EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Ce qui s'est passé dernièrement sur la planête
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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1411 Message par saintluc »

Les 180 hommes et jeunes gens de plus de quatorze ans sont répartis dans six lieux d'exécution, par groupes d'une trentaine de personnes. « Pendant que, toujours tenus sous la menace des fusils, les hommes devaient vider chacun de ces locaux de tous les objets qu'ils contenaient, un SS balayait soigneusement un large espace devant la porte, puis y installait une mitrailleuse et la mettait en batterie face au local ». « Malgré cette situation inquiétante, chacun reprenait confiance, certain qu'il n'existait aucun dépôt d'armes dans le village. La fouille terminée, le malentendu serait dissipé et tout le monde serait relâché. Ce n'était après tout qu'une question de patience ». Le tir des mitrailleuses en batterie devant les lieux de rétention des hommes se déclenche vers 16 heures. Selon Heinz Barth, « à l'intérieur, les hommes étaient énervés. Alors j'ai ordonné Feu ! et tous ont tiré. Moi-même, j'en ai tué environ douze ou quinze. On a mitraillé une demi-minute, une minute. Ils tombaient tout bêtement ». Marcel Darthout témoigne : « nous avons perçu le bruit d'une détonation venant de l'extérieur, suivi d'une rafale d'arme automatique. Aussitôt, sur un commandement bref, les six Allemands déchargèrent leurs armes sur nous. En quelques secondes, j'ai été recouvert de cadavres tandis que les mitrailleuses lâchaient encore leurs rafales ; j'ai entendu les gémissements des blessés. Lorsque les rafales eurent cessé, les Allemands se sont approchés de nous pour exterminer à bout portant quelques-uns parmi nous ». Les corps sont ensuite recouverts de paille, de foin et de fagots auxquels les SS mettent le feu. Le témoignage de Marcel Darthout est confirmé point par point par celui de Matthieu Borie : la « première rafale a été dirigée contre nos jambes » ; « puis, l'opération faite, ces Messieurs les bourreaux partent tous, nous laissant seuls. Je les entends, chez le buraliste, par la porte derrière le hangar. Les verres tintent, les bouchons des bouteilles sautent, le poste de T.S.F. marche à plein ». Le même scénario se répète dans tous les lieux où sont assassinés les hommes : le garage Potaraud, le chai Denis, le garage Desourteaux, et les granges Laudy, Milord et Bouchoule ; partout trois ordres se succèdent : le début des tirs, l'achèvement des blessés et le déclenchement de l'incendie. Dans la plupart des lieux d'exécution, le feu a été allumé sur des hommes encore vivants.

« Jusqu'au dernier instant, à l'ultime seconde du déclenchement de la mitraille, ceux qui étaient devenus des otages en attente d'une exécution n'ont pas imaginé la conséquence de leur situation. Ils ne pouvaient pas y croire et ils n'y ont pas cru. La surprise des victimes a été totale. La manœuvre des Waffen-SS avait réussi : l'exécution s'est passée dans le calme, sans difficulté et sans panique ». Du groupe de soixante-deux prisonniers dont fait partie Marcel Darthout, six s'échappent du bâtiment, dont un est tué par une sentinelle. Les cinq évadés survivants sont les seuls rescapés des fusillades.

Les SS qui ne participent pas aux meurtres, soit quatre à cinq hommes de chaque peloton, parcourent le village en se livrant au pillage, emportant argent et bijoux, tissus et produits alimentaires, instruments de musique et bicyclettes, mais aussi volailles, porcs, moutons et veaux. Au fur et à mesure du pillage, les bâtiments sont systématiquement incendiés, ce qui nécessite de multiples départs de feu. Débusqués par les pillards ou chassés de leur cachette par les incendies, de nombreux habitants qui avaient échappé à la rafle sont massacrés isolément ou en petits groupes, hommes, femmes et enfants confondus. En entendant la fusillade et constatant que les enfants ne sont pas rentrés de l'école, des habitants des faubourgs se rendent à Oradour où ils sont abattus : « Oradour est un gouffre dont on ne revient pas ».
Parmi les 350 femmes et enfants enfermés dans l'église, seule Marguerite Rouffanche, âgée de 47 ans, parvient à s'échapper. Son témoignage est unique, mais il est corroboré par les dépositions de plusieurs SS lors du procès de Bordeaux ou de sa préparation. La première personne à recueillir à l'hôpital le récit de la blessée est Pierre Poitevin, un membre éminent des Mouvements unis de la Résistance : « elle raconte ce qu'elle a vécu, calmement, posément, sans jamais varier ses déclarations. Si elle omet un détail et qu'on le lui rappelle, elle répond simplement oui, j'oubliais de le dire ». Le 13 juin, le préfet de Limoges reçoit également son témoignage,
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Marguerite Rouffanche renouvelle son témoignage en novembre 1944 :

« Entassés dans le lieu saint, nous attendîmes, de plus en plus inquiets, la fin des préparatifs auxquels nous assistions. Vers 16 heures[83], des soldats âgés d'une vingtaine d'années placèrent dans la nef, près du chœur, une sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassaient des cordons qu'ils laissèrent traîner sur le sol. Ces cordons ayant été allumés, le feu fut communiqué à l'engin dans lequel une forte explosion se produisit et d'où une épaisse fumée noire et suffocante se dégagea. Les femmes et les enfants à demi asphyxiés et hurlant d'épouvante affluèrent vers les parties de l'église où l'air était encore respirable. C'est ainsi que la porte de la sacristie fut enfoncée sous la poussée irrésistible d'un groupe épouvanté. J'y pénétrai à la suite et, résignée, je m'assis sur une marche d'escalier. Ma fille vint m'y rejoindre. Les Allemands, s'étant aperçus que cette pièce était envahie, abattirent sauvagement ceux qui venaient y chercher refuge. Ma fille fut tuée près de moi d'un coup de feu tiré de l'extérieur. Je dus la vie à l'idée de fermer les yeux et de simuler la mort. Une fusillade éclata dans l'église. Puis de la paille, des fagots, des chaises furent jetés pêle-mêle sur les corps qui gisaient sur les dalles. Ayant échappé à la tuerie et n'ayant reçu aucune blessure, je profitai d'un nuage de fumée pour me glisser derrière le maître-autel. Il existe dans cette partie de l'église trois fenêtres. Je me dirigeai vers la plus grande qui est celle du milieu et, à l'aide d'un escabeau qui servait à allumer les cierges, je tentai de l'atteindre. Je ne sais alors comment j'ai fait, mais mes forces étaient décuplées. Je me suis hissée jusqu'à elle, comme j'ai pu. Le vitrail était brisé, je me suis précipitée par l'ouverture qui s'offrait à moi. J'ai fait un saut de plus de trois mètres, puis je me suis enfuie jusqu'au jardin du presbytère. Ayant levé les yeux, je me suis aperçue que j'avais été suivie dans mon escalade par une femme qui, du haut de la fenêtre, me tendait son bébé. Elle se laissa choir près de moi. Les Allemands alertés par les cris de l'enfant nous mitraillèrent. Ma compagne et le poupon furent tués. Je fus moi-même blessée en gagnant un jardin voisin. »

Selon les dépositions de plusieurs participants au massacre, la charge explosive qui doit faire s'effondrer l'église n'est pas suffisante pour atteindre son objectif. « La destruction de la voûte de l'église échoua. La suite du massacre releva-t-elle d'un ordre ou d'une initiative de sous-officiers SS ? Vraisemblablement de la conjonction d'un ordre et d'initiatives individuelles : les récits des exécuteurs décrivent quelque chose proche d'un délire du champ de bataille, lorsque des hommes libèrent toute leur violence, avec l'autorisation de leur hiérarchie. Mais il n'y a pas eu de bataille ». Toujours selon les dépositions des assassins, après l'explosion de la charge, des SS « entrent à l'intérieur de l'église où ils ont tiré des rafales de mitraillettes, tandis que d'autres SS ont lancé des grenades à main à l'intérieur du même édifice, sans aucun doute pour achever la population » ; « au moment où le feu a été mis à l'église, on entendait toujours des cris à l'intérieur, mais moins qu'au début, ce qui prouve que, lorsqu'on y a mis le feu, des personnes étaient encore vivantes ou agonisantes ».

Après 18 heures, un ingénieur des chemins de fer, Jean Pallier, arrive en camion en vue du village. Il raconte : « Au sommet d'une côte, nous avons pu apercevoir le bourg qui n'était plus qu'un immense brasier ». Il est arrêté avec ses compagnons de voyage à trois cents mètres de l'entrée du village et autorisé à rester sur place après une fouille. Il est ensuite rejoint par les passagers du tramway parti de Limoges habitant Oradour ou s'y rendant. En tentant de rejoindre le bourg à travers champs, J. Pallier constate que la localité est complètement cernée par un cordon de troupes en armes. Le groupe d'une quinzaine de personnes est arrêté vers 20 heures et, après plusieurs vérifications d'identité, relâché avec ordre de s'éloigner du village ; un sous-officier parlant correctement le français déclare aux membres de la petite troupe : Vous pouvez dire que vous avez de la chance . Le massacre est terminé.
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La boulangerie
À l'exception d'une section de garde, les SS quittent Oradour entre 21 heures et 22 h 30. Les SS passent la nuit dans la maison Dupic, dans laquelle seront retrouvées plusieurs centaines de bouteilles de vins vieux et de champagne récemment vidées. Selon un témoin qui voit passer les Allemands, « dans cette colonne allemande, j'ai remarqué plusieurs automobiles conduite intérieure. Parmi les camions militaires se trouvait l'auto appartenant à M. Dupic, marchand et négociant en tissus à Oradour. Il y avait la camionnette du marchand de vins. Sur l'un des camions, un Allemand jouait de l'accordéon. Il était juché sur le haut du véhicule qui était très chargé. Il y avait des sacs, des ballots ».

Le 11, puis le 12 juin, des groupes de SS reviennent à Oradour pour enterrer les cadavres et rendre leur identification impossible, reproduisant une pratique usuelle sur le front de l'Est. Dans sa déposition du 11 juin, le sergent Boos explique : « J'ai personnellement déblayé l'église. je portais des gants pour cette besogne. Je prenais les cadavres et les restes, les sortais de l'église et les mettais dans un tombeau creusé à cet effet. Pendant ce travail, une ligne de sentinelles était en position et tirait sur les civils qui s'approchaient de la forêt ». Un autre SS déclare : « Le lendemain, nous sommes revenus pour enterrer les morts. J'étais dans l'église pour sortir les cadavres, en nombre inconnu tant ils étaient brûlés, cadavres de femmes et d'enfants. Nous les avons enterrés derrière l'église et nous sommes partis ».

Jean Pallier est l'une des premières personnes à entrer à Oradour dans la matinée du 11 juin, en compagnie de quelques hommes : « Tous les bâtiments y compris l'église, les écoles, la mairie, la poste, l'hôtel que ma famille habitait, n'étaient plus que ruines fumantes. En tout et pour tout, nous n'avions aperçu que trois cadavres carbonisés en face d'une boucherie et un cadavre de femme non carbonisé, mais tuée d'une balle dans la nuque ». C'est lors d'un deuxième passage qu'il découvre les charniers : « Au milieu d'un amas de décombres, on voyait émerger des ossements humains calcinés, surtout des os de bassin. Dans une dépendance de la propriété du docteur du village, j'ai trouvé le corps calciné d'un enfant Je vis plusieurs charniers Bien que les ossements fussent aux trois quarts consumés, le nombre de victimes paraissait très élevé ». Il pénètre ensuite dans l'église : « Il n'est pas de mots pour décrire pareille abomination. Bien que la charpente supérieure de l'église et le clocher soient entièrement brûlés, les voûtes de la nef avaient résisté à l'incendie. La plupart des corps étaient carbonisés. Mais certains, quoique cuits au point d'être réduits en cendres, avaient conservé figure humaine. Dans la sacristie, deux petits garçons de douze ou treize ans se tenaient enlacés, unis dans un dernier sursaut d'horreur. Dans le confessionnal, un garçonnet était assis, la tête penchée en avant. Dans une voiture d'enfant reposaient les restes d'un bébé de huit ou dix mois. Je ne pus en supporter davantage et c'est en marchant comme un homme ivre que je regagnai [le hameau des Bordes] ». Tous les témoins sont bouleversés par le degré auquel nombre de corps des quelques 350 femmes et enfants avaient été mis en pièces : « Çà et là des morceaux de crânes, de jambes, de bras, de thorax, un pied dans un soulier ».

Plusieurs témoins font également état de viols, même si ceux-ci ne sont pas évoqués lors du procès : « Le dimanche vers 15 heures, j'ai vu le spectacle effrayant de l'église où les corps carbonisés gisaient sur le sol. Une femme que je n'ai pu identifier, ne portant aucune blessure apparente, ni trace de brûlure, dévêtue dans sa partie inférieure, le sexe nettement apparent, était placée au-dessus des corps carbonisés. J'ai eu nettement l'impression, au moment où je la vis, que cette femme avait été violée ». Une allusion à de possibles viols est également faite dans l'ouvrage du Mouvement de Libération Nationale, qui à propos des enseignes des commerces subsistant dans le village après l'incendie précise : « on devine les bureaux du conservateur (assurances incendie, vie, accidents). Lisez-bien : Assurances vie, incendie, accidents. Il y manque le viol pour parfaire l'ironie ». L'hypothèse de Fouché selon laquelle des viols auraient pu être commis suscite une violente réaction d'André Desourteaux : « les violences sexuelles décrites avec délectation par Fouché, me semblent (et je l'espère) invraisemblables. Fouché peut être satisfait, sa bile retombe sur les survivants, dont certains ont subi un traumatisme, qu'au travers de son livre, il méprise ». Parmi les survivants, seul Marcel Darthout, témoin au procès de Barth en 1981, évoque ouvertement cette hypothèse : « Qu'avaient fait les SS dans la maison Dupic, le soir du 10 juin? La pensée que les soldats eussent pu abuser de jeunes femmes du village, après le massacre, parmi lesquelles aurait pu être ma sœur Georgette, me hantait ».

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Arrêt du tram. L'incendie du village et les aléas du temps et du climat n'ont laissé que quelques carreaux, formant le mot « ORAGE ».
Dans la soirée du 11 juin, ou dans la journée du 12, le sous-préfet de Rochechouart, M. de Chamboran, se rend à Oradour : « Je n'ai trouvé que des décombres fumants, et me suis rendu compte qu'il n'y avait pas de secours immédiats à apporter ». Le 13, le préfet régional de Limoges obtient l'autorisation des autorités allemandes de se rendre à Oradour, en compagnie de l'évêque, Mgr Rastouil. Dans le rapport qu'il adresse le 15 juin à Vichy, si le préfet reprend la version des SS selon laquelle l'opération fait suite à l'enlèvement d'un officier, il tient « à souligner que le village d'Oradour-sur-Glane était une des communes les plus tranquilles du département et que sa population laborieuse et paisible était connue pour sa modération ».

Parmi les victimes on compte 39 habitants du village mosellan de Charly qui avaient été déplacés dans le Sud-Ouest avant la guerre à cause de l'imminence du conflit. La liste des victimes est fixée par plusieurs jugements du tribunal civil de Rochechouart, dont le dernier, prononcé en janvier 1947, arrête le nombre des victimes à 642 décès, mais seuls cinquante-deux corps peuvent être identifiés et faire l'objet d'un acte de décès individuel. Parmi les morts, on dénombre 393 personnes domiciliées ou réfugiées à Oradour, 167 habitants des villages et hameaux de la commune, 93 résidents de Limoges, 25 personnes résidant en Haute-Vienne et 18 dans d'autres départements ; les victimes comprennent quarante Lorrains, sept ou huit Alsaciens, trois Polonais et une famille italienne de cultivateurs de sept personnes. Les 635 victimes dénombrées par Delage se répartissent comme suit : 25 de moins de cinq ans, 145 entre cinq et quatorze ans, 193 jeunes gens et hommes, dont le curé septuagénaire du village et ses deux vicaires lorrains, et 240 jeunes filles ou femmes de plus de quatorze ans.
Une trentaine d'habitants survivent au massacre, dont une Parisienne, Mme Taillandier, présente depuis dix jours dans le village et qui est laissée libre après contrôle d'identité et interrogatoire ; Martial Beaubreuil et son frère quittent leur cachette dans l'épicerie Mercier après le déclenchement de l'incendie de celle-ci en traversant le plancher en flammes ; Armand Senon, un adolescent immobilisé avec une jambe dans le plâtre, s'enfuit au dernier moment de sa maison en flammes ; Hubert Desourteaux reste tapi ; découverts sous un escalier, les enfants Pinède sont chassés vers les champs et échappent au massacre ; Roger Godfrin, originaire de Lorraine et âgé de huit ans, s'enfuit de l'école dès qu'il aperçoit les Allemands : il est le seul écolier à échapper au massacre, au cours duquel il perd son père, sa mère et ses quatre frères et sœurs. Dans la nuit du 10 au 11 juin, certains survivants quittent le village, mais d'autres y passent toute la nuit : Marguerite Rouffanche se dissimule dans un jardin, Armand Senon dans un buisson, les frères Beaubreuil dans un égout. Au total quarante-cinq personnes, dont douze passagers du tramway de Limoges arrivés après l'arrêt du massacre, échappent aux SS, dans diverses circonstances.
Fin de la 3è partie
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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saintluc
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#1412 Message par saintluc »

4è partie et dernière
Après la destruction du village, les familles survivantes vivent dans des baraquements en bois, puis dès 1953, dans une vingtaine des deux cents maisons construites à quelques centaines de mètres des ruines, le « nouveau bourg », dont seule la rue conduisant de la place principale aux ruines porte un nom, l'avenue du 10-juin, les six autres rues ne recevant un nom qu'en 1992.

Jusqu’au début des années soixante, les habitants observent un deuil permanent et Oradour est une ville morte, où ne sont célébrés ni communion, ni baptême, ni mariage, sans aucune activité festive et où la seule vie associative est constituée par les activités organisées par l’Association nationale des Familles des Martyrs d’Oradour. Selon le médecin du nouveau bourg, le docteur Lapuelle, « à l’époque, le bourg était d’une extrême tristesse. Des rues désertes. On voyait peu de gens. Et surtout, ce qui frappait, c’est qu’on ne voyait pas d’enfants. Et cette tristesse était quelque chose d’indescriptible. Surtout, il existait à l'époque une drôle d’ambiance dans l’Association des familles qui était encore sous le choc du massacre et qui pensait qu’il fallait observer une génération de deuil dans ce pays ». Pour certains, comme Jeannette Montazaud, la proximité des ruines est pesante : « La seule chose que je n'aime pas, c'est que le nouveau bourg soit si proche. J'aimerais pouvoir ouvrir ma fenêtre et ne pas voir les ruines ».

Le deuil permanent se révèle être un lourd fardeau pour les habitants, et particulièrement pour les jeunes. Amélie Lebau, qui avait quinze ans en 1944, ne peut porter des vêtements de couleur qu'après son mariage : « Comment vous dire ? Moi, le deuil a été quelque chose qui m'a terriblement marquée. Affreusement marquée, je dirais; Défiler tous les dimanches en noir dans le vieux bourg devenait presque un supplice. Parce que, bon, on y rencontrait toujours des gens qui avaient souffert, on parlait des morts et on ne parlait jamais de la vie ». Albert Valade souligne qu' « il n'y a plus d'enfants. Le Mas-du-Puy, comme tous les hameaux de la commune d'Oradour-sur-Glane, est devenu un village sans enfants ». « Les commerçants ne devaient pas avoir d'enseigne. Les femmes se vêtirent de noir. On ne jouait plus aux cartes, les bals étaient interdits ». Avec le temps et l'arrivée de nouveaux habitants, la vie sociale reprend peu à peu, même si les interdits restent nombreux, comme le note avec humour le docteur Lapuelle en 1988 : « Nous avons fait un acte de rébellion cette année. Le pharmacien a fait refaire son crépi ocre en jaune, sur la place. Nous avons émis un signe de révolte. Et dans les années qui viennent, nous allons faire la mairie, la poste, les bâtiments publics en jaune. C'est quand même plus gai ».

En 1991, le retour à une vie normale se traduit par la plantation d'arbres le long de l'avenue du 10-juin et le placement de bacs à fleurs à l'intersection principale.

La division Das Reich reçoit l'ordre de réprimer les maquis avec la plus grande dureté, et d'impressionner et de terroriser la population pour qu'elle cesse de tolérer ou favoriser l'action armée des maquisards. De retour du front de l'Est, elle est coutumière des représailles contre les civils soupçonnés de complicité avec les partisans.

Deux thèses existent quant à la prise de décision elle-même. La plus simple stipule que le général Heinz Lammerding ordonna d'éradiquer, pour l'exemple, un village de la région. Le choix, concerté avec la Milice, se porta sur Oradour, un bourg paisible et nullement impliqué dans la résistance armée. Pour Jean-Luc Leleu, « le village aurait été choisi non pour ce qu'il était, mais pour l'apparence qu'il pouvait avoir aux yeux des services de police allemands et français. En sus de son implantation géographique et de sa taille qui rendait aisée sa destruction rapide, la présence supposée de groupements de travailleurs étrangers (notamment des communistes espagnols) et de réfugiés juifs était largement susceptible d'attirer la foudre sur le village ». Selon lui, il s'agit d'une transposition circonstancielle de la guerre menée à l'Est,ce qui implique que toute idée que les événements du 8 au 11 juin 1944 puissent être accidentels est à écarter.

Une thèse plus complexe reprend le rôle des fausses informations désignant Oradour comme abritant un poste de commandement du maquis ; une variante implique une confusion avec Oradour-sur-Vayres, un village plus au sud-ouest, connu pour abriter des résistants actifs. Pour J.J. Fouché, il s'agit d'une simple rumeur née dès le 10 juin et reprise par le colonel Rousselier, qui commandait les forces françaises du département en octobre 1944 devant un enquêteur américain :« Ces rumeurs [comme celle de la présence parmi les tueurs d'un ancien réfugié alsacien mal accueilli à Oradour] sont intégrées dans les récits de certains témoins. Par nature invérifiables, elles sont des assemblages d'éléments parfois invérifiables isolément, mais elles ne résistent pas à l'analyse historique ». A. Hivernaud estime lui aussi impossible une confusion entre Oradour-sur-Glane et Oradour-sur-Vayres.

Les analyses des historiens se rejoignent cependant pour le récit du déroulement : les Waffen-SS rassemblent tranquillement une population docile sous prétexte de contrôle d'identité, séparent les hommes pour les envoyer dans six locaux où ils sont abattus, enferment les femmes et les enfants dans l'église où ils sont massacrés, et mettent le feu au village, notamment afin de rendre impossible l'identification des corps.

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Objets récupérés à Oradour-sur-Glane et exposé au Mémorial.
Pour Bruno Kartheuser, « si on compare les cas de Tulle et d'Oradour, très proches l'un de l'autre, on pourra en fin de compte les interpréter comme des exercices d'un disciple de Himmler animé de l'ambition d'obtenir, alors qu'il restait peu de temps après le débarquement des Alliés, un effet maximal de terreur, ce à quoi il est parvenu pleinement et de façon durable. À Oradour, les SS firent un exemple en se référant à une accusation sans fondement et non vérifiée, émanant de la Milice ou du SD, selon laquelle Oradour serait un haut lieu de la Résistance ; ils y anéantirent complètement la localité, autant les personnes — citoyens, réfugiés, y compris les femmes et les enfants — que le lieu duquel rien ne subsiste, sinon des ruines inhabitables. Les deux actions relevaient d'une certaine mécanique du sadisme, d'une pédagogie de la terreur dans laquelle on reconnaît le spécialiste dans l'organisation d'opérations de grande envergure du même type qu'à l'Est, à savoir Lammerding, officier d'état-major aux côtés de von dem Bach-Zelewski ». Non seulement l'effet de terreur recherché est atteint, mais un rapport interne de la division Das Reich du 17 juin 1944 souligne « la salutaire influence produite sur le moral des troupes par le commencement des mesures de représailles ». L'analyse de Kartheuser est en complet accord avec les hypothèses émises par Frank Delage dès 1944. Pour Delage, « il est avéré que la population d'Oradour était une des plus calmes du Limousin. Elle n'était nullement un centre de rassemblement ni une base d'opération pour le Maquis. Il est certain, en outre, qu'aucun assassinat d'un officier ou d'un soldat allemand n'a été commis sur le territoire ». Toujours selon Delage, « aute de pouvoir découvrir un motif à cette tuerie, on vient à croire que les Allemands ont eu pour but de faire un exemple, ils comptaient que l'épouvante généralisée paralyserait la Résistance ». L'auteur étaie son hypothèse en s'appuyant sur le témoignage de l'évêque de Limoges, Mgr Rastouil, qui écrit que « 'il y avait eu une raison aux actes d'Oradour, surtout s'il y avait eu meurtre d'un officier ou de soldats allemands : 1° le général [Gleiniger, chef de l'état-major 586 à Limoges] n'aurait pas présenté des excuses ; 2° j'aurais été arrêté et incarcéré [suite à sa lettre de protestation adressée à Gleiniger le 14 juin 1944] ».

Le récit auto-publié du SS-Sturmbannführer Otto Weidinger relève de la littérature négationniste : il se base en partie sur un autre ouvrage du même auteur, sur des « témoignages » recueillis de seconde main et ne mentionne aucune source primaire vérifiable. La plupart des témoins cités étaient décédés au moment de la publication de son ouvrage et lorsqu'il évoque des archives allemandes, il précise qu'elles ont été perdues pendant les combats.

Selon lui, l'expédition contre Oradour fut improvisée en fin de matinée du 10 juin, à la suite d'une conjonction d'informations. Le 9 au soir, le SIPO-SD de Limoges, utilisant peut-être des renseignements délivrés par les services de la Milice, signalait Oradour comme abritant un PC du maquis. Le lendemain à l'aube, le lieutenant Gerlach, capturé la veille près d'Oradour, ayant réussi à échapper à ses ravisseurs, rapporta qu'il y fut conduit et molesté, et qu'il y vit de nombreux maquisards, y compris « des femmes en veste de cuir jaune et casquées ». Dans la matinée, le major Diekmann, commandant du 1er bataillon, arriva au PC du régiment. Deux informateurs français, rapporte-t-il, étaient venus lui confier qu'un officier était détenu à Oradour-sur-Glane et qu'il « devait être, dans le cadre de festivités, fusillé et brûlé ». Adolf Diekmann proposa à son supérieur de monter une expédition pour récupérer et libérer cet officier. Le colonel Stahler accepta, et lui donna l'ordre de détruire le PC du maquis et de prendre 40 otages comme monnaie d'échange, si possible des chefs de « bandes partisanes », si l'officier n'était pas retrouvé. Dans cette perspective, Stahler avait fait libérer par le SIPO-SD un maquisard capturé afin de prendre contact avec les ravisseurs de Kämpfe pour leur proposer un échange. Seul Hastings accrédite l'idée qu'Oradour aurait bien été choisi pour retrouver Kampfe. Cette hypothèse est notamment infirmée par Louys Riclafe et Henri Demay, selon lesquels la préparation d'une opération punitive avait été programmée par les SS, dans l'après-midi du 9 juin 1944, et ce fut Oradour qui fut choisi alors que l'enlèvement de Kampfe ne s'est produit que vers vingt heures dans la même journée, à proximité du bourg de Moissans, à cinquante kilomètres d'Oradour, et donc après le choix de ce village pour l'opération du lendemain. Hastings affirme par ailleurs qu'il y a « peu de chances de découvrir l'exacte et définitive vérité sur les motifs qui ont inspiré Diekmann, dans cette horrible tuerie plusieurs de ceux qui les connaissent ne sont plus là. D'autres, ayant comparu dans les procès pour crimes de guerre, ont eu de bonnes raisons de les masquer. Ceux qui sont encore vivants emporteront leur secret dans la tombe ».

Le récit du massacre en lui-même est expédié en douze lignes et contredit par tous les témoignages des survivants et par les dépositions des militaires. Weidinger affirme entre autres que les SS se sont heurtés à une résistance armée, que plusieurs cadavres de soldats allemands assassinés ont été découverts, que la population a pris part aux combats. Plus loin, il écrit, toujours sans la moindre preuve, que les membres d'un détachement sanitaire ont été retrouvés les mains attachées au volant et brûlés vifs dans leurs véhicules.

Il s'appuie ensuite lourdement sur la déclaration sous serment faite par un officier de la Bundeswehr qui a visité Oradour en 1963 et 1964 : en uniforme, il est accueilli chaleureusement par le maire et par des gens âgés habitant le village qui lui déclarent que l'église n'a jamais été mise à feu par les Allemands, qui ont au contraire au péril de leur vie sauvé plusieurs femmes et enfants de la fournaise, et que c'est l'explosion d'un dépôt de munitions dans l'église qui a causé le massacre des hommes. Toujours d'après Weidinger, le colonel Stahler, très mécontent du non-respect de ses ordres, demanda une enquête de la justice militaire, confiée au juge SS Detlev Okrent, lequel ne put interroger Diekmann, tué peu après, mais recueillit à sa place le témoignage de ses officiers et sous-officiers.

Pour Weidinger, le massacre de Tulle et celui d'Oradour sont des « incidents » qu'il justifie en écrivant que sans cet effet de choc, les pertes allemandes eussent été bien plus lourdes.

Cette thèse est considérée par les historiens comme purement mensongère, Diekmann ayant, juste avant de quitter le village, mis au point une version des faits pour dissimuler l'entière gratuité du massacre.

Pour J.J. Fouché, les déclarations de Weidinger « mentionnant la surprise du colonel SS et les reproches qu'il aurait adressés sur-le-champ au commandant du bataillon font partie de l'opération d'habillage autour du massacre. La propagande orchestrée par les services SS de Limoges eut pour objectif d'impliquer la Résistance dans le massacre, et de lui en faire porter la responsabilité ». Pour Bruno Kartheuser, « les articles et écrits d'Otto Weidinger, commandant SS et défenseur acharné de la cause SS, ne méritent pas d'être pris en considération ». La brochure de Weidinger est par ailleurs le premier ouvrage cité par le négationniste Vincent Reynouard dans sa thèse de 470 pages consacrée à l'étude du massacre.
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Légende : « Montres. Quelques-unes ont été arrêtées par la chaleur des incendies. Elles marquent la dernière heure de ces hommes. 16 à 17 heures ». Photographie : Arno Gisinger, 1994
Le procès qui s'ouvre le 12 janvier 1953 devant le tribunal militaire de Bordeaux fait suite à de premières tentatives entamées par la cour de justice de Limoges en 1944, devant laquelle un participant au massacre est condamné à mort le 12 mars 1946. Ce verdict est annulé par la cour d'appel de Limoges le 22 mars 1946, le condamné étant mineur au moment des faits et portant l'uniforme allemand, ce qui le fait relever de la justice militaire. Ce seul accusé fait l'objet de onze jugements, renvois, suppléments, cassations et mises en accusation. Après une tentative de dépaysement de l'affaire devant la juridiction civile de Toulouse, le dossier d'instruction est clôturé le 22 octobre 1949. C'est donc trois ans après la clôture de l'instruction que débute le procès de Bordeaux, dans un climat politique tendu alors que s'affrontent les opinions publiques limousine et alsacienne. Ce climat est dû au fait que parmi les vingt-et-un accusés, hommes du rang et sous-officiers, comparaissant devant la justice figurent quatorze Alsaciens. Condamné à mort par le tribunal militaire de Bordeaux le 5 juillet 1951 pour le massacre de Tulle, le SS-Gruppenführer Heinz Lammerding, commandant de la 2e panzerdivision SS Das Reich, vit à Düsseldorf, dans la zone occupée par les troupes britanniques et le gouvernement français n'obtient pas son extradition malgré les mandats d'arrêt à son encontre délivrés en 1947, 1948 et 1950 ; le commandant du 1er bataillon, le SS-Sturmbannführer Adolf Diekmann, est mort pendant la bataille de Normandie, le 29 juin 1944.

Sur le plan juridique, l'ordonnance sur les crimes de guerre promulguée par le gouvernement provisoire exclut les poursuites sur la base de ce chef d'inculpation contre les citoyens français puisqu'elle précise qu'elle ne s'applique « qu'aux nationaux ennemis ou aux agents non français au service des intérêts ennemis ». Ce n'est qu'après la visite à Oradour, le 10 juin 1947, du président de la République Vincent Auriol que celui-ci fait adopter à l'unanimité par l'Assemblée nationale la loi du 15 septembre 1948. Celle-ci introduit dans le droit pénal français la notion de responsabilité collective des groupes ayant commis des crimes de guerre, pour autant que ces groupes aient été reconnus comme organisation criminelle lors du procès de Nuremberg, ce qui est le cas de la SS : « Tous les individus appartenant à cette formation ou à ce groupe peuvent être considérés comme coauteurs, à moins qu'ils n'apportent la preuve de leur incorporation forcée et de leur non-participation au crime » ; en son article 3, elle permet de poursuivre les citoyens français, non du chef de la responsabilité collective, mais s'ils sont « personnellement coauteurs ou complices ».

Le tribunal est composé de six officiers d'active et présidé par un magistrat civil, Nussy Saint-Saëns. Les accusés alsaciens sont défendus par des avocats eux-aussi originaires d'Alsace, parmi lesquels Me Schreckenberg, bâtonnier de Strasbourg et ancien déporté. Après avoir rejeté les demandes des avocats des inculpés alsaciens contestant la validité des poursuites engagées sur la base de la loi du 15 septembre 1948, puis entendu tous les accusés, à une exception près, nier leur participation au massacre, il fait une mise au point : « Ce procès est et demeure celui de l'hitlérisme. Mais pour l'heure, il ne semble être encore que celui d’une compagnie. On discute cartes sur table, plans à la main, comme dans un état-major. Tout est disséqué, analysé, pièce à pièce. On passa au microscope les gestes et les minutes. On finit par perdre de vue l'ensemble du drame, son énormité et son aspect hallucinant ». La politique fait alors irruption au procès. Alors même que les témoins déposent devant le tribunal, l'Assemblée nationale abroge, le 27 janvier 1953, après un débat houleux et par 364 voix contre 238, la loi instituant la responsabilité collective. Nussy Saint-Saëns estime cependant que le procès doit se poursuivre, sur la base de la responsabilité individuelle de chacun des accusés : « Il n'y a pour nous rien de changé. Le tribunal continuera l'instruction de ce procès en son audience ».

Ces déclarations du président du tribunal font notamment référence aux lacunes du dossier d'instruction, relevées par le correspondant du Monde au procès. Il confirme sa position en déclarant qu'il « aurait considéré comme son devoir de refaire toute l'information depuis A jusqu'à Z ». Ces lacunes combinées aux dénégations des accusés permettent au Monde d'affirmer que « De l'affaire on sait tout… sauf le rôle joué par chacun des accusés ». Les témoins de la défense font état de la difficulté de résister en Alsace ou de se dérober à un enrôlement forcé ; pour les témoins de l'accusation, le récit de Marguerite Rouffanche fait la plus grande impression.

Le verdict est prononcé dans la nuit du 12 février 1953 : parmi les accusés allemands, le sergent Lenz est condamné à mort, un accusé qui a pu prouver son absence lors du massacre est acquitté et les autres sont condamnés à des peines variant de dix à douze ans de travaux forcés ; les Alsaciens Malgré-Nous écopent de cinq à douze ans de travaux forcés ou de cinq à huit ans de prison ; quant au seul Alsacien engagé volontaire dans la Waffen-SS, il est condamné à mort pour trahison.

Le verdict déclenche de vives protestations en Alsace : les cloches sonnent le tocsin et l'association des maires du Haut-Rhin fait placarder le texte suivant dans toutes les communes du département : « Nous n'acceptons pas. Toute l'Alsace se déclare solidaire avec ses treize enfants condamnés à tort à Bordeaux et avec les 130 000 incorporés de force. Elle restera avec eux dans la peine. L'Alsace française s'élève avec véhémence contre l'incompréhension dont ses fils sont les malheureuses victimes ». Le député Pierre Pflimlin adresse un télégramme au ministre de la Défense, René Pleven, en demandant la suspension immédiate des peines prononcées contre les Malgré-Nous ; si sa requête est rejetée, le ministre lui fait savoir que le dépôt d'une proposition de loi d'amnistie pourra être examiné en urgence. Dès le 17 février 1953, le président du Conseil des ministres, René Mayer, ouvre la discussion au palais Bourbon sur la proposition de loi accordant l'amnistie pleine et entière à tous les enrôlés de force, texte déposé par huit députés issus de différents départements et représentant tous les partis politiques, à l'exception du parti communiste. Cette fois, c'est dans le Limousin et dans les journaux issus de la Résistance que se déclenche l'indignation.

Le vote de la proposition de loi fait l'objet d'intenses négociations et de vifs débats. Lors d'une rencontre avec trente députés alsaciens, le président Vincent Auriol se déclare en faveur d'une grâce présidentielle, au cas par cas, qu'il juge préférable à une loi d'amnistie. Aux arguments des députés défavorables à l'amnistie, on rétorque que c'est l'unité nationale qui doit l'emporter. Le président de l'Assemblée, Édouard Herriot, déclare : « La patrie est une mère. Elle ne peut pas admettre que des enfants se déchirent en son sein » ; le général de Gaulle prend lui-même position : « Quel Français ne comprendra la douleur irritée de l'Alsace ? Ce qui doit être avant tout évité, c'est qu'après avoir perdu dans la tragédie d'Oradour tant de ses enfants assassinés par l'ennemi, la France laisse de surcroît infliger une amère blessure à l'unité nationale ».

Pour Sarah Farmer, « l'Assemblée nationale estima préférable de s'aliéner une région pauvre et rurale qui ne constituait aucune menace pour l'unité nationale plutôt que de provoquer l'agitation permanente d'une région prospère et peuplée » ; quant à Jean-Jacques Fouché, il intitule le chapitre de son ouvrage consacré au procès « L'inaudible récit de la Justice ». Le 19 février 1953, la loi d'amnistie est adoptée par 319 voix pour, 211 contre, dont tous les députés communistes et les trois quarts des socialistes, et 83 abstentions. Le 21 à l'aube, les treize Malgré nous sont libérés et rejoignent leur famille en Alsace dans l'après-midi. Les cinq Allemands voient leur peine réduite et sont libérés quelques mois plus tard. Les deux peines capitales sont commuées en réclusion perpétuelle en septembre 1954. Aucun condamné par contumace n'est inquiété.

La loi d'amnistie conduit à une véritable révolte à Oradour et dans le Limousin : anciens résistants et élus locaux rendent aux autorités la Croix de la Légion d'honneur et la Croix de guerre décernées à la commune ainsi que la plaque en bronze donnée au nom de la République par le général de Gaulle ; l'Association nationale des Familles des Martyrs (ANFM) refuse le transfert des cendres des martyrs dans la crypte construite par l'État ; elle interdit à tout représentant de l'État d'être présent aux cérémonies commémoratives (exception faite du Général de Gaulle en 1962) ; enfin, une plaque apposée à l'entrée des ruines du village martyr mentionne le nom de tous les députés (dont François Mitterrand et Jean Lecanuet) qui ont voté l'amnistie ; elle est enlevée lors des élections présidentielles de 1965. Une autre plaque reprend le nom de tous les condamnés allemands et alsaciens. À l'appel du parti communiste, des manifestations regroupent des vétérans de la Résistance, des militants communistes et du parti socialiste unitaire à Paris et à Limoges, mais l'agitation s'épuise rapidement. Par contre pour de nombreux anciens d'Oradour, les souvenirs de 1953 sont aussi pénibles que ceux de 1944. Pour le maire du nouveau bourg depuis 1949, le docteur Robert Lapuelle, « à ce sentiment de très grande peine et de survie, s'était ajouté un sentiment d'injustice, d'abandon et quelquefois de révolte ».

En 1958, cinq ans après le procès, tous les condamnés sont libres. « Cette même année, il ne restait en France que dix-neuf personnes emprisonnées pour collaboration ». Le massacre d'Oradour connaît un dernier épisode juridique en 1983. Condamné à mort par contumace lors du procès de Bordeaux, l’Obersturmführer Heinz Barth, se réfugie sous une fausse identité en République démocratique allemande. Son passé découvert, il est arrêté le 14 juillet 1981, et condamné à la prison à perpétuité par un tribunal de Berlin-Est, le 7 juin 1983, notamment pour sa participation au massacre d'Oradour. Trois survivants du massacre témoignent lors du procès qui est suivi par la presse française et internationale. Barth est libéré, après la réunification, en juillet 1997. Sa condamnation ne l'empêche pas de percevoir, à partir de 1991 une pension au titre de victime de guerre, annulée par un tribunal de Potsdam en 2000 : pour L'Humanité sa pension de 800 marks représente « près de 1,25 mark par mois pour chaque victime d'Oradour ». Sa mort, le 6 août 2007, fait les gros titres de la presse française
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

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1144
11 juin
Consécration de la basilique de Saint Denis
Le chœur de la basilique de Saint-Denis, dédiée au premier évêque de Paris décapité par les Romains en 258, est solennellement consacré en présence du roi louis VII et de l'abbé Suger. La première église abbatiale de Saint-Denis fut élevée par sainte Geneviève au Vème siècle. Sous les Capétiens, elle devint nécropole royale. Le choeur de la basilique, avec ses chapelles rayonnantes et sa voûte en croisée d'ogives, marque la naissance d'un nouveau style architectural : l'art gothique.
Voir aussi : Consécration - Basilique - Histoire de Saint Denis - Histoire de la Chrétienté



1644
11 juin
Torricelli invente le baromètre
Le physicien italien Evangelista Torricelli, ami de Galilée, observe que la hauteur du mercure dans un tube varie en fonction de la pression atmosphérique. En 1648, Pascal approfondira cette découverte, d'où le nom des unités de mesure "pascal" et "hectopascal". Le baromètre permet de mesurer la pression atmosphérique et donc de faire des prévisions météorologiques.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Baromètre - Torricelli - Histoire des Sciences et techniques



1775
11 juin
Le sacre de Louis XVI
Louis XVI est sacré à Reims par l'archevèque de Reims, Monseigneur de La Roche-Aymon.
Voir aussi : Sacre - Louis XVI - Histoire de Reims - Histoire des Bourbons



1898
11 juin
Début de la réforme des Cent jours
En Chine, l’empereur Guangxu s’entoure d’un groupe d’intellectuels désireux de réformer l’administration. Ceux-ci tentent de contrer le morcellement de la Chine en diverses zones d’influence européennes en modernisant la politique, l’éducation et l’économie du pays. Inspirées du modèle européen, ces réformes déplaisent fortement à l’impératrice Cixi, traditionaliste et anti-occidentale. Forte de son influence à la cour, elle interrompt les projets de son neveu empereur. Elle favorise ainsi les activités des sociétés secrètes telles que la Yihetuan, société des "Boxers".
Voir aussi : Dossier histoire de la révolte des Boxers - Cixi - Histoire de la Politique



1942
11 juin
Résistance héroïque à Bir Hakeim
L'Afrikakorps, corps expéditionnaire allemand sous les ordres du maréchal Rommel, s'empare de Bir Hakeim, point d'eau stratégique dans le désert de Libye. Les forces françaises libres (FFL) commandées par le général Koenig résistèrent 16 jours à l'offensive allemande. Koenig avait reçu pour mission de retarder l'offensive de Rommel et de permettre ainsi aux Alliés de préparer la riposte.
Voir aussi : Bataille - Rommel - Histoire de l'Afrikakorps - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1950
11 juin
Matisse, récompensé à Venise
La XXVème Biennale de Venise, la plus ancienne manifestation artistique internationale, récompense le peintre français Henri Matisse alors âgé de 81 ans. Celui-ci demande à partager son grand prix avec son compatriote et ami, le sculpteur Henri Laurens. Matisse est devenu célèbre avec ses peintures "fauves" en 1905. Son oeuvre comporte également des dessins, gravures, sculpture, collages ou vitraux.
Voir aussi : Histoire de Venise - Matisse - Histoire de la Peinture



1955
11 juin
Drame au Mans
Alors qu’elle tente d’éviter une voiture rentrant au stand, l’Austin-Healey de Lance Macklin est percutée par l’arrière par la Mercedes De Pierre Levegh. Cette dernière décolle et perd son train avant dans le choc. Avant de s’écraser et de s’enflammer sur le bord de la piste, elle a ainsi projeté capot, moteur et boîte de vitesse dans la foule. Le bilan est tragique : 92 morts dont environ 80 sur le coup et 140 blessés. La course se poursuit mais Mercedes abandonne et prend la décision de ne plus participer aux sports automobiles, décision qu’elle tiendra jusqu’à son retour en F1 à la fin des années 90. Suite à cet accident, de nombreux efforts seront faits en terme de sécurité dans les grandes compétitions de sport automobile.
Voir aussi : Accident - Histoire des 24 heures du Mans - Histoire de Mercedes - Histoire des Sports mécaniques



1963
11 juin
Un bonze bouddhiste s'immole par le feu
Pour protester contre le régime dictatorial proaméricain du président vietnamien Ngô Dinh Diêm, un bonze bouddhiste se suicide par le feu à Saïgon (Vietnam du sud). D'autres immolations publiques suivront et les mouvements d'opposition seront sévèrement réprimés par le pouvoir. En novembre, un coup d'Etat renversera le gouvernement de Ngô Dinh Diêm qui sera fusillé. En 1964, les Etats-Unis décideront d'envoyer des troupes au Vietnam afin de s'opposer à l'avancée communiste.
Voir aussi : Saigon - Hô Chi Minh-Ville - Immolation - Histoire de la Guerre du Vietnam



1971
11 juin
Ouverture du congrès d'Epinay
Le 58ème congrès du SFIO s’ouvre à Epinay-sur-Seine et doit aboutir à une étape décisive pour ce qu’il faut désormais appeler le Parti Socialiste : la réunification des forces de gauche. Après le maigre score de Defferre aux présidentielles de 1969, la gauche se rassemble et refonde la gestion et la politique intérieure du parti. Ses représentants seront désormais élus à la proportionnelle. C’est François Mitterrand, issu d’un parti qui fusionne alors avec le PS, qui tire son épingle du jeu et sort premier secrétaire. Le nouveau programme de la gauche, « changer la vie », sera dévoilé un an plus tard.
Voir aussi : Mitterrand - Histoire du Parti Socialiste - Histoire du SFIO - Congrès - Defferre - Histoire des Partis



1982
11 juin
Rencontre avec "E.T. l’extra-terrestre"
Steven Spielberg donne naissance à l’attendrissant E.T. Abandonné par les siens sur la planète Terre, le gentil extra-terrestre est recueilli par le jeune Elliott. Une profonde amitié naît alors entre les deux êtres. Aidé de sa sœur et de son frère, Elliott cherche par tous les moyens à aider son ami à rentrer chez lui. Plongeant dans l’univers de l’enfance, ce film de science-fiction particulièrement émouvant remportera un succès planétaire et sera récompensé par les oscars des Meilleurs effets spéciaux, du Meilleur son et de la Meilleure musique. En 2002, une nouvelle édition du film sera disponible.
Voir aussi : Dossier histoire de la science-fiction - Extra-terrestre - Spielberg - Histoire du Cinéma



2001
11 juin
Berlusconi prend la tête de son deuxième gouvernement
Déjà élu aux législatives de 1994 mais ayant été contraint de démissionner, Silvio Berlusconi reprend les rênes du gouvernement italien. Il est alors à la tête de la coalition de la Maison des libertés qui comprend son parti, la Forza Italia, l’Alliance nationale et la Ligue du nord. Malgré les quelques crises politiques qui jalonnent son parcours, il restera en place jusqu’en 2005, menant le plus long gouvernement de l’après-guerre. Abandonné par ses alliés centristes, il posera sa démission le 20 juillet, laquelle ne sera pas vraiment effective puisqu’il reprendra ses fonctions quelques jours plus tard. Berlusconi perdra finalement les élections de 2006, contre l’Unione de Romano Prodi.
Voir aussi : Berlusconi - Histoire des Elections



2002
11 juin
Les Bleus quittent le tournoi par la petite porte
Après leur défaite surprise face au Sénégal, leur match nul face à l’Uruguay et leur défaite face au Danemark, les Champions du monde quittent la Corée du Sud par la petite porte après une prestation tristement unique. Après le Brésil en 1966, c’est la deuxième fois qu’une équipe détenant le titre quitte le tournoi dès le premier tour, mais c’est surtout la première qui le fait sans même avoir marqué un but.
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Histoire du Football



2005
11 juin
Libération de Florence Aubenas
La journaliste Florence Aubenas arbore un grand sourire lors de son retour en France alors qu’elle vient d’être libérée avec son guide Hussein Hanoun après 157 jours de captivité en Irak. Cette prise d’otage, succédant à celle de Christian Chesnot et Georges Malbrunot a ému et mobilisé la France entière. Le pays, hostile à la guerre en Irak, ne comprend pas que ces ressortissants soient pris pour cibles.
Voir aussi : Otages - Histoire des Guerres



http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1414 Message par saintluc »

Bir Hakeim (parfois orthographié anciennement Bir Hacheim ou Bir Acheim ; traduction de « puits de Hacheim ») est un point d'eau désaffecté au milieu du désert de Libye, auprès duquel avait jadis existé un fortin turc. Pendant seize jours, du 26 mai au 11 juin 1942, la première brigade française libre du général Kœnig y résista aux attaques des armées motorisées italiennes et allemandes (l'Afrika Korps) du général Rommel. Le répit, ainsi gagné par les Français libres, permit aux Britanniques, en mauvaise posture, de se replier et de triompher par la suite à El Alamein. Le général Saint-Hillier dira en octobre 1991 dans un entretien : « Il fallut qu'un grain de sable enrayât l'avance italo-allemande, qui n'atteignit El-Alamein qu'après l'arrivée des divisions britanniques fraîches : le grain de sable s'appelait Bir Hakeim. »
Au début de 1942, après sa déroute dans l'ouest de la Cyrénaïque, la 8e armée britannique fait face aux troupes germano-italiennes en Libye, autour de la place forte de Tobrouk. En mai 1942, l'offensive allemande en Libye est relancée avec pour but final la prise du canal de Suez. Cette offensive sera menée à bien jusqu'à la bataille de Bir Hakeim qui ruinera les ambitions de Rommel au Moyen-Orient. L'offensive débute sous de bons augures, le général Kesselring et son corps aérien, revenus du front de l'est, ont lancé l'opération Herkules visant à s'emparer de Malte.

Malte, qui entravait le ravitaillement de l'Afrika Korps, est neutralisée par les bombardiers opérant à partir des bases de Sicile. De plus, des hommes-grenouilles italiens ont coulé deux cuirassés britanniques, ainsi qu'un cargo de la Royal Navy, en rade d'Alexandrie. Le ravitaillement et les renforts germano-italiens s'améliorent alors que les Britanniques sont contraints d'envoyer des troupes en Asie du Sud-Est pour contrer les Japonais (voir campagne de Birmanie notamment).

Pour préparer cette offensive, Rommel peut compter sur de multiples sources de renseignements sur la situation de l'ennemi. L'Abwehr a réussi à percer les codes britanniques et peut déchiffrer les messages transmis aux attachés militaires américains qui regorgent de précisions sur le dispositif militaire britannique ; il a aussi infiltré un espion au Caire, John Eppler et, à ceci, s'ajoutent les moyens de surveillance radiotélégraphiques de la compagnie d'écoute Horch. Certes, Rommel n'a pour cette offensive que 90 000 hommes et 575 panzers à opposer aux 100 000 hommes et 994 chars britanniques, mais il possède l'initiative et ses troupes sont plus mobiles et plus aguerries, en particulier pour combattre dans le désert. Il choisit d'envelopper la ligne de front britannique par le sud et de remonter ensuite au nord de manière à séparer en deux la 8e armée britannique du général Ritchie. Le 26 mai 1942, Erwin Rommel lance son offensive, avec laquelle il espère atteindre le canal de Suez.

Avec son aile gauche, composée des 10e et 21e corps italiens (divisions Sabratha, Trento, Brescia et Pavia) renforcés par la 15e brigade allemande d'infanterie, il déclenche une attaque frontale sur Gazala, sur la route côtière, en direction de Tobrouk, espérant ainsi y fixer l’essentiel des forces du Commonwealth. Mais, simultanément, il lance vers le sud, ses cinq meilleures divisions (la 15e Panzerdivision, la 21e Panzerdivision, la 90e Leichte Afrika Division allemande, la division blindée Ariete et la division motorisée Trieste), en un mouvement tournant destiné à contourner la ligne fortifiée nord-sud des Britanniques, de façon à remonter ensuite vers le nord pour prendre à revers le gros des forces britanniques et les détruire dans la poche ainsi créée. Il espère ensuite une chute rapide de Tobrouk, pour pouvoir foncer sur l'Égypte. Le général Ritchie, commandant la 8e armée britannique, convaincu que les Allemands attaqueront directement Tobrouk, a déployé le gros de ses forces face aux deux divisions italiennes, avec quatre divisions et deux brigades. Le flanc sud n'est couvert que par deux divisions et trois brigades dont la 1re brigade française libre. Le piège semble pouvoir se refermer sur la 8e armée.

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Parmi les points de résistance faisant face au sud, un est tenu par des Français libres. La 1re brigade française libre commandée par le général Kœnig, est une unité assez hétérogène, formée au gré des ralliements successifs. Elle a un effectif de 3 700 hommes, répartis comme suit :

deux bataillons de légion étrangère, les 2e et 3e de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, composés notamment de près de 300 Républicains espagnols[1], expérimentés et maîtrisant les techniques de guérilla, ils sont commandés par le lieutenant-colonel prince Amilakvari ;
les bataillons de l’Oubangui-Chari (bataillon de marche n° 2) et du Pacifique (composé de volontaires de Polynésie française, de Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides sous les ordres du lieutenant-colonel Félix Broche) forment la demi-brigade de marche du colonel Robert de Roux ;
le bataillon de fusiliers marins du commandant Amyot d’Inville ;
le bataillon d'infanterie de marine du commandant Savey ;
le 1er régiment d'artillerie du lieutenant-colonel Jean-Claude Laurent-Champrosay ;
la 22e compagnie nord-africaine ;
la 1re compagnie du génie ;
une compagnie de transmissions ;
la 101e compagnie du train auto ;
l'intendance, le service de santé (ambulance Hadfield-Spears et ambulance chirurgicale légère), le service du matériel avec ses ateliers, le quartier général 50 ;
la 22e mission britannique de liaison[2].
Le 1er régiment d’artillerie du chef d'escadron Laurent-Champrosay et plusieurs petites unités, comme la 22e compagnie nord-africaine du capitaine Pierre Lequesne et la 17e de sapeurs-mineurs du capitaine Jean Desmaisons, les appuient.

La 13e DBLE a été formée en 1940 comme demi-brigade de montagne, et elle a connu cette même année, en compagnie des bataillons de chasseurs alpins, les grands froids de la bataille de Narvik (Norvège).

Comme pour les troupes, l'armement est d'origine diverse et assez hétéroclite. Ainsi 63 chenillettes Bren Carrier, de nombreux camions et deux obusiers ont été fournis par les Britanniques. Mais la grande majorité de l'artillerie est d'origine française, récupérée au Levant. On y trouve 54 canons de 75 (dont 30 utilisés en antichars), 14 de 47, 18 de 25. Les Britanniques ont aussi fourni 86 fusils antichars Boys de 13,9 mm et 18 canons antiaériens de 40 mm Bofors, mais la plupart de l'équipement de l'infanterie est français avec 44 mortiers de 81 ou de 60, 76 mitrailleuses Hotchkiss, dont 4 bi-tubes, 96 fusil-mitrailleurs 24/29 de DCA et 270 d’infanterie. La garnison dispose au départ de dix jours de ravitaillement et de vingt mille obus de 75.

Le général Bernard Saint-Hillier décrira ainsi la position de Bir Hakeim que les hommes de Kœnig vont devoir défendre :

« Simple croisement de pistes dans un désert aride, caillouteux et nu que balaient les vents de sable, Bir Hakeim est vu de partout. Le champ de bataille se caractérise en effet par une absence totale de couverts et d'obstacles naturels. La position englobe une légère ondulation sud-nord, que jalonne un ancien poste méhariste, sans valeur défensive, et, près d'un point coté 186, les deux mamelles, qui sont les déblais de deux anciennes citernes. À l'est de l'ondulation, une grande cuvette inclinée vers le nord.
Kœnig divise le point d'appui en trois secteurs, défendus par trois des bataillons. Le 2e bataillon de la 13e DBLE tenant la façade est. Le 3e en réserve, forme plusieurs groupes mobiles dotés de véhicules et de canons de 75 ou de 25 portés, disponibles pour mener des reconnaissances parfois lointaines à l’extérieur du réduit.
Le système défensif emploie massivement les mines. Le commandant Vincent, de la brigade FFL, décrit ainsi les défenses de Bir Hakeim : Pour donner de la profondeur à ce système défensif relativement linéaire, un marais de mines, c'est-à-dire une surface très grande faiblement minée, précède la position. Les branches nord et nord-est de ce marais s'étendent jusqu'aux centres de résistance voisins. À hauteur du Trigh-el-Abd, elles sont reliées par une bande minée. Le triangle ainsi déterminé sur le terrain, qui est baptisé zone du V, est surveillé par des patrouilles motorisées de la brigade FFL. »

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Dans la nuit du 26 mai 1942, Rommel, devançant l’offensive planifiée par les Britanniques, passe le premier à l’attaque. Les 15e et 21e divisions blindées, ainsi que la 90e division légère de l’Afrika Korps et les deux divisions du 20e corps d’armée italien, la blindée Ariete et la motorisée Trieste, lancent le large mouvement de contournement prévu, au sud de Bir Hakeim. Les unités blindées britanniques surprises résistent de façon improvisée et désordonnée aux Germano-Italiens qui leur infligent des pertes considérables, mais ces derniers subissent aussi des pertes importantes. À la nouvelle des premiers mouvements ennemis, Kœnig fait prendre à ses hommes leurs dispositions pour le combat.

Le 27 mai, à 9 heures, Rommel donne l'ordre au général Stefanis, commandant de la division blindée italienne Ariete, d'attaquer Bir Hakeim par le sud-est. Les unités de cette division, à savoir le 132e régiment de chars équipé de M13/40, le 8e régiment de bersaglieri (tirailleurs) et le 132e régiment d'artillerie, abordent la position française, à revers en deux vagues successives, à partir de 9 h 30. Les bersaglieri qui tentent de débarquer de leurs camions pour soutenir la charge blindée sont contraints au repli en raison du tir de barrage de l'artillerie française. Les blindés chargent, mais sans aucun appui et tentent de traverser le marais de mines. Six d'entre eux parviennent à s'infiltrer à l'intérieur de la position française, malgré les mines et les antichars. Ils seront détruits à bout portant par les canons de 75 mm et leurs équipages seront capturés. Croyant la situation désespérée, le capitaine Morel, chef de la 5e compagnie, décide de brûler son fanion et ses documents.

Les chars restants tentent alors de déborder la résistance par le nord, mais ils tombent dans le champ de mines en V qui protège ce flanc. Les Italiens finissent par se regrouper et se replier. Ils laissent trente-deux blindés sur le terrain et quatre-vingt-onze prisonniers dont le lieutenant-colonel Pasquale Prestisimone, commandant du 132e régiment de chars. La division Ariete a été réduite à trente-trois chars en quarante-cinq minutes, et doit cesser son attaque. Les Français, eux, n'ont que deux blessés, un camion et un canon détruit. Beaucoup de tirs des canons antichars ont lieu à 400, voire à 200 mètres mais les légionnaires n'ont pas perdu pied. La journée du 27 mai se termine localement sur un échec pour les forces de l'Axe mais, plus au nord, la 3e brigade indienne, elle, est anéantie et deux brigades britanniques, la 4e blindée et la 7e motorisée, bousculées, doivent se replier sur Bir-el-Gobi et El-Adem, laissant Bir Hakeim isolé. Durant les journées du 28 et du 29, la Royal Air Force bombarde les alentours et la position de Bir Hakeim, s'en prenant aux carcasses de chars italiens. Le général Kœnig envoie un détachement, sous les ordres du capitaine de Lamaze, pour incendier ces épaves, afin d'éloigner le risque de méprises. Le groupement essaie vainement de prendre contact avec la 150e brigade britannique, installée plus au nord, mais l’artillerie italienne l'oblige à y renoncer, non sans avoir détruit sept automitrailleuses ennemies. Le 29 mai, c’est le groupe mobile du capitaine de Sairigné qui détruit trois chars allemands. Saint-Hillier raconte le 29 mai :

« Dans notre point d'appui, aucun renseignement ne parvient sur la situation générale, nous savons seulement que la 3e brigade indienne fut écrasée le 27 mai, par 44 chars suivis de nombreuses autres troupes et que la 4e brigade blindée et la 7e brigade motorisée britannique se sont repliées sur Bir-el-Gobi et El-Adem. Nous sommes en grande partie isolés du reste de l'armée britannique... »

Le lendemain, 30 mai, et le jour suivant, un calme relatif revient à Bir Hakeim, où ne se produit qu’une infiltration ennemie dans les champs de mines.

Quant à l’eau, elle menace de manquer à la suite de l’arrivée de six cent vingt soldats indiens assoiffés, capturés puis abandonnés par les forces de l’Axe en pleine offensive, et de la présence de deux cent quarante-trois prisonniers. Le groupement mobile du capitaine Lamaze, à la demande de la 7e division blindée britannique, se charge de colmater la brèche ouverte la veille par les blindés de l’Axe dans le champ de mines. Soutenus par le colonel Amilakvari, les légionnaires sont surpris par l’adversaire, mais réussissent à se replier, grâce à l’intervention des Bren Carriers de la 9e compagnie Messmer.

Le 31 mai, les cinquante camions de ravitaillement de la 101e compagnie automobile du capitaine Dulau, parviennent à Bir Hakeim, avec leur cargaison d'eau. En repartant, le convoi, récupère les blessés graves et les bouches inutiles, Indiens et prisonniers ennemis. Un raid mené par le colonel Amilakvari, destiné à nettoyer les alentours avec les groupes mobiles Messmer, de Roux et de Sairigné, permet de détruire cinq chars ennemis et un atelier allemand de réparation de blindés. Le bilan de la brigade FFL, du 27 mai au départ du convoi, est de quarante et un chars détruits, quatre-vingt dix-huit prisonniers allemands et cent quarante-cinq italiens pour deux morts et quatre blessés. Ce même 31 mai, les Allemands sont forcés de reculer temporairement vers l'ouest, suite à une contre-offensive de la 150e brigade britannique, mais celle-ci est mise en pièces et, dès le lendemain, l'encerclement de Bir Hakeim est de nouveau en place.
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#1415 Message par saintluc »

2è partie



Les succès de Rommel au nord, où les combats font rage, ont aussi affaibli les forces de l’Axe, car les Britanniques ont mis en œuvre leur supériorité numérique en chars. De plus, la résistance de Bir Hakeim par les Français rend risqué le mouvement de contournement projeté par Rommel, malgré les coups portés aux Britanniques, comme la destruction le 1er juin de leur 150e brigade d’Infanterie. Les divisions de l’Afrika Korps, ne peuvent laisser subsister sur leurs arrières la menace d’une brigade alliée qui vient de prouver sa valeur. Rommel doit stopper son avance, jusqu’à ce qu’il ait réduit le point d’appui français. Après avoir renforcé les divisions italiennes avec des troupes de l’Afrika Korps pour appuyer leur attaque, et fait bombarder à plusieurs reprises, le 1er juin, le camp retranché français, Rommel envoie contre cette place la division motorisée Trieste, la 90e division légère allemande et 3 régiments blindés de reconnaissance de la division Pavia. Elles arrivent le 2 juin.

La garnison de Bir Hakeim repère l’approche des unités ennemies à 8 heures du matin, les premières formations allemandes progressant vers le sud, tandis que les Italiens s’avancent au nord. Deux officiers italiens se présentent, à 10 heures 30 du matin devant les lignes du 2e bataillon de légionnaires étrangers, et demandent la reddition du camp retranché. Le général Kœnig rejette leur ultimatum. Du 2 au 10 juin un duel d'artillerie a lieu, plus de 40 000 obus de gros calibre sont tirés (allant du calibre 105 au 220 mm) et une grande quantité de bombes est larguée. Les Français, eux, tireront 42 000 obus de 75 mm. La position est aussi continuellement pilonnée par les aviations allemande et italienne. Les Stukas allemands effectueront plus de vingt sorties de bombardement sur Bir Hakeim. L'armée britannique est incapable de soutenir la défense des Français, à l'exception d'une attaque, vite enrayée, le 2 juin, contre la division Ariete. L'isolement de Kœnig est presque total.

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Le 3 juin, Rommel envoie un message écrit de sa main au général Kœnig : « Aux troupes de Bir Hakeim. Toute résistance prolongée signifie une effusion de sang inutile. Vous subirez le même sort que les deux brigades anglaises de Got-el-Oualeb qui ont été détruites avant-hier. Nous cessons le combat si vous hissez des drapeaux blancs et si vous vous dirigez vers nous, sans armes. » La seule réponse de la brigade FFL sera une salve de canon du 1er régiment d'artillerie qui détruira quelques camions allemands. Les 3 et 4 juin 1942, tous les assauts germano-italiens sont repoussés alors qu'ils sont précédés de tirs de canons de 105 mm et de bombardements. Le général Rommel raconte : « Une invitation à se rendre, portée aux assiégés par nos parlementaires, ayant été repoussée, l'attaque fut lancée vers midi, menée du nord-ouest par la division motorisée Trieste, et du sud-est par la 90e division motorisée allemande, contre les fortifications, les positions et les champs de mines établis par les troupes françaises. La bataille de juin commença par une préparation d'artillerie ; elle devait se poursuivre pendant dix jours durant et avec une violence peu commune. Pendant cette période, j'assumai moi-même, à plusieurs reprises, le commandement des troupes assaillantes. Sur le théâtre des opérations africaines, j'ai rarement vu combat plus acharné. » Von Mellenthin, un des autres généraux allemands de l'Afrikakorps, déclarera plus tard « n'avoir jamais affronté, au cours de toute la guerre du désert, une défense aussi acharnée et héroïque ».

À partir du 6 juin, l'assaut proprement dit commence. La 90e division motorisée envoie ses groupes d'assaut avec l'appui des pionniers du général Kleemann, chevalier de la croix de fer, venant du front russe, vers 11 heures, pour essayer de dégager un passage à travers le champ de mines. Les pionniers allemands réussissent à s'approcher à 800 mètres du fort après avoir réalisé une brèche dans le champ de mines extérieur et, pendant la nuit, ils parviennent à dégager plusieurs couloirs déminés à travers le périmètre intérieur, où l'infanterie s'infiltre à la faveur de l'obscurité. Malgré quelques timides attaques de la 7e brigade motorisée britannique contre la 90e division motorisée, l'encerclement est effectif au soir du 6. Au nord-ouest, l'attaque de la division Trieste piétine. Partout, les soldats français, terrés dans les trous individuels et les blockhaus, ripostent efficacement contre les tentatives de pénétrations des troupes de l'Axe. Même si les champs de mines sont franchis à plusieurs endroits, la précision et la densité du tir qui bat ce terrain découvert, empêche toute exploitation des succès initiaux par les troupes allemandes. Les légionnaires, bien retranchés, contre toute attente, malgré le pilonnage incessant, la faim et la soif qui commencent à se faire sentir, refusent l'accès à leur fort. La journée du 7, le scénario est le même, les Allemands s'approchent encore de la position, mais le tir continu des Français les cloue au sol. La RAF intervient à quatre reprises en mitraillant les forces engagées dans le champ de mines.

Un dernier convoi arrive dans la nuit, il est guidé par l'aspirant Bellec, qui est passé à travers les lignes allemandes pour aller du camp retranché au convoi. Un brouillard couvre leur arrivée mais couvre aussi les préparatifs de Rommel qui a fait venir du renfort (chars lourds, canons de 88, pionniers du colonel Hacker, etc.). Le matin du 8 juin, Rommel est fin prêt à lancer une nouvelle offensive. Il est impressionné par la résistance des Français, et écrit cela dans ses carnets : « Et pourtant, le lendemain, lorsque mes troupes repartirent, elles furent accueillies par un feu violent, dont l'intensité n'avait pas diminué depuis la veille. L'adversaire se terrait dans ses trous individuels, et restait invisible. Il me fallait Bir Hakeim, le sort de mon armée en dépendait. »

Il mène personnellement l'attaque au nord, approchant au maximum les pièces de 88 mm et de 50 mm pour effectuer des tirs tendus sur les fortifications françaises. La Luftwaffe intervient avec, entre autres, un raid de 42 Stukas qui touche le poste sanitaire de la brigade, tuant 17 blessés. Malgré les moyens engagés, les Français résistent toujours, le général Saint-Hillier raconte : « L'équipe de pièce d'un canon de 75 est volatilisée par un coup de 88 frappant l'alvéole ; le légionnaire survivant, la main arrachée, charge son 75 en s'aidant de son moignon, pointe son canon et touche le 88...». Au soir, seuls quelques endroits au nord du dispositif ont été entamés, le général Kœnig adresse un message à ses hommes. Il a été informé que le 10 juin serait le dernier jour à tenir et qu'ils pourront abandonner la position à l'ennemi le lendemain, les Britanniques ayant pu se réorganiser durant le temps où la 1re brigade française libre a bloqué l'Afrikakorps. Voici son message : « Nous remplissons notre mission depuis quatorze nuits et quatorze jours. Je demande que ni les cadres ni la troupe ne se laissent aller à la fatigue. Plus les jours passeront, plus ce sera dur : cela n'est pas pour faire peur à la 1re brigade française libre. Que chacun bande ses énergies ! L'essentiel est de détruire l'ennemi chaque fois qu'il se présente à portée de tir ».

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Pour le combat du lendemain, la brigade FFL, qui n'a pas été ravitaillée après les combats de la veille, ne dispose plus de munitions que pour la journée, les réserves d'eau sont quasiment épuisées. La RAF arrivera à fournir un ravitaillement aérien de 170 litres en eau qui servira surtout pour les blessés. La nourriture manque aussi. Jusqu'à 9 h, le brouillard empêche les combats de commencer et permet aux équipes téléphonistes du capitaine Renard de rétablir les lignes avec les Britanniques. Rommel, de son côté a fait venir la 15e Panzerdivision. Dans la matinée, la situation est relativement calme, malgré quelques accrochages au nord-ouest entre le 66e régiment d'infanterie italien (appartenant à la division Trieste) et les hommes du lieutenant Bourgoin qui se battent à la grenade et les bombardements d'artillerie et d'aviation sur le camp de la part des Allemands. À 13 h, 130 avions germano-italiens bombardent le côté nord du camp, l'infanterie allemande lance son attaque tout en étant couverte par la 15e Panzerdivision qui bombarde elle aussi fortement les Français. La 9e compagnie du capitaine Messmer est enfoncée, ainsi que le centre tenu par la section de l'aspirant Morvan ; malgré tout, la situation est rétablie grâce à une charge de Bren Carrier. L'artillerie continuera à pilonner les Français jusqu'à 21 h, heure à laquelle une nouvelle offensive est lancée mais de nouveau repoussée. Après cet ultime assaut de l'Afrikakorps, les Français prévoient d'abandonner la position qui n'est plus d'aucune utilité aux Britanniques.

À 17 heures, l'ordre d'évacuation arrive aux Français. Dans la nuit, le général Kœnig précise les détails de sa sortie. Il demande la protection de la RAF et fixe l'heure du départ au lendemain, vers 23 heures. Il attend des Britanniques qu'ils préparent un point de recueil au sud-ouest de la position avec des moyens motorisés qui lui font défaut. Il faut néanmoins tenir encore le lendemain et, outre l'eau potable, la situation en munitions est critique avec quelque deux cents obus de 75 et sept cents de mortiers.

Au matin du 10 juin, le pilonnage de l'artillerie allemande reprend et, à 13 heures, l'assaut est lancé sur le secteur tenu par le bataillon de marche de l'Oubangui-Chari et du 3e bataillon de la Légion étrangère. Il est précédé par une attaque de 100 Stuka qui détruisent de nombreux équipements et sèment la confusion dans les rangs français. Les chars de la 15e Panzer et ses grenadiers sont près de percer le dispositif français, mais une contre-attaque des légionnaires de Messmer et des Bren Carrier du capitaine Lamaze, appuyée par les derniers obus de mortier, rétablit la situation. Une autre vague d'une centaine de bombardiers survient et l'attaque reprend. Mais, au bout de deux heures, les Allemands, démoralisés par le mordant de leurs adversaires, décident de remettre leur assaut au lendemain, sans se douter que les Français sont à court de munitions.

La position ayant tenu, la sortie prévue peut avoir lieu. Cependant celle-ci ne va pas être sans difficulté, compte tenu de la situation de la 1re brigade. Le matériel lourd intransportable est détruit la nuit venue et le 2e bataillon étranger se prépare à foncer vers les britanniques de la 7e brigade motorisée britannique, à sept kilomètres de là au sud-ouest. Le déminage, effectué par les sapeurs, s'avère plus ardu que prévu, et c'est avec plus d'une heure et quart de retard que la 6e compagnie du capitaine Wagner sort du périmètre. De plus, seul un couloir étroit, et non la largeur prévue de 200 mètres, a été déminé. Une fusée éclairante dévoile alors le mouvement des Français et ceux-ci, comprenant que la réaction allemande ne va pas tarder, décident alors de foncer, comptant sur la faible densité de mines pour limiter les pertes. Cela va se révéler payant car, si de nombreux véhicules sautent, le 3e bataillon étranger et le bataillon du Pacifique réussissent également à sortir. Plus qu'une attaque organisée, c'est une ruée des Français vers le sud-ouest. En petits groupes, motorisés ou non, ils neutralisent une à une, sur leur passage, les trois lignes de défense italo-allemandes. Se distingueront particulièrement les Bren Carrier du capitaine Jacques Beaudenom de Lamaze. Ce dernier sera tué en compagnie du capitaine Charles Bricogne, en continuant à pied et à la grenade pour réduire les nids de mitrailleuses. Le lieutenant Dewey trouvera la mort dans le duel entre son bren et un canon de 20 mm ennemi. D'autres comme le capitaine commandant du 3e bataillon, seront capturés. Mais la plus grande partie de l'effectif de la brigade arrive à traverser l'encerclement, derrière la charge des véhicules et des hommes d'Amilakvari. Celui-ci, en compagnie du général Kœnig, arrive à Gasr-el-Abid, après avoir risqué la capture en traversant un campement ennemi. Les Britanniques voient les premiers éléments français sous la conduite de l'aspirant Jean Bellec, vers quatre heures du matin. Vers 8 h du matin, la majeure partie des hommes de la brigade FFL a réussi à rejoindre la zone de recueil fixée par les britanniques, en véhicule ou à pied. Les patrouilles britanniques recueilleront encore de nombreux isolés et égarés au cours de la journée.

La sortie est un succès complet et Rommel, ignorant que la position de Bir Hakeim a été désertée pendant la nuit, lance un nouvel assaut au matin. Ses hommes n'y découvriront que des cadavres ainsi que quelques blessés n'ayant pas réussi à fuir. La Luftwaffe, qui a épuisé son carburant au cours de 1 400 sorties au-dessus de Bir Hakeim, n'en a plus assez pour poursuivre et bombarder les colonnes FFL et britanniques qui s'échappent. Rommel raconte :

« Le 11 juin 1942, la garnison française devait recevoir le coup de grâce. Malheureusement pour nous, les Français n'attendirent pas. En dépit des mesures de sécurité que nous avions prises, ils réussirent à quitter la forteresse, commandés par leur chef, le général Kœnig, et à sauver une partie importante de leurs effectifs. À la faveur de l'obscurité, ils s'échappèrent vers l'ouest et rejoignirent la 7e brigade anglaise. Plus tard, on constata qu'à l'endroit où s'était opérée cette sortie, l'encerclement n'avait pas été réalisé conformément aux ordres reçus. Une fois de plus, la preuve était faite qu'un chef français, décidé à ne pas jeter le fusil après la mire à la première occasion, peut réaliser des miracles, même si la situation est apparemment désespérée. Dans la matinée, je visitais la forteresse, théâtre de furieux combats ; nous avions attendu sa chute avec impatience. Les travaux de fortification autour de Bir Hakeim comprenaient, entre autres, 1 200 emplacements de combat, tant pour l'infanterie que pour les armes lourdes ».
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Du côté de l'Axe, les pertes sont les suivantes : 3 300 hommes ont été tués, blessés ou ont disparu, 277 ont été fait prisonniers. 51 chars et 13 automitrailleuses, ainsi qu'une centaine de véhicules divers ont été détruits. La Luftwaffe a perdu 7 avions du fait de la DCA et 42 Stukas abattus par la RAF. Les pertes françaises sont comparativement beaucoup plus légères, avec 99 tués et 19 blessés, pendant le siège, et 41 tués, 210 blessés et 814 prisonniers, lors de la sortie. En outre, pendant celle-ci, 40 canons de 75, 5 de 47, 8 Bofors et une cinquantaine de véhicules divers ont été perdus. Au total 2 619 hommes des FFL arriveront à rejoindre les lignes britanniques, sur les 3 703 présents au départ.

Ce fait d'armes entraîne une nouvelle prise de conscience de la valeur et du courage des soldats français, très contestés depuis juin 1940. Le général britannique Ian Playfair dira : « La défense prolongée de la garnison française a joué un rôle important dans le rétablissement des troupes britanniques en Égypte. Les Français libres ont, dès l'origine, gravement perturbé l'offensive de Rommel. L'acheminement de ravitaillement de l'Afrikakorps en a été fortement troublé. La concentration de plus en plus importante de l'Axe, pour percer cet abcès, a sauvé la 8e armée britannique d'un désastre. Les retards qu'apporte la résistance résolue des Français augmentent les chances des Britanniques de se ressaisir et facilitent la préparation d'une contre-attaque. À plus long terme, le ralentissement de la manœuvre de Rommel permet aux forces britanniques d'échapper à l'anéantissement prévu par l'Axe. C'est par là que l'on peut dire, sans exagération, que Bir Hakeim a facilité le succès défensif d'El-Alamein. ». Le maréchal Claude Auchinleck déclara le 12 juin 1942, à propos de Bir Hakeim :« Les Nations unies se doivent d'être remplies d'admiration et de reconnaissance, à l'égard de ces troupes françaises et de leur vaillant général Kœnig »[3]. Winston Churchill sera plus laconique : « En retardant de quinze jours l'offensive de Rommel, les Français libres de Bir Hakeim auront contribué à sauvegarder le sort de l'Égypte et du canal de Suez. ».

Même Adolf Hitler répondra au journaliste Lutz Koch, de retour de Bir Hakeim : « Vous entendez, messieurs, ce que raconte Koch. C'est bien une nouvelle preuve de la thèse que j'ai toujours soutenue, à savoir que les Français sont, après nous, les meilleurs soldats de toute l'Europe. La France sera toujours en situation, même avec son taux de natalité actuel, de mettre sur pied une centaine de divisions. Il nous faudra absolument, après cette guerre, nouer une coalition capable de contenir militairement un pays capable d'accomplir des prouesses sur le plan militaire qui étonnent le monde comme à Bir Hakeim. ».

Entre-temps, radio Berlin avait diffusé un communiqué : « Les Français blancs et de couleur, faits prisonniers à Bir Hakeim, n’appartenant pas à une armée régulière, subiront les lois de la guerre et seront exécutés. ». Charles de Gaulle ripostait de suite dans la BBC « Si l’armée allemande se déshonorait au point de tuer des soldats français faits prisonniers en combattant pour leur patrie, le général de Gaulle fait connaître qu’à son profond regret il se verrait obligé d’infliger le même sort aux prisonniers allemands tombés aux mains de ses troupes. ». La même journée la radio de Berlin proclamait : « À propos des militaires français qui viennent d’être pris au cours des combats de Bir Hakeim, aucun malentendu n’est possible. Les soldats du général de Gaulle seront traités comme des soldats. »[4].

Pour l'anecdote, Rommel, impressionné par la résistance française et s'apercevant que les prisonniers français mouraient de soif, donna l'ordre de leur attribuer une ration d'eau égale à celle que recevaient les soldats de l'Axe, ce sur quoi il fut en accord avec Mussolini qui avait exigé de ses troupes que les prisonniers français soient bien traités. Charles de Gaulle enfin, envoya un message au général Kœnig : « Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil. ».

Le résultat le plus important de la Bataille de Bir Hakeim, c’est le ralentissement de l’offensive allemande, grâce à la résistance de la garnison de Bir Hakeim, qui a bloqué pendant quatorze jours une part importante des blindés de Rommel sur la route du Canal de Suez. Ce retard, qui va permettre à la 8e armée britannique de s'échapper vers El-Alamein et de s’y fortifier, a constitué un succès stratégique décisif.
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Le 21 juin, Rommel s'empare de Tobrouk et de sa garnison britannique de 35 000 hommes (2e D.I. Sud-africaine, 201e Brigade de la Garde, 32e Brigade Blindée et 29e Brigade indienne) : Le général italien Navarinni y a mené, en effet, l'attaque, à l'aube du 20 juin, avec 30 000 Germano-Italiens, et la garnison britannique, pourtant supérieure en nombre aux assaillants, a capitulé dès le lendemain 21 juin à 9 h 40, après une journée d'assaut, sans même détruire ses équipements. Si bien qu'en plus de ses 33 000 prisonniers, Rommel y a capturé 2 000 véhicules, dont 30 chars, en état de marche, 2 000 tonnes d'essence et 5 000 tonnes de vivres.

Sa poursuite de la 8e armée continue, et Rommel s'empare encore de Marsa-Matruh avant d'arriver devant El Alamein, à 160 km d'Alexandrie. Mais les divisions italiennes ne possèdent alors plus que 30 chars, et les allemandes 58. Très affaiblies, elles ne parviendront pas à percer cette nouvelle ligne de défense. Les Britanniques, qui ont reçu le renfort de cinq divisions fraîches dont une blindée, vont tenir leurs positions malgré de lourdes pertes. Ainsi va être arrêté, une fois pour toutes, l’Afrika Korps dans sa marche vers Alexandrie, Le Caire et le canal de Suez. Le 23 octobre 1942, Montgomery déclenchera alors une offensive qui rejettera les forces de l'Axe jusqu'en Tunisie, où elles capituleront.

REF:

1.↑ Pierre Milza, Denis Peschanski, Joséfina Cuesta Bustillo, Exils et migration : Italiens et Espagnols en France, 1938-1946, L'Harmattan, 1994, 695 pages (ISBN 2738430538), p. 587.
2.↑ Jean-Pierre Bénard, Bir Hakim, Fondation de la France Libre, Nouvelles éditions latines, 2002, 144 pages, quatrième de couverture.
3.↑ Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, édition La Pléiade, p. 260.
4.↑ Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Appel : 1940-1942 (tome I), éd. Plon, Paris, 1954 ; rééd. Pocket, 1999 (nouvelle édition 2007) 440 p. (texte intégral), (ISBN 2266095269 et 978-2-266-09526-6), p. 319.
5.↑ Jean-Pierre Bénard, Fondation de la France libre [archive], Bir Hakim : relation des combats qui se sont déroulés du 27 mai au 11 juin, Nel, 2008, p. 265.
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1898
12 juin
La première indépendance des Philippines
Tandis que les Etats-Unis entrent en guerre contre l'Espagne, les Philippines, archipel d'Asie du Sud-Est, proclament leur indépendance. Les Philippines étaient sous domination espagnole depuis 1565. Mais, les Etats-Unis ne reconnaîtront pas cette indépendance et réprimeront durement les révoltes indépendantistes menées par Emilio Aguinaldo. L'autonomie sera accordée en 1934 et l'indépendance ne deviendra effective qu'en 1946.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire fête nationale - Histoire de la Décolonisation



1937
12 juin
Les purges staliniennes
La campagne de purges lancée par Joseph Staline contre les prétendus trotskistes atteint le haut commandement de l'Armée rouge. Le maréchal Mikhaïl Toukhatchevski, ex-commissaire adjoint à la Défense soviétique et huit autres officiers supérieurs, sont passés au peloton d'exécution. Entre 1936 et 1938, des millions de Soviétiques seront fusillés ou envoyés dans les goulags. Ce procès, accompagné de purges massives (remplacement de 80% des cadres de toutes les administrations), aura des conséquences désastreuses lors du début de la Seconde Guerre mondiale. Staline se prive en effet de ses meilleurs généraux.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Exécution - Staline - Purges - Histoire de l'Armée rouge - Histoire de l'Opposition



1942
12 juin
Anne Frank reçoit un cahier à carreaux
C'est pour son treizième anniversaire, qu'Anne Frank reçoit son fameux petit cahier intime à carreaux rouges et blancs. Issue d'une famille juive allemande, elle vit cachée avec les siens à Amsterdam. De 1942 à leur arrestation par les nazis en 1944, elle écrira son Journal. Elle mourra en 1945 au camp de Bergen-Belsen. Son père, survivant d'Auschwitz, publiera le Journal en 1947.
Voir aussi : Journal - Anne Frank - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1963
12 juin
Sortie de "Cléopâtre", interprétée par Elisabeth Taylor
Le film sur les aventures de la reine d'Egypte Cléopâtre et du général romain Marc-Antoine, interprété par Elisabeth Taylor et Richard Burton, sort à New York. Cette superproduction qui a eu deux réalisateurs successifs, Ruben Mamoulian puis Joseph Mankiewicz, a nécessité deux ans de préparation et dix mois de tournage. Le budget démesuré du film, 44 millions de dollars, sera en partie responsable de la faillite des studios de la Fox.
Voir aussi : Cléopâtre - Histoire du Cinéma



1964
12 juin
Mandela est condamné à perpétuité
Nelson Mandela et sept autres membres de l'African National Congress (ANC) sont condamnés à la prison à vie pour trahison. Mandela refusera d'ailleurs d'être libéré en échange de son renoncement à la lutte armée contre l'apartheid. Après 27 ans de captivité, il sera libéré par le président sud-africain Frederik De Klerk. Mandela sera élu président de la République sud-africaine en 1994.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Apartheid - Condamnation - Mandela - De Klerk - African National Congress - Histoire de l'Opposition



1968
12 juin
Seconde édition du festival de Montreux
Après avoir accueilli Charles Lloyd pour la première édition, le festival de jazz de Montreux accueille entre autres Nina Simone et Bill Evans. Ce dernier reviendra jouer en 1970, 1975 et 1978 dans cette manifestation annuelle qui devient rapidement une référence. Fondée par Claude Nobs, elle perdure au fil des ans et accueille des pointures du jazz comme Miles Davis, Dizzy Gillespie, Herbie Hancock mais aussi les Rolling Stones et plus récemment Cypress Hill, REM…
Voir aussi : Festival - Miles Davis - Histoire des Rolling Stones - Bill Evans - Histoire du Jazz



1969
12 juin
"C'est moche, c'est sale, c'est dans le vent"
Le Café de la Gare initié par Romain Bouteille et qui voit se côtoyer Coluche, Miou-Miou, Patrick Dewaere et Depardieu ouvre à Paris. Son slogan "C'est moche, c'est sale, c'est dans le vent" résume la volonté d’originalité et le pouvoir d’autodérision qui vont alors y œuvrer. Situé dans le Passage d'Odessa dans le XIVème, le café-théâtre fait rapidement le plein et connaît un succès fulgurant.
Voir aussi : Succès - Son - Coluche - Café - Dewaere - Histoire du Théâtre



1985
12 juin
L'Europe à douze avec l'Espagne et le Portugal
Le Portugal et l'Espagne signent leur adhésion à la Communauté économique européenne (CEE), créée par six pays à Rome en 1957. L'Europe communautaire comptera donc désormais 12 pays et 320 millions d'habitants, sur une superficie de 2 millions de km². Avec le traité de Maastricht en 1992, la CEE sera fondue dans l'Union européenne (UE).
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance de l'Union européenne - Histoire de la CEE - Elargissement - Marché commun - Histoire de la Construction européenne



1990
12 juin
La Russie s'émancipe de l'URSS
Sur une proposition de Boris Eltsine, le Congrès adopte la "Déclaration sur la Souveraineté Étatique de la Fédération de Russie". Proclamant ainsi son indépendance vis-à-vis de l’URSS, la Russie accélérait le processus de décomposition du régime communiste. Celui-ci ne survivra pas plus d’un an. Cette date est désormais la fête de l’indépendance et fête nationale de Russie.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Indépendance - Dossier histoire fête nationale - Eltsine - Histoire de l'Etat

http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1417 Message par saintluc »

Les Grandes Purges désignent une période de répression politique massive en Union soviétique dans la seconde moitié des années 1930. Totalement dominé par la personnalité de Joseph Staline, le Parti communiste utilise alors à grande échelle l'emprisonnement, la déportation et l'exécution pour éliminer ses opposants politiques réels ou supposés.
La plupart des historiens soulignent la spécificité de la Iejovschina par rapport aux autres vagues répressives de la période stalinienne. L'historien britannique Orlando Figes résume le point de vue actuel : « Extraordinaire même à l'aune du régime stalinien, la Grande Terreur n'est pas une vague d'arrestations en masse relevant de la routine, comme celles qui balayèrent le pays tout au long du règne de Staline, mais une politique calculée de meurtre collectif. Ne se satisfaisant plus d'emprisonner ses « ennemis politiques » réels ou imaginaires, Staline ordonne à la police de faire sortir des hommes des prisons ou des camps de travail pour les exécuter. En l'espace de deux ans, en 1937-1938, suivant des statistiques incomplètes, un total stupéfiant d'au moins 681 692 personnes et probablement beaucoup plus, furent exécutées pour « crime contre l'État ». Dans les mêmes années, la population des camps de travail et des colonies du Goulag s'accrut de 1 196 369 à 1 881 570 personnes, sans tenir compte des 140 000 morts au moins dans les camps eux-mêmes et du nombre inconnu des morts au cours du transport vers les camps ».

Après le « Congrès des Vainqueurs » de 1934, alors que Staline proclame que « L’homme est le capital le plus précieux », toute personne perçue comme menace potentielle pour le régime, est systématiquement poursuivie et aspirée dans un système répressif qui devient tentaculaire (Goulag). La plupart des dirigeants communistes historiques et de très nombreux officiers supérieurs de l'Armée rouge sont les premières victimes de la politique stalinienne. Cependant, la répression ne frappe pas seulement la vieille garde révolutionnaire, mais s'étend à toute la société.
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Les purges commencent avant l'arrivée au pouvoir de Staline. Elles visent d'abord l'élimination drastique des camarades qui ne « méritent » pas leur appartenance au Parti, les « carriéristes » et « égoïstes ». Pour les fonctionnaires par exemple, la purge signifie la disparition de tout espoir d'avancement. La perte de l'affiliation à « l'avant-garde du prolétariat » entraîne au minimum la perte des privilèges de la nomenklatura, mais peut avoir des conséquences plus dramatiques comme l'emprisonnement pour les motifs les plus futiles, voire l'exil intérieur, la déportation dans l'« archipel du Goulag », les travaux forcés, ou l'exécution sommaire.

Entre 1929 et 1931, plus de 250 000 communistes sont exclus du Parti, beaucoup pour « déviationnisme droitier ». Le 28 avril 1933, le comité central du PCUS décrète à nouveau une vaste campagne d'épuration du Parti afin de contrôler le recrutement de ses membres. À la fin de 1936, avant même que les Grandes Purges ne commencent, le PCUS ne compte plus que 1 450 000 membres, soit une diminution de 750 000 en quatre ans. En 1937, première année de purge généralisée, 500 000 membres disparaissent des registres. 98 sur 139 titulaires et suppléants élus au comité central par le « Congrès des Vainqueurs » sont arrêtés et presque tous exécutés. Il en va de même pour 1 108 sur 1 196 délégués à ce même congrès. La purge est particulièrement importante dans la région de Moscou.

L'assassinat de Sergueï Kirov le 1er décembre 1934 marque la fin d'un timide dégel politique en 1934 et, selon certains historiens, le début de la Grande Terreur. Cette lecture est cependant remise en cause par le délai relativement long entre la mort de Kirov et le début effectif des Grandes purges.

Quelques heures seulement après la mort de Kirov, Staline rédige de sa propre main un décret, dit « loi du 1er décembre » qui durcit considérablement la procédure d'enquête : clôture de l'instruction des affaires de terrorisme dans les dix jours, accusés laissés dans l'ignorance des charges pesant contre eux jusqu'à la veille du procès, etc. Le 16 décembre 1934, Kamenev et Zinoviev sont arrêtés. Le 29 décembre, à Léningrad, 14 personnes sont condamnées à mort pour la participation directe à l'assassinat de Kirov. Le 16 janvier 1935 a lieu le procès d'un centre de Moscou qui voit les accusés condamnés à cinq ou dix ans de camp. La chasse aux terroristes se diffuse dans toute l'URSS. Dans les trois mois qui suivirent, près d'un millier de « zinovievistes » furent ainsi arrêtés à Leningrad, certains pour « complicité morale » dans la mort de Kirov. Oleg Khlevniouk reprend quant à lui les chiffres de 6 501 victimes de la loi du 1er décembre au cours du seul mois de décembre 1934.

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À Moscou, plusieurs procès spectaculaires sont organisés pour convaincre l'opinion publique intérieure et étrangère de l'existence d'une vaste conspiration antisoviétique et pour servir d'exemple pour les procès qui se déroulaient dans le reste du pays. Fondés sur les seuls aveux des accusés, généralement arrachés sous la torture, les procès sont des simulacres. Presque tous les Bolcheviks qui ont tenu un rôle de premier plan pendant la Révolution russe de 1917 ou dans le gouvernement de Lénine sont alors éliminés. Quant à Léon Trotski, en exil au Mexique, il est assassiné par un agent soviétique le 21 août 1940. Parmi les vieux bolcheviks, seuls Viatcheslav Molotov, Mikhaïl Kalinine et Staline survivent à ces purges.

Du 19 août 1936 au 23 août 1936 se déroule le procès du « Centre terroriste trotskiste-zinoviéviste ». Lev Kamenev, Grigori Zinoviev et quatorze autres personnalités sont accusés d'être responsable de l'assassinat de Sergueï Kirov en décembre 1934 et d'avoir comploté l'assassinat de Staline et des membres du Politburo afin de restaurer le capitalisme avec l'aide de fascistes allemands et japonais. Les preuves sont visiblement truquées, en particulier celles attestant une rencontre entre les fils de Léon Trotski et les « comploteurs », mais tous les accusés reconnaissent leur culpabilité. Le 24 août 1936, le verdict est rendu : tous les accusés sont reconnus coupables et condamnés à mort. Ils sont exécutés dans les vingt-quatre heures.

Dans un télégramme du 25 septembre 1936 au Politburo, Staline déclare : « Nous estimons qu'il est absolument indispensable et urgent de nommer le camarade Iejov au poste de Commissaire du peuple de l'Intérieur. Iagoda s'est manifestement montré incapable de démasquer le bloc trotskiste-zinovievien. Dans cette affaire, l'Oguépéou est en retard de quatre ans. Tous les responsables du parti et la majorité des représentants du NKVD l'ont remarqué »,. Le 30 septembre 1936, Nikolaï Iejov remplace Guenrikh Iagoda (officiellement muté au PTT) à la tête du NKVD.

En janvier 1937 se déroule un deuxième procès, celui du « Centre antisoviétique trotskiste de réserve ». Le verdict est le même que lors du premier procès : les dix-sept accusés sont jugés coupables et, à une exception, tous condamnés à mort.

Lors de la session du Comité central de février–mars 1937, après des débats houleux, Staline, Molotov et Iejov finissent par l'emporter sur les partisans d'une ligne modérée. Ils obtiennent la tête de Nikolaï Boukharine et d'Alexeï Rykov, aussitôt arrêtés (leur ancien collègue Mikhaïl Tomski s'était suicidé).

Par la suite, Mikhaïl Toukhatchevski et six autres maréchaux sont également jugés sommairement et exécutés. L'armée est décimée. Le XXIIe congrès du PCUS révèle en 1961 qu'il n'y a eu aucun procès contre les chefs de l'armée et que c'est le politburo qui a décidé de leur liquidation.

En mars 1938, Boukharine, Rykov et Iagoda passent à leur tour en jugement pour avoir formé un « bloc des droitiers et des trotskistes ». Tous les accusés sont reconnus coupables et à une exception tous exécutés. Selon la Pravda, le verdict est accueilli par des manifestations de joie populaire.
Les procès de Moscou sont le signal du début de purges massives. La phase la plus violente se déroule de fin 1936 à 1938, et coïncide avec la Iejovschina. Durant ces deux années, la répression fait plus de deux millions de victimes, dont 725 000 exécutions. La directive prikaz 00447 du 5 août 1937, qui ordonne de réprimer les « éléments antisoviétiques et socialement dangereux », et marque le début des purges à grande échelle. Iejov y ordonne à la police secrète de fusiller un quota minimal de 75 950 personnes et d'en envoyer 193 000 au Goulag.

Près d'un million de personnes sont exécutées par des pelotons et bien plus sont envoyées dans des prisons ou des camps du Goulag : beaucoup n'y survivent pas. Les estimations du nombre de victimes varient beaucoup. Pour Robert Conquest, la Grande Terreur aurait entraîné au moins six millions d'arrestations, trois millions d'exécutions et deux millions de décès dans les camps du Goulag. Des chiffres que les historiens révisionnistes estiment grossièrement surévalués.

Beaucoup d'ennemis du peuple sont poursuivis sous l'inculpation de sabotage économique, d'affiliation avec le trotskisme ou de participation à la subversion étrangère. De nombreux chefs locaux du parti sont dénoncés et accusés d'abus de pouvoir.

L'automne 1938 marque la fin de la « Grande terreur ». En novembre 1938, les exécutions en masse prennent brusquement fin. Selon les mots de Nicolas Werth, « La Grande Terreur s'arrêta comme elle avait commencé : sur un ordre de Staline ». Après une violente critique du fonctionnement du NKVD (non respect du code de procédure pénale) le 17 novembre 1938 et une confession de Iejov le 23 novembre dans laquelle il reconnaît sa totale responsabilité et demande à être déchargé de sa mission. Au XVIIIe Congrès du parti, Iejov n'est même pas élu au comité central. Iejov, d'abord rétrogradé au rang de commissaire du peuple au transport fluvial le 21 août 1939, et fusillé en 1940, est remplacé par son adjoint Lavrenti Beria.

Cependant, la pratique des arrestations arbitraires continue jusqu'à la mort de Staline. Selon Anne Applebaum, les années 1937-1938 ne furent pas les plus mortelles de l'histoire des camps, ni celles de leur plus grande extension. L'année 1937 marque pourtant une « ligne de partage des eaux » : jusqu'alors des lieux où l'on meurt par accident et dans l'indifférence, les prisons soviétiques se transforment en camps meurtriers où l'on tue délibérément et en masse.
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Retouches d'une photo
L'élimination d'un grand nombre d'officiers compétents de l'Armée rouge lors des purges est généralement considérée comme une des raisons principales des défaites soviétiques initiales face à l'attaque de l'Allemagne nazie lors de l'opération Barbarossa en été 1941.

« De mai 1937 à septembre 1938, furent soumis à la répression près de la moitié des commandants de régiments, presque tous les commandants des brigades, tous les commandants de corps d'armée et commandants de régions militaires, membre des Soviets militaires et chefs des directions politiques des régions militaires, la majorité des commissaires politiques des corps d'armées, des divisions et des brigades, près d'un tiers des commissaires de régiments, beaucoup d'enseignants des écoles militaires. »

— Michel Heller et Aleksandr Nekrich, L'Utopie au pouvoir – Histoire de l'U.R.S.S. de 1919 à nos jours, p. 254.

« En deux ans, la purge va faire disparaître les 11 vice-commissaires à la Défense, 75 des 809 membres du Conseil militaire suprême, les 8 amiraux, 2 des 4 maréchaux restants, 14 des 16 généraux d'armée, les 9/10e des généraux de corps d'armée, les 2/3e des généraux de division, plus de la moitié des généraux de brigade, 35 000 officiers. »

— Michel Laran et Jean-Louis Van Regemorter, La Russie et l'ex-URSS de 1914 à nos jours, p. 115-116.

Toutefois, Goebbels rapporte que, si ce fut initialement aussi l'avis d'Hitler, il changea d'opinion par la suite :

« Le Führer explique encore une fois le cas Toukhatchevski et exprime l'opinion que nous étions absolument dans l'erreur à l'époque, lorsque nous croyions que Staline ruinerait ainsi l'Armée rouge. C'est le contraire qui est vrai : Staline s'est débarrassé de tous les cercles d'opposition de l'Armée rouge et a ainsi réussi à ce qu'il n'y ait plus de courant défaitiste dans cette armée. Vis-à-vis de nous, Staline a en plus l'avantage de ne pas avoir d'opposition sociale, car le bolchévisme l'a supprimée elle aussi au cours des liquidations de ces vingt dernières années. Le bolchévisme a éliminé ce danger à temps et peut ainsi tourner toute sa force contre son ennemi »

— Joseph Goebbels, Journal, 8 mai 1943.

Malgré ces purges, la plupart des sources militaires estimaient le potentiel de l'Armée rouge comme toujours exceptionnel, comme l'illustrait d'ailleurs sa victoire contre les intrusions des troupes japonaises sur la frontière mandchoue en 1938-1939.

Par ailleurs, outre l'aspect politique, les purges ont également contribué à rajeunir l'armée et à remplacer de nombreux cadres des échelons inférieurs et intermédiaires par de nouveaux cadres qui avaient généralement fait des études secondaires, voire supérieures. L'écrivain russe Alexandre Zinoviev, qui combattit au sein de l'Armée rouge, affirme ainsi que même si l'arrestation des chefs militaires de grades élevés a certainement eu des conséquences tragiques au début de la guerre, ce rajeunissement et l'élévation du niveau culturel et intellectuel associé a été un facteur décisif de la victoire :

« Il y a dans tout mal une part de bien. Grâce à ces répressions et à ces défaites du début de la guerre le niveau d'instruction des officiers a augmenté. Oui, oui ! Des quantités d'hommes ayant fait des études secondaires et supérieures ont pris le commandement de pelotons, de compagnies, de bataillons, de régiments. Si vous voulez le savoir, ce sont les bacheliers de mon école qui ont gagné cette guerre. Quoi qu'il en soit de sa réalité, l'affaiblissement de l'Armée rouge par ces purges a été un des arguments des gouvernements français de Georges Bonnet et anglais de Neville Chamberlain pour repousser une alliance tripartite entre la France, l'URSS et le Royaume-Uni dirigée contre la menace nazie, l'Union soviétique étant décrite comme incapable d'être à la hauteur d'une telle alliance.
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Une première réhabilitation a eu lieu dès la chute de Nikolaï Iejov à la fin 1938. Aussitôt nommé, Lavrenti Beria annonce une révision des arrestations effectuées sous l'autorité de son prédécesseur. En 1940, 1,5 million d'affaires sont révisées : 450 000 condamnations sont cassées, 128 000 dossiers refermés, 30 000 personnes libérées de prisons et 327 000 des camps du Goulag. Ce qui conduisit beaucoup à retrouver foi dans le système juridique soviétique, donnant ainsi le beau rôle à Staline et à Iejov celui du méchant enfin démasqué.

Le 24 février 1956, à la fin du XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev, alors à la tête de l'État, dénonce la répression stalinienne dans un discours tenu à huis clos devant les seuls délégués soviétiques ; les partis communistes frères sont alors priés de quitter la salle. Le discours secret est néanmoins rendu public un mois plus tard. Khrouchtchev déclare que les purges étaient un « abus de pouvoir » de Staline et qu'elles eurent des conséquences désastreuses pour le pays. Dans le même discours, il reconnaît que plusieurs des victimes des purges étaient innocentes et que les confessions avaient été obtenues sous la torture.

Dénoncer la répression stalinienne permet à Khrouchtchev, membre du Politburo depuis janvier 1938, d'évincer ses adversaires qui avaient participé aux purges et d'accéder ainsi au poste de président du Conseil des ministres.

Les dernières réhabilitations, comme celle de Nikolaï Boukharine, ont eu lieu en 1988.
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#1418 Message par saintluc »

-324
13 juin
Mort d'Alexandre le Grand
Alexandre le Grand, maître de la Grèce, de l'Egypte et de l'Asie, meurt de la fièvre à 33 ans à Babylone. L'Empire qu'il a conquis en une décennie et qui s'étend de la Grèce aux bords de l'Indus, ne lui survivra pas : dès sa mort, il sera partagé entre ses généraux. Le mythe du conquérant Alexandre le Grand sera entretenu par les historiographes orientaux et occidentaux.
Voir aussi : Décès - Alexandre le Grand - Histoire de la Grèce antique



1643
13 juin
Les débuts de "L'Illustre-Théâtre" de Molière
Jean-Baptiste Poquelin, le futur Molière, fonde avec quelques amis, dont la comédienne Madeleine Béjart, une troupe de théâtre. Installé d'abord à Paris, "L'Illustre-Théâtre" fera faillite en 1645. La troupe ira se rôder en province et, de retour à Paris en 1659, elle triomphera avec "Les Précieuses ridicules". Protégé de Louis XIV, Molière donnera de nombreuses comédies pour la Cour et du public parisien.
Voir aussi : Histoire de Paris - Molière - Histoire du Théâtre



1878
13 juin
Ouverture du Congrès de Berlin
Après le Traité de San Stefano mettant fin au conflit entre la Russie et l’Empire Ottoman, les nations européennes se réunissent à Berlin pour statuer sur les Balkans. Le Royaume-Uni et l’Autriche-Hongrie demandent en effet de revoir les termes du traité sous peine de déclarer la guerre à la Russie. Le découpage des Etats des Balkans se joue dès lors dans ce Congrés sans que les peuples et la notion de nation ne soient véritablement pris en compte. Alors que les grandes puissances se satisferont de l’accord signé un mois plus tard, les tensions ne s’apaiseront pas durablement et les Balkans auront un rôle central lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Histoire de la Diplomatie



1944
13 juin
Hitler lance les V1 sur Londres
Les premiers Vergeltungswaffe-1 (arme de représailles-1) partent des rampes de lancement de Calais en direction de Londres. Hitler, après le débarquement allié en Normandie, veut porter un coup décisif au moral des Britanniques. La Royal Air Force démontrera que les V-1 peuvent être abattus en vol ou déviés de leur trajectoire. En trois mois ces bombes volantes feront 6 000 victimes. Les savants allemands qui ont mis au point ces fusées participeront, après la guerre, à la conquête de l'espace.
Voir aussi : Hitler - Histoire de Londres - Bombardement - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1978
13 juin
Attentat contre le fils de Soleiman Frangié
Si le Liban souffre de la guerre entre arabes et maronites, ces derniers se scindent également en deux mouvements qui multiplient les attentats. Ainsi, le fils de l’ancien président Soleiman Frangié est assassiné lors d’un attentat perpétré par des phalangistes de Pierre Gemayel. Ces derniers s’opposent aux négociations avec la Syrie prônés par les premiers. Tandis que les grandes puissances occidentales et l’ONU cherchent à rétablir la paix, la Syrie prend le parti d’un jeu ambigu et finit par occuper une partie plus importante du Liban.
Voir aussi : Guerre du Liban - Maronites - Pierre Gemayel - Soleiman Frangié - Histoire des Guerres



1983
13 juin
Pioneer 10 sort du système solaire
La sonde américaine "Pioneer 10" est le premier objet terrestre à quitter le système solaire. Lancée en mars 1972, la sonde était conçue pour durer 2 ans, mais elle continuera d'émettre jusqu'en janvier 2003. Elle fut la première à survoler Jupiter, la géante planète gazeuse, en 1973, puis la première à dépasser l'orbite de Pluton, la planète le plus éloignée du Soleil, en 1983. A son dernier contact, la sonde se trouvait à 12,2 milliards de kilomètres de notre planète, soit l'équivalent de 82 fois la distance de la Terre au Soleil. La sonde emporte à son bord une plaque en or où figurent la description d'un être humain, la localisation de la Terre et la date du début de cette mission.
Voir aussi : Sonde - Histoire de Pioneer - Histoire de l'Astronomie



1998
13 juin
Eric Tabarly disparaît en mer
Le navigateur français Eric Tabarly, 66 ans, tombe de son bateau et disparaît en mer d'Irlande dans la nuit du 12 au 13 juin. Il avait remporté de nombreuses courses à bord des différentes versions de son bateau le "Pen Duick", dont la première transatlantique en solitaire en 1964. Grâce à ses connaissances en architecture navale, il a construit en 1968 le premier multicoque, un trimaran de course baptisé "Pen Duick IV". En 1980, il battait le record de vitesse de la traversée de l'Atlantique en 10 jours et 14 minutes.
Voir aussi : Décès - Disparition - Tabarly - Histoire de la Voile



1998
13 juin
La France passe au 35 heures
La loi sur les 35 heures de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, est adoptée malgré une vigoureuse opposition du Centre national du patronat français (CNPF). La loi limite à 35 heures la durée hebdomadaire légale du travail à partir du 1er janvier 2000 dans les entreprises de plus de 20 salariés et la rend obligatoire au 1er janvier 2002 dans toutes les autres entreprises. La droite qui remportera les élections législatives en 2002, assouplira ces dispositions.
Voir aussi : Dossier histoire du droit du travail - 35 heures - Temps de travail - Histoire du Travail


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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1419 Message par saintluc »

Le V1 (de l'allemand Vergeltungswaffe : « arme de représailles ») est une bombe volante et le premier missile de croisière de l'histoire de l'aéronautique. Utilisée du 13 juin 1944 au 29 mars 1945 par l'Allemagne nazie contre le Royaume-Uni durant la Seconde Guerre mondiale, le V1 est remplacé plus tard par le V2.

Le but du V1 et plus tard du V2, n'est pas tant de causer des dégâts à l'armée britannique que de saper le moral des insulaires, de ralentir leur production industrielle et de se venger des bombardements alliés. Ces armes ne réussirent pas à briser la volonté britannique de résister.
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Le V1 ou Fieseler Fi 103 est conçu principalement sous la désignation FZG 76 (de l'allemand Flak Ziel Gerät 76) par Robert Lusser de la société Fieseler, et par Fritz Gosslau de la société Argus.

En juillet 1944, un avion de la RAF parvient à se poser sur un terrain de Pologne, à embarquer un V1 intact fourni par l'Armia Krajowa (la résistance polonaise) au prix d’efforts extraordinaires et à le ramener en Angleterre. Les experts constatent alors que l’engin correspond aux descriptions faites en 1942. Jusque fin 1943, les services britanniques et américains estiment que ce type d'armes ne peut pas exister, même au 10 juin 1944 les sceptiques n’avaient pas désarmé.


À partir du printemps 1944, une version pilotée du V1 appelé V-4 est projetée et des exemplaires modifiés conçus et testés, notamment par Hanna Reitsch. Répondant au nom de code Reichenberg, aucun de ces prototypes n'est utilisé pour le combat. Dans cette version, le pilote doit amener le V1 sur l'objectif et sauter en parachute à environ 1 000 m de l'impact. En raison du peu de temps pour effectuer l'éjection, qui est entièrement manuelle à l'époque, ce type de mission s'apparente à un suicide. Une version biplace aa même été prévue pour l'entraînement des pilotes ! L'atterrissage était prévu avec un ski placé sous le fuselage.

En février 1944 les réseaux de renseignement comme le réseau Marco Polo avertissent Londres que les Allemands ont réalisé des essais concluants de V1 aéroportés, lancé d'un avion. Le bombardier Heinkel est adopté pour le lancement de ce type de V1. Ces appareils ont leur base aux Pays-Bas et les V1 qu'ils lancent évitent le barrage de DCA. Ils continuent leurs actions meurtrières jusqu'en 1945. La dernière bombe tombe sur le village de Datchworth le 29 mars 1945.

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Militaires américains examinant un V-4.
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Le moteur est un pulsoréacteur (réacteur très simple et bruyant) attaché au corps par deux mâts. Le fuselage contient la charge explosive, le carburant et une centrale à inertie assurant un guidage sommaire. Le tout est muni de petites ailes et d'un empennage stabilisateur assurant une gouverne de profondeur. Une gouverne de lacet est placée sur l'axe de fixation arrière du réacteur.

L'engin peut être catapulté sur une rampe (après allumage du pulsoréacteur à l'aide d'un brûleur à gaz), ou largué depuis un avion porteur (des bombardiers Heinkel He 111 sont modifiés à cet effet). Après quoi la bombe est livrée à elle-même. Le point de chute est approximativement déterminé par un compteur à vis primitif entraîné par une petite hélice, et qui, réglé avant le départ, sectionne le câble du gouvernail de profondeur. Deux explosifs légers provoquent la sortie de deux petits aérofreins sur le dessous et de chaque côté de la gouverne de profondeur, déclenchant la mise en piqué. Le brusque changement d'attitude entraîne généralement l'arrêt du moteur, et les populations survolées écoutaient donc avec angoisse le bruit particulier du pulsoréacteur en redoutant le moment où le bruit caractéristique s'arrêterait, marquant ainsi la plongée du missile vers le sol.

Carburant: 500 kg d'essence
Charge secondaire: 23 bombes à fragmentation de 1 kg chacune et des tracts de propagande
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Environ 35 000 V1 sont construits, dont la moitié seront détruits au sol par bombardement .

Le lancement s'effectue principalement à partir de longues rampes. Les services secrets alliés n'ont pas tardé à repérer leur disposition en arc de cercle autour de leur cible, Londres et ses alentours, grâce aux informations fournies par le réseau AGIR, dirigé par Michel Hollard.

Au total, environ 9 250 sont lancés ainsi et approximativement 6 550 sont largués d'avions sur les conurbations du centre de l'Angleterre et sur Londres, mais aussi sur Anvers, Liège et quelques-uns sur Paris, après leur libération par les Alliés. Beaucoup se sont simplement égarés et sont tombés au hasard. Le documentaire Apocalypse, la 2e Guerre mondiale précise que la campagne aurait causé 25 000 morts.

Ses caractéristiques (vol rectiligne à vitesse constante) permettent aux chasseurs alliés et à la DCA d'abattre environ la moitié des engins lancés contre le Royaume-Uni.

Les chasseurs les plus efficaces sont les Hawker Tempest , avec 638 engins abattus ; puis les Mosquitos, avec 428 ; les Spitfires, 303 ; les P-51 Mustangs, 232 et les Meteors à réaction (encore au stade expérimental à ce moment-là), 13 ou 14.

La centrale inertielle du V1 ne pouvant corriger des erreurs que de quelques degrés de roulis sur sa trajectoire originelle, des aviateurs sous la direction de la RAF, mirent au point une méthode pour les faire dévier de leur course : l'avion volant à la même vitesse que le V1, le pilote se place à côté de lui et soulève l'extrémité de son aile sous celle du V1. Les ailes ne se touchent pas, mais l'air entre les deux ailes étant comprimé, une force est exercée sur le V1, qui est dévié de sa trajectoire. L'utilisation de cette méthode spectaculaire — mais dangereuse — est attestée dans au moins trois cas. Aussi dangereuse que soit cette action, suivre un V1 et tirer sur lui était encore plus dangereux. Car ainsi, à presque 650 km à l'heure, il est très difficile d'éviter les effets de l'explosion de la bombe volante.

Londres représentait une cible idéale pour un tel engin. Du fait de son imprécision, il était impossible aux Allemands de bombarder un objectif donné. L'immense étendue de l'agglomération londonienne était donc un des rares objectifs qu'un V1 pouvait être certain d'atteindre. Contrairement à ce que Winston Churchill et la propagande alliée ont prétendu, les V1 ont bel et bien créé un véritable vent de panique sur Londres, et beaucoup d'enfants ont, comme en 1940, été évacués de Londres.

Pour les arrêter, de gros moyens seront employés. En août 1944, la mise en service de canons de DCA à réglage automatique par radar permet d'atteindre une efficacité d'environ 75 % dans la destruction de ces missiles. De plus, l'état-major allié va mobiliser d'importantes forces aériennes, avions et canons de DCA, pour garder le ciel britannique, en les prélevant sur le front. Les services de renseignements et les missions aériennes s'emploient à localiser, et à faire bombarder les sites de lancements. Peine perdue, les Allemands étant capables de les reconstruire très vite. Ce n'est que l'avancée des troupes sur le front de l'Ouest qui fera cesser définitivement les tirs de V1 et de V2.

Tout comme les V2, les V1 ont un effet psychologique et stratégique, plutôt que tactique. Leur faible charge explosive (moins d'une tonne) et leur précision toute relative en font une arme peu efficace. Stratégiquement, le principal succès des V1 n'est pas l'efficacité des bombardements en eux-mêmes, mais la mobilisation de grands moyens militaires, détournés du front, pour les arrêter. Psychologiquement, les armes secrètes allemandes ont alimenté la propagande de Goebbels et laissé croire à l'opinion étrangère et allemande, que l'Allemagne pouvait encore retourner le sort de la guerre.

Les diverses nations alliées ont étudié ces armes, qui ont servi pour leurs programmes d'après-guerre. Un engin cible, le CT 10, dérivé direct du V1, fut étudié puis produit par la l'Arsenal aéronautique dès 1946.

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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1420 Message par saintluc »

1645
14 juin
Victoire du Parlement anglais à Naseby
Au cours de la guerre civile d’Angleterre, une bataille décisive se joue à Naseby. Elle oppose l’armée parlementaire, la New Model Army, sous le commandement de Fairfax et de Cromwell, aux troupes royalistes de Charles Ier, dirigées par le prince Rupert. Au terme des affrontements, c’est l’armée parlementaire qui remporte la victoire, obligeant le roi à fuir en Écosse. Mais rejetant les exigences des Écossais, il sera livré au Parlement anglais en avril 1646.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Ecosse - Cromwell - Charles Ier d'Angleterre - Histoire du Long Parlement - Histoire des Guerres



1658
14 juin
Turenne remporte la bataille des Dunes
Le maréchal Turenne, à la tête de l'armée française, bat les Espagnols et l'armée du prince de Condé près de Dunkerque. Cette victoire met fin à 24 ans de guerre entre la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourg. La paix sera signée dans les Pyrénées en 1759 et Turenne obtiendra le titre exceptionnel de maréchal général des camps et armées du roi en 1660.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Condé - Turenne - Histoire des Guerres



1791
14 juin
Promulgation de la loi Le Chapelier
La loi Le Chapelier vient renforcer le décret d’Allarde et interdit la formation de tout groupement professionnel. Orienté à l’origine contre les corporations afin de renforcer la liberté d’entreprendre, son extension à toutes les formes de rassemblements de professionnels met fin à toute possibilité de syndicats ou de grève. Elle signe aussi la fin des rassemblements paysans.
Voir aussi : Dossier histoire du droit du travail - Syndicat - Histoire du Droit de grève - Loi Le Chapelier - Histoire du Travail



1800
14 juin
La bataille de Marengo
Les propositions de paix du premier consul Napoléon Bonaparte ont été rejetées par l’Angleterre et l’Autriche. La guerre est incontournable et l’Autriche envahit le nord de l’Italie pour attaquer le sud de la France. Napoléon et ses troupes franchissent alors miraculeusement les Alpes pour affronter l’ennemi. Le premier combat a lieu à Montebello et donne la victoire à la France. L’armée française se disperse alors sans se douter que les troupes autrichiennes font bloc et marchent en sa direction. Le 14 juin 1800, les Français sont surpris par une armée largement supérieure en nombre et en matériel. Ils sont contraints de se replier dans le village de Marengo, dans le Piémont. Napoléon a appelé Desaix en renfort, mais doute qu’il puisse arriver à temps. Ses troupes sont au bord de la défaite lorsque Desaix arrive enfin. La situation se renverse aussitôt et la France sort victorieuse de la bataille.
Voir aussi : Napoléon Bonaparte - Histoire du Consulat - Grandes périodes historiques



1830
14 juin
Les Français débarquent en Algérie
Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger. L'Algérie est alors sous la souveraineté du sultan d'Istanbul, mais dans les faits l'intérieur du pays est laissé à l'abandon. La conquête française de l'Algérie a été déclenchée fortuitement : en 1827, le dey d'Alger donne un coup d'éventail au consul de France qui refuse de s'engager sur le remboursement d'un prêt, et en 1830, Charles X décide d'envoyer une expédition punitive à Alger. Trois semaines après ce débarquement, le dey d'Alger donnera sa capitulation.
Voir aussi : Dossier histoire de la Restauration - Dossier histoire de l' Empire colonial français - Histoire d'Alger - Histoire de la Colonisation



1873
14 juin
Heinrich Schliemann découvre le site de Troie
L'archéologue amateur allemand Heinrich Schliemann découvre sur le site de la colline d'Hissarlik (Turquie), l'ancienne cité de Troie, ville légendaire de "L'Iliade" d'Homère. Les vestiges découverts à Troie couvrent une période allant de 3000 avant notre ère au temps de l’Empire romain. Le site comprend 9 couches correspondant à 9 cités différentes qui se sont succédées. Schliemann donnera ce qu'il appelle "le trésor de Priam" au musée de Berlin en 1881.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Dossier histoire des découvertes archéologiques - Histoire de Troie - Histoire de l'Archéologie



1940
14 juin
Les Allemands à Paris
La Wehrmacht entre dans Paris, vidé des trois-quarts de ses habitants. Le premier acte de l'occupant est d'ôter le drapeau tricolore qui flotte sur le ministère de la Marine et de dresser le drapeau à croix gammée au sommet de l'Arc de triomphe. Le 17 juin, le maréchal Pétain, qui vient d'être nommé président du Conseil, demandera l'armistice. La capitale sera libérée le 25 août 1944.
Voir aussi : Histoire de Paris - Hitler - Pétain - Histoire de la Wehrmacht - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1951
14 juin
UNIAC, le premier ordinateur commercialisé
L'Universal Automatic Computer (ou UNIVAC) est le premier ordinateur, traitant aussi bien des nombres que du texte, disponible sur le marché. Il a été conçu à l'Université de Pennsylvanie par John Presper Eckert et John Mauchly qui ont déjà créé l'Electronic Numerical Integrator And Calculator (ou ENIAC), le premier ordinateur, en 1946. L'UNIVAC occupe une superficie au sol de 25 m² et sa mémoire interne a une capacité de 1000 mots. 56 exemplaires seront vendus.
Voir aussi : Ordinateur - Histoire de l'Informatique



1982
14 juin
Fin de la guerre des Malouines
Les fusiliers-marins britanniques entrent à Port Stanley, chef-lieu des îles Malouines, archipel de l'Atlantique Sud d'environ 2 000 habitants. C'est la fin du conflit qui opposa pendant trois mois la Grande-Bretagne à l'Argentine. Les généraux argentins ont ainsi échoué dans leur tentative de s'emparer de ces îles, colonie britannique depuis 1832.
Voir aussi : Thatcher - Histoire de la Guerre des Malouines - Histoire des Guerres



1985
14 juin
Les accords de Schengen
Les accords signés à Schengen (Luxembourg) par plusieurs Etats européens, abolissent les contrôles aux frontières communes entre les Etats signataires. Cette suppression des contrôles intérieurs est accompagnée de la mise en place de règles communes sur l'entrée et le séjour des ressortissants n'appartenant pas à la Communauté européenne. Ces accords seront complétés par une convention d'application en 1990 et entreront en vigueur en 1995.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance de l'Union européenne - Histoire de la CEE - Histoire de l'Union Européenne - Histoire de la Construction européenne



2005
14 juin
Asafa Powell bat le record du 100 m.
A 22 ans, le Jamaïcain entre dans l'histoire de l'athlétisme mondial en ramenant à 9'77 secondes le 100 mètres départ arrêté. Il établit cette performance lors du meeting d'Athènes sur une piste réputée pour être rapide, et détrône ainsi Tim Montgomery pour un centième de seconde.
Voir aussi : Record du monde - 100 mètres - Histoire de l'Athlétisme


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1421 Message par saintluc »

La bataille des Dunes, qui eut lieu le 14 juin 1658, s'est conclue par une victoire des armées française et anglaise – alors alliées depuis peu – sous le commandement du vicomte de Turenne, sur l’armée espagnole des Flandres commandée par le prince de Condé et Don Juan José d'Autriche.
En 1656, les Français ne sont pas parvenus à s'emparer du Hainaut : ils ont perdu plusieurs milliers d'hommes lors du siège raté de Valenciennes (15-16 juillet 1656), et le prince de Condé, par sa contre-attaque, a pu leur reprendre Condé-sur-Escaut et a été près de faire tomber Saint-Ghislain (sauvée grâce à l'armée de relève de Turenne).

Le 23 mars 1657, par le traité de Paris l'Angleterre et la France s'allient contre l'Espagne. Les armées de Mazarin repartent aussitôt à l'assaut des places du Nord, mais la campagne commence mal : Cambrai résiste au siège des armées françaises. Abandonnant cette opération, Turenne marche sur Saint-Venant puis s'empare de Mardyck (30 septembre - 3 octobre), tandis que Henri de La Ferté-Senneterre prend Montmédy le 6 août au prix d'un siège long et coûteux.
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Turenne marche sur Dunkerque et après des détours y met le siège le 25 mai. La ville, prise par le prince de Condé (alors au côté des Espagnols) en 1646, est défendue par le marquis de Leyde avec 800 cavaliers et 2 200 fantassins.

L’archiduc Juan José d'Autriche, soutenu par un corps de gardes suisses aux ordres de Condé, fait marcher au secours de la place, arrivant en vue des positions françaises le 13 juin, fatigués, divisés et sans leur artillerie et bagages.

Ayant reçu de bons renseignements de ses éclaireurs, Turenne laisse quelques bataillons face à la ville et marche sur l’armée espagnole avec 15 000 hommes.

L'affrontement a lieu dans les dunes de Leffrinckoucke le 14 juin. Le centre et la droite de l’archiduc sont enfoncés en un clin d’œil par des régiments de piquiers anglais, mais la gauche avec Condé, d’abord ébranlée, reprend une brillante offensive. Turenne peut concentrer sa cavalerie et aidé par les navires anglais repousse les gardes suisses.

Les Franco-Anglais ont perdu 500 hommes, par contre les Espagnols et le corps de Condé laissent sur le terrain plus de 6 000 hommes dont 3 000 à 4 000 prisonniers.

Le 23 juin, Dunkerque, espagnole le matin, française à midi, est finalement anglaise le soir, puisque Louis XIV la remet le jour même aux Anglais. (Charles II revendra Dunkerque à Louis XIV en 1662).Le 7 novembre 1659, le traité des Pyrénées scellera la paix, et mettra fin à trente ans de guerre entre la France et l'Espagne. Turenne est récompensé en 1660 par Louis XIV et reçoit le titre de maréchal général des armées du roi.
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#1422 Message par saintluc »

1215
15 juin
La Magna Carta
Les barons anglais imposent au roi d'Angleterre Jean sans Terre un traité appelé Magna Carta ou Grande Charte. Par ce traité, la noblesse anglaise s'assure le respect des coutumes et des droits féodaux. Le roi s'engage notamment à ne pas lever d'impôts extraordinaires sans l'accord du Grand Conseil. La Grande Charte, première limitation imposée au pouvoir monarchique, est à la base de la tradition constitutionnelle anglaise.
Voir aussi : Jean sans Terre - Histoire du Moyen-Âge



1693
15 juin
Discours de la Bruyère à l’Académie française
Récemment élu à l’Académie française, Jean de la Bruyère prononce un discours de réception qui ravive la querelle des Anciens et des Modernes. Celle-ci oppose les Anciens, qui soutiennent la littérature inspirée de l’Antiquité et les Modernes, qui préfèrent faire évoluer la littérature. Elle dure depuis 1687, lorsque Perrault a lu un poème prônant l’époque de Louis XIV pour moderniser l’art et se détacher des critères antiques. Lors de son discours, Jean de la Bruyère prend clairement parti pour les Anciens et provoque la colère de nombreux écrivains de l’époque, tel que Corneille.
Voir aussi : Histoire de l'Académie Française - Corneille - Jean de la Bruyère - Querelle - Histoire de la Société



1752
15 juin
Franklin invente le paratonnerre
Durant un orage à Philadelphie, le physicien Benjamin Franklin lance un cerf-volant avec une pointe métallique et capte l'électricité atmosphérique. Il démontre ainsi la nature électrique de la foudre et invente le paratonnerre. Député au premier Congrès américain en 1774, Franklin participera également à rédaction de la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis en 1776.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Benjamin Franklin - Histoire de la Physique



1844
15 juin
Goodyear met au point le caoutchouc
L'Américain Charles Goodyear reçoit un brevet pour le procédé de vulcanisation du caoutchouc. Il réalisa de nombreuses expérimentations pour trouver le moyen d'améliorer les qualités du caoutchouc naturel, cassant à basse température et collant à haute température. Il découvrit alors que quand le caoutchouc et le soufre sont chauffés ensemble, le produit devient plus stable en cas de variations de température. Ce procédé, appelé vulcanisation, est à la base de l'industrie du caoutchouc.
Voir aussi : Caoutchouc - Histoire de l'Automobile



1877
15 juin
Les Nez-Percés s’enfuient au Canada
Malgré les pressions incessantes de l’armée américaine, un groupe indien de Nez-Percés refuse d’être conduit de force dans une réserve d’Idaho. Ne pouvant plus rester sur leur territoire de Wallowa, dans l’Oregon, ceux-ci décident de fuir vers le Canada, où ils seront en sécurité. Sous la conduite du chef Joseph, ils entament une longue marche de plus de 1500 km. Mais l’armée ne l’entend pas ainsi et se lance aussitôt à leur poursuite. Les Nez-Percés seront contraints de se livrer à plusieurs batailles, dont ils sortiront souvent vainqueurs. A quelques dizaines de kilomètres de la frontière, en octobre, le chef Joseph sera finalement contraint d’abandonner les armes et envoyé, avec sa tribus, dans une réserve peu accueillante où beaucoup d’entre eux périront.
Voir aussi : Dossier histoire des Indiens d'Amérique du Nord - Histoire des Guerres



1924
15 juin
Les Indiens obtiennent la citoyenneté américaine
La totalité des Indiens d’Amérique, qui ne sont plus que 250 000 au début du siècle, obtient la citoyenneté américaine, à condition que ceux-ci soient nés sur le territoire. C’est le début d’une certaine reconnaissance.
Voir aussi : Dossier histoire des Indiens d'Amérique du Nord - Histoire de la Société



1963
15 juin
Ouverture du premier hypermarché en France
Le 15 juin 1963, Carrefour ouvre à Sainte-Geneviève des Bois, dans l'Essonne, le premier hypermarché français. Le magasin fait plus de 2600 m2 et compte 400 places de parking, une pompe à essence et de grands chariots à roulettes. C'est aussi la première fois qu'un magasin propose un aussi large assortiment sous le même toit : des produits frais, de l'épicerie, du bazar, du textile et de l'électroménager. Le succès a été immédiat : plus de 5000 clients se sont précipités dans le magasin dès le premier samedi d'ouverture.
Voir aussi : Commerce - Consommation - Histoire de Carrefour - Histoire du Commerce



1977
15 juin
Elections démocratiques en Espagne
Après plus de quarante ans de dictature et deux ans à peine après la mort du général Franco, l'Espagne connaît les premières élections parlementaires libres. L'UCD (Union du centre démocratique) d'Adolfo Suárez, et le PSOE (Parti socialiste ouvrier) de Felipe Gonzáles, avec 34 et 29% de voix, sortent vainqueurs au détriment des partis plus radicaux tels que l'Alliance populaire à droite ou le PCE (Parti communiste) qui vient d'être légalisé. La transition démocratique espagnole culminera avec l'adoption d'une nouvelle Constitution en décembre 1978.
Voir aussi : Constitution - Elections - Histoire de la Démocratie - Histoire des Elections



1985
15 juin
Grand concert de SOS racisme place de la Concorde
Suite aux crimes racistes et à l’attentat contre un cinéma juif au mois de mars, l’association SOS racisme organise un grand concert place de la Concorde. Environ 300 000 personnes se déplacent pour voir Coluche et Bedos animer la soirée et soutenir le mouvement anti-raciste. Fondé en 1984, celui-ci est mené par Harlem Désir et a pour objectif de mobiliser les jeunes contre le racisme et le Front National.
Voir aussi : Coluche - Front National - Histoire de SOS racisme - Histoire du Racisme



1988
15 juin
Création du CAC 40
Établi à la fin de l’année précédente sur une base de 1000, le CAC 40 est officiellement créé par la Compagnie des Agents de Change. Né au cœur de la Bourse de Paris, cet indice français est calculé en fonction de 40 valeurs continuellement cotées. Son but est de refléter le plus fidèlement possible l’évolution du marché français. Plus tard, son sigle signifiera « Cotation Assisté en Continu ». Il sera en effet réactualisé quotidiennement toutes les trente secondes.
Voir aussi : Dossier histoire de la bourse - Bourse de Paris - Histoire de la Finance



1994
15 juin
Sortie du Roi Lion aux Etats-Unis
Le nouveau long métrage d’animation des studios Disney, intitulé « Le Roi Lion », sort dans les salles américaines. Uniquement basé sur des animaux et sans référence directe à un conte connu, il semble destiné à un avenir médiocre. Pourtant, l’appel au thème universel du pouvoir, que certains interprètent comme une référence à Hamlet, la bande originale chantée par Elthon John et une animation soignée lui valent un extraordinaire succès couronné par deux Oscars. L’histoire de Simba restera en fait longtemps considérée comme l’apogée de l’animation Disney.
Voir aussi : Disney - Oscar - Histoire des Dessins animés



2006
15 juin
Mort de Raymond Devos
L’humoriste français Raymond Devos décède dans les Yvelines, à l’âge de 83 ans. Il est connu pour ses one-man show et sketches délirants, ses rôles de comédiens, son talent de mime et de poète, ses participations à l’émission le "Grand Echiquier" et de ses quelques écrits.
Voir aussi : Histoire du Théâtre


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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1423 Message par saintluc »

Les Nez-Percés, Nimíipuu, sont une tribu amérindienne du groupe pénutien qui vivait dans le Nord-Ouest des États-Unis d'Amérique au moment de l’expédition de Lewis et Clark.

Le souvenir des Nez-Percés demeure intact à travers l'élevage et la sélection du cheval Appaloosa, originaire de la Palouse River, et leur résistance héroïque lors de leur fuite sur plusieurs milliers de kilomètres sous la conduite de Chef Joseph.
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La Légende de Coyote raconte l'origine de la tribu des Nez-Percés avec de très nombreuses variantes.

« Un jour, bien avant qu’il y ait des gens sur la Terre, un monstre descendit du Nord. Il était énorme et aspirait tout ce qu’il voyait. Il aspirait les petits animaux, le ‘chipmunk’ (tamia), le raton laveur et les souris mais aussi les gros animaux, le daim, l’élan et même le lion des montagnes (couguar, puma).

Coyote ne pouvait plus rencontrer ses amis, ce qui le rendait complètement fou. Il décida qu’il était temps d’arrêter le monstre. Coyote traversa la Snake River et s’attacha au plus haut sommet des montagnes de la Wallowa. Il appela le monstre qui était de l’autre côté en le mettant au défi d’essayer. Le monstre chargea, furieux, il traversa le fleuve et grimpa au sommet de la montagne où était Coyote. Il essaya d’aspirer Coyote avec son souffle mais rien n’y fit, les cordes qui attachaient Coyote étaient très solides. Cela effraya le monstre qui décida de faire la paix avec Coyote et l’invita près de lui pour quelque temps.

Plus tard, Coyote dit au monstre qu’il aimerait voir tous les animaux qui étaient dans son ventre. Le monstre acquiesça et Coyote entra dans le ventre. Il vit que tous les animaux y demeuraient vivants. Il leur dit de se préparer à s’enfuir et se mit à l’ouvrage. Avec sa pierre à feu, il créa un énorme brasier dans le ventre puis avec son couteau, il coupa le cœur du monstre. Tous les animaux purent s’échapper par la bouche grande ouverte et Coyote sortit le dernier.

Pour honorer cet événement, Coyote voulut créer les êtres humains. Il découpa le monstre et dispersa ses morceaux aux quatre vents. Les morceaux tombèrent, quelques uns au Nord, d’autres au Sud, d’autres encore à l’Est et à l’Ouest, dans les vallées, les canyons ou sur les bords des fleuves. Partout où ils tombèrent une tribu naquit. Lorsqu’il eut terminé, Renard, l’ami de Coyote lui dit qu’il n’avait créé aucune tribu à l’endroit où ils étaient. Coyote était désespéré car il ne lui restait plus aucun morceau du monstre. Mais il eut une idée : Il lava le sang qui était sur ses pattes avec de l’eau, secoua ses pattes et les gouttes tombèrent au sol. Coyote dit « Ici sur cette terre je fais les Nez-Percés. Ils seront peu en nombre mais ils seront forts et purs ». Et c’est comme ça que les êtres humains sont venus ».


Coyote crée les couleurs des êtres humains avec de l'argile et fait cuire des figurines dans un four. Pas assez de cuisson c'est le blanc que Coyote jette par dessus l'Océan, trop cuit c'est le noir qu'il jette vers le sud et parfait c'est l'Indien qui est le seul à être né sur cette Terre. Légende « Comment Coyote a fait les différents hommes ".
Du point de vue archéologique vers -10 000, un groupe macro-pénutien serait descendu du sud de l'Alaska pour s'installer à l'ouest des Rocheuses en se séparant en bandes sur les plateaux. Une autre théorie envisage une migration depuis le sud[3]. Des découvertes d'habitats préhistoriques attestent d'une présence constante de populations dans ces régions du nord-ouest. Protégées naturellement à l'est et à l'ouest des climats rigoureux, des terres riches et giboyeuses, des rivières poissonneuses et une relative paix entre les différentes tribus leur ont permis de perdurer de manière stable.


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Un guerrier Nez-Percé sur sa monture. Photographie de Edward S. Curtis
Le terme Nimíipuu (ou Nee-Me-Poo) signifie « les hommes » ou « le peuple ». Lewis et Clark ont rapporté également une dénomination de « Chopuunish », corruption du mot Tsútpěli, « le peuple des montagnes ».

La langue des Nimíipuu appartient à la famille sahaptine ou langue pénutienne, une des plus anciennes du territoire nord américain.

Les langages pénutiens : Tsimshianic, Plateau Penutien, Chinookan, Takelma, Kalapuyan, Alsean, Siuslaw, Coosan, Wintuan, Maiduan, Utian, Yokutsan.
La dénomination « Nez-Percé » est peut-être la moins impropre, à la fois parce qu’elle est préférée par la majorité des Nimíipuu lors des relations avec des locuteurs n'appartenant pas à la tribu, et parce que d'aucuns avancent qu’il est utilisé par une majorité d’historiens, qui se fondent sur les relations de voyages des trappeurs et explorateurs français, premiers Européens à avoir pénétré aussi loin dans l'ouest américain.

Ainsi Clark le 7 mai 1806 et Lewis le 13 écrivent dans leur journal "l'ornement dans leur nez est constitué par un coquillage de Wampum (Dentalium de l'ile de Vancouver)". Cette pratique est fréquente chez les tribus de la côte mais non généralisée chez les « Chopuunish ».

Les Flatheads du Montana appelaient les Nez-Percés Sahaptins « ceux qui voyagent vers les terres des bisons ».

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Les langages Penutiens

Les Nimíipuu occupaient un territoire d'environ 69 000 km² sur les plateaux du Nord-Ouest, entre les Bitterroot mountains à l'est et les Blue mountains à l'ouest, une zone englobant les bassins de la Clearwater et de la Snake River, à cheval sur les états actuels de Washington, Oregon, Idaho et Montana.

Les Nez-Percés et alliés constituent un groupe d'environ 14 000 personnes vers 1860 se répartissant en dix tribus : Nez-Percés, Cayuses, Umatillas, Walla Wallas, Yakimas, Spokanes, Cœur d'Alènes, Flatheads, Pend d'Oreilles et Kootenais.

Les tribus hostiles sont les Shoshones au sud et surtout les Blackfeet au nord-est.

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Langues Amérique du Nord
La révolte 1847
Une épidémie de rougeole fait des ravages parmi les Cayuses. Les indiens pensent que les blancs veulent les empoisonner.

En novembre 1847, le couple White et 15 colons sont assassinés par des guerriers Cayuses dans la mission de Wai-i-lat-pu, 53 femmes et enfants sont retenus prisonniers. Pour échapper au danger immédiat, Spalding et sa famille de la mission de Lapwai ainsi que les prisonniers libérés sont accompagnés sous protection des Nez-Percés jusqu'à la vallée de la Willamette, à Fort Walla Walla.
Une troupe armée commandée par le Colonel Gilliam avec cinq négociateurs présents pour faire savoir aux tribus que seuls les coupables seront punis et qu'il ne s'agit pas d'une vengeance contre les tribus innocentes.

Les coupables sont arrêtés et pendus en 1853.

Le Territoire de Washington est créé en 1853. Le premier gouverneur, le General Isaac Stevens, a l'autorisation du gouvernement de traiter avec les indiens. Il est convaincu que seules les réserves sont la solution pour séparer les blancs des indiens et éviter les conflits inter-ethniques. Les réserves sont bien entendu réduites car les colons affluent de plus en plus nombreux, la plupart sont des agriculteurs qui viennent dans l'espoir de trouver des terres à défricher.

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Les sages parmi les tribus ont conscience qu'un conflit armé direct ne peut que les amener à tout perdre. Au mois de juin 1855 il y a un grand conseil à Walla Walla entre une délégation des Nez-Percés et les représentants du Territoire de Washington. Chief Lawyer, le Grand Chef des Nez-Percés nouvellement élu, est accompagné de deux Grands Chefs, 25 Chefs et 600 guerriers.
Chief Lawyer est prêt à accepter la création d'une réserve. Les autres chefs Young Chief (Cayuse), Pio-Pio-Mox-Mox (Walla Walla) et Kamiakin (Yakima) sont dubitatifs. Looking Glass était parti pour un raid contre les Blackfeet, c'est en son absence que Chief Lawyer fut élu Grand Chef. Second dans la hiérarchie après Chief Lawyer, Looking Glass invective les Nez-Percés en brandissant un scalp de Blackfoot (« Mon peuple, qu'as-tu fait ? Pendant mon absence tu as vendu ma terre ») dans le but de déposer Chief Lawyer. Les Nez-Percés restèrent toutefois fidèles à Chief Lawyer.

Averti d'un complot contre le Gouverneur Stevens, Chief Lawyer déménage son tipi et sa famille dans le campement des blancs pour affirmer qu'ils sont sous sa protection. Certains auteurs mettent en doute cette version des faits et penchent plutôt pour une ruse de Chief Lawyer afin de s'attirer la complaisance du gouverneur Stevens et obtenir un territoire plus grand pour son peuple.

Chief Lawyer était prévoyant, prospectif et ambitieux. Ayant une connaissance de la culture des blancs, il savait qu'un conflit direct avec eux entrainerait la défaite et l'humiliation des indiens et que tout devait être fait pour négocier et trouver une solution honorable. Le 11 juin 1855 toutes les tribus du Conseil de Walla Walla signèrent le traité.

Dès le départ d'Isaac Stevens vers le pays des Blackfeet, les Yakimas déclarent la guerre en assassinant un agent. Les Nez-Percés refusent cette offensive et assurent la protection du gouverneur. Le Fort Walla Walla est attaqué, pillé et les défenseurs massacrés. Le Chef Walla Walla Pio-Pio-Mox-Mox est tué lors d'un affrontement avec les troupes de l'Orégon.

Chief Lawyer conservera des bonnes relations avec les blancs, fera des voyages fréquents à Portland et sera reçu par les représentants officiels de la communauté blanche jusqu'à sa mort en 1874.

Old Chief Joseph a aidé les Américains pendant la guerre contre les Yakimas (1855–1857). Il commence à se détacher de la religion chrétienne pour revenir aux coutumes ancestrales et sa méfiance envers les blancs devient de plus en plus marquée.
Ses craintes se confirment en 1860 lorsqu'on découvre de l'or sur le territoire des Nez-Percés suivi d'un afflux massif de chercheurs d'or et d'aventuriers.


En 1863, le Gouvernement américain réduit par le Traité de Lapwai la surface de la réserve à 10 % de ce qu'elle était lors du traité de 1855. De plus, les terres ancestrales symboliques de la vallée de la Wallowa ne font plus partie de la réserve. La tribu des Nez-Percés se scinde en deux factions, ceux qui ne veulent pas s'opposer au traité, en général des indiens chrétiens, et ceux qui s'opposent au traité qu'ils appellent le Traité du vol, les indiens revenus aux valeurs religieuses et croyances ancestrales. Old Chief Joseph fait partie de ces derniers et déchire le traité et la Bible que lui avait offert le missionnaire H. Spalding.

Les rapports deviennent de plus en plus confus, tendus, conflictuels. De nombreux conseils annulent les décisions du précédent, la Wallowa Valley étant au centre des débats, elle est réintégrée dans la réserve. Old Chief Joseph meurt en 1871 et c'est son fils Chief Joseph qui lui succède.

Puis en 1875 une décision du gouvernement annule l'acte et la Wallowa Valley est à nouveau ouverte aux colons. Les Indiens deviennent des étrangers sur leurs propres terres.

Fin de la 1ère partie
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2è partie et fin



Le désespoir, le déclin inexorable et la situation sans issue devant laquelle se trouvent toutes les tribus par la pression et l'incompréhension des blancs se résume dans l'émouvant plaidoyer de Dent d'Ours, chef Crow, à Fort Laramie le 12 novembre 1867, discours tenu devant les représentants de la Commission de Washington et dont les paroles ont été rapportées par le français L. Simonin qui était présent.

"Pères, au printemps dernier, j'étais au pied de la montagne Big Horn et l'un de vos jeunes hommes m'a dit que vous viendriez nous visiter. Mon Père Blanc (le Président des États Unis) me demandait de faire une partie du chemin. J'hésitai car j'étais loin, bien loin, mais à la fin je décidai de me mettre en route.

Pères, je suis parti de Fort Smith (720 km). Je suis très pauvre, j'ai faim et j'ai froid. Nous n'avons trouvé en route ni bison, ni bois et pas d'eau. Regardez-moi, vous tous qui m'écoutez, je suis un homme comme vous. Nous sommes tous un seul et même peuple.

Pères, Pères, Pères, écoutez-moi bien. Rappelez vos jeunes hommes de la montagne Big Horn. Ils ont couru par le pays, ils ont détruit le bois qui poussait et le gazon vert, ils ont incendié nos terres. Pères, vos jeunes hommes ont dévasté la contrée et tué nos animaux, l'élan, le daim, l'antilope et le bison. Ils ne les tuent pas pour les manger, ils les laissent pourrir où ils tombent. Pères, si j'allais dans votre pays tuer votre bétail, que diriez-vous? N'aurais-je pas tort et ne me feriez-vous pas la guerre?
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J'ai appris que vous aviez envoyé des courriers aux Sioux, mais les Sioux m'ont dit qu'ils ne viendraient pas car vous les aviez trompé une fois. Ils m'ont dit aussi : "Ah! les Pères blancs vous ont appelé et vous allez les voir. Ils vous traiteront comme ils nous ont traités! Les Pères blancs séduiront vos oreilles par d'agréables paroles et de douces promesses, qu'ils ne tiendront pas. Allez et voyez-les. Ils se moqueront de vous!". J'ai laissé dire les Sioux et je suis venu vous visiter.

Pères, Pères, je ne suis point honteux de parler devant vous, le Grand Esprit nous a fait tous, mais il a mis l'Homme Rouge au centre et les Blancs autour. Faites de moi un indien intelligent. Ah! Mon cœur déborde, il est plein d'amertume. Tous les Crows, les vieux chefs des anciens jours, nos aïeux, nos grands-pères, nos grands-mères, nous ont dit souvent : "Soyez amis des Visages Pâles parce qu'ils sont puissants". Nous, leurs enfants, nous avons obéi. Et voici ce qui est arrivé!

Un jour sur la Yellowstone River, trois fourgons campaient. Il y avait là trois hommes blancs et une femme blanche. Quatre Crows vinrent à eux et leur demandèrent un morceau de pain. Un des hommes blancs prit un fusil et tira. Cheval Alezan, un chef, fut atteint et mourut.

Il y a quelques temps j'allais au Fort Benton, car nous avions eu, nous aussi, des torts. Mes jeunes hommes avaient tiré par erreur sur des blancs. J'en demandai pardon au chef blanc. Je lui donnai neuf mules et soixante robes de bison en expiation du mal que nous avions fait. C'est ainsi que je payai pour nos torts.

De là j'allais au Fort Smith sur la Big Horn River et j'y trouvai les blancs. Je me présentai pour toucher la main aux officiers mais ils me répondirent en me mettant les poings sur la figure et en me jetant à terre. C'est ainsi que nous sommes traités par vos jeunes hommes.

Pères, vous m'aviez parlé de bêcher la terre et d'élever du bétail. Je ne veux pas qu'on me tienne de tels discours. J'ai été élevé avec le bison et je l'aime.
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Chief Joseph - 1877
Depuis ma naissance, j'ai appris comme nos chefs, à être fort, à lever mon teepee quand il est besoin et à courir à travers la prairie selon mon bon plaisir. Ayez pitié de nous, car je suis fatigué de parler."

Pour les Nez-Percés aussi, cela va être le commencement de la fin.

En 1877, l'armée exige que ceux qui n'ont pas signé le traité quittent la Wallowa Valley pour rejoindre la réserve de Lapwai dans un délai de 30 jours.

Les événements, meurtres et agressions vont déclencher ce que l'on nomme la Guerre des Nez-Percés de 1877 et leur long périple qui les conduira à la défaite, l'humiliation et la quasi disparition de leurs troupeaux.

Cependant, des voix peu nombreuses et même de militaires américains, s'élèveront contre cette injustice meurtrière et aveugle. Cette épopée inimaginable avec son cortège de drames, de douleurs, d'héroïsme et parfois de légende deviendra au fil des années le symbole de la lutte désespérée d'un peuple pacifique pour le simple droit à l'existence, incarné en la personne de Chef Joseph.

Pour comprendre une partie de l'opinion publique et l'état d'esprit au sein de l'armée américaine quant aux solutions à apporter au problème des sauvages il faut se rappeler que l'année précédente, le 25 juin 1876 le lieutenant-colonel George A. Custer et une grande partie de son 7è de Cavalerie ont été anéantis à Little Big Horn. Cette défaite cuisante sera transformée en mythe du héros américain et en une résistance héroïque face aux hordes sanguinaires, "The last stand". Cela va amener à des solutions plus radicales et contraignantes pour les tribus qui doivent être parquées dans des réserves inadaptées à leur mode de vie, perte de leur liberté, de leur identité et totale dépendance vis-à-vis du gouvernement et des agences aux affaires indiennes, la fin d'une civilisation plus que millénaire, incomprise et incompréhensible aux nouveaux colonisateurs.

Les sources bibliographiques sont nombreuses sur cet épisode dramatique des Nez-Percés, et l'on peut retenir deux témoignages de participants, souvent contradictoires, les souvenirs du Général Howard qui a dirigé la poursuite et ceux de Yellow Wolf, un guerrier Nez-Percé parent de Chef Joseph. Les souvenirs ont été recueillis devant d'autres survivants qui pouvaient corriger des oublis de Yellow Wolf.
En 1877, installés dans les vallées, les Nez Percés vivent en paix de l'élevage des chevaux et du bétail.

Un ordre conjoint du général Howard et de l'agent Monteith leur intime l'ordre d'abandonner le territoire pour rejoindre une autre réserve et faire place à une campagne de colonisation. Ils doivent se joindre aux Nez-Percés convertis au christianisme, la bande des Nez-Percés d'en haut. Ceux-ci sont accusés par les Nez-Percés d'en bas, traditionalistes, d'avoir bradé les terres lors du Traité de Lapwai en 1863, d'être complices des malversations des blancs et d'avoir signé seuls le Traité du vol avec les blancs malgré l'opposition des chefs d'en haut. On peut noter que, bien que l'on retrouve dans le traité, la signature, une croix, du chef d'en bas Waptastamana, celui-ci a toujours nié avoir donné son accord.
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Chief Joseph - Looking Glass - White Bird - Printemps 1877
La tribu réunit son grand conseil à Umatilla au milieu des querelles. Le chef Ollokot et d'autres viennent pour rencontrer le général Howard mais celui-ci est absent et a délégué un jeune homme, le Lieutenant Boyle, pour le représenter. Les chefs sont furieux de ce manque de considération et ils quittent les lieux.

Un autre conseil est fixé à Walla Walla et une convocation envoyée aux principaux chefs, Chef Joseph (Heinmot Tooyalakekt), Ollokot, White Bird (Peo Peo Hihhih), Toohoolhoolzote, Looking Glass et Hahtalekin. Chef Joseph est malade et ne se rend pas au conseil, Ollokot présente ses excuses de fort élégante manière selon le général Howard lors de son arrivée au conseil. Les palabres durèrent près d'une semaine, en résumé le Gouvernement veut que tous les Nez Percés soient réunis en un même endroit.

Le général Howard et l'armée vont prendre leurs quartiers au Fort Lapwai et tous les chefs viennent pour rencontrer le général et l'agent aux affaires indiennes Monteith. Dès leur arrivée le général demande à Chef Joseph ce qu'il a à dire. Celui-ci lui répond qu'ils sont venus pour écouter et de ne pas se presser car White Bird et Toohoolhoolzote, retardés, ne seront là que le lendemain. Impatient, le général Howard exige que les Nez-Percés aillent s'installer dans une petite réserve à Lapwai selon la décision du Gouvernement lue par Monteith et que s'ils font opposition c'est l'armée qui les y mènera de force. Les débats durent des jours, les chefs argumentent sur la terre des ancêtres, qu'ils sont chez eux et qu'ils ont accueilli les blancs en frères, on ne peut exiger quoi que ce soit sur leur propre territoire et que les blancs n'ont qu'à retourner d'où ils viennent et les laisser vivre leur vie comme ils l'entendent. Le général Howard n'a qu'une seule réponse, ils doivent quitter la région pour la réserve dans les 30 jours de gré ou par la force de l'armée. Il fait enfermer le chef Toohoolhoolzote qui lui tient tête. Incompréhensible pour les indiens de faire acte de force et d'agression lors d'un conseil de paix, cela équivaut à montrer les fusils. Dans l'esprit de beaucoup la décision de faire la guerre est prise et imposée par le général Howard.

Cependant avec sagesse et réalisme les chefs donnent l'ordre à la tribu de rassembler les troupeaux et le bétail pour le départ. Le rassemblement, environ 600 personnes dont moins de 120 guerriers, se fait à Tepahlewam près de Tolo Lake. Ils ne veulent pas faire la guerre.
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Groupe de Nez-Percés après leur reddition - 1877 Montana
Chef Joseph et quelques membres de son clan repartent récupérer le bétail au sud de la Salmon River, au delà des Buzzard Mountains.

Mais les esprits sont échauffés parmi les jeunes guerriers qui veulent en découdre après l'affront fait à leur porte-parole mis en prison, les menaces du général Howard et les haines de vengeance contre le blancs. En effet sur la réserve les meurtres d'indiens sont nombreux de la part des chercheurs d'or ou des colons et demeurent toujours impunis. L'une de ces victimes était le chef Eagle Robe (Tipyahlanah Siskon) qui vivait au bord de la Salmon River. Un blanc, Larry Ott, est arrivé en 1875 et lui demanda de s'installer, Eagle Robe lui offrit un lopin de terre où il construisit sa maison. Puis il prit de plus en plus de terrain. Eagle Robe voulut s'opposer sans armes à cette invasion et le blanc le tua avec son révolver 6 coups. Son fils Crossing (Wahlitits), jeune adolescent assista à la scène du meurtre.

Deux ans plus tard en 1877 il fait partie des plus impétueux guerriers et avec deux jeunes cousins ils décident de venger la mort du père. Mais averti des menaces, Larry Ott a fui. Leur colère se tourne vers un autre blanc, Richard Devine, qui avait été violent en envoyant ses chiens contre des indiens, le tuent et volent un cheval qu'ils ramènent au camp. C'était le 13 juin 1877.

Le signal de la déclaration de guerre.

Chief Joseph et Ollokot sont avertis de l'incident et reviennent au camp qu'ils trouvent vide, à part une trentaine de guerriers du clan de Chief Joseph qui les attendent. La tribu est partie vers Cottonwood Creek. Wahlitits et quelques guerriers repartent pour se venger et tuer des blancs.

Le général Howard ne veut pas de guerre si les trois meurtriers sont livrés et jugés, il laissera la tribu repartir. Ils ne seront jamais dénoncés et ce jusqu'à la mort du dernier d'entre eux.

Mais les premières escarmouches ont déjà commencé, des morts des deux côtés.

Les chefs tiennent conseil, Looking Glass ne veut pas la guerre et part avec son clan des Asotains vers son camp de White Bird Canyon. Les autres chefs et leurs clans partent dans la même direction.
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#1425 Message par saintluc »

1836
16 juin
Émile de Girardin fonde « la Presse »
Le premier numéro du quotidien « la Presse » sort en kiosque. Son créateur, Émile de Girardin, fait appel à des annonceurs afin de diminuer le coût de l’abonnement. Il est ainsi le premier à lancer le journal bon marché en France et sera considéré comme le fondateur de la presse moderne.
Voir aussi : Journal - Quotidien - Histoire de la Presse



1881
16 juin
L’école est désormais gratuite
Alors ministre de l’Instruction publique, Jules Ferry fait voter une loi qui établit la gratuité de l’école. Depuis 1879, l’homme politique promulgue une série de textes afin de promouvoir l’école publique et d’affaiblir le poids de l’Église dans l’éducation des jeunes français. Dans ce contexte, une nouvelle loi paraîtra encore le 28 mars 1882, rendant l’enseignement obligatoire pour les enfants de 3 à 6 ans, et définitivement laïc. L’instruction civique remplacera dorénavant l’instruction religieuse et même les instituteurs devront être laïcisés au sein des écoles spécialisées. C’est ainsi que seront posées les bases de l’enseignement public en France.
Voir aussi : Dossier histoire de l' enseignement - Jules Ferry - Histoire de la Laïcité - Histoire des Institutions



1895
16 juin
La naissance de l'AOF
Un décret institue le gouvernement général de l'Afrique-Occidentale française (AOF). Il regroupe les colonies africaines françaises du Sénégal, du Soudan français, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire. Par la suite s’y ajouteront le royaume du Dahomey (futur Bénin), la Haute-Volta (futur Burkina Faso), la Maurétanie et le Niger. Le territoire sera alors divisé en huit territoires, avec à la tête de chacun d'eux un gouverneur. En 1958, la décolonisation entraînera l'éclatement de cette fédération.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Histoire de la Colonisation



1940
16 juin
Pétain président du Conseil
Philippe Pétain, 84 ans, le vainqueur de Verdun et l'un des derniers maréchaux survivants de la Grande Guerre, est nommé président du Conseil, après la démission de Paul Reynaud. La moitié de la France étant occupée par les Allemands, il demande aussitôt l'armistice et installe son gouvernement à Vichy. En juillet, l'Assemblée nationale lui donnera les pleins pouvoirs. Pétain mettra alors fin à la République et instaurera, sous la devise "Travail, Famille, Patrie", un Etat nationaliste et autoritaire, dominé par les Allemands.
Voir aussi : Pétain - Histoire du Régime de Vichy - Président du conseil - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1943
16 juin
Coup d'Etat manqué contre Perón
Une tentative de putsch menée par la marine contre le président argentin Juan Domingo Perón échoue. Outre l'opposition des militaires soutenue par la bourgeoisie et la CIA (services secrets américains), Perón doit faire face à la détérioration économique du pays, la disparition de sa femme Evita qui incarnait l'élan révolutionnaire et l'hostilité de l'Eglise. Un autre coup d'Etat aura raison de lui le 20 septembre suivant.
Voir aussi : Coup d'Etat - Histoire des Coups d'Etat



1946
16 juin
Discours de Bayeux
Après avoir démissionné du gouvernement, le général de Gaulle proclame, sur les lieux même de son débarquement en 1944, le discours de Bayeux dans lequel il donne ses principes pour une nouvelle constitution française. Quelques mois plus tard il fondera le RPF. Toutefois il ne pourra mettre en échec le projet de constitution pour la Quatrième République. Le discours de Bayeux restera la principale source d'inspiration de la constitution de la Cinquième République.
Voir aussi : De Gaulle - Constitution - Discours - Histoire de Bayeux - RPF - Histoire de la Quatrième république



1963
16 juin
La première femme dans l'espace
La soviétique Valentina Terechkova, 26 ans, est la première femme à effectuer un vol spatial. Deux ans plus tôt, son compatriote Youri Gagarine était le premier homme à quitter la Terre à bord d'une capsule Vostok. Après 48 révolutions autour de la Terre, 2 millions de kilomètres et 71 heures de vol, Valentina Terechkova atterrira le 19 juin à Karaganda, dans les steppes du Kazakhstan. En 1969, elle deviendra vice-présidente de la Fédération internationale démocratique des femmes.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Première femme - Histoire des Femmes


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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