EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Message
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1085
25 mai
Prise de Tolède par Alphonse VI
Le roi de León et de Castille Alphonse VI s’empare du royaume de Tolède, sous domination maure depuis 711. La conquête du León en 1037 par Ferdinand Ier avait rendu la Castille particulièrement puissante, lui permettant ainsi d’amorcer la Reconquista. Mais en 1086 et 1109, Alphonse VI essuiera deux cuisantes défaites contre les Almoravides venus en renfort.
Voir aussi : Dossier histoire de la Reconquista - Histoire des Almoravides - Castille - León - Histoire de Tolède - Histoire du Moyen-Âge
1659
25 mai
Richard Cromwell renonce au titre de lord-protecteur
Nommé lord-protecteur depuis janvier 1659, Richard Cromwell n’est pas en mesure de maintenir l’équilibre du régime instauré par son père. Il abandonne donc ses fonctions, laissant l’Angleterre sombrer dans une quasi-anarchie militaire. Profitant des événements, le général Monck interviendra en s’emparant de Londres en février 1660. Répondant au désir de la population, il organisera la Restauration des Stuarts, et plus particulièrement le retour de Charles II sur le trône.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Dossier histoire du Commonwealth d'Angleterre - Cromwell - Charles II - Histoire de la Politique
1720
25 mai
Un bateau amène la peste à Marseille
En provenance de Syrie, le navire "Le Grand-Saint-Antoine", contaminé par le bacille de la peste, accoste dans le port de Marseille. L'administration, bien que prévenue de la présence du "mal" sur le bateau, l'autorise à décharger sa cargaison. Le fléau emportera en quelques semaines 50 000 Marseillais, soit la moitié de la population de la ville, et se répandra jusqu'à Toulon et Aix.
Voir aussi : Dossier histoire des Epidémies - Peste - Histoire de Marseille - Histoire de la Médecine
1787
25 mai
Ouverture de la Convention de Philadelphie
Dix ans après la fin de la guerre d'Indépendance qui a chassé les Anglais des colonies d'Amérique, une Convention s'ouvre à Philadelphie. Les représentants des 13 nouveaux Etats ont pris conscience de la nécessité de créer des organes communs de gouvernement et de se mettre d'accord sur les délégations de pouvoir. Présidés par George Washington, héros de la guerre d'Indépendance, les débats seront très agités. La Constitution fédérale sera publiée le 17 septembre. Cette Constitution est la plus ancienne qui existe aujourd'hui.
Voir aussi : Constitution - Histoire de Philadelphie - Histoire de l'Etat
1792
25 mai
L’Unzen provoque un tsunami meurtrier
Le mont Unzen, volcan situé sur l’île de Kyushu, au Japon, libère soudainement une immense quantité de boue. Il s’était réveillé le mois précédent et semblait avoir retrouvé son calme. Mais les apparences sont trompeuses car le volcan se déchire au niveau de l’un de ses côtés et laisse couler un déluge de boue vers la ville de Shimabara et la mer. La catastrophe donne naissance à un tsunami dévastateur qui augmente encore le nombre de victime. Au total, plus de 14 500 personnes trouveront la mort. Le volcan se réveillera à nouveau en 1990 et ce durant plusieurs années, laissant couler d’énormes coulées de lave et libérant des nuées ardentes. Les vulcanologues Katia et Maurice Krafft y perdront la vie en 1991.
Voir aussi : Histoire des Eruptions - Volcan - Tsunami - Histoire des Catastrophes naturelles
1846
25 mai
Louis-Napoléon s'évade du fort de Ham
Le prince Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, s'évade du fort de Ham (Somme), déguisé en ouvrier avec une planche sur l'épaule. Il y a été enfermé en 1840, accusé de complot contre l'Etat. Deux ans plus tard, il deviendra le premier président de la République française et quatre ans après, il restaurera le titre d'empereur à son profit.
Voir aussi : Louis-Napoléon Bonaparte - Evasion - Histoire de la Politique
1864
25 mai
Reconnaissance de la liberté de coalition
Le vote d’une loi supprime le délit de coalition. L’Empire se montre ainsi plus tolérant à l’égard des ouvriers puisque cette restriction de la loi Le Chapelier rend possible les grèves. Toutefois, celles-ci ne devront pas attenter à la liberté de travail ni engendrer de violences.
Voir aussi : Dossier histoire du droit du travail - Histoire du Droit de grève - Loi Le Chapelier - Histoire du Travail
1882
25 mai
Naissance de la Triple-Alliance
L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie signent un accord défensif nommé Triple-Alliance de 1882 ou Triplice. L’Allemagne est ainsi renforcée face à une France hostile depuis la guerre de 1870 tandis que l’Autriche-Hongrie trouve des alliés face aux menaces que fait peser sur elle la politique expansionniste russe dans les Balkans. Quant aux Italiens, ils souhaitent avant tout avoir du poids face à la France et sa politique coloniale. Tous participeront à une tentative d’isolement diplomatique de cette dernière. Cet accord sera fondamental dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il sera rompu en mai 1915 lorsque l’Italie prendra le parti du camp adverse.
Voir aussi : Alliance - Histoire de l'Autriche-Hongrie - Triple-Alliance - Histoire de la Première Guerre mondiale
1895
25 mai
Oscar Wilde condamné pour homosexualité
L'écrivain irlandais Oscar Wilde est condamné pour délit d'homosexualité à deux ans de travaux forcés. Il purgera cette peine dans la très répressive prison de Reading, au sud de l'Angleterre. Il y écrira "De Profundis", une longue lettre à Alfred Douglas, son amant. A sa sortie de prison il s'exilera en France et publiera le poème "La ballade de la geôle de Reading" en 1898. Il mourra à Paris dans la misère et la solitude en 1900.
Voir aussi : Condamnation - Homosexualité - Histoire des Romans
1949
25 mai
Création de la RFA
Alors que la rédaction de la Constitution et des textes fondamentaux s’est achevée le 8 mai, la République Fédérale d’Allemagne (RFA) est proclamée. Ainsi prend fin à l’ouest, quatre ans d’occupation par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Ne disposant pas d’armée mais incluse dans le plan Marshall, la RFA aura, au côté de la France, un rôle fondamental dans la construction de l’Europe et deviendra un des moteurs économiques de l’Europe. L’objectif de mettre fin à des siècles de conflits entre l’Allemagne et ses voisins sera ainsi réalisé. De son côté, l’URSS va mettre un terme à l’occupation de sa zone en octobre 1949 en créant la RDA. Toutefois, le degré d’indépendance de cette dernière sera bien moindre. RFA et RDA fusionneront en 1991 après l’effondrement des deux blocs.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre froide : de l'Alliance aux deux blocs - Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de la RFA - Histoire de la Guerre froide
1958
25 mai
De Gaulle appelé à la présidence du Conseil
Face aux événements d'Algérie, de Gaulle, appuyé par Jacques Chaban-Delmas, prépare depuis le début du printemps son retour dans la vie politique française. En effet, de nombreuses personnalités avaient jusqu'alors appelé à son retour pour gérer la situation difficile et le climat d'insurrection qui règnent en France. Après avoir rassuré sur ses visées démocratiques tout en s'affirmant prêt à prendre en charge la direction du pays, il est appelé par le Président de la République René Coty à prendre la présidence du Conseil. Il a alors les pleins pouvoirs pour réviser la constitution.
Voir aussi : De Gaulle - Histoire de la Quatrième république
1961
25 mai
Un homme sur la Lune avant la fin de la décennie
Ayant perçu le vol en orbite de Youri Gagarine comme un nouvel affront, les Etats-Unis décident de réagir et d’atteindre à moyen terme un objectif qui leur permettra de prouver leur supériorité technologique sur l’URSS. C’est donc par la voix de son président Kennedy que la puissance occidentale annonce qu’elle désire envoyer un homme sur la Lune d’ici la fin de la décennie. Le programme Apollo respectera ses objectifs puisque des hommes se poseront sur la Lune le 21 juillet 1969.
Voir aussi : Dossier histoire de la conquête spatiale dans la guerre froide - Kennedy - Histoire d'Apollo - Histoire de l'Espace
1963
25 mai
Création de l'Organisation de l'unité africaine
Trente chefs d'Etats africains, réunis à Abbis-Abeba à l'invitation de l'empereur d'Ethiopie, adoptent le charte de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Cette charte est inspirée par l'idée que l'Afrique doit pouvoir s'exprimer de façon unitaire. Elle affirme l'égalité souveraine de tous les Etats membres, le principe de la non-ingérence et le respect de l'intégrité territoriale. Les questions économiques et la prévention des conflits sont depuis quelques années les deux grands thèmes de réflexion de l'OUA.
Voir aussi : Histoire de la Diplomatie
1977
25 mai
Début de la saga starwars
La Guerre des étoiles du réalisateur américain George Lucas sort dans 32 salles aux Etats-Unis. Le film aux effets spéciaux révolutionnaires et porté par la musique de John Williams est un énorme succès. Réalisé avec un budget modeste de 10 millions de dollars, il remporte en trois mois 100 millions de dollars. Il sera couronné par 6 Oscars. Lucas investira alors dans la suite de sa trilogie : "L'Empire contre attaque" en 1980 et "Le retour du Jedi" en 1983. 22 ans plus tard, il réalisera le premier épisode de sa saga : "la Menace fantôme", rapidement suivi de "l’Attaque des clones" puis de "la Revanche des Sith". Cette nouvelle trilogie retracera le passé du terrible Dark Vador, jusqu’à la naissance de Luke Skywalker.
Voir aussi : Dossier histoire de la science-fiction - Film - Histoire de la Guerre des étoiles - Histoire du Cinéma
1979
25 mai
"Alien" embarque comme huitième passager
Ridley Scott met en scène l’hideuse créature extra-terrestre : "Alien". C’est en effet l’horreur qui se mêle ici à la science-fiction. A bord d'un vaisseau de retour vers la Terre, un équipage est menacé par une créature inconnue particulièrement meurtrière. Mue par une intelligence supérieure, elle viendra à bout de la quasi-totalité des voyageurs. Terreur, suspense, environnement clos et grandes interprétations sont les meilleurs ingrédients de cette recette de science-fiction. "Alien, le huitième passager" remportera d’ailleurs un succès mondial. Dans les années qui suivront, plusieurs autres réalisateurs, dont James Cameron, renouvelleront l’expérience d’"Alien".
Voir aussi : Dossier histoire de la science-fiction - Extra-terrestre - Histoire du Cinéma
1998
25 mai
Vers un enseignement supérieur européen
Le processus conduisant à la construction d’un espace européen de l’enseignement supérieur est lancé. Plusieurs ministres européens de l’enseignement se réunissent à la Sorbonne. L’objectif est alors d’organiser, avant 2010, un enseignement européen commun, notamment en harmonisant les niveaux des diplômes et leur structure. Dès l’année suivante, de plus en plus de pays s’engageront dans le processus, qui permettra de favoriser les échanges entre les établissements universitaires dans toute l’Europe. En France, le projet sera concrétisé par la réforme LMD ("licence-master-doctorat"). Cette dernière instaurera un système de crédits (ETC) et organisera l’enseignement en trois niveaux. Mais elle sera loin de faire l’unanimité et fera couler beaucoup d’encre.
Voir aussi : Dossier histoire de l' enseignement - Réforme - Europe - Histoire des Institutions
2005
25 mai
Dixième édition du Super 12
Les Canterbury Crusaders, équipe néo-zélandaise, s'impose lors de la Finale du Super 12. Compétition créée en 1996 par Rupert Murdoch, la même année que le Tri-nations, cette coupe oppose les clubs des trois grandes nations du rugby de l'hémisphère sud, à savoir l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud.
2005
25 mai
Référendum sur le pluralisme en Égypte
Les Égyptiens sont invités à voter dans le cadre d’un référendum constitutionnel portant sur le système électif. Il est question de mettre en place, pour la première fois, des élections présidentielles au suffrage universel direct autorisant plusieurs candidats à se présenter. L’amendement constitutionnel est largement approuvé par la population. La première élection pluraliste aura lieu le 7 septembre 2005, et confortera Moubarak au pouvoir, pour un cinquième mandat.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Egypte : la république - Moubarak - Histoire des Elections
25 mai
Prise de Tolède par Alphonse VI
Le roi de León et de Castille Alphonse VI s’empare du royaume de Tolède, sous domination maure depuis 711. La conquête du León en 1037 par Ferdinand Ier avait rendu la Castille particulièrement puissante, lui permettant ainsi d’amorcer la Reconquista. Mais en 1086 et 1109, Alphonse VI essuiera deux cuisantes défaites contre les Almoravides venus en renfort.
Voir aussi : Dossier histoire de la Reconquista - Histoire des Almoravides - Castille - León - Histoire de Tolède - Histoire du Moyen-Âge
1659
25 mai
Richard Cromwell renonce au titre de lord-protecteur
Nommé lord-protecteur depuis janvier 1659, Richard Cromwell n’est pas en mesure de maintenir l’équilibre du régime instauré par son père. Il abandonne donc ses fonctions, laissant l’Angleterre sombrer dans une quasi-anarchie militaire. Profitant des événements, le général Monck interviendra en s’emparant de Londres en février 1660. Répondant au désir de la population, il organisera la Restauration des Stuarts, et plus particulièrement le retour de Charles II sur le trône.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Dossier histoire du Commonwealth d'Angleterre - Cromwell - Charles II - Histoire de la Politique
1720
25 mai
Un bateau amène la peste à Marseille
En provenance de Syrie, le navire "Le Grand-Saint-Antoine", contaminé par le bacille de la peste, accoste dans le port de Marseille. L'administration, bien que prévenue de la présence du "mal" sur le bateau, l'autorise à décharger sa cargaison. Le fléau emportera en quelques semaines 50 000 Marseillais, soit la moitié de la population de la ville, et se répandra jusqu'à Toulon et Aix.
Voir aussi : Dossier histoire des Epidémies - Peste - Histoire de Marseille - Histoire de la Médecine
1787
25 mai
Ouverture de la Convention de Philadelphie
Dix ans après la fin de la guerre d'Indépendance qui a chassé les Anglais des colonies d'Amérique, une Convention s'ouvre à Philadelphie. Les représentants des 13 nouveaux Etats ont pris conscience de la nécessité de créer des organes communs de gouvernement et de se mettre d'accord sur les délégations de pouvoir. Présidés par George Washington, héros de la guerre d'Indépendance, les débats seront très agités. La Constitution fédérale sera publiée le 17 septembre. Cette Constitution est la plus ancienne qui existe aujourd'hui.
Voir aussi : Constitution - Histoire de Philadelphie - Histoire de l'Etat
1792
25 mai
L’Unzen provoque un tsunami meurtrier
Le mont Unzen, volcan situé sur l’île de Kyushu, au Japon, libère soudainement une immense quantité de boue. Il s’était réveillé le mois précédent et semblait avoir retrouvé son calme. Mais les apparences sont trompeuses car le volcan se déchire au niveau de l’un de ses côtés et laisse couler un déluge de boue vers la ville de Shimabara et la mer. La catastrophe donne naissance à un tsunami dévastateur qui augmente encore le nombre de victime. Au total, plus de 14 500 personnes trouveront la mort. Le volcan se réveillera à nouveau en 1990 et ce durant plusieurs années, laissant couler d’énormes coulées de lave et libérant des nuées ardentes. Les vulcanologues Katia et Maurice Krafft y perdront la vie en 1991.
Voir aussi : Histoire des Eruptions - Volcan - Tsunami - Histoire des Catastrophes naturelles
1846
25 mai
Louis-Napoléon s'évade du fort de Ham
Le prince Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, s'évade du fort de Ham (Somme), déguisé en ouvrier avec une planche sur l'épaule. Il y a été enfermé en 1840, accusé de complot contre l'Etat. Deux ans plus tard, il deviendra le premier président de la République française et quatre ans après, il restaurera le titre d'empereur à son profit.
Voir aussi : Louis-Napoléon Bonaparte - Evasion - Histoire de la Politique
1864
25 mai
Reconnaissance de la liberté de coalition
Le vote d’une loi supprime le délit de coalition. L’Empire se montre ainsi plus tolérant à l’égard des ouvriers puisque cette restriction de la loi Le Chapelier rend possible les grèves. Toutefois, celles-ci ne devront pas attenter à la liberté de travail ni engendrer de violences.
Voir aussi : Dossier histoire du droit du travail - Histoire du Droit de grève - Loi Le Chapelier - Histoire du Travail
1882
25 mai
Naissance de la Triple-Alliance
L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie signent un accord défensif nommé Triple-Alliance de 1882 ou Triplice. L’Allemagne est ainsi renforcée face à une France hostile depuis la guerre de 1870 tandis que l’Autriche-Hongrie trouve des alliés face aux menaces que fait peser sur elle la politique expansionniste russe dans les Balkans. Quant aux Italiens, ils souhaitent avant tout avoir du poids face à la France et sa politique coloniale. Tous participeront à une tentative d’isolement diplomatique de cette dernière. Cet accord sera fondamental dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il sera rompu en mai 1915 lorsque l’Italie prendra le parti du camp adverse.
Voir aussi : Alliance - Histoire de l'Autriche-Hongrie - Triple-Alliance - Histoire de la Première Guerre mondiale
1895
25 mai
Oscar Wilde condamné pour homosexualité
L'écrivain irlandais Oscar Wilde est condamné pour délit d'homosexualité à deux ans de travaux forcés. Il purgera cette peine dans la très répressive prison de Reading, au sud de l'Angleterre. Il y écrira "De Profundis", une longue lettre à Alfred Douglas, son amant. A sa sortie de prison il s'exilera en France et publiera le poème "La ballade de la geôle de Reading" en 1898. Il mourra à Paris dans la misère et la solitude en 1900.
Voir aussi : Condamnation - Homosexualité - Histoire des Romans
1949
25 mai
Création de la RFA
Alors que la rédaction de la Constitution et des textes fondamentaux s’est achevée le 8 mai, la République Fédérale d’Allemagne (RFA) est proclamée. Ainsi prend fin à l’ouest, quatre ans d’occupation par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Ne disposant pas d’armée mais incluse dans le plan Marshall, la RFA aura, au côté de la France, un rôle fondamental dans la construction de l’Europe et deviendra un des moteurs économiques de l’Europe. L’objectif de mettre fin à des siècles de conflits entre l’Allemagne et ses voisins sera ainsi réalisé. De son côté, l’URSS va mettre un terme à l’occupation de sa zone en octobre 1949 en créant la RDA. Toutefois, le degré d’indépendance de cette dernière sera bien moindre. RFA et RDA fusionneront en 1991 après l’effondrement des deux blocs.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre froide : de l'Alliance aux deux blocs - Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de la RFA - Histoire de la Guerre froide
1958
25 mai
De Gaulle appelé à la présidence du Conseil
Face aux événements d'Algérie, de Gaulle, appuyé par Jacques Chaban-Delmas, prépare depuis le début du printemps son retour dans la vie politique française. En effet, de nombreuses personnalités avaient jusqu'alors appelé à son retour pour gérer la situation difficile et le climat d'insurrection qui règnent en France. Après avoir rassuré sur ses visées démocratiques tout en s'affirmant prêt à prendre en charge la direction du pays, il est appelé par le Président de la République René Coty à prendre la présidence du Conseil. Il a alors les pleins pouvoirs pour réviser la constitution.
Voir aussi : De Gaulle - Histoire de la Quatrième république
1961
25 mai
Un homme sur la Lune avant la fin de la décennie
Ayant perçu le vol en orbite de Youri Gagarine comme un nouvel affront, les Etats-Unis décident de réagir et d’atteindre à moyen terme un objectif qui leur permettra de prouver leur supériorité technologique sur l’URSS. C’est donc par la voix de son président Kennedy que la puissance occidentale annonce qu’elle désire envoyer un homme sur la Lune d’ici la fin de la décennie. Le programme Apollo respectera ses objectifs puisque des hommes se poseront sur la Lune le 21 juillet 1969.
Voir aussi : Dossier histoire de la conquête spatiale dans la guerre froide - Kennedy - Histoire d'Apollo - Histoire de l'Espace
1963
25 mai
Création de l'Organisation de l'unité africaine
Trente chefs d'Etats africains, réunis à Abbis-Abeba à l'invitation de l'empereur d'Ethiopie, adoptent le charte de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Cette charte est inspirée par l'idée que l'Afrique doit pouvoir s'exprimer de façon unitaire. Elle affirme l'égalité souveraine de tous les Etats membres, le principe de la non-ingérence et le respect de l'intégrité territoriale. Les questions économiques et la prévention des conflits sont depuis quelques années les deux grands thèmes de réflexion de l'OUA.
Voir aussi : Histoire de la Diplomatie
1977
25 mai
Début de la saga starwars
La Guerre des étoiles du réalisateur américain George Lucas sort dans 32 salles aux Etats-Unis. Le film aux effets spéciaux révolutionnaires et porté par la musique de John Williams est un énorme succès. Réalisé avec un budget modeste de 10 millions de dollars, il remporte en trois mois 100 millions de dollars. Il sera couronné par 6 Oscars. Lucas investira alors dans la suite de sa trilogie : "L'Empire contre attaque" en 1980 et "Le retour du Jedi" en 1983. 22 ans plus tard, il réalisera le premier épisode de sa saga : "la Menace fantôme", rapidement suivi de "l’Attaque des clones" puis de "la Revanche des Sith". Cette nouvelle trilogie retracera le passé du terrible Dark Vador, jusqu’à la naissance de Luke Skywalker.
Voir aussi : Dossier histoire de la science-fiction - Film - Histoire de la Guerre des étoiles - Histoire du Cinéma
1979
25 mai
"Alien" embarque comme huitième passager
Ridley Scott met en scène l’hideuse créature extra-terrestre : "Alien". C’est en effet l’horreur qui se mêle ici à la science-fiction. A bord d'un vaisseau de retour vers la Terre, un équipage est menacé par une créature inconnue particulièrement meurtrière. Mue par une intelligence supérieure, elle viendra à bout de la quasi-totalité des voyageurs. Terreur, suspense, environnement clos et grandes interprétations sont les meilleurs ingrédients de cette recette de science-fiction. "Alien, le huitième passager" remportera d’ailleurs un succès mondial. Dans les années qui suivront, plusieurs autres réalisateurs, dont James Cameron, renouvelleront l’expérience d’"Alien".
Voir aussi : Dossier histoire de la science-fiction - Extra-terrestre - Histoire du Cinéma
1998
25 mai
Vers un enseignement supérieur européen
Le processus conduisant à la construction d’un espace européen de l’enseignement supérieur est lancé. Plusieurs ministres européens de l’enseignement se réunissent à la Sorbonne. L’objectif est alors d’organiser, avant 2010, un enseignement européen commun, notamment en harmonisant les niveaux des diplômes et leur structure. Dès l’année suivante, de plus en plus de pays s’engageront dans le processus, qui permettra de favoriser les échanges entre les établissements universitaires dans toute l’Europe. En France, le projet sera concrétisé par la réforme LMD ("licence-master-doctorat"). Cette dernière instaurera un système de crédits (ETC) et organisera l’enseignement en trois niveaux. Mais elle sera loin de faire l’unanimité et fera couler beaucoup d’encre.
Voir aussi : Dossier histoire de l' enseignement - Réforme - Europe - Histoire des Institutions
2005
25 mai
Dixième édition du Super 12
Les Canterbury Crusaders, équipe néo-zélandaise, s'impose lors de la Finale du Super 12. Compétition créée en 1996 par Rupert Murdoch, la même année que le Tri-nations, cette coupe oppose les clubs des trois grandes nations du rugby de l'hémisphère sud, à savoir l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud.
2005
25 mai
Référendum sur le pluralisme en Égypte
Les Égyptiens sont invités à voter dans le cadre d’un référendum constitutionnel portant sur le système électif. Il est question de mettre en place, pour la première fois, des élections présidentielles au suffrage universel direct autorisant plusieurs candidats à se présenter. L’amendement constitutionnel est largement approuvé par la population. La première élection pluraliste aura lieu le 7 septembre 2005, et confortera Moubarak au pouvoir, pour un cinquième mandat.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Egypte : la république - Moubarak - Histoire des Elections
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
La peste de Marseille de 1720 constitue un épisode historique marquant, toujours présent dans la mémoire collective des Marseillais. Elle est la dernière épidémie de peste enregistrée en France.
Le Grand-Saint-Antoine, un bateau en provenance du Levant (la région de la Syrie), accostant à Marseille le 25 mai 1720 est à l’origine de l’épidémie. En effet, sa cargaison constituée d’étoffes et de balles de coton est contaminée par le bacille de Yersin responsable de la peste. À la suite de graves négligences, et malgré un dispositif de protection très strict comportant notamment la mise en quarantaine des passagers et des marchandises, la peste se propage dans la ville. Les quartiers déshérités et les plus anciens sont les plus touchés. La peste s’étend rapidement dans la cité où elle entraîne entre 30 et 40 000 décès sur 80 à 90 000 habitants, puis en Provence où elle fait entre 90 000 et 120 000 victimes sur une population de 400 000 habitants environ.
La responsabilité de la non-application de la réglementation a été recherchée à l’époque auprès du commandant du navire, le capitaine Jean-Baptiste Chataud, et du premier échevin, Jean-Baptiste Estelle. Aucune preuve formelle n’a pu être trouvée. Il est cependant certain que les intendants de santé chargés de cette réglementation ont agi avec beaucoup de légèreté : la question de savoir s’ils ont subi des pressions de la part des échevins reste sans réponse.
L’alimentation de la population ainsi que l’évacuation des cadavres posent de graves problèmes et mobilisent les échevins qui montrent beaucoup de courage. L’enlèvement des cadavres du quartier de la Tourette par les galériens de l'Arsenal des galères mobilisés à cet effet et placés sous le commandement du chevalier Roze constitue un fait majeur de ce tragique évènement. Les religieux avec à leur tête Mgr de Belsunce apportent un réconfort moral aux mourants.
Cette épidémie donnera naissance à de nombreuses représentations artistiques parmi lesquelles celles du peintre Michel Serre sont particulièrement intéressantes car il a été un témoin direct de cette épidémie.
Scène de la peste de 1720 à la Tourette (Marseille), tableau de Michel Serre (musée Atger, Montpellier). L'inhumation des cadavres à la Tourette par le chevalier Roze, qui figure de façon exemplaire l'intervention de l'État, a été l'objet de représentations iconographiques nombreuses.
Malgré les difficultés financières de la ville de Marseille fortement endettée depuis la fin du XVIIe siècle, le commerce marseillais est en plein essor après une crise passagère consécutive au traité de Rastadt signé en 1714 mettant fin à la guerre de succession d'Espagne. La valeur des produits du Levant apportés dans le port de Marseille en 1714 s'élève à vingt-trois millions de livres, somme jamais atteinte précédemment. C'est à ce moment où s'amorcent des conditions de vie meilleures et un essor économique qu'un coup d’arrêt brutal est donné par l'apparition de la peste.
La ville est entièrement ceinturée par un nouveau rempart construit sur ordre de Louis XIV par Nicolas Arnoul. Cette enceinte prend appui sur chacune des deux puissantes forteresses placées de part et d'autre de l'entrée du port : le fort Saint-Jean et le fort Saint-Nicolas. Les remparts du Moyen Âge ont été démolis et la superficie de la ville intra-muros est triplée passant de 65 à 195 hectares. Dans les espaces intérieurs ainsi conquis sont construites des voies nouvelles se coupant perpendiculairement.
Il en résulte deux types d'urbanisation qui ne seront pas sans influence sur le développement et la propagation de la peste qui apparut d'abord dans les vieux quartiers. Au nord du port est située la ville ancienne qui correspond à celle du Moyen Âge avec des rues étroites, tortueuses et insalubres où se trouvent artisans et commerçants ; c'est dans cette zone que la peste apparaîtra et atteindra son paroxysme. À l'est et au sud se développe la ville nouvelle avec ses nouvelles voies rectilignes : rue de Rome, rue Paradis, rue Saint-Ferréol.
La peste constitue une menace permanente pour Marseille en liaison fréquente avec le Proche-Orient où cette maladie est endémique. Des épidémies frappent la ville à de nombreuses reprises, notamment en 1580 où la peste a été très meurtrière et a fait proportionnellement autant de morts sinon davantage que celle de 1720. Un système est progressivement mis en place et montre son efficacité puisqu’en 1720, Marseille n'a pas connu d'épidémie depuis soixante ans. Cette protection repose d'une part sur un cordon sanitaire mis en place à l'échelle méditerranéenne avec délivrance de patentes dans les ports du Levant et d'autre part sur un bureau de santé composé d’intendants qui décident de la durée de la mise en quarantaine pour l'équipage, les passagers et les marchandises.
Chaque navire faisant escale dans un port du Levant se voit délivrer une patente, certificat délivré par les consuls des ports orientaux aux capitaines des vaisseaux désirant rentrer en France, qui précise l'état sanitaire de la ville. On distingue trois types de patentes :
la patente nette lorsque rien de suspect n'existe dans la région au moment du départ du vaisseau ;
la patente suspecte lorsque règne dans le pays une maladie soupçonnée pestilentielle ;
la patente brute lorsque la région est contaminée par la peste.
En cas de patente nette la durée de la quarantaine est ordinairement de dix-huit jours pour les personnes, vingt-huit pour le navire et trente-huit pour la cargaison. Ces périodes sont portées respectivement à vingt-cinq, trente et quarante si la patente est suspecte et trente-cinq, cinquante et soixante si la patente est brute.
Bureau de santé sur le Vieux-Port, construit en 1719
Un bureau de santé est créé à Marseille. Sa date de création est inconnue mais se situe antérieurement à 1622 car un texte émanant du parlement de Provence daté de cette année fait référence à cet établissement. Ce bureau, renouvelé chaque année par le conseil de ville, est composé de quatorze intendants bénévoles choisis parmi les négociants, marchands et anciens capitaines de vaisseau. La présidence est assurée à tour de rôle chaque semaine par l'un des intendants qui prend alors le nom d'intendant semainier. Afin d'assurer une bonne coordination entre le conseil municipal et le bureau de santé, les deux échevins à la sortie de leur charge font partie de droit du bureau de Santé, ce qui porte le nombre total de ses membres à seize. Ils sont assistés dans leur tâche par un personnel nombreux : secrétaires, commis, etc. Un médecin et un chirurgien sont attachés à cet établissement.
Le siège du bureau de santé se trouve d'abord sur un ponton flottant basé près du fort Saint-Jean, puis à la consigne sanitaire, bâtiment construit à partir de 1719 sur les plans d'Antoine Mazin au pied du fort Saint-Jean. Ce bâtiment est toujours visible et a été classé monument historique par arrêté du 23 novembre 1949.
Les démarches sont strictes : le capitaine d'un vaisseau en provenance du Levant laisse son navire à l'île de Pomègues et se rend en barque au bureau de santé pour présenter la patente qui lui a été délivrée et selon le type de celle-ci, le bureau de santé décide de la durée de la quarantaine à appliquer aux marchandises et aux personnes.
Les lieux de quarantaine des vaisseaux ont été établis à l'île Jarre, au sud de la rade de Marseille si la peste est avérée, ou à l’île de Pomègues où cinq hectares de terrains et de bâtiments ainsi qu'un petit port a été aménagé pour recevoir environ trente-cinq navires.
D'autre part, des infirmeries, parfois appelées lazaret car elles sont placées sous la protection de saint Lazare, ont été aménagées pour les passagers et les marchandises. Ces infirmeries sont situées au bord de la mer, entre l'anse de la Joliette et celle d'Arenc, à 400 m environ au nord de l'enceinte de la ville ; construites sous Colbert, elles sont constituées de hangars pour les marchandises et d'habitations pour les voyageurs, sur une emprise de 12 hectares, ceinturée de murailles et en comportant que trois points d'accès.
Le 25 mai 1720, le bateau le Grand-Saint-Antoine en provenance du Proche-Orient arrive à Marseille au terme d'une longue navigation. Il apporte un précieux chargement d'étoffes de soie et de balles de coton, pour une valeur de 300 000 livres destinées à être vendues à la foire de Beaucaire de juillet.
Une partie de la cargaison appartient à plusieurs notables de Marseille dont le premier échevin Jean-Baptiste Estelle et le capitaine du navire Jean-Baptiste Chataud. Le bateau avait été armé par Ghilhermy et Chaud, Jean-Baptiste Estelle, Antoine Bourguet et Jean-Baptiste Chataud, intéressés chacun pour un quart. Comment ce vaisseau qui apporte la peste a-t-il pu être contaminé ?
Fin de la 1ère partie
Le Grand-Saint-Antoine, un bateau en provenance du Levant (la région de la Syrie), accostant à Marseille le 25 mai 1720 est à l’origine de l’épidémie. En effet, sa cargaison constituée d’étoffes et de balles de coton est contaminée par le bacille de Yersin responsable de la peste. À la suite de graves négligences, et malgré un dispositif de protection très strict comportant notamment la mise en quarantaine des passagers et des marchandises, la peste se propage dans la ville. Les quartiers déshérités et les plus anciens sont les plus touchés. La peste s’étend rapidement dans la cité où elle entraîne entre 30 et 40 000 décès sur 80 à 90 000 habitants, puis en Provence où elle fait entre 90 000 et 120 000 victimes sur une population de 400 000 habitants environ.
La responsabilité de la non-application de la réglementation a été recherchée à l’époque auprès du commandant du navire, le capitaine Jean-Baptiste Chataud, et du premier échevin, Jean-Baptiste Estelle. Aucune preuve formelle n’a pu être trouvée. Il est cependant certain que les intendants de santé chargés de cette réglementation ont agi avec beaucoup de légèreté : la question de savoir s’ils ont subi des pressions de la part des échevins reste sans réponse.
L’alimentation de la population ainsi que l’évacuation des cadavres posent de graves problèmes et mobilisent les échevins qui montrent beaucoup de courage. L’enlèvement des cadavres du quartier de la Tourette par les galériens de l'Arsenal des galères mobilisés à cet effet et placés sous le commandement du chevalier Roze constitue un fait majeur de ce tragique évènement. Les religieux avec à leur tête Mgr de Belsunce apportent un réconfort moral aux mourants.
Cette épidémie donnera naissance à de nombreuses représentations artistiques parmi lesquelles celles du peintre Michel Serre sont particulièrement intéressantes car il a été un témoin direct de cette épidémie.
Scène de la peste de 1720 à la Tourette (Marseille), tableau de Michel Serre (musée Atger, Montpellier). L'inhumation des cadavres à la Tourette par le chevalier Roze, qui figure de façon exemplaire l'intervention de l'État, a été l'objet de représentations iconographiques nombreuses.
Malgré les difficultés financières de la ville de Marseille fortement endettée depuis la fin du XVIIe siècle, le commerce marseillais est en plein essor après une crise passagère consécutive au traité de Rastadt signé en 1714 mettant fin à la guerre de succession d'Espagne. La valeur des produits du Levant apportés dans le port de Marseille en 1714 s'élève à vingt-trois millions de livres, somme jamais atteinte précédemment. C'est à ce moment où s'amorcent des conditions de vie meilleures et un essor économique qu'un coup d’arrêt brutal est donné par l'apparition de la peste.
La ville est entièrement ceinturée par un nouveau rempart construit sur ordre de Louis XIV par Nicolas Arnoul. Cette enceinte prend appui sur chacune des deux puissantes forteresses placées de part et d'autre de l'entrée du port : le fort Saint-Jean et le fort Saint-Nicolas. Les remparts du Moyen Âge ont été démolis et la superficie de la ville intra-muros est triplée passant de 65 à 195 hectares. Dans les espaces intérieurs ainsi conquis sont construites des voies nouvelles se coupant perpendiculairement.
Il en résulte deux types d'urbanisation qui ne seront pas sans influence sur le développement et la propagation de la peste qui apparut d'abord dans les vieux quartiers. Au nord du port est située la ville ancienne qui correspond à celle du Moyen Âge avec des rues étroites, tortueuses et insalubres où se trouvent artisans et commerçants ; c'est dans cette zone que la peste apparaîtra et atteindra son paroxysme. À l'est et au sud se développe la ville nouvelle avec ses nouvelles voies rectilignes : rue de Rome, rue Paradis, rue Saint-Ferréol.
La peste constitue une menace permanente pour Marseille en liaison fréquente avec le Proche-Orient où cette maladie est endémique. Des épidémies frappent la ville à de nombreuses reprises, notamment en 1580 où la peste a été très meurtrière et a fait proportionnellement autant de morts sinon davantage que celle de 1720. Un système est progressivement mis en place et montre son efficacité puisqu’en 1720, Marseille n'a pas connu d'épidémie depuis soixante ans. Cette protection repose d'une part sur un cordon sanitaire mis en place à l'échelle méditerranéenne avec délivrance de patentes dans les ports du Levant et d'autre part sur un bureau de santé composé d’intendants qui décident de la durée de la mise en quarantaine pour l'équipage, les passagers et les marchandises.
Chaque navire faisant escale dans un port du Levant se voit délivrer une patente, certificat délivré par les consuls des ports orientaux aux capitaines des vaisseaux désirant rentrer en France, qui précise l'état sanitaire de la ville. On distingue trois types de patentes :
la patente nette lorsque rien de suspect n'existe dans la région au moment du départ du vaisseau ;
la patente suspecte lorsque règne dans le pays une maladie soupçonnée pestilentielle ;
la patente brute lorsque la région est contaminée par la peste.
En cas de patente nette la durée de la quarantaine est ordinairement de dix-huit jours pour les personnes, vingt-huit pour le navire et trente-huit pour la cargaison. Ces périodes sont portées respectivement à vingt-cinq, trente et quarante si la patente est suspecte et trente-cinq, cinquante et soixante si la patente est brute.
Bureau de santé sur le Vieux-Port, construit en 1719
Un bureau de santé est créé à Marseille. Sa date de création est inconnue mais se situe antérieurement à 1622 car un texte émanant du parlement de Provence daté de cette année fait référence à cet établissement. Ce bureau, renouvelé chaque année par le conseil de ville, est composé de quatorze intendants bénévoles choisis parmi les négociants, marchands et anciens capitaines de vaisseau. La présidence est assurée à tour de rôle chaque semaine par l'un des intendants qui prend alors le nom d'intendant semainier. Afin d'assurer une bonne coordination entre le conseil municipal et le bureau de santé, les deux échevins à la sortie de leur charge font partie de droit du bureau de Santé, ce qui porte le nombre total de ses membres à seize. Ils sont assistés dans leur tâche par un personnel nombreux : secrétaires, commis, etc. Un médecin et un chirurgien sont attachés à cet établissement.
Le siège du bureau de santé se trouve d'abord sur un ponton flottant basé près du fort Saint-Jean, puis à la consigne sanitaire, bâtiment construit à partir de 1719 sur les plans d'Antoine Mazin au pied du fort Saint-Jean. Ce bâtiment est toujours visible et a été classé monument historique par arrêté du 23 novembre 1949.
Les démarches sont strictes : le capitaine d'un vaisseau en provenance du Levant laisse son navire à l'île de Pomègues et se rend en barque au bureau de santé pour présenter la patente qui lui a été délivrée et selon le type de celle-ci, le bureau de santé décide de la durée de la quarantaine à appliquer aux marchandises et aux personnes.
Les lieux de quarantaine des vaisseaux ont été établis à l'île Jarre, au sud de la rade de Marseille si la peste est avérée, ou à l’île de Pomègues où cinq hectares de terrains et de bâtiments ainsi qu'un petit port a été aménagé pour recevoir environ trente-cinq navires.
D'autre part, des infirmeries, parfois appelées lazaret car elles sont placées sous la protection de saint Lazare, ont été aménagées pour les passagers et les marchandises. Ces infirmeries sont situées au bord de la mer, entre l'anse de la Joliette et celle d'Arenc, à 400 m environ au nord de l'enceinte de la ville ; construites sous Colbert, elles sont constituées de hangars pour les marchandises et d'habitations pour les voyageurs, sur une emprise de 12 hectares, ceinturée de murailles et en comportant que trois points d'accès.
Le 25 mai 1720, le bateau le Grand-Saint-Antoine en provenance du Proche-Orient arrive à Marseille au terme d'une longue navigation. Il apporte un précieux chargement d'étoffes de soie et de balles de coton, pour une valeur de 300 000 livres destinées à être vendues à la foire de Beaucaire de juillet.
Une partie de la cargaison appartient à plusieurs notables de Marseille dont le premier échevin Jean-Baptiste Estelle et le capitaine du navire Jean-Baptiste Chataud. Le bateau avait été armé par Ghilhermy et Chaud, Jean-Baptiste Estelle, Antoine Bourguet et Jean-Baptiste Chataud, intéressés chacun pour un quart. Comment ce vaisseau qui apporte la peste a-t-il pu être contaminé ?
Fin de la 1ère partie
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Le Grand-Saint-Antoine quitte Marseille le 22 juillet 1719 et relie successivement Smyrne, Larnaca (Chypre), et Saïda (Liban). Dans cette ville il embarque des tissus de soie et des sacs de cendre destinés au lest et afin d'absorber l'humidité des cales pour assurer une meilleure conservation des précieuses étoffes. Cette cendre se vendait à Marseille aux savonneries qui l'incorporaient dans leurs fabrications. En 1978 des plongeurs qui avaient repéré l'épave du Grand Saint-Antoine au large de l'île Jarre ont remonté des échantillons de cendre. Le consul Poullard, qui ignore que la peste sévit à Damas, délivre une patente nette alors que le chargement est probablement contaminé. Le navire arrive à Tyr (aujourd'hui Sûr), et complète sa cargaison par de nouvelles étoffes probablement aussi contaminées. Le navire reprend la mer, mais doit faire escale à Tripoli (Liban) pour remédier à des dégâts causés par une violente tempête. Le vice-consul de Tripoli, Monhenoult, délivre également une patente nette. Le 3 avril 1720 le navire se dirige vers Chypre après avoir embarqué quatorze passagers. Le 5 avril un Turc meurt à bord et son cadavre est jeté à la mer. Les passagers descendent à Chypre et le navire repart le 18 avril 1720 en direction de Marseille. En cours de route meurent successivement cinq personnes dont le chirurgien de bord.
L'alerte est grave et le capitaine Chataud décide de s'arrêter alors dans la rade du Brusc à proximité de Toulon. Cette rade bien abritée par l'île des Embiez, constitue un mouillage forain apprécié des navigateurs depuis l'Antiquité. Il s'agit en effet de l'ancienne Tauroentum. Les raisons de cette escale sont assez mystérieuses, mais certains historiens estiment que Chataud a voulu prendre l'avis des propriétaires de la cargaison pour fixer la conduite à tenir.
Le Grand-Saint-Antoine fait alors demi-tour pour rejoindre Livourne où il arrive le 17 mai. Les Italiens interdisent l'entrée du navire dans le port. Cette précaution est d'autant plus judicieuse que le lendemain trois personnes décèdent à bord. Les cadavres sont examinés par des médecins qui concluent à une « fièvre maligne pestilentielle » ; ce terme ne doit pas prêter à confusion, car pour les médecins de l'époque il ne désigne pas la peste. Les autorités de Livourne mentionnent au dos de la patente de Tripoli qu'elles avaient refusé l'entrée du navire dans le port à cause de la mortalité d'une partie de l'équipage, en raison de cette fièvre.
Le navire retourne alors vers Marseille : il y a eu depuis le départ de Tripoli neuf décès à bord.
Carte de la rade de Marseille établie au XVIIe siècle, avec les îles de l'archipel du Frioul.
À son arrivée le capitaine Chataud se rend au bureau de santé faire sa déclaration à l'intendant semainier Tiran. Il produit les patentes nettes et ne peut que l'informer des décès survenus durant la traversée. Le 27 mai, deux jours seulement après l’arrivée du navire, un matelot meurt à bord. Le bureau de santé, à l'unanimité décide d'envoyer le bateau à l'île de Jarre, puis se ravise et dans une seconde délibération, décide de faire transférer le cadavre aux infirmeries pour examen et d'envoyer le navire à l'île de Pomègues, dans l'archipel du Frioul. Le 29 mai ce même bureau décide, fait inhabituel, de faire débarquer aux infirmeries les marchandises de valeur tandis que les balles de coton doivent être transférées à l'île de Jarre.
Le 3 juin le bureau revient sur sa position et prend une décision encore plus favorable aux propriétaires de la cargaison : toutes les marchandises seront débarquées aux infirmeries. Si aucune preuve écrite n'existe, il est probable que des interventions ont eu lieu pour faire adopter la réglementation la moins contraignante ; il est impossible de connaître les personnes qui sont réellement intervenues, mais l'intrication des intérêts des familles de négociants et des autorités qui dirigeaient la ville suffisent à comprendre les raisons de ces nombreuses négligences. La déclaration du capitaine Chataud est falsifiée par addition d'un renvoi indiquant que les membres d'équipage décédés en mer sont morts de mauvais aliments. Les intendants de santé ont probablement voulu sauver la cargaison destinée en partie à la foire de Beaucaire qui devait avoir lieu le 22 juillet 1720. Le 13 juin, veille du jour de sortie de quarantaine des passagers, le gardien de santé du vaisseau meurt. Le chirurgien de service du port, Gueirard, examine le cadavre et conclut à une mort par vieillesse, sans observer des marques de peste.
Un mousse tombe malade et meurt le 25 juin. À partir de ce jour plusieurs portefaix qui ont manipulé les ballots de coton décèdent. Le bureau de santé s'inquiète très sérieusement et décide de transférer le vaisseau à l'île de Jarre, de faire brûler les hardes des personnes décédées et d’enterrer les cadavres dans de la chaux vive. Mais ces mesures arrivent trop tard car des tissus sortis en fraude des infirmeries ont déjà transmis la peste dans la ville.
Les dix décès survenus à bord du navire ne présentaient pas apparemment les symptômes caractéristiques de la peste que sont les charbons et les bubons. Ces manifestations évidentes apparaîtront dans la ville lorsque commenceront à s'y répandre les tissus en provenance du Grand-Saint-Antoine infestés de puces porteuses du bacille de Yersin.
Légende de la carte
Propagation de la peste: A- Porte de la Joliette, B- Porte royale ou porte d'Aix, C- Porte Bernard-du-Bois, D- Porte des Chartreux ou des fainéants, E- Porte de Noailles, F- Porte d'Aubagne, G- Porte de Rome, H- Porte de Paradis, I- Porte Notre-Dame-de-la-Garde, J- Porte de Saint-Victor, K- Arsenal des galères, L- Estacade isolant les galères, M- Abbaye Saint-Victor, N- Fort Saint-Nicolas, O- Fort Saint-Jean.
1- Église Saint-Laurent, 2- Cathédrale de la Major, 3- Église des Accoules, 4- Église Saint-Martin, 5- Église Saint-Ferréol, 6- Église des Augustins, 7- La Vieille Charité, 8- Hôpital du Saint-Esprit (Hôtel-Dieu), 9- Couvent des Présentines, 10- Couvent des Récollets, 11- Couvent de la Visitation, 12- Rue Belle-Table, 13- Place du Palais, 14- Rue de l'Échelle, 15- Rue Jean-Galant, 16- Place des Prêcheurs, 17- Rue de l'Oratoire, 18- Rue des Grands-Carmes, 19- Rue des Fabres, 20- Cours Belsunce, 21- Hôtel de ville, 22- Place des Moulins, 23- Place de Lenche, 24- La Canebière, 25- Rue Saint-Ferréol, 26- Rue Paradis, 27- Place du Champ-Major (Place Montyon), 28- Chantier de construction.
Le 20 juin 1720, rue Belle-Table, venelle étroite et sombre des vieux quartiers, une femme, Marie Dauplan, meurt en quelques heures. À ce moment les médecins doutent que ce décès soit vraiment dû à la peste. Il semble en effet qu'un premier foyer pesteux au sein de l’équipage ait été contenu jusqu’au déballage des balles de coton qui allaient répandre les puces porteuses de la maladie.
Le 28 juin, un tailleur, Michel Cresp, meurt subitement. Le 1er juillet, deux femmes, Eygazière et Tanouse, demeurant rue de l'Échelle, autre quartier déshérité de la ville, meurent l'une un charbon sur le nez, l'autre avec des bubons signes évidents de la peste.
À partir du 9 juillet il est évident que la peste est présente ; ce jour là Charles Peyssonnel et son fils Jean André Peyssonnel, tous deux médecins, appelés au chevet d'un enfant d'une douzaine d'années rue Jean-Galland, diagnostiquent la peste et avertissent les échevins. Les morts sont enterrés dans de la chaux vive et leurs maisons sont murées. Les échevins espèrent toujours qu’il s’agit d’une contagion limitée. La cargaison du navire est transférée des infirmeries à l'île de Jarre. À partir du 21 juillet le nombre de décès ne fait que croître ; le père Giraud peut écrire que « Dieu déclare la guerre à son peuple ».
Les mesures prises, telles que la combustion de soufre dans les maisons, sont peu efficaces. L'épidémie de peste progresse dans la vieille ville. Les gens aisés quittent Marseille pour se réfugier dans leurs bastides situées dans les environs. Le corps des galères se retranche dans l'arsenal qui s'isole de la mer par une estacade faite de poutres flottantes. Les personnes modestes créent un immense campement sur la plaine Saint-Michel (actuellement place Jean-Jaurès). Le 31 juillet 1720 le parlement d'Aix fait interdiction aux Marseillais de sortir de leur terroir et aux habitants de la Provence de communiquer avec eux.
À partir du 9 août, il meurt plus de cent personnes par jour. Les infirmeries ne peuvent plus recevoir les malades ; les cadavres sont jetés dans les rues. À la mi-août des médecins, Chicoyeau et Verny, de l'université de Montpellier, viennent à Marseille sur ordre du Régent. Le diagnostic est évident, c'est la peste.
Évolution du nombre de décès
juillet-novembre 1720
Fin août tous les quartiers de Marseille sont touchés, y compris le quartier de Rive-Neuve séparé de la ville par le port et le vaste arsenal des galères. Malgré les mesures prises par le chevalier Roze qui était capitaine de ce quartier, il avait été impossible de couper toute communication avec la vieille ville contaminée d'où l’extension de la contagion. Il meurt alors trois cents personnes par jour. Des familles entières disparaissent, aucune rue de la vieille ville n'est épargnée. Les églises ferment leurs portes les unes après les autres : il meurt alors mille personnes par jour.
De nombreuses réglementations sont mises en place par les diverses autorités locales et les parlements. Afin d'harmoniser la réglementation, le Conseil d'État prend le 14 septembre 1720 un arrêt qui annule toutes les mesures prises, prononce le blocus de Marseille et règle la police maritime. Mais il est déjà trop tard : le bacille s'est répandu dans l'intérieur des terres et il faudra encore deux années de lutte pour éradiquer la peste du Languedoc et de la Provence car c'est le 22 septembre 1722 que la dernière quarantaine est ordonnée à Avignon. On tente de s'en protéger, sans succès, en construisant le Mur de la peste dans les Monts de Vaucluse.
Marseille n'est pas la seule cité provençale attaquée par l'épidémie qui touche également Arles, Aix-en-Provence et Toulon. Les petites communes situées dans le voisinage de ces grandes villes sont également atteintes par la peste : Allauch, Cassis, Aubagne, etc. Seule la commune de La Ciotat, protégée par ses murailles, est épargnée par la peste.
Le Languedoc et le Comtat sont également touchés avec les villes d'Alès et d'Avignon. La ville de Beaucaire est épargnée, probablement grâce à la sage précaution de supprimer la foire traditionnelle. Le Gévaudan est aussi contaminé avec les villes de Marvejols et de Mende.
Au total, l'épidémie fait entre 90 000 et 120 000 victimes environ (Marseille y compris) sur une population de 400 000 personnes. Les derniers foyers s'éteignent à la fin de 1722 dans les communes d'Avignon et d'Orange.
Mur de la peste dans le Vaucluse, édifié en 1720 pour isoler les régions atteintes
À partir du mois d'octobre 1720 la peste se met à reculer dans Marseille et les personnes atteintes guérissent plus facilement ; la mortalité journalière tombe à une vingtaine de personnes. Cette baisse se poursuit au début de l'année 1721 avec une mortalité journalière de une ou deux personnes. Les boutiques rouvrent, le travail reprend sur le port et la pêche est de nouveau pratiquée. Parmi les différents signes qui marquent ce renouveau de l'activité en 1721, peut être retenue par exemple la reprise le 19 février des délibérations de la Chambre de commerce qui les avait interrompues depuis le 19 juillet 1720. Le 20 juin 1721 Mgr de Belsunce organise une grande procession à l'occasion de la fête du Sacré-Cœur malgré les réticences de Langeron qui craint un retour de la peste.
Fin de la 2è partie
L'alerte est grave et le capitaine Chataud décide de s'arrêter alors dans la rade du Brusc à proximité de Toulon. Cette rade bien abritée par l'île des Embiez, constitue un mouillage forain apprécié des navigateurs depuis l'Antiquité. Il s'agit en effet de l'ancienne Tauroentum. Les raisons de cette escale sont assez mystérieuses, mais certains historiens estiment que Chataud a voulu prendre l'avis des propriétaires de la cargaison pour fixer la conduite à tenir.
Le Grand-Saint-Antoine fait alors demi-tour pour rejoindre Livourne où il arrive le 17 mai. Les Italiens interdisent l'entrée du navire dans le port. Cette précaution est d'autant plus judicieuse que le lendemain trois personnes décèdent à bord. Les cadavres sont examinés par des médecins qui concluent à une « fièvre maligne pestilentielle » ; ce terme ne doit pas prêter à confusion, car pour les médecins de l'époque il ne désigne pas la peste. Les autorités de Livourne mentionnent au dos de la patente de Tripoli qu'elles avaient refusé l'entrée du navire dans le port à cause de la mortalité d'une partie de l'équipage, en raison de cette fièvre.
Le navire retourne alors vers Marseille : il y a eu depuis le départ de Tripoli neuf décès à bord.
Carte de la rade de Marseille établie au XVIIe siècle, avec les îles de l'archipel du Frioul.
À son arrivée le capitaine Chataud se rend au bureau de santé faire sa déclaration à l'intendant semainier Tiran. Il produit les patentes nettes et ne peut que l'informer des décès survenus durant la traversée. Le 27 mai, deux jours seulement après l’arrivée du navire, un matelot meurt à bord. Le bureau de santé, à l'unanimité décide d'envoyer le bateau à l'île de Jarre, puis se ravise et dans une seconde délibération, décide de faire transférer le cadavre aux infirmeries pour examen et d'envoyer le navire à l'île de Pomègues, dans l'archipel du Frioul. Le 29 mai ce même bureau décide, fait inhabituel, de faire débarquer aux infirmeries les marchandises de valeur tandis que les balles de coton doivent être transférées à l'île de Jarre.
Le 3 juin le bureau revient sur sa position et prend une décision encore plus favorable aux propriétaires de la cargaison : toutes les marchandises seront débarquées aux infirmeries. Si aucune preuve écrite n'existe, il est probable que des interventions ont eu lieu pour faire adopter la réglementation la moins contraignante ; il est impossible de connaître les personnes qui sont réellement intervenues, mais l'intrication des intérêts des familles de négociants et des autorités qui dirigeaient la ville suffisent à comprendre les raisons de ces nombreuses négligences. La déclaration du capitaine Chataud est falsifiée par addition d'un renvoi indiquant que les membres d'équipage décédés en mer sont morts de mauvais aliments. Les intendants de santé ont probablement voulu sauver la cargaison destinée en partie à la foire de Beaucaire qui devait avoir lieu le 22 juillet 1720. Le 13 juin, veille du jour de sortie de quarantaine des passagers, le gardien de santé du vaisseau meurt. Le chirurgien de service du port, Gueirard, examine le cadavre et conclut à une mort par vieillesse, sans observer des marques de peste.
Un mousse tombe malade et meurt le 25 juin. À partir de ce jour plusieurs portefaix qui ont manipulé les ballots de coton décèdent. Le bureau de santé s'inquiète très sérieusement et décide de transférer le vaisseau à l'île de Jarre, de faire brûler les hardes des personnes décédées et d’enterrer les cadavres dans de la chaux vive. Mais ces mesures arrivent trop tard car des tissus sortis en fraude des infirmeries ont déjà transmis la peste dans la ville.
Les dix décès survenus à bord du navire ne présentaient pas apparemment les symptômes caractéristiques de la peste que sont les charbons et les bubons. Ces manifestations évidentes apparaîtront dans la ville lorsque commenceront à s'y répandre les tissus en provenance du Grand-Saint-Antoine infestés de puces porteuses du bacille de Yersin.
Légende de la carte
Propagation de la peste: A- Porte de la Joliette, B- Porte royale ou porte d'Aix, C- Porte Bernard-du-Bois, D- Porte des Chartreux ou des fainéants, E- Porte de Noailles, F- Porte d'Aubagne, G- Porte de Rome, H- Porte de Paradis, I- Porte Notre-Dame-de-la-Garde, J- Porte de Saint-Victor, K- Arsenal des galères, L- Estacade isolant les galères, M- Abbaye Saint-Victor, N- Fort Saint-Nicolas, O- Fort Saint-Jean.
1- Église Saint-Laurent, 2- Cathédrale de la Major, 3- Église des Accoules, 4- Église Saint-Martin, 5- Église Saint-Ferréol, 6- Église des Augustins, 7- La Vieille Charité, 8- Hôpital du Saint-Esprit (Hôtel-Dieu), 9- Couvent des Présentines, 10- Couvent des Récollets, 11- Couvent de la Visitation, 12- Rue Belle-Table, 13- Place du Palais, 14- Rue de l'Échelle, 15- Rue Jean-Galant, 16- Place des Prêcheurs, 17- Rue de l'Oratoire, 18- Rue des Grands-Carmes, 19- Rue des Fabres, 20- Cours Belsunce, 21- Hôtel de ville, 22- Place des Moulins, 23- Place de Lenche, 24- La Canebière, 25- Rue Saint-Ferréol, 26- Rue Paradis, 27- Place du Champ-Major (Place Montyon), 28- Chantier de construction.
Le 20 juin 1720, rue Belle-Table, venelle étroite et sombre des vieux quartiers, une femme, Marie Dauplan, meurt en quelques heures. À ce moment les médecins doutent que ce décès soit vraiment dû à la peste. Il semble en effet qu'un premier foyer pesteux au sein de l’équipage ait été contenu jusqu’au déballage des balles de coton qui allaient répandre les puces porteuses de la maladie.
Le 28 juin, un tailleur, Michel Cresp, meurt subitement. Le 1er juillet, deux femmes, Eygazière et Tanouse, demeurant rue de l'Échelle, autre quartier déshérité de la ville, meurent l'une un charbon sur le nez, l'autre avec des bubons signes évidents de la peste.
À partir du 9 juillet il est évident que la peste est présente ; ce jour là Charles Peyssonnel et son fils Jean André Peyssonnel, tous deux médecins, appelés au chevet d'un enfant d'une douzaine d'années rue Jean-Galland, diagnostiquent la peste et avertissent les échevins. Les morts sont enterrés dans de la chaux vive et leurs maisons sont murées. Les échevins espèrent toujours qu’il s’agit d’une contagion limitée. La cargaison du navire est transférée des infirmeries à l'île de Jarre. À partir du 21 juillet le nombre de décès ne fait que croître ; le père Giraud peut écrire que « Dieu déclare la guerre à son peuple ».
Les mesures prises, telles que la combustion de soufre dans les maisons, sont peu efficaces. L'épidémie de peste progresse dans la vieille ville. Les gens aisés quittent Marseille pour se réfugier dans leurs bastides situées dans les environs. Le corps des galères se retranche dans l'arsenal qui s'isole de la mer par une estacade faite de poutres flottantes. Les personnes modestes créent un immense campement sur la plaine Saint-Michel (actuellement place Jean-Jaurès). Le 31 juillet 1720 le parlement d'Aix fait interdiction aux Marseillais de sortir de leur terroir et aux habitants de la Provence de communiquer avec eux.
À partir du 9 août, il meurt plus de cent personnes par jour. Les infirmeries ne peuvent plus recevoir les malades ; les cadavres sont jetés dans les rues. À la mi-août des médecins, Chicoyeau et Verny, de l'université de Montpellier, viennent à Marseille sur ordre du Régent. Le diagnostic est évident, c'est la peste.
Évolution du nombre de décès
juillet-novembre 1720
Fin août tous les quartiers de Marseille sont touchés, y compris le quartier de Rive-Neuve séparé de la ville par le port et le vaste arsenal des galères. Malgré les mesures prises par le chevalier Roze qui était capitaine de ce quartier, il avait été impossible de couper toute communication avec la vieille ville contaminée d'où l’extension de la contagion. Il meurt alors trois cents personnes par jour. Des familles entières disparaissent, aucune rue de la vieille ville n'est épargnée. Les églises ferment leurs portes les unes après les autres : il meurt alors mille personnes par jour.
De nombreuses réglementations sont mises en place par les diverses autorités locales et les parlements. Afin d'harmoniser la réglementation, le Conseil d'État prend le 14 septembre 1720 un arrêt qui annule toutes les mesures prises, prononce le blocus de Marseille et règle la police maritime. Mais il est déjà trop tard : le bacille s'est répandu dans l'intérieur des terres et il faudra encore deux années de lutte pour éradiquer la peste du Languedoc et de la Provence car c'est le 22 septembre 1722 que la dernière quarantaine est ordonnée à Avignon. On tente de s'en protéger, sans succès, en construisant le Mur de la peste dans les Monts de Vaucluse.
Marseille n'est pas la seule cité provençale attaquée par l'épidémie qui touche également Arles, Aix-en-Provence et Toulon. Les petites communes situées dans le voisinage de ces grandes villes sont également atteintes par la peste : Allauch, Cassis, Aubagne, etc. Seule la commune de La Ciotat, protégée par ses murailles, est épargnée par la peste.
Le Languedoc et le Comtat sont également touchés avec les villes d'Alès et d'Avignon. La ville de Beaucaire est épargnée, probablement grâce à la sage précaution de supprimer la foire traditionnelle. Le Gévaudan est aussi contaminé avec les villes de Marvejols et de Mende.
Au total, l'épidémie fait entre 90 000 et 120 000 victimes environ (Marseille y compris) sur une population de 400 000 personnes. Les derniers foyers s'éteignent à la fin de 1722 dans les communes d'Avignon et d'Orange.
Mur de la peste dans le Vaucluse, édifié en 1720 pour isoler les régions atteintes
À partir du mois d'octobre 1720 la peste se met à reculer dans Marseille et les personnes atteintes guérissent plus facilement ; la mortalité journalière tombe à une vingtaine de personnes. Cette baisse se poursuit au début de l'année 1721 avec une mortalité journalière de une ou deux personnes. Les boutiques rouvrent, le travail reprend sur le port et la pêche est de nouveau pratiquée. Parmi les différents signes qui marquent ce renouveau de l'activité en 1721, peut être retenue par exemple la reprise le 19 février des délibérations de la Chambre de commerce qui les avait interrompues depuis le 19 juillet 1720. Le 20 juin 1721 Mgr de Belsunce organise une grande procession à l'occasion de la fête du Sacré-Cœur malgré les réticences de Langeron qui craint un retour de la peste.
Fin de la 2è partie
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
De nouveaux cas de peste se produisent en avril 1722. C'est la panique. À la demande de Mgr de Belsunce, les échevins font le 28 mai 1722 à la suite de cette rechute le vœu solennel d'aller entendre à chaque date anniversaire la messe au monastère de la Visitation et d'offrir « un cierge ou flambeau de cire blanche, du poids de quatre livres, orné de l'écusson de la ville pour le brûler ce jour-là devant le Saint-Sacrement ». Ce vœu du 28 mai 1722 ne cesse d'être accompli jusqu'à la Révolution. À partir de 1877, la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence reprend le vœu sans qu'il n'y ait plus eu d'interruption jusqu'à nos jours, se chargeant de l'organisation d'une cérémonie religieuse marquée par l'offrande d'un cierge tel que celui décrit en 1722. La cérémonie a lieu dans l'église du Sacré-Cœur du Prado.
Dès le début du mois d'août 1722, l'épidémie est enrayée, il n'y a plus ni malades ni décès causés par la peste.
L'ignorance au XVIIIe siècle des causes et modes de propagation de la peste est responsable du peu d'efficacité de la médecine de l'époque et des mesures de précautions prises : le bacille responsable de la peste n'a été découvert par Alexandre Yersin qu'en 1898. Mais quel type de peste a sévi à Marseille ? D'après les descriptions de l'époque, il est possible d'affirmer que la peste de Marseille fut bubonique ou plus exactement bubo-septicémique. En revanche la forme pulmonaire, transmissible par la seule respiration du malade, doit être écartée. Si ce type de peste avait sévi, certains historiens pensent que la maladie aurait pu toucher l'ensemble du pays avec un nombre de morts considérable. Cette affirmation n'est absolument pas fondée pour d'autres auteurs.
Comment la peste s'est-elle transmise ? Depuis le célèbre roman d'Albert Camus on pense immédiatement aux rats et aux puces de cet animal comme vecteurs de la maladie. Or, les descriptions de l'époque faites par des contemporains tels que le docteur Bertrand ou Pichatty de Croissainte ne font aucune mention de mortalité de rats. Le vecteur de transmission est cependant bien la puce, mais qui se transmet d'homme à homme ou par l'intermédiaire de leurs vêtements et des étoffes. Certains pensent cependant que le rat a joué un certain rôle car à l'époque seul le rat noir était présent en France ; le comportement de ce rongeur est différent de celui du rat gris qui est actuellement très répandu. Le rat noir malade irait mourir dans des lieux écartés, tandis que le rat gris va mourir dans les rues.
Les médecins sont impuissants devant cette épidémie dont ils ne connaissent que les symptômes apparents. Les mesures préventives sont largement traditionnelles, voire superstitieuses, telles que l'utilisation de phylactères. Certains médecins comme Chicoyeau, gendre de Pierre Chirac premier médecin du Régent, estiment que la maladie n'est pas contagieuse. Il touche les malades, dissèque les cadavres sans aucune précaution : c'est un véritable miracle qu'il n'ait pas contracté la maladie.
La maladie étant inconnue, il en résulte une thérapeutique traditionnelle pour l'époque : transpiration, vomissement, purgation et bien sur et surtout l'inévitable saignée qui n'a d’autre résultat que d'abréger les souffrances du malade. Quant aux pratiques chirurgicales, elles consistent à inciser les bubons lorsqu'ils arrivent à maturité.
Cependant tout n'est pas inutile. L'accoutrement des médecins avec leur tablier de cuir ou de toile cirée diminue les risques de piqûre des puces. Les parfums utilisés pour désinfecter les habitations à base de soufre et d’arsenic peuvent avoir un impact sur la destruction des puces. En revanche le fameux vinaigre des quatre voleurs n'a aucun effet. L’origine de cette potion est la suivante : quatre voleurs sont arrêtés alors qu'ils détroussaient les pestiférés au cours de l'épidémie de Toulouse en 1628-1631. Afin d'avoir la vie sauve, ils révèlent le secret de la composition d'un remède qui leur permettait de se préserver de la contagion. La préparation se faisait à partir d'absinthe, sauge, menthe, romarin, rue, lavande, cannelle, girofle et ail. Malgré la révélation de ce secret les voleurs auraient été pendus. Ce vinaigre antiseptique connut des heures de gloire et ne disparut du Codex qu’en 1884.
Tableau de Magaud
Le chevalier Roze et les échevins
Dans le désarroi général, peu de responsables demeurent à leur poste. Sous l’autorité du viguier, Louis Alphonse Fortia, marquis de Pilles, les échevins de l’année, Jean-Pierre Moustiès et Balthazar Dieudé, et ceux de l’année précédente, Jean-Baptiste Estelle et Jean-Baptiste Audimar, se dépensent sans compter et font preuve d’un grand courage. Peu de leurs collaborateurs demeurent en fonction à l'exception de Capus, archivaire secrétaire général de l’hôtel de ville et Pichatty de Croissainte, procureur du roi. Restent également à leur poste, Jean-Pierre Rigord, subdélégué de l'intendant de Provence, et Jean-Jacques de Gérin, lieutenant de l'amirauté.
Un chef d'escadre, Charles-Claude Andrault de Langeron, arrive à Marseille le 4 septembre 1720 revêtu de pouvoirs extraordinaires : il a sous ses ordres tous les fonctionnaires, y compris le viguier et les échevins. D'autres civils apportent leur aide : le peintre Michel Serre ou le docteur Bertrand, qui laissent chacun un témoignage très intéressant sur ce qu'ils ont vu sous la forme de tableaux représentant des scènes de cette épidémie pour l'un et d'un mémoire intitulé Relation historique de la peste de Marseille en 1720 pour l'autre.
Cardin Lebret collectionne les titres et les fonctions puisqu'il est à la fois intendant de Provence et président du parlement de Provence. Élevé à l'école des grands fonctionnaires qui s'étaient directement inspirés des méthodes de Colbert et de Louvois, il aime avant tout l'ordre ; il est le représentant du roi en Provence et par son activité et sa compétence encourage et stimule les échevins. Mais il ne combat la peste que de loin et réside suivant l’évolution des zones contaminées à Aix-en-Provence, puis Saint-Rémy de Provence et Barbentane. C’est dans cette dernière ville qu’il accueille le 21 mars 1721 un groupe de vingt-et-un apprentis chirurgiens et médecins venus de Paris apporter leur aide. Parmi ces volontaires figure Jacques Daviel, qui deviendra maître chirurgien et oculiste du roi. De même, le parlement de Provence suit de loin l’évolution de l’épidémie et devant la propagation se retire à Saint-Rémy de Provence puis à Saint-Michel de Frigolet.
Sous la direction des échevins l’administration municipale assure une triple tâche : le ravitaillement des populations, le maintien de l’ordre et surtout l’enlèvement des cadavres. Les achats de blé sont effectués auprès des particuliers, des consuls de la province et de l’intendant du Languedoc. Le viguier et les échevins sont investis avec l’accord de l’intendant Lebret de pouvoirs extraordinaires et les délits sont réprimés avec sévérité. L’enlèvement des cadavres est la tâche la plus angoissante à cause du manque de main d’œuvre et des risques de contagion.
Un tableau de Dominique Antoine Magaud intitulé « Le Courage civil : la peste de 1720 à Marseille » peint en 1864 et actuellement exposé au musée des Beaux-Arts de Marseille, montre une réunion de travail des principales personnes chargées de l'administration de la ville. Les personnages représentés sont : debout, le chevalier Roze montrant de son bras gauche Mgr de Belsunce en arrière plan ; autour de la table se trouvent les échevins Estelle, Dieudé, Audimar qui tourne le dos, et Moustier ; à la droite du chevalier Roze est représenté le commandant de Langeron s'appuyant sur son coude et semblant plongé dans une profonde méditation. En arrière plan et à gauche se distinguent le peintre Michel Serre, le père Milley et un capucin.
Dès le début du mois d'août 1720 les caveaux des églises ou les cimetières ne sont plus autorisés à recevoir les corps des pestiférés qui doivent être emmenés aux infirmeries par les « corbeaux » (croque-morts). À partir du 8 août l'ouverture de fosses communes s'impose. Une compagnie de grenadiers enlève de force des paysans dans les campagnes pour creuser à l'extérieur des remparts une quinzaine de fosses.
Le 9 août, les civières ne suffisent plus et apparaissent les premiers tombereaux pour l'enlèvement des cadavres. À la mi-août, les infirmeries ne peuvent plus recevoir les malades ou les morts, les cadavres sont laissés dans les rues. Les chariots viennent à manquer ; les échevins font prendre d'autorité des attelages dans les campagnes. Les tombereaux ne pouvant circuler dans les rues étroites du quartier Saint-Jean de la vieille ville, des civières sont confectionnées pour apporter les cadavres jusqu'aux chariots. Pour conduire les chariots et enlever les cadavres, il est alors fait appel aux forçats de l'arsenal des galères, choisis parmi les plus médiocres rameurs. Mais cette main d'œuvre pour le moins indisciplinée nécessite une surveillance étroite. L’échevin Moustier en personne, précédé et suivi de quatre soldats baïonnette au canon, conduira lui-même chaque jour un détachement de forçats.
Si les échevins arrivent à nettoyer la ville d'une grande partie des cadavres, le quartier de la Tourette n'est pas dégagé. Ce quartier habité par des familles de marins et situé à proximité de l'église Saint-Laurent a été totalement ravagé par la peste. Seul le chevalier Roze qui s'est distingué dans le nettoiement du quartier de Rive-Neuve, accepte la mission de débarrasser de ses cadavres le quartier de la Tourette. À la tête d'un détachement de cent forçats, il fait jeter dans deux vieux bastions un millier de cadavres qui sont recouverts de chaux vive. C’est l’épisode le plus célèbre de cette lutte contre la peste. Parmi les forçats cinq seulement survécurent.
Avis au public de 1720 concernant l'enlèvement des cadavres morts de la peste
Tout au long du XIXe siècle plusieurs anciennes fosses communes ont été découvertes au cours de divers travaux d'aménagement. Ces charniers n'ont jamais été jugés dignes d'intérêt archéologique et les restes humains ont été réinhumés ou mis en décharge. C’est pour lutter contre cette destruction régulière d'archive qu'a été entreprise en 1994 une fouille d'une fosse commune découverte à l'angle des rues Jean-François-Leca et de l'Observance.
Cette fosse se trouvait dans les anciens jardins du couvent de l'Observance situé en contre bas de la Vieille Charité. Ce couvent appartenait aux frères mineurs de l'étroite observance, appelés ainsi parce qu'ils observaient à la lettre la règle de saint François. Il fut utilisé comme hôpital lors de l'épidémie de peste et fut ensuite vendu comme bien national à la Révolution.
Près de deux cents squelettes ont été exhumés entre août et septembre 1994 et ont fait l'objet d'études anthropologique et biologique. Les archéologues ont constaté que la fosse était inégalement remplie. Trois zones apparaissent : à l'est une zone à forte densité avec empilement des corps, au centre une zone à faible densité avec individualisation des inhumations et enfin à l'ouest une zone à densité presque nulle. Cette variation traduit les phases successives de l'épidémie qui va en décroissance rapide. Ce nombre relativement faible des inhumations pousse les archéologues à estimer qu'il s'agit d'une fosse qui aurait fonctionné au cours de la deuxième période de l'épidémie, soit de mai à juillet 1722.
Le décès par peste des individus inhumés dans ce charnier ne fait aucun doute puisque l'ADN du bacille de la peste a été mis en évidence. Les corps étaient systématiquement recouverts de chaux vive. À l'exception d'un corps possédant une boucle de ceinture, il n'y a aucun élément de parure. Des fragments de draps démontrent que les cadavres ont été enterrés nus dans des linceuls. Une épingle en bronze plantée dans la première phalange du gros orteil a souvent été trouvée : il s'agit d'une pratique habituelle à cette époque pour vérifier la mort effective de l'individu. Cette approche multidisciplinaire révéla des faits et des renseignements inconnus auparavant concernant l'épidémie de 1722 tels que la mise en évidence d'un geste anatomique d'ouverture de la boîte crânienne d'un adolescent de quinze ans environ. La restauration de ce crâne en laboratoire a permis de reconstituer la technique d'anatomie utilisée pour cette autopsie, qui semble être identique à celle décrite dans un livre de médecine datant de 1708.
Durant cette épidémie plusieurs personnes interviennent pour apporter une aide matérielle ou morale à la population particulièrement éprouvée. Les diverses responsabilités relatives à la propagation de la peste sont difficiles à établir avec précision et impartialité.
Le Grand-Saint-Antoine aurait dû effectuer sa quarantaine à l'île de Jarre conformément à une instruction de 1716 et n'aurait jamais dû débarquer directement ses marchandises aux infirmeries car le navire avait connu plusieurs décès à bord durant son retour vers Marseille. Pourquoi la réglementation n'a-t-elle pas été respectée et quelles sont les diverses responsabilités ?
À l'époque, la première personne mise en cause est le capitaine Chataud. Il sait très probablement que la peste était à bord de son navire mais il fait une déclaration conforme à la réglementation, sans cacher les décès survenus durant la traversée. Il est cependant écroué le 8 septembre 1720 au château d'If et ne sera libéré que le 1er septembre 1723, bien que sa non-culpabilité ait été admise depuis longtemps.
Le deuxième personnage qui fait l'objet de nombreuses controverses est le premier échevin de la ville de Marseille, Jean-Baptiste Estelle, qui est propriétaire d'une partie de la précieuse cargaison. Cette marchandise dont la valeur est estimée entre 300 et 400 000 livres appartient pour les deux tiers à un grand nombre de petits propriétaires, le reste, soit le tiers de la valeur, se répartissant à parts égales entre quatre propriétaires dont Estelle. Le premier échevin est donc propriétaire d'une marchandise d'une valeur d'environ 25 000 livres, somme certes élevée mais non considérable pour un négociant de cette importance. Estelle est tout d'abord soupçonné de trafic d'influence auprès des intendants de la santé aussi bien pour son propre compte que pour les autres négociants. Grâce au soutien de l'intendant Lebret, il sera reconnu innocent par le roi en 1722 qui lui octroie des lettres de noblesse et lui accorde une rente annuelle de 6 000 livres. Estelle ne bénéficie pas longtemps d'une telle faveur car il décède peu après le 16 janvier 1723 à l’âge de 61 ans. La responsabilité éventuelle de certaines personnes dans l'origine de l'épidémie ne doit pas faire oublier le grand dévouement des échevins et celui de leurs collaborateurs.
Le vœu des échevins
Vitrail de la basilique du Sacré-Cœur
Les intendants sanitaires ont probablement une lourde responsabilité. En effet ils sont juges et parties : non indépendants par rapport aux négociants et au pouvoir municipal, ils se sont probablement laissés fléchir pour adopter des règles moins rigoureuses pour la mise en quarantaine des marchandises du Grand-Saint-Antoine. Par ailleurs le laxisme généralisé peut s’expliquer par la non-propagation de maladies contagieuses pendant une soixantaine d'années. Le manque de discipline au sein des infirmeries a entraîné une sortie en fraude de tissus contaminés provenant notamment de diverses pacotilles appartenant à l'équipage. Ce sont très probablement ces tissus sortis en fraude des infirmeries qui ont propagé la peste.
Parmi les personnalités civiles, la figure qui se détache le plus est celle du chevalier Roze qui, nommé capitaine du quartier de Rive-Neuve, organise le ravitaillement et engage tous ses biens pour trouver du blé. L'épisode du nettoiement du quartier de la Tourette est le plus célèbre. La modestie du chevalier Roze l’empêchera de faire valoir ses mérites.
Enfin parmi les personnalités civiles il ne faut pas oublier les médecins qui, malgré une science balbutiante à l'époque, se sont sacrifiés. Le nom du docteur Peyssonnel doit être rappelé mais il faut aussi se souvenir que vingt-cinq chirurgiens sur trente moururent. De même une centaine d'adolescents servirent comme infirmiers et succombèrent en grand nombre.
La personnalité religieuse la plus connue est l’évêque de Marseille, Mgr de Belsunce. Si la qualification de comportement héroïque peut paraître trop forte, il ne faut pas oublier son dévouement infatigable. Face à cette épidémie sans précédent, il décide de rendre visite aux malades en leur administrant les derniers sacrements. On le vit aussi distribuer d'abondantes aumônes afin de soulager ses ouailles. Sur les conseils d'Anne-Madeleine Rémusat, il décide le 1er novembre 1720 de consacrer la ville au Sacré-Cœur de Jésus au cours d'une cérémonie expiatoire sur le cours qui porte aujourd'hui son nom. L'évêque célèbre la messe tête nue, pieds nus et un flambeau à la main.
Le 31 décembre 1720, il organise une procession générale sur les fosses communes situées pour la plupart à l'extérieur des remparts ; la bénédiction est donnée à chacune de ces fosses. Afin d'apporter une aide matérielle aux malades, il aliène une grande partie de son patrimoine.
Sur plus de deux-cent cinquante religieux, un cinquième d'entre eux, comme le père jésuite Millet succombent à l'épidémie en soignant et portant secours aux pestiférés. Ces attitudes courageuses ne sont pas généralisées. Ainsi les moines de l'abbaye Saint-Victor se renferment derrière les murailles de leur monastère et se contentent d'envoyer quelques aumônes. De même les chanoines de l'église Saint-Martin, qui sera démolie au XIXe siècle pour la réalisation de la rue Colbert, se réfugièrent à la campagne.
La ville de Marseille comptait avant la peste, au début de 1720, environ 90 000 habitants. Le nombre de décès provoqués par cette épidémie varie suivant les estimations. Il se situerait entre 30 et 35 000 morts pour certains, tandis que d'autres retiennent le chiffre de 40 000 pour la ville et 50 000 pour la ville et son terroir réunis.
Cette perte de population est rapidement compensée en trois ou quatre ans seulement. Un tel phénomène s'explique par la chute de la mortalité et une poussée importante de la natalité liée à une multiplication de mariages mais aussi et surtout par une immigration en provenance des régions proches (actuel département des Alpes-de-Haute-Provence) ou lointaines. L'immigration a réparé la plus grande partie des pertes.
Pour l’économie le coup d’arrêt est brutal car le port est fermé trente mois et les fabriques arrêtées. Mais les conséquences dues uniquement à la peste sont difficilement identifiables car elles s'enchevêtrent avec celles provoquées par l'effondrement du système de Law. Il est cependant évident que la paralysie du port a eu des répercussions multiples sur l'économie. À cela s'ajoute une méfiance des ports envers celui de Marseille qui ne prend fin qu'en 1724, bien après la fin de l'épidémie en 1722.
FIN
Dès le début du mois d'août 1722, l'épidémie est enrayée, il n'y a plus ni malades ni décès causés par la peste.
L'ignorance au XVIIIe siècle des causes et modes de propagation de la peste est responsable du peu d'efficacité de la médecine de l'époque et des mesures de précautions prises : le bacille responsable de la peste n'a été découvert par Alexandre Yersin qu'en 1898. Mais quel type de peste a sévi à Marseille ? D'après les descriptions de l'époque, il est possible d'affirmer que la peste de Marseille fut bubonique ou plus exactement bubo-septicémique. En revanche la forme pulmonaire, transmissible par la seule respiration du malade, doit être écartée. Si ce type de peste avait sévi, certains historiens pensent que la maladie aurait pu toucher l'ensemble du pays avec un nombre de morts considérable. Cette affirmation n'est absolument pas fondée pour d'autres auteurs.
Comment la peste s'est-elle transmise ? Depuis le célèbre roman d'Albert Camus on pense immédiatement aux rats et aux puces de cet animal comme vecteurs de la maladie. Or, les descriptions de l'époque faites par des contemporains tels que le docteur Bertrand ou Pichatty de Croissainte ne font aucune mention de mortalité de rats. Le vecteur de transmission est cependant bien la puce, mais qui se transmet d'homme à homme ou par l'intermédiaire de leurs vêtements et des étoffes. Certains pensent cependant que le rat a joué un certain rôle car à l'époque seul le rat noir était présent en France ; le comportement de ce rongeur est différent de celui du rat gris qui est actuellement très répandu. Le rat noir malade irait mourir dans des lieux écartés, tandis que le rat gris va mourir dans les rues.
Les médecins sont impuissants devant cette épidémie dont ils ne connaissent que les symptômes apparents. Les mesures préventives sont largement traditionnelles, voire superstitieuses, telles que l'utilisation de phylactères. Certains médecins comme Chicoyeau, gendre de Pierre Chirac premier médecin du Régent, estiment que la maladie n'est pas contagieuse. Il touche les malades, dissèque les cadavres sans aucune précaution : c'est un véritable miracle qu'il n'ait pas contracté la maladie.
La maladie étant inconnue, il en résulte une thérapeutique traditionnelle pour l'époque : transpiration, vomissement, purgation et bien sur et surtout l'inévitable saignée qui n'a d’autre résultat que d'abréger les souffrances du malade. Quant aux pratiques chirurgicales, elles consistent à inciser les bubons lorsqu'ils arrivent à maturité.
Cependant tout n'est pas inutile. L'accoutrement des médecins avec leur tablier de cuir ou de toile cirée diminue les risques de piqûre des puces. Les parfums utilisés pour désinfecter les habitations à base de soufre et d’arsenic peuvent avoir un impact sur la destruction des puces. En revanche le fameux vinaigre des quatre voleurs n'a aucun effet. L’origine de cette potion est la suivante : quatre voleurs sont arrêtés alors qu'ils détroussaient les pestiférés au cours de l'épidémie de Toulouse en 1628-1631. Afin d'avoir la vie sauve, ils révèlent le secret de la composition d'un remède qui leur permettait de se préserver de la contagion. La préparation se faisait à partir d'absinthe, sauge, menthe, romarin, rue, lavande, cannelle, girofle et ail. Malgré la révélation de ce secret les voleurs auraient été pendus. Ce vinaigre antiseptique connut des heures de gloire et ne disparut du Codex qu’en 1884.
Tableau de Magaud
Le chevalier Roze et les échevins
Dans le désarroi général, peu de responsables demeurent à leur poste. Sous l’autorité du viguier, Louis Alphonse Fortia, marquis de Pilles, les échevins de l’année, Jean-Pierre Moustiès et Balthazar Dieudé, et ceux de l’année précédente, Jean-Baptiste Estelle et Jean-Baptiste Audimar, se dépensent sans compter et font preuve d’un grand courage. Peu de leurs collaborateurs demeurent en fonction à l'exception de Capus, archivaire secrétaire général de l’hôtel de ville et Pichatty de Croissainte, procureur du roi. Restent également à leur poste, Jean-Pierre Rigord, subdélégué de l'intendant de Provence, et Jean-Jacques de Gérin, lieutenant de l'amirauté.
Un chef d'escadre, Charles-Claude Andrault de Langeron, arrive à Marseille le 4 septembre 1720 revêtu de pouvoirs extraordinaires : il a sous ses ordres tous les fonctionnaires, y compris le viguier et les échevins. D'autres civils apportent leur aide : le peintre Michel Serre ou le docteur Bertrand, qui laissent chacun un témoignage très intéressant sur ce qu'ils ont vu sous la forme de tableaux représentant des scènes de cette épidémie pour l'un et d'un mémoire intitulé Relation historique de la peste de Marseille en 1720 pour l'autre.
Cardin Lebret collectionne les titres et les fonctions puisqu'il est à la fois intendant de Provence et président du parlement de Provence. Élevé à l'école des grands fonctionnaires qui s'étaient directement inspirés des méthodes de Colbert et de Louvois, il aime avant tout l'ordre ; il est le représentant du roi en Provence et par son activité et sa compétence encourage et stimule les échevins. Mais il ne combat la peste que de loin et réside suivant l’évolution des zones contaminées à Aix-en-Provence, puis Saint-Rémy de Provence et Barbentane. C’est dans cette dernière ville qu’il accueille le 21 mars 1721 un groupe de vingt-et-un apprentis chirurgiens et médecins venus de Paris apporter leur aide. Parmi ces volontaires figure Jacques Daviel, qui deviendra maître chirurgien et oculiste du roi. De même, le parlement de Provence suit de loin l’évolution de l’épidémie et devant la propagation se retire à Saint-Rémy de Provence puis à Saint-Michel de Frigolet.
Sous la direction des échevins l’administration municipale assure une triple tâche : le ravitaillement des populations, le maintien de l’ordre et surtout l’enlèvement des cadavres. Les achats de blé sont effectués auprès des particuliers, des consuls de la province et de l’intendant du Languedoc. Le viguier et les échevins sont investis avec l’accord de l’intendant Lebret de pouvoirs extraordinaires et les délits sont réprimés avec sévérité. L’enlèvement des cadavres est la tâche la plus angoissante à cause du manque de main d’œuvre et des risques de contagion.
Un tableau de Dominique Antoine Magaud intitulé « Le Courage civil : la peste de 1720 à Marseille » peint en 1864 et actuellement exposé au musée des Beaux-Arts de Marseille, montre une réunion de travail des principales personnes chargées de l'administration de la ville. Les personnages représentés sont : debout, le chevalier Roze montrant de son bras gauche Mgr de Belsunce en arrière plan ; autour de la table se trouvent les échevins Estelle, Dieudé, Audimar qui tourne le dos, et Moustier ; à la droite du chevalier Roze est représenté le commandant de Langeron s'appuyant sur son coude et semblant plongé dans une profonde méditation. En arrière plan et à gauche se distinguent le peintre Michel Serre, le père Milley et un capucin.
Dès le début du mois d'août 1720 les caveaux des églises ou les cimetières ne sont plus autorisés à recevoir les corps des pestiférés qui doivent être emmenés aux infirmeries par les « corbeaux » (croque-morts). À partir du 8 août l'ouverture de fosses communes s'impose. Une compagnie de grenadiers enlève de force des paysans dans les campagnes pour creuser à l'extérieur des remparts une quinzaine de fosses.
Le 9 août, les civières ne suffisent plus et apparaissent les premiers tombereaux pour l'enlèvement des cadavres. À la mi-août, les infirmeries ne peuvent plus recevoir les malades ou les morts, les cadavres sont laissés dans les rues. Les chariots viennent à manquer ; les échevins font prendre d'autorité des attelages dans les campagnes. Les tombereaux ne pouvant circuler dans les rues étroites du quartier Saint-Jean de la vieille ville, des civières sont confectionnées pour apporter les cadavres jusqu'aux chariots. Pour conduire les chariots et enlever les cadavres, il est alors fait appel aux forçats de l'arsenal des galères, choisis parmi les plus médiocres rameurs. Mais cette main d'œuvre pour le moins indisciplinée nécessite une surveillance étroite. L’échevin Moustier en personne, précédé et suivi de quatre soldats baïonnette au canon, conduira lui-même chaque jour un détachement de forçats.
Si les échevins arrivent à nettoyer la ville d'une grande partie des cadavres, le quartier de la Tourette n'est pas dégagé. Ce quartier habité par des familles de marins et situé à proximité de l'église Saint-Laurent a été totalement ravagé par la peste. Seul le chevalier Roze qui s'est distingué dans le nettoiement du quartier de Rive-Neuve, accepte la mission de débarrasser de ses cadavres le quartier de la Tourette. À la tête d'un détachement de cent forçats, il fait jeter dans deux vieux bastions un millier de cadavres qui sont recouverts de chaux vive. C’est l’épisode le plus célèbre de cette lutte contre la peste. Parmi les forçats cinq seulement survécurent.
Avis au public de 1720 concernant l'enlèvement des cadavres morts de la peste
Tout au long du XIXe siècle plusieurs anciennes fosses communes ont été découvertes au cours de divers travaux d'aménagement. Ces charniers n'ont jamais été jugés dignes d'intérêt archéologique et les restes humains ont été réinhumés ou mis en décharge. C’est pour lutter contre cette destruction régulière d'archive qu'a été entreprise en 1994 une fouille d'une fosse commune découverte à l'angle des rues Jean-François-Leca et de l'Observance.
Cette fosse se trouvait dans les anciens jardins du couvent de l'Observance situé en contre bas de la Vieille Charité. Ce couvent appartenait aux frères mineurs de l'étroite observance, appelés ainsi parce qu'ils observaient à la lettre la règle de saint François. Il fut utilisé comme hôpital lors de l'épidémie de peste et fut ensuite vendu comme bien national à la Révolution.
Près de deux cents squelettes ont été exhumés entre août et septembre 1994 et ont fait l'objet d'études anthropologique et biologique. Les archéologues ont constaté que la fosse était inégalement remplie. Trois zones apparaissent : à l'est une zone à forte densité avec empilement des corps, au centre une zone à faible densité avec individualisation des inhumations et enfin à l'ouest une zone à densité presque nulle. Cette variation traduit les phases successives de l'épidémie qui va en décroissance rapide. Ce nombre relativement faible des inhumations pousse les archéologues à estimer qu'il s'agit d'une fosse qui aurait fonctionné au cours de la deuxième période de l'épidémie, soit de mai à juillet 1722.
Le décès par peste des individus inhumés dans ce charnier ne fait aucun doute puisque l'ADN du bacille de la peste a été mis en évidence. Les corps étaient systématiquement recouverts de chaux vive. À l'exception d'un corps possédant une boucle de ceinture, il n'y a aucun élément de parure. Des fragments de draps démontrent que les cadavres ont été enterrés nus dans des linceuls. Une épingle en bronze plantée dans la première phalange du gros orteil a souvent été trouvée : il s'agit d'une pratique habituelle à cette époque pour vérifier la mort effective de l'individu. Cette approche multidisciplinaire révéla des faits et des renseignements inconnus auparavant concernant l'épidémie de 1722 tels que la mise en évidence d'un geste anatomique d'ouverture de la boîte crânienne d'un adolescent de quinze ans environ. La restauration de ce crâne en laboratoire a permis de reconstituer la technique d'anatomie utilisée pour cette autopsie, qui semble être identique à celle décrite dans un livre de médecine datant de 1708.
Durant cette épidémie plusieurs personnes interviennent pour apporter une aide matérielle ou morale à la population particulièrement éprouvée. Les diverses responsabilités relatives à la propagation de la peste sont difficiles à établir avec précision et impartialité.
Le Grand-Saint-Antoine aurait dû effectuer sa quarantaine à l'île de Jarre conformément à une instruction de 1716 et n'aurait jamais dû débarquer directement ses marchandises aux infirmeries car le navire avait connu plusieurs décès à bord durant son retour vers Marseille. Pourquoi la réglementation n'a-t-elle pas été respectée et quelles sont les diverses responsabilités ?
À l'époque, la première personne mise en cause est le capitaine Chataud. Il sait très probablement que la peste était à bord de son navire mais il fait une déclaration conforme à la réglementation, sans cacher les décès survenus durant la traversée. Il est cependant écroué le 8 septembre 1720 au château d'If et ne sera libéré que le 1er septembre 1723, bien que sa non-culpabilité ait été admise depuis longtemps.
Le deuxième personnage qui fait l'objet de nombreuses controverses est le premier échevin de la ville de Marseille, Jean-Baptiste Estelle, qui est propriétaire d'une partie de la précieuse cargaison. Cette marchandise dont la valeur est estimée entre 300 et 400 000 livres appartient pour les deux tiers à un grand nombre de petits propriétaires, le reste, soit le tiers de la valeur, se répartissant à parts égales entre quatre propriétaires dont Estelle. Le premier échevin est donc propriétaire d'une marchandise d'une valeur d'environ 25 000 livres, somme certes élevée mais non considérable pour un négociant de cette importance. Estelle est tout d'abord soupçonné de trafic d'influence auprès des intendants de la santé aussi bien pour son propre compte que pour les autres négociants. Grâce au soutien de l'intendant Lebret, il sera reconnu innocent par le roi en 1722 qui lui octroie des lettres de noblesse et lui accorde une rente annuelle de 6 000 livres. Estelle ne bénéficie pas longtemps d'une telle faveur car il décède peu après le 16 janvier 1723 à l’âge de 61 ans. La responsabilité éventuelle de certaines personnes dans l'origine de l'épidémie ne doit pas faire oublier le grand dévouement des échevins et celui de leurs collaborateurs.
Le vœu des échevins
Vitrail de la basilique du Sacré-Cœur
Les intendants sanitaires ont probablement une lourde responsabilité. En effet ils sont juges et parties : non indépendants par rapport aux négociants et au pouvoir municipal, ils se sont probablement laissés fléchir pour adopter des règles moins rigoureuses pour la mise en quarantaine des marchandises du Grand-Saint-Antoine. Par ailleurs le laxisme généralisé peut s’expliquer par la non-propagation de maladies contagieuses pendant une soixantaine d'années. Le manque de discipline au sein des infirmeries a entraîné une sortie en fraude de tissus contaminés provenant notamment de diverses pacotilles appartenant à l'équipage. Ce sont très probablement ces tissus sortis en fraude des infirmeries qui ont propagé la peste.
Parmi les personnalités civiles, la figure qui se détache le plus est celle du chevalier Roze qui, nommé capitaine du quartier de Rive-Neuve, organise le ravitaillement et engage tous ses biens pour trouver du blé. L'épisode du nettoiement du quartier de la Tourette est le plus célèbre. La modestie du chevalier Roze l’empêchera de faire valoir ses mérites.
Enfin parmi les personnalités civiles il ne faut pas oublier les médecins qui, malgré une science balbutiante à l'époque, se sont sacrifiés. Le nom du docteur Peyssonnel doit être rappelé mais il faut aussi se souvenir que vingt-cinq chirurgiens sur trente moururent. De même une centaine d'adolescents servirent comme infirmiers et succombèrent en grand nombre.
La personnalité religieuse la plus connue est l’évêque de Marseille, Mgr de Belsunce. Si la qualification de comportement héroïque peut paraître trop forte, il ne faut pas oublier son dévouement infatigable. Face à cette épidémie sans précédent, il décide de rendre visite aux malades en leur administrant les derniers sacrements. On le vit aussi distribuer d'abondantes aumônes afin de soulager ses ouailles. Sur les conseils d'Anne-Madeleine Rémusat, il décide le 1er novembre 1720 de consacrer la ville au Sacré-Cœur de Jésus au cours d'une cérémonie expiatoire sur le cours qui porte aujourd'hui son nom. L'évêque célèbre la messe tête nue, pieds nus et un flambeau à la main.
Le 31 décembre 1720, il organise une procession générale sur les fosses communes situées pour la plupart à l'extérieur des remparts ; la bénédiction est donnée à chacune de ces fosses. Afin d'apporter une aide matérielle aux malades, il aliène une grande partie de son patrimoine.
Sur plus de deux-cent cinquante religieux, un cinquième d'entre eux, comme le père jésuite Millet succombent à l'épidémie en soignant et portant secours aux pestiférés. Ces attitudes courageuses ne sont pas généralisées. Ainsi les moines de l'abbaye Saint-Victor se renferment derrière les murailles de leur monastère et se contentent d'envoyer quelques aumônes. De même les chanoines de l'église Saint-Martin, qui sera démolie au XIXe siècle pour la réalisation de la rue Colbert, se réfugièrent à la campagne.
La ville de Marseille comptait avant la peste, au début de 1720, environ 90 000 habitants. Le nombre de décès provoqués par cette épidémie varie suivant les estimations. Il se situerait entre 30 et 35 000 morts pour certains, tandis que d'autres retiennent le chiffre de 40 000 pour la ville et 50 000 pour la ville et son terroir réunis.
Cette perte de population est rapidement compensée en trois ou quatre ans seulement. Un tel phénomène s'explique par la chute de la mortalité et une poussée importante de la natalité liée à une multiplication de mariages mais aussi et surtout par une immigration en provenance des régions proches (actuel département des Alpes-de-Haute-Provence) ou lointaines. L'immigration a réparé la plus grande partie des pertes.
Pour l’économie le coup d’arrêt est brutal car le port est fermé trente mois et les fabriques arrêtées. Mais les conséquences dues uniquement à la peste sont difficilement identifiables car elles s'enchevêtrent avec celles provoquées par l'effondrement du système de Law. Il est cependant évident que la paralysie du port a eu des répercussions multiples sur l'économie. À cela s'ajoute une méfiance des ports envers celui de Marseille qui ne prend fin qu'en 1724, bien après la fin de l'épidémie en 1722.
FIN
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1445
26 mai
La première armée permanente en France
Le roi Charles VII crée les Compagnies d'ordonnance. Cette nouvelle formation militaire constitue la première armée permanente à la disposition du roi de France. Auparavant pour faire la guerre, le roi faisait appel à ses vassaux selon la coutume féodale du ban. Mais les vassaux n'étaient obligés de servir que pendant 40 jours. Le roi devait alors recruter des mercenaires qui coûtaient cher et se révélaient souvent incontrôlables.
Voir aussi : Charles VII - Armée - Histoire des Valois
1521
26 mai
Luther mis au ban de l'Empire
L'empereur Charles Quint promulgue l'Edit de Worms qui met au ban de l'Empire le réformateur Martin Luther parce qu'il refuse de se rétracter après la publication de ses "95 thèses". L'oeuvre de Luther sera à l'origine d'une révolution religieuse qui modifiera profondément le christianisme. Il est considéré comme le père de la Réforme protestante qui influencera les cultures germaniques et anglo-saxonnes.
Voir aussi : Charles Quint - Histoire du Protestantisme - Martin Luther - Histoire de la Chrétienté
1831
26 mai
Les Russes remportent une victoire décisive à Ostrolenka
Les Russes battent les indépendantistes polonais à Ostrolenka. C'est le début de la reprise en main de la Pologne par l'Empire Russe ainsi que de la débâcle et des désillusions des Polonais.
Voir aussi : Histoire de l'Insurrection de Novembre - Histoire des Coups d'Etat
1896
26 mai
Création du Dow Jones
Charles Dow, qui a créé une agence de presse avec Edward Jones, publie le premier indice des valeurs industrielles construit à partir d'une liste de douze titres (un seul, General Electric, en fait toujours partie). La liste sera portée à vingt en 1916 et à trente en 1928. Le célèbre indice boursier est né. Il synthétise en un seul chiffre la performance des 30 valeurs industrielles le composant.
Voir aussi : Dossier histoire de la bourse - Dow Jones - Histoire de la Finance
1896
26 mai
Le couronnement du dernier tsar
Le tsar Nicolas II et sa femme Alexandra Fedorovna sont couronnés dans la cathédrale orthodoxe de l'Assomption dans le quartier du Kremlin à Moscou. Pendant la cérémonie, qui dure 5 heures, Nicolas reçoit le sceptre et la chaîne de l'Ordre de Saint-André. Celle-ci se décroche et tombe. Les mystiques de la cour interpréteront cet incident comme un mauvais présage. La révolution de février 1917 obligera le tsar à abdiquer et la famille impériale sera massacrée en juillet 1918.
Voir aussi : Sacre - Histoire de Moscou - Tsar - Nicolas II - Histoire du Kremlin - Histoire des Sacres
1923
26 mai
La première course des 24 Heures du Mans
L'Automobile Club de la Sarthe organise une épreuve d'endurance de 24 heures sur le circuit du Mans. Il y a 33 concurrents au départ. L'équipage Lagache-Léonard, au volant d'une Chenard et Walker, remporte l'épreuve en 128 tours, soit à une moyenne de 92 kilomètres/heure.
Voir aussi : Course - Histoire des 24 heures du Mans - Le Mans - Histoire des Sports mécaniques
1940
26 mai
Opération "Dynamo" à Dunkerque
Le vice-amiral britannique Bertram Ramsay donne le feu vert pour l'évacuation des troupes alliés encerclées à Dunkerque (Nord). L'opération porte le nom de "Dynamo" en souvenir d'un ancien PC de Ramsay où fonctionnait un groupe électrogène. Surprises par l'avancée allemande, les troupes françaises et britanniques ont dû battre en retraite jusqu'à Dunkerque, le dos à la mer. La Royal Navy a réquisitionné tous types de bateaux et en neuf jours, 340 000 hommes sont rapatriés en Grande-Bretagne. Mais cela n'est pas suffisant : le 4 juin, 30 000 Français restés sur les plages doivent se rendre aux Allemands.
Voir aussi : Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1948
26 mai
Victoire du Parti nationaliste de Daniel Malan
Le Parti nationaliste unifié fondé par Daniel Malan, pasteur de l’Eglise néerlandaise réformée, remporte la majorité des sièges au Parlement d’Afrique du Sud. Devenu Premier ministre, il met immédiatement en place son système politique, l’"apartheid", reposant sur le développement par la séparation raciale. L’Union sud-africaine, qui possède déjà un lourd passé en la matière, va entrer dans un régime politique principalement centré sur la ségrégation raciale.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Apartheid - Ségrégation - Union sud-africaine - Histoire des Elections
1972
26 mai
Signature des accords SALT I
Les Etats-Unis et l’URSS signent les accords SALT (Strategic Arms Limitation Talks, « négociations sur la limitation des armes stratégiques ») et poursuivent ainsi leur politique dite de "Détente". Ce traité est organisé en deux volets : l’un concernant les missiles anti-balistiques et réglementant leur emplacement, le nombre de radars, etc., l’autre portant sur les lance-missiles et limitant leur nombre.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Traité - Limitation - SALT - Histoire de la Guerre froide
2002
26 mai
Zine Ben Ali fait modifier la Constitution
Le président de la République tunisienne fait adopter une modification de la Constitution. Cette dernière permet désormais aux candidats présidentiels de se présenter jusqu’à l’âge de 75 ans et n’admet plus aucune limite du nombre de mandat. Sans cette réforme, le président ne peut envisager une réélection, qui sera d’ailleurs effective en 2004.
Voir aussi : Constitution - Zine Ben Ali - Histoire des Elections
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
26 mai
La première armée permanente en France
Le roi Charles VII crée les Compagnies d'ordonnance. Cette nouvelle formation militaire constitue la première armée permanente à la disposition du roi de France. Auparavant pour faire la guerre, le roi faisait appel à ses vassaux selon la coutume féodale du ban. Mais les vassaux n'étaient obligés de servir que pendant 40 jours. Le roi devait alors recruter des mercenaires qui coûtaient cher et se révélaient souvent incontrôlables.
Voir aussi : Charles VII - Armée - Histoire des Valois
1521
26 mai
Luther mis au ban de l'Empire
L'empereur Charles Quint promulgue l'Edit de Worms qui met au ban de l'Empire le réformateur Martin Luther parce qu'il refuse de se rétracter après la publication de ses "95 thèses". L'oeuvre de Luther sera à l'origine d'une révolution religieuse qui modifiera profondément le christianisme. Il est considéré comme le père de la Réforme protestante qui influencera les cultures germaniques et anglo-saxonnes.
Voir aussi : Charles Quint - Histoire du Protestantisme - Martin Luther - Histoire de la Chrétienté
1831
26 mai
Les Russes remportent une victoire décisive à Ostrolenka
Les Russes battent les indépendantistes polonais à Ostrolenka. C'est le début de la reprise en main de la Pologne par l'Empire Russe ainsi que de la débâcle et des désillusions des Polonais.
Voir aussi : Histoire de l'Insurrection de Novembre - Histoire des Coups d'Etat
1896
26 mai
Création du Dow Jones
Charles Dow, qui a créé une agence de presse avec Edward Jones, publie le premier indice des valeurs industrielles construit à partir d'une liste de douze titres (un seul, General Electric, en fait toujours partie). La liste sera portée à vingt en 1916 et à trente en 1928. Le célèbre indice boursier est né. Il synthétise en un seul chiffre la performance des 30 valeurs industrielles le composant.
Voir aussi : Dossier histoire de la bourse - Dow Jones - Histoire de la Finance
1896
26 mai
Le couronnement du dernier tsar
Le tsar Nicolas II et sa femme Alexandra Fedorovna sont couronnés dans la cathédrale orthodoxe de l'Assomption dans le quartier du Kremlin à Moscou. Pendant la cérémonie, qui dure 5 heures, Nicolas reçoit le sceptre et la chaîne de l'Ordre de Saint-André. Celle-ci se décroche et tombe. Les mystiques de la cour interpréteront cet incident comme un mauvais présage. La révolution de février 1917 obligera le tsar à abdiquer et la famille impériale sera massacrée en juillet 1918.
Voir aussi : Sacre - Histoire de Moscou - Tsar - Nicolas II - Histoire du Kremlin - Histoire des Sacres
1923
26 mai
La première course des 24 Heures du Mans
L'Automobile Club de la Sarthe organise une épreuve d'endurance de 24 heures sur le circuit du Mans. Il y a 33 concurrents au départ. L'équipage Lagache-Léonard, au volant d'une Chenard et Walker, remporte l'épreuve en 128 tours, soit à une moyenne de 92 kilomètres/heure.
Voir aussi : Course - Histoire des 24 heures du Mans - Le Mans - Histoire des Sports mécaniques
1940
26 mai
Opération "Dynamo" à Dunkerque
Le vice-amiral britannique Bertram Ramsay donne le feu vert pour l'évacuation des troupes alliés encerclées à Dunkerque (Nord). L'opération porte le nom de "Dynamo" en souvenir d'un ancien PC de Ramsay où fonctionnait un groupe électrogène. Surprises par l'avancée allemande, les troupes françaises et britanniques ont dû battre en retraite jusqu'à Dunkerque, le dos à la mer. La Royal Navy a réquisitionné tous types de bateaux et en neuf jours, 340 000 hommes sont rapatriés en Grande-Bretagne. Mais cela n'est pas suffisant : le 4 juin, 30 000 Français restés sur les plages doivent se rendre aux Allemands.
Voir aussi : Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1948
26 mai
Victoire du Parti nationaliste de Daniel Malan
Le Parti nationaliste unifié fondé par Daniel Malan, pasteur de l’Eglise néerlandaise réformée, remporte la majorité des sièges au Parlement d’Afrique du Sud. Devenu Premier ministre, il met immédiatement en place son système politique, l’"apartheid", reposant sur le développement par la séparation raciale. L’Union sud-africaine, qui possède déjà un lourd passé en la matière, va entrer dans un régime politique principalement centré sur la ségrégation raciale.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Apartheid - Ségrégation - Union sud-africaine - Histoire des Elections
1972
26 mai
Signature des accords SALT I
Les Etats-Unis et l’URSS signent les accords SALT (Strategic Arms Limitation Talks, « négociations sur la limitation des armes stratégiques ») et poursuivent ainsi leur politique dite de "Détente". Ce traité est organisé en deux volets : l’un concernant les missiles anti-balistiques et réglementant leur emplacement, le nombre de radars, etc., l’autre portant sur les lance-missiles et limitant leur nombre.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Traité - Limitation - SALT - Histoire de la Guerre froide
2002
26 mai
Zine Ben Ali fait modifier la Constitution
Le président de la République tunisienne fait adopter une modification de la Constitution. Cette dernière permet désormais aux candidats présidentiels de se présenter jusqu’à l’âge de 75 ans et n’admet plus aucune limite du nombre de mandat. Sans cette réforme, le président ne peut envisager une réélection, qui sera d’ailleurs effective en 2004.
Voir aussi : Constitution - Zine Ben Ali - Histoire des Elections
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
La bataille d'Ostrołęka , ou Bataille d'Ostrolenka, s'est déroulée le 26 mai 1831 à l'époque de l'Insurrection de novembre 1830 entre les troupes impériales russes et polonaises. Elle s'est terminée par la défaite des troupes polonaises commandées par le général Jan Zygmunt Skrzynecki.
Cette bataille est l'une des plus importantes lutte des forces polonaises pour garder le contrôle de la ville d'Ostroleka contre les forces impériales russes commandées par Hans Karl von Diebitsch. La ville étant restée entre les mains des Polonais, et malgré les lourdes pertes comparables des deux armées, la bataille est considérée comme une défaite pour l'armée insurrectionnelle polonaise.
Les blessés polonais ont été sauvés grâce à la position courageuse du 4e régiment d'infanterie (le Czwartacy), qui a repoussé plusieurs charges de cavalerie et d'infanterie ennemie, et de la 4e batterie d'artillerie, dirigée par le lieutenant-colonel Josef Bem.
La bataille est restée un des symboles de l'échec du soulèvement de l'insurrection de novembre 1830. Julius Moser, un poète et écrivain allemand, a commémoré le 4e régiment dans son poème Die letzten Zehn vom vierten Regiment (« Les derniers instants du 4e régiment »), traduit dans plusieurs langues. La bataille a également inspiré le poète Johan Sebastian Welhaven.
Le maréchal Hans Karl von Diebitsch reçoit des renforts à Borek Miński et marche sur Varsovie. L'armée insurrectionnelle polonaise se retire et après une courte résistance, juge préférable de ne pas s'engager dans la bataille. La Pologne ravagée par la guerre, est épuisée, manque de paille pour les chevaux, ce qui oblige le maréchal Diebitsch d'abandonner Borek Miński qu'il occupait, pour se rendre derrière Siedlce. L'armée polonaise poursuit l'armée russe et début mai, après quelques accrochages sans importance, le général Jan Zygmunt Skrzynecki engage une série de mouvements contre l'aile droite de l'armée russe, située à Ostrołęka sur la rive gauche de la Narew. Son objectif est de repousser cette aile et envoyer une unité en Lituanie, afin de recruter et organiser une contre-offensive de volontaires polonais derrière l'ennemi. Ce plan osé laisse les portes de Varsovie sans défense, et les Polonais sans communication, donc privés de tout secours.
Les Polonais longent la rive droite de la Narew, marchent de Sierock à Pułtusk, le 18 mai ils franchissent la Narew et entrent dans Ostrolenka. Les troupes de la garde impériale russe, se retirent en direction de Bialystock. Le 20 mai, une division polonaise marche sur Loniza, tandis que le général Skrzynecki s'avance sur Tykocin pour couper la retraite russe qui venait de quitter Łomża. Le 21, les Polonais attaquent Tykocin occupée par les Russes, et après l'avoir défendue toute une journée, les russes se retirent. Le colonel français Langermann, ancien aide-de-camp du général Lamarque, sera cité pour sa bravoure, par le général polonais.
Le plan de l'armée russe est de laisser les Polonais, de rallier ses forces, de mener une offensive pour couper avec le corps du général Gielgud, les communications du général Skrzynecki. Isolé des troupes envoyées en Lituanie, et se voyant en danger, Skrzynecki se rend sur Ostrolenka, et repasser la Narew. Le 25 la plus grande partie de son armée effectue ce passage mais son arrière-garde est assaillie par les russes le 26 au matin. Ne pouvant se maintenir dans les murs d'Ostrolenka, incendiée par l'artillerie russe, le corps commandé par Skrzynecki, traverse la rivière sous le feu sans avoir le temps de détruire le pont. Les Polonais ripostent pour empêcher l'ennemi de prendre position, et après un combat acharné, et un carnage de part et d'autre, les Russes envoient des troupes fraîches pour soutenir la lutte. Les Polonais avec beaucoup d'ardeur et de courage pour reprendre le pont, jugent prudent de commencer une retraite jusqu'à Praga.
De l'aveu du général en chef Skrzynecki : 5 000 hommes sont hors de combat, parmi lesquels des généraux, ainsi que 30 officiers d'état-major et 125 de grades inférieurs avaient été tués. Les pertes Russes étaient tout aussi considérables. Cette bataille met un terme aux succès polonais.
Selon Roman Sołtyk : Le champ de bataille était de part et d'autre jonché de morts, et l'on évalue la perte des Polonais à 7 000 hommes, y compris quelques centaines de prisonniers faits à Ostrołęka, et celle des Russes à 10 000 hommes. Mais la plus déplorable fut la mort des généraux Kicki et Kaminski, qui tous deux tombèrent sur le champ de bataille : ils furent distingués par leur courage et leurs capacités
Panneau commémorant la bataille
Cette bataille est l'une des plus importantes lutte des forces polonaises pour garder le contrôle de la ville d'Ostroleka contre les forces impériales russes commandées par Hans Karl von Diebitsch. La ville étant restée entre les mains des Polonais, et malgré les lourdes pertes comparables des deux armées, la bataille est considérée comme une défaite pour l'armée insurrectionnelle polonaise.
Les blessés polonais ont été sauvés grâce à la position courageuse du 4e régiment d'infanterie (le Czwartacy), qui a repoussé plusieurs charges de cavalerie et d'infanterie ennemie, et de la 4e batterie d'artillerie, dirigée par le lieutenant-colonel Josef Bem.
La bataille est restée un des symboles de l'échec du soulèvement de l'insurrection de novembre 1830. Julius Moser, un poète et écrivain allemand, a commémoré le 4e régiment dans son poème Die letzten Zehn vom vierten Regiment (« Les derniers instants du 4e régiment »), traduit dans plusieurs langues. La bataille a également inspiré le poète Johan Sebastian Welhaven.
Le maréchal Hans Karl von Diebitsch reçoit des renforts à Borek Miński et marche sur Varsovie. L'armée insurrectionnelle polonaise se retire et après une courte résistance, juge préférable de ne pas s'engager dans la bataille. La Pologne ravagée par la guerre, est épuisée, manque de paille pour les chevaux, ce qui oblige le maréchal Diebitsch d'abandonner Borek Miński qu'il occupait, pour se rendre derrière Siedlce. L'armée polonaise poursuit l'armée russe et début mai, après quelques accrochages sans importance, le général Jan Zygmunt Skrzynecki engage une série de mouvements contre l'aile droite de l'armée russe, située à Ostrołęka sur la rive gauche de la Narew. Son objectif est de repousser cette aile et envoyer une unité en Lituanie, afin de recruter et organiser une contre-offensive de volontaires polonais derrière l'ennemi. Ce plan osé laisse les portes de Varsovie sans défense, et les Polonais sans communication, donc privés de tout secours.
Les Polonais longent la rive droite de la Narew, marchent de Sierock à Pułtusk, le 18 mai ils franchissent la Narew et entrent dans Ostrolenka. Les troupes de la garde impériale russe, se retirent en direction de Bialystock. Le 20 mai, une division polonaise marche sur Loniza, tandis que le général Skrzynecki s'avance sur Tykocin pour couper la retraite russe qui venait de quitter Łomża. Le 21, les Polonais attaquent Tykocin occupée par les Russes, et après l'avoir défendue toute une journée, les russes se retirent. Le colonel français Langermann, ancien aide-de-camp du général Lamarque, sera cité pour sa bravoure, par le général polonais.
Le plan de l'armée russe est de laisser les Polonais, de rallier ses forces, de mener une offensive pour couper avec le corps du général Gielgud, les communications du général Skrzynecki. Isolé des troupes envoyées en Lituanie, et se voyant en danger, Skrzynecki se rend sur Ostrolenka, et repasser la Narew. Le 25 la plus grande partie de son armée effectue ce passage mais son arrière-garde est assaillie par les russes le 26 au matin. Ne pouvant se maintenir dans les murs d'Ostrolenka, incendiée par l'artillerie russe, le corps commandé par Skrzynecki, traverse la rivière sous le feu sans avoir le temps de détruire le pont. Les Polonais ripostent pour empêcher l'ennemi de prendre position, et après un combat acharné, et un carnage de part et d'autre, les Russes envoient des troupes fraîches pour soutenir la lutte. Les Polonais avec beaucoup d'ardeur et de courage pour reprendre le pont, jugent prudent de commencer une retraite jusqu'à Praga.
De l'aveu du général en chef Skrzynecki : 5 000 hommes sont hors de combat, parmi lesquels des généraux, ainsi que 30 officiers d'état-major et 125 de grades inférieurs avaient été tués. Les pertes Russes étaient tout aussi considérables. Cette bataille met un terme aux succès polonais.
Selon Roman Sołtyk : Le champ de bataille était de part et d'autre jonché de morts, et l'on évalue la perte des Polonais à 7 000 hommes, y compris quelques centaines de prisonniers faits à Ostrołęka, et celle des Russes à 10 000 hommes. Mais la plus déplorable fut la mort des généraux Kicki et Kaminski, qui tous deux tombèrent sur le champ de bataille : ils furent distingués par leur courage et leurs capacités
Panneau commémorant la bataille
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1840
27 mai
Mort de Paganini
Violoniste virtuose et figure du romantisme, Niccolò Paganini a marqué son époque en renouvelant le jeu du violon. Véritable idole à son époque à travers l’Europe, il influença les plus grands compositeurs comme Schumann, Chopin ou Berlioz. Il a par ailleurs composé de nombreuses œuvres dont les "Vingt-quatre caprices pour violon".
Voir aussi : Histoire de la Musique classique
1905
27 mai
La flotte russe battue à Tsushima
La flotte russe de la Baltique (29 navires) a été anéantie par la flotte japonaise (93 navires) au large des îles Tsushima. Les Japonais sont nettement supérieurs sur le plan de l'armement, de la formation militaire et du patriotisme. Les Russes déplorent 5 000 disparus, 6 000 prisonniers et 20 navires coulés. Par cette bataille, le Japon s'assure la supériorité sur mer et la victoire définitive sur la Russie. C'est le début d'une hégémonie japonaise en Extrême-Orient qui prendra fin en 1945.
Voir aussi : Bataille navale - Histoire des Guerres
1921
27 mai
Création du Code de la route
Un décret institue le premier Code de la route, bientôt suivi du permis de conduire. C'est la transformation d'un code de bons usages en un code administratif. La circulation automobile a d'abord été soumise à la loi de 1851 concernant "la police du roulage et des messageries". En 1899, un décret a limité la vitesse des véhicules à moteur à 30 km/h en rase campagne. Le contenu du Code sera modifié à de nombreuses reprises afin de tenir compte de l'évolution des véhicules et des voies routières.
Voir aussi : Histoire de la Justice
1926
27 mai
La fin de la guerre du Rif
Les campagnes menées dans le Rif marocain par les Espagnols et les Français entre 1921 et 1926 contre les tribus révoltés prennent fin. Confronté à des forces supérieures en nombre et en armement, Abd el-Krim, le chef de la résistance marocaine, est acculé à la reddition. Le Rif ne sera pacifié de façon définitive que l'année suivante. Le Maroc obtiendra son indépendance en 1956.
Voir aussi : Histoire des Guerres
1933
27 mai
Il était une fois "Trois Petits Cochons"
Walt Disney réalise son premier dessin animé en couleur : "Les trois petits cochons". Il obtient l'Oscar du meilleur court-métrage et sa chanson "Qui a peur du grand méchant loup ? C'est pas nous ! c'est pas nous !" de Frank Churchill est un véritable hit. Sortie en pleine dépression américaine, la chanson apporte au pays un peu d'espoir et d'humour. Le dessin animé sera un succès planétaire.
Voir aussi : Disney - Histoire des Dessins animés
1943
27 mai
Première réunion du CNR
Afin de renforcer la Résistance française, Jean Moulin a mis en place une entité politique qui représente chaque mouvement. Il s’agit du Conseil national de la Résistance, qu’il préside lui-même. Après maintes difficultés d’ordre conflictuel, la première réunion du CNR a lieu à Paris, rue du Four.
Voir aussi : Histoire de la Résistance - Jean Moulin - CNR - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1952
27 mai
Traité de la Communauté européenne de Défense
La crainte d’une possible troisième guerre mondiale, alimentée par le contexte de la guerre froide, pousse les dirigeants européens à envisager sérieusement la mise en place d’une armée commune. Deux ans après la première proposition du président du Conseil français René Pleven, en 1950, les Etats français, italien, belge, luxembourgeois et néerlandais signent le traité de Paris instituant la Communauté européenne de Défense (CED). Celle-ci permettrait de reconstituer l’armée allemande tout en la plaçant sous une autorité commune aux Etats membres. Mais l’opinion française n’est pas unanime, notamment chez les communistes et les gaullistes. Finalement, le traité sera rejeté par l’Assemblée nationale française en 1954.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance de l'Union européenne - Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de l'OTAN - Histoire de la CED - Histoire de la Construction européenne
1968
27 mai
Signature des accords de Grenelle
Les négociations entamées le 25 mai entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, aboutissent aux accords signés au ministère des Affaires sociales, rue de grenelle. Ils prévoient l'augmentation du SMIG (salaire minimum) de 25%, des salaires de 10% et la réduction du temps de travail. Mais ces concessions ne satisfont pas la base ouvrière et la grève continue. C'est l'impasse, la crise sociale de mai 68 débouche alors sur une crise politique. Le 30 mai, De Gaulle annoncera la dissolution de l'Assemblée et reprendra le pays en main.
Voir aussi : Dossier histoire de Mai 68 - Histoire du Social
1999
27 mai
Slobodan Milosevic devant les tribunaux
Louise Arbour, procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, rend public l'acte d'accusation de Slobodan Milosevic, président de la République fédérale de Yougoslavie. Il est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Kosovo. En juin 2001, le nouveau gouvernement serbe de Vojislav Kostunica remettra Slobodan Milosevic au Tribunal de la Haye. Il sera le premier ancien chef d'Etat jugé par ce tribunal.
Voir aussi : Guerre de Yougoslavie - Milosevic - Tribunal - Histoire des Guerres
2006
27 mai
Séisme en Indonésie
Un tremblement de terre d’une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter touche l’île indonésienne de Java. La région de Yogyakarta est ravagée, près de 5000 personnes sont tuées et plus de 30 000 sont blessées. S’ajoutent à ce triste bilan plus de 100 000 habitants à la rue, sans aucune ressource. Par ailleurs, l’inquiétude persiste chez les spécialistes, qui craignent une violente éruption du volcan Merapi, dont l’activité ne cesse d’accroître. Dès le lendemain, la communauté internationale s’organisera pour fournir de l’aide au pays qui, moins de deux ans plus tôt, avaient profondément souffert du tsunami.
Voir aussi : Tremblement de terre - Histoire des Catastrophes naturelles
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
27 mai
Mort de Paganini
Violoniste virtuose et figure du romantisme, Niccolò Paganini a marqué son époque en renouvelant le jeu du violon. Véritable idole à son époque à travers l’Europe, il influença les plus grands compositeurs comme Schumann, Chopin ou Berlioz. Il a par ailleurs composé de nombreuses œuvres dont les "Vingt-quatre caprices pour violon".
Voir aussi : Histoire de la Musique classique
1905
27 mai
La flotte russe battue à Tsushima
La flotte russe de la Baltique (29 navires) a été anéantie par la flotte japonaise (93 navires) au large des îles Tsushima. Les Japonais sont nettement supérieurs sur le plan de l'armement, de la formation militaire et du patriotisme. Les Russes déplorent 5 000 disparus, 6 000 prisonniers et 20 navires coulés. Par cette bataille, le Japon s'assure la supériorité sur mer et la victoire définitive sur la Russie. C'est le début d'une hégémonie japonaise en Extrême-Orient qui prendra fin en 1945.
Voir aussi : Bataille navale - Histoire des Guerres
1921
27 mai
Création du Code de la route
Un décret institue le premier Code de la route, bientôt suivi du permis de conduire. C'est la transformation d'un code de bons usages en un code administratif. La circulation automobile a d'abord été soumise à la loi de 1851 concernant "la police du roulage et des messageries". En 1899, un décret a limité la vitesse des véhicules à moteur à 30 km/h en rase campagne. Le contenu du Code sera modifié à de nombreuses reprises afin de tenir compte de l'évolution des véhicules et des voies routières.
Voir aussi : Histoire de la Justice
1926
27 mai
La fin de la guerre du Rif
Les campagnes menées dans le Rif marocain par les Espagnols et les Français entre 1921 et 1926 contre les tribus révoltés prennent fin. Confronté à des forces supérieures en nombre et en armement, Abd el-Krim, le chef de la résistance marocaine, est acculé à la reddition. Le Rif ne sera pacifié de façon définitive que l'année suivante. Le Maroc obtiendra son indépendance en 1956.
Voir aussi : Histoire des Guerres
1933
27 mai
Il était une fois "Trois Petits Cochons"
Walt Disney réalise son premier dessin animé en couleur : "Les trois petits cochons". Il obtient l'Oscar du meilleur court-métrage et sa chanson "Qui a peur du grand méchant loup ? C'est pas nous ! c'est pas nous !" de Frank Churchill est un véritable hit. Sortie en pleine dépression américaine, la chanson apporte au pays un peu d'espoir et d'humour. Le dessin animé sera un succès planétaire.
Voir aussi : Disney - Histoire des Dessins animés
1943
27 mai
Première réunion du CNR
Afin de renforcer la Résistance française, Jean Moulin a mis en place une entité politique qui représente chaque mouvement. Il s’agit du Conseil national de la Résistance, qu’il préside lui-même. Après maintes difficultés d’ordre conflictuel, la première réunion du CNR a lieu à Paris, rue du Four.
Voir aussi : Histoire de la Résistance - Jean Moulin - CNR - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1952
27 mai
Traité de la Communauté européenne de Défense
La crainte d’une possible troisième guerre mondiale, alimentée par le contexte de la guerre froide, pousse les dirigeants européens à envisager sérieusement la mise en place d’une armée commune. Deux ans après la première proposition du président du Conseil français René Pleven, en 1950, les Etats français, italien, belge, luxembourgeois et néerlandais signent le traité de Paris instituant la Communauté européenne de Défense (CED). Celle-ci permettrait de reconstituer l’armée allemande tout en la plaçant sous une autorité commune aux Etats membres. Mais l’opinion française n’est pas unanime, notamment chez les communistes et les gaullistes. Finalement, le traité sera rejeté par l’Assemblée nationale française en 1954.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance de l'Union européenne - Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de l'OTAN - Histoire de la CED - Histoire de la Construction européenne
1968
27 mai
Signature des accords de Grenelle
Les négociations entamées le 25 mai entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, aboutissent aux accords signés au ministère des Affaires sociales, rue de grenelle. Ils prévoient l'augmentation du SMIG (salaire minimum) de 25%, des salaires de 10% et la réduction du temps de travail. Mais ces concessions ne satisfont pas la base ouvrière et la grève continue. C'est l'impasse, la crise sociale de mai 68 débouche alors sur une crise politique. Le 30 mai, De Gaulle annoncera la dissolution de l'Assemblée et reprendra le pays en main.
Voir aussi : Dossier histoire de Mai 68 - Histoire du Social
1999
27 mai
Slobodan Milosevic devant les tribunaux
Louise Arbour, procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, rend public l'acte d'accusation de Slobodan Milosevic, président de la République fédérale de Yougoslavie. Il est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Kosovo. En juin 2001, le nouveau gouvernement serbe de Vojislav Kostunica remettra Slobodan Milosevic au Tribunal de la Haye. Il sera le premier ancien chef d'Etat jugé par ce tribunal.
Voir aussi : Guerre de Yougoslavie - Milosevic - Tribunal - Histoire des Guerres
2006
27 mai
Séisme en Indonésie
Un tremblement de terre d’une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter touche l’île indonésienne de Java. La région de Yogyakarta est ravagée, près de 5000 personnes sont tuées et plus de 30 000 sont blessées. S’ajoutent à ce triste bilan plus de 100 000 habitants à la rue, sans aucune ressource. Par ailleurs, l’inquiétude persiste chez les spécialistes, qui craignent une violente éruption du volcan Merapi, dont l’activité ne cesse d’accroître. Dès le lendemain, la communauté internationale s’organisera pour fournir de l’aide au pays qui, moins de deux ans plus tôt, avaient profondément souffert du tsunami.
Voir aussi : Tremblement de terre - Histoire des Catastrophes naturelles
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
La bataille de Tsushima (parfois orthographié Tsoushima) eut lieu durant quelques heures les 27 et 28 mai 1905 entre la Flotte russe de la Baltique commandée par l'amiral Rojdestvensky et la flotte japonaise sous les ordres de l'amiral Tōgō, dans le détroit de Tsushima qui sépare la Corée du Japon. Il s'agit du principal affrontement naval de la guerre russo-japonaise (février 1904 - septembre 1905), et l'un des facteurs principaux de la défaite de la Russie dans ce conflit.
En août 1904, au cours de la guerre russo-japonaise, les troupes japonaises commencent le siège de Port-Arthur. Ayant échoué sur terre (éloignement, isolement, difficultés du ravitaillement), le gouvernement russe décide d'envoyer la flotte de la Baltique pour tenter de rompre le siège. Cette flotte comporte notamment les 4 plus récents cuirassés russes de la classe Borodino.
À l’automne 1904, l’amiral Rojdestvensky ordonne l'appareillage de 45 navires pour un périple long de 8 mois qui se révèle usant pour les équipages et difficile techniquement. En effet, cette expédition militaire est marquée par des difficultés d’approvisionnement chroniques en charbon, les ports neutres étant fermés, obligeant à des opérations de ravitaillement en force, et d’escarmouches avec les bâtiments de la marine royale britannique. Les Anglais, en vertu de leur alliance avec les Japonais du 30 janvier 1902, avaient fermé le canal de Suez à la flotte russe qui fut donc obligée de passer par le cap de Bonne-Espérance. Les coques des navires russes sont tapissées d'algues et de coquillages, le temps ayant manqué pour les faire caréner, ce qui les empêche de dépasser la vitesse de huit nœuds, soit moitié moins que celle des navires japonais.
En janvier 1905, la garnison russe de Port-Arthur capitule. Les russes de la flotte de la Baltique décident de rallier le port de Vladivostok par le détroit de Tsushima (route la plus courte parmi les différentes possibles).
Le 27 mai 1905, peu avant l’aube, l’amiral Tōgō prend la mer avec pour mission d’intercepter l'escadre russe. Il commande une flotte récente composée de 4 cuirassés et 8 croiseurs cuirassés escortés par de nombreux navires de tonnage inférieur : destroyers et torpilleurs.
En début d’après-midi, les deux flottes entrent en contact visuel dans le détroit entre la Corée et le Japon, près du groupe d'îles Tsushima. Tōgō prend alors une initiative audacieuse : il ordonne à son escadre de virer par la contremarche, une manœuvre destinée à barrer la route aux navires russes, mais qui expose durant douze interminables minutes le flanc de ses bâtiments aux projectiles ennemis, d'autant plus que les canons de 305 mm russes disposent d'une portée supérieure à leurs homologues Japonais. Mais les Russes ne purent (ou ne surent) profiter de cet avantage, notamment à cause de leur vitesse et de leur manœuvrabilité réduites suite aux dépôts d'algues sur leurs coques.
Les deux lignes sont éloignées de 6 200 m lors de l'engagement. Les bâtiments japonais sont équipés de télémètres, des outils de guidage qui offrent une précision de tir très supérieure et utilisent la poudre Shimosa qui enflamme les navires russes. De plus, à partir de 5 000 m, les Japonais peuvent faire intervenir leur artillerie secondaire d'origine anglaise à tir rapide dont les Russes n'ont pas l'équivalent.
Par ailleurs, les navires japonais pouvaient atteindre la vitesse de 16 nœuds (30km/h), contre environ 8 nœuds (15km/h) pour les Russes. Tōgō utilisa cet avantage pour «barrer le T» deux fois à l'escadre russe. Une fois l'escadre russe désorganisée et ayant perdu de la vitesse les torpilleurs japonais entrent en lice à leur tour, et se livrent à une véritable curée. Malgré le court répit de la nuit, le carnage se poursuit le lendemain. À 10h45, le 28 mai, la poignée de navires russes qui tient encore la mer se sabordent ou hissent le drapeau de la reddition. Seuls 3 navires réussissent à s'échapper (vers Vladivostok ou le port neutre de Manille).
L'Amiral Tōgō sur le pont du Mikasa avec son état-major.
27 mai 1905 (Heure du Japon)04:45 Shinanomaru trouve la Flotte baltique russe et envoie un télégramme.
05:05 La Flotte combinée japonaise quitte la base et envoie un message au QG Impérial: "Le temps est beau mais les vagues sont hautes." (Japonais: 本日天気晴朗なれども波高し)"[2],[3],[4],[5]
13:39 La Flotte Combinée japonaise est au contact visuel de la Flotte Baltique russe et hisse le pavillon de bataille.
13:55 Distance: 12 000 mètres. Le Mikasa hisse le pavillon signifiant la lettre Z.
14:05 Distance: 8 000 mètres. La Flotte combinée japonaise débute une manœuvre de demi-tour.
14:07 Distance: 7 000 mètres. Le Mikasa finit son demi-tour. La Flotte baltique russe commence la canonnade.
14:10 Distance: 6 400 mètres. Tous les navires japonais ont terminé leur demi-tour.
14:12 Distance: 5 500 mètres. Le Mikasa est atteint en premier.
14:16 Distance: 4 600 mètres. La Flotte combinée japonaise concentre les tirs de son artillerie secondaire (203mm et 152mm à tir rapide) sur le Kniaz-Souvarov qui est le navire amiral de la Flotte russe.
14:43 L‘Osliabia et le Kniaz Souvarov sont en feu et rompent le combat.
14:50 L‘Empereur Alexandre III commence à se diriger vers le Nord et tente de quitter la ligne de bataille.
15:10 L‘Osliabia est coulé et le Kniaz-Souvarov tente de fuir.
18:00 Les deux flottes se rapprochent à nouveau (distance: 6 300 m) et reprennent les échanges de tirs.
19:03 L‘Empereur Alexandre III est coulé.
19:20 Les Kniaz-Souvarov, Borodino, et Sisoï Veliki (1894) sont aussi coulés.
28 mai 1905 (Heure du Japon)09:30 La Flotte Combinée japonaise localise à nouveau la Flotte Baltique russe.
10:34 L'amiral russe hisse le signal "XGE" qui veut dire Je me rends dans le code international des Signaux en usage à cette époque.
10:53 La partie japonaise accepte la reddition.
Quatre autres navires de combat sous le commandement du Contre-amiral Nebogatov furent forcés de se rendre le lendemain. Son groupe naval constitué d'un seul navire moderne, l'Orel, et de l'ancien Empereur Nicolas Ier et de deux garde-côtes n'avait aucune chance contre la Flotte japonaise. Jusqu'au soir du 28 mai, les navires russes isolés furent poursuivis par les japonais. Le petit navire côtier Amiral Ouchakov refusa de se rendre et fut coulé. Le vieux croiseur Dmitri Donskoï lutta contre six navires japonais et résista une journée avant d'être sabordé en raison des dommages irréparables subis. Le Contre-amiral Enquist peut éviter d’être pris avec les trois croiseurs cuirassés russes Aurore, Jemtchoug, et Oleg et s'abrite dans la base navale américaine de Manille et où ils furent internés. La vedette armée rapide Almaz (classée comme croiseur de second rang) et deux destroyers furent les seuls bateaux russes à parvenir à Vladivostok.
La quasi totalité de la Flotte Baltique russe fut perdue dans la bataille des détroits de Tsushima. Les japonais ne perdirent que trois torpilleurs (Numéro 34, 35 et 69). Le prestige international de la Russie et des Romanov fut sévèrement atteint.
La victoire du Japon à Tsushima est totale. Le gouvernement russe ne disposant plus de flotte dans la région, ni de réserves terrestres dignes de ce nom, décide d'entamer des négociations pour mettre fin à la guerre. Le dénouement du conflit consacre la victoire japonaise par la signature du traité de paix le 5 septembre 1905 à Portsmouth (États-Unis).
La tactique de combat des japonais et leur meilleure compétence contribuèrent à les mener à la victoire. Les raisons de la destruction de la flotte russe furent nombreuses. Parmi elles, on peut imputer, directement ou indirectement, plusieurs erreurs à l’amiral Rojdestvenski :
il n’existait aucun plan de bataille discuté au préalable et coordonné avec les autres amiraux ;
l’amiral ordonna uniquement que tout navire devait, en toute circonstance, tenter de percer pour joindre Vladivostok ;
le panachage de navires récents et plus anciens réduisit la vitesse moyenne de la flotte russe, ce qui permit aux japonais de «barrer le T» ;
comme les croiseurs avaient été affectés à la protection des transporteurs, la puissance de feu de la flotte russe s’en trouva amoindrie ;
l’efficacité des salves russes ne pouvait être que mal voire pas du tout estimée par les officiers de tir ou les servants des canons. Les munitions utilisées produisaient à l’impact très peu de fumée. Quand bien même la flotte japonaise enregistrait de lourds dégâts, le moral des équipages russes sombrait car ils avaient l’impression que leur feu était inefficace.
à l'inverse, les japonais utilisaient des obus incendiaires qui mettait à feu la peinture des navires russes. Cela produisait donc dans la force navale japonaise un sentiment de réussite qui compensait les éventuels dommages causés par les tirs russes.
Enfin, les cuirassés japonais étaient équipés d'artillerie secondaire à tir rapide, alors que les cuirassés russes de la classe Kniaz Suvorov (les plus récents) ne disposaient que de canons à tir lent. La cadence de tir des japonais était donc 2 fois supérieure à celle des Russes, ce qui explique que les cuirassés russes furent mis hors de combat dès 14h45.
En cas d’isolement du navire de pointe, le navire suivant devait prendre la tête du groupement, ce qui conduisit plusieurs fois au fait que tout le groupement, avec les amiraux toujours vivants et leurs cadres, suivaient un unique navire. De ce fait, le navire de pointe était toujours sous un feu ennemi très soutenu. Les commandants russes auraient au moins pu se résoudre à agir de leur propre chef, sous leur propre responsabilité. Dans son ensemble, la flotte russe s’est confortée dans une trop grande passivité tandis que le déroulement de la bataille était dicté par l’amiral Tōgō
De surcroît, lors de la préparation de l’escadre russe, de lourdes erreurs furent commises concernant l’armement et l’équipage des navires, ce qui fut seulement mis en évidence au cours de la bataille. Entre autres, l’humidité contenue dans les obus avait été augmentée pour minimiser le risque d’auto-allumage lors de croisières en eaux tropicales. De ce fait, une fraction seulement des obus russes explosaient à l’impact. Les russes utilisaient des munitions perforantes qui n’explosaient qu’une fois le blindage traversé, et, de ce fait, ne produisaient que peu de fumée visible. L’évaluation de la précision du feu par les officiers de tir russes s’en trouvait tellement plus ardue qu’aucune correction de tir raisonnable ne pouvait être apportée. D’ailleurs, les obus japonais contenaient plus de poudre Shimosa qui était aussi bien plus efficace que la Pyroxiline utilisée par les russes.
Enfin, la compétence des équipages russes, constitués majoritairement de réservistes et de jeunes recrues, était clairement en deçà de celle des matelots japonais comme le prouve une comparaison des taux de réussite des officiers de tir.
(traduction de {de} Ursachen der russischen Niederlage).
Avant la guerre russo-japonaise, les pays construisaient leurs navires de guerre avec des batteries mixtes, principalement des canons de 150 mm (6-inch), 203 mm (8-inch), 254 mm (10-inch) et 305 mm (12-inch), avec l'objectif que ces navires combattent en ligne. La bataille démontra que les gros canons à long rayon étaient plus efficaces dans l'affrontement que les batteries de différentes tailles. Dès 1904, la marine impériale japonaise développa le Satsuma (mis à l'eau quelques jours avant la bataille, le 15 mai), bateau armé des désormais traditionnelles tourelles double de 305 mm, axiales (une dite de chasse et une de retraite) mais aussi de trois tourelles doubles de 254 mm de chaque côté du navire, c'est-à-dire d'une artillerie principale inconnue jusque-là par sa puissance de feu. La Grande-Bretagne, dont un observateur ramena ses notes prises lors de la bataille, décidera de la mise en chantier immédiate et dans le plus grand secret de la quille du Dreadnought, en octobre 1905, bateau destiné à recevoir un armement principal monocalibre de 305 mm distribué en cinq tourelles doubles. Le navire va être lancé en début 1906; il déclassera d'un coup tous les navires préexistants. Son nom servira à différencier les navires de combat pré- et post-dreadnought.
Les différents navires de combat (ou navires de ligne) étaient organisés en flotte ; chacune commandée par un amiral. Lors de la bataille de Tsushima, le commandant suprême était l'amiral Tōgō à bord du navire amiral Mikasa. Immédiatement après venaient les cuirassés Shikishima, Fuji et Asahi. Ensuite, il y avait les croiseurs. La fameuse manœuvre de l'amiral Tōgō de faire virer les navires de sa flotte à babord les uns à la suite des autres fut décidé afin de maintenir l'ordre de sa ligne de bataille. Cette organisation consistait à maintenir en tête le navire amiral Mikasa (bien évidemment l'amiral Tōgō voulait que son unité de combat la plus puissante puisse entrer en jeu en premier). Virer de bord les uns à la suite des autres signifiait que chaque navire virait tout en suivant son prédécesseur. Concrètement, tous les navires devaient virer dans la même zone. C'est le risque de cette manœuvre puisque conséquemment elle offre l'occasion à la flotte adverse de viser et bombarder cette zone par laquelle doit passer tous les navires de la ligne de bataille. L'amiral Tōgō aurait pu ordonner à ses navires de virer "ensemble" c'est-à-dire que chaque navire aurait alors viré de bord en même temps et dans la même direction. Cette manœuvre, employée par la flotte franco-espagnole à Trafalgar, aurait été plus rapide mais aurait rompu l'ordre de la ligne de bataille, semant la confusion en modifiant les plans de bataille, plaçant alors les croiseurs en tête ; toute chose que l'amiral Tōgō voulait éviter.
En août 1904, au cours de la guerre russo-japonaise, les troupes japonaises commencent le siège de Port-Arthur. Ayant échoué sur terre (éloignement, isolement, difficultés du ravitaillement), le gouvernement russe décide d'envoyer la flotte de la Baltique pour tenter de rompre le siège. Cette flotte comporte notamment les 4 plus récents cuirassés russes de la classe Borodino.
À l’automne 1904, l’amiral Rojdestvensky ordonne l'appareillage de 45 navires pour un périple long de 8 mois qui se révèle usant pour les équipages et difficile techniquement. En effet, cette expédition militaire est marquée par des difficultés d’approvisionnement chroniques en charbon, les ports neutres étant fermés, obligeant à des opérations de ravitaillement en force, et d’escarmouches avec les bâtiments de la marine royale britannique. Les Anglais, en vertu de leur alliance avec les Japonais du 30 janvier 1902, avaient fermé le canal de Suez à la flotte russe qui fut donc obligée de passer par le cap de Bonne-Espérance. Les coques des navires russes sont tapissées d'algues et de coquillages, le temps ayant manqué pour les faire caréner, ce qui les empêche de dépasser la vitesse de huit nœuds, soit moitié moins que celle des navires japonais.
En janvier 1905, la garnison russe de Port-Arthur capitule. Les russes de la flotte de la Baltique décident de rallier le port de Vladivostok par le détroit de Tsushima (route la plus courte parmi les différentes possibles).
Le 27 mai 1905, peu avant l’aube, l’amiral Tōgō prend la mer avec pour mission d’intercepter l'escadre russe. Il commande une flotte récente composée de 4 cuirassés et 8 croiseurs cuirassés escortés par de nombreux navires de tonnage inférieur : destroyers et torpilleurs.
En début d’après-midi, les deux flottes entrent en contact visuel dans le détroit entre la Corée et le Japon, près du groupe d'îles Tsushima. Tōgō prend alors une initiative audacieuse : il ordonne à son escadre de virer par la contremarche, une manœuvre destinée à barrer la route aux navires russes, mais qui expose durant douze interminables minutes le flanc de ses bâtiments aux projectiles ennemis, d'autant plus que les canons de 305 mm russes disposent d'une portée supérieure à leurs homologues Japonais. Mais les Russes ne purent (ou ne surent) profiter de cet avantage, notamment à cause de leur vitesse et de leur manœuvrabilité réduites suite aux dépôts d'algues sur leurs coques.
Les deux lignes sont éloignées de 6 200 m lors de l'engagement. Les bâtiments japonais sont équipés de télémètres, des outils de guidage qui offrent une précision de tir très supérieure et utilisent la poudre Shimosa qui enflamme les navires russes. De plus, à partir de 5 000 m, les Japonais peuvent faire intervenir leur artillerie secondaire d'origine anglaise à tir rapide dont les Russes n'ont pas l'équivalent.
Par ailleurs, les navires japonais pouvaient atteindre la vitesse de 16 nœuds (30km/h), contre environ 8 nœuds (15km/h) pour les Russes. Tōgō utilisa cet avantage pour «barrer le T» deux fois à l'escadre russe. Une fois l'escadre russe désorganisée et ayant perdu de la vitesse les torpilleurs japonais entrent en lice à leur tour, et se livrent à une véritable curée. Malgré le court répit de la nuit, le carnage se poursuit le lendemain. À 10h45, le 28 mai, la poignée de navires russes qui tient encore la mer se sabordent ou hissent le drapeau de la reddition. Seuls 3 navires réussissent à s'échapper (vers Vladivostok ou le port neutre de Manille).
L'Amiral Tōgō sur le pont du Mikasa avec son état-major.
27 mai 1905 (Heure du Japon)04:45 Shinanomaru trouve la Flotte baltique russe et envoie un télégramme.
05:05 La Flotte combinée japonaise quitte la base et envoie un message au QG Impérial: "Le temps est beau mais les vagues sont hautes." (Japonais: 本日天気晴朗なれども波高し)"[2],[3],[4],[5]
13:39 La Flotte Combinée japonaise est au contact visuel de la Flotte Baltique russe et hisse le pavillon de bataille.
13:55 Distance: 12 000 mètres. Le Mikasa hisse le pavillon signifiant la lettre Z.
14:05 Distance: 8 000 mètres. La Flotte combinée japonaise débute une manœuvre de demi-tour.
14:07 Distance: 7 000 mètres. Le Mikasa finit son demi-tour. La Flotte baltique russe commence la canonnade.
14:10 Distance: 6 400 mètres. Tous les navires japonais ont terminé leur demi-tour.
14:12 Distance: 5 500 mètres. Le Mikasa est atteint en premier.
14:16 Distance: 4 600 mètres. La Flotte combinée japonaise concentre les tirs de son artillerie secondaire (203mm et 152mm à tir rapide) sur le Kniaz-Souvarov qui est le navire amiral de la Flotte russe.
14:43 L‘Osliabia et le Kniaz Souvarov sont en feu et rompent le combat.
14:50 L‘Empereur Alexandre III commence à se diriger vers le Nord et tente de quitter la ligne de bataille.
15:10 L‘Osliabia est coulé et le Kniaz-Souvarov tente de fuir.
18:00 Les deux flottes se rapprochent à nouveau (distance: 6 300 m) et reprennent les échanges de tirs.
19:03 L‘Empereur Alexandre III est coulé.
19:20 Les Kniaz-Souvarov, Borodino, et Sisoï Veliki (1894) sont aussi coulés.
28 mai 1905 (Heure du Japon)09:30 La Flotte Combinée japonaise localise à nouveau la Flotte Baltique russe.
10:34 L'amiral russe hisse le signal "XGE" qui veut dire Je me rends dans le code international des Signaux en usage à cette époque.
10:53 La partie japonaise accepte la reddition.
Quatre autres navires de combat sous le commandement du Contre-amiral Nebogatov furent forcés de se rendre le lendemain. Son groupe naval constitué d'un seul navire moderne, l'Orel, et de l'ancien Empereur Nicolas Ier et de deux garde-côtes n'avait aucune chance contre la Flotte japonaise. Jusqu'au soir du 28 mai, les navires russes isolés furent poursuivis par les japonais. Le petit navire côtier Amiral Ouchakov refusa de se rendre et fut coulé. Le vieux croiseur Dmitri Donskoï lutta contre six navires japonais et résista une journée avant d'être sabordé en raison des dommages irréparables subis. Le Contre-amiral Enquist peut éviter d’être pris avec les trois croiseurs cuirassés russes Aurore, Jemtchoug, et Oleg et s'abrite dans la base navale américaine de Manille et où ils furent internés. La vedette armée rapide Almaz (classée comme croiseur de second rang) et deux destroyers furent les seuls bateaux russes à parvenir à Vladivostok.
La quasi totalité de la Flotte Baltique russe fut perdue dans la bataille des détroits de Tsushima. Les japonais ne perdirent que trois torpilleurs (Numéro 34, 35 et 69). Le prestige international de la Russie et des Romanov fut sévèrement atteint.
La victoire du Japon à Tsushima est totale. Le gouvernement russe ne disposant plus de flotte dans la région, ni de réserves terrestres dignes de ce nom, décide d'entamer des négociations pour mettre fin à la guerre. Le dénouement du conflit consacre la victoire japonaise par la signature du traité de paix le 5 septembre 1905 à Portsmouth (États-Unis).
La tactique de combat des japonais et leur meilleure compétence contribuèrent à les mener à la victoire. Les raisons de la destruction de la flotte russe furent nombreuses. Parmi elles, on peut imputer, directement ou indirectement, plusieurs erreurs à l’amiral Rojdestvenski :
il n’existait aucun plan de bataille discuté au préalable et coordonné avec les autres amiraux ;
l’amiral ordonna uniquement que tout navire devait, en toute circonstance, tenter de percer pour joindre Vladivostok ;
le panachage de navires récents et plus anciens réduisit la vitesse moyenne de la flotte russe, ce qui permit aux japonais de «barrer le T» ;
comme les croiseurs avaient été affectés à la protection des transporteurs, la puissance de feu de la flotte russe s’en trouva amoindrie ;
l’efficacité des salves russes ne pouvait être que mal voire pas du tout estimée par les officiers de tir ou les servants des canons. Les munitions utilisées produisaient à l’impact très peu de fumée. Quand bien même la flotte japonaise enregistrait de lourds dégâts, le moral des équipages russes sombrait car ils avaient l’impression que leur feu était inefficace.
à l'inverse, les japonais utilisaient des obus incendiaires qui mettait à feu la peinture des navires russes. Cela produisait donc dans la force navale japonaise un sentiment de réussite qui compensait les éventuels dommages causés par les tirs russes.
Enfin, les cuirassés japonais étaient équipés d'artillerie secondaire à tir rapide, alors que les cuirassés russes de la classe Kniaz Suvorov (les plus récents) ne disposaient que de canons à tir lent. La cadence de tir des japonais était donc 2 fois supérieure à celle des Russes, ce qui explique que les cuirassés russes furent mis hors de combat dès 14h45.
En cas d’isolement du navire de pointe, le navire suivant devait prendre la tête du groupement, ce qui conduisit plusieurs fois au fait que tout le groupement, avec les amiraux toujours vivants et leurs cadres, suivaient un unique navire. De ce fait, le navire de pointe était toujours sous un feu ennemi très soutenu. Les commandants russes auraient au moins pu se résoudre à agir de leur propre chef, sous leur propre responsabilité. Dans son ensemble, la flotte russe s’est confortée dans une trop grande passivité tandis que le déroulement de la bataille était dicté par l’amiral Tōgō
De surcroît, lors de la préparation de l’escadre russe, de lourdes erreurs furent commises concernant l’armement et l’équipage des navires, ce qui fut seulement mis en évidence au cours de la bataille. Entre autres, l’humidité contenue dans les obus avait été augmentée pour minimiser le risque d’auto-allumage lors de croisières en eaux tropicales. De ce fait, une fraction seulement des obus russes explosaient à l’impact. Les russes utilisaient des munitions perforantes qui n’explosaient qu’une fois le blindage traversé, et, de ce fait, ne produisaient que peu de fumée visible. L’évaluation de la précision du feu par les officiers de tir russes s’en trouvait tellement plus ardue qu’aucune correction de tir raisonnable ne pouvait être apportée. D’ailleurs, les obus japonais contenaient plus de poudre Shimosa qui était aussi bien plus efficace que la Pyroxiline utilisée par les russes.
Enfin, la compétence des équipages russes, constitués majoritairement de réservistes et de jeunes recrues, était clairement en deçà de celle des matelots japonais comme le prouve une comparaison des taux de réussite des officiers de tir.
(traduction de {de} Ursachen der russischen Niederlage).
Avant la guerre russo-japonaise, les pays construisaient leurs navires de guerre avec des batteries mixtes, principalement des canons de 150 mm (6-inch), 203 mm (8-inch), 254 mm (10-inch) et 305 mm (12-inch), avec l'objectif que ces navires combattent en ligne. La bataille démontra que les gros canons à long rayon étaient plus efficaces dans l'affrontement que les batteries de différentes tailles. Dès 1904, la marine impériale japonaise développa le Satsuma (mis à l'eau quelques jours avant la bataille, le 15 mai), bateau armé des désormais traditionnelles tourelles double de 305 mm, axiales (une dite de chasse et une de retraite) mais aussi de trois tourelles doubles de 254 mm de chaque côté du navire, c'est-à-dire d'une artillerie principale inconnue jusque-là par sa puissance de feu. La Grande-Bretagne, dont un observateur ramena ses notes prises lors de la bataille, décidera de la mise en chantier immédiate et dans le plus grand secret de la quille du Dreadnought, en octobre 1905, bateau destiné à recevoir un armement principal monocalibre de 305 mm distribué en cinq tourelles doubles. Le navire va être lancé en début 1906; il déclassera d'un coup tous les navires préexistants. Son nom servira à différencier les navires de combat pré- et post-dreadnought.
Les différents navires de combat (ou navires de ligne) étaient organisés en flotte ; chacune commandée par un amiral. Lors de la bataille de Tsushima, le commandant suprême était l'amiral Tōgō à bord du navire amiral Mikasa. Immédiatement après venaient les cuirassés Shikishima, Fuji et Asahi. Ensuite, il y avait les croiseurs. La fameuse manœuvre de l'amiral Tōgō de faire virer les navires de sa flotte à babord les uns à la suite des autres fut décidé afin de maintenir l'ordre de sa ligne de bataille. Cette organisation consistait à maintenir en tête le navire amiral Mikasa (bien évidemment l'amiral Tōgō voulait que son unité de combat la plus puissante puisse entrer en jeu en premier). Virer de bord les uns à la suite des autres signifiait que chaque navire virait tout en suivant son prédécesseur. Concrètement, tous les navires devaient virer dans la même zone. C'est le risque de cette manœuvre puisque conséquemment elle offre l'occasion à la flotte adverse de viser et bombarder cette zone par laquelle doit passer tous les navires de la ligne de bataille. L'amiral Tōgō aurait pu ordonner à ses navires de virer "ensemble" c'est-à-dire que chaque navire aurait alors viré de bord en même temps et dans la même direction. Cette manœuvre, employée par la flotte franco-espagnole à Trafalgar, aurait été plus rapide mais aurait rompu l'ordre de la ligne de bataille, semant la confusion en modifiant les plans de bataille, plaçant alors les croiseurs en tête ; toute chose que l'amiral Tōgō voulait éviter.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
-586
28 mai
Nabuchodonosor profite d'une éclipse
Une éclipse de soleil interrompt un combat entre les Mèdes du roi Cyaxare et les Lydiens du roi Alyatte. Cet événement, considéré comme un signe divin, impose la paix entre les deux belligérants grâce à l'arbitrage du roi de Babylone Nabuchodonosor II, allié des Mèdes. Celui-ci en profite pour annexer la Cilicie, plaine littorale de Turquie. Conscient de la montée en puissance des Mèdes, Nabuchodonosor II protégera son Empire par la construction des murailles de Babylone, dont les jardins suspendus sont considérés par les auteurs antiques comme l'une des sept merveilles du monde.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Nabuchodonosor - Histoire de l'Antiquité
-585
28 mai
L’éclipse solaire prévue par Thalès a lieu
Le philosophe et astronome Thalès avait prédit une éclipse solaire pour l’année 585 av. J.-C. Lorsque celle-ci a lieu, il accède à une célébrité immédiate. Les moyens lui ayant permis de réaliser cette prédiction restent cependant inconnus : peut-être a-t-il réalisé des calculs sur le mouvement des astres. Une autre hypothèse serait qu’il ait eu la connaissance ou bien l’intuition du Saros, l’intervalle – régulier - entre deux éclipses. L’historien Hérodote racontera plus tard que cette éclipse aurait interrompu un combat entre le roi de Babylone Nabuchodonosor et les Lydiens.
Voir aussi : Roi - Histoire de Babylone - Antiquité - Histoire de l'Astronomie - Combat - Histoire de la Grèce antique
1291
28 mai
Les croisés perdent la Terre sainte
Les possessions des croisés en Terre sainte tombent définitivement entre les mains des musulmans avec la chute de Saint-Jean-d'Acre (aujourd'hui Akko, port de pêche d'Israël). La ville avait été prise par les Croisés et remise au roi Baudouin 1er en 1104. Après un long siège imposé par les Mamelouks sous la direction de al-Ashraf Khalil, une partie de la muraille nord cède et la ville est conquise malgré la résistance des Templiers et des chevaliers de l'Hospital.
Voir aussi : Bataille - Histoire de Jérusalem - Dossier histoire des Croisades - Histoire de la Chrétienté
1830
28 mai
L’Indian Removal Act est promulguée
Les Etats-Unis, alors sous la présidence d’Andrew Jackson, promulguent une loi qui donne l’ordre de déporter toutes les populations indiennes situées à l’est du Mississipi. Parmi elles figurent alors les Cherokee et les Séminoles, qui refusent catégoriquement de se séparer de leurs terres. Mais cette nouvelle loi ne leur laissera pas le choix. Dans les années qui suivront, l’armée américaine rassemblera des dizaines de milliers d’individus indiens pour les conduire au-delà du fleuve.
Voir aussi : Dossier histoire des Indiens d'Amérique du Nord - Histoire du Mississippi - Andrew Jackson - Cherokees - Histoire de la Colonisation
1858
28 mai
La Russie s'étend jusqu'à l'Amour
Le Russe Nikolai Mouraviev signe avec la Chine le traité d’Aigun (Mandchourie), qui permet à la Russie d’étendre sa domination sur la rive gauche du fleuve Amour. Désormais, le fleuve Amour représente la frontière entre les deux pays. En 1860, la Russie annexera l'est de l'Oussouri, affluent de l'Amour.
Voir aussi : Fleuve Amour - Histoire de la Sibérie - Histoire des Guerres
1871
28 mai
La Commune de Paris écrasée dans le sang
Au terme de la "Semaine sanglante" (21-28 mai 1871), la Commune de Paris est écrasée. En mars, les Parisiens humiliés par la défaite face aux Prussiens et mis sous pression par un long siège, s’étaient révoltés contre le gouvernement de Thiers. Un mouvement insurrectionnel avait alors pris le pouvoir sous le nom de "Commune de Paris". Le chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, réfugié à Versailles, lance contre la capitale cinq corps d'armée. Les combats de rue et la répression terrible de la Commune feront au total plus de 20 000 victimes, parmi lesquelles on compte femmes et enfants. A cela s'ajoutent les incendies des Tuileries, du Palais de Justice, de l'Hôtel de Ville et du Palais Royal.
Voir aussi : Dossier histoire de la Commune de Paris - Thiers - Histoire de la Troisième République
1889
28 mai
Création de Michelin
La société Michelin et Cie est créée à Clermont-Ferrand (Auvergne). Les frères Edouard et André Michelin ont repris l'entreprise de construction de patin à frein pour bicyclettes fondée par leur grand-père. En 1895, ils réaliseront "L'Eclair", la première automobile équipée de pneus. En 1898, l'illustrateur Marius Rossillon, connu sous le pseudonyme de "O'Galop", présente ses publicités accompagnées d'une devise empruntée à un vers d'Horace : "Nunc est bibendum" ("c'est le moment de boire"). Le slogan est repris dans la réclame : "Le pneu Michelin boit l'obstacle". Le célèbre bibendum est né.
Voir aussi : Création - Histoire de Michelin - Histoire de Clermont-Ferrand - Histoire de l'Automobile
1931
28 mai
Premier vol humain dans la stratosphère
Le professeur suisse Auguste Piccard et son assistant Paul Kipfel battent un record d'altitude lors d'une ascension en ballon dont le but est l'étude du rayonnement cosmique. Ils s'élèvent à 16 000 mètres grâce à l'utilisation d'une cabine pressurisée. Après un nouveau record à près de 17 000 mètres d'altitude, un an plus tard, Piccard se consacra à la plongée sous-marine.
Voir aussi : Ballon - Vol - Histoire des Grandes aventures et découvertes
1936
28 mai
La machine de Turing
Alan Turing propose dans “On Computable Numbers” un concept qui permettrait à une machine d’interpréter un code et donc d’effectuer des calculs de type différents. Ce qu’on appelle la machine de Turing n’est alors qu’un modèle théorique et non une réalisation complète mais elle sera la base du développement informatique et du fonctionnement par algorithme. Le premier ordinateur programmable sera construit au cours de la Seconde Guerre mondiale et nommé "Colossus".
Voir aussi : Ordinateur - Colossus - Histoire de l'Informatique
1940
28 mai
Léopold III capitule
Face à l’invasion nazie, le roi belge Léopold III est contraint de capituler sans armistice. Enfermé par les Allemands au château de Laeken, il fut totalement écarté de son gouvernement, exilé à Londres. En 1944, il sera emmené en Autriche tandis que le gouvernement rejoindra Bruxelles dès le 8 septembre. S’en suivront alors de nombreux conflits internes et politiques quant au retour du souverain. Il faudra attendre 1950 pour que le roi foule à nouveau le sol de son pays.
Voir aussi : Histoire de Bruxelles - Léopold III - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1970
28 mai
Sorti de l'album "L'aigle noir' interprété par Barbara
Le titre "L'aigle noir" est présent sur l'album éponyme. A l'origine, Barbara souhaite que ce titre reste intime sur l'album mais son manager en décide autrement. "L'aigle noir" est l'un des plus grands succès de Barbara. Cette chanson a longtemps été jugée creuse jusqu'à ce que Barbara révèle dans ses mémoires, publiées en 1998, que "L'aigle noir" est la métaphore de l'inceste qu'elle subit pendant l'enfance.
Voir aussi : Succès - Barbara - Histoire de la Chanson
1998
28 mai
Inde-Pakistan : la course à la bombe
Le gouvernement pakistanais annonce que ses ingénieurs ont réalisé pour la première fois une série de cinq essais nucléaires dans l'est du pays. Deux semaines plus tôt, l'Inde avait également réalisé cinq tirs nucléaires expérimentaux. Face à la presse internationale, le leader pakistanais, le Dr Abdul Quadeer Khan, justifie ces essais par la nécessité de répondre aux "provocations" de New-Delhi. Cette escalade ravive les tensions entre les deux pays à propos du Cachemire.
Voir aussi : Dossier histoire du nucléaire - Histoire de la Bombe atomique - Histoire de la Politique
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
28 mai
Nabuchodonosor profite d'une éclipse
Une éclipse de soleil interrompt un combat entre les Mèdes du roi Cyaxare et les Lydiens du roi Alyatte. Cet événement, considéré comme un signe divin, impose la paix entre les deux belligérants grâce à l'arbitrage du roi de Babylone Nabuchodonosor II, allié des Mèdes. Celui-ci en profite pour annexer la Cilicie, plaine littorale de Turquie. Conscient de la montée en puissance des Mèdes, Nabuchodonosor II protégera son Empire par la construction des murailles de Babylone, dont les jardins suspendus sont considérés par les auteurs antiques comme l'une des sept merveilles du monde.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Nabuchodonosor - Histoire de l'Antiquité
-585
28 mai
L’éclipse solaire prévue par Thalès a lieu
Le philosophe et astronome Thalès avait prédit une éclipse solaire pour l’année 585 av. J.-C. Lorsque celle-ci a lieu, il accède à une célébrité immédiate. Les moyens lui ayant permis de réaliser cette prédiction restent cependant inconnus : peut-être a-t-il réalisé des calculs sur le mouvement des astres. Une autre hypothèse serait qu’il ait eu la connaissance ou bien l’intuition du Saros, l’intervalle – régulier - entre deux éclipses. L’historien Hérodote racontera plus tard que cette éclipse aurait interrompu un combat entre le roi de Babylone Nabuchodonosor et les Lydiens.
Voir aussi : Roi - Histoire de Babylone - Antiquité - Histoire de l'Astronomie - Combat - Histoire de la Grèce antique
1291
28 mai
Les croisés perdent la Terre sainte
Les possessions des croisés en Terre sainte tombent définitivement entre les mains des musulmans avec la chute de Saint-Jean-d'Acre (aujourd'hui Akko, port de pêche d'Israël). La ville avait été prise par les Croisés et remise au roi Baudouin 1er en 1104. Après un long siège imposé par les Mamelouks sous la direction de al-Ashraf Khalil, une partie de la muraille nord cède et la ville est conquise malgré la résistance des Templiers et des chevaliers de l'Hospital.
Voir aussi : Bataille - Histoire de Jérusalem - Dossier histoire des Croisades - Histoire de la Chrétienté
1830
28 mai
L’Indian Removal Act est promulguée
Les Etats-Unis, alors sous la présidence d’Andrew Jackson, promulguent une loi qui donne l’ordre de déporter toutes les populations indiennes situées à l’est du Mississipi. Parmi elles figurent alors les Cherokee et les Séminoles, qui refusent catégoriquement de se séparer de leurs terres. Mais cette nouvelle loi ne leur laissera pas le choix. Dans les années qui suivront, l’armée américaine rassemblera des dizaines de milliers d’individus indiens pour les conduire au-delà du fleuve.
Voir aussi : Dossier histoire des Indiens d'Amérique du Nord - Histoire du Mississippi - Andrew Jackson - Cherokees - Histoire de la Colonisation
1858
28 mai
La Russie s'étend jusqu'à l'Amour
Le Russe Nikolai Mouraviev signe avec la Chine le traité d’Aigun (Mandchourie), qui permet à la Russie d’étendre sa domination sur la rive gauche du fleuve Amour. Désormais, le fleuve Amour représente la frontière entre les deux pays. En 1860, la Russie annexera l'est de l'Oussouri, affluent de l'Amour.
Voir aussi : Fleuve Amour - Histoire de la Sibérie - Histoire des Guerres
1871
28 mai
La Commune de Paris écrasée dans le sang
Au terme de la "Semaine sanglante" (21-28 mai 1871), la Commune de Paris est écrasée. En mars, les Parisiens humiliés par la défaite face aux Prussiens et mis sous pression par un long siège, s’étaient révoltés contre le gouvernement de Thiers. Un mouvement insurrectionnel avait alors pris le pouvoir sous le nom de "Commune de Paris". Le chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, réfugié à Versailles, lance contre la capitale cinq corps d'armée. Les combats de rue et la répression terrible de la Commune feront au total plus de 20 000 victimes, parmi lesquelles on compte femmes et enfants. A cela s'ajoutent les incendies des Tuileries, du Palais de Justice, de l'Hôtel de Ville et du Palais Royal.
Voir aussi : Dossier histoire de la Commune de Paris - Thiers - Histoire de la Troisième République
1889
28 mai
Création de Michelin
La société Michelin et Cie est créée à Clermont-Ferrand (Auvergne). Les frères Edouard et André Michelin ont repris l'entreprise de construction de patin à frein pour bicyclettes fondée par leur grand-père. En 1895, ils réaliseront "L'Eclair", la première automobile équipée de pneus. En 1898, l'illustrateur Marius Rossillon, connu sous le pseudonyme de "O'Galop", présente ses publicités accompagnées d'une devise empruntée à un vers d'Horace : "Nunc est bibendum" ("c'est le moment de boire"). Le slogan est repris dans la réclame : "Le pneu Michelin boit l'obstacle". Le célèbre bibendum est né.
Voir aussi : Création - Histoire de Michelin - Histoire de Clermont-Ferrand - Histoire de l'Automobile
1931
28 mai
Premier vol humain dans la stratosphère
Le professeur suisse Auguste Piccard et son assistant Paul Kipfel battent un record d'altitude lors d'une ascension en ballon dont le but est l'étude du rayonnement cosmique. Ils s'élèvent à 16 000 mètres grâce à l'utilisation d'une cabine pressurisée. Après un nouveau record à près de 17 000 mètres d'altitude, un an plus tard, Piccard se consacra à la plongée sous-marine.
Voir aussi : Ballon - Vol - Histoire des Grandes aventures et découvertes
1936
28 mai
La machine de Turing
Alan Turing propose dans “On Computable Numbers” un concept qui permettrait à une machine d’interpréter un code et donc d’effectuer des calculs de type différents. Ce qu’on appelle la machine de Turing n’est alors qu’un modèle théorique et non une réalisation complète mais elle sera la base du développement informatique et du fonctionnement par algorithme. Le premier ordinateur programmable sera construit au cours de la Seconde Guerre mondiale et nommé "Colossus".
Voir aussi : Ordinateur - Colossus - Histoire de l'Informatique
1940
28 mai
Léopold III capitule
Face à l’invasion nazie, le roi belge Léopold III est contraint de capituler sans armistice. Enfermé par les Allemands au château de Laeken, il fut totalement écarté de son gouvernement, exilé à Londres. En 1944, il sera emmené en Autriche tandis que le gouvernement rejoindra Bruxelles dès le 8 septembre. S’en suivront alors de nombreux conflits internes et politiques quant au retour du souverain. Il faudra attendre 1950 pour que le roi foule à nouveau le sol de son pays.
Voir aussi : Histoire de Bruxelles - Léopold III - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1970
28 mai
Sorti de l'album "L'aigle noir' interprété par Barbara
Le titre "L'aigle noir" est présent sur l'album éponyme. A l'origine, Barbara souhaite que ce titre reste intime sur l'album mais son manager en décide autrement. "L'aigle noir" est l'un des plus grands succès de Barbara. Cette chanson a longtemps été jugée creuse jusqu'à ce que Barbara révèle dans ses mémoires, publiées en 1998, que "L'aigle noir" est la métaphore de l'inceste qu'elle subit pendant l'enfance.
Voir aussi : Succès - Barbara - Histoire de la Chanson
1998
28 mai
Inde-Pakistan : la course à la bombe
Le gouvernement pakistanais annonce que ses ingénieurs ont réalisé pour la première fois une série de cinq essais nucléaires dans l'est du pays. Deux semaines plus tôt, l'Inde avait également réalisé cinq tirs nucléaires expérimentaux. Face à la presse internationale, le leader pakistanais, le Dr Abdul Quadeer Khan, justifie ces essais par la nécessité de répondre aux "provocations" de New-Delhi. Cette escalade ravive les tensions entre les deux pays à propos du Cachemire.
Voir aussi : Dossier histoire du nucléaire - Histoire de la Bombe atomique - Histoire de la Politique
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
L’Indian Removal Act (littéralement Acte de déplacement des Indiens) est une loi des États-Unis datant du 26 mai 1830, proposée par Andrew Jackson, et ordonnant la déportation des Amérindiens vivant dans les territoires compris entre les treize États fondateurs et le Mississippi, vers un territoire situé au-delà de ce fleuve. Elle concernait 60 000 Indiens d'Amérique.
Cette loi représente une rupture dans l'attitude officiellement adoptée par les colons américains à l'égard des premiers occupants du sol. Jusqu'en 1800, 98% des Blancs vivent sur 7% du territoire américain, à l'est des Appalaches, sans gêner les vingt millions d'Amérindiens qui vivent à l'ouest. A l'est, les États-Unis tolèrent les Indiens, jusqu'en 1830, pour autant qu'ils adoptent un mode de vie civilisé, c'est-à-dire l'abandon du nomadisme, la pratique de l'agriculture, l'abandon de la propriété collective des terres et l'adoption de la démocratie. Ces conditions, et la pression exercée autant par les colons que par les États, poussèrent des dizaines de tribus à émigrer vers l'ouest. En 1830, les cinq tribus vivant encore à l'est du Mississippi vivaient toutes selon les principes considérés aux États-Unis comme civilisés, et étaient désignées collectivement par le nom des Cinq tribus civilisées : Cherokees, Séminoles, Choctaws, Creeks et Chickasaws. Le déplacement de ces tribus des terres qu'elles occupaient est l'un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle de 1828, qui porte Andrew Jackson au pouvoir. Il fait donc voter la loi en 1830. L'un des rares opposants fut le trappeur Davy Crockett.
Elias Boudinot, un des dirigeants des Indiens cherokee s'est opposé à cette loi sur le plan politique, en s'adressant au Blancs, et a créé pour cela le journal Cherokee Phoenix, qui est sorti 260 fois, de 1828 à 1834, avec 30% de sa pagination en langue cherokee, afin de lutter contre l'assimilation culturelle de son peuple.
La Cour suprême des États-Unis considéra que les tribus indiennes étaient des nations souveraines (La nation Cherokee contre la Géorgie, 1831), et que les lois des états ne pouvaient s'appliquer à ces tribus (Worcester contre la Géorgie, 1832). Le président Jackson est réputé, sans doute à tort, pour avoir répondu, suite à ces condamnations : « Le juge Marshall a pris une décision, qu'il la fasse appliquer ». Mais il est clair qu'il ne défendit pas les tribus contre les décisions des différents états[1].
Le gouvernement mena d'abord des négociations, mais seule une faible partie des peuples concernés était prête à partir à des centaines de kilomètres pour s'établir dans une réserve. C'est l'armée américaine qui finalement mena une véritable déportation des Indiens, avec rassemblements préliminaires dans des forts, concentration dans des camps vastes et convoyage.
Cette déportation, particulièrement brutale, s'effectua à marches forcées. Des milliers d'Indiens sont morts tout au long du parcours, notamment dans la tribu des Indiens Cherokees. Ce déplacement est surnommé la « Piste des Larmes ».
Piste des Larmes
29 décembre 1835 : au traité de New Echota : 300 à 500 des 17 000 Cherokees vivant à l'est du Mississippi (la « délégation Ridge », menée par les Cherokees John Ridge et Elias Boudinot) signent pour l'ensemble de la nation un traité qui cède aux États-Unis leurs terres pour cinq millions de dollars, en violation des lois Cherokees, et sans un seul élu parmi eux. Le Congrès ratifie ce traité l'année suivante d'une voix, malgré les protestations de John Ross. Les 465 Cherokees signataires partent pour l'ouest en 1837.
mars 1838 : le philosophe Ralph Waldo Emerson proteste par une lettre envoyée au président Martin Van Buren contre ce traité.
18 mai 1838 : l'échéance du traité de New Echota étant arrivée, le général Winfried Scott commence à faire rassembler les Cherokees dans 31 forts, avec uniquement les vêtements qu'ils portaient.
fin juillet 1838 : ils sont ensuite rassemblés dans onze camps prévus à cet effet (dix au Tennessee, un en Alabama).
Environ 3 000 Cherokees font route par voie fluviale à partir de juin, et arrivent jusqu'en septembre dans le Territoire indien.
16 octobre 1838 : départ des Cherokees restant par les chemins. Ils parcourent 1 750 km, atteignent le Mississippi en novembre, mais les 5 000 derniers restent bloqués sur la rive Est tout l'hiver. Les premiers groupes arrivèrent en janvier à Fort Gibson.
mars 1839 : arrivée des derniers Cherokees. Environ 4 000 d'entre eux au moins, 8 000 au plus, sont morts en chemin, de froid, de faim ou d'épuisement, le long de la Piste des Larmes.
juin 1839 : John Ridge et Elias Boudinot sont assassinés.
Les quatre autres « Nations civilisées » (les Séminoles, les Creeks, les Choctaws et les Chickasaws) furent déportées de la même manière, et connurent aussi leur Piste des larmes. Ce nom viendrait des larmes de compassion versées par les Américains qui les voyaient passer devant eux. Quelques Cherokees réussirent à se cacher dans les montagnes, et des Séminoles dans les marais des Everglades.
L’État de Géorgie met en place des lois répressives et met en vente les terres indiennes en 1834. Les indigènes n'ont pas le droit de témoigner en justice : ils ne peuvent se défendre contre l'accaparement des terres par les colons géorgiens. Vers 1835 se forment deux groupes au sein des Cherokees. L'un est dirigé par John Ross, le chef de la Nation cherokee, qui refuse de quitter leur terre ancestrale, la plupart des Cherokees étant d'accord avec lui.
Quelques Indiens comme le Major Ridge, son fils John Ridge, et son neveu Elias Boudinot pensent eux que la résistance ne servirait à rien. Ces derniers sont donc d'accord pour déplacer les tribus vers le nouveau territoire indien. Ils signent ensuite le traité de New Echota avec le gouvernement américain, qui stipule que toutes les terres à l'Est du Mississippi appartiennent désormais aux Américains.
Bien qu'aucun élu officiel de la tribu n'ait signé le document, que la majorité de la tribu n'était pas d'accord, et malgré toutes les protestations, le gouvernement américain refusa d'annuler le traité. En 1838, l'armée a pour ordre de rassembler les tribus dans des camps en attendant qu'elles migrent vers l'Ouest. Plus de 1 500 Indiens moururent dans ces camps. En 1838-1839, les Cherokees sont déportés en Arkansas puis en Oklahoma : cet épisode est connu sous le nom de « Piste des larmes », car le traitement réservé aux Cherokees a soulevé une réelle indignation dans une partie de l’opinion américaine. C'est le général Winfield Scott qui procède de force au grand « dérangement » des Cherokees : selon l’historien Grant Foreman, sur 18 000 Cherokees ayant pris le chemin de l’exil, 4 000 sont morts.
Il y a eu des exceptions à cette déportation. Environ 1 000 Cherokees se sont échappés des griffes des soldats US et ont vécu en Georgie et dans d'autres États sur des terres privées (et non des terres communautaires) sans être déportés. En Caroline du nord environ 400 Cherokees ont vécu dans les Great Smoky Mountains qui étaient possédés par un blanc William Holland Thomas (qui avait été adopté par les Cherokees dans son enfance) ; ils n'ont pas non plus été déportés. Ils sont devenus le « clan oriental de la nation Cherokee ».
La piste des larmes est généralement considérée comme un des plus regrettables épisodes de l'histoire des États-Unis. Pour commémorer l'évènement le Congrès U.S. a désigné en 1987 le Trail of Tears National Historic Trail. L'itinéraire est long de 3 540 km et s'étend sur 6 États.
En 2004, Sam Brownback sénateur républicain du Kansas a présenté le joint resolution n°37 (un « joint resolution » est une mesure législative qui requiert l'approbation du Sénat et de la chambre des représentants et qui est présenté au président qui peut décider de l'approuver). Cette proposition a pour objet de « présenter des excuses à tous les peuples indigènes au nom des États-Unis pour les politiques passées mal conçues à l'encontre des tribus indiennes ».
Cette loi représente une rupture dans l'attitude officiellement adoptée par les colons américains à l'égard des premiers occupants du sol. Jusqu'en 1800, 98% des Blancs vivent sur 7% du territoire américain, à l'est des Appalaches, sans gêner les vingt millions d'Amérindiens qui vivent à l'ouest. A l'est, les États-Unis tolèrent les Indiens, jusqu'en 1830, pour autant qu'ils adoptent un mode de vie civilisé, c'est-à-dire l'abandon du nomadisme, la pratique de l'agriculture, l'abandon de la propriété collective des terres et l'adoption de la démocratie. Ces conditions, et la pression exercée autant par les colons que par les États, poussèrent des dizaines de tribus à émigrer vers l'ouest. En 1830, les cinq tribus vivant encore à l'est du Mississippi vivaient toutes selon les principes considérés aux États-Unis comme civilisés, et étaient désignées collectivement par le nom des Cinq tribus civilisées : Cherokees, Séminoles, Choctaws, Creeks et Chickasaws. Le déplacement de ces tribus des terres qu'elles occupaient est l'un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle de 1828, qui porte Andrew Jackson au pouvoir. Il fait donc voter la loi en 1830. L'un des rares opposants fut le trappeur Davy Crockett.
Elias Boudinot, un des dirigeants des Indiens cherokee s'est opposé à cette loi sur le plan politique, en s'adressant au Blancs, et a créé pour cela le journal Cherokee Phoenix, qui est sorti 260 fois, de 1828 à 1834, avec 30% de sa pagination en langue cherokee, afin de lutter contre l'assimilation culturelle de son peuple.
La Cour suprême des États-Unis considéra que les tribus indiennes étaient des nations souveraines (La nation Cherokee contre la Géorgie, 1831), et que les lois des états ne pouvaient s'appliquer à ces tribus (Worcester contre la Géorgie, 1832). Le président Jackson est réputé, sans doute à tort, pour avoir répondu, suite à ces condamnations : « Le juge Marshall a pris une décision, qu'il la fasse appliquer ». Mais il est clair qu'il ne défendit pas les tribus contre les décisions des différents états[1].
Le gouvernement mena d'abord des négociations, mais seule une faible partie des peuples concernés était prête à partir à des centaines de kilomètres pour s'établir dans une réserve. C'est l'armée américaine qui finalement mena une véritable déportation des Indiens, avec rassemblements préliminaires dans des forts, concentration dans des camps vastes et convoyage.
Cette déportation, particulièrement brutale, s'effectua à marches forcées. Des milliers d'Indiens sont morts tout au long du parcours, notamment dans la tribu des Indiens Cherokees. Ce déplacement est surnommé la « Piste des Larmes ».
Piste des Larmes
29 décembre 1835 : au traité de New Echota : 300 à 500 des 17 000 Cherokees vivant à l'est du Mississippi (la « délégation Ridge », menée par les Cherokees John Ridge et Elias Boudinot) signent pour l'ensemble de la nation un traité qui cède aux États-Unis leurs terres pour cinq millions de dollars, en violation des lois Cherokees, et sans un seul élu parmi eux. Le Congrès ratifie ce traité l'année suivante d'une voix, malgré les protestations de John Ross. Les 465 Cherokees signataires partent pour l'ouest en 1837.
mars 1838 : le philosophe Ralph Waldo Emerson proteste par une lettre envoyée au président Martin Van Buren contre ce traité.
18 mai 1838 : l'échéance du traité de New Echota étant arrivée, le général Winfried Scott commence à faire rassembler les Cherokees dans 31 forts, avec uniquement les vêtements qu'ils portaient.
fin juillet 1838 : ils sont ensuite rassemblés dans onze camps prévus à cet effet (dix au Tennessee, un en Alabama).
Environ 3 000 Cherokees font route par voie fluviale à partir de juin, et arrivent jusqu'en septembre dans le Territoire indien.
16 octobre 1838 : départ des Cherokees restant par les chemins. Ils parcourent 1 750 km, atteignent le Mississippi en novembre, mais les 5 000 derniers restent bloqués sur la rive Est tout l'hiver. Les premiers groupes arrivèrent en janvier à Fort Gibson.
mars 1839 : arrivée des derniers Cherokees. Environ 4 000 d'entre eux au moins, 8 000 au plus, sont morts en chemin, de froid, de faim ou d'épuisement, le long de la Piste des Larmes.
juin 1839 : John Ridge et Elias Boudinot sont assassinés.
Les quatre autres « Nations civilisées » (les Séminoles, les Creeks, les Choctaws et les Chickasaws) furent déportées de la même manière, et connurent aussi leur Piste des larmes. Ce nom viendrait des larmes de compassion versées par les Américains qui les voyaient passer devant eux. Quelques Cherokees réussirent à se cacher dans les montagnes, et des Séminoles dans les marais des Everglades.
L’État de Géorgie met en place des lois répressives et met en vente les terres indiennes en 1834. Les indigènes n'ont pas le droit de témoigner en justice : ils ne peuvent se défendre contre l'accaparement des terres par les colons géorgiens. Vers 1835 se forment deux groupes au sein des Cherokees. L'un est dirigé par John Ross, le chef de la Nation cherokee, qui refuse de quitter leur terre ancestrale, la plupart des Cherokees étant d'accord avec lui.
Quelques Indiens comme le Major Ridge, son fils John Ridge, et son neveu Elias Boudinot pensent eux que la résistance ne servirait à rien. Ces derniers sont donc d'accord pour déplacer les tribus vers le nouveau territoire indien. Ils signent ensuite le traité de New Echota avec le gouvernement américain, qui stipule que toutes les terres à l'Est du Mississippi appartiennent désormais aux Américains.
Bien qu'aucun élu officiel de la tribu n'ait signé le document, que la majorité de la tribu n'était pas d'accord, et malgré toutes les protestations, le gouvernement américain refusa d'annuler le traité. En 1838, l'armée a pour ordre de rassembler les tribus dans des camps en attendant qu'elles migrent vers l'Ouest. Plus de 1 500 Indiens moururent dans ces camps. En 1838-1839, les Cherokees sont déportés en Arkansas puis en Oklahoma : cet épisode est connu sous le nom de « Piste des larmes », car le traitement réservé aux Cherokees a soulevé une réelle indignation dans une partie de l’opinion américaine. C'est le général Winfield Scott qui procède de force au grand « dérangement » des Cherokees : selon l’historien Grant Foreman, sur 18 000 Cherokees ayant pris le chemin de l’exil, 4 000 sont morts.
Il y a eu des exceptions à cette déportation. Environ 1 000 Cherokees se sont échappés des griffes des soldats US et ont vécu en Georgie et dans d'autres États sur des terres privées (et non des terres communautaires) sans être déportés. En Caroline du nord environ 400 Cherokees ont vécu dans les Great Smoky Mountains qui étaient possédés par un blanc William Holland Thomas (qui avait été adopté par les Cherokees dans son enfance) ; ils n'ont pas non plus été déportés. Ils sont devenus le « clan oriental de la nation Cherokee ».
La piste des larmes est généralement considérée comme un des plus regrettables épisodes de l'histoire des États-Unis. Pour commémorer l'évènement le Congrès U.S. a désigné en 1987 le Trail of Tears National Historic Trail. L'itinéraire est long de 3 540 km et s'étend sur 6 États.
En 2004, Sam Brownback sénateur républicain du Kansas a présenté le joint resolution n°37 (un « joint resolution » est une mesure législative qui requiert l'approbation du Sénat et de la chambre des représentants et qui est présenté au président qui peut décider de l'approuver). Cette proposition a pour objet de « présenter des excuses à tous les peuples indigènes au nom des États-Unis pour les politiques passées mal conçues à l'encontre des tribus indiennes ».
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1176
29 mai
Défaite de Frédéric Barberousse à Legnano
Face aux ambitions de l’empereur germanique, les villes du nord de l’Italie se sont révoltées et rassemblées au sein de la Ligue lombarde. Soutenue par le pape Alexandre III, ennemi de l’empereur, celle-ci remporte la victoire de Legnano contre les troupes de Frédéric Ier Barberousse. Ce dernier sera contraint par la suite de reconnaître le pape Alexandre III lors du traité de paix signé à Venise, en 1177. Toutefois, il fera épouser à son fils, Henri VI, l’héritière de la Sicile, Constance, mettant une fois de plus en danger la souveraineté pontificale.
Voir aussi : Dossier histoire des Etats pontificaux - Barberousse - Dossier histoire de la Lutte entre le sacerdoce et l'Empire - Alexandre III - Histoire du Moyen-Âge
1453
29 mai
Constantinople aux mains des Turcs ottomans
Capitale de l'Empire byzantin depuis 395, Constantinople tombe aux mains du sultan ottoman Mehmet II, après un siège de plusieurs semaines. Depuis le XIVème siècle, les Turcs ottomans se sont emparés de la plus grande partie de la péninsule des Balkans. Cette victoire coupe l'Occident de ses racines grecques et orientales. La ville sera rebaptisée Istanbul et atteindra son apogée sous le règne de Soliman II le Magnifique (1520-1566).
Voir aussi : Invasion - Empire byzantin - Dossier histoire de Constantinople - Ottomans - Histoire d'Istanbul - Histoire de l'Islam
1825
29 mai
Charles X couronné à Reims
Sous la Restauration (1814-1830), le roi Charles X, frère de Louis XVI et de Louis XVIII se fait sacrer à Reims. Il s'emploie ainsi à rétablir une partie des coutumes de l'Ancien Régime. Son ignorance de la réalité politique l'amènera à prendre une série de mesures particulièrement impopulaires. Suite à la révolution des "Trois Glorieuses" (27, 28 et 29 juillet 1830), il abdiquera et s'exilera en Ecosse.
Voir aussi : Dossier histoire de la Restauration - Sacre - Charles X - Histoire de Reims - Histoire des Bourbons
1913
29 mai
"Le Sacre du Printemps" fait scandale à Paris
A sa création au théâtre des Champs Elysées, le ballet du compositeur russe Igor Stravinski chorégraphié par Vaslav Nijinski, fait scandale. "La Sacre du Printemps" choque le public par son impression de chaos et sa rupture avec les critères conventionnels de la danse. Il ouvre également la voie à de nouvelles formes musicales. Jean Cocteau parlera d'une "oeuvre fauve organisée".
Voir aussi : Histoire de Paris - Scandale - Histoire de la Musique classique
1953
29 mai
La première ascension de l'Everest
Le Néo-Zélandais Edmund Hillary, 33 ans, et son sherpa népalais Tensing Norgay, 29 ans, sont les premiers à planter leur drapeau sur le "Toit du monde". Le mont Everest situé à la frontière du Tibet et du Népal, dans la chaîne de l'Himalaya, culmine à 8 848 mètres. L'expédition comprenait au total 15 grimpeurs, 450 porteurs et 34 sherpas. La première équipe d'assaut échoua à 8 750 mètres le 26 mai. Hillary et Tenzing quittèrent le camp le lendemain et, après une nuit passé à 8 500 mètres, atteignirent le sommet à 11h30.
Voir aussi : Everest - Hillary - Norgay - Histoire de l'Alpinisme
1959
29 mai
Le pacte scolaire est ratifié par le gouvernement belge
Une loi est mise en place afin d’apaiser les tensions liées à l’organisation de la scolarité au sein du pays. Depuis des siècles, la question de l’enseignement civil et religieux pose problème et oppose l’Église aux libéraux et aux socialistes. Le pacte admet alors le libre choix des parents quant à l’éducation de leur enfant. Ils peuvent inscrire ce dernier dans une école officielle (issue de l’Etat, des provinces ou des communes) ou libre (non officielle). L’enseignement peut donc être religieux ou non. Par ailleurs le pacte prévoit la distribution de subventions pour tout type d’établissement scolaire.
Voir aussi : Histoire du Social
1985
29 mai
Le drame au stade du Heysel
Lors de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, retransmise en direct dans toute l'Europe, les tribunes du stade de Heysel (Bruxelles) se transforment en champs de bataille mortel. Les affrontements entre les supporters de Liverpool et ceux de la Juventus de Turin feront 39 morts. Dans la bousculade, des corps sont piétinés et écrasés contre les grilles. Le match a quand même lieu : la Juventus l'emporte grâce à un penalty de Michel Platini, qui ignore la gravité du drame. Il refusera de revenir sur la pelouse du Heysel.
Voir aussi : Histoire de Bruxelles - Stade - Histoire du Football
2005
29 mai
Les Français rejettent la Constitution européenne
Avec 54,87 % des voix contre, les Français rejettent le projet de traité constitutionnel européen après une campagne qui avait divisé tous les partis politiques. La participation est la même que pour le précédent référendum sur l'Europe, celui de Maastricht en 1992 : 69,74% d'électeurs se sont mobilisés. La France est le 10ème pays à se prononcer sur le texte, et le deuxième par référendum après l'Espagne. Mais c'est aussi le premier à dire "non".
Voir aussi : Traité - Constitution - Référendum - Histoire du Traité de Maastricht - Histoire de la Construction européenne
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
29 mai
Défaite de Frédéric Barberousse à Legnano
Face aux ambitions de l’empereur germanique, les villes du nord de l’Italie se sont révoltées et rassemblées au sein de la Ligue lombarde. Soutenue par le pape Alexandre III, ennemi de l’empereur, celle-ci remporte la victoire de Legnano contre les troupes de Frédéric Ier Barberousse. Ce dernier sera contraint par la suite de reconnaître le pape Alexandre III lors du traité de paix signé à Venise, en 1177. Toutefois, il fera épouser à son fils, Henri VI, l’héritière de la Sicile, Constance, mettant une fois de plus en danger la souveraineté pontificale.
Voir aussi : Dossier histoire des Etats pontificaux - Barberousse - Dossier histoire de la Lutte entre le sacerdoce et l'Empire - Alexandre III - Histoire du Moyen-Âge
1453
29 mai
Constantinople aux mains des Turcs ottomans
Capitale de l'Empire byzantin depuis 395, Constantinople tombe aux mains du sultan ottoman Mehmet II, après un siège de plusieurs semaines. Depuis le XIVème siècle, les Turcs ottomans se sont emparés de la plus grande partie de la péninsule des Balkans. Cette victoire coupe l'Occident de ses racines grecques et orientales. La ville sera rebaptisée Istanbul et atteindra son apogée sous le règne de Soliman II le Magnifique (1520-1566).
Voir aussi : Invasion - Empire byzantin - Dossier histoire de Constantinople - Ottomans - Histoire d'Istanbul - Histoire de l'Islam
1825
29 mai
Charles X couronné à Reims
Sous la Restauration (1814-1830), le roi Charles X, frère de Louis XVI et de Louis XVIII se fait sacrer à Reims. Il s'emploie ainsi à rétablir une partie des coutumes de l'Ancien Régime. Son ignorance de la réalité politique l'amènera à prendre une série de mesures particulièrement impopulaires. Suite à la révolution des "Trois Glorieuses" (27, 28 et 29 juillet 1830), il abdiquera et s'exilera en Ecosse.
Voir aussi : Dossier histoire de la Restauration - Sacre - Charles X - Histoire de Reims - Histoire des Bourbons
1913
29 mai
"Le Sacre du Printemps" fait scandale à Paris
A sa création au théâtre des Champs Elysées, le ballet du compositeur russe Igor Stravinski chorégraphié par Vaslav Nijinski, fait scandale. "La Sacre du Printemps" choque le public par son impression de chaos et sa rupture avec les critères conventionnels de la danse. Il ouvre également la voie à de nouvelles formes musicales. Jean Cocteau parlera d'une "oeuvre fauve organisée".
Voir aussi : Histoire de Paris - Scandale - Histoire de la Musique classique
1953
29 mai
La première ascension de l'Everest
Le Néo-Zélandais Edmund Hillary, 33 ans, et son sherpa népalais Tensing Norgay, 29 ans, sont les premiers à planter leur drapeau sur le "Toit du monde". Le mont Everest situé à la frontière du Tibet et du Népal, dans la chaîne de l'Himalaya, culmine à 8 848 mètres. L'expédition comprenait au total 15 grimpeurs, 450 porteurs et 34 sherpas. La première équipe d'assaut échoua à 8 750 mètres le 26 mai. Hillary et Tenzing quittèrent le camp le lendemain et, après une nuit passé à 8 500 mètres, atteignirent le sommet à 11h30.
Voir aussi : Everest - Hillary - Norgay - Histoire de l'Alpinisme
1959
29 mai
Le pacte scolaire est ratifié par le gouvernement belge
Une loi est mise en place afin d’apaiser les tensions liées à l’organisation de la scolarité au sein du pays. Depuis des siècles, la question de l’enseignement civil et religieux pose problème et oppose l’Église aux libéraux et aux socialistes. Le pacte admet alors le libre choix des parents quant à l’éducation de leur enfant. Ils peuvent inscrire ce dernier dans une école officielle (issue de l’Etat, des provinces ou des communes) ou libre (non officielle). L’enseignement peut donc être religieux ou non. Par ailleurs le pacte prévoit la distribution de subventions pour tout type d’établissement scolaire.
Voir aussi : Histoire du Social
1985
29 mai
Le drame au stade du Heysel
Lors de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, retransmise en direct dans toute l'Europe, les tribunes du stade de Heysel (Bruxelles) se transforment en champs de bataille mortel. Les affrontements entre les supporters de Liverpool et ceux de la Juventus de Turin feront 39 morts. Dans la bousculade, des corps sont piétinés et écrasés contre les grilles. Le match a quand même lieu : la Juventus l'emporte grâce à un penalty de Michel Platini, qui ignore la gravité du drame. Il refusera de revenir sur la pelouse du Heysel.
Voir aussi : Histoire de Bruxelles - Stade - Histoire du Football
2005
29 mai
Les Français rejettent la Constitution européenne
Avec 54,87 % des voix contre, les Français rejettent le projet de traité constitutionnel européen après une campagne qui avait divisé tous les partis politiques. La participation est la même que pour le précédent référendum sur l'Europe, celui de Maastricht en 1992 : 69,74% d'électeurs se sont mobilisés. La France est le 10ème pays à se prononcer sur le texte, et le deuxième par référendum après l'Espagne. Mais c'est aussi le premier à dire "non".
Voir aussi : Traité - Constitution - Référendum - Histoire du Traité de Maastricht - Histoire de la Construction européenne
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Le drame du Heysel, survenu le 29 mai 1985 à Bruxelles en Belgique, est l'une des tragédies les plus marquantes liées à une manifestation sportive, et due au hooliganisme. Il eut lieu à l'occasion de la finale de Coupe d'Europe des clubs champions 1984-1985 entre le Liverpool Football Club et la Juventus Football Club. Des grilles de séparation et un muret s'effondrèrent sous la pression et le poids de supporters, faisant 39 morts et plus de 600 blessés.
La finale oppose les deux équipes de football les plus en forme en Europe.
En mai 1985, Liverpool FC est la première équipe de football en Europe, vainqueur de 4 des 8 dernières versions de la coupe des clubs champions européens. De nouveau, ils atteignent la finale et cherchent à défendre le titre acquis l'année précédente contre l'AS Roma. Une fois de plus, ils tombent face à une équipe italienne.
De son côté, la Juventus de Turin a gagné la saison d'avant la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe de football. Elle comprend dans ses rangs la majeure partie des italiens détenteurs de la coupe du monde de football de 1982. Elle possède aussi en Michel Platini l'un des meilleurs joueurs d'Europe, alors double Ballon d'Or 1983 et 1984 (il le sera une troisième fois consécutivement en 1985) et champion d'Europe des nations avec la France en 1984.
Plus tôt dans l'année, en janvier, Liverpool a perdu le match aller de la supercoupe d'Europe à Turin, s'inclinant 2-0 contre la Juventus. Faute de temps dans le planning de Liverpool, le match retour est prévu après la finale du Heysel.
L'année précédente, coïncidence, la finale entre Liverpool FC et l'AS Roma eut lieu au Stadio Olimpico de Rome. Liverpool remporta le titre après la séance de tirs aux buts.
Après le match, des bandes de supporters de la Roma assaillirent ceux de Liverpool, les obligeant à rebrousser chemin jusqu'à leurs hôtels. Beaucoup de fans furent attaqués, tabassés et blessés. La presse romaine scandalisée titra que ce n'était pas seulement une réaction à la suite de la défaite, mais que les fans de la Roma avaient apporté des armes dans leurs voitures avant le match, en vue de les utiliser après le coup de sifflet final.
La station de radio locale de Liverpool Radio City fit aussi directement l'expérience de cette violence. Alors que beaucoup de supporters de Liverpool se faisaient attaquer par les gangs de fans de la Roma aux abords du stade, les conducteurs de bus, craignant d'être attaqués, refusèrent de faire monter les fans de Liverpool dans leurs bus. Beaucoup de fans qui se virent refuser l'accès aux bus, trouvèrent alors refuge à l'ambassade britannique. Néanmoins, un conducteur se porta volontaire pour prendre des supporters anglais dans son bus à travers la ville, déposant les gens dans leurs hôtels respectifs. La police montée se posta à l'avant et à l'arrière du bus pour le protéger. L'équipe de Radio City présente dans le bus interviewa les fans qui avaient été blessés et battus. Cette poussée de violence n'eut pas d'écho en Angleterre, au contraire de l'Italie. Le seul journal anglais à relayer l'information fut le quotidien de Liverpool The Liverpool Echo, titrant The Ecstasy and the Agony.
À l'époque, des hypothèses prévoyaient qu'après les évènements de Rome en 1984, les hooligans anglais mettraient de côté leurs rivalités lors de la finale de 1985 et chercheraient à prendre leur revanche. Des rumeurs existaient selon lesquelles beaucoup des groupuscules les plus célèbres d'Angleterre seraint là-bas : les MIGS de Luton, les Bushwackers de Millwall, les ICF de West Ham et les Gremlins de Newscastle.
Le 29 mai 1985
Ce mercredi soir, plus de 60 000 personnes doivent assister à la finale dans l'enceinte du stade du Heysel. Les conditions de sécurité et de confort sont inexistantes, et en raison de nombreuses failles dans le système de contrôle, plusieurs milliers de fans sans billets ont transformé l'enceinte en boîte de sardine.
La tribune des fans des Reds est séparée du fameux Bloc Z par un no man's land d'une quinzaine de mètres. Vers 19h10, plus d'une heure avant le début programmé de la rencontre, la tension entre supporters des deux clubs monte d'un cran, se traduisant d'abord par des insultes et des jets d'objets divers. Des fans de Liverpool chargent en direction des gradins du bloc Z, qui devaient être occupés par des Belges neutres mais où se trouvent de nombreux tifosi italiens. Quelques gendarmes postés dans un couloir de séparation entre les deux groupes sont rapidement débordés. L'essentiel des forces de l'ordre belges se trouve alors à l'extérieur du stade, mais les incidents furent insignifiants en ville.
Vers 19h20, une centaine d'Anglais envahit la tribune des Italiens. C'est une prise de tribune, typique de la culture hooligan. Sous la poussée, les Italo-Belges qui n'ont pas l'habitude de ces pratiques réservées jusque-là aux îles britanniques reculent et se replient vers l'autre extrémité de la tribune, causant une bousculade. En bas des gradins, des portes donnant accès à la pelouse sont fermées. Les forces de police présentes sur la pelouse repoussent même des spectateurs qui tentent de fuir par la pelouse. Le piège est en place. Les grilles de séparation et un muret s'effondrent. Des dizaines de personnes sont piétinées et le bilan est lourd : 39 morts au total dont 34 Italiens, 2 Belges, 2 Français et un Irlandais.
Les tifosi de la Juve, Fighters en tête, qui suivent les événements depuis la tribune opposée, tentent alors d'envahir le terrain afin d'aller en découdre avec les fans anglais.Ces Ultras avaient apposé une bâche géante le long des grillages « Reds = Animals ». La police belge intervient et évite de peu l'affrontement direct. Un fan italien exhibe même un pistolet et le pointe en direction des policiers belges. Les télévisions de l'Europe entière diffusent ces images en direct. La Télévision Suisse Romande avait une équipe de tournage au cœur de l'action.
Vers 21h30, les capitaines des deux formations lancent un appel au calme. Quelques minutes plus tard, les deux équipes entrent sur le terrain. Selon l'UEFA, un report du match aurait risqué de raviver la violence. La Juventus l'emportera sur le score d'un but à zéro, marqué par Michel Platini sur penalty accordé pour une faute commise sur Zbigniew Boniek moins d'un mètre au-dehors de la surface de réparation.
Depuis le stade du Heysel a été rénové et rebaptisé stade Roi-Baudouin. Michel Platini a toujours refusé d'y revenir.
La justice belge a condamné lourdement les autorités responsables pour avoir autorisé la tenue d'un match dans une enceinte vétuste. L'UEFA a mis dans la foulée en place toute une batterie de normes strictes avec obligation des places assises et a interdit pendant 6 ans tous les clubs anglais de participation en Coupes d'Europe (la durée sera finalement prolongée de 5 ans après de nouveaux incidents impliquant des supporters anglais lors de l'Euro 88 en Allemagne). Liverpool a été interdit de Coupe d'Europe pendant 10 ans, peine finalement réduite à 6 ans. Il faudra toutefois attendre la tragédie de Hillsborough en 1989 pour voir la mise en place en Angleterre d'une politique cohérente relativement à la sécurité et au confort des spectateurs. En France, c'est le drame de Furiani (1992) qui a poussé la Ligue à rendre les places assises obligatoires.
La finale oppose les deux équipes de football les plus en forme en Europe.
En mai 1985, Liverpool FC est la première équipe de football en Europe, vainqueur de 4 des 8 dernières versions de la coupe des clubs champions européens. De nouveau, ils atteignent la finale et cherchent à défendre le titre acquis l'année précédente contre l'AS Roma. Une fois de plus, ils tombent face à une équipe italienne.
De son côté, la Juventus de Turin a gagné la saison d'avant la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe de football. Elle comprend dans ses rangs la majeure partie des italiens détenteurs de la coupe du monde de football de 1982. Elle possède aussi en Michel Platini l'un des meilleurs joueurs d'Europe, alors double Ballon d'Or 1983 et 1984 (il le sera une troisième fois consécutivement en 1985) et champion d'Europe des nations avec la France en 1984.
Plus tôt dans l'année, en janvier, Liverpool a perdu le match aller de la supercoupe d'Europe à Turin, s'inclinant 2-0 contre la Juventus. Faute de temps dans le planning de Liverpool, le match retour est prévu après la finale du Heysel.
L'année précédente, coïncidence, la finale entre Liverpool FC et l'AS Roma eut lieu au Stadio Olimpico de Rome. Liverpool remporta le titre après la séance de tirs aux buts.
Après le match, des bandes de supporters de la Roma assaillirent ceux de Liverpool, les obligeant à rebrousser chemin jusqu'à leurs hôtels. Beaucoup de fans furent attaqués, tabassés et blessés. La presse romaine scandalisée titra que ce n'était pas seulement une réaction à la suite de la défaite, mais que les fans de la Roma avaient apporté des armes dans leurs voitures avant le match, en vue de les utiliser après le coup de sifflet final.
La station de radio locale de Liverpool Radio City fit aussi directement l'expérience de cette violence. Alors que beaucoup de supporters de Liverpool se faisaient attaquer par les gangs de fans de la Roma aux abords du stade, les conducteurs de bus, craignant d'être attaqués, refusèrent de faire monter les fans de Liverpool dans leurs bus. Beaucoup de fans qui se virent refuser l'accès aux bus, trouvèrent alors refuge à l'ambassade britannique. Néanmoins, un conducteur se porta volontaire pour prendre des supporters anglais dans son bus à travers la ville, déposant les gens dans leurs hôtels respectifs. La police montée se posta à l'avant et à l'arrière du bus pour le protéger. L'équipe de Radio City présente dans le bus interviewa les fans qui avaient été blessés et battus. Cette poussée de violence n'eut pas d'écho en Angleterre, au contraire de l'Italie. Le seul journal anglais à relayer l'information fut le quotidien de Liverpool The Liverpool Echo, titrant The Ecstasy and the Agony.
À l'époque, des hypothèses prévoyaient qu'après les évènements de Rome en 1984, les hooligans anglais mettraient de côté leurs rivalités lors de la finale de 1985 et chercheraient à prendre leur revanche. Des rumeurs existaient selon lesquelles beaucoup des groupuscules les plus célèbres d'Angleterre seraint là-bas : les MIGS de Luton, les Bushwackers de Millwall, les ICF de West Ham et les Gremlins de Newscastle.
Le 29 mai 1985
Ce mercredi soir, plus de 60 000 personnes doivent assister à la finale dans l'enceinte du stade du Heysel. Les conditions de sécurité et de confort sont inexistantes, et en raison de nombreuses failles dans le système de contrôle, plusieurs milliers de fans sans billets ont transformé l'enceinte en boîte de sardine.
La tribune des fans des Reds est séparée du fameux Bloc Z par un no man's land d'une quinzaine de mètres. Vers 19h10, plus d'une heure avant le début programmé de la rencontre, la tension entre supporters des deux clubs monte d'un cran, se traduisant d'abord par des insultes et des jets d'objets divers. Des fans de Liverpool chargent en direction des gradins du bloc Z, qui devaient être occupés par des Belges neutres mais où se trouvent de nombreux tifosi italiens. Quelques gendarmes postés dans un couloir de séparation entre les deux groupes sont rapidement débordés. L'essentiel des forces de l'ordre belges se trouve alors à l'extérieur du stade, mais les incidents furent insignifiants en ville.
Vers 19h20, une centaine d'Anglais envahit la tribune des Italiens. C'est une prise de tribune, typique de la culture hooligan. Sous la poussée, les Italo-Belges qui n'ont pas l'habitude de ces pratiques réservées jusque-là aux îles britanniques reculent et se replient vers l'autre extrémité de la tribune, causant une bousculade. En bas des gradins, des portes donnant accès à la pelouse sont fermées. Les forces de police présentes sur la pelouse repoussent même des spectateurs qui tentent de fuir par la pelouse. Le piège est en place. Les grilles de séparation et un muret s'effondrent. Des dizaines de personnes sont piétinées et le bilan est lourd : 39 morts au total dont 34 Italiens, 2 Belges, 2 Français et un Irlandais.
Les tifosi de la Juve, Fighters en tête, qui suivent les événements depuis la tribune opposée, tentent alors d'envahir le terrain afin d'aller en découdre avec les fans anglais.Ces Ultras avaient apposé une bâche géante le long des grillages « Reds = Animals ». La police belge intervient et évite de peu l'affrontement direct. Un fan italien exhibe même un pistolet et le pointe en direction des policiers belges. Les télévisions de l'Europe entière diffusent ces images en direct. La Télévision Suisse Romande avait une équipe de tournage au cœur de l'action.
Vers 21h30, les capitaines des deux formations lancent un appel au calme. Quelques minutes plus tard, les deux équipes entrent sur le terrain. Selon l'UEFA, un report du match aurait risqué de raviver la violence. La Juventus l'emportera sur le score d'un but à zéro, marqué par Michel Platini sur penalty accordé pour une faute commise sur Zbigniew Boniek moins d'un mètre au-dehors de la surface de réparation.
Depuis le stade du Heysel a été rénové et rebaptisé stade Roi-Baudouin. Michel Platini a toujours refusé d'y revenir.
La justice belge a condamné lourdement les autorités responsables pour avoir autorisé la tenue d'un match dans une enceinte vétuste. L'UEFA a mis dans la foulée en place toute une batterie de normes strictes avec obligation des places assises et a interdit pendant 6 ans tous les clubs anglais de participation en Coupes d'Europe (la durée sera finalement prolongée de 5 ans après de nouveaux incidents impliquant des supporters anglais lors de l'Euro 88 en Allemagne). Liverpool a été interdit de Coupe d'Europe pendant 10 ans, peine finalement réduite à 6 ans. Il faudra toutefois attendre la tragédie de Hillsborough en 1989 pour voir la mise en place en Angleterre d'une politique cohérente relativement à la sécurité et au confort des spectateurs. En France, c'est le drame de Furiani (1992) qui a poussé la Ligue à rendre les places assises obligatoires.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1431
30 mai
Jeanne d'Arc au bûcher
Jeanne d'Arc est brûlée vive comme "relapse" (retombée dans l'hérésie) sur la place du Vieux-Marché, à Rouen (Haute-Normandie). Le bûcher étant trop haut, le bourreau ne peut étrangler Jeanne d'Arc avant que le feu ne l'atteigne... Deux ans plus tôt, Jeanne avait réussi à délivrer Orléans assiégée par les Anglais et à faire sacrer Charles VII à Reims. Mais elle fut arrêtée par les Bourguignons à Compiègne et vendue aux Anglais. Le roi ne fit pas un geste en sa faveur.
Voir aussi : Exécution - Procès - Jeanne d'Arc - Histoire de Rouen - D'Arc - Histoire de la Guerre de Cent Ans
1593
30 mai
Christopher Marlowe meurt dans une bagarre
Le poète anglais Christopher Marlowe, 29 ans, est poignardé lors d'une bagarre dans une taverne de la banlieue londonienne. Les circonstances exactes de sa mort restent un mystère. Les moralistes puritains présenteront sa mort comme le jugement de Dieu s'abattant sur un poète "obscène". Certains documents montreront que Marlowe était en conversation avec trois hommes liées à des affaires d'espionnage et qu'il était lui-même employé par les services secrets du gouvernement. Marlowe et son contemporain Shakespeare sont les plus grands auteurs de tragédies de la littérature anglaise.
Voir aussi : Décès - Histoire de la Poésie
1631
30 mai
La Gazette, le premier journal français
Le médecin du roi Théophraste Renaudot obtient du ministre Richelieu le monopole de la presse. Il lance la feuille d'information hebdomadaire La Gazette qui tire son nom de "gazetta", une monnaie qui équivaut à Venise au prix d'un journal. La Gazette sera l'organe officieux du pouvoir, Louis XIII y écrira régulièrement. Un prix littéraire, le prix Renaudot, fondé en 1925, perpétue la mémoire du fondateur de la presse française.
Voir aussi : Journal - Richelieu - Histoire de la Presse
1854
30 mai
La loi du Kansas-Nebraska abroge le compromis du Missouri
Le Congrès des Etats-Unis décide d’intégrer deux nouveaux États à l’Union : le Kansas et le Nebraska. Il précise alors que ceux-ci seront libres de choisir leur position vis-à-vis de l’esclavage. Cette décision supprime le compromis du Missouri, qui stipulait qu’aucun État esclavagiste ne devait se situer au nord de la latitude 36° 30’. Elle suscitera le mécontentement des États abolitionnistes, et notamment du Parti républicain.
Voir aussi : Histoire de l'Esclavage - Missouri - Compromis du Missouri - Histoire de la Diplomatie
1942
30 mai
Mille bombardiers sur Cologne
La Royal Air Force (RAF) effectue son premier "1 000 Bombers' Raid" sur Cologne, ville allemande sur la rive gauche du Rhin. Selon le général Arthur Harris, il faut briser le moral et le potentiel industriel de l'ennemi par des bombardements stratégiques massifs. Les 1 000 bombardiers détruiront 240 hectares de Cologne, soit beaucoup plus que lors des 1 346 raids aériens déjà effectués contre la ville. C'est le début d'une offensive de trois ans sur les plus grandes villes allemandes.
Voir aussi : Bombardement - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1968
30 mai
De Gaulle dénonce la "chienlit"
Après s'être éclipsé une journée en s'envolant vers Baden-Baden sans même prévenir son premier ministre, Charles de Gaulle prononce un discours de fermeté face aux manifestations. Dénonçant la "chienlit" comme il l'avait déjà fait le 15 mai, il appelle à une manifestation pour soutenir le pouvoir en place. Il décide également de dissoudre l'Assemblée. Ses choix semblent efficaces puisque les contre-manifestations connaissent un grand succès et que les gaullistes sont renforcés au Parlement après les législatives organisées en juin. Mais de Gaulle ne bénéficiera en fait que d'un sursis d'un an.
Voir aussi : De Gaulle - Discours - Dossier histoire de Mai 68 - Histoire de la Cinquième République
1972
30 mai
Premier attentat-suicide en Israël
Dans le hall de l'aéroport de Lod à Tel-Aviv (Israël), trois Japonais sortent grenades et fusils-mitrailleurs et tirent sur la foule, faisant 26 morts et une centaine de blessés. Les tireurs appartiennent à l'Armée rouge japonaise (ARJ), une organisation terroriste créée en 1969 alliée au Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). Jusqu'alors, aucun groupe engagé dans le terrorisme n'avait pratiqué une telle opération sur le sol israélien. D'autres membres de l'ARJ deviendront instructeurs en arts martiaux dans les camps d'entraînement du Hezbollah, initiant d'autres opérations "kamikazes".
Voir aussi : Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Attentat - Histoire du Terrorisme
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
30 mai
Jeanne d'Arc au bûcher
Jeanne d'Arc est brûlée vive comme "relapse" (retombée dans l'hérésie) sur la place du Vieux-Marché, à Rouen (Haute-Normandie). Le bûcher étant trop haut, le bourreau ne peut étrangler Jeanne d'Arc avant que le feu ne l'atteigne... Deux ans plus tôt, Jeanne avait réussi à délivrer Orléans assiégée par les Anglais et à faire sacrer Charles VII à Reims. Mais elle fut arrêtée par les Bourguignons à Compiègne et vendue aux Anglais. Le roi ne fit pas un geste en sa faveur.
Voir aussi : Exécution - Procès - Jeanne d'Arc - Histoire de Rouen - D'Arc - Histoire de la Guerre de Cent Ans
1593
30 mai
Christopher Marlowe meurt dans une bagarre
Le poète anglais Christopher Marlowe, 29 ans, est poignardé lors d'une bagarre dans une taverne de la banlieue londonienne. Les circonstances exactes de sa mort restent un mystère. Les moralistes puritains présenteront sa mort comme le jugement de Dieu s'abattant sur un poète "obscène". Certains documents montreront que Marlowe était en conversation avec trois hommes liées à des affaires d'espionnage et qu'il était lui-même employé par les services secrets du gouvernement. Marlowe et son contemporain Shakespeare sont les plus grands auteurs de tragédies de la littérature anglaise.
Voir aussi : Décès - Histoire de la Poésie
1631
30 mai
La Gazette, le premier journal français
Le médecin du roi Théophraste Renaudot obtient du ministre Richelieu le monopole de la presse. Il lance la feuille d'information hebdomadaire La Gazette qui tire son nom de "gazetta", une monnaie qui équivaut à Venise au prix d'un journal. La Gazette sera l'organe officieux du pouvoir, Louis XIII y écrira régulièrement. Un prix littéraire, le prix Renaudot, fondé en 1925, perpétue la mémoire du fondateur de la presse française.
Voir aussi : Journal - Richelieu - Histoire de la Presse
1854
30 mai
La loi du Kansas-Nebraska abroge le compromis du Missouri
Le Congrès des Etats-Unis décide d’intégrer deux nouveaux États à l’Union : le Kansas et le Nebraska. Il précise alors que ceux-ci seront libres de choisir leur position vis-à-vis de l’esclavage. Cette décision supprime le compromis du Missouri, qui stipulait qu’aucun État esclavagiste ne devait se situer au nord de la latitude 36° 30’. Elle suscitera le mécontentement des États abolitionnistes, et notamment du Parti républicain.
Voir aussi : Histoire de l'Esclavage - Missouri - Compromis du Missouri - Histoire de la Diplomatie
1942
30 mai
Mille bombardiers sur Cologne
La Royal Air Force (RAF) effectue son premier "1 000 Bombers' Raid" sur Cologne, ville allemande sur la rive gauche du Rhin. Selon le général Arthur Harris, il faut briser le moral et le potentiel industriel de l'ennemi par des bombardements stratégiques massifs. Les 1 000 bombardiers détruiront 240 hectares de Cologne, soit beaucoup plus que lors des 1 346 raids aériens déjà effectués contre la ville. C'est le début d'une offensive de trois ans sur les plus grandes villes allemandes.
Voir aussi : Bombardement - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1968
30 mai
De Gaulle dénonce la "chienlit"
Après s'être éclipsé une journée en s'envolant vers Baden-Baden sans même prévenir son premier ministre, Charles de Gaulle prononce un discours de fermeté face aux manifestations. Dénonçant la "chienlit" comme il l'avait déjà fait le 15 mai, il appelle à une manifestation pour soutenir le pouvoir en place. Il décide également de dissoudre l'Assemblée. Ses choix semblent efficaces puisque les contre-manifestations connaissent un grand succès et que les gaullistes sont renforcés au Parlement après les législatives organisées en juin. Mais de Gaulle ne bénéficiera en fait que d'un sursis d'un an.
Voir aussi : De Gaulle - Discours - Dossier histoire de Mai 68 - Histoire de la Cinquième République
1972
30 mai
Premier attentat-suicide en Israël
Dans le hall de l'aéroport de Lod à Tel-Aviv (Israël), trois Japonais sortent grenades et fusils-mitrailleurs et tirent sur la foule, faisant 26 morts et une centaine de blessés. Les tireurs appartiennent à l'Armée rouge japonaise (ARJ), une organisation terroriste créée en 1969 alliée au Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). Jusqu'alors, aucun groupe engagé dans le terrorisme n'avait pratiqué une telle opération sur le sol israélien. D'autres membres de l'ARJ deviendront instructeurs en arts martiaux dans les camps d'entraînement du Hezbollah, initiant d'autres opérations "kamikazes".
Voir aussi : Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Attentat - Histoire du Terrorisme
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Christopher Marlowe (baptisé le 26 février 1564 – mort le 30 mai 1593) était un dramaturge, poète et traducteur anglais de l'ère élisabéthaine. Tragédien élisabéthain le plus connu après Shakespeare, il est connu pour sa maîtrise du pentamètre iambique, pour ses protagonistes emblématiques, ainsi que pour sa mort prématurée et entourée de mystère. Il passe pour l'un des précurseurs de la tragédie moderne, et pour père fondateur du drame élisabéthain.
Marlowe est le fils d'un cordonnier de Canterbury du nom de John Marlowe, et de sa femme Catherine. En 1587, l'université dont il suivait les cours - le Corpus Christi College de Cambridge - hésita à lui accorder son diplôme à cause d'une rumeur selon laquelle il se serait converti au catholicisme Romain, et avait essayé de s'inscrire au lycée anglais de Reims et y suivre des études de théologie en vue de devenir prêtre. Cependant, le Privy Council of the United Kingdom intervint en sa faveur, mettant en avant les "bons services rendus par Marlowe à la reine Élisabeth" et ce dernier fut diplômé comme prévu. La nature de ces services n'est pas précisée par le Conseil, mais cette affaire a provoqué beaucoup de spéculations, parmi lesquelles la théorie célèbre selon laquelle Marlowe opérait en tant qu'agent secret de Sir Francis Walsingham.
Marlowe passe souvent pour avoir été un espion du gouvernement anglais. L'écrivain Charles Nicholls émet en effet des spéculations allant dans ce sens, avançant l'hypothèse selon laquelle Marlowe aurait été recruté alors qu'il était à Cambridge. Des registres retrouvés de l'époque indiquent effectivement que Marlowe avait à son actif plusieurs séries d'absences de l'université sur des périodes étonnamment longues -- plus longues que ce que le règlement de l'université autorisait -- à partir de l'année académique 1584-1585. Les registres du restaurant scolaire de l'école indiquent qu'il commençait à dépenser des sommes considérables en nourriture et en boisson -- plus qu'il n'aurait pu normalement s'offrir avec ses revenus d'étudiant.
Comme expliqué précédemment, en 1587 le Privy Council ordonna à l'université de Cambridge de remettre son diplôme à Marlowe, réfutant les rumeurs prétendant que ce dernier projetait de fréquenter l'Université Catholique Anglaise de Reims, mais expliquant qu'il avait été engagé dans une série d'affaires non spécifiées, sur des questions concernant l'intérêt de son pays. Cette note peut être lue sur un document daté du 29 juin 1587 émanant du Public Records Office -- Acts of Privy Council.
On a parfois émis l'idée selon laquelle Marlowe aurait en fait été le véritable "Morley, tuteur d'Arbella Stuart en 1589. John Baker pense que seul Marlowe pouvait être le tuteur d'Arbella du fait de l'absence d'autre "Morley" diplômé de Cambridge à cette période. Si Marlowe était effectivement le tuteur d'Arbella, cet élément tendrait à prouver que Marlowe était effectivement espion, puisqu'Arbella, nièce de Marie Reine d'Écosse, cousine de Jacques VI d'Écosse, plus tard Jacques Ier d'Angleterre, était à l'époque un candidat prééminent à la succession au trône d'Élisabeth.
Sa signature
En mai 1593, Marlowe fut arrêté dans la ville flamande de Flushing (Flessingue) pour tentative de contre-façon d'argent et utilisation de procédés visant à l'aide de Catholiques séditieux. Il fut condamné à une amende, mais aucune peine d'emprisonnement ne fut retenue. Cette arrestation tend à nouveau à conforter la théorie d'un Marlowe espion : en cherchant à offrir cette fausse monnaie à la cause catholique, il est probable qu'il cherchait à infiltrer les proches du comploteur catholique William Stanley. Une dizaine de jours après ces événements, Marlowe fut assassiné, au cours d'une rixe dans un cabaret, par un certain Ingram Frizer, un proche ou serviteur de Thomas Walsingham. On n'a pas pu établir clairement si ce meurtre était lié ou non à l'arrestation.
Comme pour d'autres écrivains de l'époque, on sait peu de chose à propos de Marlowe. Le peu de sources concrètes dont nous disposons aujourd'hui sont consultables dans les registres judiciaires et autres documents officiels de l'époque. Ce manque de sources sûres n'a cependant pas empêché des écrivains, tant de fiction que de livres à valeur biographique/historique, de spéculer quant à ses activités et à son caractère. On a souvent décrit Marlowe comme un espion, un bagarreur, un hérétique et un homosexuel, mais aussi comme un magicien, duelliste, priseur de tabac, faussaire. Les sources supportant ces affirmations sont très minces, voire inexistantes. Les simples faits de la vie de Marlowe ont d'ailleurs été embellis par de nombreux auteurs, lui faisant prendre la forme d'une sorte de héros des bas-fonds élisabéthains qu'il n'était d'ailleurs peut-être pas. Cependant, J.B. Steane remarque qu'il "semble absurde de récuser ces rumeurs et accusations comme faisant purement partie du mythe Marlowe".
ThéâtreDidon, reine de Carthage (Dido, Queene of Carthage), publiée après sa mort en 1594 est sans doute, chronologiquement parlant, la première pièce de Marlowe, écrite vers 1586 en collaboration avec Thomas Nashe. Elle raconte l'amour de la reine envers Énée, la trahison de celui-ci et le suicide de l'amante délaissée.
Tamburlaine the Great qui raconte l'histoire de Tamerlan, est la première pièce de théâtre à poser les bases de la tragédie élisabéthaine par sa versification en pentamètre iambique non rimé et ses thèmes. Joué pour la première fois en 1587, Tamburlaine est un énorme succès, bientôt suivi d'une seconde partie. Sous couvert d'exotisme et d'orientalisme avant la lettre, c'est une pièce anticléricale (le Coran y est brulé sur scène).
La Tragique Histoire du Docteur Faust (The Tragical History of Doctor Faustus) (1589) est la première adaptation littéraire de ce qui n'est alors qu'un fait divers et deviendra un mythe universel.
Le Juif de Malte (The Jew of Malta) (1589) raconte la vengeance d'un Juif maltais contre les autorités de la ville. Le héros nommé Barabbas, considère la religion comme "jouet d'enfant", s'épanouit dans l'amour de l'or ("des richesses infinies dans un lieu réduit"). Quand son or est saisi par le gouverneur de Malte, Barabbas ne vit plus que pour la vengeance, allant même jusqu'à détruire sa propre fille pour aller au bout de son obsession. Il tombera finalement dans une cuve d'huile bouillante préparée à l'intention de ses ennemis. Par le biais d'allusions bibliques, Barabbas est présenté dans un style lourdement ironique comme une parodie du fidèle Abraham et du patient Job.
Édouard II (Edward II) (1592) raconte la déposition d'Édouard II qui était homosexuel, par son épouse et ses barons mécontents. L'histoire démontre les flatteries et les hypocrisies de son époque.
Le Massacre de Paris (The Massacre at Paris) (1593) relate le massacre de la Saint-Barthélemy.
Marlowe est le fils d'un cordonnier de Canterbury du nom de John Marlowe, et de sa femme Catherine. En 1587, l'université dont il suivait les cours - le Corpus Christi College de Cambridge - hésita à lui accorder son diplôme à cause d'une rumeur selon laquelle il se serait converti au catholicisme Romain, et avait essayé de s'inscrire au lycée anglais de Reims et y suivre des études de théologie en vue de devenir prêtre. Cependant, le Privy Council of the United Kingdom intervint en sa faveur, mettant en avant les "bons services rendus par Marlowe à la reine Élisabeth" et ce dernier fut diplômé comme prévu. La nature de ces services n'est pas précisée par le Conseil, mais cette affaire a provoqué beaucoup de spéculations, parmi lesquelles la théorie célèbre selon laquelle Marlowe opérait en tant qu'agent secret de Sir Francis Walsingham.
Marlowe passe souvent pour avoir été un espion du gouvernement anglais. L'écrivain Charles Nicholls émet en effet des spéculations allant dans ce sens, avançant l'hypothèse selon laquelle Marlowe aurait été recruté alors qu'il était à Cambridge. Des registres retrouvés de l'époque indiquent effectivement que Marlowe avait à son actif plusieurs séries d'absences de l'université sur des périodes étonnamment longues -- plus longues que ce que le règlement de l'université autorisait -- à partir de l'année académique 1584-1585. Les registres du restaurant scolaire de l'école indiquent qu'il commençait à dépenser des sommes considérables en nourriture et en boisson -- plus qu'il n'aurait pu normalement s'offrir avec ses revenus d'étudiant.
Comme expliqué précédemment, en 1587 le Privy Council ordonna à l'université de Cambridge de remettre son diplôme à Marlowe, réfutant les rumeurs prétendant que ce dernier projetait de fréquenter l'Université Catholique Anglaise de Reims, mais expliquant qu'il avait été engagé dans une série d'affaires non spécifiées, sur des questions concernant l'intérêt de son pays. Cette note peut être lue sur un document daté du 29 juin 1587 émanant du Public Records Office -- Acts of Privy Council.
On a parfois émis l'idée selon laquelle Marlowe aurait en fait été le véritable "Morley, tuteur d'Arbella Stuart en 1589. John Baker pense que seul Marlowe pouvait être le tuteur d'Arbella du fait de l'absence d'autre "Morley" diplômé de Cambridge à cette période. Si Marlowe était effectivement le tuteur d'Arbella, cet élément tendrait à prouver que Marlowe était effectivement espion, puisqu'Arbella, nièce de Marie Reine d'Écosse, cousine de Jacques VI d'Écosse, plus tard Jacques Ier d'Angleterre, était à l'époque un candidat prééminent à la succession au trône d'Élisabeth.
Sa signature
En mai 1593, Marlowe fut arrêté dans la ville flamande de Flushing (Flessingue) pour tentative de contre-façon d'argent et utilisation de procédés visant à l'aide de Catholiques séditieux. Il fut condamné à une amende, mais aucune peine d'emprisonnement ne fut retenue. Cette arrestation tend à nouveau à conforter la théorie d'un Marlowe espion : en cherchant à offrir cette fausse monnaie à la cause catholique, il est probable qu'il cherchait à infiltrer les proches du comploteur catholique William Stanley. Une dizaine de jours après ces événements, Marlowe fut assassiné, au cours d'une rixe dans un cabaret, par un certain Ingram Frizer, un proche ou serviteur de Thomas Walsingham. On n'a pas pu établir clairement si ce meurtre était lié ou non à l'arrestation.
Comme pour d'autres écrivains de l'époque, on sait peu de chose à propos de Marlowe. Le peu de sources concrètes dont nous disposons aujourd'hui sont consultables dans les registres judiciaires et autres documents officiels de l'époque. Ce manque de sources sûres n'a cependant pas empêché des écrivains, tant de fiction que de livres à valeur biographique/historique, de spéculer quant à ses activités et à son caractère. On a souvent décrit Marlowe comme un espion, un bagarreur, un hérétique et un homosexuel, mais aussi comme un magicien, duelliste, priseur de tabac, faussaire. Les sources supportant ces affirmations sont très minces, voire inexistantes. Les simples faits de la vie de Marlowe ont d'ailleurs été embellis par de nombreux auteurs, lui faisant prendre la forme d'une sorte de héros des bas-fonds élisabéthains qu'il n'était d'ailleurs peut-être pas. Cependant, J.B. Steane remarque qu'il "semble absurde de récuser ces rumeurs et accusations comme faisant purement partie du mythe Marlowe".
ThéâtreDidon, reine de Carthage (Dido, Queene of Carthage), publiée après sa mort en 1594 est sans doute, chronologiquement parlant, la première pièce de Marlowe, écrite vers 1586 en collaboration avec Thomas Nashe. Elle raconte l'amour de la reine envers Énée, la trahison de celui-ci et le suicide de l'amante délaissée.
Tamburlaine the Great qui raconte l'histoire de Tamerlan, est la première pièce de théâtre à poser les bases de la tragédie élisabéthaine par sa versification en pentamètre iambique non rimé et ses thèmes. Joué pour la première fois en 1587, Tamburlaine est un énorme succès, bientôt suivi d'une seconde partie. Sous couvert d'exotisme et d'orientalisme avant la lettre, c'est une pièce anticléricale (le Coran y est brulé sur scène).
La Tragique Histoire du Docteur Faust (The Tragical History of Doctor Faustus) (1589) est la première adaptation littéraire de ce qui n'est alors qu'un fait divers et deviendra un mythe universel.
Le Juif de Malte (The Jew of Malta) (1589) raconte la vengeance d'un Juif maltais contre les autorités de la ville. Le héros nommé Barabbas, considère la religion comme "jouet d'enfant", s'épanouit dans l'amour de l'or ("des richesses infinies dans un lieu réduit"). Quand son or est saisi par le gouverneur de Malte, Barabbas ne vit plus que pour la vengeance, allant même jusqu'à détruire sa propre fille pour aller au bout de son obsession. Il tombera finalement dans une cuve d'huile bouillante préparée à l'intention de ses ennemis. Par le biais d'allusions bibliques, Barabbas est présenté dans un style lourdement ironique comme une parodie du fidèle Abraham et du patient Job.
Édouard II (Edward II) (1592) raconte la déposition d'Édouard II qui était homosexuel, par son épouse et ses barons mécontents. L'histoire démontre les flatteries et les hypocrisies de son époque.
Le Massacre de Paris (The Massacre at Paris) (1593) relate le massacre de la Saint-Barthélemy.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Mardi 31 Mai 2011
31-05-1795 : Suppression du Tribunal révolutionnaire.
31-05-1815 : Traité de Vienne. Autour de la table, la Prusse, la Hollande, l’Autriche et l’Angleterre forment une nouvelle coalition. Sa première décision est de décréter Napoléon Ier hors la loi.
31-05-1850 : Lois restreignant le suffrage universel, quelques 3 000 000 de votants sont exclus. Pour être électeur, il faut être domicilié depuis trois ans dans le même canton et n’avoir jamais été condamné pour délit de droit commun ou pour délit politique.
31-05-1885 : Funérailles nationales de Victor Hugo.
31-05-1902 : Fin de la guerre des Boers en Afrique du Sud.
31-05-1909 : Le comte von Zeppelin fait un vol de 36 heures dans son dirigeable.
31-05-1962 : Exécution d'Eichmann à Jérusalem.
31-05-1795 : Suppression du Tribunal révolutionnaire.
31-05-1815 : Traité de Vienne. Autour de la table, la Prusse, la Hollande, l’Autriche et l’Angleterre forment une nouvelle coalition. Sa première décision est de décréter Napoléon Ier hors la loi.
31-05-1850 : Lois restreignant le suffrage universel, quelques 3 000 000 de votants sont exclus. Pour être électeur, il faut être domicilié depuis trois ans dans le même canton et n’avoir jamais été condamné pour délit de droit commun ou pour délit politique.
31-05-1885 : Funérailles nationales de Victor Hugo.
31-05-1902 : Fin de la guerre des Boers en Afrique du Sud.
31-05-1909 : Le comte von Zeppelin fait un vol de 36 heures dans son dirigeable.
31-05-1962 : Exécution d'Eichmann à Jérusalem.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine