PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

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saintluc
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#46 Message par saintluc »

Le France II était un navire marchand français, équipé de cinq mâts, mais aussi de deux moteurs. Il était tout de même considéré comme étant un voilier, puisque ses déplacements étaient principalement tirés de la force du vent.

Son gréement était de type cinq-mâts barque; il était également propulsé par 2 moteurs Schneider de 900 chevaux, installés au cours de l'été 1919.

Il fut construit par les chantiers navals de la Gironde à Bordeaux en 1911 sous la direction de l'ingénieur en chef Gustave Leverne (1861-1940), dont ce fut l'œuvre majeure, pour l'armateur rouennais, la Société Anonyme des Navires Mixtes - Prentout-Leblond. Il était à l'époque le plus long voilier jamais construit, titre qui lui est disputé depuis décembre 1988 par les Club Med 1 et Club Med 2(187,2 m) (voir la liste des plus grands voiliers).

Le 11 juillet 1922, le France II s'échoue sur le récif de Ouano en Nouvelle-Calédonie, par temps calme. En 2006, l'épave de la coque métallique est toujours visible.
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N°1762
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saintluc
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#47 Message par saintluc »

Samuel de Champlain est né à Brouage, dans l'ancienne province de Saintonge en France (aujourd'hui Charente-Maritime), entre 1567 et 1580 et mort à Québec (Nouvelle-France, dite Canada) le 25 décembre 1635. Il fut tout à la fois un navigateur, cartographe, soldat, explorateur, géographe, commandant et chroniqueur français.

Après une formation de navigateur en Saintonge (vers 1586-1594), il se fait soldat en Bretagne (1595-1598), puis explorateur des colonies espagnoles d'Amérique (1599-1601), du fleuve Saint-Laurent (1603) ainsi que de l'Acadie (1604-1607) et de la côte atlantique (entre l'actuel Nouveau-Brunswick et Cap Cod). Il est surtout connu pour avoir ensuite fondé la ville de Québec, le 3 juillet 1608. À cette fin, il bénéficie du soutien du roi Henri IV de France, de Pierre Dugua de Mons, de François Gravé, et du chef montagnais Anadabijou.

À Québec, Champlain agit en tant que subalterne : il est « lieutenant du vice-roi de la Nouvelle-France » resté en France, puis à partir de 1629 « commandant en la Nouvelle-France en l’absence » du cardinal de Richelieu[coll 1]. Administrateur local de la ville de Québec jusqu'à sa mort, il ne reçoit jamais le titre officiel de gouverneur de la Nouvelle-France, même s'il en exerce les fonctions. Son acharnement à vouloir implanter une colonie française en Amérique du Nord lui vaut, depuis le milieu du XIXe siècle, le surnom de « Père de la Nouvelle-France ».

Les difficultés rencontrées dans cette entreprise sont nombreuses, et ce n'est qu'à partir des étés 1634 et 1635, dans les 18 derniers mois de sa vie, que Champlain voit son rêve de colonisation se concrétiser, avec l'arrivée et l'établissement de quelques dizaines de familles de colons
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Portrait factice de Champlain, par Théophile Hamel (1870), d'après une gravure de Moncornet représentant Michel Particelli d'Émery.
Son premier voyage vers l'Amérique du Nord commence en 1603, où il sert en tant que navigateur, explorateur et cartographe, assistant de François Gravé, (dit Sieur du Pont ou Pont-Gravé, Gravé-Dupont, le Pont), marchand et navigateur, chef d'une expédition de traite des fourrures au Canada, sous mandat d'Aymar de Chaste, gouverneur de Dieppe et alors titulaire du monopole commercial de la Nouvelle-France. François Gravé est un explorateur expérimenté de ces régions, et chaque été depuis peut-être 20 ans, il remonte le fleuve Saint-Laurent en barque jusqu'aux Trois-Rivières. Recommandé par De Chaste auprès de François Gravé, et désireux de se faire valoir auprès d'Henri IV, Champlain promet au roi de lui faire un rapport détaillé de cette expédition.

Le 15 mars 1603, Champlain quitte Honfleur (en Normandie), à bord de La Bonne Renommée. Deux autres navires font partie de l'expédition, dont La Françoise. Le 24 mai 1603, la flotte s'ancre à Tadoussac. Le 27 mai, Champlain et François Gravé traversent en barque l'embouchure du Saguenay, et descendent à la Pointe aux Alouettes. Ils rendent ainsi visite au chef montagnais Anadabijou, qui campe aux environs. Ce dernier les accueille alors qu'il est en plein festin, au milieu d'une centaine de guerriers. Un conseil se réunit, et l'un des leurs, qui revient de France, parle amplement du pays qu'il a visité, et raconte l'entrevue qu'il a eue avec Henri IV. Il explique ainsi que le roi des Français leur veut du bien et désire peupler leur terre.

Champlain et François Gravé participent au rituel du calumet de paix, et aspirent de grandes bouffées de fumée de tabac. Cette première entente marque toute la politique indienne française du siècle suivant, et notamment la participation des Français aux guerres contre les Iroquois, alors ennemis des Montagnais et des autres nations fréquentant le fleuve. Cette rencontre terminée, les Français quittent les lieux le 18 juin 1603, vers l'amont.

L'expédition à laquelle participe Champlain suit les traces de Jacques Cartier. Ils souhaitent rejoindre le lieu que Champlain désigne comme le « Grand Sault saint Louis », que Jacques Cartier appelait Ochelaga et qu'il n'avait pas réussi à franchir (le 2 octobre 1535). Champlain décrit des courants puissants qui rendent difficile la navigation de leurs canots, et les oblige à terminer leur parcours par voie de terre. Trop pressé d'atteindre ce « grand sault », qu'il espère franchir, Champlain remarque à peine les deux endroits stratégiques où plus tard il établira des postes de traite et de colonisation : Québec et Trois-Rivières.

Champlain n'a pas d'autre assignation officielle pour ce voyage que d'esquisser avec une grande précision une carte de « la Grande Rivière de Canadas », de son embouchure jusqu'au « Grand Sault Saint-Louis ». À son retour en France le 20 septembre, il fait son rapport au roi et publie un compte-rendu de l'expédition, intitulé Des sauvages... (relation de son séjour dans un campement estival de Montagnais à Tadoussac, puis de son parcours sur les traces de Jacques Cartier), avec dessins et cartes.
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Scène de l'Ordre de Bon Temps, Acadie (1606), par Charles William Jefferys en 1925.
À nouveau chargé par Henri IV de lui faire rapport de ses découvertes, Champlain participe à une autre expédition (sans femme ni enfant) en Nouvelle-France au printemps 1604, menée celle-là par Pierre Dugua de Mons et toujours pilotée par François Gravé sieur Dupont. Appareillant du Havre-de-Grâce, l'expédition compte deux navires, la Bonne Renommée et le Don de Dieu. Champlain contribue à l'instauration de l'habitation de l'Île Sainte-Croix, le premier établissement français du Nouveau Monde. Ensuite, le groupe déménage le tout à Port-Royal. Puis Champlain s'active ensuite au jardinage. L'année suivante aussi, mais avec un connaisseur nouveau venu, l'épicier et apothicaire parisien Louis Hébert.

Et, durant toutes ces années, Champlain explore et cartographie le littoral de l'Atlantique, de l'Île du Cap-Breton jusqu'au sud du « Cap Blanc » (Cap Cod, dans le Massachusetts), à la recherche des endroits les plus faciles à défendre et les plus propices à y établir une colonie. Puis en 1606 il fonde à Port-Royal l'Ordre de Bon Temps, pour que tous y passent « fort joyeusement » l'hiver. Au mois de mai 1607, la nouvelle arrive que les privilèges de commerce de Pierre Dugua de Mons sont révoqués. Port-Royal est alors livré à la surveillance de leur ami le chef Membertou et toute l'expédition retourne en France.

Le MERCURE FRANÇOIS de 1608 rapporte ainsi l'installation des premiers Français en Nouvelle-France
« Des navigations des François en Canada
Nous avons dit cy-dessus que les Holandois continuaient leurs navigations en l’une & l’autre Inde; & les Anglois en Virginie: Quant aux François naviguant en la Nouvelle France, le sieur des Monts obtint du Roy en cette année nouvelle confirmation de privilège pour la traite des Castors en la nouvelle France, afin qu’il eût moyen d’y mieux établir à l’advenir ses Colonies ; & y envoya au mois de Mars trois Navires garnies de bons ouvriers & familles, pour y commencer des Républiques. Il ne sera hors de propos de rapporter quand il entreprit d'y naviguer.
« Le Sieur des Monts Vice Amiral en la Nouvelle France 1604
L’an 1603, le sieur des Monts ayant proposé au Roy, qu’il falloit commencer une habitation en la Nouvelle France, & ne se contenter d’en voir le pays, obtint de sa Majesté permission d’y aller avec titre de Vice-Admiral et défences à tous, fors à ceux qui seroient entrez en association avec luy pour ladite entreprise, d’équipper aucuns vaisseaux pour y négocier de fourrures & autres marchandises, durant le temps de dix ans portez par sa permission, sçavoir, depuis le Cap de Raze jusques au quarantième degré, comprenant toute la côte de la Cadie, terre & Cap Breton, Bayes de S. Clerc, Chaleur, Isle-perçee, Gachepé, Chichedec, Mesamechi, Lesquemin, Tadousac et la rivière de Canada.
« Faict son habitation en l'Isle Saincte Croix, et y passe l'Hyver.
Le septième de Mars l’an 1604, le sieur des Monts partit avec deux Navires du Havre de Grâce, pour y commencer ladite habitation, & y demeurer un Hyver, Arrivé qu’il y fut après avoir eu plusieurs tourmentes sur mer, il dressa sa première habitation en la rivière de Canada, dans l’Isle de S. Croix, où il fit un fort qu’il garnit de canon, & de plusieurs bâtiments de charpenterie : Il y en eut aucuns qui se cabannèrent à la mode des Sauvages : Bref, ils défrichèrent l’isle, reconnurent quelques lieux és environs, où ils semèrent des grains& mirent le meilleur ordre qu'ils purent pour y hyverner : Cependant que le sieur de Poitrincourt qui l'avoit accompagné en ce voyage, s'en retourna en France avec les deux Navires, qui apportèrent plusieurs balles de Castors & autres narchandises de pelleterie.
« Maladies inconnues, dont moururent plusieurs des françois nouveaux habitants de Canada.
L’Hyver venu, qui est très-rigoureux en ce pays-là, ces nouveaux habitans en reçurent de grandes incommoditez, premièrement de bois, & d’eau douce, n’ayans qu’un seul bateau pour passer la grande rivière & en aller quérir car leur barque n’était raccommodée : puis ce fut pitié pour les gelées & neiges, qui y furent si grandes, que le cidre gela dans les tonneaux, & le vin ne s'y distribuait plus que par certains jours de la semaine : plusieurs qui burent de l’eau de neige devinrent incontinent malades de maladies incogneuës en l’Europe, pareilles à celles qu’eurent ceux qui accompagnèrent autresfois Jacques Cartier : les jambes leur devenaient premièrement grosses & enflées, les nerfs retirés et noircis, puis la maladie leur montait aux hanches, cuisses, épaules, aux bras & au col; la bouche leur devenait si infecte d'une chair pourrie laquelle y surabondait & renaissait du jour au lendemain quand on la pensait enlever, qu'en peu de temps trente-six en moururent : Il y en eut quarante ou environ lesquels en guérirent quand le Printemps fut revenu.

Le sieur du Pont-Gravé arriva de Honfleur avec une Compagnie pour le secourir. Ceste venuë fit qu’ils advisèrent ensemble d’aller faire demeure à un port que le sieur de Poitrincourt avoit demandé et qu’il avoit appelé le Port-Royal.»
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L'arrivée de Champlain à Québec selon George Agnew Reid, 1909.
Champlain ne reste pas très longtemps en France. Le 18 avril 1608, il repart pour la Nouvelle-France à bord du Don de Dieu, comme lieutenant de Pierre Dugua de Mons, qui reste en France. Ses hommes (il n'y a encore aucune femme) reçoivent pour mission de préparer l'établissement d'une colonie permanente en un lieu favorable le long de la Grande Rivière de Canada (aujourd'hui, « le fleuve Saint-Laurent »).

Champlain accoste le 3 juin à Tadoussac et, avec ses ouvriers, gagne en barque la « pointe de Québec » le 3 juillet, au pied du « cap Diamant », où ils érigent trois bâtiments principaux d'une hauteur de deux étages, entourés d'un fossé de 4,6 mètres de large et d'une palissade de pieux. Cette installation, dite Habitation de Québec (Abitation de Quebecq), devient dès lors l'embryon de la première colonie française à se développer sur les bords du Saint-Laurent.

Le premier hiver est difficile pour les 25 hommes restés sur place. La plupart décèdent du scorbut ou de dysenterie, et seuls huit hommes survivent, outre Champlain. Dès le printemps, celui-ci prend soin d'établir de bonnes relations avec les Amérindiens des environs. Comme à Tadoussac, six ans auparavant, il renoue des alliances avec les Montagnais et les Algonquins, qui vivent au nord du Saint-Laurent, acquiesçant à leur demande persistante de les aider dans leur guerre contre leurs ennemis les Iroquois, semi-nomades eux aussi, vivant au sud-ouest du fleuve
Champlain part avec neuf soldats français et 300 amérindiens pour explorer la rivière des Iroquois (aujourd'hui le Richelieu), et découvre le lac qu'il baptise de son propre nom (le lac Champlain, se prolongeant dans l'actuel État du Vermont). N'ayant fait, jusque là, aucune rencontre avec les Iroquois, la plus grande partie de la troupe rebrousse chemin, le laissant avec seulement deux Français et une soixantaine d'Amérindiens.

Le 19 juillet, à l'emplacement du futur fort Carillon, un peu au sud de Crown Point (État de New York), Champlain et son équipe rencontrent un groupe d'Iroquois. Le lendemain, deux cents Iroquois avancent sur leur position. Un guide indigène désigne les trois chefs iroquois : aussitôt Champlain tue deux d'entre eux d'un seul coup d'arquebuse, qui provoque aussi la fuite rapide de l'ensemble des Iroquois. Cet évènement entame une longue période de relations hostiles de la confédération des cinq nations iroquoises à l'encontre des colons français.

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Defaite des Yroquois au Lac de Champlain (1609), gravure d'un dessin de Champlain, publication de 1613, réédition de Laverdière, Œuvres de Champlain (1870
Champlain regagne la France, pour faire son rapport au sieur de Mons, et tenter avec lui de faire renouveler leur monopole sur le commerce des fourrures. Trop de marchands s'y opposent. Les négociations échouent, mais Champlain et de Mons parviennent à convaincre quelques marchands de Rouen de former avec eux une société. L'objectif est de convertir une partie de l'habitation de Québec en un entrepôt à leur usage exclusif, en vertu de quoi ces marchands promettent de soutenir la colonie.

Le 8 avril 1610, Champlain retourne à Québec, où ses alliés amérindiens lui demandent assistance dans un autre épisode de la guerre contre les Iroquois. Durant la bataille qui s'ensuit, à l'embouchure de la rivière aux Iroquois (aujourd'hui le Richelieu), Champlain reçoit une flèche qui lui perce le lobe de l'oreille et le blesse au cou. À nouveau victorieux, il regagne Québec pour constater que la traite des fourrures fut désastreuse pour les marchands qui le soutiennent, et pour apprendre la nouvelle de l'assassinat d'Henri IV.

Il rentre en France, laissant 16 hommes à Québec. Au cours de son séjour à Paris, il épouse une jeune fille de 12 ans, nommée Hélène Boullé, en décembre 1610, mariage qui lui rapportera une dot de 45 000 livres. Il organise également un nouveau voyage vers le Canada pour l'été 1611.

Durant son séjour en France, Samuel Champlain épouse Hélène Boullé, une jeune fille de douze ans, dont le père est huissier à la cour, et pour tout dire : « secrétaire de la chambre du roi ». À cause du bas âge de « l'épousée », le contrat de mariage stipule que la cohabitation des époux est remise à deux ans plus tard, mais Champlain touche dès la signature 4 500 des 6 000 livres de dot, une somme qui lui assure une sécurité financière sans ruiner sa belle-famille. Les fiançailles ont lieu le 29 décembre 1610 à Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris. Née calviniste, Hélène Boullé se fait catholique dans les 2 ans.

En 1620, Hélène Boullé accompagne Champlain à Québec. Elle s'y ennuie, malgré la présence de son frère Eustache Boullé, qui vit à Québec depuis 1618, au service de Champlain. En 1624, elle rentre à jamais en France.

En 1633, Champlain quitte à nouveau la France, sans elle. C'est définitif : il reste à Québec, où il meurt à la Noël 1635, sans postérité. Elle n'hérite pas de lui, sans cesser pour autant de vivre à l'aise à Paris.

Dix ans plus tard, Hélène Boullé entre au couvent des Ursulines de Paris, prenant le voile sous le nom d'Hélène de Saint-Augustin. Elle donne tous ses biens à la communauté, pour bâtir un nouveau couvent à Meaux, où elle s'installe avec quatre religieuses. Elle y demeure pendant six ans, avant d'y mourir le 20 décembre 1654, à l'âge de cinquante-six ans
L’un des mandats que Samuel de Champlain s'est fixé est celui de trouver, sur l'île du Mont Royal, soit du côté de la rivière des Prairies soit près du Sault Saint-Louis, le site le plus propice à l'établissement d’une future colonie. En l'honneur de sa jeune épouse, il nomme « île Sainte-Hélène » une grande île qui se trouve au pied du « Grand Sault Saint-Louis », qui est encore le nom de cette île sur lequel s'appuie depuis le XXe siècle le pont Jacques-Cartier.

Il visite divers lieux du côté nord de l'île, le long de la rivière des Prairies, puis décide de traverser l’île, large de quelque 8 lieues (26 kilomètres), pour aboutir à l'embouchure d'une petite rivière , se déversant au pied du Sault Saint-Louis :

« Ce mesme jour je partis de Quebecq, et arrivay audit grand saut le vingthuitiesme de May, où je ne trouvay aucun des sauvages ….après avoir visité d'un costé et d'autre, tant dans les bois que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la scituation d'une habitation, et y preparer une place pour bastir, je fis quelques huit lieues par terre cottoyant le grand saut par des bois qui sont assez clairs, et fus jusques à une lac où nostre sauvage me mena; où je consideray fort particulierement le pays »… (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 838, abbé C.-H. Laverdière, M. A.)
« Mais en tout ce que je veis, ne ne trouvay point de lieu plus propre qu’un petit endroit, qui est jusques où les barques et chaloupes peuvent monter aisément,…. avons nommé la Place royale, à une lieuë du Mont Royal. »… (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 838-839, abbé C.-H. Laverdière, M. A.)
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Carte de la Nouvelle France dressée par Samuel de Champlain en 1612
Champlain retourne au poste de Québec le 21 mai 1611. Durant l'été, il se rend à Montréal, au pied du Grand Sault (dans le secteur de l'actuelle Place-Royale), où il fait défricher un peu la terre et construire un muret pour voir s'il résistera aux hivers et aux crues printanières. Puis, afin d'augmenter son prestige auprès des indigènes, il accepte de descendre avec eux en canot d'écorce le Sault Saint-Louis : un exploit réalisé avant lui par un seul autre Européen.

Cet automne-là, il retourne une fois de plus en France pour assurer l'avenir de son projet. Ayant perdu le soutien des marchands, il écrit des rapports et dessine une carte (laquelle est la plus ancienne qui existe encore aujourd'hui) et demande au nouveau roi, Louis XIII, d'intervenir. Le 8 octobre 1612, Louis XIII nomme Charles de Bourbon, Comte de Soissons (futur Prince de Condé) lieutenant-général en Nouvelle-France. Champlain reçoit le titre de lieutenant, avec le pouvoir d'exercer le commandement au nom du lieutenant-général, pour nommer capitaines et lieutenants, de mandater des officiers pour l'administration de la justice et la maintenance de l'autorité policière, des règlements et ordonnances, de faire des traités, d'effectuer des guerres avec les indigènes et de retenir les marchands qui ne font pas partie de la société. Ses fonctions incluent la tâche de trouver la voie la plus courte vers la Chine et les Indes, et les moyens de découvrir et d'exploiter des mines de métaux précieux.

Au début de l'année, il publie un compte-rendu des événements survenus entre 1604 et 1612, intitulé « Voyages » et le 29 mars 1613, il arrive de nouveau en Nouvelle-France et fait proclamer son nouveau mandat. Plusieurs indigènes furent dégoûtés par les tactiques des marchands non accrédités. La traite de la fourrure, une fois de plus, rapporte peu de bénéfices. Champlain part le 27 mai pour continuer son exploration de la contrée des Hurons et espère atteindre la « mer du nord » (la baie d'Hudson). Il navigue sur la rivière des Outaouais, qu'il décrit en primeur. C'est en juin qu'il fit la rencontre de Tessouat, le chef des algonquins de l'Île aux Allumettes et offre de leur construire un fort s'ils acceptent de quitter leur sol pauvre et migrer aux rapides de Lachine.

Second voyage de Samuel de Champlain dans les Pays d'en Haut et expédition guerrière. Le 9 juillet 1615, Champlain quitte Québec et atteint la baie Georgienne en compagnie de deux Français. L'un est probablement Étienne Brûlé. Utilisant la grande route de la traite (rivière des Outaouais, rivière Mattawa, lac Nipissing, rivière des Français et baie Georgienne) Champlain accède alors au cœur du pays des Hurons. Il explore le pays maintenant son allégeance aux alliés autochtones, les Algonquins et les Hurons-Ouendats. Il voyage de village en village jusqu'à Cahiagué, situé sur les rives du lac Simcoe et lieu de rendez-vous militaire. Là un groupe de guerriers autochtones auquel se trouve Étienne Brûlé, part en direction du sud pour susciter la participation des Andastes au combat contre les Iroquois. Il décide alors de poursuivre la guerre contre les Iroquois.

Avec un important contingent de guerriers hurons, Champlain accompagné des quelques Français se dirige vers l'est puis traverse l'extrémité orientale de l'actuel lac Ontario. Ils cachent les canots et poursuivent leur route à pied longeant la rivière Onneiout (Oneida). Parvenus à un fort iroquois situé entre les lacs Oneida et Onondaga, ils livrent bataille sans grand succès. Champlain est blessé d'une flèche au genou. Des Hurons le ramènent dans leur bourgade en le portant à tour de rôle sur leur dos[
Champlain désire alors revenir au Sault Saint-Louis. Mais les Hurons en décident autrement. Ils refusent de l'y mener avant le printemps suivant. Champlain doit donc hiverner en Huronie.

Il profite de son long séjour dans la région pour explorer le sud-ouest, les Pétuns et les Cheveux-Relevés (sud de la Huronie et de la péninsule Bruce). Lors d'une grande chasse en compagnie de Hurons, Champlain se perd en forêt. Il erre pendant trois jours dans les bois, pour avoir suivi un bel oiseau. Tous le croient mort, tant en Huronie qu'à Québec.

Il prend aussi le temps de rédiger une description détaillée du pays, des mœurs, des coutumes et de la façon de vivre des Autochtones. Il s'émerveille devant la beauté du paysage et la fertilité des lieux. Il ne tire cependant que des renseignements limités sur l'Ouest mystérieux, car en raison des guerres qui sévissent entre les diverses nations, les Autochtones ont peu voyagé dans cette direction. À la fin de juin 1616, il est de retour au Sault Saint-Louis.

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Gravure. Portrait factice de Champlain par E. Ronjat.
Les choses n'allaient pas se maintenir pour Champlain et son petit village. Les approvisionnements étaient au plus bas durant l'été de 1628 et les marchands anglais avaient pillé la ferme de Cap Tourmente au début de juillet. Le 10 juillet, Champlain reçut une sommation de quelques marchands anglais, Gervase Kirke et ses fils Lewis, Thomas et David Kirke. Il refusa de faire affaire avec eux, mais en réponse les Anglais firent le blocus de la ville avec leurs trois navires. Au printemps de 1629, les vivres étaient à un niveau extrêmement bas et Champlain fut forcé d'envoyer des gens à Gaspé pour conserver les rations. Le 19 juillet, les frères Kirke arrivèrent et Champlain fut forcé de négocier les termes de la capitulation de la ville, le 14 septembre 1629. Au 29 octobre, Champlain se retrouvait à Londres.

Durant les années suivantes, Champlain écrivit Voyages de la Nouvelle France , dédié à Richelieu, ainsi que son Traité de la marine et du devoir d'un bon marinier. Il fut absent du Québec jusqu'au traité de Saint-Germain-en-Laye en 1632.

Lorsqu'il revint d'Angleterre en France, le 1er mars 1633, Champlain réclama à Richelieu son poste de gouverneur (officieux) de la Nouvelle-France. Il obtint le titre de « commandant » à Québec, « en l'absence du ministre » (c'est-à-dire « lieutenant », comme auparavant). Champlain partit de Dieppe (ou de Rouen, selon les sources) le 23 mars 1633 pour Québec, qu'il atteignit le 22 mai (directement pour la première fois[note 8], sans transbordement à Tadoussac), après une absence de quatre ans. Plus de 200 personnes l'accompagnaient, à bord de trois navires : le Saint Pierre, le Saint Jean et le Don de Dieu (la devise de la ville de Québec est « Don de Dieu ferai valoir »).

Le 18 août 1634, il envoya un rapport à Richelieu disant qu'il avait rebâti sur les ruines de Québec, élargi les fortifications, construit une autre habitation à quinze lieux en amont, aussi bien qu'une autre à Trois-Rivières. Il a aussi commencé une offensive contre les Iroquois annonçant qu'il voulait les éliminer ou les « ramener à la raison ».

Au mois d'octobre 1635, Champlain fut frappé de paralysie. Il mourut le 25 décembre 1635 sans enfant.

Son dernier testament, signé à Québec le 17 novembre 1635, fut contesté avec succès par sa cousine Marie Camaret (épouse de Jacques Hersant, fille de Georges Camaret, capitaine, et de Françoise Le Roy, une sœur de la mère de Champlain).

Il a été enterré temporairement dans une tombe sans nom, tandis que la construction était finie sur la chapelle de Monsieur le Gouverneur. En tant que tel, et malgré de nombreuses fouilles, l'emplacement exact du tombeau de Champlain reste inconnu.

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N°1068
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#48 Message par saintluc »

Jean de Joinville (v. 1224 - 24 décembre 1317) est un noble champenois et biographe de saint Louis.
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Jean de Joinville par Merry-Joseph Blondel (19è siècle)
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Fils de Simon de Joinville et de Béatrice d'Auxonne, fille de Étienne III d'Auxonne, il appartenait à une famille de la haute noblesse champenoise. Il reçut une éducation de jeune noble à la cour de Thibaut IV, comte de Champagne : lecture, écriture, rudiments de latin. À la mort de son père, il devint sénéchal de Champagne (et fut donc attaché à la personne de Thibaut IV). C'était un homme très pieux et soucieux de bien administrer sa région.

En 1241, il accompagne son seigneur, Thibaud IV de Champagne, à la cour du roi de France, Louis IX (futur Saint Louis). En 1244, lorsque celui-ci organisa la septième croisade, Joinville décida de se joindre aux chevaliers chrétiens tout comme son père l’avait fait 35 ans plus tôt contre les Albigeois. Lors de la croisade, Joinville se mit au service du roi et devint son conseiller et son confident. En 1250, quand le roi et ses troupes furent capturés par les mamelouks à Mansourah, Joinville, parmi les captifs, participa aux négociations et à la collecte de la rançon. Joinville se rapprocha probablement encore du roi dans les moments difficiles qui suivirent l’échec de la croisade (mort de son frère Robert, mal entouré par les autres seigneurs...). C’est Joinville qui conseilla au roi de rester en Terre sainte au lieu de rentrer immédiatement en France comme l'y poussaient les autres seigneurs ; le roi suivit l’avis de Joinville.

Pendant les quatre années suivantes, passées en Terre sainte, Joinville fut le conseiller très écouté du roi. Celui-ci s’amusait des emportements, de la naïveté et des faiblesses de Joinville, et il le reprenait parfois, mais il savait qu’il pouvait compter sur son absolu dévouement et sur sa franchise.

En 1270, Louis IX, bien que physiquement très affaibli, se croisa de nouveau avec ses trois fils. Joinville refusa de le suivre, conscient de l’inefficacité de l’entreprise et convaincu que le devoir du roi était de ne pas quitter un royaume qui avait besoin de lui. De fait, l’expédition fut un désastre et le roi mourut devant Tunis le 25 août 1270.

À partir de 1271, la papauté mena une longue enquête au sujet de Louis IX, qui aboutit à sa canonisation, prononcée en 1297 par Boniface VIII. Comme Joinville avait été l’intime du roi, son conseiller et son confident, son témoignage en 1282 fut très précieux pour les enquêteurs ecclésiastiques.

Vers 1299 Jeanne de Navarre, lui demanda d’écrire la vie de Saint Louis.

Il mourut le 24 décembre 1317, âgé de plus de 93 ans, près de 50 ans après le saint roi. Il fut inhumé dans la chapelle Saint-Joseph de l'église Saint-Laurent du château de Joinville, aujourd'hui détruit.

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N°1108
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#49 Message par saintluc »

Geoffroi de Villehardouin est un historien et chevalier croisé du Moyen Âge.
Il est né au château de Villehardouin (Aube, France), situé à 30 kilomètres environ à l'Est de Troyes, entre Arcis-sur-Aube et Bar-sur-Aube, à une date inconnue, entre les années 1150 et 1164. Tout ce que nous savons de lui, avant son départ pour la IVe croisade, c'est qu'il fut sénéchal de Champagne, à partir de 1191. Son fils Erard ayant pris, en 1213, le titre de seigneur de Villehardouin, on peut présumer que cette année là, Geoffroi est mort à Messinople (Mosynopolis), en Thrace.

En novembre 1199, Villehardouin se croise à l'appel de Foulques de Neuilly. En février 1201, quelques mois avant la mort de son suzerain, il est chargé par Thibaut III de Champagne de préparer et négocier le transport des Croisés vers la Palestine auprès de la République de Venise. Cette croisade, partie à l'origine pour délivrer Jérusalem devait aboutir à la prise de Constantinople et à la fondation d'un éphémère Empire latin de Constantinople. Il participe en 1204 à la prise de la ville et reçoit du nouvel empereur Baudouin Ier de Flandre le titre de maréchal de Romanie (c'est-à-dire de Grèce). Après la défaite de la bataille d'Andrinople en 1205 il montra ses talents de stratège en sauvant l'armée croisée. En 1207, Boniface de Montferrat, roi de Thessalonique lui donna le fief de Messinople.

De 1207 à 1213 il rédige ses Mémoires intitulées Histoire de la conquête de Constantinople ou Chronique des empereurs Baudouin et Henri de Constantinople y décrivant les événements survenus entre 1198 et 1207. Il y expose en français et non en latin, les événements de la croisade dans un style remarquable. Néanmoins, son point de vue est partial car il a pour objectif de faire l'apologie des chefs croisés. Il laisse donc de côté certains détails dont les raisons du détournement des objectifs initiaux de l'expédition.

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N°1207
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#50 Message par saintluc »

Michel de l'Hospital (1505-1573) fut conseiller au Parlement de Paris, ambassadeur au concile de Trente, surintendant des finances et enfin chancelier de France. Son nom reste associé aux tentatives royales de pacification civile durant les guerres de religion.
Michel de l'Hôpital est né à Aigueperse dans le Puy-de-Dôme vers 1505, date à laquelle Louis XII reçoit de l'empereur Maximilien l'investiture du duché de Milan, et à laquelle Martin Luther décide après un jour d'orage d'entrer dans les ordres. Il meurt en 1573 au château de Vignay, en pleine guerres de Religion.

Jean de Galuccio, son ancêtre, était originaire du Royaume de Naples. Arrivé en France, il fut adopté par Jean de l'Hôpital, clerc des Arbalétriers de France dont il prit le nom et les armes en 1349 grâce à des Lettres de Naturalisation. Les armes de la famille de l'Hôpital sont « d'azur à une tour plantée sur un rocher d'argent, au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d'or ».

Il est enterré dans l'église de Champmotteux (à une vingtaine de kilomètres d'Étampes) où l'on peut encore voir son tombeau.

Michel de l'Hôpital est avant tout un juriste. Humaniste de son temps, l'Italie est pour lui un passage obligé. Il y fait ses études et y voyage beaucoup. Il débute sa formation en Italie à l'université de Padoue, où il deviendra professeur de droit civil. Cette formation peut en partie expliquer l'ampleur des réformes judiciaires voulues par Michel de l'Hôpital. Il s'est également rendu à Rome, lieu de pèlerinage traditionnel où il a été, entre autres, auditeur de la Rote, ce qui lui vaut une grande réputation de savant. Sa carrière de juriste se poursuit lorsqu'il est nommé délégué aux Grands Jours de justice de Moulins en 1540, de Riom en 1542 et de Tours en 1546, et plus particulièrement quand il devient premier président de la Chambre des comptes de Paris.

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Portrait du chancelier Michel de L'Hospital (deuxième moitié du XVIe siècle)
Juriste de formation, Michel de l'Hôpital est le principal collaborateur de la régente Catherine de Médicis, il convoque les principaux représentants des religions catholiques et réformées au Colloque de Poissy (1561) et essaie alors d'harmoniser les points de vue des uns et des autres. Confronté au fanatisme des deux camps, il échoue totalement.

Extrait du discours des États d'Orléans : « Tu dis que ta religion est meilleure. Je défends la mienne. Lequel est le plus raisonnable, que je suyves ton opinion ou toy la mienne ? Ou qui en jugera si ce n'est un saint concile ? Ostons ces mots diaboliques, noms de parts, factions et séditions, luthériens, huguenots, papistes. Ne changeons le nom de chrestien. ».

Le 17 mai 1563, Michel de l'Hôpital rend compte de la situation financière du royaume devant le parlement de Paris pour le pousser à accepter un édit : La France, en la personne du jeune roi Charles IX, a 50 millions de livres de dettes, dont cinq sont nécessaire pour payer les troupes et expulser les Anglais hors du Havre. Les recettes de l'année précédente sont de 850 000 livres environ et les dépenses de 18 millions. L'édit du 13 mai 1563 prévoit de vendre les biens du clergé pour créer des rentes de 100 000 écus par an. Le Parlement d'abord hostile finit par accepter.

Michel de l'Hôpital œuvra pour la simplification du droit français. La tradition attribue une grande partie des édits promulgués entre 1563 et 1567 au chancelier. Il aurait joué un rôle décisif dans l'assemblée du Conseil élargi (où siègent les princes de sang, grands officiers, présidents des parlements) qui s'ouvre à Moulins en 1566 et qui débouche sur l'ordonnance de Moulins. Selon cette ordonnance, les parlements ne pourront refuser d'enregistrer les édits ou ordonnances ni de les faire appliquer, même si les remontrances qu'ils pourront présenter sur ses lois seront rejetées. L'édit de Moulins quant à lui affirme l'inaliénabilité du domaine royal (sauf les apanages). C'est le promoteur des édits de Fontainebleau sur l'arbitrage et la transaction. Après la mort de François II (1560), il a pour projet de diminuer le nombre d'officiers.

La minorité de Charles IX de France est un handicap sérieux, l'autorité d'un roi mineur n'a pas le même poids que celle d'un roi adulte. La référence en matière de majorité est l'ordonnance de Charles V de 1374 qui fixe la majorité des rois de France à « 13 ans révolus ». Cependant, à la mort de son auteur, elle n'a pas été appliquée et sa valeur est critiquée par les conjurés d'Amboise. Les termes de cette ordonnance sont ambigus : la quatorzième année est-elle le lendemain du treizième anniversaire ou le jour du quatorzième ? La première des innovations du 17 août 1563 consiste à déclarer la majorité du jeune souverain lors d'un lit de justice non au Parlement de Paris mais dans un parlement de province, celui de Rouen. La seconde est l'interprétation que le chancelier fait de l'ordonnance de Charles V : la quatorzième année doit être commencée et non accomplie. Cette déclaration de majorité est aussi l'occasion pour le chancelier de rappeler deux principes qui lui sont chers, le principe de la continuité monarchique et celui du roi législateur (la souveraineté réside dans le pouvoir de faire les lois et seul le roi a ce pouvoir).

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Statue de Michel de l'Hospital dans la cour de la Sainte-Chapelle de Riom
Huguenot dissimulé aux yeux des catholiques de son temps, il est partisan de l'unité et de la tolérance. Bien qu'il doive sa première carrière à une protectrice de la Réforme, Marguerite de Berry, sœur d'Henri II, et bien que sa femme et sa fille se soient converties, c'est grâce à l'influence du cardinal de Lorraine, un catholique, qu'il est promu chancelier en 1560. Influencé au départ par les idées de concorde religieuse de ce dernier, après l'échec du colloque de Poissy, son évolution le conduit à accepter une tolérance civile, solution politique qui correspond à son profond respect des libertés de conscience. Son gallicanisme le pousse à tenir des positions fermes concernant l'indépendance temporelle de l'Église et de la couronne vis-à-vis du pape, et explique sa rupture en 1564 avec le cardinal de Lorraine qui, revenu du concile de Trente, voulait en faire accepter les décrets en France. Sa volonté de maintenir l'équilibre instauré par l'édit d'Amboise le pousse à une certaine violence. En 1566, on lui reproche même de n'être pas passé par le Conseil pour envoyer des lettres patentes autorisant les protestants à appeler des pasteurs à leur chevet. Il aurait voulu supprimer la vénalité des offices.

Cependant, il échoue dans ses tentatives d'apaisement du conflit. Rêvant d'un concile national impossible, il se heurte rapidement aux Guise qui ont arraché aux États généraux de Fontainebleau la condamnation des Rohan, qu'il refuse de signer, à la difficulté d'application de l'édit d'Amboise et au manque de tolérance de ses compatriotes.

La paix de Longjumeau apparaît comme une ultime tentative pour sauver sa politique de tolérance civile. Elle suscite une flambée de la colère catholique. Michel de l'Hospital tente alors l'impossible pour s'opposer aux intransigeances. Il refuse ainsi le sceau à la publication d'une bulle papale autorisant une deuxième aliénation des biens du clergé parce que la condition en est l'engagement du roi de France à extirper l'hérésie. Les sceaux lui seront retirés peu après alors que la troisième guerre a déjà commencé. Le nouveau garde des sceaux, Jean de Morvillier, est un modéré proche du chancelier, mais le départ de Michel de l'Hospital marque l'échec de la politique de tolérance civile.

Michel de L'Hospital est avant tout, le symbole de la politique de tolérance. Malgré l'appui de Ronsard et le voyage de présentation du nouveau roi à son peuple, sa politique de réconciliation échoue totalement. Dès 1560, le pouvoir bascule définitivement du côté ultra-catholique, rendant ainsi un affrontement sanglant inévitable. On en rendit Michel de L'Hospital responsable. Il se retire en 1568 pour s'établir dans sa propriété de Vignay, sur la paroisse de Champmotteux. Lors de la Saint Barthélémy, il aurait fait ouvrir les portes de son château à une foule fanatique qui lui laissa la vie sauve. Michel de l'Hospital reste encore aujourd'hui un symbole de tolérance, ainsi, il figure parmi les quatre statues d'hommes illustres placées devant le Palais Bourbon.

« Le couteau vaut peu contre l'esprit ».

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N°1257
Ronsard fréquentait les proches du roi : Marguerite, Jean de Morel, Jean de Brinon mais aussi Michel de l'Hôpital. Les Amours de Ronsard sont publiés avec son Cinquième Livre des Odes dans lequel on trouve une Ode à Michel de l'Hospital. A partir de 1551, des poètes courtisans, dont Mellin de Saint-Gelais, raillèrent auprès du roi les métaphores pindariques et les obscurités des Odes. Mais, protégé par Marguerite de Navarre et Michel de L'Hospital, Ronsard finit par se réconcilier avec ses rivaux et revient à une inspiration plus simple, à la fois moins érudite et moins ésotérique, en abandonnant Pindare et sa conception du poète inspiré.

Michel de l'Hôpital fut considéré comme un écrivain très renommé. Ses Épîtres furent en effet comparées à celles d'Horace. Il écrit des Poésies. La majorité de ses œuvres sont cependant en rapport avec son rôle politique : Traité de la réformation de la justice, Harangues, mercuriales et remontrances, Mémoire sur la nécessité de mettre un terme à la guerre civile (1570), Le but de la guerre et de la paix (1570), Discours pour la majorité de Charles IX et trois autres discours.
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#51 Message par saintluc »

Le comte Antoine Drouot (né le 11 janvier 1774 à Nancy et mort le 24 mars 1847 à Nancy), était un général d'artillerie français du Premier Empire, pair de France. Napoléon Ier dira de lui : « Il n'existait pas deux officiers dans le monde pareils à Murat pour la cavalerie et à Drouot pour l'artillerie. ».
Antoine Drouot est né le 17 janvier 1774 à minuit, rue Saint-Thiébaut, dans un faubourg de Nancy d'un père boulanger. Il était le troisième enfant d'une famille, très pieuse et aux revenus modestes, qui en comptera douze. Admis à l'école des Frères des Écoles chrétiennes, son ardeur au travail et son intelligence furent remarquées par le supérieur, qui conseilla à son père de l'encourager dans les études. L'octroi d'une bourse, sollicitée par le supérieur et accordée au vu de ses résultats à l'examen d'entrée, lui permit de devenir externe au collège de Nancy. Il y bénéficia des leçons particulières d'un professeur de mathématiques, qui déclara en 1854 :

« En l'espace de deux ans, mon élève avait acquis la connaissance de toutes les parties des sciences mathématiques qui n'étaient enseignées que dans les écoles militaires supérieures. »
En 1793, âgé de 19 ans, il posa sa candidature à l'école d'artillerie de Châlons-en-Champagne, ouverte en 1791. La mort en 1792, à l'âge de 16 ans, de son frère cadet engagé dans l'armée de Sambre-et-Meuse ne fut probablement pas étrangère à cette décision. La sélection était sévère puisqu'il n'y avait que 52 places pour environ 400 candidats. Faute de moyens, il dut faire à pied les 150 kilomètres le séparant du lieu de l'examen. D'abord objet de railleries du fait de sa modeste apparence, il stupéfia rapidement le jury des examinateurs, présidé par le mathématicien et astronome Laplace, par la facilité avec laquelle il répondait aux questions de mathématiques les plus difficiles. Pourtant réputé pour sa froideur, le savant est resté marqué par cet épisode. S'adressant un jour à Napoléon, il lui dit : « Sire, l'un des plus beaux examens que j'ai vu passer dans ma vie est celui de votre aide de camp, le général Drouot. ». Antoine Drouot fut reçu premier de sa promotion sous les applaudissements du public, puis porté en triomphe par ses futurs camarades.
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Il entra le 1er juin 1793 à l'école d'artillerie de Châlons-en-Champagne en qualité d'élève sous-lieutenant. En raison du manque de cadres dans les armées révolutionnaires en guerre, les dix premiers de la promotions, dont les résultats avaient été remarquables, furent, au bout d'un mois, envoyés directement dans les régiments d'artillerie en qualité d'officiers. Antoine Drouot fut nommé lieutenant en second au 1er régiment d'artillerie basé à Metz.

Arrivé à son poste depuis à peine deux mois, il prit part à la bataille de Hondschoote du 8 septembre 1893. En l'abscence de ses supérieurs, il commanda seul sa batterie de canons et fit tomber une des redoutes qui défendait le village de Hondschoote près de Dunkerque, ce qui lui valut les éloges publics des généraux Hoche, Moreau et Houchard. Par la suite, le général Moreau devait déclarer, en s'adressant au général Macdonald : « J'ai vu des choses fort surprenantes; mais ce qui m'a frappé, c'est une batterie placée dans une redoute par un enfant; et cet enfant, c'était le brave Drouot que vous voyez. »

Participant à de nombreux combats, il fut nommé lieutenant en premier le 22 février 1794. Affecté à l'armée de Sambre-et-Meuse, il participa à la bataille de Fleurus le 26 juin 1794. Nommé capitaine le 25 février 1796, il fut envoyé à Bayonne à la fin de la même année en tant que directeur de l'artillerie. C'est à cette occasion qu'il fut victime de l'inflammation accidentelle de la charge de poudre d'un canon qu'il inspectait. Atteint aux yeux, il resta aveugle durant deux mois et sa vue demeura délicate par la suite et sera la cause de la cécité définitive qui le frappa en 1847. Nommé à l'armée de Naples en décembre 1798, il participa à la Bataille de la Trebbia le 19 juin 1799 en couvrant, avec ses canons, la retraite de l'armée du général Macdonald.

Après son retour en France, il fut nommé à l'état major du général Eblé commandant l'artillerie de l'armée du Rhin. À ce titre, il prit par à la bataille de Hohenlinden du 3 décembre 1800.

En 1804, après s'être rendu à Nancy au chevet de son père mourant, Antoine Drouot se rendit à Toulon, où il participa à la préparation de l'expédition vers les Antilles. Bien que souffrant terriblement du mal de mer, il participa à des croisières de surveillance. Il embarqua, en qualité de responsable de l'artillerie, à bord de la frégate Hortense de la flotte de l'Amiral Villeneuve composée de 11 vaisseaux de ligne, six frégates et deux bricks, quitta Toulon le 29 mars 1805. Au large du cap d'Alger, un premier combat opposant l'Hortense à trois vaisseaux anglais, occasionna de nombreux dégâts à son bord. Le 12 mai 1805, l'Hortense captura l'HMS Cyane au large de la Martinique et participa, le 23 juillet 1805, aux combats contre la flotte anglaise de l'amiral Robert Calder. Il échappa de peu au désastre de Trafalgar en recevant, au moment d'une ultime escale à Cadix, l'ordre de rejoindre la Grande Armée.
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Le Dos de mayo 1808 à Madrid par Goya

De retour en France, Antoine Drouot fut nommé Chef de bataillon au 4e régiment d'artillerie le 20 septembre 1805. Le général Gassendi l'affecta à la surveillance de la manufacture d'armes de Maubeuge, puis, en septembre 1807, à celle de Charleville. Dans ces deux poste il se fit remarquer ou il se fit remarquer par son sérieux, ses compétences et son soucis de mettre fin à certaines corruptions. Bien que nommé major (lieutenant-colonel) le 10 janvier 1807, il ne put quitter les manufactures que le 24 février 1808, date à laquelle il fut affecté à l'armée d'Espagne, commandée par le général Lariboisière, en qualité de directeur du parc d'artillerie à Madrid. Il échappa de peu à la mort au cours de l'insurrection populaire du 2 mai à Madrid. Après avoir protégé ses canons et ses munitions durant la retraite qui suivit le 1er août, Drouot participa à la bataille de Burgos (10 novembre), à celle de Somosierra (30 novembre) et à la reprise de Madrid, offensive durant laquelle il dirigea le tir de barrage dévastateur des batteries d'artillerie (4 décembre). Suite à cette brillante action, Antoine Drouot fut nommé colonel-major de l'artillerie à pied de la Garde impériale le 18 décembre 1808.
C'est en juin 1809, au cours d'une revue au château de Schönbrunn en Autriche, que Napoléon remarqua Drouot. L'attitude du colonel-major et ses réponses précises et pertinentes, tant sur le matériel que sur la stratégie le stupéfièrent. Peu de temps après, pendant la bataille de Wagram, la terrible cannonade commandée par Drouot au cours de la journée du 6 juillet 1809 fut déterminante et lui valut d'être élevé au grade d'officier de la légion d'honneur, distinction rare à l'époque.

Il participa à la campagne de Russie et à la bataille de la Moskova (7 septembre 1812) pendant laquelle son comportement lui valut d'être élevé au grade de commandeur de la légion d'honneur. Pendant la tragique retraite de Russie qui s'en suivit, son courage et sa détermination le firent à nouveau remarquer par l'empereur. Durant une nuit glaciale du début de décembre 1812, Napoléon remarqua un point lumineux dans l'obscurité du bivouac. Un officier envoyé se renseigner sur son origine, vint lui faire son rapport : « Sire, c'est le colonel Drouot qui travaille et prie Dieu ». Quelques semaines après, le 26 janvier 1813, Antoine Drouot était nommé général de brigade et aide de camp de l'empereur.

Le mois de mai 1813 fut particulièrement chargé : le 1er il participa au combat de Poserna, le 2 à la bataille de Lützen, le 19 au combat de Weissig, les 20 et 21 à la bataille de Bautzen (ou de Wurschen). Le 3 septembre 1913 il fut nommé général de division.
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Antoine Drouot à la bataille de Wagram
Le 16 octobre 1813, au début de la bataille de Leipzig, il chassa le 2e corps d'infanterie russe de la ville de Wachau puis, à la demande de Napoléon il installa, sur la colline de Gallows, une batterie de cent canons qui balayèrent le 2e corps russe et forcèrent les bataillons prussiens qui les soutenaient à se mettre à couvert, ouvrant une brèche dans le camp ennemi.

Au cours de la bataille de Hanau (30 septembre 1813), il trouva un accès à travers la forêt pour déployer ses cinquante canons, sur la gauche des positions de Wrede. Il dut affronter, sabre à la main, une charge de la cavalerie bavaroise qui manqua de balayer avant de pouvoir faire avancer ses canons dans la plaine qui réduisirent au silence les 28 canons de Wrede, ouvrant la route à la charge décisive de la cavalerie lourde de la Garde impériale.

L'empereur lui accorda de plus en plus sa confiance, au point qu'il reçut de sa main, le 16 juillet 1830 à Dresde, l'ordre suivant :

« Pendant l'absence du duc de Vincennes vous prendrez commandement de ma maison, savoir du service du grand maréchal et du service du grand écuyer. Vous prendrez mes ordres et les donnerez à ma maison. »
Pendant la Campagne de France (1814), il défendit pied à pied le territoire français. Il participa à la bataille de La Rothière (1er février), à celles de Champaubert (10 février), Vauchamps (14 février), de Mormant (17 février), de Craonne (7 mars), de Laon (9 et 10 mars), d'Arcis-sur-Aube (20 et 21 mars). Il est aux côtés de l'empereur au moment de son abdication à Fontainebleau. Le traité de Fontainebleau autorisant Napoléon à s'entourer de 400 officiers, sous-officiers et soldats durant son exil, il choisit trois généraux : Drouot, qu'il nomma gouverneur de l'île d'Elbe, Cambronne pour commander sa garde et Bertrand pour diriger le Palais et l'administration.


Il accompagna l'emprereur à son retour en France en 1815, bien qu'il désapprouvât l'entreprise. Il fit à la bataille de Waterloo des efforts incroyables, se retira après le désastre au-delà de la Loire à la tête de la garde impériale, sut contenir cette troupe qu'on craignait encore et aida à la licencier.

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Drouot et ses artilleurs chargés par la cavalerie bavaroise à la bataille de Hanau
Il ne s'en vit pas moins proscrit par Louis XVIII, et traduit devant un conseil de guerre, mais il fut acquitté. Il a été compris ensuite dans l'ordonnance du 24 juillet 1815 et acquitté

Drouot a refusé tout service et tout traitement, et il est rentré dans la vie privée. Retiré dans sa ville natale, il refusa constamment d'accepter aucune fonction publique. Son refus a été dicté par la crainte de se voir rappelé à l'activité et de se trouver, dans la prospérité, dans les honneurs, lorsque Napoléon gémissait sur un rocher de l'Atlantique. En 1824 il accepta une pension de retraite qui lui fut offerte par le gouvernement en récompense de ses services.

Le 19 novembre 1831, il fut créé pair de France dans la fournée de trente-six pairs viagers destinée à permettre l'adoption à la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie. En 1833, le duc d'Orléans (Louis-Philippe Ier) lui avait offert la place de gouverneur des princes ses fils. Drouot avait cru devoir refuser.

Il avait commencé à écrire les mémoires de son temps, mais les infirmités, une cécité complète, interrompirent son travail.
Antoine Drouot est mort à Nancy, le 24 mars 1847. son élogefunèbre fut prononcé par le père Lacordaire . Il est enterré au cimetière de Préville à Nancy.

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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#52 Message par saintluc »

François VI, duc de la Rochefoucauld, né le 15 septembre 1613 à Paris et mort le 17 mars 1680, est un écrivain, moraliste et mémorialiste français, surtout connu pour ses Maximes. Officiellement, il n'a publié que « Mémoires » et « Maximes » mais il écrivait beaucoup.
Appartenant à l'une des plus illustres familles de la noblesse française, le prince de Marcillac prend, très jeune, part au complot de Mme de Chevreuse contre Richelieu. Sa vie se voit dès lors ponctuée de disgrâces ; embastillé, il opte pour l'exil et se retire sur ses terres. A la mort de Richelieu, il revient à la cour. Mazarin succède à Richelieu, mais l'animosité ne s'étiole pas. Blessé à plusieurs reprises au combat, il évitera de peu la cécité. Jouissant de la faveur de Louis XIV, il se consacre à la réflexion. Après la mort de son père, il prend le titre de duc de La Rochefoucauld. Il rédige alors ses 'Mémoires' qu'il consacre à la régence d'Anne d'Autriche, mais le scandale le pousse à désavouer son oeuvre. Il fréquente dès lors les salons des 'honnêtes gens' et se lie d'amitié avec la marquise de Sévigné, Mme de Sablé et plus particulièrement avec Mme de La Fayette. Ses réflexions successives l'amèneront à publier un ouvrage inédit en 1665 : les 'Réflexions ou Sentences et Maximes morales' (communément nommé 'Maximes'), ponctué d'aphorismes philosophiques. La Rochefoucauld s'éteindra après avoir reçu l'extrême-onction des mains de Bossuet.
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Un peu avant, La Rochefoucauld fit partie du salon de Madeleine de Sablé, membre de la coterie de Rambouillet. Il s'était consacré dans la solitude à l’écriture de ses mémoires alors que la fréquentation des salons lui servit pour la composition de ses fameuses Maximes. En 1662, la publication de ses mémoires par les Elzeviers causa du trouble dans le petit monde des salons. Beaucoup de ses amis furent profondément blessés et il se hâta d’en nier l’authenticité. Trois ans plus tard, il publia sans son nom les Maximes, qui l’établirent d’un coup parmi les plus grands hommes de lettres. À peu près à la même époque commença son amitié avec Marie-Madeleine de La Fayette (1655), qui dura jusqu’à la fin de sa vie. Les aperçus que nous avons de lui proviennent surtout des lettres de Marie de Sévigné et, bien qu’elles montrent son agonie souffrant de la goutte, sont généralement plaisantes. Il avait un cercle d’amis dévoués dans les salons et à la cour (Simon Arnauld de Pomponne…) ; il était reconnu comme un moraliste et un écrivain de la plus haute valeur et il aurait pu entrer à l’Académie française sur demande.

Son fils, François, prince de Marcillac, auquel il avait donné un peu avant sa mort ses titres et honneurs, bénéficia d’une position supérieure à la cour.

Comme la plupart de ses contemporains, il voyait la politique comme un jeu d’échecs. Dénonciation inlassable de toutes les apparences de vertu, les Maximes annoncent la fin du héros cornélien qui se poursuivra avec Nietzsche et Cioran.
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#53 Message par saintluc »

Inrégration de la Lorraine et du Barrois à la France
En 1736, le fils de Léopold devenu François III, épouse l'archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche, héritière des Habsbourg. Par ce mariage, il peut devenir empereur, et apporter ainsi ses duchés aux Habsbourg les protégeant à jamais des convoitises Françaises.

Or, l'Alsace et la Franche-Comté ont été progressivement annexées au royaume de France au cours du règne de Louis XIV. Dans cette situation, la Lorraine et le Barrois sont quasiment une enclave étrangère dans le territoire français : Louis XV et le Cardinal de Fleury refusent de les voir passer totalement entre les mains d'une grande puissance étrangère, qui plus est l'Empire, son ennemi héréditaire. Louis XV et l'empereur Charles VI concluent alors un accord qui s'articule avec les dispositions du Traité de Vienne (1738), en vertu de quoi François abandonne la Lorraine à la France pour devenir grand-duc de Toscane ; en compensation, la France accepte la Pragmatique Sanction de l'Empereur qui fait de Marie-Thérèse son héritière (conjointement avec son futur époux, François).

Les Lorrains sont pourtant fidèlement attachés à leur maison souveraine. Afin de ménager les susceptibilités et à titre de transition, Louis XV n'annexe pas immédiatement les duchés à la France : il les remet, à titre viager, à son beau-père l'ex-roi de Pologne Stanislas Leszczyński, qui en est à partir de 1737 le dernier duc souverain.

A la duchesse douairière est laissée la minuscule principauté souveraine de Commercy tandis que le pays est déjà gouverné de fait par un chancelier nommé par la France et, à la mort de Stanislas en 1766, la Lorraine et le Barrois sont définitivement annexés à la France et réorganisés.

L'histoire de la Lorraine devient alors celle d'une province française.
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N°1483
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#54 Message par saintluc »

La Bataille d'Hastings (parfois appelée Bataille de Senlac) est une bataille qui eut lieu le 14 octobre 1066 à huit kilomètres au nord d'Hastings, dans la localité de Battle, dans le comté du Sussex de l'Est, dans le sud de l'Angleterre, qui opposa le dernier roi anglo-saxon du pays, Harold Godwinson, au duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, et qui consacra le début de la conquête de l'Angleterre par ce dernier.
Prétendant au trône d'Angleterre, Guillaume ayant compris qu'il lui fallait arriver en force sur les plages anglaises a souhaité projeter d'un seul coup son armée de 15 000 hommes et 3 000 chevaux. L'opération est décidée en janvier 1066 et le débarquement a lieu le 29 septembre au lever du jour.

Son armée a été rassemblée vers Dives-sur-Mer, où elle se forme aux manœuvres amphibies d'embarquement et débarquement. Entre environ 600 et 700 bateaux ont été réquisitionnés ou construits pour l'occasion : ce sont des « drakkars » de type viking. En septembre, la flotte et l'armée sont prépositionnées à Saint-Valery-sur-Somme, dans la baie de Somme. Guillaume, qui dispose d'un réseau de renseignement de l'autre côté de la Manche, attend le moment favorable : celui où le roi Harold, occupé à repousser une invasion norvégienne dans le nord de l'Angleterre, a mis sa flotte à l'abri dans la Tamise, car il pense la saison trop avancée pour qu'une flotte normande se risque à traverser la Manche.

Son armée, partie de différents ports de la côte est composée de nombreux gentilshommes mais aussi de personnes plus humbles, Guillaume ayant promis des fiefs aux vainqueurs part de Saint-Valery-sur-Somme. Il débarque à Pevensey le 28 septembre 1066 et prend ses quartiers dans la ville de Hastings.
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Il attend le résultat des affrontements au nord à York entre Harold Godwinson, comte de Wessex proclamé roi, son frère rebelle, Tostig et les Vikings du roi de Norvège Harald Hardraada.

La victoire de Stamford Bridge revient à Harold, qui, après avoir fêté sa victoire, apprend le 2 octobre le débarquement normand. Les autres frères d'Harold, Gyrth et Leofwine, lui conseillent de ne pas les attaquer mais plutôt de couper leurs lignes de ravitaillement ; il ne les écoute pas, et lève le maximum de troupes pour attaquer. Le 11 octobre, il quitte Londres où il avait rassemblé ses forces et ensemble ils se dirigent vers la côte, 500 kilomètres de marche, épuisant les troupes n'ayant pas récupéré des fatigues des affrontements précédents. Le 13 octobre, Guillaume est averti de la proximité d'Harold et met ses forces en alerte.

Le 14 octobre 1066, les deux armées se mettent en mouvement et les Saxons prennent position sur la colline de Santlache que les Normands rebaptiseront Senlac qui correspond sans doute à la petite ville touristique actuelle de Battle, à huit kilomètres au nord de Hastings située sur la côte.

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Fragment de la Tapisserie de Bayeux.
La bataille va durer toute une journée, de neuf heures du matin à la tombée de la nuit. Une durée exceptionnelle pour l'époque où les combats se réglaient en général en deux heures.

L'action commence par un duel d'archers, où les Normands l'emportent en nombre mais ont le désavantage de tirer depuis une position basse. Ensuite des soldats à pied partent à l'assaut.

Ce dernier ne donnant rien, Guillaume envoie une première fois sa cavalerie. Les Saxons, équipés de hache danoise et de bouclier long, tiennent bon. Les Normands doivent alors se replier.

Guillaume se précipite sur le champ de bataille pour empêcher la débandade. À ce moment son cheval s'effondre et la rumeur se propage : « Le duc est mort ! » Guillaume enlève son casque pour se faire reconnaître.

À l'aile gauche, submergée par une contre-attaque saxonne, l'armée bretonne est contrainte de reculer vers les marais. Plusieurs centaines de Saxons se sont avancés pour aller massacrer les bretons pris au piège des marécages, lorsque la cavalerie de Guillaume vient à leur secours.

À la fin de ce premier assaut, les pertes sont grandes de part et d'autre ; Harold a perdu ses deux frères Gyrth et Leofwine. Pendant une courte pause les armées se remettent en place.

Le combat reprend avec sur la droite un nouvel assaut contre la muraille saxonne. Ensuite, les Normands font semblant de reculer pour forcer les Saxons à ne plus rester rangés. Ceux qui quittent leurs rangs sont massacrés quelques instants plus tard par la cavalerie normande.
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Cette manœuvre sera répétée à son tour avec succès par le centre normand. Cependant les victimes saxonnes se comptent surtout chez les paysans recrutés (la milice), les troupes d'élites ne faiblissent pas.

Guillaume fait à nouveau jouer ses archers qu'il organise en deux corps. L'un reste au bas de la pente alors que le second s'approche au plus près des Saxons. Les premiers tirent d'abord, obligeant les Saxons à lever leurs boucliers pour se protéger, permettant au second corps d'archers d'effectuer un tir tendu. La manœuvre est répétée sur plusieurs « rafales ». Harold est alors touché à l'œil.

Guillaume envoie la cavalerie dont quatre hommes, Eustache II de Boulogne, Hugues de Montfort, Hugues de Ponthieu et Gautier Giffard, forcent le passage jusqu'à Harold qui tombe sous leurs coups.

Alors que des renforts de paysans saxons arrivent toujours sur le champ de bataille, la victoire est aux Normands.

L'armée anglo-saxonne fut anéantie. Le 25 décembre 1066, Guillaume fut sacré roi d'Angleterre dans l'abbaye de Westminster.

La conquête de l'Angleterre par les Normands est un événement fondamental dans l'histoire anglaise : Guillaume remplace en grande partie la noblesse anglo-saxonne par la noblesse normande et réorganise l'Angleterre suivant le modèle féodal centralisé normand
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#55 Message par saintluc »

Louis Charles Antoine Desaix, né le 17 août 1768 au château d'Ayat, à Saint-Hilaire d'Ayat, (actuellement Ayat-sur-Sioule), mort le 14 juin 1800 à Marengo (Piémont), est un général français qui s'est illustré lors des guerres révolutionnaires et sous les ordres de Bonaparte, notamment en Égypte et en Italie. Selon l'usage de l'époque, afin de se distinguer de son frère, il ajouta à son nom celui du fief de la famille Desaix et prit pour nom Desaix de Veygoux.
À partir du 18 octobre 1776, alors qu'il n'a que huit ans, il est éduqué à l'École militaire d'Effiat, dirigée par une congrégation d'oratoriens. À quinze ans, en 1783, il est nommé sous-lieutenant dans le Régiment de Bretagne.
En 1791, il quitte le régiment de Bretagne pour retourner en Auvergne où il est nommé Commissaire ordinaire des guerres à Clermont-Ferrand.

En 1792, la majeure partie de sa famille émigre, effrayée par la Révolution. Il se refuse à la suivre et part servir contre les forces de la coalition dans l'armée du Rhin. Il y est nommé aide de camp du commandant en chef Victor de Broglie.

Ayant montré une rare bravoure et une grande présence d'esprit à la prise des lignes de Wissembourg, il est nommé général de brigade en 1793, à 25 ans, ce qui fait de lui, lors de sa nomination, le plus jeune général de l'armée française.

Moreau, juste appréciateur du mérite militaire, le nomme général de division dans l'armée de Rhin-et-Moselle le 2 septembre 1794 ; Desaix prend la plus grande part aux victoires de cette brillante campagne de l'an IV, qui illustre le nom de Moreau, participant, entre autres, au blocus de Mayence. De brillants succès militaires en 1794 et 1795 conduisent à sa nomination comme commandant en chef par intérim de l'armée du Rhin en janvier 1796.

Du 26 octobre 1797 au 27 mars 1798 le général Desaix est commandant en chef de l'armée d'Angleterre.
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Desaix par Andrea Appiani (1800), Versailles, Musée National
Lorsqu'il rencontre Napoléon Bonaparte à Passenario en Italie en 1797, celui-ci lui confie l'organisation d'un convoi maritime pour la campagne d'Égypte, où il remplira la fonction d'amiral. Durant l'expédition d'Egypte, Desaix participe à la prise de Malte, puis à celle d'Alexandrie, écrase les mamelouks à Chébreiss (13 juillet 1798) et s'illustre brillamment lors de la bataille des Pyramides(21 juillet 1798).

Il reçoit ensuite l'ordre d'aller faire la conquête de la Haute-Égypte, et d'y achever la destruction des Mamelouks. Il livre divers combats à Sonaguy, à Thèbes, à Sienne à Gosseys et triomphe partout. Son administration est telle qu'elle lui vaut, de la part des vaincus eux-mêmes, le glorieux surnom de Sultan juste.

Par ailleurs, en homme instruit, il procure aux scientifiques chargés de reconnaître le pays tous les renseignements qu'il a recueillis en recherchant lui-même les ruines et les monuments importants.

Rappelé de Haute-Égypte, il bénéficie de la convention d'El-Arich signée par Kléber avec les Turcs et les Anglais et s'embarque pour l'Europe le 3 mars 1800. À peine est-il arrivé à Livourne, que l'amiral anglais Keith le déclare prisonnier, au mépris des conventions, et affecte de confondre Desaix avec les soldats qu'il raccompagne.

Délivré par un ordre supérieur des mains de l'amiral Keith, Desaix écrit de Toulon au premier Consul. Peu de temps après, sans même avoir revu sa famille, il part pour l'armée d'Italie.

Le 5 mai 1800, de retour à Toulon, Desaix rejoint Bonaparte en Italie, où les troupes françaises sont confrontées aux Autrichiens.

Arrivé à l'armée la veille de la bataille de Marengo, il y commande la réserve qui va changer la face des affaires. Le 14 juin, les deux armées s'affrontent à bataille de Marengo. Envoyé sur ordre de Napoléon Bonaparte à la recherche de l'armée ennemie sur la route de Gênes, Desaix revient sur ses pas en entendant tonner des canons sur ses arrières (à moins que ce ne soit sur réception d'un contrordre, les deux versions ont leurs partisans). Les troupes françaises ont en effet été attaquées et mises en grande difficulté par les Autrichiens. Arrivant avec environ 10 000 hommes, Desaix prend la tête de la 9e brigade d'infanterie légère et s'élance contre l'ennemi.

Cette action rétablit la situation et permet la victoire de l'armée française. Mais, au cours de la charge, Desaix est mortellement blessé d'une balle en plein cœur. Il a 31 ans. Hasard de l'Histoire, le même jour, le général Kléber, est assassiné en Égypte.

Le premier Consul fait transporter au couvent du Grand-Saint-Bernard, la dépouille mortelle de Desaix. Elle est inhumée dans la chapelle des Hospitaliers du Grand Saint-Bernard le 19 juin 1805. Berthier, ministre de la Guerre, représentant l'Empereur, prononce son éloge funèbre.
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#56 Message par saintluc »

L'enclave des papes est un espace géographique correspondant au Canton de Valréas, territoire de Vaucluse enclavé dans la Drôme.
Précédemment possessions pontificales, Avignon et le Comtat Venaissin furent rattachés à la France le 14 septembre 1791. Le 28 mars 1792, ces territoires formèrent deux nouveaux districts, Avignon dans les Bouches-du-Rhône et Carpentras dans la Drôme.

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#57 Message par saintluc »

Le traité d'Aix-la-Chapelle signé le 2 mai 1668 met fin à la guerre de Dévolution entre la France et l'Espagne. La France obtient une nouvelle fois un certain nombre de places fortes : Furnes, Bergues, Courtrai, Oudenarde, Menin, Armentières, Lille, Douai, Tournai, Ath, Binche et Charleroy. La France rend à l'Espagne la Franche-Comté qu'elle occupait mais ces places fortes avaient une plus forte valeur dans la mesure où elles affaiblissent le système défensif des Pays-Bas espagnols et éloignent la frontière nord de la France de Paris.
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#58 Message par saintluc »

Le roi de France Henri IV signe l’Edit de Nantes, une loi qui accorde la liberté de religion. Louis XIV le révoque en 1685.
Privés de la liberté de culte, les protestants seront persécutés pendant plus d’un siècle, c’est-à-dire jusqu’à l’Edit de Tolérance en 1787.
On pilla les temples, on exila les pasteurs…
On essayait de convertir de force au catholicisme en arrachant aux protestants une abjuration publique qui n’était jamais sincère. Ces nouveaux catholiques retournaient à leur religion d’origine sitôt qu’on les avait oubliés. Elle leur était d’autant plus chère qu’elle pouvait leur coûter la vie.

Certains protestants pratiquèrent clandestinement en se rendant “au Désert”, c’est-à-dire dans les bois et les lieux isolés. Certains se révoltèrent, c’était les Camisards. On les appelait ainsi car ils portaient des chemises claires. Les Camisards tinrent tête aux armées royales entre 1702 et 1704 et s’arrêtèrent à la mort de leur chef Rolland mais ils subirent une terrible répression.
Les prédicants surpris à diriger une assemblée étaient mis à mort, les hommes condamnés aux galères, les femmes jetées en prison. La Tour de Constance fut l’une de ces prisons.
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N°1566

La vie dans la Tour de Constance
Une vingtaine de femmes environ “habitaient” la Tour. Certaines y sont même nées.
Elles y étaient enfermées dès 14 ans. Il y avait en guise de fenêtres des meurtières par lesquelles passait un tout petit peu la lumière.
Un monte-charge bordé d’une margelle permettait de monter la nourriture aux captives.
Elles mangaient l’Allouance, c’est-à-dire le Pain du Roi, un vilain pain bis accompagné d’eau croupie.
Elles avaient des bienfaiteurs à Amsterdam qui leur envoyaient l’argent leur permettant d’acheter d’autres nourritures.
Beaucoup des captives étaient emportées par la maladie.

Des noms célèbres

Marie Durand a été enfermée à 15 ans et libérée 38 ans plus tard, le 14 avril 1768.
Anne Saliège, Marguerite Forestier, Suzanne Loubière, Jeanne Mazauric, Espérance Durand, Jacquette Paul, Catherine Guidès, Isabeau Amat et Marie de la Roche : dame de la Chabannerie sont toutes mortes dans la Tour de Constance (fièvres, privations, chagrins).
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#59 Message par saintluc »

Rattachement de la Corse à la France
Au mécontentement latent succède bientôt l'affrontement entre l'île et le continent. C'est, de 1729 à 1769, le temps des révoltes populaires. Elles sont attisées au milieu du XIIIe siècle par la France qui abandonne pourtant son combat contre Gênes en 175 3, à la faveur du traité de Cateau-Cambrésis. Deux ans plus tard Pasquale Paoli, élu général de la nation corse et Surnommé le "Père de la patrie", crée un gouvernement indépendant à Corte et promulgue une constitution conçue par Jean-Jacques Rousseau. Incapable de faire face, Gênes cède finalement à la France ses droits sur l'île par le traité de Versailles, en 1768. Or Paoli refuse d'être mis, comme ses compatriotes, devant le fait accompli : il tient tête à l'armée française qui le bat cependant à la bataille décisive de Ponte Nuovo, le 8 mai 1769. Paoli s'exile à Londres jusqu'à la Révolution française. Entre-temps, Marbeuf, nommé gouverneur de la Corse, se consacre à la mise au pas de la population dont une partie est toutefois acquise depuis longtemps à la cause française. La Révolution française voit s'affronter les tenants de l'indépendance, partisans de Paoli qui est rentré d'exil, et les Bonapartistes dont le chef de file, Lucien Bonaparte, est plus proche de la Convention. Après l'épisode du royaume anglo-corse provoqué par l'insoumission de Paoli qui réussit une fois encore à dominer toute l'île, la Corse retombe aux mains des Français en 1795. Paoli s'enfuit à Londres où il meurt douze ans plus tard.
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)

#60 Message par saintluc »

François-Séverin Desgraviers-Marceau, né le 1er mars 1769 à Chartres et mort le 21 septembre 1796 à Altenkirchen (Rhénanie-Palatinat), est un général français de la Révolution.
Fils d'un procureur au bailliage de Chartres, il est destiné au barreau ; mais sa vocation l'emportant, il s'engage à 16 ans dans l'infanterie, en 1785, au régiment d'Angoulême. À la Révolution, il s'engage dans la Garde nationale de sa ville, le 14 juillet 1789, et accède en octobre au grade de capitaine. En 1791, il s'engage au 1er bataillon des volontaires d'Eure-et-Loir où il est promu lieutenant-colonel en mars 1792. Suite à l'ouverture de la guerre le 20 avril, son bataillon rejoint l'armée des Ardennes, y montre son patriotisme en dissuadant plusieurs de ses collègues d'émigrer à la suite de La Fayette. En effet, lorsque le jeune commandant arriva à l'armée des Ardennes, La Fayette venait d'abandonner son poste et la discipline était fort relâchée dans cette armée. La parole entraînante de Marceau contribua puissamment à faire rentrer les troupes dans l'obéissance ; un certain nombre d'officiers paraissaient disposés à aller rejoindre La Fayette, Marceau les réunit autour de lui et les décida à rester au camp par une chaleureuse et patriotique harangue, qu'il termina par ces mots : « La patrie avant nos généraux : notre place est à la frontière, vous tournez le dos à l'ennemi ! » Il vit avec chagrin la capitulation de Verdun qu'il dut, quoique le plus jeune officier de cette armée, négocier avec les Prussiens: son chef, Beaurepaire, l'en avait chargé avant de se suicider, suivant le serment qu'il avait fait
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François Séverin Marceau-Desgraviers, eau forte de Antoine Sergent, 1798.
En 1793, il passe à l'armée du Nord, et demande à entrer dans la Légion germanique, où il est admis avec le grade de lieutenant-colonel. Il est alors envoyé à l'armée de l'Ouest, où il se trouve mis en état d'arrestation avec son chef Westermann, par ordre du représentant Pierre Bourbotte. Mis en liberté peu de temps après, il a l'occasion de sauver la vie à ce même Bourbotte, à la bataille de Saumur. En effet, Pierre Bourbotte, entouré d'ennemis, allait succomber, lorsque Marceau, alors simple officier, arriva à temps et parvint à le délivrer. La Convention mise au courant de cet épisode le 13 juin 1793, recommanda Marceau au Ministre de la guerre pour qu'il l'élève à un rang supérieur. Cette conduite généreuse lui vaut le grade de général de brigade. Les représentants en mission, tel Bourbotte, restent cependant toujours méfiants à l'égard des généraux Westermann et Kléber. Devant la nécessité de réunir les deux armées de l'Ouest, ils confient à Marceau, sur la proposition de Kléber, le commandement en chef avec le grade de général de division, mais à titre transitoire, en attendant l'arrivée de Tureau, aussi sinistre qu'incompétent.

Les 12 et 13 décembre 1793, il gagne la sanglante bataille du Mans. Accusé d'avoir sauvé une jeune royaliste, Angélique des Mesliers, il est de nouveau mis en accusation, défendu et justifié par Bourbotte.

Muté en 1794 dans les Ardennes, puis dans l'armée de Sambre-et-Meuse, comme général de division, il commande l'aile droite à la bataille de Fleurus, où il a deux chevaux tués sous lui. On le vit combattre à pied à la tête de ses bataillons et achever le succès de cette journée.

Forcé de lever le blocus de Mayence qu'il commandait en 1796, il est chargé de couvrir la retraite de l'armée. Il repousse l'archiduc Charles qui avait battu Jourdan ; mais le 19 août, tandis que pour donner le temps à l'armée de passer le défilé d'Altenkirchen le 19 septembre 1796, il arrête la marche du corps ennemi commandé par le général Hotze, il reçoit d'un chasseur tyrolien un coup mortel dans la forêt d'Höchstenbach, et est laissé entre les mains de l'ennemi. Il n'avait que 27 ans.

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La bataille du Mans
La bataille du Mans, peinture de Jean Sorieul, 1852.
Musée de la Reine Bérengère, Le Mans.

L'archiduc Charles fit en vain prodiguer au jeune général tous les secours de l'art, Marceau succomba. Il fut inhumé dans le camp retranché de Coblence au son de l'artillerie des deux armées. Kléber dessina lui-même le monument funèbre qui fut élevé à la mémoire de son émule et de son ami, vis-à-vis de Ehrenbreitstein. Une inscription gravée sur la pyramide invitait « les amis et les ennemis du brave à respecter son tombeau. »

Un magistrat de Coblence, prononçant l'oraison funèbre du général ennemi, dit ces paroles : « Au sein de la guerre, il soulagea les peuples, préserva les propriétés et protégea le commerce et l'industrie des provinces conquises. »

Lord Byron écrivit des vers sur son tombeau :

"Près de Coblentz, sur un coteau en pente douce, est une pyramide petite et simple, qui couronne le sommet de la colline verdoyante. À sa base sont les cendres d'un héros, notre ennemi ; mais que cela ne nous détourne pas d'honorer Marceau ! Sur sa jeune tombe, plus d'un rude soldat versa des larmes, de grosses larmes, déplorant et enviant aussi un semblable trépas; il est tombé pour la France, en combattant pour reconquérir ses droits.

Courte, brave et glorieuse fut sa jeune carrière. Ses pleureurs furent deux armées, ses amis et ses ennemis ; et tout étranger qui, aujourd'hui, s'arrête en ce lieu doit prier pour le repos serein de son âme chevaleresque. C'est qu'il a été le champion de la liberté, et l'un de ceux-là, peu nombreux, qui n'ont jamais outre-passé la mission du châtiment qu'elle impose à ceux qui portent son glaive, a préservé la blancheur de son âme, et pour cela les hommes ont pleuré sur lui"

Quand le gouvernement prussien fit construire les nombreuses forteresses pour défendre la ville, on voulut élever des batteries à la place même où s'élevait la pyramide ; mais on obéit à l'inscription : la pyramide fut respectée, et on descendit le monument dans le milieu de la plaine, au-dessous du nouveau fort.

Ses cendres sont à la fois au Panthéon de Paris, aux Invalides et sous sa statue place des Épars, à Chartres. Son cercueil fut transféré au Panthéon de Paris le 4 août 1889, lors des cérémonies du centenaire de la Révolution française.

L'un des deux grands bas-reliefs de l'arc de triomphe de l'Étoile représente les Honneurs rendus au général Marceau. Ce bas-relief est de M. Lemaire.

Par ailleurs, il est l'oncle du capitaine de frégate et missionnaire Auguste Marceau.

A Chartres, sa ville natale, on élèvera un obélisque sur une place baptisée de nom du jeune héros républicain dès 1801, soit seulement 5 ans après sa mort. Plus tard en 1851, un autre monument viendra à Chartres lui rendre hommage, une statue de 3m30, en bronze, réalisée par Préault. C'est cette statue qui lancera véritablement la carrière de l'artiste. On peut la voir sur la place des Epars. À Chartres également un lycée portera son nom à partir de 1889.

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N°1591
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