo,
Le liquide qui parfois,
En chantonnant trop haut,
Se déverse sur la flamme
Qui se courbe et enfume,
Le récipient en larmes,
Où mijotent les légumes.
Le foyer tout à l'heure
Flammêches embrasées,
S'atténue et se meure
Par la soupe arrosé .
Sortant de la torpeur
Qui m'aide à révasser
J'alimente, sans rancoeur,
Le feu qui s'éteignait.
[url][/url]
Près de l'âtre garni
De bûches enflammées,
je contemple, engourdie,
Le feu qui vient lécher
La crémaillère pendue
Où la soupe bouillonne
En hoquets défendus,
Se soulève et fredonne.
Le craquement du bois
Accompagne en duo,
Le liquide qui parfois,
En chantonnant trop haut,
Se déverse sur la flamme
Qui se courbe et enfume,
Le récipient en larmes,
Où mijotent les légumes.
Le foyer tout à l'heure
Flammêches embrasées,
S'atténue et se meure
Par la soupe arrosé .
Sortant de la torpeur
Qui m'aide à révasser
J'alimente, sans rancoeur,
Le feu qui s'éteignait.
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Que du bout de mes doigts et la profondeur de mon âme je puisse effleurer les contours de votre coeur
- Cynyhia
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Re: poesies connues ou moins ...mais que vous aimez
Nuage
Au dessus de vos têtes
Je flotte, libre et léger.
Quans souffle la tempête,
Je m'épanche en ondée.
Je grossis le ruisseau
Dont le sillon caché
Court et déverse l'eau,
Sur plaines fécondées.
Un fleuve me receuille,
Je cours vers l'océan
Balloté aux écueils
Au coeur des continents,
Où le soleil splendide
De ses rayons puissants,
Chauffe mon corps limpide,
M'emporte triomphant.
Immortelle matière
Et métamorphosé,
Je retourne à l'air
Où jadis j'ai flotté .
[url][/url]
Au dessus de vos têtes
Je flotte, libre et léger.
Quans souffle la tempête,
Je m'épanche en ondée.
Je grossis le ruisseau
Dont le sillon caché
Court et déverse l'eau,
Sur plaines fécondées.
Un fleuve me receuille,
Je cours vers l'océan
Balloté aux écueils
Au coeur des continents,
Où le soleil splendide
De ses rayons puissants,
Chauffe mon corps limpide,
M'emporte triomphant.
Immortelle matière
Et métamorphosé,
Je retourne à l'air
Où jadis j'ai flotté .
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Que du bout de mes doigts et la profondeur de mon âme je puisse effleurer les contours de votre coeur