EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

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orchidee
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1351 Message par orchidee »

19 mai....est aussi :Joyeux anniversaire Saintluc,
que tous les problemes t'oublient, surtout ceux de sante, et que tu vis encore 100 ans ,
sans plus de reparations-dans l'amitie, la joie et l'harmonie !!!!
la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry

....qui s'aiment, se taquinent...parfois
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saintluc
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#1352 Message par saintluc »

Merci Orchidée, bin, heu? Oui, 60 ans aujourd'hui :))
C'était un samedi soir à 20h10, mon oncle était parti au ciné, et quand il est revenu il a dit:
"Alors l'est arrivé le petiot?"
Ne sachant pas que j'étais là, il s'est penché sur le berceau étant certain qu'il n'y avait rien, mais le p'tit monstre était là :E
60 années bien remplies...
Tellement fait de choses, mais pas encore assez, me faudrait encore 200 ou 300 ans pour faire toutes les choses que j'aurai envie de faire.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1353 Message par orchidee »

saintluc a écrit :Merci Orchidée, bin, heu? Oui, 60 ans aujourd'hui :))
C'était un samedi soir à 20h10, mon oncle était parti au ciné, et quand il est revenu il a dit:
"Alors l'est arrivé le petiot?"
Ne sachant pas que j'étais là, il s'est penché sur le berceau étant certain qu'il n'y avait rien, mais le p'tit monstre était là :E
60 années bien remplies...
Tellement fait de choses, mais pas encore assez, me faudrait encore 200 ou 300 ans pour faire toutes les choses que j'aurai envie de faire.
"La vie commence à 60 ans" ;)

Comme autrefois nous l'avons été

La jeunesse est pressée

Elle a ses problèmes et ses soucis

Nous les avions aussi

L'existence est une affaire de patience

Où chaque âge a ses plaisirs

Où il faut savoir vieillir

Avec le sourire

La vie commence à soixante ans

Quand on la connaît mieux qu'avant

Et que l'on a appris par cœur

Tous les raccourcis du bonheur

La vie commence à soixante ans


Quand on peut prendre enfin le temps

De répondre aux questions qu'on pose

De s'approcher plus près des choses

Les filles sont compliquées de nos jours

Elles le seront toujours

Toutes celles que j'ai connues dans le temps

M'en ont fait voir autant

Puis un jour un jour vient le grand amour

On fait le chemin à deux

Et la tendresse peu à peu

Nous rend plus heureux

Car



La vie commence à soixante ans

Quand on la connaît mieux qu'avant

Et que l'on a appris par cœur

Tous les raccourcis du bonheur

La vie commence à soixante ans

Quand on peut prendre enfin le temps

De répondre aux questions qu'on pose

De regarder plus près les choses

La vie commence à soixante ans

Quand on se réveille en chantant

Avec une voix toute neuve

Et un moral à toute épreuve

Quand on a encore tout à faire

Gratter ses roses être grand-père

Chaque instant est un commencement

La vie commence à soixante ans

La vie commence à soixante ans

La la ...Tino Rossi
...grosgros bisous encore, sur les deux joues :thumb :thumb
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#1354 Message par saintluc »

325
20 mai
Le concile de Nicée se réunit
L’Empereur Constantin convoque le tout premier concile œcuménique à Nicée, dans le but d’établir l’unité de l’Église en Orient comme en Occident. Il espère ainsi mettre fin au conflit causé par l’arianisme, qui nie la nature divine du Christ. Au terme de plusieurs mois de discussions, cette doctrine sera condamnée. En effet, le Fils de Dieu sera considéré comme "consubstantiel" - autrement dit de nature semblable – au Père. Ainsi, les évêques adopteront le Symbole de Nicée, profession de foi chrétienne, et définiront la date précise du jour de Pâques. Dans cette même voie, l’empereur Théodose Ier promulguera plus tard l’édit de Thessalonique, qui sera suivi par le concile de Constantinople, en 381. Le christianisme occupe donc une place de plus en plus importante au sein de l’Empire, lequel intervient également pour en fixer les caractéristiques.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance du christianisme - Constantin - Théodose - Concile de Constantinople - édit de Thessalonique - Histoire de la Chrétienté



526
20 mai
La couronne de l'Orient détruite par un séisme
La ville d’Antioche subit un important séisme pour la troisième fois de son histoire depuis la conquête romaine. Après avoir souffert d’un séisme modéré en 37 mais bien plus puissant en 115, la ville est cette fois littéralement détruite et compte de nombreuses victimes, peut-être 250 000. Celle que l’on nommait sous Rome la "Couronne de l’Orient" et qui fut par la suite une des premières grandes villes chrétiennes entre dans le Moyen-Âge sous de mauvais augures.
Voir aussi : Tremblement de terre - Antioche - Histoire des Catastrophes naturelles



1498
20 mai
Vasco de Gama arrive en Inde
Le navigateur portugais Vasco de Gama aborde à Calicut (Inde). Il devient ainsi le premier Européen à gagner l'Inde par la mer en contournant l'Afrique par le cap de Bonne Espérance et ouvre la route des Indes. Mais l'expansion du Portugal vers les Indes sera limitée à cause du manque d'armateurs et de l'impitoyable concurrence hollandaise.
Voir aussi : Découverte - Histoire du Cap de Bonne-Espérance - Vasco de Gama - Histoire de la Mer



1506
20 mai
Mort de Christophe Colomb
Le grand navigateur s’éteind en Espagne à Valladolid, en étant certain d’avoir atteint les Indes mais dépossédé de tous ses privilèges.
Voir aussi : Décès - Dossier histoire des conquistadores - Christophe Colomb - Colomb - Histoire des Explorations



1875
20 mai
Signature de la Convention du Mètre
17 états signent à Paris la Convention du Mètre. Ce traité international décide de la construction d'un nouveau prototype du mètre. Le célèbre mètre étalon en platine iridié est ainsi déposé au Bureau international des poids et mesures (BIPM) dans l'enceinte de Pavillon de Breteuil à Sèvres (Hauts-de-Seine). La première définition du mètre remonte à l’époque de la Révolution française : il correspond à la quarante millionième partie de la longueur du méridien terrestre.
Voir aussi : Histoire de Paris - Histoire des Institutions



1896
20 mai
Djibouti colonie française
Le territoire de Djibouti, situé dans la corne de l'Afrique (Est), devient officiellement une colonie française et prend le nom de "Côte française de Somalis". Implantés dans la région depuis 1862, les Français, sous l’impulsion de Léonce Lagarde, avaient fondé le port de Djibouti en 1888. En 1946, la colonie deviendra un Territoire d'outre-mer avant d'accéder à l'indépendance en 1977. La France continuera pourtant de se servir de Djibouti comme d'une base militaire en Afrique.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Colonie - Histoire de la Colonisation



1902
20 mai
Création d'une République cubaine
Après quatre ans d'occupation, le gouverneur militaire américain Leonard Wood confie l'administration de l'île au premier président de la République, Tomas Estrada Palma. Cuba restera en fait dominée économiquement et militairement par les Etats-Unis. En 1959, le dictateur Batista, soutenu par les Etats-Unis, sera renversé par des révolutionnaires et Fidel Castro prendra le pouvoir. En représailles, les Etats-Unis imposeront un blocus économique à l'île.
Voir aussi : Indépendance - République - Histoire de la Décolonisation



1921
20 mai
Marie Curie se rend à New York
Après une campagne de sensibilisation auprès des riches femmes américaines, la journaliste Marie Meloney parvient à récolter suffisamment d’argent pour obtenir un gramme de radium. Elle souhaite alors en faire don à Marie Curie, afin de lui permettre de poursuivre ses recherches sur la radioactivité et la radiothérapie. C’est ainsi que Marie Curie arrive à New York avec ses deux filles. La renommée de la physicienne est internationale.
Voir aussi : Marie Curie - Radioactivité - Radium - Histoire de la Physique



1932
20 mai
Une femme survole l'Atlantique en solitaire
L'aviatrice américaine Amelia Earhart, 34 ans, effectue seule un vol transatlantique entre Terre-Neuve (Canada) et l'Irlande à bord d'un Lookheed-Véga. En 1928, elle avait été la première femme à traverser l'Atlantique Nord, en tant que passagère cette fois. Elle disparaît en 1937 lors d’une tentative de tour du monde.
Voir aussi : Avion - Histoire de l'Aviation - Traversée - Histoire de l'Atlantique - Femme - Histoire de l'Aéronautique



1960
20 mai
Palme d'or controversée pour "La Dolce Vita"
La Palme d'or du XIIIème Festival de Cannes revient à "La Dolce Vita" de Federico Fellini. Ce film marque un tournant dans la carrière du réalisateur italien : il renonce à l'intrigue classique pour lui préférer une mosaïque d'épisodes sans aucun autre lien qu'un personnage spectateur (Marcello Mastroianni). Le film est condamné par le Vatican et hué par le public cannois. Aujourd'hui, la scène où Anita Ekberg se baigne dans la fontaine de Trevi fait partie des séquences les plus célèbres du cinéma.
Voir aussi : Histoire de Cannes - Histoire du Cinéma



1983
20 mai
Le virus VIH identifié
L’équipe de l’unité d’oncologie virale de l’Institut Pasteur, dirigée par le professeur Luc Montagnier, identifie pour la première fois le virus responsable du sida. Ils appellent alors VIH1 ce rétrovirus qui se rencontre partout dans le monde. C’est ce qui le différencie de l’autre souche du virus, le VIH2, qu’ils découvriront en 1986, et qui se rencontre essentiellement en Afrique. Le nom du virus, VIH, signifie "virus de l'immunodéficience humaine".
Voir aussi : Dossier histoire des Epidémies - Sida - Virus - Histoire de la Médecine



1996
20 mai
Daniel Auteuil palmé
Le 20 mai 1996, Daniel Auteuil partage le prix d'interprétation du festival de Cannes avec Pascal Duquenne, son partenaire dans Le 8e Jour. Auteuil y joue un père de famille blasé et absent qui reprend goût à la vie grâce à un jeune homme trisomique.




2001
20 mai
Trois palmes pour La Pianiste
La Pianiste a fait beaucoup de bruit sur la Croisette ; les récompenses qui lui ont été attribuées encore plus... Benoît Magimel a reçu la Palme du meilleur acteur. Il y interprète un jeune virtuose qui entretient une relation tumultueuse avec sa prof de piano masochiste jouée par Isabelle Huppert, également récompensée. Le film est également reparti avec le Grand Prix du Jury.
Voir aussi : Magimel - Histoire du Cinéma



2002
20 mai
Le Timor-Oriental obtient son indépendance
Le Timor-Oriental devient le 191ème état indépendant avec pour premier président l'ex-chef de la guérilla, Xanana Gusmão. Au XVIIème siècle, l'île avait été partagée entre les Portugais et les Hollandais. En 1950, l'Indonésie annexe la partie hollandaise et, en 1975, occupe la partie portugaise. Les mouvements de guérilla opposés à cette mainmise sont violemment réprimés par les troupes indonésiennes. En 1999, le territoire est placé sous administration des Nations Unies pour assurer le maintien de la paix et la création d'un Etat indépendant.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Décolonisation


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1355 Message par saintluc »

La Convention du Mètre est le traité international signé le 20 mai 1875 à Paris (France) par dix-sept États dans le but d'établir une autorité mondiale dans le domaine de la métrologie. Elle succède ainsi à la commission internationale du mètre mise en place en 1870.

Pour ce faire, trois structures ont été créées. La Convention délègue ainsi à la conférence générale des poids et mesures, le comité international des poids et mesures et le bureau international des poids et mesures l'autorité pour agir dans le domaine de la métrologie, en assurant une harmonisation des définitions des différentes unités des grandeurs physiques. Ces travaux ont finalement mené à la création du Système international d'unités (SI).

La conférence générale des poids et mesures (CGPM) est formée de délégués des États membres de la convention (voir ci-dessous). Elle se réunit tous les quatre ans en moyenne. La 23e CGPM a eu lieu en 2007, la suivante est prévue pour 2011.
Le comité international des poids et mesures (CIPM) est composé de dix-huit personnes, chacune issue d'un État membre différent de la Convention. Sa fonction est de promouvoir l'usage d'unités de mesures uniformes et de soumettre des projets de résolution allant en ce sens à la CGPM. Pour ce faire, elle s'appuie sur les travaux de comités consultatifs.
Le Bureau international des poids et mesures (BIPM), basé à Sèvres non loin de Paris, est sous la surveillance du CIPM et a pour charge la conservation des prototypes internationaux des étalons de mesure, ainsi que la comparaison et l'étalonnage de ceux-ci avec les prototypes nationaux.
La Convention a été modifiée en 1921. Au 17 septembre 2009, elle regroupe 53 États membres et 28 États associés à la conférence générale, comprenant la majorité des pays industrialisés.

1875 (États fondateurs de la Convention)
Allemagne
Autriche[1]
Belgique
Danemark
Espagne
France
Italie
Norvège
Russie
Suède
Suisse
Turquie
1876 à 1900
Portugal (1876)
Argentine (1877)
États-Unis d'Amérique (1878)
Serbie (1879)
Venezuela (1879)
Roumanie (1884)
Royaume-Uni (1884)
Japon (1885)
Mexique (1890)
1901 à 1925
Canada (1907)
Chili (1908)
Uruguay (1908)
Bulgarie (1911)
Thaïlande (1912)[2]
Brésil (1921)
République tchèque et Slovaquie (1922) [alors Tchécoslovaquie]
Finlande (1923)
Hongrie (1925)[3]
Irlande (1925)[4]
Pologne (1925)
1926 à 1950
Pays-Bas (1929)
Australie (1947)
1951 à 1975
République dominicaine (1954)
Inde (1957)
Corée du Sud (1959)
Indonésie (1960)
Égypte (1962)
Afrique du Sud (1964)
Cameroun (1970)
Iran (1975)
1976 à 2000
Pakistan (1973)
République populaire de Chine (1977)
Corée du Nord (1982)
Israël (1985)
Nouvelle-Zélande (1991)
Singapour (1994)
XXIe siècle
Grèce (2001)
Malaisie (2001)
Serbie (2001)
Croatie (2008)
Kazakhstan (2008)
États associés (par date d'association)

Cuba (2000)
Équateur (2000)
Hong Kong (2000)
Lettonie (2001)
Lituanie (2001)
Malte (2001)
Kenya (2002)
Philippines (2002)
Taïwan (2002)
Ukraine (2002)
Biélorussie (2003)
Jamaïque (2003)
Panama (2003)
Slovénie (2003)
Vietnam (2003)
Costa Rica (2004}
Estonie (2005)
États de la Communauté caribéenne (2005)
Antigua-et-Barbuda
Barbade
Belize
Dominique
Guyana
Grenade
Saint-Christophe-et-Niévès
Sainte-Lucie
Saint-Vincent-et-les-Grenadines
Surinam
Trinité-et-Tobago
Macédoine (2006)
Albanie (2007)
Moldavie (2007)
Sri Lanka (2007)
Tunisie (2007)
Bolivie (2008)
Géorgie (2008)
Ghana (2009)
Paraguay (2009)
Pérou (2009)
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#1356 Message par orchidee »

1358-21 mai
Grande jacquerie contre les seigneurs

Des paysans du Beauvaisis (nord du Bassin parisien) se révoltent contre les taxations royales et seigneuriales (il faut alors payer la rançon du roi Jean le Bon, prisonnier des Anglais). Ils se regroupent en bande, pillent et incendient les châteaux, tuent les nobles. La révolte s'étend, menée par Etienne Marcel, le prévôt des marchands de Paris. Mais le roi de Navarre, Charles le Mauvais, écrasera les "Jacques" à Mello le 10 juin. Le mot "jacquerie" vient de "Jacques" le surnom des paysans, des vilains.
Voir aussi : Soulèvement - Histoire du Moyen-Âge


1420
21 mai
Le traité de Troyes

Le duc de Bourgogne Philippe Le Bon et le roi d'Angleterre Henri V signent le traité de Troyes (Aube) qui livre la France aux Anglais. C'est le résultat de la défaite française d'Azincourt (25 octobre 1415) et de la division du royaume entre les Bourguignons et les Armagnacs. Le dauphin Charles VI ne règne plus que sur la moitié sud de la France, son conseil et sa cour sont itinérants. Son fils, Charles VII, aidé de Jeanne d'Arc, parviendra à "bouter les Anglais hors de France".
Voir aussi : Paix - Jeanne d'Arc - Charles VII - Charles VI - Henri V - Histoire de la Guerre de Cent Ans


1871
21 mai
Début de la Semaine sanglante à Paris

L’armée régulière de Versailles parvient à franchir le Point-du-Jour, près de la porte de Saint-Cloud, envahit la capitale et prend ainsi par surprise les fédérés. Commence alors une "semaine sanglante", au cours de laquelle les Parisiens sont massacrés, les monuments brûlés et la capitale bombardée. Les barricades dressées par la population ne seront pas suffisantes pour stopper la progression des versaillais et les quartiers capituleront les uns après les autres. On estimera les pertes humaines à environ 25 000 du côté des fédérés et 1360 pour les versaillais.
Voir aussi : Histoire de Paris - Dossier histoire de la Commune de Paris - Histoire de Versailles - Histoire des Guerres


1904
21 mai
Création de la FIFA

La Fédération internationale de football association (FIFA) est fondée à Paris par sept pays européens. Jusqu’en 1909, la FIFA ne comptera que des associations européennes. Les premiers membres non-européens seront l’Afrique du Sud en 1910, l’Argentine et le Chili en 1912, les Etats-Unis en 1913. C'est le début des activités internationales de la FIFA. Face à ces difficultés et aux différences de niveau entre l'Europe et les autres continents, la première coupe du monde ne pourra être organisée qu'en 1930. La FIFA compte aujourd'hui plus de 200 pays membres.
Voir aussi : Histoire de Paris - Dossier histoire de la Coupe du monde - Création - Histoire du Football


1927
21 mai
Lindbergh traverse l'Atlantique

L'aviateur américain Charles Lindbergh, 25 ans, réussit la traversée de l'Atlantique en solitaire et sans escale. Parti la veille de Roosevelt Field près de New York à bord du monoplan "Spirit of Saint Louis", il arrive à l'aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis) envahi par 200 000 spectateurs. Il a ainsi parcouru 5 800 kilomètres en 33 heures 30 minutes.
Voir aussi : Avion - Histoire de l'Aviation - Traversée - Histoire de l'Atlantique - Histoire de l'Aéronautique


1945
21 mai
Mariage de Humphrey Bogart et Lauren Bacall

La star hollywoodienne Humphrey Bogart, 46 ans, et l'étoile montante Lauren Bacall, 21 ans, se marient. Ils viennent de tourner ensemble dans "Le Port de l'Angoisse" de Howard Hawks. Celui-ci les réunit de nouveau à l'écran l'année suivante dans "Le Grand Sommeil". Le couple tournera également "Les Passagers de la nuit" de Delmer Daves en 1947 et "Key Largo" de John Huston en 1948. Bogart, qui a tourné près de 70 films, meurt en 1957 et Bacall continuera sa carrière cinématographique.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Histoire du Cinéma


1989
21 mai
L’Égypte réintègre la Ligue arabe

Grâce aux efforts du président Moubarak, le pays est à nouveau accepté au sein de la Ligue arabe. Il en avait été exclu en 1979, lorsque Sadate avait signé un traité de paix avec Israël. Depuis son accession au pouvoir, Moubarak s’efforce avec diplomatie de se rapprocher du monde musulman et, par la même occasion, de mettre fin au conflit israélo-arabe. L’année suivante, le siège de la Ligue arabe sera à nouveau installé au Caire.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Egypte : la république - Histoire de la Ligue Arabe - Moubarak - Histoire de la Diplomatie


1998
21 mai
Indonésie : Suharto se retire

Après 30 ans d'un règne sans partage, le président-général indonésien Suharto, sous la pression du parlement et des Etats-Unis, donne sa démission et remet les pouvoirs à son vice-président, Jusuf Habibie. Le pays souffre alors d'une grave crise économique et sociale. En 2000, une enquête judiciaire pour corruption est ouverte, mais les poursuites seront abandonnées à cause de l'état de santé de l'ancien dictateur.
Voir aussi : Histoire de la Politique
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1357 Message par saintluc »

Merci Orchidée ;) :))


Le traité de Troyes est le traité marquant la suprématie anglaise au cours de la guerre de Cent Ans. Signé le 21 mai 1420 dans la cathédrale Saint-Pierre à Troyes, il prévoit que le roi Charles VI de France après sa mort aurait pour successeur le roi d'Angleterre, Henri V.

Dans ce traité, c'est Philippe III de Bourgogne dit le Bon qui représente la France car Charles VI, du fait de sa maladie, ne dirige plus directement le pays depuis 1392. Philippe III de Bourgogne et Henri V d'Angleterre forment une alliance contre le dauphin Charles, futur Charles VII.

La légitimité à succéder du « soi-disant dauphin » est niée, en raison de ses « crimes énormes ». On lui reproche d'avoir commandité l'assassinat du duc de Bourgogne Jean sans Peur, père de Philippe III de Bourgogne, le 19 septembre 1419. Les rumeurs concernant une illégitimité liée à une infidélité de la reine Isabeau de Bavière sont colportées par les Bourguignons, mais une telle affirmation ne peut être inscrite sans heurter le roi de France.
Image
Mariage d'Henri V et de Catherine de Valois
Charles, réfugié à Bourges, est nié dans tous ses titres mais conserve de fait le gouvernement du sud de la France. Les signataires du traité conviennent par ailleurs qu'Henri V épousera Catherine de Valois, la fille de Charles VI et d'Isabeau. Il aspire, à ce titre, à être le seul héritier de la couronne de France et exerce immédiatement une régence. Charles VI lèguerait donc sa couronne à son gendre puis éventuellement à un petit-fils à naître. Ce mariage est célébré le 2 juin 1420, jour de la Trinité, dans l'église Saint-Jean-au-Marché de Troyes.

Le 1er décembre 1420, Henri V fait une entrée triomphale à Paris en compagnie du roi Charles VI et de Philippe III de Bourgogne. L'université de Paris, avec à sa tête le recteur Pierre Cauchon, et les États généraux de langue d'oïl lui apportent leur soutien en enregistrant le traité de Troyes. Plus tard, les juristes, fidèles à Charles VII, casseront le traité de Troyes, arguant que la couronne de France n'appartient pas au roi de France qui ne peut donc en disposer.

Le 31 août 1422, Henri V décède, peu avant Charles VI, le 21 octobre suivant. Le fils d'Henri V, âgé de dix mois, est proclamé « roi de France et d'Angleterre » sous le nom d'Henri VI. Le duc de Bedford assure la régence en France et met le siège devant Orléans, la dernière ville au nord de la Loire fidèle à Charles VII.

Par la suite, les victoires du roi de France, avec l'aide de Jeanne d'Arc, rendent caduc le traité de Troyes, mais les rois d'Angleterre garderont officiellement le titre de roi de France près de quatre siècles, avant de l'abandonner en 1802, suite à la Paix d'Amiens.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1358 Message par orchidee »

Bonjour saintluc :)) ;)

337
22 mai
Constantin est baptisé sur son lit de mort

Constantin Ier, qui donna un nouveau souffle au christianisme, se fait baptiser à l’orée de sa mort. Étant le tout premier empereur romain de foi chrétienne, Constantin participe sans conteste à l’expansion de l’Église en Orient, comme en Occident.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance du christianisme - Constantin - Histoire de la Chrétienté


1455
22 mai
La guerre des Deux-Roses

Le duc Richard d'York défait l'armée du roi Henri VI à Saint Albans, au nord-ouest de Londres. Cette première bataille marque le début de la guerre des Deux-Roses qui oppose la maison de Lancastre, dont l'emblème est la rose rouge, à la maison d'York qui arbore une rose blanche, pour la possession de la couronne d'Angleterre. Cette guerre civile décimera l'aristocratie anglaise et affaiblira le royaume. En 1485, le roi Henri VII réussira à réconcilier les Deux-Roses.
Voir aussi : Bataille - Histoire de la Guerre des Deux-Roses - Henri VII - York - Histoire des Guerres


1885
22 mai
Victor Hugo s'éteint

Le plus grand écrivain du XIXème siècle, Victor Hugo, meurt d'une congestion pulmonaire à l'âge de 83 ans. Le corbillard "des pauvres", comme il l'a souhaité, emportera son cercueil vers des funérailles nationales. Sa dépouille sera ainsi exposée sous l'Arc de triomphe puis portée au Panthéon. Une foule de 2 millions de personnes suit le cortège...
Voir aussi : Décès - Histoire du Panthéon - Victor Hugo - Histoire des Romans


1927
22 mai
Environ 200 000 morts dans un séisme en Chine

La terre tremble à Xining dans le centre ouest de la Chine et provoque un des plus terrible bilan humain de l’histoire des séismes : environ 200 000 morts. L’Asie, et notamment la Chine, très peuplée, sont souvent très fortement affectées par ce type d’événement. C’est d’ailleurs dans une région assez proche que le séisme le plus meurtrier se produisit au seizième siècle, faisant 800 000 morts.
Voir aussi : Tremblement de terre - Histoire des Catastrophes naturelles


1939
22 mai
Signature du pacte d'Acier

Les ministres allemand et italien des Affaires étrangères, von Ribbentrop et le comte Ciano, signent à Berlin un pacte d'assistance militaire offensif. Il scelle officiellement l'union des forces de l'Axe déjà définie en novembre 1936 : l'Allemagne nazie (qui a annexé l'Autriche et la Tchécoslovaquie) et l'Italie fasciste (qui a annexé l'Albanie). Le 1er septembre, l'Allemagne envahira la Pologne et déclenchera la Seconde Guerre mondiale.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Dossier histoire de l' Italie fasciste - Histoire du Nazisme - Histoire du Fascisme - Histoire du Pacte d'acier - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale


1955
22 mai
Albert Ascari plonge dans le port de Monaco

Alors qu’il est parvenu, au volant de sa Lancia, à mettre suffisamment de pression sur les Mercedes de Fangio et Moss pour parvenir en tête, Alberto Ascari rate le virage à la sortie du tunnel et plonge directement dans le port. Sonné mais pas grièvement blessé, l’homme parvient à s’extraire à l’aide des hommes grenouilles. C’est un français qui, pour la première fois de l’histoire du championnat, empoche la course : Maurice Trintignant. Quant à Alberto Ascari, sa chance l’abandonnera rapidement : quatre jours plus tard, alors que ses médecins le lui déconseillent, il prend place dans une Ferrari et se tue lors d’essais à Monza.
Voir aussi : Dossier histoire de la Formule 1 - Ferrari - Fangio - Histoire de Mercedes - Alberto Ascari - Histoire des Sports mécaniques


1960
22 mai
Tsunami du Chili au Japon

Un séisme de 9 sur l'échelle de Richter, la plus haute magnitude jamais mesurée, se produit près de la côte chilienne. Il déclenche un tsunami ("grande vague dans le port" en japonais) qui détruit tout sur son passage. 2 000 victimes sont recensées au Chili et la vague de 18 mètres se propage jusqu'à Hawaï puis au côtes japonaises. Elle fait des centaines de morts sur son passage.
Voir aussi : Tremblement de terre - Tsunami - Histoire des Catastrophes naturelles


1972
22 mai
Nixon, un Américain à Moscou

Richard Nixon se rend en visite officielle à Moscou. Aucun président des Etats-Unis n'a été en Union Soviétique depuis le voyage de Franklin Roosevelt à Yalta (Ukraine), en 1945, pour préparer l'après-guerre. Richard Nixon et Leonid Brejnev font passer leur volonté de détente devant leurs différends sur la question du Vietnam. Ils parviennent ainsi à la signature d'un traité sur la limitation des armes nucléaires stratégiques. Nixon ira ensuite en Pologne, où aucun président américain ne s'est encore rendu.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Histoire de Moscou - Nixon - Brejnev - Histoire de la Guerre froide


1998
22 mai
L'Exposition universelle de Lisbonne

L'année du 500ème anniversaire du voyage de Vasco de Gama en Inde, Lisbonne accueille l'Exposition universelle sur le thème "les océans : un patrimoine pour le futur". Le président portugais Jorge Sampaio préside la cérémonie d’inauguration de cette dernière exposition mondiale du millénaire et pour l'occasion, la partie orientale de Lisbonne, sur les bords du Tage, a été totalement réhabilité. L'exposition qui occupe 60 hectares présente 150 pavillons.
Voir aussi : Exposition universelle - Histoire de Lisbonne - Histoire des Faits divers


2004
22 mai
Le prince Philippe épouse Letizia Ortiz

Fils de Juan Carlos Ier et de Sofia de Grèce, le prince Philippe se marie à la journaliste espagnole Letizia Ortiz, à Madrid. La cérémonie de l’héritier présomptif au trône d’Espagne est très médiatisée. La princesse des Asturies mettra au monde une petite fille, le 30 octobre 2005, qui sera nommée Aliénor.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Juan Carlos - Letizia Ortiz - Histoire des Faits divers
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1359 Message par saintluc »

La guerre des Deux-Roses désigne une série de guerres civiles qui eurent lieu en Angleterre entre la maison royale de Lancastre et la maison royale d'York. La guerre prit fin en 1485, quand le dernier des rois Plantagenêt Richard III d'Angleterre mourut au champ d'honneur, et qu'Henri VII devint roi.

La maison de Lancastre descendait de Jean de Gand, duc de Lancastre et 3e fils du roi Édouard III. Celle d'York descendait de son frère Edmond de Langley (1341-1402), 4e fils du roi Édouard III, devenu duc d'York en 1385.

L'emblème de la maison de Lancastre était la rose rouge, tandis que celui des York était la rose blanche, ce qui est à l'origine du nom donné a posteriori à ce conflit.

L'antagonisme entre les deux maisons prit naissance en 1399 quand le roi Richard II fut détrôné par son cousin, Henry Bolingbroke, duc de Lancastre. Comme il descendait de Jean de Gand, le troisième fils d’Édouard III, les droits de Bolingbroke à la couronne étaient discutables. D’après les lois de succession, elle aurait dû passer aux descendants mâles de Lionel d'Anvers, le deuxième fils d’Édouard III, et de fait, Richard II avait désigné comme héritier présomptif le petit-fils de Lionel, Roger Mortimer, 4e comte de March.

Malgré tout, Bolingbroke fut couronné sous le nom d’Henri IV ; il fut accepté, car le gouvernement de Richard II avait été extrêmement impopulaire. Bolingbroke mourut en 1413. Son fils et successeur, Henri V, était un grand stratège et ses succès militaires contre la France dans la guerre de Cent Ans lui valurent une énorme popularité, qui lui permit d’assurer le maintien des Lancastre sur le trône. Toutefois, pendant son règne, qui devait être court, Henri V dut faire face à une conspiration menée tambour battant contre lui, organisée par le comte de Cambridge Richard de Conisburgh, fils d'Edmond de Langley, le quatrième fils d'Édouard III. Cambridge fut exécuté en 1415 pour trahison au début de la campagne qui aboutit à la bataille d'Azincourt ; sa femme Anne Mortimer avait aussi quelques droits sur le trône, étant fille de Philippe d'AnversPhilippe Plantagenêt et petite-fille de Lionel d'Anvers.

Henri V mourut en 1422 et le duc d'York Richard, fils de Richard de Conisburgh et d’Anne Mortimer, devait se dresser contre son successeur, le faible roi Henri VI, pour revendiquer la couronne.

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Richard II
Le roi d'Angleterre Henri VI de Lancastre était entouré de régents et de conseillers impopulaires. Les plus connus d'entre eux étaient Edmond Beaufort, 2e duc de Somerset, et Guillaume de la Pole, 1er duc de Suffolk, à qui l'on reprochait de mal diriger le gouvernement et de conduire de façon lamentable la guerre de Cent Ans, qui se prolongeait avec la France. Sous Henri VI, pratiquement toutes les possessions anglaises sur le continent, y compris les territoires gagnés par Henri V, avaient été perdues. Henri VI était considéré comme un roi faible et inefficace. De plus, il souffrait par moments de troubles mentaux qu'il avait peut-être hérités de son grand-père, le roi de France Charles VI. Avant les années 1450, beaucoup considéraient déjà Henri comme un incapable. Les rois Lancastre avaient d'ailleurs été tourmentés par la question de leur légitimité et la Maison d'York pensait avoir des droits sur le trône beaucoup plus forts.

Le désordre croissant à la cour se reflétait dans tout le pays, où les familles nobles se livraient à des querelles privées et respectaient de moins en moins l'autorité royale et les tribunaux. La querelle Percy-Neville fut la plus connue de ces guerres privées, mais d'autres s'accomplissaient en toute liberté. Dans bien des cas, il s'agissait de luttes entre des familles établies depuis longtemps et la petite noblesse d'autrefois dont Henri IV avait accru le pouvoir et l'influence à la suite des rébellions organisées contre lui. La querelle entre les Percy, pendant longtemps ducs de Northumberland, et les Neville qui par rapport à eux n'étaient que des parvenus, se fit sur ce modèle ; un autre exemple fut la querelle entre les Courtenay et les Bonville en Cornouailles.

Un élément dans ces querelles était apparemment la présence d'un grand nombre de soldats qu'on avait renvoyés des armées anglaises en France. Les nobles engagèrent beaucoup d'entre eux pour organiser des raids ou prendre d'assaut des tribunaux, intimidant plaignants, témoins et juges.

L'accroissement du mécontentement dans la population, le grand nombre de nobles qui se querellaient grâce à leurs armées privées et la corruption à la cour d'Henri VI rendait le climat politique mûr pour une guerre civile.

En 1453, Henry subit sa première crise de folie, à la suite de quoi un Conseil de Régence fut mis en place, dirigé par le puissant et populaire Richard Plantagenêt, duc d'York et chef de la Maison d'York en tant que Lord Protector. Richard manifesta bien vite son pouvoir avec une audace jamais égalée (bien qu'il n'y ait aucune preuve qu'il eût alors aspiré au trône). Il fit emprisonner Somerset et il soutint ses partisans, Salisbury et Warwick, dans une série de conflits mineurs avec les partisans puissants d'Henry, comme les ducs de Northumberland. La guérison d'Henry en 1455 contraria les ambitions de Richard et le duc d'York fut écarté de la cour par la femme d'Henri, la reine Marguerite d'Anjou. Puisqu'Henri n'était pas capable d'être le chef, c'est elle, femme puissante et volontaire, qui s'était placée de fait à la tête des Lancastriens. Elle noua des alliances contre Richard et conspira avec d'autres nobles pour réduire son influence. Richard de plus en plus pressé recourut finalement aux armes en 1455 avec la première bataille de Saint-Albans.
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Henri IV Henri V
Le roi d'Angleterre Henri VI de Lancastre était entouré de régents et de conseillers impopulaires. Les plus connus d'entre eux étaient Edmond Beaufort, 2e duc de Somerset, et Guillaume de la Pole, 1er duc de Suffolk, à qui l'on reprochait de mal diriger le gouvernement et de conduire de façon lamentable la guerre de Cent Ans, qui se prolongeait avec la France. Sous Henri VI, pratiquement toutes les possessions anglaises sur le continent, y compris les territoires gagnés par Henri V, avaient été perdues. Henri VI était considéré comme un roi faible et inefficace. De plus, il souffrait par moments de troubles mentaux qu'il avait peut-être hérités de son grand-père, le roi de France Charles VI. Avant les années 1450, beaucoup considéraient déjà Henri comme un incapable. Les rois Lancastre avaient d'ailleurs été tourmentés par la question de leur légitimité et la Maison d'York pensait avoir des droits sur le trône beaucoup plus forts.

Le désordre croissant à la cour se reflétait dans tout le pays, où les familles nobles se livraient à des querelles privées et respectaient de moins en moins l'autorité royale et les tribunaux. La querelle Percy-Neville fut la plus connue de ces guerres privées, mais d'autres s'accomplissaient en toute liberté. Dans bien des cas, il s'agissait de luttes entre des familles établies depuis longtemps et la petite noblesse d'autrefois dont Henri IV avait accru le pouvoir et l'influence à la suite des rébellions organisées contre lui. La querelle entre les Percy, pendant longtemps ducs de Northumberland, et les Neville qui par rapport à eux n'étaient que des parvenus, se fit sur ce modèle ; un autre exemple fut la querelle entre les Courtenay et les Bonville en Cornouailles.

Un élément dans ces querelles était apparemment la présence d'un grand nombre de soldats qu'on avait renvoyés des armées anglaises en France. Les nobles engagèrent beaucoup d'entre eux pour organiser des raids ou prendre d'assaut des tribunaux, intimidant plaignants, témoins et juges.

L'accroissement du mécontentement dans la population, le grand nombre de nobles qui se querellaient grâce à leurs armées privées et la corruption à la cour d'Henri VI rendait le climat politique mûr pour une guerre civile.

En 1453, Henry subit sa première crise de folie, à la suite de quoi un Conseil de Régence fut mis en place, dirigé par le puissant et populaire Richard Plantagenêt, duc d'York et chef de la Maison d'York en tant que Lord Protector. Richard manifesta bien vite son pouvoir avec une audace jamais égalée (bien qu'il n'y ait aucune preuve qu'il eût alors aspiré au trône). Il fit emprisonner Somerset et il soutint ses partisans, Salisbury et Warwick, dans une série de conflits mineurs avec les partisans puissants d'Henry, comme les ducs de Northumberland. La guérison d'Henry en 1455 contraria les ambitions de Richard et le duc d'York fut écarté de la cour par la femme d'Henri, la reine Marguerite d'Anjou. Puisqu'Henri n'était pas capable d'être le chef, c'est elle, femme puissante et volontaire, qui s'était placée de fait à la tête des Lancastriens. Elle noua des alliances contre Richard et conspira avec d'autres nobles pour réduire son influence. Richard de plus en plus pressé recourut finalement aux armes en 1455 avec la première bataille de Saint-Albans.
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Henri VI
Bien que des affrontements armés se fussent produits auparavant entre les partisans de Henri et de Richard, la période principale de conflit armé dans la Guerre des Deux Roses est survenue entre 1455 et 1489.

Richard, duc d'York marcha vers Londres avec une petite troupe et affronta les forces de Henri à Saint-Albans, au nord de Londres, le 22 mai 1455. La première bataille de Saint-Albans, relativement limitée, fut le premier conflit ouvert de la guerre civile. Le but de Richard était apparemment de chasser les « mauvais conseillers » du roi Henri. Le résultat fut une défaite pour les Lancastriens. Plusieurs de leurs chefs furent tués, y compris Somerset et Northumberland. Après la bataille, les Yorkistes trouvèrent Henri assis calmement sous sa tente, complètement abandonné par ses conseillers et ses domestiques, et ayant apparemment subi une nouvelle crise de maladie mentale. York et ses alliés recouvrèrent leur position influente, et pendant quelque temps les deux côtés parurent choqués qu'une bataille réelle se fût déroulée, si bien qu'ils firent tout leur possible pour apaiser leurs différends. Puisque le roi était malade, York fut de nouveau nommé Protecteur et Marguerite fut écartée, chargée de soigner le roi.
Après la première bataille de Saint-Albans, le compromis de 1455 sembla quelque peu réussir, et York garda la prépondérance sur le Conseil même après la guérison d'Henri. Les problèmes à l'origine du conflit resurgirent, surtout la question de savoir si ce serait le duc d'York ou Édouard, le fils d'Henri et de Marguerite, encore au berceau, qui lui succéderait sur le trône. Marguerite refusait d'accepter toute solution qui déshériterait son fils et il devint clair qu'elle ne tolérerait la situation qu'aussi longtemps que le duc d'York et ses alliés garderaient la suprématie militaire.

En 1456, Henri se rendit solennellement dans les Midlands, où le roi et la reine étaient populaires. Margaret ne lui permit pas de revenir à Londres, où les marchands étaient mécontents du déclin des affaires et du désordre qui croissait. La cour du roi fut réinstallée à Coventry. Là, le nouveau duc de Somerset, Henri Beaufort, se manifesta comme le favori de la cour, héritant de la faveur de son père. Marguerite persuada Henri de révoquer les nominations que York avait faites en tant que Protecteur, profitant du fait que York lui-même avait dû retourner à son poste de lieutenant en Irlande. Le désordre croissait dans la capitale, ainsi que la piraterie sur la côte sud, mais le roi et la reine ne se préoccupaient que de garantir leurs propres positions, la reine par exemple établit pour la première fois la conscription en Angleterre. Pendant ce temps, l'allié de York, Warwick (plus tard surnommé le « Faiseur de rois »), grandissait en popularité à Londres en tant que champion des marchands.

York étant revenu d'Irlande sans autorisation, les hostilités reprirent. Le 23 septembre 1459, à la bataille de Blore Heath dans le Staffordshire, une grande armée lancastrienne n'arriva pas à empêcher une troupe yorkiste sous les ordres du comte de Salisbury de marcher depuis le château de Middleham, dans le Yorkshire pour associer ses forces à celles de York au château de Ludlow. Bientôt, les armées yorkistes réunies affrontèrent l'armée lancastrienne, beaucoup plus nombreuse, à la bataille de Ludford Bridge. Un des lieutenants de Warwick passa aux Lancastriens et les chefs yorkistes s'enfuirent ; York lui-même retourna en Irlande, tandis que son fils aîné Édouard, comte de March, Salisbury et Warwick s'enfuirent à Calais. Les Lancastriens maintenant contrôlaient de nouveau tout à fait la situation et Somerset fut envoyé à Calais comme gouverneur. Ses tentatives d'en expulser Warwick furent facilement repoussées et les Yorkistes commencèrent même à lancer des raids sur la côte anglaise depuis Calais en 1459-60, ajoutant ainsi au sentiment de chaos et de désordre.

En 1460, Warwick et les autres déclenchèrent une invasion de l'Angleterre et s'établirent rapidement dans le Kent et à Londres, où ils jouissaient d'un large soutien. Soutenu par un émissaire du pape qui avait pris leur parti, ils marchèrent vers le Nord. Henri mena une armée vers le sud à leur rencontre, tandis que Marguerite restait au nord avec le prince Édouard. La bataille de Northampton, le 10 juillet 1460, s'avéra désastreuse pour les Lancastriens, aidée par la trahison dans les rangs du roi ; l'armée yorkiste sous les ordres du comte de Warwick fut en mesure de vaincre les Lancastriens. Après la bataille, et pour la deuxième fois au cours de la guerre, les Yorkistes trouvèrent le roi Henri sous une tente, entièrement abandonné par son escorte. Il avait apparemment subi une nouvelle crise de folie. Tenant maintenant le roi en leur pouvoir, les Yorkistes revinrent à Londres.
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La tour de Saint-Albans
Un tel succès militaire poussa Richard à revendiquer le trône en se fondant sur l'illégitimité de la lignée lancastrienne. Venant du Nord du Pays de Galles, lui et sa femme Cecily entrèrent à Londres avec l'appareil réservé d'ordinaire à un monarque. Le Parlement fut rassemblé et quand York fut entré, il se dirigea directement vers le trône, s'attendant sans doute à ce que les Lords l'encourageassent à le prendre pour lui comme ils l'avaient fait pour Henri IV en 1399. Au lieu de cela, il y eut un silence de mort. Il annonça sa revendication sur le trône, mais les Lords, même Warwick et Salisbury, étaient choqués d'une telle présomption ; ils n'avaient alors aucune envie de renverser Henri. Leur ambition se bornait toujours à écarter de lui ses mauvais conseillers.

Le lendemain, York produisit des généalogies détaillées pour soutenir sa revendication en se fondant sur le fait qu'il descendait de Lionel d'Anvers et il rencontra plus de compréhension. Le Parlement accepta d'étudier l'affaire et admit que la revendication de York était mieux fondée, mais à cinq voix de majorité, il décida qu'Henri VI resterait roi. Un compromis fut élaboré en octobre 1460 avec l'acte d'Accord, qui reconnaissait York comme successeur d'Henri, déshéritant Édouard, le fils de celui-ci, qui n'avait que six ans. York accepta ce compromis comme ce qu'on lui proposait de meilleur. Il lui donnait une grande partie de ce qu'il avait voulu, surtout du fait qu'il était fait également "Protecteur du Royaume" et avait le pouvoir de gouverner au nom d'Henri. On bannit Marguerite de Londres avec le prince Édouard ; l'acte d'Accord s'avérait cependant inacceptable pour les Lancastriens, qui se rallièrent à Marguerite et formèrent dans le Nord une grande armée.

Le duc d'York quitta Londres vers la fin de l'année avec le comte de Salisbury pour consolider sa position au nord contre l'armée de Marguerite, dont on disait qu'elle s'était regroupée près de la ville d'York. Richard occupa une position défensive au château de Sandal, près de Wakefield, à Noël 1460. Bien que l'armée de Marguerite l'emportât en nombre sur celle de Richard à plus de deux contre un, le 30 décembre York ordonna à ses forces de quitter le château et passa à l'attaque. Son armée subit une défaite cuisante à la bataille de Wakefield. Richard lui-même fut tué dans la bataille tandis que Salisbury et Edmond, comte de Rutland, deuxième fils de Richard, âgé de dix-sept ans, furent pris et décapités. Marguerite ordonna que leurs têtes à tous les trois fussent placées sur les portes d'York. C'est cet événement, ou l'échec final de Richard III, qui a inspiré par la suite la phrase mnémotechnique « Richard Of York Gave Battle In Vain » pour les sept couleurs de l'arc-en-ciel (red, orange, yellow, green, blue, indigo, violet).

L'acte d'Accord et les événements de Wakefield avaient fait d'Édouard, comte de la Marche, fils aîné d'York âgé de 18 ans, le nouveau duc d'York et l'héritier du trône. La mort de Salisbury avait fait de Warwick, son héritier, le plus grand propriétaire foncier en Angleterre. Marguerite se rendit en Écosse pour négocier l'assistance écossaise. Marie de Gueldre, reine d'Écosse accepta de lui donner une armée à condition qu'elle lui cédât la ville de Berwick et que la fille de Marie fût fiancée au prince Édouard. Marguerite accepta, bien qu'elle n'eût aucun argent pour payer son armée et ne pût que lui promettre le riche butin que lui offrirait l'Angleterre du sud, il fallait seulement qu'aucun pillage n'eût lieu au nord du Trent. Elle prit son armée à Hull, en se trouvant à la tête de plus d'hommes que lorsqu'elle était venue.

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Un parhélie au coucher du soleil
Édouard d'York pendant ce temps, avec une armée venant des marches pro-Yorkistes (la zone limitrophe entre l'Angleterre et le Pays de Galles), rencontra l'armée du comte de Pembroke Jasper Tudor qui arrivait du Pays de Galles et lui infligea une sévère défaite à la bataille de Mortimer's Cross, dans le Herefordshire. Il donna du courage à ses hommes en leur montrant une « vision » de trois soleils à l'aube (un phénomène connu sous le nom de « parhélie »), et en leur disant que c'était là un présage de victoire puisqu'il représentait les trois fils survivants de York : lui-même, George et Richard. Cet épisode explique pourquoi, par la suite, Édouard devait adopter le signe du « sunne in splendour » comme emblème personnel.

Marguerite se dirigea vers le Sud, en saccageant tout sur son passage, son armée subvenait à ses besoins en pillant pendant qu'elle traversait la prospère Angleterre du sud. À Londres, Warwick se servit de ces pillages pour appuyer sa propagande et renforcer l'adhésion au parti yorkiste dans tout le Sud - la ville de Coventry changea d'allégeance en sa faveur. Warwick échoua quand il commença à recruter rapidement une armée et, sans l'armée d'Édouard pour lui prêter main forte, fut pris au dépourvu par l'arrivée rapide des Lancastriens à Saint-Albans. À la deuxième bataille de Saint-Albans, la reine remporta une victoire décisive et, en fuyant, les forces yorkistes abandonnèrent le roi Henri, que l'on retrouva indemne, assis tranquillement sous un arbre.

Henry anoblit trente soldats lancastriens immédiatement après la bataille. La guerre devenait de plus en plus impitoyable, comme le montre le fait que la reine Marguerite demanda à son fils de sept ans Édouard de choisir la manière dont on exécuterait les chevaliers yorkistes qui avaient été chargés de protéger le roi et étaient restés à ses côtés durant la bataille.

L'avance vers le sud de l'armée lancastrienne provoqua à Londres une vague de terreur ; les rumeurs couraient sur le pillage que devaient commettre les cruels soldats du Nord de l'Angleterre. Les Londoniens fermèrent les portes de la ville et refusèrent de ravitailler l'armée de la reine, qui pilla les comtés environnants de Hertfordshire et de Middlesex.

Pendant ce temps, Édouard avançait vers Londres depuis l'ouest, où il avait joint ses forces à celles de Warwick. En même temps, la reine se retirait vers le nord, à Dunstable, ce qui permit à Édouard et Warwick d'entrer dans Londres avec leur armée. Ils furent accueillis avec enthousiasme par la ville qui leur était largement acquise et leur fournit argent et ravitaillement. Il n'était plus possible à Édouard de prétendre seulement essayer d'arracher le roi à de mauvais conseillers. Il s'agissait maintenant d'une bataille pour la couronne elle-même. Édouard avait désormais besoin de l'autorité et la chose parut imminente quand l'évêque de Londres demanda son opinion au peuple de Londres : on lui répondit avec les cris de « King Edward! » Le Parlement se hâta de confirmer et Édouard fut couronné, quoique non officiellement, au cours d'une cérémonie hâtivement organisée à l'abbaye de Westminster au milieu d'une grande liesse, bien qu'Édouard eût juré qu'il n'y aurait pas de couronnement en forme jusqu'à ce qu'Henri et Marguerite eussent été exécutés ou exilés. Il annonça également qu'Henri avait perdu ses droits sur la couronne en permettant à la reine de prendre les armes contre ceux que l'acte d'Accord avait faits ses héritiers légitimes, même si à ce moment-là il était largement admis que la victoire d'Édouard n'était qu'une restauration sur le trône de l'héritier légitime, puisqu'Henri et ses prédécesseurs de la maison de Lancastre n'avaient été que des usurpateurs. C'est cet argument que le Parlement avait accepté l'année précédente.

Édouard et Warwick marchèrent vers le nord, réunissant une grande armée à mesure qu'ils progressaient, et rencontrèrent à Towton une armée lancastrienne pas moins impressionnante. La bataille de Towton, près d'York, fut la plus grande bataille de la guerre des Deux-Roses[réf. nécessaire] jusque là. Les deux côtés avaient convenu au préalable que la question devait être tranchée ce jour-là, sans qu'on demandât ni qu'on fît quartier. Entre 40 000 et 80 000 hommes environ y prirent part et plus de 20 000 laissèrent la vie pendant (et après) la bataille, chiffre énorme pour l'époque et le plus grand en seul jour jamais enregistré sur le sol anglais. Édouard et son armée remportèrent une victoire décisive, les Lancastriens furent mis en déroute, et la plupart de leurs chefs tués. Henri et Marguerite, qui attendaient à York avec leur fils Édouard, s'enfuirent vers le nord à l'annonce du résultat. Beaucoup de Lancastriens nobles survivants passèrent immédiatement au roi Édouard et ceux qui ne le firent pas furent repoussés vers les zones frontières du Nord et quelques châteaux du pays de Galles. Édouard s'avança pour prendre York où il aperçut les têtes en train de pourrir de son père, de son frère et de Salisbury, lesquelles furent bientôt remplacées par celles de seigneurs lancastriens vaincus comme le célèbre John Clifford, 9e baron de Clifford de Skipton-Craven, à qui l'on reprochait l'exécution d'Edmond, le frère d'Édouard, comte de Rutland, après la bataille de Wakefield.

Henri et Marguerite s'enfuirent en Écosse, à la cour de Jacques III. Ils tinrent leur promesse antérieure de céder Berwick à l'Écosse et en conduisant une attaque contre Carlisle au cours de l'année. Mais, manquant d'argent, ils furent facilement repoussés par les hommes d'Édouard qui pourchassaient les forces lancastriennes restantes dans les comtés du Nord.

La période 1467-70 vit une détérioration marquée et rapide dans les rapports entre le roi Édouard et son ancien mentor, le puissant Richard Neville, comte de Warwick, le « faiseur de rois ». Les causes étaient multiples, mais ce qui précipita les choses fut le mariage secret d'Édouard avec Élisabeth Woodville en 1464. Édouard le fit savoir plus tard comme un fait accompli, mettant dans un embarras considérable Warwick, qui avait négocié un mariage entre Édouard et une princesse française, convaincu de la nécessité d'une alliance avec la France. Cet embarras tourna à l'amertume quand la faveur des Woodville supplanta à la cour celle des Neville. D'autres facteurs contribuèrent au désenchantement de Warwick : la préférence d'Édouard pour une alliance avec la Bourgogne (plutôt qu'avec la France) et le refus d'Édouard d'autoriser ses frères George, duc de Clarence, et Richard, duc de Gloucester, de se marier avec les filles de Warwick, Isabelle et Anne Neville. En outre, la popularité d'Édouard était sur le déclin dans cette période en raison de la hausse des impôts et des troubles persistants.

En 1469, Warwick forma une alliance avec George, le frère d'Édouard, que sa jalousie poussait à la trahison. Ils levèrent une armée qui vainquit le roi à la bataille d'Edgecote Moor et enfermèrent Édouard au château de Middleham, dans le Yorkshire ; Warwick eut alors brièvement deux rois d'Angleterre en son pouvoir. Il fit exécuter le père de la reine, Richard Woodville, 1er comte Rivers, et força Édouard à convoquer un parlement à York où il était prévu qu'Édouard serait déclaré illégitime et que la couronne passerait ainsi à George de Clarence, frère et héritier présomptif d'Édouard. Pourtant, le pays était en pleine agitation et Édouard put compter sur la loyauté de son frère Richard de Gloucester, et de la majorité des nobles. Richard arriva à la tête d'une forte armée et libéra le roi Édouard.

Warwick et Clarence furent déclarés traîtres et contraints de fuir en France, où en 1470 Louis XI avait accepté, sur les instances de la reine exilée Marguerite d'Anjou, de l'aider à envahir l'Angleterre pour récupérer le trône de son mari prisonnier. Louis XI suggéra alors l'idée d'une alliance entre Warwick et Marguerite, une idée qui au début ne souriait ni à l'un ni à l'autre, mais à laquelle ils finirent par se faire, chacun espérant en tirer profit. Il est vrai que tous les deux attendaient sans doute des résultats bien différents : Warwick voulait un roi fantoche en la personne d'Henri ou de son jeune fils, tandis que Marguerite entendait bien reconquérir le royaume pour sa famille. Quoi qu'il en fût, un mariage fut arrangé entre Anne Neville, la fille de Warwick, et le fils de Marguerite, Édouard de Westminster, l'ancien prince de Galles, et Warwick envahit l'Angleterre à l'automne 1470.

Cette fois, c'est Édouard IV qui fut forcé de fuir le pays quand John Neville changea de camp pour soutenir son frère Warwick. Édouard ne s'attendait pas à l'arrivée par le nord de la grande armée de Neville et il dut ordonner à son armée de se disperser. Édouard et Gloucester s'enfuirent de Doncaster jusqu'à la côte et de là, partirent pour l'exil aux Pays-Bas bourguignons. À peine arrivé de France, Warwick se hâta de réaliser ses plans ; il libéra Henri VI et le rétablit sur le trône. En octobre, il le fit défiler dans les rues de Londres comme le roi restauré, tandis qu'Édouard et Richard étaient proclamés traîtres. Le succès de Warwick fut pourtant de courte durée. Il s'était fixé des objectifs trop ambitieux en projetant d'envahir la Bourgogne avec le roi de France son allié, tenté par Louis XI qui lui promettait en récompense des territoires aux Pays-Bas. Il poussa ainsi Charles le Téméraire à aider Édouard (qui était aussi son beau-frère), en lui fournissant de l'argent et une armée pour envahir l'Angleterre en 1471.

Édouard débarqua avec une petite armée à Ravenspurn, sur la côte du Yorkshire. Il gagna bientôt la ville d'York et y rassembla plusieurs partisans. Son frère Clarence changea à nouveau de camp et abandonna Warwick. S'étant emparée de Londres, l'armée d'Édouard rencontra celle de Warwick à la bataille de Barnet. La bataille fut disputée dans un brouillard épais et certains des hommes de Warwick s'attaquèrent entre eux par erreur. Immédiatement, tous les hommes crurent qu'ils avaient été trahis et l'armée de Warwick se débanda. Lui-même fut massacré en tentant d'atteindre son cheval.

Marguerite et son fils Édouard avaient débarqué dans à l'ouest du pays quelques jours seulement avant Barnet. Plutôt que de retourner en France, Marguerite chercha à rejoindre les partisans des Lancastre au Pays de Galles et se mit en marche pour traverser la Severn, mais la ville de Gloucester lui refusa le passage à travers le fleuve. Son armée, commandée par le Edmond Beaufort, duc de Somerset, fut anéantie à la bataille de Tewkesbury où fut tué le prince Édouard de Westminster, fils d'Henri VI. Sans héritiers pour lui succéder, le roi Henri fut assassiné peu après (14 mai 1471) pour consolider la présence des York sur le trône.

Bien que les historiens discutent toujours sur l'importance de l'impact qu'a eu le conflit sur la vie de l'Angleterre médiévale, il ne fait guère de doute que la guerre des Deux-Roses a entraîné un bouleversement politique considérable et d'énormes changements dans l'équilibre des pouvoirs, tel qu'il s'était établi. Le résultat le plus évident a été l'effondrement de la dynastie des Plantagenêt et son remplacement par une nouvelle dynastie, les Tudor, qui devait radicalement changer l'Angleterre au cours des années suivantes. Sous les rois Henri VII et VIII et leurs successeurs, les dernières factions plantagenêts, sans lien direct avec le trône, perdirent toute influence, les monarques les montant constamment les unes contre les autres.

Les lourdes pertes parmi la noblesse, additionnées aux effets de la peste noire, entraînèrent une période de bouleversement social intense dans l'Angleterre féodale ; le pouvoir des nobles s'effondra, tandis que se renforçaient les classes marchandes et que naissait une monarchie forte et centralisée avec les Tudor. C'était la fin de la période médiévale en Angleterre et le début de la Renaissance.

On s'est tout de même demandé si le traumatisme des guerres n'avait pas été exagéré par Henri VII, qui voulait ainsi se présenter comme celui qui y avait mis fin et avait ramené la paix. Il est certain que l'effet des guerres sur les marchands et les classes laborieuses fut bien moindre que ce qui s'est passé en France et ailleurs en Europe avec des sièges et des pillages, réalisés par des mercenaires qui tiraient profit de la prolongation de la guerre. Il y a bien eu quelques sièges très longs, comme celui des châteaux de Harlech et de Bamburgh, mais ils se déroulèrent dans des régions relativement écartées et peu peuplées. Dans les régions densément habitées, les deux factions avaient trop à perdre dans la ruine du pays et elles cherchaient à résoudre rapidement le conflit par une bataille rangée.

La guerre fut un désastre pour l'influence anglaise en France, qui déclinait déjà, et vers la fin du conflit, il ne restait rien de ce qui avait été conquis pendant la guerre de Cent Ans, à part Calais qui devait finalement tomber sous le règne de Marie Tudor. Bien que les derniers dirigeants anglais dussent continuer à faire campagne sur le continent, jamais l'Angleterre ne reprit ces territoires. Au contraire, les différents duchés et royaumes européens jouèrent un rôle essentiel dans l'issue de la guerre des Deux-Roses ; les rois de France et les ducs de Bourgogne en particulier ont joué les deux factions l'une contre l'autre, promettant soldats et argent et offrant l'asile aux nobles vaincus, afin d'empêcher la création d'une Angleterre forte, unie et susceptible de leur faire la guerre.

La période d'après-guerre sonna aussi le glas pour les grandes armées seigneuriales, qui avaient aidé à entretenir les hostilités. Henri, soucieux d'éviter de nouveaux conflits, tint les barons étroitement en laisse, leur enlevant le droit de lever, d'armer et d'entretenir des armées de partisans pour les empêcher de se faire la guerre les uns aux autres ou de faire la guerre au roi. L'Angleterre ne devait plus voir une autre armée se constituer jusqu'à la New Model Army d'Oliver Cromwell. Avec le déclin du pouvoir militaire des barons, c'est à la cour des Tudor que se sont vidées les querelles entre barons sous l'arbitrage du roi.

Au fil des siècles, la rivalité supposée entre le Yorkshire et le Lancashire s'est transformée en rivalité sportive. À titre d'exemple, en 1913 fut organisée une Course aérienne des deux Roses opposant le meilleur avion construit dans le Yorkshire, au meilleur avion construit dans le Lancashire. Harold Blackburn, champion du Yorkshire l'emporta.
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#1360 Message par orchidee »

1430
23 mai
Jeanne d'Arc arrêtée à Compiègne

Jeanne d'Arc, qui a joué un rôle décisif dans la libération d'Orléans un an plus tôt, est capturée par un mercenaire au service du duc de Bourgogne, Jean de Luxembourg, et vendue aux Anglais pour 10 000 livres. Déférée devant le tribunal d'Inquisition de Rouen, elle subira sans défenseur un procès pour hérésie et sera brûlée vive en 1431. Elle sera réhabilitée en 1456.
Voir aussi : Exécution - Dossier histoire de l' Inquisition - Jeanne d'Arc - Histoire de Rouen - Histoire de la Guerre de Cent Ans


1618
23 mai
La défenestration de Prague

Un groupe de protestants tchèques se rendent au château royal de Prague, s'en prennent aux représentants du roi et jettent deux de ses lieutenants par la fenêtre. A l'origine de cette agitation se trouve la question de la succession du roi Mathias qui a désigné le duc de Styrie, un catholique intransigeant. Les deux défenestrés tombent dans un tas de fumier et s'en tirent sans mal, mais cet événement marque le début de la guerre de Trente ans (1618-1648).
Voir aussi : Histoire de Prague - Histoire de la Guerre de Trente Ans - Histoire des Guerres


1780
23 mai
Franklin invente les lunettes à double foyer

Le physicien et homme politique américain Benjamin Franklin qui, à la fois myope et presbyte, en a assez de changer constamment de lunettes, aurait inventé les lunettes à double foyer. Il aurait taillé en deux les verres de ses deux paires de lunettes et assemblé les demi verres. Le segment de la partie inférieure aurait alors permis de voir de près et le reste du verre, de loin.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Benjamin Franklin - Histoire de la Médecine


1915
23 mai
L'Italie déclare la Guerre à l'Autriche-Hongrie

L’Italie déclare la guerre à une puissance à laquelle elle était liée un an plus tôt : l’Autriche-Hongrie. Ce revirement face à un allié qu’elle n’a d’ailleurs jamais porté dans son cœur est permis par des accords passés un mois plus tôt à Londres avec la Triple-entente. Cette dernière a su tirer parti des ambitions régionales de l’Italie concernant certaines régions d’Autriche-Hongrie, notamment l’Istrie. Initialement membre de la Triple-Alliance, l’Italie n’était jusqu’ici pas entrée en guerre : jugeant que ces alliés étaient les agresseurs, elle n’avait aucune obligation envers eux.
Voir aussi : Histoire de l'Autriche-Hongrie - Triple-Entente - Triple-Alliance - Histoire de la Première Guerre mondiale


1934
23 mai
La mort de Bonnie and Clyde

Bonnie Parker et Clyde Barrow, 24 et 25 ans, tombent dans un guet-apens tendu par les policiers sur une petite route de Louisiane. Ils sont tués par balles sans sommation et on compte 167 impacts dans la carrosserie de leur voiture. Ainsi s'achève la vie des deux célèbres amants criminels du Texas, une vie d'attaques à main armée, de cambriolages et de fuite incessante, durant les années de misère qui suivirent la crise économique de 1929.
Voir aussi : Décès - Histoire de la Louisiane - Histoire des Faits divers


1992
23 mai
Le juge Falcone assassiné par la mafia

Le juge italien Giovanni Falcone, symbole de la lutte anti-mafia, est tué avec trois de ses gardes du corps dans un attentat à l'explosif commis près de Palerme, en Sicile. Deux mois plus tard, c'est son successeur, le juge Paolo Borsellino, qui est victime d'un attentat à la voiture piégé. Ces deux meurtres briseront l'omerta (loi du silence) et entraîneront une mobilisation populaire sans précédent contre "la pieuvre" en Italie.
Voir aussi : Assassinat - Attentat - Mafia - Histoire des Faits divers


2000
23 mai
Israël se retire du Sud-Liban

Le Premier ministre israélien Ehud Barak annonce le retrait de ses troupes du Liban sud. Ce départ a été précipité par l'effondrement de l'Armée du Liban sud (armée libanaise supplétive des troupes israélienne) sous la pression des forces armées du Hezbollah (Parti de Dieu). Israël avait sécurisé sa frontière nord avec l'annexion du plateau du Golan en 1967 et avec l'occupation du Liban sud en 1978.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Histoire du Conflit Israélo-Palestinien
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#1361 Message par orchidee »

Histoire de la Guerre de Trente Ans

1618-23 mai, La défenestration de Prague

Un groupe de protestants tchèques se rendent au château royal de Prague, s'en prennent aux représentants du roi et jettent deux de ses lieutenants par la fenêtre. A l'origine de cette agitation se trouve la question de la succession du roi Mathias qui a désigné le duc de Styrie, un catholique intransigeant. Les deux défenestrés tombent dans un tas de fumier et s'en tirent sans mal, mais cet événement marque le début de la guerre de Trente ans (1618-1648).
Voir aussi : Histoire de Prague - Histoire de la Guerre de Trente Ans - Histoire des Guerres
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1635-16 mai, La France entre dans la Guerre de Trente Ans

Après les défaites de belligérants qu’elle soutient depuis plusieurs années, la France entre directement dans la guerre de Trente ans en s’attaquant à l’Espagne. Richelieu est soucieux de donner à la France un territoire suffisamment important pour la mettre à l’abri de ses ennemis et a pour objectif de réduire la puissance des Habsbourg. Mais le conflit s’engage mal pour le pays qui subit plusieurs défaites. Toutefois, malgré les révoltes des paysans affectés économiquement par le conflit, la France reprendra le dessus pour être dans le camp des vainqueurs en 1648.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Habsbourg - Histoire de la Guerre de Trente Ans - Histoire des Guerres
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1642-9 septembre,Louis XIII prend Perpignan aux Espagnols

Au coeur de la guerre de Trente ans, l'armée française envahit le Roussillon. Depuis sept ans, la France est en guerre contre l'Espagne. Après avoir pris Collioure, les Français emportent Perpignan au terme d'un siège difficile de cinq mois. Louis XIII, dont la santé ne lui permet plus de participer aux opérations militaires, suit les opérations depuis Paris. Il meurt neuf mois après, en mai 1643.
Voir aussi : Bataille - Louis XIII - Histoire de la Guerre de Trente Ans - Histoire des Bourbons,La France entre dans la Guerre de Trente Ans

Après les défaites de belligérants qu’elle soutient depuis plusieurs années, la France entre directement dans la guerre de Trente ans en s’attaquant à l’Espagne. Richelieu est soucieux de donner à la France un territoire suffisamment important pour la mettre à l’abri de ses ennemis et a pour objectif de réduire la puissance des Habsbourg. Mais le conflit s’engage mal pour le pays qui subit plusieurs défaites. Toutefois, malgré les révoltes des paysans affectés économiquement par le conflit, la France reprendra le dessus pour être dans le camp des vainqueurs en 1648.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Habsbourg - Histoire de la Guerre de Trente Ans - Histoire des Guerres
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1643-19 mai, Le Grand Condé vainqueur à Rocroi

Lors de la guerre de Trente ans (1618-1648), les Français remportent une victoire décisive sur les Espagnols à Rocroi (Ardennes). Le chef de l'armée française, le duc d'Enghien, 22 ans, bientôt surnommé le Grand Condé, révèle ici tout son génie militaire. Cette victoire marque le retour de la France sur la scène internationale après un siècle de défaites et de guerres civiles.
Voir aussi : Bataille - Condé - Histoire de la Guerre de Trente Ans - Histoire des Guerres
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1648-8 septembre,L’indépendance des Provinces-Unies est reconnue au traité de Münster

Dans le cadre de la signature des traités de Westphalie, qui mettent fin à la guerre de Trente Ans, l’indépendance des Provinces-Unies est reconnue par l’Espagne dans le traité de Münster. Les conflits qui opposaient les Provinces-Unies à l’Espagne depuis la révolte de Guillaume Ier de Nassau contre le duc d’Albe prennent ainsi fin.
Voir aussi : Dossier histoire des Provinces-Unies - Histoire de la Guerre de Trente Ans - Guillaume Ier d’Orange-Nassau - Traités de Westphalie - Histoire des Traités
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Bartholomeus van der Helst (1613–1670): Banquet de la garde civique d'Amsterdam à l'occasion de la paix de Münster
http://www.linternaute.com/histoire/mot ... _ans.shtml
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#1362 Message par saintluc »

1543
24 mai
Mort de Copernic
Nicolas Copernic, un chanoine alors inconnu, rend l'âme à Frauenburg (Pologne). Son œuvre va pourtant transformer le monde. En s'interrogeant sur la cosmologie de Ptolémée, un géographe grec du IIème siècle, il découvre que c'est le Soleil, et non la Terre, qui est au centre du système. Il s'oppose ainsi à la doctrine de l'Eglise qui situe la Terre au centre de l'Univers. Il faudra attendre près de 200 ans pour que le système héliocentrique, qui inaugure la révolution scientifique du XVIIème siècle, substitue au monde clos du Moyen Age l'Univers illimité de l'époque moderne.
Voir aussi : Décès - Copernic - Héliocentrisme - Héliocentrique - Histoire de l'Astronomie



1844
24 mai
Morse envoie son premier télégramme
La première ligne télégraphique est inaugurée entre Washington et Baltimore. Le télégraphe électrique a été mis au point sept plus tôt par le physicien américain Samuel Morse. Il utilise un code télégraphique où les caractères sont représentés par des ensembles de points et de traits, séparés par des espaces. Ce système de télécommunication va rapidement s'imposer dans le monde entier.
Voir aussi : Télégraphe - Morse - Code - Histoire des Télécommunications



1873
24 mai
Thiers part, Mac Mahon arrive
L'Assemblée nationale contraint le président Adolphe Thiers, trop républicain à son goût, à démissionner et le remplace par le maréchal de Mac Mahon. L'Assemblée échouera pourtant dans sa tentative de restauration monarchique et finira par voter les lois constitutionnelles de 1875 établissant la IIIème République. Face à la montée en puissance des Républicains, le conservateur Mac Mahon sera à son tour contraint de démissionner en 1879.
Voir aussi : Election - Thiers - Président de la République - Histoire de la Troisième République



1883
24 mai
L'inauguration du pont de Brooklyn
Le pont suspendu de Brooklyn est ouvert au trafic. Il relie le quartier de Brooklyn à Manhattan, en traversant de l'East River. Il dispose d'une une portée centrale de 480 mètres. La passerelle supérieure du pont est réservée aux piétons et offre une vue exceptionnelle sur Manhattan. La construction du pont a duré 14 ans et a fait une vingtaine de victimes, dont l'ingénieur John Roebling.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Pont - Histoire de Manhattan - Histoire des Grands travaux



1941
24 mai
Le "Bismarck" coule le "Hood"
Le cuirassé allemand "Bismarck" coule le croiseur "HSM Hood", l'orgueil de la Royale Navy, dans l'Atlantique Nord. 1 400 marins périssent. Aussitôt l'amirauté britannique alerte tous ses navires et diffuse l'ordre : "Trouvez et coulez le Bismarck". Trois jours plus tard, le "Bismarck" sera torpillé au large de Brest par des croiseurs britanniques, emportant 1 800 personnes avec lui.
Voir aussi : Bataille navale - Naufrage - Bismarck - Cuirassé - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1977
24 mai
Adoption du pacte d’Egmont
Le pacte d’Egmont est adopté par les populations wallonnes et flamandes. Il vise à régionaliser le territoire, assurant une certaine autonomie à la Flandre et à la Wallonie. En 1993, une nouvelle Constitution sera adoptée, visant à décentraliser le pouvoir fédéral. La région bruxelloise deviendra ainsi concrètement la troisième du pays, avec la Flandre et la Wallonie. Cette Constitution apportera un certain équilibre politique et régional lié au partage équitable des pouvoirs entre les différentes communautés.
Voir aussi : Histoire de Bruxelles - Histoire de la Wallonie - Histoire de l'Opposition


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#1363 Message par saintluc »

Le Bismarck est un cuirassé allemand de la Seconde Guerre mondiale, fleuron de la Kriegsmarine du IIIe Reich et qui porte le nom du chancelier Otto von Bismarck (1815-1898). Il est célèbre pour avoir coulé le HMS Hood et pour la prise en chasse par les navires britanniques (qui suivit le naufrage du Hood). Il fut, avec son "sister-ship" le Tirpitz, le bâtiment le plus puissant du régime nazi et la fierté de son pays.
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La conception du navire commence en 1934. Pendant cette période le déplacement passa de 35 000 à 42 600 tonnes, bien au-dessus des 10 000 tonnes autorisées par le traité de Versailles. Sa quille fut installée à la cale sèche Blohm & Voss à Hambourg le 1er juillet 1936. Son lancement eut lieu le 14 février 1939 et il prit son service le 24 août 1940 avec le capitaine de vaisseau Ernst Lindemann.
À cause de la suprématie britannique en navires de combat de surface, Adolf Hitler ordonna à la Kriegsmarine de cibler les navires de transport britanniques, en particulier les convois assurant son ravitaillement en provenance d'Amérique du Nord. Cette tactique, connue sous le nom d'opération Rheinübung (en), s'apparentait à une guerre de course : le Bismarck, associé au Scharnhorst et au Gneisenau, ces deux derniers déjà à Brest, et s'appuyant sur des pétroliers positionnés dans l'Atlantique, auraient constitué un danger insupportable pour la Grande-Bretagne. Commandé par Günther Lütjens (nommé amiral en 1940 à l'âge de 51 ans), le Bismarck appareilla pour son voyage inaugural quittant le port de Gotenhafen (maintenant Gdynia) le 19 mai 1941 accompagné du Prinz Eugen, croiseur lourd de classe Admiral Hipper.

Mais d'emblée, l'amiral Lütjens commit des erreurs tactiques fondamentales. Tout d'abord les soutes à mazout du Bismarck ne furent pas totalement remplies : il y manquait 200 tonnes de carburant. Puis, au lieu d'emprunter de nuit de préférence le canal de Kiel pour rejoindre la mer du Nord, la force navale (Bismarck, Prinz Eugen et deux destroyers) emprunta en plein jour les détroits du Kattegat et du Skagerrak, où les navires furent repérés par un croiseur suédois, puis par des observateurs norvégiens. Le gouvernement suédois fut donc prévenu, et les informateurs britanniques qui s'y trouvaient transmirent l'information. Parmi les Norvégiens, deux d'entre eux espionnaient pour le compte du Royaume-Uni. Cette double information fut transmise à l'amiral John Tovey, commandant la Home Fleet à Scapa Flow.

L'erreur suivante de Lütjens fut de relâcher dans le fjord de Bergen le 22 mai, face à l'Écosse, où il fut repéré par un avion de reconnaissance du Coastal Command. Et là encore, alors que le Prinz Eugen ravitaillait en mazout, Lütjens négligea cette précaution se privant de 1500 tonnes de mazout. Les Britanniques lancèrent le lendemain un raid aérien, mais les navires avaient quitté le fjord, mettant à profit un temps exécrable.

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Mise en service du Bismarck, vue de la passerelle, le 24 août 1940
L'amiral Tovey se trouvait face à un dilemme difficile : pour rejoindre l'Atlantique, le Bismarck et le Prinz Eugen pouvaient emprunter soit le détroit de Danemark, entre l'Islande et le Groenland, soit l'espace séparant l'Islande et les îles Féroé, soit même l'espace entre les îles Féroé et l'Écosse, soit 3 vastes zones à surveiller. Il disposait pour cela de nombreux croiseurs et destroyers, mais de seulement 4 bâtiments de ligne pouvant s'opposer au Bismarck : son navire amiral, le tout récent cuirassé King George V, son "sister ship" le Prince of Wales, le croiseur de bataille Repulse et le croiseur de bataille Hood, le plus grand navire de guerre de l'époque et l'orgueil « affectif » de la Royal Navy.
La réalité était plus contrastée : le Prince of Wales, bien qu'en service depuis quelques semaines, présentait des problèmes de mise au point de ses tourelles, et des équipes civiles du chantier naval travaillaient encore à bord. Le Hood était un croiseur de bataille, non un cuirassé, et sa mise en service remontait à la fin de la Première Guerre mondiale. Le concept du croiseur de bataille était celui d'un navire doté d'un armement lourd, semblable à un cuirassé mais plus faiblement protégé afin de lui donner un avantage significatif en vitesse. Son rôle n'était pas d'affronter des navires de ligne mais de défaire tout croiseur ennemi sur lesquels son armement lui donnait un avantage significatif. Leur vulnérabilité avait toutefois été démontrée lors de l'affrontement du Jutland en 1916, où deux d'entre eux avaient littéralement explosé sous le feu ennemi. Consciente de cette faiblesse, la Royal Navy avait programmé un renforcement du blindage du Hood en 1938, remis à plus tard vu l'imminence du conflit.
Image
Le croiseur de bataille Hood (1932)
Face à la menace, l'amiral Tovey réagit avec une grande intelligence stratégique : avant même que l'escadre allemande ait fait relâche à Bergen, il envoyait les croiseurs lourds HMS Suffolk et Norfolk patrouiller dans le détroit du Danemark tandis que les croiseurs légers Arethusa (en), Birmingham (en) et Manchester (en) patrouilleraient dans l'espace séparant l'Islande des îles Féroé. Dès qu'il eut confirmation que le Bismarck avait quitté Bergen, il dépêcha le Hood et le Prince of Wales, accompagnés de destroyers pour qu'ils soient en position d'intercepter les navires allemands au débouché du détroit du Danemark, s'ils empruntaient cette route. Puis il prit lui même la mer avec le King George V, le Repulse, le porte-avions Victorious (en) et une escadre de croiseurs et destroyers pour fermer le passage Islande-Féroé.

Image
Le Prince of Wales en 1941, peu avant sa rencontre fatale avec le Bismarck
L'amiral Lütjens avait finalement décidé de gagner l'Atlantique par le détroit du Danemark après être remonté dans le Nord, négligeant à nouveau son ravitaillement auprès du pétrolier Wissemburg positionné dans ces eaux à cet effet. Le 23 mai 1941, les deux navires allemands sont repérés par le croiseur Suffolk puis par le Norfolk; les deux croiseurs suivirent l'escadre allemande à distance respectable, après avoir bien entendu signalé sa position. Les calculs de Tovey se révélaient pertinents : le Hood et le Prince of Wales se trouvaient alors à 300 miles au sud-ouest sur une route convergente. Tovey, lui, obliqua vers le sud-ouest pour préparer une seconde phase d'interception potentielle.

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Le Manchester (29 mai 1942)

Fin de la 1ère partie
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#1364 Message par saintluc »

La rencontre eut lieu le 24 mai au petit matin. L'amiral Holland sur le Hood qui commandait l'escadre britannique commit l'erreur de ne pas laisser le Prince of Wales en tête de l'attaque : il aurait ainsi attiré le feu ennemi contre lequel il était mieux protégé. Son autre erreur fut de ne pas laisser sa liberté d'action au Prince of Wales et de ne pas combiner le combat avec une attaque des croiseurs Suffolk et Norfolk sur l'arrière des Allemands. Arrivant en outre à angle droit face au Bismarck et à contre-vent, les navires britanniques se privaient de leur supériorité en canons lourds, leurs 2+2 tourelles arrière ne pouvant intervenir alors qu'un des canons avant du Prince of Wales était encore défectueux. Lors des premiers échanges, le Hood et le Prince of Wales furent touchés, tout comme le Bismarck. Holland ordonna alors aux deux navires principaux d'obliquer sur la gauche afin de bénéficier de l'ensemble de son artillerie ; c'est pendant cette manœuvre que le Hood fut atteint par un obus du Bismarck. Le projectile traversa la faible cuirasse du pont et explosa dans une soute à munitions : le navire explosa et, en quelques dizaines de secondes, sombra. Seuls 3 survivants furent recueillis ultérieurement par le destroyer Electra (en), sur les 1429 membres d'équipage.

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Le Birmingham (24 octobre 1943)
Le combat était loin d'être terminé, car il restait toujours le cuirassé britannique, plus moderne. Mais le Prince of Wales, qui suivait le Hood, évitant celui-ci qui sombrait, passa à proximité de l'endroit où il avait été mortellement touché. Les artilleurs allemands du Bismarck et du Prinz Eugen n'eurent pas besoin d'ajuster de beaucoup : la passerelle de commandement du cuirassé britannique fut sévèrement touchée par un obus de 380 mm qui tua pratiquement tous ceux qui s'y trouvaient. Une voie d'eau s'ouvrit à l'avant. Les tourelles, qui avaient rencontré auparavant plusieurs problèmes de jeunesse, virent leur capacité de combat devenir insuffisante pour faire face, par suite des coups encaissés. Le cuirassé britannique n'eut d'autre choix que de "mettre les voiles", tirant un écran de fumée afin de couvrir sa fuite. Moins rapide que le Bismarck qui avait pris un net ascendant sur l'Anglais, tout portait à croire que ce dernier allait le poursuivre afin de couronner de victoire cet engagement. Pourtant, Lütjens, exaspéré par cette rencontre imprévue, n'avait d'autre idée en tête que de gagner l'immensité atlantique -là où il serait en sécurité- au plus vite : les ordres étaient de ne pas engager de navire de force égale ou supérieure sauf en cas de nécessité. Bien que Lindermann tentât de le convaincre de poursuivre l'engagement, Lütjens ne voulait pas perdre de temps. Le Prince Of Wales était pourtant dans un tel état qu'une victoire aurait été assurée, les ordres n'auraient donc pas été contournés, et la victoire apportée aurait justifié la prise de risque.

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Le croiseur Suffolk, le 24 mai 1941
Lütjens pouvait supposer que si le Hood et le Princes Of Wales étaient là, alors que la Luftwaffe signalait la veille que rien n'avait bougé à Scapa Flow, d'autres navires pouvaient être également en route pour l'affronter. Il fallait donc quitter les lieux au plus vite, le Prince Of Wales s'en sortant donc. Une fois les réparations nécessaires effectuées, il ne manqua pas d'échanger quelques tirs sporadiques avec l'Allemand dans les jours qui suivirent, mais il fut à chaque fois repoussé par la précision du Bismarck.

La perte du Hood fut ressentie comme une immense défaite et une humiliation pour la Royal Navy dont il avait été le symbole dans l'entre-deux-guerres. En quelques minutes, le Bismarck avait détruit un de ses adversaires et forcé un navire de ligne des plus modernes à rompre le combat. Tout reposait désormais sur l'escadre de l'amiral Tovey pour qu'il ne s'échappe pas dans le vaste océan Atlantique. C'est à ce moment que Winston Churchill lança son mot d'ordre : « Coulez le Bismarck, à tout prix ! »

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Le destroyer Electra
L'amiral Tovey ordonna au Prince of Wales de se regrouper avec le Suffolk et le Norfolk et de suivre le Bismarck. En même temps, l'Amirauté britannique donnait l'ordre à l'amiral Sommerville, basé à Gibraltar avec la force H, de quitter son mouillage et de faire route plein Nord afin de barrer la route de l'Atlantique Sud, et éventuellement de la France, au Bismarck. Cette force se composait du porte-avions moderne Ark Royal, du croiseur de bataille Renown, "sister ship" du Repulse, et du croiseur lourd Sheffield. Le cuirassé Rodney, qui se rendait à Boston pour un carénage court en escortant un convoi, reçut quant à lui l'ordre de rejoindre le King George V. Puis Tovey lui-même se mit en position d'intercepter le Bismarck au Sud-Ouest. Il détacha tout d'abord le porte-avions Victorious qui lança une attaque, par un temps exécrable, d'avions torpilleurs Fairey Swordfish mené par des équipages inexpérimentés. Une torpille toucha le Bismarck au centre de la cuirasse, sans dégâts autres que de provoquer la mort d'un officier marinier à l'aplomb de l'impact.

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Le Prinz Eugen quittant Kiel en 1941
Lütjens peu auparavant avait libéré le Prinz Eugen : faisant demi-tour, le Bismarck avait surpris le Suffolk qui le suivait ; un nouvel et bref engagement avait eu lieu avec le Prince of Wales et, pendant l'escarmouche, le croiseur allemand s'était éclipsé pour gagner l'Atlantique, seul. En effet, le combat contre les deux navires de ligne n'avait pas laissé le Bismarck indemne : un des obus du Prince of Wales avait mis hors d'usage une chaudière et un autre avait percé la proue et inondé un réservoir de carburant, le privant de près de 200 tonnes de combustible. Lütjens prit la décision de ne pas se lancer dans une guerre de course en plein Atlantique après un rendez-vous avec un pétrolier, mais de regagner au plus vite un port français, Brest en l'occurrence, à une vitesse limitée de vingt nœuds environ, tant en raison de la chaudière défectueuse que pour économiser un précieux carburant. L'amiral était également impressionné par la réaction britannique : il avait rencontré deux navires de ligne lui barrant la route, et l'attaque en pleine mer d'avions torpilleurs présumait que d'autres forces étaient à l'affût. L'opération Rheinübung avait clairement été éventée, l'effet de surprise qu'aurait provoqué le géant à l'attaque d'un convoi était perdu ; pour Lütjens il était préférable de laisser le croiseur lourd seul, et de repartir. Cette décision fut mal comprise par l'équipage. En effet, les avaries, pour importantes qu'elles fussent, ne nuisaient pas réellement à la capacité de combat du cuirassé. Une mauvaise interprétation de cette décision provoqua chez l'équipage des inquiétudes quant à la nature réelle des avaries, d'où une baisse de son moral pourtant très élevé après la victoire sur le Hood.

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L’Ark Royal (1938 ou 1939)

Fin de la 2è partie
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1365 Message par saintluc »

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Bataille du détroit du Danemark et poursuite du Bismarck
La chance était quand même de son côté : peu de temps après l'attaque du Victorious, les navires qui le suivaient perdirent le contact, laissant la Royal Navy dans l'incertitude quant à sa course, alors qu'il n'avait pas encore obliqué au Sud-Est en direction de Brest. La Royal Air Force lança immédiatement des patrouilles de reconnaissance. Tovey coupa plusieurs fois sa route mais sans le rencontrer. Les services de renseignement britanniques reçurent un message d'un officier de marine français, expliquant que des préparatifs étaient en cours à Brest pour l'arrivée d'une grosse unité. Puis Lütjens commit la grossière erreur de rompre le silence radio et d'envoyer un message annonçant sa décision de rejoindre un port français, ceci alors qu'il pensait qu'il était impossible de tromper la vigilance des appareils de détection britanniques ; il faut dire qu'une première tentative de séparation d'avec le Prinz Eugen s'était soldée par un échec peu avant.

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Le Victorious (28 octobre 1941)
Les Britanniques en déduisirent sa direction bien que, dans un premier temps, des erreurs de calculs les conduisirent dans une mauvaise direction. Le Bismarck ne filant plus qu'à un peu plus de vingt nœuds, il était toutefois encore temps de le rattraper lorsque la méprise fut découverte. Tovey obliqua lui aussi vers l'Ouest, mais l'amiral, rejoint entretemps par le Rodney (et détachant de ce fait le Repulse) ignorait toujours la position exacte du navire allemand par rapport à lui. Le 26 mai 1941 à 10 h 30, un hydravion Catalina en patrouille finit par repérer le Bismarck, donna sa position et échappa au tir nourri des batteries anti-aériennes du navire.

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Le Rodney (1942)
Malheureusement pour Tovey, le Bismarck était devant les King George V et Rodney, et les chances pour ces derniers de le rattraper étaient minces, malgré la vitesse du navire allemand réduite pour économiser le carburant. De plus, pour assurer sa protection, des sous-marins étaient rameutés à l'ouest de Brest, et dès qu'il serait parvenu à quelques centaines de kilomètres des côtes françaises, il se trouverait sous la protection aérienne de la Luftwaffe.

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Le King George V (1945)
Restait à l'amiral anglais un espoir : Sommerville et la force H remontaient de la Méditerranée et pouvaient encore l'intercepter. Pourtant, le croiseur lourd Sheffield n'était pas de taille face aux canons du Bismarck, et Sommerville hésitait à engager le Renown, qui, comme le Hood, était un croiseur de bataille, et tout comme le Repulse, n'était armé que de 6 canons de 380 mm, donc sujet aux mêmes faiblesses que ces deux navires pour sa protection. Restait l’Ark Royal et ses Swordfish, ainsi qu'un écran de sous-marins britanniques postés devant Brest.

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Le Renown (1927)
L’Ark Royal lança sans succès une première attaque, le 26 mai 1941 après-midi : certains pilotes confondirent le Sheffield avec le Bismarck et lâchèrent leurs torpilles qui, munies d'un nouveau détonateur magnétique non encore testé, explosèrent dès l'impact avec la mer. Le Bismarck parvint enfin à atteindre la limite de couverture aérienne assurée par les Focke-Wulf Fw 200 Condor de la Luftwaffe, mais cela ne lui fut d'aucune aide en raison des mauvaises conditions météo. Les antiques Swordfish, quant à eux, décollèrent pourtant de leur porte-avions dans des conditions bien pires, mais il est vrai que la motivation des équipages britanniques était renforcée par ces échecs répétés. Cette fois, les torpilles étaient munies de "vieux" détonateurs de contact, plus sûrs mais nécessitant un impact direct avec la coque ennemie.

Une seconde attaque eut lieu le même jour à 21 h 30. C'était la dernière possible : la nuit empêcherait toute nouvelle attaque et le lendemain, le cuirassé allemand serait trop proche des côtes françaises. Le Bismarck, malgré des manœuvres qui lui permirent d'éviter de nombreuses torpilles, en reçut néanmoins deux : l'une explosa au centre de la cuirasse, sans faire de dégâts, mais l'autre heurta la poupe et bloqua la barre ; le navire prit alors un cap Nord-Ouest malgré les efforts de son équipage, en direction de l'escadre de Tovey qui s'approchait. Les Anglais étaient persuadés qu'ils avaient raté leur dernière occasion, mais le Sheffield eut la surprise de voir surgir le Bismarck se dirigeant droit sur lui. Le croiseur lourd, tout en se mettant rapidement à couvert, signala à Tovey la route inattendue suivie par le cuirassé allemand.

Le Sheffield manœuvra pour éviter un engagement avant le lendemain matin (27 mai), mais donna libre champ au capitaine Vian et à son escadre de destroyers pour harceler le navire allemand durant toute la nuit, ce par un temps épouvantable. Vian était simplement chargé de ne pas perdre à nouveau la trace du Bismarck, mais ses destroyers combatifs enchaînèrent les attaques. Les tirs du Bismarck, toujours d'une grande précision, les tinrent cependant à une distance suffisante pour leur interdire d'ajuster leurs attaques : aucune torpille n'atteignit, semble-t-il, son but. Bien que Vian crût percevoir une explosion, celle-ci n'eut aucun effet sur le comportement du Bismarck. Pendant ces opérations de harcèlement, de nombreux Britanniques trouvèrent la mort en raison des répliques du Bismarck. Si le cuirassé allemand ne reçut apparemment pas de nouvelle torpille, son équipage passa une nuit épouvantable et, à 8 h 43 le 27 mai, le Bismarck se trouva face à deux cuirassés faisant route directement sur lui : le Rodney et le King George V.

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L’HMS Ark Royal et deux Swordfish en 1939.
Le Rodney fut le premier à ouvrir le feu avec ses 9 pièces de 406 mm, suivi du King George V avec ses 10 pièces de 356 mm. Si les toutes premières salves du Bismarck encadrèrent dangereusement le King George V, le navire allemand fut très vite touché par plusieurs obus qui détruisirent rapidement ses organes de pointage et de direction de tir: un obus de 203mm du croiseur lors Dorsetshire ayant détruit, dès le début du combat son système radar. Celui-ci, déjà en situation difficile du fait de l'impossibilité de manœuvrer correctement, devint peu à peu erratique et imprécis. La passerelle fut détruite, puis les tourelles mises hors de combat les unes après les autres. Les superstructures furent la proie de nombreux incendies, mais le Bismarck restait tout de même à flot, aucun obus n'ayant entamé sa coque au dessous de la ligne de flottaison. Tovey ordonna la fin des tirs après deux heures de combat : le Rodney (qui avait déjà tiré de nombreuses torpilles pendant le combat) tira encore quelques salves à très courte distance. Le croiseur Dorsetshire (en) essaya également d'achever le bâtiment à la torpille. Il en lança une vers chaque bord du cuirassé, qui finit par chavirer à 10 h 40.

L'équipage soutint que le Bismarck fut coulé par sabordage après en avoir reçu l'ordre. Cette version fut contestée par les Britanniques qui n'appréciaient pas d'être ainsi privés d'une victoire. Lors de l'inspection des déchirures le long de la coque, le documentaire Expedition: Bismarck conclu que les torpilles n'ont pas causés assez de dégâts au navire sous la ligne de flottaison pour qu'il coule.

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Le Sheffield (1944)
Sur un équipage de plus de 2 200 hommes, seuls 115 survivants furent recueillis par le Dorsetshire. Ils étaient des centaines (peut-être un millier) encore à l'eau, lorsqu'ils furent abandonnés sous les yeux effarés des matelots britanniques ; le croiseur ayant cru repérer un sous-marin allemand tout proche. Les Allemands, quant à eux, parvinrent sur les lieux bien après, mais ne trouvèrent que quelques rares survivants. Le navire-hôpital espagnol Canarias qui, à la demande du gouvernement allemand, s'était porté sur le lieu présumé du combat rentra bredouille. Il faur noter que ni les U boot, ni la Luftwafe n'ont tentés de sauver le Bismark

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Le Dorsetshire (1938)
La fin du Bismarck eut le même retentissement en Allemagne que celle du Hood en Grande-Bretagne, car la propagande nazie en avait fait le symbole du challenge contre la marine britannique. Toutefois, si au-delà des pertes humaines la perte du Hood n'affaiblissait pas la Royal Navy, celle du Bismarck modifia totalement la stratégie du Haut Commandement allemand. Si le Prinz Eugen, après avoir ravitaillé auprès d'un pétrolier au large des Canaries, réussit à regagner Brest début juin, le concept de guerre de course dans l'Atlantique avec des croiseurs isolés fut abandonné, d'autant plus que la capture d'une machine Enigma par les Britanniques leur permit de connaitre les positions des pétroliers ravitailleurs, qui furent tous détruits dans les semaines suivantes. Le Prinz Eugen, le Scharnhorst et le Gneisenau réussirent peu après à regagner l'Allemagne par la Manche, où ils furent endommagés par des mines. Ils ne s'aventurèrent plus en mer, à l'exception du Scharnhorst qui menaça peu après Noël 1943 un convoi ravitaillant l'URSS, et qui fut coulé pendant l'attaque (bataille du Cap Nord) par le Duke of York (en) (un autre "sister ship" du King George V et du Prince Of Wales).

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Des survivants du Bismarck sont recueillis par le Dorsetshire.
Quant au "sister ship" du Bismarck, le Tirpitz, il ne s'écarta pas de l'abri des fjords norvégiens et fut coulé par la RAF lors d'un raid aérien. Comme en 1914-1918, la marine de surface allemande connut une fin peu glorieuse.

Le retentissement de l'épisode du Bismarck est dû à plusieurs facteurs :

tout d'abord par le danger qu'il représentait pour la Grande-Bretagne qui, en mai 1941, se battait encore seule contre les nazis ;
ensuite par l'importance des moyens mis en œuvre pour le détecter, le poursuivre et le combattre : 8 cuirassés et croiseurs de bataille, 2 porte-avions, 11 croiseurs, 21 destroyers et 6 sous-marins. 300 sorties aériennes eurent lieu et près de 60 torpilles furent tirées. Entre Gdynia et le lieu où il sombra, le navire avait parcouru près de 4 000 miles. Les rebondissements de l'action et les retournements de situation, ainsi que le professionnalisme des Britanniques opposé aux nombreuses erreurs tactiques et stratégiques commises par les Allemands ont également contribué à l'impact auprès du public.
Ce fut aussi un des derniers combats navals entre des navires de ligne (l'avant-dernier en Europe). L'épisode de l’Ark Royal fit apparaître la vulnérabilité des grandes unités aux attaques aériennes et provoqua progressivement leur remplacement par le porte-avions en tant que « capital ship », ce qui fut confirmé par la guerre du Pacifique de manière éclatante. Les Britanniques n'en tirèrent néanmoins pas immédiatement toutes les conclusions car, en décembre 1941, les cuirassés Prince of Wales et Repulse furent encore envoyés sans couverture aérienne à l'attaque des convois de débarquement japonais en Malaisie. Ils furent surpris par une attaque de bombardiers et d'avions torpilleurs japonais, et tous deux coulés. Ironie du sort, le Prince of Wales fut endommagé comme le Bismarck par une torpille à l'arrière. L'arbre de transmission d'une hélice fut tordu dans l'explosion, détruisit les cloisons étanches en continuant de tourner, et fit entrer dans la chambre des machines des tonnes d'eau.

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Le Tirpitz coulé, 12 novembre 1944
Avec les années, le navire entra dans la légende. Son histoire fut popularisée par un film en 1960, « Coulez le Bismarck ! », puis une chanson homonyme la même année de Johnny Horton.
L'épave fut découverte le 8 juin 1989 par une expédition menée par Robert D. Ballard, également découvreur de l'épave du Titanic, à une profondeur d'environ 4 700 m, 650 km au nord-ouest de Brest. L'analyse de l'épave montre des dommages nombreux sur la superstructure causés par les obus et quelques dégâts mineurs causés par les tirs de torpille mais suggéra dans un premier temps que les Allemands aient pu saborder le navire pour hâter son naufrage. Cela n'avait jamais été prouvé auparavant par des investigations marines mais toujours affirmé par les marins survivants. Ballard garda secret l'emplacement exact de l'épave pour prévenir d'autres plongées et d'éventuels prélèvements sur l'épave, pratiques qu'il considère comme une forme de vol aggravé.

Plus tard, une autre plongée identifia l'épave et ramena des images pour un documentaire sponsorisé par la chaine britannique Channel 4 sur le Bismarck et le Hood.

Une troisième plongée sur l'épave est réalisée en 2002 à l'initiative du réalisateur canadien James Cameron pour la réalisation d'un film documentaire, Expedition: Bismarck, sorti la même année. Ce film raconte l'histoire du cuirassé allemand, en associant images de la plongée sur et dans l'épave et reconstitution numérique de la bataille, du naufrage jusqu'à son glissement sur le fond de l'océan. Ses découvertes étaient qu'il n'y avait pas assez de dommages sous la ligne de flottaison pour affirmer que le Bismarck ait été coulé par les obus ou les torpilles britanniques, confirmant même, après une inspection à l'intérieur du navire, qu'aucun obus ou torpille n'avait pénétré la partie blindée de la coque renforçant ainsi la thèse allemande de sabordage du navire. Cette thèse fut définitivement admise quand on découvrit d'autres images de la coque, qui montrèrent sans contestation possible que c'étaient les Allemands qui avait sabordé leur navire.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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