EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1816 Message par saintluc »

511
27 novembre
Mort de Clovis
Le roi des Francs s'éteint à Paris à l'âge approximatif de 46 ans. Peu avant sa mort il avait partagé son empire entre ses quatre fils. Reims revient au plus puissant d'entre eux, Thierry Ier. Orléans à Clodomir, Paris à Childebert Ier et enfin Soissons à Clotaire Ier. Clovis sera inhumé dans la basilique des Saint-Apôtres à Paris. Durant deux siècles et demi, la dynastie des mérovingiens règnera sur les vestiges du royaume de Clovis avant de faire place aux Carolingiens.
Voir aussi : Décès - Histoire de Paris - Histoire de Reims - Clovis - Histoire des Mérovingiens



602
27 novembre
L'empereur Byzantin Maurice est décapité
A Chalcédoine en Asie Mineure, l'empereur d'Orient Maurice et ses six fils son assassinés suite à une mutinerie de l'armée mécontentée par la réduction des soldes. Le centurion Phocas, ordonne leur mise à mort après avoir été proclamé empereur.
Voir aussi : Exécution - Sacre - Empire byzantin - Histoire du Moyen-Âge



1095
27 novembre
Le pape déclenche la première croisade
Lors du Concile de Clermont, le pape Urbain II exhorte les chevaliers des royaumes occidentaux à la croisade. Le but: libérer la Terre sainte et prendre possession de Jérusalem. Les premiers croisés partiront à la fin de l'été 1096 avec à la tête des Lorrains, Godefroi de Bouillon.
Voir aussi : Pape - Dossier histoire des Croisades - Godefroi de Bouillon - Histoire de la Chrétienté



1631
27 novembre
Traité de Madrid entre le duché de Savoie et la république de Gênes
Au cours du XVIIe siècle, la République de Gênes entra plusieurs fois en guerre contre le royaume de Savoie, notamment concernant la possession du marquisat de Zuccarel à laquelle les deux puissances prétendaient. Plusieurs traités tentèrent de mettre fin à cette querelle, mais le différend réapparaissait sans cesse. Le roi de France et le roi d'Espagne se firent les arbitres du conflit et se rapprochèrent à Madrid pour décider de son issue. Le Traité de Madrid fut signé le 27 novembre 1631 et mit fin à la guerre. Chacun restitua les territoires occupés ou annexés et une compensation de 160 000 écus d'or fut allouée au duc de Savoie en échange de son renoncement. Ce dernier exigea un pardon général pur et simple pour ceux qui l'avaient suivi, mais il lui fut refusé.
Voir aussi : République de Gênes - Histoire de la Politique



1635
27 novembre
Naissance de Françoise d'Aubigné, Madame de Maintenon
Françoise d'Aubigné est née le 27 novembre 1635. Elle est la petite fille du poète célèbre d'Henri IV, Agrippa d'Aubigné. Elle passera 6 années de son enfance à la Martinique, souvenirs qu'elle évoquera souvent à son mari et au roi. A 16 ans, elle épouse l'écrivain humoriste Paul Scarron. Animant son salon littéraire, elle se fait des relations parmi les beaux esprits ayant leurs entrées à la cour : Madame de Montespan, Bonne d'Heudicourt, Madame de Sévigné ou encore Ninon de Lenclos. En 1669, elle deviendra la gouvernante des enfants de la Montespan et du roi qui la remarque. Ayant fait fortune aux Indes, elle achète le titre et le château de Maintenon. A 50 ans, Madame de Maintenon, dont la compagnie et les sages conseils sont devenus indispensables au roi, l'épouse secrètement dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683. Elle fondera également en 1686 la Maison royale de Saint-Louis qui éduque les jeunes filles nobles sans argent.
Voir aussi : Madame de Maintenon - Françoise d'Aubigné - Madame de Montespan - Histoire de la Politique



1701
27 novembre
Naissance d'Anders Celsius
Le savant suédois Anders Celsius naît le 27 novembre 1701 à Uppsala. Il est notamment l'auteur de recherches en astronomie et en météorologie. Il est chargé par l'Académie de Sciences de Paris en 1736 de confirmer la théorie de Newton, selon laquelle la Terre est une sphère aplatie aux pôles. Dans le cadre de ses travaux météorologiques, il invente un thermomètre qui le rend célèbre et observe des aurores boréales et des éclipses. L'échelle de température en degré Celsius porte son nom depuis 1948.
Voir aussi : Naissance - Anders Celsius - Savant - Histoire de la Physique



1790
27 novembre
Le clergé français doit fidélité à la nation et au roi
L’Assemblée Constituante vote l’adoption d’un décret réformant le statut du clergé. Chacun de ses membres devra dorénavant porter serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi. Un refus de leur part engendrera leur révocation. L’Assemblée avait déjà décidé de l’élection des évêques et des curés par tous. Le pape condamnera ces lois tandis qu’environ 45% des ecclésiastiques refuseront de s’y plier.
Voir aussi : Pape - Loi - Constituante - Serment - Histoire de la Révolution



1834
27 novembre
Invention du moteur électrique
L'Américain Thomas Davenport met au point le premier moteur électrique commercialisable. Il déposera le brevet en février 1837.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire de la Physique



1838
27 novembre
Bataille de San Juan de Ulúa.
La bataille de San Juan de Ulúa a lieu le 27 novembre 1838. Elle fait suite à l'invasion française au Mexique (de 1837 à 1839). Cette intervention a pour but premier de régler un différend commercial.
Le combat se déroule grâce à un petit groupe de combattants français mené par Charles Baudin. C'est ce dernier qui pousse le fort de Saint-Jean d'Ulloa à capituler le 28 novembre 1838.
Quant aux Mexicains, ils seront dirigés par Antonio López de Santa Anna, Mariano Arista.
La bataille se déroula jusqu'au 5 décembre, date où les Mexicains capitulent, laissant la victoire aux Français.
Voir aussi : Histoire des Guerres



1842
27 novembre
Indépendance du Paraguay. Carlos Antonio López devient président.
Le congrès du Paraguay déclare l'indépendance du pays. Carlos Antonio López devient président constitutionnel mais exerce tel un despote. Il permet au pays de se développer, réforme l'armée et construit une ligne ferroviaire. Il réforme également le secteur agricole et rend l'école gratuite. Il fait construire plus de 300 écoles dans tout le pays. Il met en place des traités commerciaux internationaux et crée les fonderies d'Ybycui, ce qui lui permet d'avoir un grand arsenal.
Voir aussi : Indépendance - Réformes - Paraguay - Histoire de la Politique



1868
27 novembre
Custer et la Washita River
Dans la bataille de Washita River (plaines de l'Oklahoma), le 7e de cavalerie commandé par le lieutenant-colonel américain George Armstrong Custer (1839-1876), fort de 800 hommes, fond sur le camp cheyenne de Black Kettle et ses 51 tipis. Cent trois ( ?) guerriers et civils indiens auraient été tués, dont leur chef et sa femme. Si l'assaut initial est « réglé » en moins de 20 minutes, les combats se poursuivent plusieurs heures durant aux alentours. Le rôle exact que se donna Custer ainsi que le déroulement réel des opérations – est-ce un massacre ? – sont sujet à controverse et discussions parmi les historiens et les spécialistes.
Voir aussi : états-unis - Union - Guerres indiennes - Cheyennes - Custer - Histoire des Guerres



1874
27 novembre
Chaïm Weizmann, grand cadre d'Israël, voit le jour en Biélorussie
Naissance de l'homme d'Etat israélien Chaïm Weizmann à Motyl (Biélorussie). A l'origine chimiste exilé en Suisse puis en Grande-Bretagne, il participa activement à la déclaration Balfour (1917), qui établit la reconnaissance officielle du projet sioniste par le gouvernement britannique, premier pas vers l'indépendance. Président de l'Organisation sioniste mondiale puis de l'Agence juive, il fut logiquement le premier président d'Israël (1949-1952), après la proclamation de sa création par David Ben Gourion (14 mai 1948). Il mourut à Rehovot, où il fonda une université.
Voir aussi : Indépendance - Empire britannique - Histoire d'Israël - Histoire de la Politique



1893
27 novembre
Droit de vote pour les Néo-Zélandaises
La Nouvelle-Zélande est le premier pays à attribuer le droit de vote aux femmes, et le seul à le faire au XIXème siècle. Ce droit est obtenu après une pétition d’une impressionnante ampleur : près d’un quart de la totalité des femmes adultes du pays l’ont signée. Toutefois, les femmes ne seront éligibles qu’à partir de 1919.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire du Droit des femmes - Histoire du Droit de vote - Histoire des Femmes



1895
27 novembre
Création du Prix Nobel
L'industriel et chimiste Suédois Alfred Nobel, fait rédiger son testament à Paris. Il y est stipulé que sa fortune, amassée grâce à son invention de la dynamite, sera utilisée à récompenser les bienfaiteurs de l'humanité dans cinq domaines différents : la physique, la chimie, la physiologie et la médecine, la littérature et la paix. le texte est déposé dans le coffre d'une banque de Stockholm. Alfred Nobel mourra un an plus tard en Italie.
Voir aussi : Histoire de Paris - Histoire du Prix Nobel - Création - Nobel - Dynamite - Histoire de l'Armement



1895
27 novembre
Décès d'Alexandre Dumas fils
Fils illégitime d'Alexandre Dumas père, Alexandre Dumas fils naît le 27 juillet 1824, à Bordeaux. Il garde une rancœur de cette illégitimité qu'il traduit dans plusieurs de ces romans. Cet écrivain rencontre le succès avec la parution de "La Dame aux camélias", et de ses pièces, "Le Fils naturel" et "Un Père prodigue". Admirateur et proche de Georges Sand, il est élu à l'Académie française en 1874. Il décède le 27 novembre 1895.
Voir aussi : écrivain - Georges Sand - Histoire de l'Art



1896
27 novembre
Première d'Ainsi parlait Zarathoustra
S’inspirant de l’œuvre éponyme de Nietzsche, Richard Strauss crée « Ainsi parlait Zarathoustra ». Les thèmes zoroastriens et nietzschéens de l’évolution de l’homme et du surhomme sont évoqués en huit mouvements dans un poème symphonique continu d‘une demi-heure.
Voir aussi : Nietzsche - Histoire de la Musique classique



1940
27 novembre
Annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne nazie
L’Allemagne nazie annexe l’Alsace-Lorraine, objectif majeur en France. En effet, les allemands ne se contentent pas d’occuper cette région mais ils souhaitent l’intégrer à leur territoire, vengeant ainsi l’affront de 1918 et le « Diktat » si vigoureusement dénoncé par Hitler. La région avait en effet appartenu à l’Allemagne de 1871 à 1918.
Voir aussi : Hitler - Annexion - Histoire de l'Alsace-Lorraine - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1942
27 novembre
Sabordage de la Marine française
A 4h40 du matin, l'armée allemande envahit l'arsenal de Toulon. Devant l'invasion, les marins de la flotte française commandée par l'Amiral Jean de Laborde sabordent l'ensemble de la flotte. Navires, machines et artilleries sont entièrement détruits pour ne pas être livrés à l'Allemagne. Seuls 4 sous-marins réussiront à fuir pour regagner l'Afrique du Nord.
Voir aussi : Flotte - Marine - Histoire de Toulon - Sabordage - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1963
27 novembre
Sortie du film "Les Tontons Flingueurs"
Adaptation du roman de Simonin « Grisby or not Grisby », « Les Tontons Flingueurs » sort dans les salles parisiennes. Ce film où se côtoient Lino Ventura, Bernard Blier et Jean Lefebvre n’est pas un succès mais n’est pas le désastre annoncé non plus. Pourtant il deviendra culte au fil des années et de ses diffusions à la télévision, notamment grâce aux dialogues de Michel Audiard.
Voir aussi : Histoire du Cinéma



2001
27 novembre
Ouverture d’une conférence interafghane à Bonn
Au lendemain de la prise de Kaboul par l’Alliance du Nord, l’ONU réunit à Bonn, en Allemagne, quatre délégations afghanes, composées de plusieurs ethnies. L’objectif de cette conférence est de mettre en place un gouvernement de transition en Afghanistan. Au terme de longues discussions, Hamid Karzaï sera nommé pour présider le gouvernement intérimaire. La "Loya Jirga", une grande assemblée réunie en juin 2002, l'élira également à la tête du gouvernement transitoire, en attendant les élections prévues en 2004. Par ailleurs, le déploiement, à Kaboul, d’une Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) sera décidé, afin de mettre en place ce nouveau gouvernement sans encombres.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Dossier histoire des Talibans - Histoire de Kaboul - Alliance du Nord - Hamid Karzaï - Histoire de la Diplomatie


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1817 Message par saintluc »

La bataille de San Juan de Ulúa se déroule le 27 novembre 1838 pendant l’intervention française au Mexique de 1837-1839. Elle est souvent appelée en espagnol « guerre des Pâtisseries » (Guerra de los Pasteles) ou encore « première intervention française au Mexique » (Primera Intervención Francesa en Mexico). Cette opération militaire a pour but, au départ, de régler le différent commercial opposant les deux pays suite aux troubles qui secouent le Mexique après son indépendance. Le combat, mené par une petite escadre française aux ordres du contre-amiral Charles Baudin pousse le fort de Saint-Jean d’Ulloa à la capitulation le 28 novembre 1838. Devant la résistance du gouvernement mexicain, l'opération se prolonge le 5 décembre avec un raid sur Veracruz pour désarmer la ville et tenter de capturer les chefs mexicains Antonio López de Santa Anna et Mariano Arista. La chute du fort, qui passait pour imprenable, fait découvrir aux observateurs militaires l'efficacité des nouveaux canons tirant des obus explosifs à la place des traditionnels boulets. Sur le plan politique, le combat contribue à l’instabilité politique du Mexique, et sur le plan militaire à la modernisation des grandes marines de guerre. L'affrontement provoque sur le moment un émoi considérable puis tombe ensuite dans l’oubli à cause des conflits de plus grande envergure auxquels participent le Mexique et la France lors des décennies suivantes.
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Dans les années qui suivent son indépendance en 1821, le Mexique connait des troubles politiques graves. Les différents généraux qui se disputent le pouvoir par les armes font de l’ancienne colonie espagnole un pays extrêmement instable : pas moins de vingt Présidents se succèdent en 20 ans. Ces violences portent atteintes aux populations civiles et aux résidents étrangers qui voient leurs entreprises constamment menacées ou saccagées, alors que le Mexique, qui semble promis à un avenir brillant accueille d’importants investissements. Les 6 000 Français installés dans le pays demandent régulièrement à leur gouvernement d’intervenir. Pendant près de 10 ans, celui-ci présente des réclamations de plus en plus nombreuses et de plus en plus pressantes. Diplomates et marins multiplient les tentatives d’accords commerciaux, les demandes amiables d’indemnisations et les menaces d’interventions armées, sans succès.

La patience des autorités françaises prend fin en 1837 : le gouvernement de Louis-Philippe décide d’en finir en lançant une expédition militaire. Elle intervient alors qu’un pâtissier français, M. Remontel, dont l’affaire a été saccagée par des soldats ivres, demande une forte indemnité. Le gouvernement mexicain refuse, ce qui va donner à l’intervention française qui suit le surnom de « guerre des Pâtisseries ». Intervention motivée aussi par les dettes que l’État mexicain a contracté auprès de la France et dont on redoute qu’elles ne soient jamais remboursées.

Une première division navale, aux ordres du capitaine de vaisseau Bazoche, quitte la métropole à la fin de l’année 1837 pour faire une démonstration de force sur les côtes mexicaines. Elle dispose de deux frégates et deux bricks qui mouillent devant Veracruz, l’un des principaux ports mexicains. La marine mexicaine étant inexistante, les Français saisissent de nombreux navires de commerce, mais le président Anastasio Bustamante ne cède pas. Le 16 avril 1838, après plusieurs mois de blocus, les relations diplomatiques sont rompues ce qui laisse place, en théorie, à l’action armée. Mais le fort de Saint-Jean d’Ulloa, qui défend Veracruz, passe pour inexpugnable. Les moyens dont disposent Bazoche sont beaucoup trop limités pour prétendre l’attaquer et les équipages français sont minés par la fièvre jaune.

Une seconde intervention, plus conséquente, est montée l’année suivante. Elle est placée sous la responsabilité de Charles Baudin, un vétéran expérimenté des guerres napoléoniennes qui avait soutenu de nombreux combats contre les Anglais et perdu un bras en 1808. Le gros de l’escadre quitte Toulon pendant l’été 1838, fait une escale à Cadix pour attendre les navires qui arrivent de Brest, puis file vers les Antilles. Une tempête disperse partiellement l'escadre pendant la traversée, mais le 29 octobre on mouille devant Veracruz. Au loin on aperçoit la cime neigeuse du pic d’Orizaba. La force navale met quelques jours à se concentrer car une partie des navires se trouvent à La Havane et certains, plus lents ou endommagés par la tempête n’arrivent que pendant la deuxième semaine de novembre.

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Anastasio Bustamante dirige le Mexique en 1838. Les pays connait des troubles graves qui lèsent les intérêts français et provoquent une intervention armée.
Baudin dispose en additionnant ses forces à celles de son prédécesseur qu’il relève, de 4 frégates : l’Iphigénie (60 canons), la Néréide (50), la Gloire (50) et la Médée (50). Une cinquième frégate, l’Herminie (60) qui faisait partie des forces de Bazoche, manque à l’appel car elle s’est échouée aux Bermudes. Suivent deux corvettes, la Créole et la Naîade , puis les bricks, au nombre de huit : l’Alcibiade , le Lapérouse , le Voltigeur , le Cuirassier , l’Eclipse , le Dupetit-Thouars , le Dunois et le Zèbre . Un neuvième brick, le Laurier , n’est pas présent car trop endommagé par la tempête, il a dû être dérouté sur La Havane. Deux navires à bombardes, porteurs chacun de deux mortiers, complètent la puissance de feu de l’escadre : le Cyclope et le Vulcain. Le Météore et le Phaéton, deux vapeurs à aubes doivent faciliter les manœuvres dans les eaux portuaires, et deux corvettes de charge non armées, la Fortune et la Caravane complètent la logistique. Baudin, qui a mis son pavillon sur la Néréide, dispose donc de 20 navires et 380 bouches à feu (tout type de canons confondus). C’est, sur le papier, une force respectable, mais on remarque l’absence de vaisseaux de ligne. Un choix qui ne doit rien au hasard, mais qu’il faut interpréter comme un signal envoyé à l’Angleterre que cette expédition, destinée à faire pression sur le Mexique, ne menace en rien sa suprématie navale. Baudin dispose aussi de trois compagnies d’artillerie de marine et d’un détachement du Génie. C’est somme toute fort peu, d’autant qu’il n’y a pas de troupes d’infanterie de marine : on ne voit donc rien qui puisse permettre un débarquement en masse sur un pays grand comme plusieurs fois la France même si les instructions sont d’utiliser la force en cas de besoin, c'est-à-dire en cas de nouvel échec des négociations. Les deux bases françaises de la Martinique et de la Guadeloupe, situées à l’autre extrémité de l’arc antillais, sont à plusieurs milliers de km du golfe du Mexique, ce qui oblige l’escadre à utiliser La Havane comme port de relâche et la rend plus ou moins dépendante du bon vouloir espagnol.

Baudin, comme son prédécesseur, reprend les pourparlers avec le gouvernement d’Anastasio Bustamante, mais sans succès. Le blocus français perturbe l’économie mexicaine, mais pas au point de ruiner celle-ci. Le pays, essentiellement agricole, se suffit à lui-même et les Mexicains font passer leurs marchandises depuis le port de Corpus Christi au Texas, indépendant depuis peu, puis à travers le Río Bravo. Les Mexicains, qui n’ont pas de marine de guerre, jouent de leur seule carte possible : gagner du temps dans d’interminables négociations, jusqu’au moment où l’escadre française ayant épuisé ses vivres et devant faire reposer ses équipages, sera forcée de lever le blocus, à moins d’être relevée par une nouvelle force venue d’Europe, ce que n’a pas prévu le gouvernement de Louis-Philippe. Les dernières propositions françaises ayant été rejetées, Baudin fixe un ultimatum au 27 novembre à midi et commence à prendre ses dispositions pour le combat.

Les semaines de négociations qui ont précédé n’ont cependant pas été perdues car elles ont permis aux Français de reconnaitre les eaux devant Veracruz. Les plages ont été examinées, les fonds sondés. Les officiers qui ont fait les allers-retours avec les dépêches ont collecté le maximum d’information sur les troupes dont dispose le général Rincon, commandant supérieur de la province de la ville de Vera-Cruz et de son point de défense principal, le fort de Saint-Jean d’Ulloa. Ce dernier, situé sur une île à 900-1000 mètres devant la ville, passe pour imprenable, au point d’être surnommé le « Gibraltar des Indes » occidentales. Les renseignements donnent la place défendue par 186 bouches à feu (103 pièces de bronze et 83 pièces de fer) servies par une garnison de 800 hommes. Cependant, nombre de ces pièces sont obsolètes et beaucoup de soldats sont mal armés, nourris et équipés. L’île est entourée d’un vaste récif qui découvre à marée basse, mais une exploration plus poussée, menée de nuit par le prince de Joinville, qui commande la Créole, montre qu’un débarquement y est impossible. On décide donc d’un bombardement en règle pour réduire la place.

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Plan et vue panoramique du fort Saint-Jean d’Ulloa en 1838. La place, jugé inexpugnable est surnommée le « Gibraltar des Indes » occidentales.
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Plan du bombardement du fort avec position de tous les navires français.
Dans l’après-midi du 26, trois des quatre frégates se positionnent les unes derrières les autres devant le fort, deux d’entre-elles étant remorquées près du récif par les petits vapeurs. Le 27 au matin, c’est au tour des deux bombardes d’être tractées sur leurs emplacements de tir, toujours près du récif. Le temps, très calme, favorise les opérations. La corvette la Créole reste sous voile en position d’observation alors que les autres navires se placent en retrait, un peu plus au sud, près de l’île Blanquila ou de l’île Verte. De nombreux navires neutres, venus depuis plusieurs semaines observer la situation, se massent près de la côte. Ces manœuvres provoquent une ultime tentative mexicaine : deux officiers viennent parlementer à bord de la frégate amirale, mais sans succès. À 14h00, Baudin les congédie avec un message de rupture destiné au général Rincon : « J’ai perdu tout espoir d’obtenir par des voies pacifiques l’honorable accommodement que j’avais été chargé de proposer au cabinet mexicain : je me trouve dans la nécessité de commencer les hostilités. »

À 14h30, les frégates la Gloire (50), la Néréide (50) et l’Iphigénie (60) ouvrent le feu, suivies par les bombardes Gloire et Vulcains. Baudin commente l’opération en ses termes : « Jamais le feu ne fut plus vif et mieux dirigé. Je n’eu d’autre soin que d’en modérer l’ardeur. De temps à autre je faisais le signal de cesser le feu pour laisser se dissiper le nuage de fumée qui nous dérobait la vue de la forteresse : on rectifiait alors les pointages et le feu recommençait avec une vivacité nouvelle. » Vers 15h30, la corvette la Créole, qui vient de contourner le fort le long des récifs nord, demande l’autorisation de se joindre au combat et se place en avant des frégates. La navire se fait remarquer par la précision de son tir, dirigé par Joinville depuis sa dunette. Deux magasins de poudre sautent, puis c’est la tour des signaux qui explose dans un gigantesque panache de fumée et de débris. Une quatrième explosion se produit vers 17h00. Le tir des batteries mexicaines ralentit alors considérablement. Baudin ordonne le départ de la Gloire et de l’Iphigénie, à la remorque des vapeurs, et reste seul avec la Néréide et les bombardes. Au coucher du soleil, seules quelques pièces répondent encore au tir français. À 20h00, Baudin fait cesser le feu pour ne pas gaspiller inutilement les munitions.

À 20h30, un canot mexicain vient aborder les navires français : ce sont des parlementaires envoyés par le commandant du fort pour demander un délai lui permettant d’en référer au général Rincon à Veracruz. Baudin lui accorde jusqu’à 2h00 du matin et écrit lui-même au général en le menaçant d’anéantir la forteresse et en lui offrant une « capitulation honorable ». Les défenseurs, très éprouvés, ont perdu plus de 220 hommes. Outre l’explosion des magasins à poudre, les munitions sont presque épuisées, une batterie haute est entièrement détruite et presque toute la ligne des défenses extérieures est hors d’usage. Les assiégés sont démoralisés, mais à 3h00 du matin le gouverneur n’a toujours pas répondu. Baudin durcit sa position en menaçant d’ouvrir le feu sur la ville si le fort ne capitule pas immédiatement. Aux premières heures du jour, Rincon cède et signe la capitulation du fort et de la ville. Le fort est remis le jour même (28 novembre) aux Français qui y débarquent les trois compagnies d’artillerie. Baudin accepte que 1 000 soldats mexicains restent dans Veracruz pour le maintien de l’ordre, la ville n’étant pas investie par les Français dont les effectifs ne sont de toute façon pas suffisant pour une occupation en règle. L’opération se termine alors qu’il faut quitter l’ancrage près des récifs car la mer se durcit. Les pertes sur les navires sont faibles : 4 tués et 29 blessés seulement, ce qui prouve que dès le début du combat, l’artillerie du fort a été surclassée par le feu des canons de marine.
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#1818 Message par saintluc »

2è partie


La reddition du fort et la ville provoque la stupeur puis la colère du gouvernement mexicain. Le président Bustamante déclare aussitôt la guerre à la France, ordonne l’expulsion de tous les Français vivant au Mexique, démet de son commandement le général Ricon et décide l’envoi d’une armée de secours. Cette dernière, qui compte sans doute 3 200 hommes, est confiée aux généraux Santa Anna et Arista . Elle fait rapidement son entrée dans Veracruz. De nombreux résidents français, par peur des représailles, se réfugient dans le fort occupé. Alors que côté français on s’attendait à une reprise des négociations, il faut maintenant envisager d’autres opérations militaires.

Baudin décide de réagir en attaquant Veracruz. Outre la garnison maintenant renforcée, la ville est aussi ceinturée de murailles alors que les Français n’ont que de petits effectifs à engager compte-tenu des forces qui occupent le fort d’Ulloa. La ville, à cette époque, n’est cependant pas très étendue puisque les remparts, sur le front de mer ne font guère plus de 1 000 mètres de long et sa profondeur maximum vers l’intérieur des terres est inférieure à 600 mètres (voir plan ci-contre). On dispose aussi de bons renseignements sur le plan des quartiers et la localisation des casernes. Une attaque est donc possible si on joue de l’effet de surprise. C'est l'option que retient Baudin : un débarquement à l’aube avec le double objectif de « désarmer les forts [de la ville] et pour enlever le général Santa Anna. » Pour disposer d’un effectif suffisant, on puise dans les équipages : des matelots armés sont amalgamés aux artilleurs et à la compagnie du Génie.

Le 5 décembre, à 5h00 du matin, les embarcations de l’escadre débarquent sur les plages 1 500 hommes qui se partagent en trois colonnes. Les deux colonnes des ailes escaladent les remparts, au niveau des fortins Santiago et de la Conception (voir carte ci-contre). La surprise des Mexicains est totale : aucun coup de feu n’est tiré, ce qui semble indiquer, chose à peine croyable, que les murailles n’étaient pas gardées. Les deux colonnes renversent les canons, brisent les affûts et continuent leur marche au pas de charge sur les murailles pour se rejoindre de l’autre côté de la ville.
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Plan de l’attaque et de la progression des colonnes françaises dans Veracruz. La cité est rapidement investie car les Mexicains sont totalement pris par surprise.
La colonne du centre est confiée au commandant de la Créole, le prince de Joinville, qui s’est illustré lors du siège du fort. Elle est chargée de l’effort principal : faire sauter la porte qui donne sur le môle portuaire, pénétrer dans la ville et foncer vers les bâtiments où l’on pense trouver les généraux mexicains. C’est une pleine réussite : la porte est pulvérisée par un sac de poudre posé par le Génie. La colonne s’élance et arrive rapidement au quartier général mexicain alors que les gardes, enfin alertés, commencent à réagir. La fusillade réveille Santa Anna qui n’a que le temps de s’enfuir par les terrasses des maisons voisines mais Arista est capturé. On se replie avec le prisonnier, mais on doit entamer un violent combat avec les troupes qui stationnent dans un monastère transformé en caserne.

Baudin, qui a aussi mis pied à terre, juge que la place est neutralisée et ordonne le rembarquement général. Celui-ci se passe sans encombre pour les deux ailes, mais Santa Anna, qui a regroupé ses forces, décide de contre-attaquer alors que la colonne centrale n’est pas encore totalement montée dans les canots. Le général mexicain, à cheval, traverse la ville à la tête de ses hommes et se précipite sur le môle où se trouve encore Baudin. Mais les Français, qui ont pris la précaution de retourner un canon mexicain pour se couvrir, ouvrent le feu à mitraille, suivis par les petites caronades dont sont équipées les chaloupes. Les assaillants sont balayés, dont Santa Anna qui est très sévèrement blessé alors que son cheval est tué sous lui. Les Français ont perdu 8 hommes et ont eu 58 blessés, touchés essentiellement au moment du rembarquement. Sur la chaloupe de Baudin, on relève même cinq impacts de balle. Les Mexicains, aux dires de Santa Anna, ont eu 31 morts et 26 blessés.
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Le 27 novembre 1838, l'escadre de Baudin bombarde et détruit le fort Saint-Jean d’Ulloa qui est contraint de capituler.
La double défaite sur Saint-Jean d’Ulloa et Veracruz pousse le gouvernement mexicain à reprendre les négociations, d’autant que les demandes des Français n’ont pas changé, ces derniers ayant toujours pour objectif limité d’obtenir l’indemnité pour leurs concitoyens lésés dans leurs affaires et assurer leur sécurité sur le territoire mexicain. Paris n’a pas l’intention de faire des conquêtes territoriales : Veracruz reste entre les mains du gouvernement de Bustamante, même si l’armée mexicaine, échaudée, a préféré évacuer aussi la ville qui se trouve de facto démilitarisée… Le fort, toujours conservé par les Français ne sert que de gage pour négocier.

De laborieuses discussions s’engagent alors que l’Angleterre offre sa médiation. Une médiation appuyée par une importante escadre aux ordres de l’amiral Richard Packenham et qui a des airs de menace invitant les Français à ne pas aller trop loin. La paix est finalement signée le 9 mars 1839 à Veracruz. Le gouvernement Mexicain accepte de payer les 600 000 pesos demandé et les résidents français ne sont plus inquiétés. Le succès de l’expédition vaut à Baudin le grade de vice-amiral. L’escadre rentre sur Brest le 15 août 1839, pas fâchée d’avoir rendu les ruines du fort aux Mexicains, son occupation ayant encore couté la vie à 24 artilleurs emportés par la fièvre jaune.

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La rapidité avec laquelle le fort a été réduit fait découvrir au monde le canon « à la Paixhans » qui tire des obus explosifs au lieu des boulets plein traditionnels.
L’impact des ces combats dépasse cependant le cadre de la guerre franco-mexicaine, tout particulièrement pour ce qui est du bombardement du fort de Saint-Jean d’Ulloa. La chute de cette place considérée comme inexpugnable est une surprise complète à Mexico on l’a vu, mais aussi à Londres et Washington où l’émoi est considérable. Comme dans tout conflit, les observateurs militaires rendent leur rapport et mettent en garde leurs gouvernements respectifs s’ils l’estiment nécessaire. C’est ainsi que parmi les navires « neutres » observant les hostilités au large de Veracruz se trouvait une corvette anglaise, une corvette américaine avec un brick, et même un brick belge.

Le rapport remis par l’officier anglais provoque l’intervention du vieux lord Wellington (le vainqueur de Waterloo) qui s’exclame au Parlement que « la prise de la forteresse de Saint-Jean d’Ulloa par une division de frégates françaises est le seul exemple que je connaisse d’une place régulièrement fortifiée qui ait été réduite par une force purement navale. » Affirmation qui n’est que partiellement vraie car au XVIIIe siècle, lors des guerres navales franco-anglaises, on avait vu des forts réduits au silence par le feu des vaisseaux, mais qui témoigne de l’inquiétude anglaise devant cette victoire aussi rapide qu’inattendue. Une victoire acquise grâce à un nouveau modèle de canon tirant des obus explosifs, le « canon à la Paixhans », du nom de son concepteur, le général Paixhans. L’innovation, avait été testée avec succès en 1824 sur un vaisseau de 80 canons déclassé qui était sorti ravagé de l’expérience[38]. L’arme, une fois réglé le délicat problème de la sécurité de la fusée de mise à feu et du stockage des obus dans les cales, était progressivement entré en service à partir de 1827. Les amiraux, très prudents et conservateurs, n’avaient doté les navires que d’un nombre réduit de ces nouveaux équipements -quatre par vaisseau, deux par frégates- conservant en majorité les canons à boulets plein et les caronades dont ils avaient l’habitude. Une discrétion qui explique que la Royal Navy, pourtant vigilante vis-à-vis de la France -réflexe hérité de la période napoléonienne- n’avait rien vu venir. Un aveuglement qui s’explique aussi par les fait que les munitions explosives existaient déjà depuis le fin du XVIIe siècle avec la galiote à bombes, appelée aussi « bombarde » et dont deux unités, le Vulcain et le Cyclope étaient présents dans l’escadre française. Mais la bombarde, qui tire des bombes à l’aide d’un mortier de gros calibre, dispose d’une portée très limitée à cause du tir courbe. Elle doit donc s’approcher assez près de sa cible ce qui la rend vulnérable, alors que le canon de Paixhans qui « permet le tir horizontal des bombes » sur une plus longue portée solutionne avantageusement le problème et se montre autrement plus menaçant que la bombarde.
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David Farragut, futur commandant de la marine américaine, observe le combat et signale immédiatement à son gouvernement l'importance de la nouvelle arme.
L’observateur américain présent sur les lieux se nomme David Farragut. Cet officier alors inconnu commandera plus tard la marine de guerre américaine et sera l’artisan, pendant la guerre de Sécession de la victoire navale du Nord sur le Sud. Lui aussi constate, admiratif, l’effet foudroyant des obus français et en signale l’importance capitale à son gouvernement. Les très faibles pertes sur les navires de Baudin, alors qu’ils étaient eux-aussi à portée de tir des canons mexicains, témoignent de cette puissance de feu nouvelle qui a rapidement surclassé les défenses du fort. Pourtant, l’examen des rapports remis après le bombardement montrent que se sont essentiellement des munitions traditionnelles qui ont été utilisées puisque les trois frégates et la corvette ont tiré 7 771 boulets contre 177 obus seulement. On remarque même que les traditionnelles bombardes ont tiré 302 bombes, soit presque le double des obus. Bombes qui ont d’ailleurs joué un rôle important puisque ce sont elles qui ont crevé les voutes des magasins de poudre et provoqué les immenses explosions. Les premiers pas de l’obus sont donc timides, mais assez spectaculaires pour impressionner tous les observateurs qui sentent que les « murailles en bois » des gros vaisseaux de ligne sont clairement menacées. Ainsi s’explique l’arrivée tardive et inquiète de l’escadre anglaise de Packenham venue proposer sa « médiation ». Quoi qu’il en soit, toutes les grandes marines vont s'équiper de « canons à la Paixhans » après 1838. En 1853, à sa première utilisation dans une bataille purement navale, la flotte turque, qui n'utilise encore que le boulet de canon, est totalement pulvérisée par les obus russes (bataille de Sinope).

Les combats d’Ulloa et de Veracruz ont confirmé aussi l’utilité de la vapeur. Les navires de guerre sont encore tous à voile, mais les petits navires à vapeurs, malgré leurs faibles moteurs (100 cv) et leurs fragiles roues à aubes (l’hélice n’en est qu’au stade expérimental), ont joué un rôle essentiel dans la victoire française en positionnement idéalement frégates et bombardes puis en assurant leur repli. Un rôle d’avenir qui ne surprend cependant personne, la France ayant déjà utilisé un navire à vapeur en 1830 pour manœuvrer la flotte de débarquement devant Alger.
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Le conflit renforce l'instabilité politique du Mexique : le général Santa Anna profite de sa popularité pour renverser le président Bustamante et s'emparer du pouvoir après la signature de la paix.
Côté mexicain, cette courte guerre a des effets politiques importants. Le général Santa Anna, sorti discrédité de la révolution texane où il a été battu et capturé en 1836, est remis en selle par le combat de Veracruz. L’homme n’a pourtant guère brillé dans la mise en défense de la ville et a failli être capturé au pied du lit comme son collègue Arista. Mais la tentative de contre-attaque sur le port fait de lui un héros national, malgré son échec total. Grièvement blessé, Santa Anna est amputé le 6 décembre d’une jambe et reste plusieurs jours entre la vie et la mort. Le combat, qu’il raconte à sa façon dans son rapport comme une victoire contre les Français, lui vaut la plus grande popularité. Sa jambe est enterrée avec les honneurs militaires à Mexico, et Santa Anna, grâce au contrôle de l’armée, va s’emparer du pouvoir le 20 mars 1839 (peu après la paix) en renversant le président Anastasio Bustamante qui va se réfugier plusieurs années en Europe. Cette courte guerre a donc pour effet de renforcer l’instabilité politique du Mexique.

Côté français, cette expédition met en valeur l’expérience, au travers de Baudin, d’un vieil officier qui représente la marine à voile alors à son apogée et celle d’une très jeune combattant qui représente la marine du futur, le prince de Joinville. Celui-ci, fils du roi Louis-Philippe, est entré dans la marine à 13 ans, puis a accédé au grade de capitaine de corvette en mai 1838 et reçu le commandement de la Créole à l’âge de 20 ans. Une rapidité de promotion qui étonne et peut laisser penser que sa naissance a primé sur ses qualités, mais il n’en est rien. Joinville s’est révélé un bon marin doublé d’un officier habile et courageux comme l’a montré son action sur la Créole devant le fort d’Ulloa et lors de l’attaque de Veracruz. Joinville, passionné d’évolution technique, va ensuite se faire le thuriféraire de la marine à vapeur après son entrée au Conseil de l’amirauté (1843) et son accession au grade de vice-amiral (1844).

Ce conflit apparait donc comme étant à la charnière de deux époques dans l’histoire de la marine de guerre. Pourtant, malgré l’émoi qu’il provoque sur l’instant, il ne va guère laisser de trace dans les mémoires. Le Mexique, dont l’histoire au XIXe siècle est très mouvementée, va connaitre bientôt face aux Etats-Unis une guerre malheureuse (1846-1848) lui causant de lourdes pertes territoriales, puis une deuxième intervention française massive et sanglante (1861-1867) ; évènements qui vont reléguer le bombardement du fort d’Ulloa et la prise éphémère de Veracruz au rang de petite expédition côtière. Pour ce qui est de la France, outre la deuxième intervention de 1861, les lourds conflits auxquels elle va participer en Europe avec la guerre de Crimée (1853-1856) et la campagne en Italie contre l’Autriche (1859) ainsi qu'en Asie (guerre de l'Opium), vont avoir pour effet de lui faire rapidement oublier cette affaire qui ne laisse guère aujourd’hui comme souvenir que les tableaux commandés par Louis Philippe pour décorer Versailles dans les années 1840. Quant à la communauté française du Mexique, elle ne va pas souffrir de ce conflit : renforcée par une immigration régulière, elle va continuer à prospérer, au point de représenter à la fin du XIXe siècle un lobby économique et culturel non négligeable sous la présidence de Porfirio Díaz.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1819 Message par saintluc »

587
28 novembre
Traité d'Andelot
Gontran, roi de Bourgogne s’associe à son neveu Childebert II, roi d’Austrasie dans le pacte d’Andelot. Childebert récupère ainsi la Bourgogne et l’Orléans. Saint Grégoire de Tours a participé à l’élaboration de ce traité.
Voir aussi : Traité - Histoire de la Bourgogne - Histoire d'Orléans - Saint Grégoire - Histoire des Mérovingiens



885
28 novembre
Début du siège de Paris par les Normands
Depuis la moitié du IXème siècle, les Parisiens doivent faire face aux attaques des Vikings qui n’hésitent pas à brûler la ville, comme ce fut le cas en 856. Cette fois-ci, la stratégie des Normands est différente : il décident de faire le siège de la ville. Paris résistera ainsi pendant près de deux ans notamment grâce à Eudes. Finalement c’est le versement d’une forte rançon par Charles le Gros qui permet aux hostilités de cesser.
Voir aussi : Histoire de Paris - Siège - Histoire des Vikings - Charles le Gros - Histoire du Moyen-Âge



1615
28 novembre
Mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche
Conformément aux accords du traité de Fontainebleau (22 août 1612), le jeune roi de France Louis XIII épouse la fille du roi d'Espagne, Anne d'Autriche. La messe est célébrée à Bordeaux alors que les deux époux ont à peine 14 ans. 23 ans plus tard, la reine donnera naissance au premier héritier de Louis XIII, Louis XIV.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Louis XIII - Anne d'Autriche - Histoire des Bourbons



1632
28 novembre
Naissance du compositeur Jean-Baptiste Lully
Né Giovanni Battista Lulli, Jean-Baptiste Lully est venu à monde à Florence le 28 novembre 1632. Arrivé en France à 13 ans, il intègre le service de la duchesse de Montpensier puis celle-ci le fait entrer dans sa « Compagnie des violons de Mademoiselle ». Frondeuse, elle tombe en disgrâce en 1652 et le roi Louis XIV engage Lully dans la « Grande Bande des Violons du Roi ». Il devient ensuite surintendant de la musique royale et composera un ballet dans lequel le Roi dansera et représentera le Soleil. Molière et Lully créeront le genre de la comédie-ballet dont "Le Bourgeois gentilhomme" et son ballet turc est un bon exemple. Bien qu'ayant largement contribué à la musique religieuse et de scène, il reste connu comme le vrai créateur de l'opéra français.
Voir aussi : Louis XIV - Dossier histoire de la musique baroque - Molière - Histoire de l'Art



1680
28 novembre
Décès de Gian Lorenzo Bernini.
Gian Lorenzo Bernini est aussi appelé Le Bernin ou encore Cavaliere Bernini. Il est né à Naples le 7 décembre 1598.
Il est reconnu pour ses travaux architecturaux, sculpturaux ou de peinture. Il est notamment influencé par Michel-Ange et fait partie du mouvement artistique baroque.
Il se fera connaître grâce au mécénat du Cardinal Scipione Borghese, qui croit pleinement en son talent.
Se faisant aimer du monde de la religion, il devient rapidement le chargé de construction de la basilique Saint-Pierre.
Cet artiste est considéré comme complet de par la multitude de ses oeuvres.
Il décède le 28 novembre 1680.
Voir aussi : Histoire des Décès



1698
28 novembre
Décès de Louis de Buade de Frontenac.
Louis de Buade de Frontenac est né le 12 mai 1622 au château de Saint-Germain-en-Laye.
Il est nommé par Louis XIV gouverneur du royaume de France.
Il est en charge du développement de la colonie française à Québec et de sa défense lors des diverses attaques.
Il décède le 28 novembre 1698, suite à une énième attaque anglaise, à Québec.
Voir aussi : Histoire des Décès



1789
28 novembre
Le docteur Guillotin présente son invention
Le docteur Joseph Guillotin présente aux députés de l'Assemblée Constituante une nouvelle machine servant à exécuter les condamnés à mort. L'engin, mis au point en collaboration avec le chirurgien Antoine Louis, est selon ses inventeurs le moyen "le plus sûr, le plus rapide e le moins barbare." Il sera d'abord appelé 'Louison" ou "Louisette" mais très vite les parlementaires et les journalistes lui donneront le nom de "guillotine"en souvenir du nom de son créateur. Le peuple surnommera la machine: "la veuve". La première exécution aura lieu le 25 avril 1792, elle s'appliquera à un bandit de grand chemin. La guillotine fonctionnera jusqu'en 1977.
Voir aussi : Exécution - Histoire de la Guillotine - Guillotin - Histoire de la Justice



1820
28 novembre
Naissance de Friedrich Engels, philosophe communiste
Friedrich Engels vient d'une famille d'industriels. Il étudie la philosophie et devient ami avec Karl Marx qu'il rencontre à Paris en 1844. Ils s'installent en Belgique et fondent le Comité de Correspondance Communiste. Grâce aux idées d'Engels, Marx écrit le "Manifeste du Parti Communiste" qui est publié de manière anonyme en 1848. Expulsé de Belgique mais également de Cologne où ils déménagent par la suite, ils finissent par s'installer à Londres. Pour subvenir à leurs besoins, Engels travaille un temps avec son père. Il agit au sein de l'association internationale des travailleurs. Lorsque Marx décide, Engels se consacre à l'édition des écrits de son ami.
Voir aussi : Philosophie - écriture - Histoire du Communisme - Karl Marx - Histoire de la Philosophie



1871
28 novembre
Louis Rossel est fusillé
Malgré la proposition d’exil faite par Adolphe Thiers, Louis Rossel a décidé d’assumer sa participation à la Commune et est donc abattu. Officier, il était le seul militaire d’importance à avoir participé à l’insurrection. Jugeant que la guerre contre Bismark avait été perdue à cause de l’incompétence de Bazaine et de la mauvaise volonté de certains dirigeants, il avait concouru activement aux émeutes que Thiers réprima dans le sang, après avoir été proche de Gambetta.
Voir aussi : Dossier histoire de la Commune de Paris - Thiers - Gambetta - Bazaine - Histoire des Coups d'Etat



1876
28 novembre
Porfirio Diaz s'octroie la présidence mexicaine
Après avoir renversé Sebastián Lerdo de Terjada (révolte d'Oaxaca), le général d'origine métisse Porfirio Díaz (1830-1915) accède à la présidence de la République mexicaine, pouvoir qu'il occupa jusqu'en 1911. Si dépositaire d'une gouvernance forte, appelée « porfiriat », il contribua néanmoins à mettre un terme à la longue période d'anarchie qui ravagea le pays et s'attela au développement de l'économie, via les investissements étrangers. Renversé à son tour par la Révolution de 1911, il passa les dernières années de sa vie à Paris.
Voir aussi : Coup d'Etat - Révolution - Mexique - Porfirio diaz - Fraude électorale - Histoire des Institutions



1881
28 novembre
Naissance de Stefan Zweig
Le célèbre écrivain et biographe autrichien, Stefan Zweig, naît à Vienne le 28 novembre 1881. Juif, il est obligé de s'exiler lors de l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir. Il finit par se réfugier, à la fin de sa vie, au Brésil. Désabusé par les actes de barbarie commis par l'Allemagne, il se suicide le 22 février 1942. On lui doit "Le Joueur d'échecs" en 1942, "Lettre d'une inconnue" en 1927 ou "Marie-Antoinette" en 1933.
Voir aussi : écrivain - Hitler - Suicide - Juif - Histoire de l'Art



1905
28 novembre
Création du Sinn Fein
L'irlandais Arthur Griffith crée un mouvement nationaliste et républicain appelé le "Sinn Fein". "Sinn Fein" signifie "nous seuls" en langue gaélique. La mouvance prône une résistance passive face à l'occupant anglais. Griffith exhorte l'Irlande à assurer seule son développement économique, sans l'aide de l'Angleterre. Il réclame surtout la formation d'un parlement national. Le "Sinn Fein" gagnera les élections législative de 1918 et en refusant de siéger à Westminster, proclamera l'indépendance du pays. La lutte armée va dès lors s'amorcer.
Voir aussi : Création - Histoire du Sinn Fein - Histoire des Partis



1912
28 novembre
L'Albanie proclame son indépendance
Alors que la Ligue de Prizren lutte pour la préservation des frontières de l’Albanie et contre la domination turque depuis 1878, elle proclame son indépendance lors de la guerre des Balkans. L’Etat ne sera véritablement reconnu qu’en 1913 mais subira rapidement le chaos et l’occupation lors de la Première Guerre mondiale.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de l'Etat



1943
28 novembre
Conférence de Téhéran
Le premier ministre britannique Winston Churchill, et les présidents des Etats-Unis et d'URSS, Franklin Roosevelt et Joseph Staline se rencontrent en Iran pour statuer sur le destin de l'Europe après la guerre. La France est exclue des négociations. Elle paie le prix de sa collaboration avec l'Allemagne. La Russie obtient la promesse des Etats-Unis d'un débarquement allié en France, alors que Churchill aurait préféré poursuivre l'offensive en Italie. Le projet américain est baptisé "opération Overlord". La date est fixée au mois de mai 1944. Le sort de l'Allemagne et de la Pologne sont également évoqués, ainsi que la création d'une organisation mondiale de sécurité réunissant les 4 grands (future ONU): Etats-Unis, Grande-Bretagne, URSS et Chine.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Staline - Churchill - Conférence - Roosevelt - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1947
28 novembre
Mort du général Leclerc dans un accident d'avion
Le général Leclerc meurt dans un accident d’avion lors d’une inspection en Algérie. Héros de la résistance, il s’était distingué par son action en Tunisie au sein des Forces Françaises Libres, et surtout avait libéré Paris le 25 août 1944. Il sera promu Maréchal de France à titre posthume en 1952.
Voir aussi : Accident - Général Leclerc - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1948
28 novembre
Mise en vente du Polaroïd
Le premier appareil photo Polaroïd est mis en vente dan un grand magasin de Boston au prix de 89,75 dollars. Son inventeur, Edwin H. Land l'avait déjà présenté lors de la réunion de la société optique d'Amérique en février 1947. Le premier Polaroïd emportera un très grand succès commercial jusqu'en 1953.
Voir aussi : Histoire des Loisirs



1954
28 novembre
Dominici condamné à mort
Au terme d’un procès retentissant où l’accusé a prétendu tout et son contraire, Gaston Dominici est condamné à mort par la cour d’assises de Digne. L’histoire remonte au 5 août 1952. Gaston Dominici avait découvert les corps de trois personnes de nationalité anglaise : un couple et sa fillette de dix ans dont le crâne à été fracassé. Trois balles ont été tirées par un vieux fusil retrouvé plus tard. Chef d’un "clan" familial modeste, dominant sa femme et en mauvais terme avec l’un de ses fils, Gaston est rapidement suspecté, notamment après le témoignage de deux de ses fils à des proches. Gaston passera aux aveux et racontera neuf fois la même histoire sordide : il aurait vu la femme se déshabiller, lui aurait proposé des rapports sexuels qu’elle aurait acceptés. Le mari apparaissant, il l’aurait tué ainsi que la femme et la fille. Mais le procès relève de nombreuses incohérences tandis que Gaston Dominici se rétracte, et que la famille Dominici règle ses comptes dans la salle d’audience. Cette accusation sans preuve, "au bénéfice du doute", avive également les passions. Dominici sera finalement relâché en 1960.
Voir aussi : Procès - Histoire de la Justice



1956
28 novembre
Et Dieu créa Brigitte Bardot
Le premier film de Roger Vadim "Et Dieu créa la femme" sort dans toutes les salles françaises. Il a déjà un parfum de scandale. Bardot est boudé du public familial qui voit en elle une jeune femme aux moeurs légères. Les adeptes 'un nouveau cinéma, que l'on appellera la Nouvelle Vague, sont enjoués. "Et Dieu créa la femme" donne naissance au mythe Brigitte Bardot.
Voir aussi : Histoire de la Nouvelle vague - Histoire du Cinéma



1959
28 novembre
Le premier synchrotron à proton de France est mis en service
Le CERN met en service son premier synchrotron à proton qui est alors le plus puissant du monde. Situé sur la frontière Franco-suisse, ce projet européen se poursuivra avec la construction de plusieurs accélérateurs de particules et deviendra le plus grand laboratoire consacré à la physique des particules, et... l’inventeur du World Wide Web.
Voir aussi : Histoire du CERN - Histoire de la Physique



1960
28 novembre
Indépendance de la Mauritanie
La Mauritanie proclame son indépendance malgré l’opposition du Maroc et de la ligue arabe. En effet, ils ne la reconnaissent pas et considèrent le territoire en question comme partie intégrante du Maroc. Le soutien de la France et de l’Espagne met en échec la tentative de récupération du territoire par le Maroc. Le premier président sera Moktar Ould Daddah, tandis que le pays rejoindra l’ONU dès 1961.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire fête nationale - Histoire de la Ligue Arabe - Histoire de la Colonisation



1994
28 novembre
La Norvège dit "Non" à l'Union Européenne
Les Norvégiens se prononcent contre l'adhésion de leur pays à l'Union européenne par voie de référendum, à 52,4%.
Voir aussi : Référendum - Histoire de l'UE - Adhésion - Histoire de la Construction européenne


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1820 Message par saintluc »

Le siège de Paris par les Vikings a lieu entre 885 et 887. C'est le quatrième siège de la future capitale. Commencé au lendemain du 25 novembre 885, il est interrompu début novembre 886 par l'arrivée de l'empereur Charles le Gros. Ce dernier, après avoir promis aux Normands de leur verser un tribut de sept cent livres d'argent en mars de l'année suivante, les autorise à aller piller la Bourgogne. Le siège de Paris se termine en mai 887 par le paiement de la somme promise. Cet acte contribua à discréditer la dynastie carolingienne et à l'éclosion de ce qui deviendra la dynastie capétienne.
Depuis 799, date de leur première attaque sur l'empire carolingien, les Vikings essayent d'étendre leur emprise sur tout le continent, remontant les fleuves et établissant des bases à leur embouchure. Après une pause entre 870 et 880, la défaite des Danois en Angleterre à Ethandun et la paix avec Alfred le Grand, roi du Wessex, relance leurs raids contre les Carolingiens. Ils ravagent les rives de la Somme dès 879, mais sont rejetés à la bataille de Saucourt-en-Vimeu par Louis III en 881. L'année suivante ils attaquent la Lotharingie. L'empereur Charles le Gros les assiège dans leur camp fortifié d'Ascaloha (Elsloo ou Asselt, dans le Limbourg), mais, au moment d’attaquer, il préfère payer un tribut de 2 800 livres d’argent pour que les bandes de Godfred, Sigfred et Vurm quittent la région (juillet 882). Au printemps 883, ils pillent à nouveau la Flandre, puis après avoir battu le roi Carloman sur la Somme, ils s'établissent à Amiens. Le 2 février 884, Carloman leur propose 12 000 livres d'argent pour qu'ils quittent cette ville, ce qu'ils font en octobre. Ils s'embarquent à Boulogne ; certains passent en Angleterre, d'autres hivernent à Louvain. Charles le Gros est devenu roi de Francie occidentale à la mort de Carloman, réalisant une dernière fois l'unité de l'empire d'Occident. Il reçoit à Ponthion les serments de ses nouveaux sujets, et ordonne une expédition conjointe des Francs de Neustrie et de Lotharingie contre les Vikings de Louvain, qui échoue. Les Danois décident une grande expédition contre la Francie occidentale, et choisissent Rouen comme lieu de concentration. La ville est prise le 5 juillet. Ceux de Louvain s'y rendent par voie terrestre ou par mer. Ils sont renforcés par une bande venue d'Angleterre, et forment une redoutable force, estimée par Abbon à 30 à 40 000 hommes montés sur 700 navires, chiffre très discutable.
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Paris au IXe siècle.
De Rouen, la flotte remonte la Seine jusqu’à Pont-de-l'Arche où elle est arrêtée par le pont fortifié construit par Charles le Chauve. Les Normands (les hommes du Nord) s'installent à l’ouest du pont au lieu qui deviendra « Les Dans » puis Les Damps. Là ils sont attaqués par les forces du duc du Maine, Ragenold, formées de soldats de Neustrie et de Bourgogne. Ragenold est tué dans le combat et ses hommes quittent les lieux, sans que l'on en sache plus sur le combat.
Après que le comte Aleran a évacué la forteresse de Pontoise à son avance, la Grande Armée se présente devant Paris le 24 novembre 885. Le lendemain, le chef viking Siegfried (Sigfredhr) demande à parler à la plus haute autorité de la cité. Il est reçu par l’évêque Gozlin. Siegfried demande à ce que les Parisiens laissent passer la flotte plus en amont, en échange de quoi, la cité ne sera pas attaquée. Gozlin refuse la proposition de l'ambassadeur viking.

Les Vikings lancent leur premier assaut le 26 novembre 885 contre le Grand Châtelet[6], une tour de pierre inachevée, qui ferme l'entrée du Grand Pont sur la rive droite. Eudes, comte de Paris et l’évêque Gozlin défendent fermement la ville. Les Francs peuvent compter sur un dispositif défensif efficace, à savoir de ponts munis d'échauguettes et le tout, couvert par une tour, dont le rayon d'action des archers et des jets de projectiles rend toute progression impossible. L'opération échoue. Les Francs renforcent la tour à la faveur de la nuit, puis les Vikings recommencent leur assaut les 27 et 28. Trois cents des leurs sont tués, ce qui les oblige à changer de tactique. Après deux jours de combats, ils décident de mettre le siège devant la ville, sans pouvoir établir un blocus complet.

Depuis la moitié du IXe siècle, les Parisiens ont dû faire face à plusieurs attaques des Vikings, en 845, 856, 857, 866, et 876. Ceux-ci n’hésitent pas à brûler la cité, comme en 856. Cette fois-ci, devant une ville fortifiée depuis 877 et la présence de deux ponts qui barrent le fleuve, les Normands doivent adopter une stratégie différente. Ils établissent un camp retranché autour de Saint-Germain-l'Auxerrois et ravagent le pays environnant pour assurer leur ravitaillement. Durant deux mois, les Vikings construisent divers engins de siège. Abbon note la construction de trois béliers, de catapultes, ainsi que de chats et de mantelets. Les Francs, de leur côté, s'équipent d'un mangonneau ou d'un trébuchet.

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Les barques des Normands, gravure pour l'Histoire de France de François Guizot, par Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville, 1883.
Le 31 janvier 886, les Vikings divisés en trois groupes lancent un assaut général contre la tour et le pont rive droite, à la fois par la terre et par le fleuve, sans parvenir à briser la résistance des Francs. L'assaut est renouvelé le 1er février : les Vikings tentent de combler les fossés de la tour ; le lendemain ils avancent avec leurs trois béliers, mais le tir nourri des mangonneaux ou des trébuchets francs ne leur permet pas de faire approcher les béliers. Ils essaient alors d'incendier le pont en lançant des brûlots, mais ceux-ci s'arrêtent sur les piles en pierre, et la population parisienne, invoquant les reliques de saint Germain, parvient à éteindre le feu et à s'emparer des navires. Le 3 février, les Normands se retirent dans leurs camps avec leurs engins de siège, abandonnant les trois béliers aux Parisiens.

Siegfried se retire alors momentanément avec ses troupes pour aller dévaster l'est de la Francie, du côté de Reims, comme en témoignent les lettres contemporaines de l'archevêque Foulques.

Le 6 février 886, les Normands parviennent à s'emparer du petit châtelet, qui défend le Petit-Pont, sur la rive gauche de la Seine, à la faveur d'une crue de la Seine qui l'a isolé de l'Île de la Cité en emportant le Petit-Pont ; ils l'incendient, et ses défenseurs se rendent après avoir libéré leurs faucons, mais les douze hommes sont massacrés.

Après cet épisode le siège continue. Le 16 février suivant, une partie des Normands attaque Chartres sans succès ; ils sont aussi mis en échec devant Le Mans, mais prennent et pillent Évreux.

Au mois de mars 886, appelé par Gozlin par le truchement du comte de Boulogne, Erkenger, le comte Henri de Franconie échoue dans sa tentative pour secourir Paris ; après son départ, les Normands s'établissent sur la rive gauche de la Seine, autour de Saint-Germain-des-Prés. Eudes et Gozlin entament des négociations avec le chef Siegfried lui proposant 60 livres d'argent contre sa retraite. Payé, Siegfried entraîne sa troupe à la conquête facile de Bayeux mais nombre de soldats - dont il n'est par ailleurs pas le chef - n'ont pas profité de ce tribut et refusent de le suivre. Ils persistent dans leurs attaques mais sont repoussés.

L'évêque Gozlin meurt le 16 avril, victime de l'épidémie qui sévit dans la cité. Le 12 mai, après la mort de Hugues l’Abbé à Orléans les assiégés perdent l'espoir de son renfort. Après la saint Germain (28 mai), le comte Eudes quitte secrètement la ville pour chercher de l'aide auprès de l'empereur. L'abbé de Saint-Denis, Ebles, défend efficacement Paris contre les attaques normandes et assure son ravitaillement en son absence. Le retour d'Eudes ne se fait pas sans difficulté, et il doit forcer les lignes des assiégeants pour rentrer dans la ville.
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Eudes rejoignant Paris à travers les assiégeants, Histoire de France de François Guizot, gravure d'Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville, 1883.
Le 30 juillet 886, l'empereur Charles le Gros, de retour d'Italie, est à Metz où il décide de marcher contre les Normands de Paris ; il avance lentement, ralenti par la pluie et les inondations. Il est à Attigny le 16 août, le 22 à Servais près de Laon ; arrivé à Quierzy, il envoie le comte Henri de Franconie en reconnaissance. Celui-ci est tué dans une embuscade devant Paris le 28 août ; plus tard, avant l'arrivée des troupes impériales, les Normands tentent une nouvelle offensive contre la ville qui est repoussée.

Le gros des troupes franques arrive devant Paris au mois de septembre. L'empereur n’ose pas affronter les Vikings et négocie avec eux quand il apprend le retour de Siegfried et de sa bande. Début novembre 889, l'empereur traite avec les Normands assiégeant Paris et leur promet payer un tribut de 700 livres d’argent au mois de mars prochain comme prix de leur retraite définitive. Il les autorise à aller piller la Bourgogne en amont de Paris durant l'hiver, cette région étant peut-être en révolte contre lui. Le 6 ou le 7 novembre, Charles le Gros quitte Paris pour Soissons, où il distribue des bénéfices. Il est suivi par Siegfried et ses hommes qui dévastent l'abbaye Saint-Médard de Soissons après le départ de l'empereur Charles vers l'Alsace. Siegfrid retourne sur la Seine au printemps 887, puis repart vers la Frise à l'automne où il meurt.

Les Normands de Paris doivent contourner Paris et ses ponts en tirant leurs bateaux sur la terre ferme jusqu'à la Marne, les Parisiens leur refusant le droit de passage, qui n'est pas prévu par le traité. Ils remontent la Seine, puis l'Yonne. Le 30 novembre 886, ils mettent le siège devant Sens, qui résiste ; comme à Paris, ils ravagent le pays environnant. Ils pillent les abbayes de Saint-Germain d'Auxerre, Bèze et Flavigny où ils séjournent du 11 au 25 janvier 887. Au mois de mai, comme convenu, ils retournent à Paris ; ils passent le pont sans opposition et s'installent dans leur ancien campement de Saint-Germain-des-Prés. Ils reçoivent leur tribut de 700 livres, somme que le nouvel évêque Anschéric est allé chercher auprès de l'empereur à Kirchen, en Alémanie ; mais au lieu de redescendre le fleuve, ils tentent de repartir en amont et de passer les ponts par surprise. Après une altercation, ils obtiennent des Parisiens le droit de passage, à condition qu'ils ne s'aventurent pas sur la Marne. Ils avancent en direction de Sens, puis font demi-tour et à l'automne remontent la Marne jusqu'à Chessy, près de Lagny, où ils prennent leurs quartiers d'hiver ; à l'annonce de la rupture du traité et du massacre de vingt chrétiens par les Vikings, les Parisiens tuent tous les Normands qui se trouvent dans la ville, à l'exception de ceux protégés par l'évêque Anschéric, probablement des otages.

Le récit d'Abbon sert à grandir le personnage d'Eudes, mais il n'en oublie pas pour autant d'autres qui participent à l'affrontement.

Notons, du côté viking, le nom de Siegfried, qui ne devait pas être chef de cette armée, mais plutôt une sorte d'ambassadeur sachant maîtriser le latin afin de pouvoir parlementer avec les chrétiens.

Abbon est plus prolixe en ce qui concerne le camp chrétien. Nous avons donc le comte Eudes, fils de Robert le Fort, et futur roi de la Francie occidentale ; les comtes Régnier, Érilang et Utton ; Gauzlin, l'évêque de Paris ; l'abbé Ebles de Saint-Denis, neveu de Gauzlin, le fils de sa sœur Bilchilde. Abbon nous donne également le nom de ces « douze combattants héroïques de la tour » prise le 6 février : Ermenfrois, Hervé, Herland, Ouacre, Hervi, Arnoud, Seuil, Jobert, Gui, Hardre, Aimard et Gossouin.

La réputation de Charles le Gros est gravement mise à mal par son attitude envers les Vikings. Dès le mois de décembre 887, malade, il est déposé par les Grands et remplacé par Arnulf de Carinthie, élu le roi de Francie orientale. C'est la fin de l'empire carolingien. Eudes, révélé par sa résistance pendant le siège, est élu pour sa part roi de Francie occidentale en 888, au détriment du carolingien Charles le Simple, qui lui succède tout de même à sa mort en 898.

Paris, ville d'importance mineure sous les Carolingiens, affirme sa position stratégique au centre de la Francie occidentale.

Les raids danois en Francie occidentale se font moins fréquents après l'échec du siège. Battus près de Chartres en 911, les Normands s'installent sous leur chef Rollon dans la basse vallée de la Seine, qui devient le duché de Normandie ; convertis au christianisme, ils deviennent vassaux des Francs.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1821 Message par orchidee »

Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin ou Cavaliere Bernini (Naples, 7 décembre 1598 – Rome, 28 novembre 1680), sculpteur, architecte et peintre italien. Il fut surnommé le second Michel-Ange

Son art, typiquement baroque, est caractérisé par la recherche du mouvement, la torsion des formes, le spectaculaire et les effets d'illusion.

Biographie-Il se concilia par son talent précoce la faveur du pape Paul V. Favori des papes, il devient l'architecte de la basilique Saint-Pierre. Il fut employé sans interruption par les pontifes : Grégoire XV le nomma chevalier ; Urbain VIII le combla de richesses ; plutôt en disgrâce sous le pontificat d'Innocent X il n'en conçut pas moins la fontaine des quatre fleuves de la place Navone. On lui doit le baldaquin aux colonnes torses du maître-autel et le dessin de la majestueuse colonnade et des statues qui encerclent la place devant la basilique Saint-Pierre. Ses fontaines monumentales, dont celle des Quatre Fleuves, offrant à la vue de tous le déchaînement des forces vives du baroque, exerceront une grande influence sur l'urbanisme romain et sur l'organisation des places publiques dans les autres capitales européennes. Charles Ier d'Angleterre lui fit faire sa statue.
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Le début-Giantimo Lorenzo naît, à Naples, le 7 décembre 1598 d'Angelica Galante et de Pietro Bernini, sculpteur maniériste d'origine florentine. Il est le dernier d'une fratrie de dix enfants, et l'unique garçon[réf. nécessaire]. Le couple se rend à Rome en 1605 où Pietro travaille pour le compte du cardinal Scipione Borghese ce qui est l'occasion de faire montre du talent précoce du fils qui travaille auprès de son père.

Pietromo Bernini travaille sur les chantiers de Paul V Borghèse, achevant en particulier ce qui est reconnu comme son chef-d'œuvre, l’Assomption de la Vierge du baptistère de Sainte-Marie-Majeure et la chapelle Paolina destinée à accueillir la tombe de Paul V et Clément VII pour laquelle Pietro Bernini réalise un couronnement de Clément VII (1611). Le jeune Gian Lorenzo bénéficie très jeune de l'expérience de son père, en particulier en ce qui concerne l'organisation du travail collectif sur un chantier et la fusion des œuvres architectoniques, picturales, sculpturales dans un ensemble de marbres polychromes.

La Rome des débuts du XVIIe siècle est une ville qui vit un renouveau artistique phénoménal avec en particulier l'introduction de la révolution naturaliste en peinture introduite par Le Caravage et l'influence baroque initiée dans les Flandres par Rubens, et où le talent ne demande qu'à être reconnu.
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Les œuvres de jeunesse (1609 - 1617)-Sous le patronage du cardinal Scipion Borghèse, alors membre de la famille papale régnante, le jeune Bernini commence à être reconnu comme sculpteur de talent. Ses premières œuvres sont des pièces décoratives destinées à orner le jardin de la villa Borghèse, Priape et Flore (1615 - 1616) (aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art). Un groupe décoratif des Quatre Saisons commandé par Leone Strozzi pour le jardin de sa villa romaine dont les traits sensuels et réalistes des festons de fruits dénotent l'influence des œuvres caravagiennes présentes dans la collection du cardinal et auxquelles Le Bernin n'a pas pu échapper.

Dans sa première phase stylistique, on dénote une influence nette de la sculpture hellénistique dans des œuvres qui imitent à la perfection le style antique comme le révèlent le Saint-Sébastien de la collection Thyssen Bornemisza à Madrid et un Saint-Laurent sur le gril dans la collection Contini Bonacossi à Florence.

De cette période datent aussi un Putti avec dragon et un Faune émoustillé par des Amours (circa 1617, coll. Metropolitan Museum of Art) qui sont sans doute encore des œuvres collectives, les premières créations indubitablement de la main du Bernin sont la Chèvre Amalthée avec Zeus enfant et un faune (1615, coll. Galerie Borghèse) de facture naturaliste, le buste de Giovanni Battista Santoni conservé en l'église Santa Prassede de Rome et les allégories de l’Âme damnée et l’Âme sauvée (1619, conservées au Palazzo di Spagna).
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Les groupes Borghèse -Avec les quatre groupes Borghèse qui l'occupent pendant cinq ans, Le Bernin atteint une gloire immédiate. Il s'agit de trois sujets mythologiques et un biblique correspondant aux centres d'intérêt antiquisants de leur commanditaire, le cardinal Scipion Borghèse :

Énée, Anchise et Ascagne (1619)
Le Rapt de Proserpine (1622)
David (1624)
Apollon et Daphné (1625)

L’Énée et Anchise ne se démarque pas encore totalement de l'influence paternelle maniériste et est sans doute forcement influencé par une fresque de Raphaël dans la Stanza dell’Incendio di Borgo au Vatican où, fuyant l'incendie de Rome, un homme mûr porte son père sur ses épaules, suivi de son fils. D'un point de vue allégorique, l'œuvre représente les trois âges de la vie, où Anchise porte sur ses épaules une statue des dieux Lares, il est lui-même porté par son fils Énée alors qu'Ascagne les suit en soutenant le feu sacré, les trois (et la statue des ancêtres portée par Anchise) fondant une représentation spatiale d'un arbre généalogique. D'un point de vue psychologique, il n'est pas innocent que Le Bernin choisisse ce thème (un fils dans la force de l'âge portant son père affaibli sur ses épaules) alors qu'il atteint la majorité.

Le Rapt de Proserpine est un sujet tiré des Métamorphoses d'Ovide quand Pluton enlève Proserpine. Il est offert au cardinal Ludovico Ludovisi neveu du pape Grégoire XV et secrétaire d’État, il reviendra par la suite dans les collections de la galerie Borghèse. Sa composition en spirale est faite pour accentuer le dynamisme dramatique et est soulignée par le mouvement des cheveux et des drapés. L'empreinte des doigts du dieu des enfers dans les chairs de Proserpine est virtuosement réaliste et participe aussi de l'effet dramatique du rapt.

Avec son David, Le Bernin, âgé d'à peine vingt-cinq ans, se mesure avec l'icône insurpassable de la Renaissance italienne, le David de Michel-Ange, l'un comme l'autre symbolisent à la perfection l'art de leur temps : autant l'œuvre michelangelesque est posée, digne, racée, élégante, autant Le Bernin parvient, en représentant David sur le point de lancer son projectile à l'aide de sa fronde, le torse tourné, le visage grimaçant d'effort, à réunir tous les éléments de l'art baroque : l'énergie, le mouvement, le dynamisme. Et l'on peut dire que celui-ci est le symbole de la Rome de la Contre-Réforme, d'une église prête à affronter ses adversaires alors que celui-là représente à la perfection la Florence de la Renaissance, fière cité jalouse de son indépendance. À moins qu'il ne s'agisse du geste du Bernin lui-même, défiant le Goliath-Michel-Ange ?

Le sujet d’Apollon et Daphné est une fois de plus tiré des Métamorphoses d'Ovide : la nymphe Daphné, victime des ardeurs du dieu Apollon, supplie son père de lui venir en aide ; Pénée transforme alors sa fille en laurier et Le Bernin capture ce moment précis opérant par-là une mise en abyme puisque dans une scène pleine de vie et de pathos, il immobilise dans le marbre la jeune nymphe qui se fige dans une écorce protectrice et s'enracine dans la terre. Au risque de nous répéter, on ne peut que souligner la tension dramatique, l'impression de mouvement donnée par une construction en spirale typique de l'art baroque en général et marque de fabrique du Bernin en particulier. Avec cette œuvre, Le Bernin atteint un summum esthétique.
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Fontaine des Quatre-Fleuves

Le pontificat d'Urbain VIII Barberini-En 1623, succédant à Grégoire XV, le florentin Maffeo Barberini monte sur le trône pontifical sous le nom d'Urbain VIII. Le Bernin trouve en lui le mécène idéal, Urbain mène une politique de « grands travaux » pour graver dans la pierre la volonté de reconquête de l'église comme force triomphante du paganisme via les missions et du protestantisme via la Contre-Réforme : une architecture spectaculaire, une esthétique communicante, persuasive et festive voire fastueuse en seront les vecteurs.

Première commande pontificale, dès 1623, une Santa Bibiana, statue destinée à orner l'église homonyme, déjà représentée en posture d'extase et qui s'intègre en une scénographie toute baroque aux fresques de Pierre de Cortone. Par la suite, il utilisera souvent l'effet théâtral des draperies, des jeux de marbres, de l'intégration de la peinture, de la dramatisation de la scène par un clair-obscur.

En 1624, le pape décide de l'édification d'un baldaquin de bronze au-dessus de l'autel de Saint Pierre. La construction s'étend de 1624 à 1633 et, pour se faire, on utilise le bronze du Panthéon ce qui fera dire : Quod non fecerunt Barbari fecerunt Barberini (« Ce que les Barbares n'ont pas fait, les Barberini l'ont fait »). Le génie théâtral du Bernin s'exprime à plein dans ce dais soutenu par des colonnes torses qui rappellent le trône et le temple du roi Salomon, iconographie (jamais innocente !) liant Rome à Jérusalem, soulignant la continuité sinon la légitimité voire le primat du Vatican avec/sur le judaïsme. La modénature du monument souligne également l'importance des Barberini (des abeilles en référence aux armes de la famille papale) et la sûreté de leur goût (le laurier, symbole d'Apollon et des arts).

En 1627, le tombeau du pape est commandé au Bernin. Il sera achevé des années plus tard et placé en face de celui de Paul III, l'initiateur de la Contre-Réforme qu'Urbain VIII pensait avoir achevée. C'est l'occasion pour le Bernin de se mesurer, comme il l'a déjà fait avec son David, avec Michel-Ange qui avait réalisé le tombeau de Paul III. La statuaire représente le pape bénissant de la main, la Justice et la Charité à ses côtés et la Mort, sous forme d'un squelette aux pieds du Saint-Père, écrit son épitaphe ; l'idée iconographique novatrice est que la Mort elle-même est soumise au pouvoir du pape…
Fontaine des abeilles

Le chantier du palais Barberini est confié, vers 1630, au Bernin en collaboration avec Francesco Borromini qui deviendra son grand rival par la suite. La fontaine du Triton (Fontana del Tritone) qu'il achève en 1643 est la première d'une longue série de réalisations de « mobilier urbain ». La fontaine des abeilles (Fontana delle Api) immortalise peu après les trois abeilles symbole de la famille Barberini.

Le pontificat d'Innocent X Pamphili-En 1644, GianBattista Pamphili est élu au trône de Saint-Pierre. C'est un pape austère ou aux ambitions artistiques limitées par la crise des finances du Saint-Siège (fin de la guerre de Trente Ans et traités de Westphalie). Coup dur à la réputation du Bernin, c'est aussi l'année de la démolition du campanile de la basilique Saint-Pierre pour des raisons de statique. Ses concurrents en profitent pour faire valoir leur place, Borromini obtient le chantier de Saint-Jean de Latran, Carlo Rainaldi construit le Palazzo Pamphilj et commence la construction de l'église Sainte-Agnès en Agone sur la Piazza Navona.
Durant cette décennie, il réalise également un Monument à la sœur Maria Raggi à Santa Maria sopra Minerva, une Verità aujourd'hui dans la galerie Borghèse, un buste d'Innocent X (coll. Galleria Doria Pamphili) et un buste de Francesco I d’Este (coll. museo Estense di Modena).
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Le pontificat d'Alexandre VII Chigi-Alexandre VII est un pape humaniste et urbaniste qui monte sur le trône de saint Pierre en 1655.

Il commande au Bernin la colonnade de la place Saint-Pierre lequel trouve une solution urbanistique et symbolique élégante en concevant une colonnade qui s'écarte depuis la basilique comme deux bras qui accueilleraient la foule. Dans, son projet, l'architecte aurait souhaité fermer entièrement la place par une troisième aile à l'est de celle-ci, mais la mort d'Alexandre VII, interrompit définitivement les travaux1. Le plan elliptique est typique de l'architecture baroque influencée par les découvertes contemporaines en astronomie, l'usage de l'ellipse se généralisera pour devenir un lieu commun de l'architecture baroque et rococo.
Avant cela, le Bernin a réalisé, pour l'abside de la basilique Saint-Pierre, la Chaire de saint Pierre (Cathedra Petri), ajoutant un chef d'œuvre de plus à la liste déjà longue. L'œuvre est un reliquaire contenant la cathèdre paléochrétienne, portée par les statues monumentales des quatre pères de l'Église, symboles de la sagesse et de la connaissance qui soutiennent l'autorité papale. L'originalité est ici de situer le siège de l'évêque (et le pape, successeur de saint Pierre n'est autre qu'un évêque parmi d'autres dans une longue lignée, en théorie appelé à s'asseoir sur la chaire du premier évêque de Rome) en hauteur, comme inaccessible, inatteignable, affirmant indirectement la suprématie de Rome sur les autres patriarcats.

De 1658 à 1678, il travaille à l'édification de l'église Saint-André du Quirinal dont le plan elliptique servira de modèle pour nombre d'églises baroques par la suite. Le Bernin, qui a beaucoup contribué à l'embellissement ou la complétion de bâtiments existants et peu construit d'édifices dans leur totalité considère cette église comme son chef d'œuvre architectural.

Le Bernin est un artiste de réputation internationale et, dès 1664, Colbert l'invite en France pour le compte de Louis XIV qui doit faire pression sur le pape pour qu'il libère son architecte préféré lequel part pour Paris en avril 1665 pour travailler sur la restructuration du Louvre. Reçu comme un prince, son projet ne sera pas retenu, marquant le début du déclin de l'influence italienne sur l'art français. On lui préfère le projet de Claude Perrault, et même la statue équestre du roi, qu'il réalise lors de son séjour en France sera « exilée » dans un coin peu prestigieux du parc de Versailles. Il retourne à Rome en octobre.

Comme pour Urbain VIII, il réalise le tombeau d'Alexandre VII avec les allégories de la Charité, de la Vérité devant la Prudence et la Justice avec une porte qui symbolise le passage vers l'au-delà.
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Les dernières années -Sous Clément IX, Le Bernin réalise une série d'anges pour le pont Saint-Ange de Rome. De cette série, seule une statue est de la seule main du Bernin laquelle est aujourd'hui conservée en la basilique Sant'Andrea delle Fratte.

Il s'attaque une ultime fois au thème de l'extase avec celle de la bienheureuse Ludovica Albertoni terminée en 1674.

Il meurt à Rome en 1680 et est enterré dans la basilique Sainte-Marie-Majeure.

Deux ans après sa mort, la reine Christine de Suède, alors en exil à Rome commande sa biographie à Philippe Baldinucci (La Vie du chevalier de Bernin).

Le Bernin n'est pas en disgrâce mais cela y ressemble presque et il faut l'habile médiation du prince Niccolò Ludovisi pour qu'on lui commande la réalisation de la magnifique fontaine des Quatre-Fleuves (1648 - 1651).

Entre 1647 et 1652, Le Bernin travaille sur ce qui est son chef-d'œuvre et celui de la sculpture baroque, l’Extase de sainte Thérèse (voir image) dans la chapelle Cornaro de Santa Maria Della Vittoria à Rome. Commande du cardinal Federico Cornaro pour célébrer sainte Thérèse récemment canonisée (1622) et première carmélite à l'avoir été. La lumière zénithale accentue la position extatique de la sainte, comme terrassée par la flèche mystique de l'ange.
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Gianlorenzo_Bernini
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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1822 Message par saintluc »

Toujours de bons sujets Orchidée :))

minimum aujourd'hui; perclus de douleurs ce matin.





1226
29 novembre
Sacre de Louis IX
Louis IX est couronné roi à Reims et succède ainsi à son père Louis VIII mort à Montpensier le 8 novembre. Sa mère, Blanche de Castille, assure la régence car il n'est âgé que de 12 ans. Fervent chrétien, il mourra en croisade devant Tunis le 25 août 1270.
Voir aussi : Sacre - Histoire de Reims - Louis IX - Histoire des Capétiens



1314
29 novembre
Mort de Philippe le Bel
Au terme de 30 ans de règne, le roi de France Philippe IV le Bel, meurt à Fontainebleau à l'âge de 46 ans. Son fils Louis X, dit le Hutin lui succède mais il mourra deux ans à peine après son couronnement.
Voir aussi : Décès - Philippe IV le Bel - Histoire des Capétiens



1516
29 novembre
Signature de la « paix perpétuelle » entre la Suisse et la France
Au lendemain de la défaite de Marignan, les Suisses abandonnent tout projet de conquête étrangère. Ils signent alors une paix perpétuelle avec la France qui leur attribue le Tessin et des indemnités en échange de mercenaires suisses.
Voir aussi : Tessin - Histoire de la Diplomatie



1516
29 novembre
Paix de Fribourg
François Ier signe avec la Confédération helvétique un traité de paix assurant la "paix perpétuelle" entre les deux pays. Contre paiement d’une forte compensation financière, la France est assurée de la neutralité des Suisses en cas de conflit et obtient la possibilité de puiser dans les armées helvétiques.
Voir aussi : François Ier - Paix - Histoire de Fribourg - Histoire des Valois



1633
29 novembre
L'abbé Vincent de Paul fonde les Filles de la Charité, devenues « Soeurs de Saint Vincent de Paul »
Vincent de Paul fut un prêtre catholique français connu pour sa grande charité. Il fut longtemps l'aumônier des galériens avant de se mettre au service de la reine Marguerite de Navarre, l'épouse du roi Henri IV. Il fonda alors la Congrégation de la Mission, en 1625, qui avait vocation à évangéliser les populations pauvres des campagnes puis des colonies. Le 29 novembre 1633, il fonde la congrégation des Gardes des Pauvres qui deviendra très vite la Compagnie des Filles de la Charité, une société de vie apostolique exclusivement féminine sous la responsabilité de Louise de Marillac. Les soeurs qui y entrent se consacrent aux malades et aux pauvres, aussi bien matériellement que spirituellement. Devenues les « Soeurs de Saint Vincent de Paul », leur société est aujourd'hui présente dans 94 pays et compte environ 20 000 membres.
Voir aussi : Saint Vincent de Paul - Histoire de la Société



1780
29 novembre
Mort de Marie-Thérèse d'Autriche
Marie-Thérèse de Habsbourg, née en 1717, fut impératrice consort du Saint-Empire romain germanique. Fille de l'empereur Charles VI, elle fut attaquée de toutes parts à la mort de son père et dut mener la guerre de succession d'Autriche jusqu'en 1748. Une fois sur le trône, elle perdit la guerre de Sept ans contre la Prusse et engagea plusieurs réformes centralisatrices. A la mort de son époux, elle renonça à abdiquer, craignant le caractère vindicatif de son fils et successeur. Elle mourut en 1780.
Voir aussi : Saint-Empire romain germanique - Charles VI - Guerre de Succession d'Autriche - Impératrice - Marie-Thérèse d'Autriche - Histoire des Décès



1830
29 novembre
Début de l'insurrection de novembre
Une rumeur sur l’engagement de troupes Polonaises aux ordres des Russes pour aller lutter contre la révolution de Juillet en France et la révolution Belge provoque un soulèvement à Varsovie. Depuis le Congrès de Vienne, les indépendantistes sont très actifs et trouvent ainsi l’occasion de transformer leur conspiration en insurrection. Le mouvement est très efficace et aboutit à une déclaration d’indépendance au mois de janvier. Mais la Russie matera dans le sang cette insurrection dans les mois suivants.
Voir aussi : Histoire de Varsovie - Insurrection - Histoire de l'Insurrection de Novembre - Histoire du Congrès de Vienne - Histoire des Coups d'Etat



1864
29 novembre
Massacre de Sand Creek
La milice du territoire du Colorado attaque un village habité par les Cheyennes et les Arapahos, à l'est des montagnes Rocheuses, lors des guerres Indiennes. Au cours de la bataille, qui s'étale sur deux jours, les forces du colonel John Chivington tueront près de 270 indiens, à la fois des hommes, des femmes et des enfants. Cet épisode suscitera une controverse, qui mènera au questionnement de la politique d'extermination des amérindiens.
Voir aussi : Dossier histoire des Indiens d'Amérique du Nord - Massacre - Colons - Cheyennes - Indien - Histoire des Guerres



1872
29 novembre
Début de la guerre indienne des Modocs
Sous la pression des colons, l'armée américaine intervient au camp des Modocs. L'afflux d'émigrants vers les riches terres de l'Oregon et de la Californie (fin des années 1840) poussa l'administration à en expulser les Indiens Modocs et à les regrouper dans la réserve voisine des Klamaths, ce qu'ils refusèrent. Après sept mois de résistance âpre, la « guerre (ou rébellion) des Modocs » s'acheva par la pendaison de ses responsables, dont leur chef Kienptoos Captain Jack, le reste de la tribu étant « dirigée » vers les réserves de l'Oklahoma.
Voir aussi : Histoire de Californie - Union - Guerres indiennes - Oregon - Histoire des Guerres



1890
29 novembre
Naissance de Maurice Genevoix
Maurice Genevoix est né à Décize, le 29 novembre 1890. A la fois romancier et poète, il joue sur les rapports entre l'Homme et la Nature, et l'Homme et la Mort. Authentique héritier du réalisme, les terroirs et les régions lui procurent l'inspiration. Elu en 1946 à l'Académie française, il démissionne, en 1974, de son poste de secrétaire général pour se replonger dans l'écriture, jusqu'à sa mort, le 8 septembre 1980.
Voir aussi : Histoire de l'Académie Française - Réalisme - Romancier - Histoire de l'Art



1897
29 novembre
Première course de moto
A Richmond en Angleterre, se déroule la première course réservée aux motos. La distance a parcourir est de un mile. Elle est remportée par Charles Jarrot sur une moto Fournier en 2 minutes et 8 secondes.
Voir aussi : Course - Moto - Histoire de Richmond - Histoire des Sports mécaniques



1945
29 novembre
Premier enregistrement dirigé par Charlie Parker
C'est sous le nom de Charlie Parker's Ree Boppers que Charlie Parker enregistre son premier disque solo. Il dirige un quintet de be-bop qui regroupe alors Miles Davis, Dizzy Gillepsie, Curly Russet et Max Roach.
Voir aussi : Disque - Miles Davis - Charlie Parker - Max Roach - Histoire du Be-bop - Histoire du Jazz



1945
29 novembre
Indépendance de la Yougoslavie
L'Assemblée constituante à majorité communiste élue le 24 novembre, proclame la République fédérale populaire de Yougoslavie. Le monarque Pierre II s'exile. En décembre, le Croate Ivan Ribar sera élu président de la République et Josip Broz, le futur maréchal Tito, deviendra Premier ministre. La Yougoslavie, sur laquelle Staline n’avait pas de vue en 1945, aura un statut particulier en Europe. C’est en effet le seul régime communiste d’Europe qui ne passe aucun accord avec l’URSS et qui garde sa totale indépendance, si bien que Tito sera considéré comme un véritable traître par les Soviétiques.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire de la Guerre froide : de l'Alliance aux deux blocs - Tito - Histoire de la Décolonisation



1947
29 novembre
L'ONU scinde la Palestine
L'Assemblée générale de l'ONU réunie à New-York, prend la décision de partager la Palestine en deux Etats: un Etat arabe et un Etat juif. L'administration de Jérusalem relèvera de l'organisation internationale. Le Conseil de la ligue arabe s'oppose à cette décision et très vite les affrontements commencent entre Juifs et Arabes. Le nouvel état d'Israël naîtra le 14 mai 1948. Dès ses premiers jours, il sera envahi par l'Egypte, le Jordanie, l'Irak, la Syrie et le Liban.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Histoire du Sionisme - Histoire d'Israël - Histoire de la Palestine - Histoire du Judaïsme



1978
29 novembre
Dalida chante à New-York
La diva égyptienne, qui n'a toujours pas remporté de succès aux Etats-Unis, est invitée à se produire à New-York. Elle monte sur la scène du Carnegie Hall et chante pour la première fois "Lambeth Walk" qui rappelle au public américain une vieille chanson des années 20. L'Amérique est conquise. Dalida triomphe.
Voir aussi : Dalida - Histoire de la Chanson



1988
29 novembre
La Mega Drive arrive sur le marché japonais
Alors que Nintendo ne concède qu’un dixième du marché des consoles de jeux vidéo à la concurrence, Sega passe à la technologie 16 bits avec la Mega Drive pour déloger le géant. Pourtant, le succès est limité dans un premier temps faute de jeux exploitant toutes ses capacités. Nommée Genesis en Amérique du Nord, la Mega Drive deviendra pourtant le plus gros succès commercial de Sega avec plus de 28 millions d’exemplaires écoulés en 10 ans de carrière.
Voir aussi : Histoire des Jeux vidéo - Console - Histoire de Nintendo - Histoire de Sega - Histoire des Loisirs


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1823 Message par orchidee »

saintluc a écrit :
minimum aujourd'hui; perclus de douleurs ce matin.
...oufff et oufpoufpouf...ca ira mieux dans quelques heures :snif ...je sais , facile a dire...
...allez oups, capitaine :)) ... je pense que tu aurais mis ca...

Massacre de Sand Creek-Le massacre de Sand Creek est un évènement des guerres indiennes aux États-Unis qui s'est produit le 29 novembre 1864, lorsque la milice du territoire du Colorado a attaqué un village de Cheyennes et d'Arapahos installé sur les plaines orientales (à l'est des montagnes Rocheuses).

Le colonel John Chivington et ses 700 cavaliers attaquèrent le camp indien qui comptait 500 personnes, guerriers mais aussi femmes, vieillards et enfants. Au terme des combats, près de 270 indiens furent massacrés, contre 15 tués et 50 blessés pour les soldats américains. La violence du massacre entraîna une remise en question de la politique américaine d'extermination des amérindiens.
Contexte-Selon les termes du Traité de Fort Laramie de 1851, conclu entre les États-Unis et les tribus cheyennes et arapahos, on reconnaissait à ces derniers la propriété d'un vaste territoire comprenant les terres comprises entre les rivières North Platte et Arkansas et situées de l'est des Montagnes Rocheuses, à l'ouest du Kansas. Cette région comprenait, ce qui aujourd'hui forme le sud du Wyoming, le sud-ouest du Nebraska, l'est du Colorado, et l'extrême ouest du Kansas. Cependant, la découverte d'or en novembre 1858 dans les Montagnes Rocheuses du Colorado (alors situées dans l'ouest du territoire du Kansas) conduisit à une ruée vers l'or d'émigrants blancs sur les terres des tribus. Les représentants du territoire du Colorado firent pression sur les autorités fédérales afin que soient redéfinies les limites territoriales des terres indiennes, et à l'automne 1860 A.B. Greenwood, Commissaire aux Affaires Indiennes arriva à Bent's New Fort pour y négocier un nouveau traité.

Le 18 février 1861, six chefs cheyennes du sud et quatre Arapahos signèrent le traité de Fort Wise avec les États-Unis, par lequel ils cédaient la plupart des terres qui leur avaient été concédées par le traité de Fort Laramie. Le chefs cheyennes étaient Black Kettle, White Antelope, Lean Bear, Little Wolf, Tall Bear et Left Hand; les Arapahos Little Raven, Storm, Shave-Head, et Big Mouth5.

La nouvelle réserve, qui représentait moins d'un treizième de celle concédée en 18512, était située dans l'est du Colorado4 entre les rivières Arkansas River et Sand Creek. Certains groupes de Cheyennes, dont les Dog Soldiers, une troupe militaire des Cheyennes et des Lakotas, mécontents des chefs qui avaient signé ce traité et le désavouant, refusèrent de se plier à ses contraintes. Ils continuèrent de vivre et chasser sur les riches pâturages à bisons de l'est du Colorado et de l'ouest Kansas. Ils se montrèrent graduellement plus agressifs envers les immigrants blancs qui traversaient leur territoire, en particulier dans la région de la Smoky Hill River du Kansas, par laquelle passait une nouvelle piste vers les terrains aurifères. Les Cheyennes opposés au traité prétendaient qu'il avait été signé par une petite minorité de chefs sans le consentement ni l'approbation des autres tribus, que les signataires n'avaient pas compris ce qu'ils signaient, et qu'ils avaient été corrompus par une large distribution de cadeaux. Les blancs au contraire voyaient que le traité comme un « devoir solennel » et considéraient les indiens qui le refusaient comme hostiles et fauteurs de guerre.
Image
Une délégation de chefs Cheyennes, Kiowas et Arapahos à Denver, Colorado le 28 septembre 1864.

Le déclenchement de la guerre de Sécession en 1861 conduisit à une réorganisation des forces militaires sur le territoire du Colorado. En mars 1862, les troupes du Colorado défirent celle des confédérés du Texas lors de la bataille de Glorieta Pass dans le Nouveau-Mexique. Après la bataille, le 1er régiment de volontaires du Colorado, sous le commandement du colonel John Chivington rentra chez lui pour y servir en tant que garde territoriale. Chivington et le gouverneur du territoire, John Evans, adoptèrent une ligne dure vis-à-vis des Indiens, accusés par les colons de voler du bétail. Le conflits entre blancs et Indiens lors du printemps 1864 se matérialisèrent par la prise et la destructions de campements cheyennes. Le 16 mai 1864, un détachement commandé par le lieutenant George S. Eayre se rendant au Kansas rencontra des Cheyennes sur leur camp de chasse aux bisons près de la Smoky Hill River. Les chefs cheyennes Lean Bear et Star vinrent au-devant des soldats pour signifier leurs intentions pacifiques, mais furent abattus par les hommes de Eayre9. Cet incident déclencha des raids vengeurs des Cheyennes sur les colons du Kansas.

Comme le conflit entre les Indiens et les colons soutenus par les soldats se poursuivait au Colorado, nombre de Cheyennes et d'Arapahos (dont les groupes commandés par les chefs Black Kettle et White Antelope qui avaient cherché à maintenir la paix malgré les attaques des colons) s'étaient résignés à négocier la paix. En septembre 1864, ils rencontrèrent le gouverneur Evans et le colonel Chivington à Camp Weld, près de Denver, et déduisirent, sans doute à tort, qu'un accord de paix était acquis.

Après plusieurs années de conflit entre blancs et indiens dans le Colorado, une bande d'environ 800 Cheyennes et leur chef Black Kettle se rendent à Fort Lyon afin de négocier un accord de paix. En compagnie d'indiens Arapahos commandés par le chef Left HandIls, ils s'installent ensuite dans un campement à Sand Creek, à moins de 40 miles au nord du fort. Les guerriers dits « Dog Soldiers », qui avaient été très actifs au cours du conflit, ne sont pas présents dans ce campement. Rassuré par les promesses de paix du gouvernement des États-Unis, Black Kettle envoie la plupart de ses guerriers à la chasse. Une soixantaine d'hommes restent au camp, la plupart trop jeunes ou trop vieux pour chasser. Le drapeau des États-Unis flotte sur le campement, car il lui est promis qu'« aussi longtemps qu'il ferait flotter le drapeau américain, lui et son peuple ne seraient pas inquiétés par les soldats»

L'attaqueEn novembre 1864, partant de Fort Lyon, le colonel Chivington et 800 hommes appartenant aux 1e et 3e régiments de cavalerie du Colorado, ainsi qu'une compagnie du 1e régiment de volontaires du Nouveau-Mexique, mènent un raid sur le campement indien. Dans la nuit du 28 novembre, les soldats et miliciens s'enivrent aux alentours du camp13. Le lendemain matin, Chivington ordonne à ses troupes d'attaquer. Un officier, le capitaine Silas Soule, refuse de suivre les ordres et demande à ses hommes de ne pas ouvrir le feu. Le reste des troupes attaque immédiatement, sans égards pour le drapeau des États-Unis flottant sur le camp, ni pour un drapeau blanc qui est brandi peu après les premiers coups de feu. Les soldats de Chivington massacrent la plupart des indiens présents, souvent désarmés.

Au cours de cet assaut, les troupes de l'armée perdent 15 hommes et plus de 50 sont blessés14. Entre les effets de la boisson et le chaos résultant de l'assaut, la plupart de ces pertes sont imputables à des tirs amis. Les estimations des pertes indiennes sont de 150 à 200 morts, principalement des femmes et des enfants. Lorsque Chivington rédige son témoignage qui est plus tard produit devant un comité du Congrès des États-Unis, il estime que le nombre d'indiens tués se situe plutôt entre 500 et 600, et que la grande majorité d'entre eux étaient des hommes.
Image
Portrait du colonel de l'armée américaine John Chivington. Chivington fut un prédicateur méthodiste et un opposant de l'esclavage.

Une source Cheyenne rapporte qu'environ 53 hommes et 110 femmes et enfants ont été tués. Bon nombre des cadavres sont mutilés, et pour la plupart ce sont des femmes, des enfants et des vieillards. Chivington et ses hommes coiffent leurs armes, leurs chapeaux et leur équipement de scalps et différents morceaux humains, y compris des organes génitaux, avant d'aller afficher publiquement ces trophées de bataille à l'Apollo Theater et au saloon de Denver.

Chivington déclare que ses troupes avaient combattu dans une bataille contre des indiens hostiles et que l'action fut d'abord célébrée comme une victoire, quelques soldats arborant avec cynisme des parties de corps humain indiens comme des trophées. Cependant, le témoignage de Soule et de ses hommes oblige la tenue d'une enquête sur l'incident, qui conclut que Chivington a mal agi. Soule et les hommes qu'il commandait témoignent contre Chivington devant la cour martiale. Chivington dénonce Soule comme un menteur, et celui-ci est assassiné plus tard par un homme qui a servi sous le commandement de Chivington à Sand Creek. Certaines rumeurs de l'époque impliquent Chivington dans la réalisation de cet assassinat.

Chivington est condamné pour sa participation à ce massacre, mais il a déjà quitté l'armée, et l'amnistie générale qui succède à la guerre de Sécession fait que des accusations criminelles ne peuvent être déposées contre lui. Toutefois, un juge de l'armée déclare publiquement que Sand Creek est « une lâche boucherie exécutée avec sang-froid, suffisamment pour couvrir ses auteurs de l'indélébile infamie, et de honte et d'indignation le visage de chaque américain. » L'indignation publique est intense face à la brutalité des massacres et la mutilation des cadavres, et aurait peut être incité le Congrès des États-Unis à rejeter l'idée d'une guerre généralisée contre les Indiens du Midwest.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sand_Creek
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#1824 Message par saintluc »

1215
30 novembre
Clôture du IVe concile du Latran
Le pape Innocent III préside la dernière séance du concile du Latran. Ce nouveau concile œcuménique est le quatrième à avoir lieu au palais romain du Latran. Il en résulte la condamnation des Cathares et des Vaudois, l’interdiction de créer de nouveaux ordres religieux, le soutien des discriminations contre les Juifs et l’apparition du terme de "transsubstantiation". Par ailleurs, le pape Innocent III appelle à une nouvelle croisade. Toutefois, ce sera son successeur, le pape Honorius III qui l’organisera deux ans plus tard. Mais elle se conclura par un échec.
Voir aussi : Dossier histoire des Croisades - Dossier histoire de l' Inquisition - Dossier histoire des Cathares - Histoire du Vatican - Innocent III - Histoire de la Chrétienté



1406
30 novembre
Election du pape Grégoire XII
Grégoire XII (né Angelo Correr à Venise, vers 1325) devient le 203e pape de Rome. Durant son pontificat, qu'il occupa jusqu'à sa démission en 1415, il s'échina à parlementer avec Benoît XIII, antipape d'Avignon, afin de réduire le Grand schisme d'Occident, mais sans succès. Bien que désavoué lors du concile de Pise (1409), il ne se résigna que lors du concile de Constance (1414-1418), qui mit un terme au Grand schisme avec l'élection de Martin V. Alors cardinal-évêque de Porto, il disparut à Recanati, dans les Marches, en 1417.
Voir aussi : Histoire de Venise - Benoît xiii - Grand schisme d'occident - Concile de constance - Martin v - Histoire des Affaires religieuses



1427
30 novembre
Naissance de Casimir IV Jagellon, roi de Pologne
Naît Casimir IV Jagellon, futur roi de Pologne (1447-1492) et grand-duc de Lituanie (1440-1492), règnes conjoints durant lesquels Il s'échina à perpétuer l'union entre les deux pays, jusqu'à sa mort, le 7 juin 1492. Fils de Ladislas II Jagellon, succédant à son frère, Ladislas III, au trône polonais en 1447, il fit recouvrir à son royaume les territoires perdus de Prusse-Orientale, qu'il arracha aux chevaliers teutoniques après la guerre de Treize ans (1454-1466), leur imposant ainsi la seconde paix de Thorn.
Voir aussi : Pologne - Lituanie - Ladislas III - Prusse-orientale - Histoire de la Politique



1637
30 novembre
Naissance de l'écrivain et historien Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont
Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont est né le 30 novembre 1637 à Paris dans une riche famille janséniste. Il étudie l'histoire et dès l'âge de 20 ans, commence la rédaction de ses deux oeuvres monumentales : les "Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles" qui retracent les 6 premiers siècles de l'histoire de l'Eglise, et "l'Histoire des empereurs et autres princes qui ont régné pendant les six premiers siècles de l'Eglise", qui retrace l'histoire des empereurs romains pendant la même période. Ces ouvrages seront publiés en 1690 et 1693. De Tillemont était réputé pour sa grande précision et son sens du détail.
Voir aussi : Histoire de l'Art



1700
30 novembre
Bataille de Narva
La bataille de Narva (Estonie), qui a lieu le 30 novembre 1700, est une des premières batailles de la Seconde Guerre du Nord. Avec seulement 8 000 hommes Charles XII de Suède parvient à vaincre 37 000 Russes. Les Suédois profitent de la confusion et du manque de visibilité pour semer la panique dans les rangs russes, faisant 6 000 morts et 20 000 prisonniers.
Voir aussi : Bataille - Charles XII - Seconde Guerre du Nord - Histoire des Guerres



1718
30 novembre
Décès de Charles XII de Suède
Le 30 novembre 1718, Charles XII, roi de Suède, meurt dans le bombardement du fort norvégien de Fredriksten. Le roi voulait envahir la Norvège afin de défendre son royaume contre les attaques des coalisés. Ceux-ci comptaient en effet envahir la Suède, affaiblie par la défaite contre les Russes à Poltava.
Voir aussi : Décès - Roi - Suède - Charles XII - Histoire des Décès



1750
30 novembre
Décès du Maréchal de Saxe
Le maréchal général de France et condottiere, Maurice de Saxe décède à Chambord. Fils adultérin de la comtesse de Königsmark et du futur roi de Pologne Auguste II, il participe à sa première bataille en 1712 face aux Suédois. Il prend ensuite une part active à la guerre de Succession de Pologne ainsi qu'à la guerre de Succession d'Autriche au service de la France. Il s'illustra notamment durant les batailles de Fontenoy et de Rocourt. En récompense de ses victoires, il fut nommé gouverneur à vie de Chambord en 1748, deux ans avant de s'éteindre.
Voir aussi : Décès - Militaire - Maurice de Saxe - Histoire des Décès



1786
30 novembre
La Toscane abolit la peine de mort
Sous le règne de Pietro Leopoldo, le Grand Duché de Toscane est le premier Etat à abolir la peine de mort et la torture. C’est à cette époque que Cesare Beccaria avait publié son traité « Des délits et des peines » qui prônait la suppression de la peine capitale, alors que l’abolitionnisme n’était que très peu répandu.
Voir aussi : Traité - Histoire de la Peine de mort - Histoire de la Justice



1789
30 novembre
La Corse devient française
A l'Assemblé Constituante, le député corse Antoine-Christophe Salicetti déclare: " La Corse fait partie intégrante de l'empire français". L'île qui était jusqu'alors une province autonome, est rattachée à la France. En 1790, la Corse deviendra un département.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire de la Corse - Histoire de la Révolution



1807
30 novembre
Lisbonne capitule face à Napoléon
La Grande Armée de Napoléon, commandée par les généraux Junot, Dupont et Moncey entre dans Lisbonne avec 25 000 hommes. Ils trouvent la capitale abandonnée. La veille, le roi du Portugal Dom Jão Ier et sa cour ont fui vers le Brésil. Pour l'empereur la conquête du Portugal est indispensable, car le pays est le plus fidèle allié de l'Angleterre.
Voir aussi : Napoléon - Capitulation - Histoire de Lisbonne - Histoire de l'Empire



1825
30 novembre
Obsèques du général Foy
Général de l’Empire ayant participé aux Cent Jours puis député libéral, le général Foy a bénéficié d’une grande popularité. Lors de ces obsèques près de 100 000 personnes défilent dans les rues de Paris. En plein état de grâce de Charles X et des Ultras, cet hommage populaire rendu à un opposant dissone et semble être un premier avertissement, d’autant plus que le rassemblement se transforme rapidement en manifestation assez violente et explicitement hostile au pouvoir.
Voir aussi : Dossier histoire de la Restauration - Charles X - Ultraroyalistes - Manifestation - Histoire des Cent jours - Histoire des Décès



1835
30 novembre
Naissance de Mark Twain, écrivain américain
Né le 30 novembre 1835, Samuel Langhorne Clemens adopta le pseudonyme de "Mark Twain", expression utilisée par les pilotes de bateaux à vapeur sur le Mississipi. Reporter à partir de 1864, il écrivit des romans racontant ses nombreux voyages et se moquant de ses compatriotes. Il devint célèbre grâce à ses deux romans "Les Aventures de Tom Sawyer" et "Les Aventures de Huckleberry Finn" et fut très irrévérencieux envers les religions. Il mourut en 1910.
Voir aussi : écrivain - Romans - Mississipi - Histoire de l'Art



1853
30 novembre
Bataille de Sinop.
La bataille de Sinope a lieu durant la guerre de Crimée. Cette bataille navale oppose les Turcs aux Russes au nord de la Turquie. Les Ottomans cherchent à assurer leurs positions dans le secteur et envoient quelques unités marines. Elles affrontent alors la flotte russe durant une heure. Les Russes bombardent les Ottomans et détruisent la majorité des bateaux ennemis. Après cette bataille, le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à la Russie.
Voir aussi : France - Russie - Histoire de l'Empire ottoman - Royaume-Uni - Bataille navale - Histoire des Guerres



1854
30 novembre
La concession du canal de Suez est cédée à Ferdinand de Lesseps
Alors vice-roi d’Égypte, Saïd Pacha accorde à Ferdinand de Lesseps une concession de 99 ans, lui permettant de percer l’isthme de Suez. Le Français envisage en effet de créer une route maritime entre la Méditerranée et la Mer Rouge. Il est prévu qu’à la fin de la concession, le canal devienne propriété de l’Égypte. Pour superviser le chantier et gérer les fonds, de Lesseps créera la Compagnie universelle du canal maritime de Suez. Même si le projet se heurtera aux désaccords britanniques, il sera mené à son terme, en 1869, après dix ans de travaux.
Voir aussi : Histoire du Canal de Suez - Ferdinand de Lesseps - Histoire des Grands travaux



1874
30 novembre
Naissance de Winston Churchill
Naissance à Londres de l'homme d'Etat britannique Sir Winston Leonard Spencer Churchill, dit le vieux « Lion ». Premier ministre (1940-1945) d'un Royaume-Uni plongé dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, il résista à l'Allemagne nazie, promettant alors « de la sueur, du sang, des larmes » au peuple anglais. En gagna son immense popularité. Chef de file des Alliés aux côtés de Staline, il participa à la réorganisation du monde d'après-guerre par ses vainqueurs, lors des conférences de Potsdam et Yalta. Eternel cigare au bec, sourcil froncé et grommelant, si apprécié pour ses bons mots – « An apple a day keeps the Doctor away… à condition de bien viser » –, également peintre, écrivain et historien, Churchill mourut le 24 janvier 1967, dans son domicile Londonien, des suites d'un accident vasculaire cérébral. Prix Nobel de littérature en 1953, distingué pour ses discours politiques.
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - Royaume-Uni - Churchill - Allemagne nazie - Histoire de la Politique



1900
30 novembre
Commercialisation du "Méccano"
Inventé par le britannique Franck Hornby en 1899, le meccano est mis en vente en Angleterre. C'est en cherchant un cadeau inventif à faire à ses enfants pour Noël, que Franck Hornby eu l'idée de mettre au point un jeu de construction en métal. La première création qu'il réalisa était une grue.
Voir aussi : Histoire des Loisirs



1904
30 novembre
Henri Cornet, vainqueur du Tour
Alors âgé d’à peine 20 ans, Henri Cornet est déclaré vainqueur du Tour de France. Il était d’abord classé cinquième mais l’Union Vélocipédique de France élimine les quatre premiers coureurs qui n’avaient pas respecté le règlement. Ce Tour restera marqué par les batailles entre spectateurs qui sont allés jusqu’à agresser certains coureurs et jeter des clous sur la route. Desgrange, le fondateur du Tour, a même failli mettre un terme à cette course annuelle.
Voir aussi : Histoire du Tour de France - Henri Desgrange - Histoire du Cyclisme



1913
30 novembre
Première apparition de Charlie Chaplin
Parti d'Angleterre pour les Etats-Unis, Charlie Spencer Chaplin débute sa carrière d'acteur au cinéma et joue dans son premier film: "Making a living" de Mack Sennet. Chaplin signe ici son premier contrat et tournera une trentaine de films avec Sennet. En 1914, il créera le personnage de Charlot dans: "Charlot vagabond.
Voir aussi : Chaplin - Charlot - Histoire du Cinéma



1918
30 novembre
L’Islande devient un état souverain
Rattachée au Danemark depuis 1380, l’Islande acquiert enfin sa souveraineté, bien que le roi du Danemark demeure encore roi d’Islande. C’est là un grand pas vers l’indépendance définitive, qui sera établie en 1944. Déjà, depuis 1904, le pays bénéficiait d’une certaine autonomie quant à sa politique intérieure. L’occupation allemande au Danemark, et britannique en Islande, marquera également une rupture entre les deux états.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Décolonisation



1934
30 novembre
Mort d'Hélène Boucher
Lors d'une séance d'entraînement au dessus de Versailles, l'aviatrice française meurt accidentellement à bord d'un Caudron rafale. Hélène Boucher avait remporté 7 fois le record du monde de vitesse sur 1000 km et fut la première à accomplir seule le raid Paris-Saigon en 1929.
Voir aussi : Décès - Avion - Histoire de l'Aviation - Pilote - Histoire de l'Aéronautique



1939
30 novembre
L'URSS attaque la Finlande
Sans même lui avoir déclaré la guerre, Staline envahit la Finlande suite à un différent frontalier concernant l'isthme de Carélie. 400 000 soldats russes prennent d'assaut le pays. La capitale, Helsinki est bombardée ainsi que la ville de Viborg. 265 000 Finlandais résisteront à l'Armée rouge dans ce conflit, appelé la "Guerre d'hiver". L'Opinion internationale s'insurge contre cette agression. L'URSS sera exclue de la SDN le 14 décembre. Le conflit, plus difficile que prévu pour les Soviétiques, ne prendra fin qu'avec la signature du traité de Moscou le 12 mars 1940 où la Finlande devra céder une partie de son territoire. L'URSS annexera en effet 40 000 km2. En 1941, la Finlande reprendra l'offensive en s'alliant à l'Allemagne.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Invasion - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1974
30 novembre
Découverte de Lucy
Au sud de l'Ethiopie, une expédition de 17 paléontologues découvre 52 restes d'un squelette vieux de 3 millions d'années. Restitué à 40%, le corps sera baptisé "Lucy". L'australopithèque de 1,20 mètre avait, selon les scientifiques, 20 ans au moment de sa mort. Le squelette de Lucy est le plus ancien squelette humain jamais retrouvé.
Voir aussi : Dossier histoire des découvertes archéologiques - Histoire de l'Archéologie



1987
30 novembre
Inauguration de l'Institut du Monde Arabe
L’Institut du Monde Arabe est inauguré à Paris. Souhaité par Mitterrand et fruit de la collaboration avec vingt-deux pays arabes, cet organisme aura pour but d’approfondir la connaissance du monde arabe en France et de créer un pont culturel entre les cultures occidentales et arabes.
Voir aussi : Histoire de Paris - Mitterrand - Inauguration - Histoire des Institutions



1988
30 novembre
Instauration du RMI
La loi sur le revenu minimum d'insertion (RMI) est définitivement adoptée par l'Assemblée Nationale à l'unanimité. Le texte, proposé par le gouvernement de Michel Rocard, sera débattu durant les mois d'octobre et novembre avant d'être voté. Dès février 1989, 570 000 foyers pourront bénéficier du RMI.
Voir aussi : Histoire du RMI - Histoire du Social



1994
30 novembre
Guy Debord met fin à ses jours
L’écrivain et cinéaste Guy Debord se suicide et laisse derrière lui une œuvre majeure dans la société française du vingtième siècle. Auteur de « La société du spectacle », paru en 1967, il fut aussi l’un des fondateurs de l’Internationale Situationniste en 1957. Sa pensée et celle de cette organisation proposaient un marxisme libertaire qui a fortement influencé mai 1968.
Voir aussi : Marx - Histoire de la Philosophie



2002
30 novembre
Dumas accède au Panthéon
Les cendres d’Alexandre Dumas sont transférées au Panthéon et rejoignent celles de Voltaire, Rousseau, Hugo et Zola, écrivains qui participent symboliquement à la construction de la nation. Le cercueil est entouré de mousquetaires et d’une Marianne métisse lors de la cérémonie.
Voir aussi : Histoire du Panthéon - Alexandre Dumas - Cérémonie - Histoire des Romans


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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1825 Message par saintluc »

La guerre d'Hiver (talvisota en finnois, vinterkriget en suédois, Зимная война en russe), connue également sous le nom de guerre soviéto-finlandaise ou guerre russo-finlandaise, éclata avec l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique, le 30 novembre 1939, après l'échec des négociations engagées par les Soviétiques avec les Finlandais dans le but de créer des avant-postes pour protéger la ville de Léningrad, très proche de la frontière, d'une éventuelle attaque de l'Allemagne nazie (la Finlande étant perçue par les soviétiques comme susceptible de collaborer, au moins passivement, avec l'Allemagne nazie).

Cette attaque fut jugée illégale par la Société des Nations dont fut en conséquence exclue l'URSS, le 14 décembre. La résistance acharnée des Finlandais face aux forces de l'Armée rouge, qui luttaient pourtant à 4 contre 1, dura jusqu'au traité de Moscou du 12 mars 1940. Outre ses lourdes pertes humaines, la Finlande se voyait dépossédée aux termes de ce traité de 10 % de son territoire et de 20 % de son potentiel industriel.

Les résultats de la guerre furent mitigés. Bien que l’Armée rouge parvînt finalement à percer les lignes de défense finlandaises, ni l'URSS ni la Finlande n'en sortirent indemnes. Les pertes soviétiques au front furent importantes, et la renommée internationale du pays en souffrit. Pire encore, les qualités combatives de l'Armée rouge furent mises en doute, fait que certains tiennent comme ayant contribué à la décision de Hitler de lancer l'opération Barbarossa. Les Soviétiques réussirent cependant à s'emparer de l'isthme de Carélie, obtenant ainsi par la force ce qu'ils n'avaient pas réussi à obtenir par la négociation. Les Finlandais conservèrent quant à eux leur souveraineté et gagnèrent en reconnaissance à l'échelle internationale.

Le traité du 12 mars coupa court aux préparatifs franco-anglais visant à l'envoi d'une force de soutien à la Finlande via le nord de la péninsule Scandinave. L'invasion par l'Allemagne du Danemark et de la Norvège le 9 avril 1940 (opération Weserübung) détourna par la suite l'attention mondiale vers la bataille pour la possession de la Norvège.

La guerre d'Hiver est considérée par certains comme un désastre militaire pour l'Union soviétique, ainsi que comme une preuve tangible de la faiblesse inhérente au système communiste. Néanmoins, Staline réalisa après ce fiasco qu'un contrôle politique poussé sur l’armée était irréalisable. Après la guerre d'Hiver, le Kremlin initia un mouvement visant à réinstaller aux commandes de l’Armée rouge des officiers aguerris et à moderniser ses forces, décision judicieuse qui permet aux Soviétiques de résister à l'assaut allemand. On peut toutefois remarquer à ce sujet que la Wehrmacht n'était pas, elle non plus, prête pour une offensive dans des conditions hivernales, comme en 1941.
Image
Mitrailleurs finlandais pendant la guerre d’Hiver
La Finlande faisait depuis longtemps partie du Royaume de Suède lorsqu'elle fut conquise par la Russie impériale en 1809. Elle devint alors un État tampon autonome protégeant la capitale russe Saint-Pétersbourg. Après la Révolution d'octobre qui amena les communistes au pouvoir de la Russie, le Grand-duché de Finlande se déclara indépendant le 6 décembre 1917. De forts liens se tissèrent entre la Finlande et l'Empire allemand lorsque celui-ci soutint le mouvement séparatiste clandestin finlandais pendant la Première Guerre mondiale. Durant la guerre civile finlandaise qui s'ensuivit, les chasseurs (Jägers) finlandais entraînés par les Allemands et les troupes régulières allemandes jouèrent un rôle crucial. Seule la défaite de l'Allemagne à la fin de la Première Guerre mondiale empêcha l'établissement d'une monarchie vassale de l'Allemagne en Finlande, avec Frédéric-Charles de Hesse-Cassel comme roi de Finlande. Après la guerre, les liens finno-allemands restèrent étroits, sans que le régime nazi inspirât une grande sympathie en Finlande.

Les relations entre l'Union soviétique et la Finlande furent en revanche très tendues. Les deux périodes de russification forcée au tournant du siècle, et les souvenirs du soulèvement socialiste raté lors de la guerre civile contribuant à une forte méfiance mutuelle. Staline craignait que l'Allemagne nazie ne l'attaque et, la frontière soviéto-finlandaise se situant à 32 kilomètres seulement de Leningrad, la Finlande pouvait constituer une parfaite base de départ pour une attaque allemande. En 1932, l'Union Soviétique signe un pacte de non-agression avec la Finlande. L'accord fut confirmé en 1934 pour dix ans. En prévision d'un possible conflit, le gouvernement finlandais achète, le 12 octobre 1937, des Fokker D.XXI pour moderniser son aviation.

En avril 1938 l'Union soviétique initia des négociations diplomatiques avec la Finlande pour tenter d'améliorer leur défense mutuelle contre l'Allemagne. Les Soviétiques revendiquaient principalement leur crainte d'une attaque allemande contre Leningrad utilisant la Finlande comme tête de pont. Plus d'un an passa sans que la situation évoluât, alors que l'Europe marchait inexorablement vers la guerre.

Le 23 août 1939, le Troisième Reich et l'Union soviétique signèrent un pacte de non-agression, le pacte germano-soviétique. Ce pacte comprenait une clause secrète visant à partager en « zones d'influence » les pays situés entre les deux puissances. En particulier, la Finlande se retrouvait dans la zone attribuée à l'Union soviétique tandis que la Pologne était partagée en deux. En septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne, provoquant une réaction soviétique symétrique : le pays est partagé selon la clause secrète du pacte.

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La ligne Mannerheim fut le théâtre de certains des combats les plus acharnés de la guerre.
Le 9 octobre 1939, l'URSS relança les négociations qu'elle avait initiées avec la Finlande dès avril 1938. Le 14 octobre, le ministre des affaires étrangères soviétiques demanda à l’envoyé spécial finlandais Juho Kusti Paasikivi la location pour trente ans du port de Hanko, qui commandait l'entrée du golfe de Finlande et permettrait aux Soviétiques de contrôler celui-ci, rendant impossible son blocus par l'Allemagne nazie. Le recul de la frontière sur l'isthme de Carélie (laissant cependant la plus grande partie de la ligne Mannerheim) fut également demandé afin de mettre Leningrad hors de portée d'une artillerie lourde ennemie. Enfin, l'URSS demanda une rectification de frontière à l'extrême nord englobant la région de Petsamo, comprenant le port de Liinahamari, unique accès finlandais sur la mer de Barents et riche en nickel afin de contrôler les abords du port de Mourmansk, seul port soviétique libre de glace toute l'année. Au total, c'est 2 750 km² que demanda l'URSS à la Finlande, proposant de lui céder en échange 5 527 km² autour de Repola et Porajärvi, une région lacunaire peu peuplée de la république socialiste soviétique autonome de Carélie.

Les Finlandais sont prêts à accepter, sauf en ce qui concerne la location de Hanko, qui donnerait à leurs voisins le contrôle absolu du golfe de Finlande et de la région la plus importante de leur pays. Les Soviétiques refusent de négocier plus leurs exigences, conduisant les Finlandais à abandonner les pourparlers le 13 novembre 1939.

Face au refus finlandais, l'URSS mit en scène le bombardement de Mainila, le 26 novembre : l'artillerie soviétique bombarda les environs du village russe de Mainila, proche de la frontière, tuant quatre soldats de l'armée rouge, en accusant l'artillerie finlandaise et exigeant des excuses auprès de la Finlande. Cette dernière ne céda pas, et l'URSS résilia deux jours plus tard le pacte de non-agression de 1932 entre les deux pays, puis franchit la frontière le 30 novembre, entamant sans sérieux préparatifs militaires ce qui devint la Guerre d'hiver .

Au sujet de ce refus finlandais, le président finlandais Urho Kekkonen déclara à ce sujet, en septembre 1963, que « Maintenant, plus de 20 ans après, si nous nous mettons dans la position de l'Union soviétique, puis en considérant l'attaque allemande en 1941, alors les considérations qu'avaient, et que se devaient d'avoir les Soviétiques quant à leur sécurité à la fin des années 1930, deviennent compréhensibles ».
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Carte montrant les paroisses de Repola et Porajärvi
L'Union soviétique se saisit de ce prétexte pour contourner le pacte de non-agression. Le 30 novembre, les Soviétiques attaquèrent avec 23 divisions, totalisant 450 000 hommes. Ils atteignirent rapidement la principale ligne de défense finlandaise, la ligne Mannerheim, en franchissant l'isthme de Carélie, pendant qu'une escadrille bombardait Helsinki.

Un gouvernement fantoche fut installé dans la ville frontalière finlandaise de Terijoki (maintenant Zelenogorsk) le 1er décembre 1939, appelé « gouvernement de la République démocratique finlandaise », et dirigé par Otto Wille Kuusinen, le fondateur du Parti communiste de Finlande, tant pour les aspects diplomatiques (le « pays » fut immédiatement reconnu par l'Union soviétique) que les aspects militaires (espérant ainsi encourager les socialistes de l'armée finlandaise à déserter). Cette république ne fut pas un grand succès, mais dura jusqu'au 12 mars 1940, et fut alors intégrée à la République socialiste soviétique carélo-finnoise.

Au début du conflit, la Finlande avait une armée dont les effectifs mobilisables atteignaient seulement 180 000 hommes, mais ces troupes se transformèrent en un adversaire féroce, employant la technique d'encerclement dite « motti », accomplie par de petits groupes de skieurs très rapides en tenue de camouflage blanches et faisant usage de leur connaissance du terrain. Un certain type de bombe incendiaire, inspiré de celles utilisées lors de la guerre civile espagnole fut utilisé avec beaucoup de succès, et devint célèbre sous le nom de cocktail Molotov.

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Chasseurs à ski finlandais au nord de la Finlande, le 12 janvier 1940.
Les conditions de l'hiver 1939-1940 furent terribles : des températures inférieures à -40 °C furent courantes, et les Finlandais furent capables d'utiliser l'Hiver à leur avantage. Souvent, ils préféraient attaquer leurs ennemis dans des conditions de combat inhabituelles, notamment en visant les cuisines roulantes et choisissant les rassemblements de soldats russes serrés autour d'un feu de camp. La forêt, le froid et les longues nuits d'hiver servirent la cause des soldats finlandais, pour la plupart paysans ou bûcherons.

De plus, à la grande surprise tant des Soviétiques que des Finlandais, la majorité des communistes dans l'armée finlandaise ne déserta pas, se battant au contraire aux côtés de leurs compatriotes contre un ennemi commun dont ils désapprouvaient l'initiative. En effet, de nombreux communistes finlandais avaient émigré en URSS après la révolution manquée pour participer à la construction de l'« idéal socialiste », mais beaucoup périrent lors des Grandes Purges orchestrées par Staline. Cela conduisit à de grandes désillusions dans les rangs des socialistes finlandais qui en vinrent à haïr le régime stalinien.

Autre facteur, les grandes avancées accomplies par la société finlandaise après la guerre civile permirent que les lois de la république de Finlande évoluent afin de réduire le fossé qui séparait les différentes classes de la société finlandaise. Cette guérison partielle des blessures de la guerre civile de 1918, ainsi que le particularisme linguistique finlandais, sont toujours désignés comme l’« esprit de la guerre d'Hiver », bien qu'il faille également noter que de nombreux communistes finlandais ne furent pas autorisés à combattre dans l'armée de conscrits finlandaise du fait de leur appartenance politique.

L'arrogance et l'incompétence des Soviétiques ont aussi eu leur importance. Les attaquants ne s'attendaient pas à une telle résistance et avaient même lancé l'invasion au son des orchestres militaires en anticipation d'une rapide victoire. Des témoignages rapportèrent le tableau de soldats soviétiques avançant bras dessus, bras dessous, vers les lignes finlandaises, joignant leurs voix aux hymnes soviétiques des orchestres. À cause des purges staliniennes, le commandement soviétique avait perdu 80 % de son effectif en temps de paix. Les remplaçants étaient généralement moins compétents mais plus « loyaux » envers le régime et leurs supérieurs, surtout depuis que Staline avait fait chapeauter les hauts commandants par des commissaires politiques. Certaines tactiques employées, déjà obsolètes lors du premier conflit mondial, étaient appliquées par les officiers directement « à partir des livres », puisque toute initiative personnelle qui aurait abouti à un échec faisait courir le risque d'être exécuté. De nombreuses pertes soviétiques sont ainsi imputables aux commandants refusant de battre en retraite ou s'étant vu refuser l'autorisation de le faire.

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Direction des attaques de l'Armée rouge et disposition des principales formations.




Fin de la 1ère partie
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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1826 Message par saintluc »

L'armée soviétique était également mal préparée pour une guerre dans des conditions de froid intense, ainsi que dans les zones forestières. Les véhicules utilisés étaient vétustes et incapables de résister au froid. Leurs moteurs gelaient rapidement, et il fallait les faire tourner 24 heures sur 24 pour pouvoir espérer utiliser les véhicules au moment opportun. Cela n'allait pas sans des pannes d'essences ou des casses moteurs. L'une des plus grande défaite dans l'histoire de l'Armée rouge eut lieu lors des combats de la route de Raate durant la bataille de Suomussalmi. La 44e division d'infanterie soviétique (soit environ 25 000 hommes) fut presque intégralement détruite après s'être engagée sur un chemin forestier où elle tomba droit dans une embuscade tendue par l'unité finlandaise « Osasto Kontula » (300 hommes). Cette petite unité bloquait l'avancée de la division soviétique, lorsque le colonel finlandais Siilasvuo et sa 9e division (soit 6 000 hommes) coupa la retraite aux Soviétiques, divisant leurs forces en petits groupes qui furent anéantis un à un. Les pertes soviétiques s'élevèrent à 23 000 hommes, contre 800 chez les Finlandais. De plus, ceux-ci capturèrent 43 chars, 71 canons d'infanterie ou antiaériens, 29 canons antichars, des véhicules de patrouille blindés, des tracteurs, 260 camions, 1 170 chevaux, des armes d'infanterie, des munitions, du matériel médical et de transmission.

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L’un des premiers type de bombe à sous-munitions, la RRAB-3 utilisé par l'armée de l'air soviétique contre la Finlande entre 1939 et 1940.
Les Soviétiques ne parvinrent pas à tirer parti de leur supériorité numérique au début de la guerre. La Finlande massa en effet 130 000 hommes et 500 canons dans l'isthme de Carélie, principal théâtre d'opération du conflit ; dans le même temps, les Soviétiques attaquaient avec seulement 200 000 hommes, 900 canons et 1 000 chars, qui furent gaspillés et subirent des pertes colossales.

La pénurie de matériel du côté finlandais vaut la peine d'être considérée. Au début du conflit, seuls les soldats ayant reçu un entraînement de base avaient des armes et des uniformes. Les autres devaient se débrouiller avec leurs propres vêtements auxquels était ajouté un semblant d'insigne. Ces « uniformes » dépareillés furent surnommés « uniformes Cajander » d'après le nom du premier ministre Aimo Cajander. Les Finlandais réduisirent ces problèmes de pénurie en faisant un emploi intense de l'équipement, des armes et des munitions prises à l'ennemi. Par chance, l'Armée n'avait pas changé le calibre standard de ses armes depuis l'indépendance, et les munitions soviétiques pouvaient être immédiatement réutilisées. En envoyant des soldats mal entraînés et mal dirigés, les Soviétiques fournirent l'occasion aux Finlandais de se constituer un important arsenal de prises au début du conflit, ce qui facilita les prises ultérieures.

Deux autres points méritent d'être mentionnés. La majorité des troupes de l'Armée rouge venait, lors de la guerre d'Hiver, du sud de l'Union soviétique, Staline craignant que des troupes levées dans les régions limitrophes de la Finlande ne refusassent de se battre contre les Finlandais. Ces soldats venus de lointaines contrées n'avaient aucune expérience de l'hiver arctique et étaient incapables de survivre en forêt, sans même parler d'aptitudes au combat dans cet environnement. A contrario, les Finlandais portaient simplement leur propre tenue d'hiver et avaient passé leur vie dans cet environnement, une grande majorité de la Finlande étant rurale. De plus, l'hiver fut cette année-là l'un des pires que la Finlande ait jamais connus.

La guerre aérienne pendant la guerre d'Hiver vit la Finlande inventer le vol en formation « finger four » (quatre avions, deux en haut, deux en bas, les deux paires se séparant en situation de combat, une paire se portant assistance mutuelle sans s'occuper des deux autres appareils). Cette méthode était non seulement bien supérieure à la tactique soviétique de la patrouille de trois appareils volant en delta, mais fut adoptée par la plupart des belligérants du deuxième conflit mondial et sert encore aujourd'hui. Cette technique de chasse et la volonté d'en découdre des pilotes finlandais, quelles que fussent leurs chances de réussite, contribuèrent à empêcher les bombardiers soviétiques d'infliger les dommages espérés aux positions finlandaises, aux villes et aux populations.

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Char Vickers 6-Ton, acheté par la Finlande. Présenté au musée de la forteresse Suomenlinna à Helsinki.
La cause finlandaise fut embrassée majoritairement dans l'opinion publique mondiale. La Seconde Guerre n'avait pas encore sa dimension « mondiale » : depuis l'invasion de la Pologne par l'Allemagne et l'URSS, seule la Finlande tenait encore tête au pacte Hitler-Staline signé à l'été 1939, les États-Unis étant neutres, la Grande-Bretagne et la France inactives (période dite de la « drôle de guerre ») ; à cette période, la guerre d'Hiver était le seul véritable champ de bataille, et attirait de fait le regard mondial. L'agression soviétique était majoritairement jugée comme injustifiée, comme l'avait été, un mois plus tôt, la destruction de la Pologne, et la Finlande était clairement perçue comme un pays allié. Différentes organisations internationales envoyèrent de l'aide, comme du matériel médical. Les Finlandais émigrés au Canada ou aux États-Unis retournèrent dans leur pays d'origine, et de nombreux volontaires (dont le futur acteur Christopher Lee) rejoignirent les forces finlandaises : 1010 Danois, 895 Norvégiens, 372 Ingriens, 346 Finlandais expatriés, 210 volontaires d'autres nationalités rallièrent la Finlande avant la fin des hostilités. Les correspondants de guerre à Helsinki relatèrent, en les exagérant fortement, les victoires des soldats finlandais et célébrèrent leur ingéniosité supposée.

La Suède, qui s'était déclarée non belligérante dans ce conflit (plutôt que neutre comme dans la guerre opposant l'Allemagne nazie et les puissances occidentales), fournit du matériel militaire, des fonds et des prêts monétaires, de l'aide humanitaire et 8 700 volontaires suédois à la Finlande. Son action la plus significative fut sans doute l'envoi du Corps des Volontaires de l'armée de l'air suédoise, actif à partir du 7 janvier, avec 12 chasseurs, 5 bombardiers et 8 avions de reconnaissance ou de transport, soit environ un tiers des forces aériennes suédoises de l'époque. Les pilotes et rampants volontaires provenaient des rangs mêmes de l'Armée de l'air. L'as Carl Gustav von Rosen, (beau-frère d'Hermann Göring), se porta volontaire de manière indépendante. La Finlande put également compter sur environ 900 ouvriers et ingénieurs volontaires dans ses usines.

Le Corps des Volontaires suédois, avec 8 420 hommes en Finlande – seule formation importante de volontaires ayant achevé leur entraînement avant la fin du conflit – commença à relever cinq bataillons finlandais à Märkäjärvi à la mi-février. Côte à côte avec les trois bataillons finlandais restants, le corps expéditionnaire lutta contre deux divisions soviétiques, et se préparait à attaquer à la mi-mars, lorsque le traité de paix en interrompit les préparatifs. 33 hommes furent tués au combat, parmi lesquels le commandant du premier bataillon, le lieutenant-colonel Magnus Dyrssen.

Les volontaires suédois restent encore aujourd'hui un sujet de controverse entre la Suède et la Finlande. Les pourparlers internes qui eurent lieu dans les années immédiatement avant la guerre laissaient espérer un soutien bien plus important à la Finlande de la part de la Suède, notamment en termes de troupes régulières. Cela aurait peut-être permis à la Finlande de repousser l'assaut soviétique et même de ne pas être attaquée du tout.

Néanmoins, l'aide apportée par les volontaires, notamment scandinaves, fut appréciée par les Finlandais. Cela peut notamment s'illustrer par la présence pendant la campagne de Norvège d'une unité médicale de volontaires finlandais aidant les défenseurs contre l'invasion allemande en avril 1940. Mais ceux-là retournèrent bientôt en Finlande, du fait de la rapide victoire des Allemands.

Au bout d'un mois, le commandement soviétique commence déjà à envisager un traité de paix, et le gouvernement finlandais reçoit (via le gouvernement suédois) le 29 janvier les premiers émissaires pour arranger le traité. Jusqu'alors, la Finlande était déjà engagée dans la lutte pour son existence et son indépendance en tant qu'État souverain. Lorsque les rumeurs de pourparlers entre les deux belligérants arrivèrent aux gouvernements de Paris et de Londres, les initiatives concernant un éventuel soutien militaire changèrent radicalement de forme. À présent, la Finlande ne se battait donc « que » pour conserver un maximum de territoires autour de Leningrad. Cependant, pour ne pas atteindre le moral des troupes et la confiance de l'opinion publique, aucune de ces informations ne fut publiée, que ce soit en Finlande ou ailleurs. Il fallait que le conflit demeurât un combat à mort de la Finlande dans l'opinion publique.

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Les Franco-Britanniques offrirent leur aide en contrepartie d'un droit de passage au travers de la Norvège et de la Suède, alors neutres, plutôt que de passer par le port finlandais de Petsamo. La raison pour cela réside dans leur vœu d'occuper la région métallifère des districts de Kiruna et de Malmberget.
(Frontières de 1920-1940.)





Fin de la 2è partie
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#1827 Message par saintluc »

En février 1940, les Alliés offrirent leur aide : le plan approuvé le 5 février par le Haut Commandement Allié prévoyait l'envoi de 100 000 Anglais et de 35 000 Français qui devaient débarquer dans le port norvégien de Narvik, et aller soutenir la Finlande via la Suède tout en sécurisant des corridors d'approvisionnement tout au long de leur parcours. Il fut convenu que le plan serait lancé le 20 mars, à condition que les Finlandais appelassent à l'aide. Le 2 mars, les forces alliées demandèrent officiellement des droits de passage aux gouvernements norvégiens et suédois. La France et l'Angleterre espéraient par cette manœuvre faire basculer dans leur camp les deux pays nordiques encore neutres, et les engager à renforcer leurs positions contre l'Allemagne — Bien qu'Hitler ait, en décembre, déclaré au gouvernement suédois que la présence sur son sol de troupes alliées entraînerait immédiatement son invasion par l'Allemagne, ce qui signifiait en pratique que l'Allemagne nazie s'installerait dans la partie peuplée au Sud de la Suède, tandis que les Alliés iraient combattre dans le grand Nord.

Cependant, seule une petite partie de ces troupes était destinée à la Finlande. On avait par exemple négligé les possibilités qu'offrait le port de Petsamo, libre de toute glace et permettant d'entrer directement en territoire finlandais. On soupçonnait alors que l'objectif réel de cette opération fût de capturer et d'occuper le port de Narvik ainsi que la région montagneuse renfermant les champs métallifères du nord de la Suède, d'où provenait la majorité du minerai de fer utilisé par le Troisième Reich pour son effort de guerre. Si les troupes franco-britanniques tentaient cette opération, la zone pouvait devenir un champ de bataille pour les armées alliées et celles du Troisième Reich. En conséquence, la Norvège et la Suède refusèrent le droit de passage. On apprit seulement après la guerre qu'effectivement, les troupes alliées avaient pour instruction d'éviter tout combat avec les troupes soviétiques.

Le plan franco-britannique prévoyait initialement de capturer la Scandinavie au nord d'une ligne Stockholm–Göteborg ou Stockholm–Oslo, suivant le concept britannique de la ligne des Lacs, selon la ligne formée par les lacs de Mälaren, Hjälmaren et Vänern, qui aurait constitué une bonne ligne de défense naturelle longue de 1700-1900 kilomètres au sud de Narvik. Cette ligne des Lacs ainsi définie passe par les deux plus grandes villes suédoises, ce qui aurait eu pour conséquence la présence dans la zone des combats éventuels de la plus grande partie de la population suédoise, ou leur occupation pure et simple par les troupes de l'Axe. Plus tard, les ambitions de l'opération furent restreintes à la moitié nord de la Suède et la zone côtière adjacente appartenant à la Norvège.

Le gouvernement suédois, dirigé par le premier ministre Per Albin Hansson, refusa donc de permettre le transit de troupes armées au travers du territoire suédois. Bien que la Suède ne se fût pas déclarée neutre dans la guerre d'Hiver, elle était neutre dans le conflit opposant la France et l'Angleterre à l'Allemagne. À l'époque, permettre le passage de troupes alliées sur son territoire aurait été considéré comme une entorse trop grande aux lois sur la neutralité.

Le cabinet suédois décida également de rejeter les demandes répétées de la Finlande de lui fournir des troupes régulières, et finit même par faire comprendre que son soutien en armes et en munitions ne serait pas éternel. En termes diplomatiques, la Finlande se trouvait donc coincée entre les désirs des Alliés de voir le conflit se prolonger et les craintes de ses voisins scandinaves de voir la guerre s'étendre à leurs pays (ou l'afflux de réfugiés consécutifs à une défaite finlandaise). Ainsi, la Wilhelmstrasse proposa ses conseils intéressés pour un traité de paix et des concessions — les Allemands suggérant que des concessions « peuvent toujours être réparées plus tard. »

Tandis que Berlin et Stockholm faisaient pression sur Helsinki pour qu'elle accepte les termes du traité de paix, Paris et Londres avaient des objectifs inverses. Successivement, plusieurs plans furent proposés aux Finlandais. Tout d'abord, la France et la Grande-Bretagne promirent l'envoi de 20 000 hommes avant la fin de février, à la condition implicite que sur leur route vers la Finlande ils puissent avoir des facilités pour occuper le nord de la péninsule Scandinave.

Fin février, le commandant en chef des forces finlandaises, le maréchal Carl Gustaf Emil Mannerheim, était pessimiste au regard de la situation militaire. C'est pourquoi, le 29 février, le gouvernement décida d'entamer des négociations de paix. Le même jour, les Soviétiques débutaient leur attaque contre Viipuri (Vyborg en suédois).

Lorsque les puissances alliées réalisèrent que la Finlande pensait sérieusement à un traité de paix, elles lui firent une nouvelle proposition d'aide : 50 000 hommes seraient envoyés si la Finlande lançait un appel à l'aide avant le 12 mars. Comme évoqué plus haut, seuls 6 000 d'entre eux lui étaient réellement destinés. Le reste devait aller à la sécurisation des champs miniers de Suède.

Malgré la faiblesse du contingent qui devait atteindre la Finlande, l'espionnage fit parvenir la nouvelle à Moscou, ce qui contribua fortement à sa décision de signer le traité de paix. On prétend ainsi que sans la menace d'une intervention des Alliés, rien n'aurait empêché que les Soviétiques conquissent intégralement la Finlande, au moyen de leur réserve de troupes apparemment infinie.
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Soldats de l'Armée rouge gelés
À la fin de l'hiver, il devint clair que les forces russes étaient épuisées, et les entremetteurs allemands suggérèrent à la Finlande que le temps était venu de négocier avec l'URSS. Les pertes soviétiques étaient lourdes et la situation militaire compromettait le régime soviétique. Avec le dégel du printemps qui approchait, les forces de l'Armée rouge risquaient de se trouver embourbées dans les forêts finlandaises, et une première version du traité de paix fut soumis à la Finlande le 12 février. Non seulement les Allemands, mais aussi les Suédois furent soulagés d'entrevoir enfin une fin à la guerre d'Hiver, craignant tous un effondrement de leur voisin finlandais. Devant les hésitations du gouvernement finlandais face aux conditions très dures des Soviétiques, le roi Gustave V de Suède, lors d'une allocution publique, précisa qu'il ne donnerait pas de suite aux demandes finlandaises d'envoi de troupes régulières.

Fin février, les Finlandais avaient épuisé leurs réserves de munitions. De ce fait, les Soviétiques étaient finalement parvenus à percer la ligne Mannerheim, infranchissable jusqu'alors. Finalement, le 29 février, le gouvernement finlandais accepta de s'asseoir à la table des négociations. Au 5 mars, les troupes soviétiques avaient avancé de 10 à 15 kilomètres au-delà de la ligne de défense, abordant la banlieue de Viipuri. Le gouvernement proposa un armistice ce même jour, mais les Soviétiques, souhaitant maintenir la pression, le rejetèrent le jour suivant. En fait, les combats continuèrent jusqu’à la signature du traité de paix.

La situation de l'armée finlandaise dans l'isthme de Carélie lors de la cessation des hostilités posa longtemps question, même après guerre. Des ordres avaient en effet déjà été donnés afin de préparer la retraite vers la deuxième ligne de défense, dans le secteur de Taipale. En mars 1940, à l'ouverture des vannes de canal de Saimaa, l'augmentation du niveau d'eau permit à l'armée finlandaise d'isoler les troupes soviétiques. Les estimations portant sur combien de temps de telles opérations de retraite graduelle auraient pu retarder l'avance des Soviétiques varient entre quelques jours et deux mois, avec une valeur moyenne de quelques semaines, en tout cas trop peu de temps pour permettre une intervention étrangère à même de retourner la situation.

On suppose également que, comme Staline avait pratiquement annihilé toutes les structures de renseignement au cours de ses purges, cela avait compromis les contacts possibles avec ses espions en Finlande et ailleurs, et que ses agents, apeurés, avaient tendance à rédiger le type de rapports qu'ils supposaient vouloir être lus à Moscou. Ainsi, il se peut que Staline n'ait pas été au courant de la situation réelle au front et dans les pays alliés durant le conflit.

Les renseignements soviétiques parvinrent cependant à informer leur commandement des plans d'intervention dans le conflit que préparaient les Alliés, mais pas de leurs détails ni du manque de préparation de ceux-ci. De ce fait, les Soviétiques se sentirent contraints de rechercher un moyen prématuré de sortir de la guerre avant que les Alliés intervinssent et déclarassent la guerre à l'Union soviétique.

En quatre mois de combats, l'Armée rouge connut des pertes énormes. Les pertes varient énormément d'une estimation à une autre — depuis 48 000 tués, morts des suites de leurs blessures et disparus, comme indiqué par les officiels soviétiques immédiatement après la guerre. Selon des recherches récentes, l'estimation courante la plus fiable chiffre les pertes soviétiques à 391 800 hommes. Les pertes finlandaises se limitent quant à elles à environ 22 830 hommes.

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La guerre d'Hiver : concessions territoriales finlandaises
Selon le traité de paix établi à Moscou le 12 mars 1940, la Finlande devait céder à l'URSS la partie finnoise de la Carélie, dont la ville de Viipuri, deuxième du pays. Les exigences du traité représentaient environ 10 % des zones industrialisées de Finlande, dont certains territoires toujours tenus par l'armée finlandaise. Quelque 422 000 Caréliens, soit 12 % de la population finlandaise avant guerre, se trouvèrent donc du jour au lendemain sans logement. Selon les termes du traité, les civils et les militaires qui stationnaient dans les zones cédées devaient partir au plus vite, ils fuirent en colonnes pour rejoindre le territoire finlandais amputé. Seul un faible nombre de villageois restèrent sur leurs terres désormais sous la houlette des Soviétiques.

La Finlande devait également donner une partie de la région de Salla, la péninsule de Kalastajansaarento sur la mer de Barents et quatre îles du golfe de Finlande. La péninsule d'Hanko était quant à elle louée à l'Union soviétique pour 30 ans, afin d'y établir une base navale. Enfin, bien qu'ils l'aient capturée au cours de la guerre, les Soviétiques durent restituer la région de Petsamo à la Finlande.

Au final, les termes du traité furent très désavantageux pour la Finlande. L'URSS put obtenir la totalité de ses revendications d'avant guerre, avec en plus la ville de Vyborg (Viipuri). Lors de ce conflit, on put donc remarquer que la sympathie de la SDN, des Alliés et de la Suède ne servirent pas à grand-chose. Et un an plus tard, les combats reprirent lors de la guerre de Continuation.

Après la guerre, les autorités locales caréliennes, les paroisses et les organisations provinciales fondèrent l'association Karjalan Liitto pour défendre les droits et les intérêts des Caréliens évacués et pour trouver un moyen de les faire rentrer en Carélie. Pendant la guerre froide, le président Urho Kekkonen tenta à plusieurs reprises de négocier avec les autorités soviétiques le retour de la Carélie dans le giron finlandais, mais sans succès. Puis, personne n'en fit plus la demande officielle.

Après la chute de l'Union soviétique, la controverse revint sur le devant de la scène. Certains groupes minoritaires finnois demandaient depuis longtemps la rétrocession pacifique des territoires perdus à la Finlande. Le groupe le plus actif dans ce domaine est sans doute ProKarelia. Lors des dernières élections, ses revendications rassemblèrent entre 26 % et 36 % des suffrages en Finlande. Et bien que le retour pacifique des territoires cédés par la Finlande fasse partie de ses idées, Karjalan Liitto est pour l'instant restée en retrait sur cette question.

Pour les deux camps, le résultat de la guerre a été mitigé. Bien que les forces soviétiques ne soient pas parvenues à traverser la défense finlandaise, ni l'Union soviétique ni la Finlande ne sont sortis du conflit indemnes. Les pertes soviétiques sur le front étaient énormes, et le prestige international du pays en a souffert. Plus mauvais encore, les capacités de combat de l'Armée rouge ont été remises en question, cela a contribué fortement à la prise de décision par Hitler de déclencher l'opération Barbarossa. En conclusion, les forces soviétiques n'ont pas atteint leur premier objectif qui était la conquête de la Finlande, mais ont gagné une cession de territoire le long du lac Ladoga. Les Finlandais ont, quant à eux, maintenu leur souveraineté et ont gagné un intérêt international considérable, malgré les fortes pertes de territoires.

Les préparatifs franco-britanniques voués à venir en aide à la Finlande par le Nord de la Scandinavie (campagne de Norvège), en occupant par la même occasion la région et ses mines de fer, précipita l'invasion du Danemark et de la Norvège (opération Weserübung) par l'Allemagne nazie moins d'un mois après la guerre.

La guerre d’Hiver est considérée par certains comme un désastre militaire pour l'Union soviétique et a été interprétée comme un indice de faiblesse inhérent au système soviétique. Il faut tenir compte qu'aucune des grandes armées occidentales, pas même la puissante Wehrmacht comme on allait pouvoir le constater en 1941, n'était préparée au combat hivernal offensif. Après la guerre d’Hiver, le Kremlin lança un processus de recrutement d'officiers qualifiés et de modernisation de ses forces; une décision importante qui permit aux Soviétiques de résister à la menace allemande.

Le désir de récupérer ses territoires couplé à la défaite alliée en France conduisit la Finlande à se rapprocher de l'Allemagne et à jouer un rôle lors de l'opération Barbarossa.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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#1828 Message par administration »

Excellent!
orchidee
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1829 Message par orchidee »

Hélène Boucher (Paris, 23 mai 1908 - Guyancourt, 30 novembre 1934) est une aviatrice française. Elle a battu de nombreux records de vitesse.

Biographie-
Jeunesse Hélène Antoinette Eugénie Boucher est la fille de Léon Boucher, architecte parisien, et de Élisabeth Hélène Dureau. Dès son enfance, elle reçut le surnom de Léno qu'elle gardera toute sa vie. À 22 ans, Hélène Boucher décide de devenir aviatrice et deviendra l'élève de Henri Farbos, pilote français (fondateur de l'aéroclub des Landes de Mont-de-Marsan en 1928). Elle passe son baptême de l'air le 4 juillet 1930, à l'âge de 22 ans.

Image

L'aviatrice En 1934, elle s'engage avec les aviatrices Maryse Bastié et Adrienne Bolland dans le combat féministe et devient militante pour le vote des Françaises au côté de Louise Weiss.

Elle prend son premier cours de pilotage en mars 1931 et obtient son brevet de pilote en juin 1932. Dès juillet 1932, elle participe au rallye aérien Caen - Deauville, son avion mal préparé tombe en panne et elle doit dans l'urgence se poser. L'avion reste accroché dans les branches d'un arbre, mais Léno s'en sort sans blessure.

Elle poursuit ses participations aux manifestations : le raid Paris - Saïgon au début de l'année 1933, les 12 heures d'Angers en juillet 1933 (avec Edmée Jarlaud comme passagère) et le 2 août premier record du monde, celui d'altitude féminin, avec 5 900 mètres.

En septembre 1933, elle se lance dans l'acrobatie aérienne. Michel Détroyat, son moniteur, déclare au terme de sa formation : « Dans quelques mois, elle sera la meilleure acrobate du monde ! »

En juin 1934, Hélène Boucher signe un contrat avec la nouvelle société Caudron-Renault. C'est François Lehideux, patron de Renault de l'époque, qui décide de son embauche. Avec ce contrat elle obtient, outre un salaire assurant son indépendance financière, des moyens techniques lui permettant de donner le meilleur d'elle-même.

Le 8 août 1934, aux commandes d'un Caudron-Renault, Hélène Boucher enlève d'une part le record de vitesse sur 100 km à 412 km/h et d'autre part le record des 1 000 km à la moyenne de 409 km/h (Maurice Arnoux détenait l'ancien record avec 393 km/h). Le 11 août, elle s'adjuge le record du monde féminin à 445 km/h.
Image
Renault Viva Grand Sport

Par ailleurs, la société Renault est sous contrat avec Hélène Boucher pour promouvoir sa voiture sport de prestige, la Vivasport 6 cylindres. C'est Marcel Riffard, chef du bureau d'études Caudron-Renault et concepteur du Caudron Rafale, qui a dessiné la Renault Viva Grand Sport (appelée « Vivastella Grand Sport » avant 1935).

L'accident mortel Le 30 novembre 1934, Hélène Boucher se tue lors d'un vol d'entraînement sur l'aérodrome de Guyancourt aux commandes d'un Caudron C.460 Rafale. La presse évoque une perte de vitesse à l'atterrissage, l'avion accroche la cime des arbres au-dessus du bois de la croix de Magny-les-Hameaux et s'écrase.

Ce sont les pilotes Raymond Delmotte, Fouquet et Goury, témoins de l'accident, qui arrivent les premiers sur les lieux. Hélène Boucher, gravement blessée, est évacuée vers l'hôpital de Versailles. Elle décède dans l'ambulance dans la côte de Satory à Guyancourt.
Image
Hélène Boucher devant son Caudron Rafale

Mémoire Première femme à recevoir un tel honneur, une cérémonie a lieu dans la chapelle Saint-Louis-des-Invalides où son cercueil est exposé pendant 2 jours. Hélène Boucher est décorée, à titre posthume, de la Légion d'honneur avec la citation suivante :

« Pilote aviatrice : 3 ans de pratique professionnelle. »
« Pilote de haute classe, a mis au service de l'aviation française sa foi ardente et son audace réfléchie. »
« A donné toute sa mesure au cours de sa brève carrière. »
« Victorieuse de nombreuses compétitions, a ramené six records à la France, en particulier le record international vitesse toutes catégories sur 1 000 km avec 409 km/h. »
« A donné sa vie à la cause qu'elle avait vaillamment défendue. »
« A été citée à l'ordre de la nation. »

Elle repose au cimetière de Yermenonville, où elle passa sa jeunesse.

Elle fut par ailleurs lauréate du Prix Monique Berlioux de l'Académie des sports en 1934, considérée cette année-là comme femme à la performance sportive la plus remarquable de l’année écoulée.

La Poste française a émis, en 1972, un timbre à l'effigie d'Hélène Boucher et de Maryse Hilsz (Prix Monique Berlioux de l'Académie des sports en 1936).

Hommages toponymiques De nombreux équipements publics, voies, établissements d'enseignement portent son nom.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Helene_Boucher
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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1830 Message par saintluc »

1145
1 décembre
Le pape appelle à une nouvelle croisade
Eugène III émet la bulle pontificale "Quantum praedecessores" qui appelle à une nouvelle croisade. Cette décision fait suite à la perte, pour la chrétienté, d’Edesse, sur la frontière du Royaume de Jérusalem. Cet appel ne rencontre en fait qu'un faible écho avant que Bernard de Clairvaux ne s’en empare. Les expéditions qui suivront ne se solderont que par des échecs cuisants pour les croisés.
Voir aussi : Pape - Histoire de Jérusalem - Dossier histoire des Croisades - Histoire de la Chrétienté



1630
1 décembre
Georges Ier Rákóczi devient voïévode de Transylvanie
Fils de Sigismond II Rákóczi, Georges Ier Rákóczi devient prince de Transylvanie, qu'on appelle « voïévode » le 1er décembre 1630. Normalement, le trône aurait dû revenir à son frère Etienne III Bethlen, mais le soutien de Catherine de Brandebourg, une femme puissante de la noblesse, joue en la faveur de Georges. Il épousera Zsuzsanna Lorántffy qui lui donnera deux fils pour lui succéder. Pendant la guerre de Trente ans, le voïévode prend le parti des protestants et combattra aux côtés de la France et de la Suède contre le Saint-Empire romain germanique. Il préservera ainsi la liberté de culte en Hongrie occidentale et préservera l'indépendance de la Transylvanie.
Voir aussi : Histoire de la Guerre de Trente Ans - Histoire de la Transylvanie - Histoire de la Politique



1633
1 décembre
Mort de l'infante d'Espagne, archiduchesse d'Autriche et gouverneur des Pays-Bas espagnols
Née en 1566, Isabelle-Claire-Eugénie d'Autriche, de la maison des Habsbourg, fut la fille du roi Philippe II d'Espagne et petite-fille du roi de France Henri II. Elle pourra ainsi prétendre au trône de l'Espagne mais aussi à celui de France et au duché de Bretagne. Tenue en échec, elle reçoit le trône des Pays-Bas en dot grâce à son mariage avec Albert d'Autriche, le fils de l'empereur Maximilien II. Sa cour intègrera de grands artistes comme Rubens ou Brueghel. Les époux réussiront à établir la paix entre les Pays-Bas protestants et l'Espagne catholique, ce qui permettra au commerce de prendre son essor. Albert meurt en 1621 et Isabelle le 1er décembre 1633, après avoir assuré une période de calme. En 1648, le Traité de Westphalie marquera la fin de la Guerre de Trente ans et les Pays-Bas seront définitivement séparés de la couronne espagnole.
Voir aussi : Albert d'Autriche - Rubens - Histoire de la Politique



1640
1 décembre
Le Portugal retrouve son indépendance
La petite noblesse du Portugal se soulève contre l'occupant espagnol. Elle rétablit l'indépendance du pays et porte sur le trône l'un des siens, Jean de Bragance, qui prend le nom de Jean IV. En 1578, le roi du Portugal, Sébastian, avait été tué au Maroc et le roi d'Espagne, Philippe II de Habsbourg, en avait profité pour pendre son titre.
Voir aussi : Libération - Histoire de l'Occupation - Histoire de la Décolonisation



1641
1 décembre
Le Parlement anglais vote la Grande Remontrance contre le roi
Le Parlement fait voter la Grande Remontrance contre le roi. Il s’agit d’une liste de griefs et de réformes permettant aux parlementaires de contrôler le pouvoir exécutif. L'événement aura indirectement pour conséquence de déclencher la guerre civile d'Angleterre.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Charles Ier d'Angleterre - Histoire du Long Parlement - Histoire de la Guerre civile d'Angleterre - Histoire de la Politique



1813
1 décembre
Guillaume Ier monte sur le trône hollandais
Au lendemain de la bataille de Leipzig, durant laquelle Napoléon Bonaparte essuie une grande défaite, les Hollandais se révoltent. Ils portent ainsi Guillaume Ier, fils de Guillaume V, sur le trône. Il faudra attendre le congrès de Vienne, en 1815, pour qu’un Royaume des Pays-Bas voie le jour, regroupant les territoires de la future Belgique, ceux des anciennes Provinces-Unies, le Luxembourg ainsi que certaines colonies indonésiennes. Guillaume Ier en prendra alors officiellement la tête. Définitivement, les Provinces-Unies n'existent plus.
Voir aussi : Dossier histoire des Provinces-Unies - Napoléon Bonaparte - Histoire du Congrès de Vienne - Histoire de la Politique



1873
1 décembre
Mort de Francis Garnier au Vietnam
L'explorateur et officier de marine français Francis Garnier (né à Saint-Etienne en 1839) est tué par des pirates chinois dans le port de Hanoï. Ancien des campagnes françaises d'Extrême-Orient contre la Chine et l'Annam (1860-2), il prit part à l'exploration du Mékong (1866-8) d'Ernest Doudart de Lagrée avant de s'engager dans le conflit franco-allemand de 1870. De retour dans la région, il fut ensuite chargé de poser les bases de l'établissement de la présence française au Tonkin.
Voir aussi : Chine - Tonkin - Vietnam - Histoire des Sciences et techniques



1891
1 décembre
Création du Bureau international permanent de la paix
Le Bureau international permanent de la paix est fondé à Berne, le 1er décembre 1891, à la suite du 3e Congrès universel pour la paix. L'objectif est de réunir les organisations défendant le principe du règlement des guerres dans une volonté pacifiste. Fredrik Bajer, premier président, milite pour la création d'une cour de justice internationale et d'un corps juridictionnel supranational pour la négociation des conflits. Le Bureau reçoit le prix Nobel de la paix en 1910.
Voir aussi : Histoire de Berne - Prix Nobel de la Paix - Histoire de la Politique



1896
1 décembre
Naissance de Georgi Konstantinovich Joukov
Né le 1er décembre 1896, Georgi Konstantinovich Joukov adhère au parti communiste durant la révolution d'Octobre. Ce militaire russe se distingue, en 1939, en domptant les troupes japonaises en Mongolie. Promu, il participe à la Guerre d'Hiver en Finlande, puis brise le siège de Leningrad, et libère la Biélorussie de l'armée allemande. Il reçoit la capitulation allemande, en avril 1945, et, y devient premier gouverneur de la zone d'occupation soviétique. Ecarté car trop populaire, il meurt en 1974.
Voir aussi : Militaire - Communiste - Histoire de la Politique



1900
1 décembre
Les femmes françaises accèdent au barreau
Une loi française autorise les femmes à exercer la profession d'avocat. En 1897, Jeanne Chauvin, pourvue de tous les diplômes requis, n'avait pas eu le droit de prêter serment devant la Cour d'Appel de Paris. Au XXIe siècle, les avocates représenteront près de la moitié des effectifs.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Loi - Avocat - Histoire des Femmes



1918
1 décembre
Naissance de la Yougoslavie
Les territoires des Serbes, des Croates et des Slovènes sont réunis pour la première fois en un seul et même royaume. Avec trois religions, deux alphabets, quatre langues et davantage encore de nationalités, la future Yougoslavie paraît aussi fragile que les empires austro-hongrois et ottoman dont elle est issue.
Voir aussi : Fondation - Histoire de la Serbie - Slovénie - Histoire des Traités



1918
1 décembre
Naissance de la "grande Roumanie"
La Transylvanie, ainsi que la Bessarabie et la Bucovine intègre la Roumanie, réalisant ainsi la Grande Roumanie que les puissances alentours refusaient de voir naître. Cette intégration est permise par la dislocation de l’Empire Austro-hongrois, ainsi que par l’affaiblissement de la Russie et de la Turquie suite à la Première Guerre mondiale.
Voir aussi : Dossier histoire fête nationale - Histoire de l'Autriche-Hongrie - Histoire de la Bessarabie - Histoire de l'Etat



1929
1 décembre
Naissance de la Scuderia Ferrari
Pilote de course depuis 1918, Enzo Ferrari ne se contente pas de ce rôle et crée sa propre écurie, la Scuderia Ferrari. Le cheval cabré qui orne les voitures ne fait pas sa première apparition puisqu’Enzo l’avait « hérité » du comte de Barraca cinq ans plus tôt. Pendant près de vingt ans, l’écurie préparera des Alfa Romeo pour la course, avant que la marque Ferrari produise ses propres modèles de série dès 1947.
Voir aussi : Course - Ferrari - Enzo Ferrari - Alfa Romeo - Histoire des Sports mécaniques



1931
1 décembre
Ouverture du premier Prisunic, ancêtre du supermarché
C'est sous l'enseigne Prisunic que le groupe Pinault-Printemps-Redoute ouvre un magasin révolutionnaire rue Caumartin à Paris. Le concept est celui d'un commerce populaire qui vend des articles en grande série, et qui de ce point de vue est un précurseur du supermarché. Sa politique de prix bas lui assurera un grand succès.
Voir aussi : Histoire de Paris - Ouverture - Supermarché - Consommation - Histoire du Commerce



1934
1 décembre
Assassinat de Sergueï Kirov
Sergueï Kirov, membre du Politburo et figure politique de Leningrad, est assassiné à l’Institut Smolny. Le meurtre est commis par un certain Leonid Nikolaïev, jeune partisan. D’après les autorités, c'est également l’expression d’un complot trotskiste ou zinoviéviste contre le pouvoir. C’est en fait l’occasion pour Staline de lancer ses grandes purges. Un décret permet de régler de manière expéditive le sort des condamnés et autres "gardes blancs". Après le "Centre de Leningrad", plusieurs organisations seront démantelées tandis que Zinoviev sera arrêté. Ceci donnera lieu aux grands procès de 1936.
Voir aussi : Staline - Purges - Histoire de Leningrad - Histoire des Assassinats



1954
1 décembre
Prix Nobel de littérature pour Hemingway
Le prix Nobel est attribué à Ernest Hemingway et vient ainsi récompenser l’œuvre la plus représentative de la « Lost Generation » de l’entre-deux-guerres. Personnage à la vie aventureuse, il est notamment l’auteur de « Pour qui sonne le glas » qui évoque son expérience lors de la guerre civile en Espagne.
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - Guerre civile - Histoire des Romans



1955
1 décembre
Rosa Parks refuse de quitter sa place
Dans un bus de Montgomery (Alabama), Rosa Parks, une femme noire de 42 ans, refuse de céder sa place à un blanc comme c'est la règle. Rosa Parks est alors arrêtée par la police et condamnée à payer une amende de 15 dollars. Une campagne de boycott contre la compagnie de bus est lancée, avec à sa tête un jeune pasteur noir, Martin Luther King. Le 13 Novembre 1956, la Cour Suprême déclarera les lois ségrégationnistes de Montgomery illégales.
Voir aussi : Ségrégation - Martin Luther King - Histoire du Racisme



1959
1 décembre
Le traité de l'Antarctique
Douze nations, dont les Etats-Unis et l'Union soviétique, signent un traité définissant le statut de l'Antarctique. Il repose sur trois principes fondamentaux : la neutralisation militaire de l'Antarctique, l'interdiction d'y effectuer des essais nucléaires ou d'y stocker des déchets radioactifs et la liberté des recherches scientifiques.
Voir aussi : Dossier histoire du nucléaire - Histoire de l'Antarctique - Histoire des Traités



1986
1 décembre
Inauguration du Musée d'Orsay
Le président François Mitterrand, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing et le premier ministre Jacques Chirac inaugurent ensemble à Paris le Musée installé dans l'ancienne gare d'Orsay et consacré aux œuvres (peintures, sculptures, photographies…) des années 1848-1905.
Voir aussi : Histoire de Paris - Inauguration - Musée - Orsay - Histoire de la Peinture



1990
1 décembre
Jonction du tunnel sous la Manche
La première jonction entre Français et Britanniques est opérée sous la manche. Les derniers centimètres sont programmés le 1er décembre à midi et la poignée de main des foreurs se fait sous l’œil des caméras pour être retransmise en direct. L’événement se fait dans un tunnel de service à 15,6 km de la France et 22,3 km de l'Angleterre
Voir aussi : Dossier histoire du Tunnel sous la Manche - Tunnel - Histoire des Grands travaux



1991
1 décembre
La France gagne la Coupe Davis
La France remporte la coupe Davis pour la première fois depuis 1933. Elle s’impose 3 – 1 en finale face aux Etats-Unis. Henri Leconte et Guy Forget faisaient alors face à Andre Agassi et Pete Sampras.
Voir aussi : André Agassi - Histoire de la Coupe Davis - Histoire du Tennis



2004
1 décembre
Le PS dit Oui à l'Europe
François Hollande organise une consultation interne au sein du PS afin de savoir si le parti devra militer pour ou contre le projet de Constitution européenne. La victoire aisée du oui (58%) ne fera pas taire les dissensions, tandis que sa défaite lors du référendum sera encore un coup dur pour les socialistes.
Voir aussi : Constitution - Histoire du Parti Socialiste - Référendum - Histoire de la Construction européenne



2005
1 décembre
Acquitement général dans l'affaire d'Outreau
L’acquittement en appel de six condamnés, demandé par le procureur lui-même, met un terme à l’affaire d’Outreau. Sur les 17 personnes mises en examen lors du procès de Saint-Omer, 13 seront finalement acquittées face à l’écroulement de la thèse du réseau. Qualifiée de naufrage judiciaire et médiatique, l’affaire d’Outreau révèle des failles dans les méthodes utilisées pour les abus sexuels sur mineurs. L’Etat présentera par la voix du Président de la République ses excuses aux victimes.
Voir aussi : Procès - Histoire de la Justice


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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