Livre de Laurent Gounelle. C'est super bon....je suis à la page 63
et je peux à peine laisser le livre pour faire autre chose.
Tout ce que je voudrais c'est lire, et lire et lire.
Je vous écris le début...pour vous donner le goût.
La nuit douce et tiède m'enveloppait.
Elle me prenait dans ses bras, me portait.
Je sentais mon corps se dissiper en elle.
J'avais déjà le sentiment de flotter dans les airs.
Encore un pas....
Je n'avais pas peur. Du tout. La peur m'était étrangère,
et si son nom me venait à l'esprit, c'était juste parce que
j'avais craint son apparition au point qu'elle avait hanté mes pensées
ces derniers jours. Je ne voulais pas qu'elle surgisse et me retienne,
qu'elle gâche tout...
Un petit pas....
J'avais imaginé entendre la clameur de la ville,
et j'étais surpris par le calme. Pas le silence, non, le calme.
Tous les sons qui me parvenaient étaient doux, lointains,
et ils me berçaient tandis que mes yeux se perdaient dans les lueurs de la nuit.
Un pas de plus....
J'avaiçais lentement, très lentement, sur la poutrelle d'acier
que cet éclairage si particulier avait transformée en or sombre.
Cette nuit, la tour Eiffel et moi ne faisions qu'un.
Je marchais sur l'or, en respirant très doucement un air tiède et humide
d'une saveur étrange, attirante, enivrante.
Sous mes pieds, cent vingt-trois mètres plus bas, Paris, allongée,
se donnait à moi. Ses lumières scintillantes étaient autant de clins d'oeil,
d'appels. Patiente, se sachant irrésistible,
elle attendait que mon sang vienne la féconder.
Encore un pas.....
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La pupart de mes pensées m'avaient quitté,
et je n'habitais déjà plus mon corps. Je n'étais plus moi.
Je me fondais dans l'espace, dans la vie, dans la mort.
Je n'existais plus en tant qu'être distinct. J'étais la vie. Je....
Un toussonttement......
Cela me sortit de mon état en un instant, comme le claquement de doigts
d'un hypnotiseur met fin à la transe de son patient.
Sur ma droite, au bout de la poutrelle,
se tenait un homme qui me regardait droit dans les yeux.
(à suivre)