PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
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- saintluc
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PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Si vous voulez copier en partie ou en totalité ce sujet PERSONNAGES ET FAITS HISTOTIQUES DE FRANCE ayez l'obligeance de m'en informer, merci. J'ai passé du temps à le créer
A: Abd el-Kader page 2 - Affre Denys Auguste page 7 - Albert Martin Alexandre page 7 - Aliénor d’Aquitaine page 6 - "L'Antoinette" page 3 - arcs de Triomphe page 2 - -
B: Barbès Armand page 7 - bataille de Fontenoy page 1 - Bataille d'Hastings page 4 - bataille de Nancy page 5 - bataille de Narvik page 10 - bataille de Verdun page 7 - Baudin Nicolas Thomas page 6 - Bayard Pierre Terrail LeVieux, seigneur de page 1 - Bercheny de Szekes Ladislas Ignace de page 5 - Bingen Jacques page 8 - Bir Hakeim page 10 - Blanqui Louis Auguste page 7 - Bonpain René page 9 - Brossolette Pierre page 8 - Bougainville Louis Antoine de page 6 - Bugeaud Thomas Robert page2 -
C:Caillié René page 6 - "La Capricieuse" page 3 - Carnot Sadi page 11 - Cartier Jacques page 6 - Cavelier de La Salle René Robert page 6 - Cavaillès Jean page 8 - Champlain Samuel de page 4 - Charles Ier page 1 - Charles VII de France page 2 - Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Téméraire page 1 - Charlier Jean page 2 - Choiseul Étienne-François de page 3 - Chomedey Paul de page 5 - Clovis Ier page 1 - Colbert Jean-Baptiste page 2 - Coligny Gaspard de page 5 - "Côte d'Emeraude" page 3 -Coty René page 11 -
D: Debeaumarché Edmond page 9 - de Lattre de Tassigny Jean Joseph Marie Gabriel Lavalette page 10 - Delgrès Louis page 6 - Desaix Louis Charles Antoine page 4 - Douaumont: ossuaire page 7 - Driant Émile page 11 - Drouot comte Antoine page 4 - Dubray Lionel page 9 - du Guesclin Bertrand page 1 - Duguay-Trouin page 5 - Dumont d’Urville Jules Sébastien César page 6 - Duquesne Abraham page 6 -
E: Edit de Nantes page 4 - enclave des papes page 4 - Estienne Jean-Baptiste Eugène page 10 -
F:Foch Ferdinand page 7 - Fouquet Guillaume page 2 - "France II" page 4 - Franchet d'Espèrey Louis Félix Marie François page 11 -
G:Gallieni Joseph Simon page 8 - Gambetta Léon page 7 - Gateaud Paul page 9 - Glières (plateau des) page 10 - Gravier Charles , comte de Vergennes page 5 - Grasse Tilly marquis de page 5 - Guesde Jules, Bazile Jules dit page 11 - "la GUIENNE" page 3 -
H: Henri IV page 1 - Hugues Capet page 1 -
I: Inrégration de la Lorraine et du Barrois à la France page 4 -
J:Jacques Cœur page 3 - Jaurès Jean page 7 - Jean de Vienne page 2 - Jeanne d'Arc page 1 - Joffre Joseph Jacques Césaire page 7 - Joinville Jean de page 4 -
K: Keller Robert page 8 -
L: La Bourdonnais Bertrand François Mahé, comte de page 6 - Lamartine Alphonse de page 7 - Lannes Jean page 5 - La Pérouse Jean François de Galaup, comte de page 6 - la Rochefoucauld François VI, duc de page 4 - Antoine-Marie Chamans, comte de page 3 - Lebas Jean-Baptiste page 8 - Leclerc de Hauteclocque Philippe François Marie, comte de Hauteclocque page 10 - Ledru-Rollin Alexandre-Auguste page 7 - LE ROUX Yvonne page 8 - l'Hospital Michel de page 4 - Louis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé page 2 - Louis IX: Saint Louis page 1 - Louis XI page 1 - Louis XIV page 1 - Louvois François Michel Le Tellier, marquis de page 2 - Lyautey Louis Hubert Gonzalve page 10 -
M: Marceau François-Séverin Desgraviers page 4 - Martin-Bret Louis page 9 - martyrs du lycée Buffon page 8 - Masse Pierre page 9 - Mermoz Jean Page 7 - Michel-Lévy Simone page 8 - Moncey Bon Adrien Jeannot de page 5 - Mons Pierre Dugua de page 6 - Mont Valérien page 9 - Moulin Jean page 8 - Moutardier Gaston page 9 -
N: Napoléon Bonaparte page 2 -
O: Oradour-sur-Glane page 8 - Orves Honoré d’Estienne page 8 -
P: Philippe de Commynes page 2 - Philippe II dit Philippe Auguste page 1 - Philippe IV de France, dit Philippe le Bel page 1 - Proudhon Pierre-Joseph page 7 -
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R:Rattachement de la Bourgogne page 5 - Rattachement du cambrésis page 5 - Rattachement de la Corse à la France page 4 - Récamier Juliette ou Julie page 3 - Renouvin Jacques page 9 - Richelieu Armand Jean du Plessis, cardinal-duc de et de Fronsac page 1 - Ripoche Maurice page 9 - Rivet Élise (Mère Marie Elisabeth de l’Eucharistie) page 9 - Rochambeau Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de page 5 -
S: Scamaroni Godefroy page 8 - Sein: île de page 9 - Suffren Pierre André de page 6 - Sully Maximilien de Béthune, duc de page 2 - Surcouf Robert Charles page 3 -
T: Talleyrand-Périgord Charles-Maurice de page 3 - taxis de la Marne page 10 - Thiers Adolphe page 10 - Tourville Anne Hilarion de Costentin (ou Cotentin), comte de page 2 - traité d'Aix-la-Chapelle page 4 - Traité d'Andelot page 6 - traité de Nimègue page 5 - traité des Pyrénées page 10 - traité de Turin page 10 - traité de Verdun page 6 -
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V: Vauban Sébastien Le Prestre, marquis de page 3 - Védy Gilbert, René, Médéric page 9 - Vercingétorix page 1 - Vercors (massif du) page 9 - Vergennes Charles Gravier, comte de page 3 - Léonce Vieljeux page 9 - Villehardouin Geoffroi de page 4 - Voyer de Paulmy, comte d'Argenson
Marc-Pierre de page 3 -
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Clovis Ier (en francique Chlodwig ou Chlodowech, en latin Chlodovechus), né en 466 et mort à Paris le 27 novembre 511, est roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511.
Issu de la dynastie des Mérovingiens, il est le fils de Childéric Ier, roi des Francs saliens de Tournai, et de la reine Basine de Thuringe. Brillant chef militaire, il accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens dont il hérite à la mort de son père pour unifier une grande partie des royaumes francs et annexer les territoires des Wisigoths dans le sud de la Gaule.
Le règne de Clovis est connu à travers la description qu'en fit l'évêque gallo-romain Grégoire de Tours, et dont l'Histoire des Francs est riche d'enseignements, bien que ce texte semble essentiellement à visée édifiante.
Clovis fut considéré dans l'historiographie comme un des personnages historiques les plus importants de l'histoire de France ; le courant républicain en fit le premier roi de ce qui était devenu la France à partir du XIIIe siècle, et la tradition monarchiste vit en lui le premier roi chrétien du royaume des Francs.
La chronologie du règne de Clovis est très mal connue. L'essentiel de ce que nous en savons peut se lire à travers la longue description qu'en fait à la fin du VIe siècle l'évêque gallo-romain Grégoire de Tours, né près de trente ans après la mort de Clovis, dans quinze courts chapitres du livre II de ses Dix livres d'histoire, renommée ensuite Histoire des Francs.
On a longtemps pensé que ce texte à visée édifiante relevait plus de l'hagiographie que d'une conception rigoureuse de l'histoire. Ainsi, il narre les événements en suivant un découpage en tranches de cinq années (réminiscence des quinquennalia ou des lustra romaines ?) : guerre contre Syagrius après cinq années de règne, quinze pour la guerre contre les Alamans, guerre contre les Wisigoths cinq années avant sa mort ; le tout formant un règne de trente ans après un avènement à l'âge de quinze ans. On pourrait rejeter ces informations comme légendaires ou purement hagiographiques ; or il s'avère qu'aucune étude n'a jamais remis fondamentalement en cause ces indications, qui sont selon toute vraisemblance légèrement simplifiées mais valables « à peu de choses près ». Le texte de Grégoire a résisté à des décennies d'histoire critique.
La seule date fixée par d'autres sources que Grégoire est celle de sa mort, en 511, ce qui daterait son avènement de 481 environ, peut-être 482. Depuis peu, selon l'historien Bruno Dumézil, certains éclaircissements ont été apportés par le croisement d'autres sources documentaires et ont permis de préciser quelques éléments, sans toutefois contredire les principaux éléments de cette histoire transmise par Grégoire.
Comme tous les Francs du début de l'ère chrétienne, Clovis parlait une ou des langue(s) germanique(s) du sous-groupe linguistique dit bas francique. Le nom de Clovis vient de Chlodowig, composé des racines hlod (« renommée », « illustre », « gloire ») et wig (« bataille », « combat »), c'est-à-dire « illustre dans la bataille » ou « combat de gloire ». Fréquemment utilisée par les Mérovingiens, la racine hlod est aussi à l'origine de noms tels que Clotaire (et Lothaire), Clodomir, Clodoald, ou encore Clotilde.
L'appellation du roi franc dérive ensuite de « Hlodovic » puis « Clodovic », latinisé en Chlodovechus, Chlodweg, donne Hlodovicus, Lodoys, Ludovic, « Clovis » et « Clouis », dont est né en français moderne le prénom Louis, porté par dix-sept rois de France. Il donne aussi en allemand Ludwig.
Le « Claudius » latin conduit aussi bien au « Louis » français qu'au « Ludwig » germanique (Clodweg, Cludwig)
Les Francs saliens (en jaune) et rhénans (orangé) dans la première moitié du Ve siècle.
C'est après cette bataille, qu'a lieu – selon Grégoire de Tours – l'épisode du vase de Soissons, où, contre la loi militaire du partage, le roi demande de soustraire du butin un vase liturgique précieux pour le rendre à l'église de Reims, à la demande de Remi, évêque de cette dernière cité.
Une fois sur place, après avoir réuni le butin, il demande à ses guerriers d'ajouter le vase à sa part du butin. Mais un guerrier s'y oppose en frappant le vase de sa hache. Clovis ne laisse pas transparaître ses émotions et en garde ressentiment. Il réussit malgré tout à rendre l'urne à l'envoyé de Remi.
L'épilogue de l'histoire se produit le 1er mars 487. Clovis ordonne à son armée de se réunir au Champ-de-Mars pour, selon une pratique romaine, examiner si les armes sont propres et en bon état. Inspectant les soldats, il s'approche du guerrier qui avait frappé l'urne et sous prétexte que ses armes sont mal entretenues, il jette alors la hache du soldat à terre. Au moment où celui-ci se baisse pour la ramasser, Clovis abat sa hache sur la tête du malheureux. Le soldat tombe sans vie, et sur ordre de Clovis, l'armée doit se retirer en silence, laissant le corps exposé au public.
Le testament de saint Remi fait mention d'un vase d'argent que lui aurait donné Clovis. Mais ce serait Remi qui l'aurait fondu pour fabriquer un encensoir et un calice
C'est en « la quinzième année de son règne », c'est-à-dire en 496, qu'a lieu la bataille de Tolbiac (Zülpich près de Cologne) contre les Alamans, Clovis portant secours aux Francs rhénans dont le roi Sigebert a été blessé au genou. D'après Grégoire de Tours, ne sachant plus à quel dieu païen se vouer et son armée étant sur le point d'être vaincue, Clovis prie alors le Christ et lui promet de se convertir si « Jésus que sa femme Clotilde proclame fils de Dieu vivant » lui accordait la victoire. Il s'agit de la même promesse que fit l'empereur romain Constantin en 312 lors de la Bataille du pont Milvius.
Au cœur de la bataille, alors que Clovis est encerclé et va être pris, le chef alaman est tué d'une flèche ou d'un coup de hache, ce qui met son armée en déroute. La victoire est à Clovis et au dieu des chrétiens. Une hypothèse veut que la bataille ait eu lieu en 506 à cause d'une lettre de Théodoric envoyée fin 506 ou début 507 à Clovis où il est mentionné la victoire de Clovis sur les Alamans que Théodoric a pris sous sa protection, la mort de leur roi, et leur fuite en Rhétie. Il est aussi possible qu'il y ait eu deux batailles contre les Alamans, l'une en 496 et l'autre en 506, où à chaque fois, leur roi périt au combat. Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre jusqu'à la Haute-Rhénanie.
Selon d'autres sources, Tolbiac n'aurait été qu'une étape et l'illumination finale de Clovis aurait en fait eu lieu lors de la visite au tombeau de Martin de Tours.
Avec l'appui de l'empereur romain d'Orient Anastase, très inquiet des visées expansionnistes des Goths, Clovis s'attaque ensuite aux Wisigoths qui dominent alors la majeure partie de la péninsule ibérique et le sud-ouest de la Gaule (la Septimanie ou « Marquisat de Gothie »), jusqu'à la Loire au nord et jusqu'aux Cévennes à l'est.
Au printemps 507, les Francs lancent leur offensive vers le sud, franchissant la Loire vers Tours, pendant que les alliés burgondes attaquent à l'est. Les Francs affrontent l'armée du roi Alaric II dans une plaine proche de Poitiers. La bataille dite, de « Vouillé » (près de Poitiers), est terrible selon l'historiographie, et les Wisigoths se replient après la mort de leur roi, Alaric II, tué par Clovis lui-même en combat singulier.
Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre en Aquitaine et d'annexer tous les territoires auparavant wisigoths entre Loire, océan et Pyrénées. Les Wisigoths n'ont d'autre alternative que de se replier en Hispanie, au-delà des Pyrénées. Toutefois, les Ostrogoths de Théodoric tentent d'intervenir en faveur des Wisigoths. Ils reprennent bien la Provence après la levée à l'automne 508 du siège d'Arles ainsi que quelques parties aux Burgondes, mais l'Empire d'Orient menace leurs côtes, et Clovis garde l'essentiel des anciens territoires wisigoths. Les Wisigoths ne conservent plus qu'une partie de la Septimanie — le Languedoc — et de la Provence.
N°1496
Clovis meurt à Paris le 27 novembre 511[1], âgé de 45 ans.
Selon la tradition, il aurait été inhumé dans la basilique des Saints-Apôtres (saint Pierre et saint Paul), future église Sainte-Geneviève, qu'il avait fait construire sur le tombeau même de la sainte tutélaire de la cité, à l'emplacement de l'actuelle rue Clovis (rue qui sépare l'église Saint-Étienne-du-Mont du lycée Henri-IV).
En réalité, le monument qui accueillait les reliques de la sainte n'était pas achevé. Clovis fut plutôt inhumé, comme l'écrit Grégoire de Tours, dans le sacrarium de la basilique des Saints-Apôtres situé sous l'actuelle rue Clovis, c'est-à-dire dans un mausolée construit exprès à la manière de la sépulture qui avait accueilli l'empereur romain chrétien Constantin le Grand aux Saints-Apôtres à Constantinople
De sa première épouse, une princesse franque rhénane, Clovis eut Thierry Ier (v. 485 - 534), roi de Reims de 511 à 534 et co-roi d'Orléans.
Avec Clotilde, il eut :
Ingomer ou Ingomir, (mort en 494 dans sa robe de baptême) ;
Clodomir (495 - 524), roi d'Orléans de 511 à 524, il épouse Gondioque de Burgondie ;
Childebert Ier (495 - 558), roi de Paris de 511 à 558, épouse Ultrogothe d'Ostrogothie ;
Clotaire Ier, roi de Soissons en 511, de Reims en 555 et de tous les Francs en 558 ;
Clotilde (morte en 531), épouse en 517 Amalaric roi des Wisigoths.
http://www.dailymotion.com/video/x8kynu ... e-1_webcam
http://www.dailymotion.com/video/x8kyo8 ... e-2_webcam
A: Abd el-Kader page 2 - Affre Denys Auguste page 7 - Albert Martin Alexandre page 7 - Aliénor d’Aquitaine page 6 - "L'Antoinette" page 3 - arcs de Triomphe page 2 - -
B: Barbès Armand page 7 - bataille de Fontenoy page 1 - Bataille d'Hastings page 4 - bataille de Nancy page 5 - bataille de Narvik page 10 - bataille de Verdun page 7 - Baudin Nicolas Thomas page 6 - Bayard Pierre Terrail LeVieux, seigneur de page 1 - Bercheny de Szekes Ladislas Ignace de page 5 - Bingen Jacques page 8 - Bir Hakeim page 10 - Blanqui Louis Auguste page 7 - Bonpain René page 9 - Brossolette Pierre page 8 - Bougainville Louis Antoine de page 6 - Bugeaud Thomas Robert page2 -
C:Caillié René page 6 - "La Capricieuse" page 3 - Carnot Sadi page 11 - Cartier Jacques page 6 - Cavelier de La Salle René Robert page 6 - Cavaillès Jean page 8 - Champlain Samuel de page 4 - Charles Ier page 1 - Charles VII de France page 2 - Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Téméraire page 1 - Charlier Jean page 2 - Choiseul Étienne-François de page 3 - Chomedey Paul de page 5 - Clovis Ier page 1 - Colbert Jean-Baptiste page 2 - Coligny Gaspard de page 5 - "Côte d'Emeraude" page 3 -Coty René page 11 -
D: Debeaumarché Edmond page 9 - de Lattre de Tassigny Jean Joseph Marie Gabriel Lavalette page 10 - Delgrès Louis page 6 - Desaix Louis Charles Antoine page 4 - Douaumont: ossuaire page 7 - Driant Émile page 11 - Drouot comte Antoine page 4 - Dubray Lionel page 9 - du Guesclin Bertrand page 1 - Duguay-Trouin page 5 - Dumont d’Urville Jules Sébastien César page 6 - Duquesne Abraham page 6 -
E: Edit de Nantes page 4 - enclave des papes page 4 - Estienne Jean-Baptiste Eugène page 10 -
F:Foch Ferdinand page 7 - Fouquet Guillaume page 2 - "France II" page 4 - Franchet d'Espèrey Louis Félix Marie François page 11 -
G:Gallieni Joseph Simon page 8 - Gambetta Léon page 7 - Gateaud Paul page 9 - Glières (plateau des) page 10 - Gravier Charles , comte de Vergennes page 5 - Grasse Tilly marquis de page 5 - Guesde Jules, Bazile Jules dit page 11 - "la GUIENNE" page 3 -
H: Henri IV page 1 - Hugues Capet page 1 -
I: Inrégration de la Lorraine et du Barrois à la France page 4 -
J:Jacques Cœur page 3 - Jaurès Jean page 7 - Jean de Vienne page 2 - Jeanne d'Arc page 1 - Joffre Joseph Jacques Césaire page 7 - Joinville Jean de page 4 -
K: Keller Robert page 8 -
L: La Bourdonnais Bertrand François Mahé, comte de page 6 - Lamartine Alphonse de page 7 - Lannes Jean page 5 - La Pérouse Jean François de Galaup, comte de page 6 - la Rochefoucauld François VI, duc de page 4 - Antoine-Marie Chamans, comte de page 3 - Lebas Jean-Baptiste page 8 - Leclerc de Hauteclocque Philippe François Marie, comte de Hauteclocque page 10 - Ledru-Rollin Alexandre-Auguste page 7 - LE ROUX Yvonne page 8 - l'Hospital Michel de page 4 - Louis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé page 2 - Louis IX: Saint Louis page 1 - Louis XI page 1 - Louis XIV page 1 - Louvois François Michel Le Tellier, marquis de page 2 - Lyautey Louis Hubert Gonzalve page 10 -
M: Marceau François-Séverin Desgraviers page 4 - Martin-Bret Louis page 9 - martyrs du lycée Buffon page 8 - Masse Pierre page 9 - Mermoz Jean Page 7 - Michel-Lévy Simone page 8 - Moncey Bon Adrien Jeannot de page 5 - Mons Pierre Dugua de page 6 - Mont Valérien page 9 - Moulin Jean page 8 - Moutardier Gaston page 9 -
N: Napoléon Bonaparte page 2 -
O: Oradour-sur-Glane page 8 - Orves Honoré d’Estienne page 8 -
P: Philippe de Commynes page 2 - Philippe II dit Philippe Auguste page 1 - Philippe IV de France, dit Philippe le Bel page 1 - Proudhon Pierre-Joseph page 7 -
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R:Rattachement de la Bourgogne page 5 - Rattachement du cambrésis page 5 - Rattachement de la Corse à la France page 4 - Récamier Juliette ou Julie page 3 - Renouvin Jacques page 9 - Richelieu Armand Jean du Plessis, cardinal-duc de et de Fronsac page 1 - Ripoche Maurice page 9 - Rivet Élise (Mère Marie Elisabeth de l’Eucharistie) page 9 - Rochambeau Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de page 5 -
S: Scamaroni Godefroy page 8 - Sein: île de page 9 - Suffren Pierre André de page 6 - Sully Maximilien de Béthune, duc de page 2 - Surcouf Robert Charles page 3 -
T: Talleyrand-Périgord Charles-Maurice de page 3 - taxis de la Marne page 10 - Thiers Adolphe page 10 - Tourville Anne Hilarion de Costentin (ou Cotentin), comte de page 2 - traité d'Aix-la-Chapelle page 4 - Traité d'Andelot page 6 - traité de Nimègue page 5 - traité des Pyrénées page 10 - traité de Turin page 10 - traité de Verdun page 6 -
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V: Vauban Sébastien Le Prestre, marquis de page 3 - Védy Gilbert, René, Médéric page 9 - Vercingétorix page 1 - Vercors (massif du) page 9 - Vergennes Charles Gravier, comte de page 3 - Léonce Vieljeux page 9 - Villehardouin Geoffroi de page 4 - Voyer de Paulmy, comte d'Argenson
Marc-Pierre de page 3 -
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Clovis Ier (en francique Chlodwig ou Chlodowech, en latin Chlodovechus), né en 466 et mort à Paris le 27 novembre 511, est roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511.
Issu de la dynastie des Mérovingiens, il est le fils de Childéric Ier, roi des Francs saliens de Tournai, et de la reine Basine de Thuringe. Brillant chef militaire, il accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens dont il hérite à la mort de son père pour unifier une grande partie des royaumes francs et annexer les territoires des Wisigoths dans le sud de la Gaule.
Le règne de Clovis est connu à travers la description qu'en fit l'évêque gallo-romain Grégoire de Tours, et dont l'Histoire des Francs est riche d'enseignements, bien que ce texte semble essentiellement à visée édifiante.
Clovis fut considéré dans l'historiographie comme un des personnages historiques les plus importants de l'histoire de France ; le courant républicain en fit le premier roi de ce qui était devenu la France à partir du XIIIe siècle, et la tradition monarchiste vit en lui le premier roi chrétien du royaume des Francs.
La chronologie du règne de Clovis est très mal connue. L'essentiel de ce que nous en savons peut se lire à travers la longue description qu'en fait à la fin du VIe siècle l'évêque gallo-romain Grégoire de Tours, né près de trente ans après la mort de Clovis, dans quinze courts chapitres du livre II de ses Dix livres d'histoire, renommée ensuite Histoire des Francs.
On a longtemps pensé que ce texte à visée édifiante relevait plus de l'hagiographie que d'une conception rigoureuse de l'histoire. Ainsi, il narre les événements en suivant un découpage en tranches de cinq années (réminiscence des quinquennalia ou des lustra romaines ?) : guerre contre Syagrius après cinq années de règne, quinze pour la guerre contre les Alamans, guerre contre les Wisigoths cinq années avant sa mort ; le tout formant un règne de trente ans après un avènement à l'âge de quinze ans. On pourrait rejeter ces informations comme légendaires ou purement hagiographiques ; or il s'avère qu'aucune étude n'a jamais remis fondamentalement en cause ces indications, qui sont selon toute vraisemblance légèrement simplifiées mais valables « à peu de choses près ». Le texte de Grégoire a résisté à des décennies d'histoire critique.
La seule date fixée par d'autres sources que Grégoire est celle de sa mort, en 511, ce qui daterait son avènement de 481 environ, peut-être 482. Depuis peu, selon l'historien Bruno Dumézil, certains éclaircissements ont été apportés par le croisement d'autres sources documentaires et ont permis de préciser quelques éléments, sans toutefois contredire les principaux éléments de cette histoire transmise par Grégoire.
Comme tous les Francs du début de l'ère chrétienne, Clovis parlait une ou des langue(s) germanique(s) du sous-groupe linguistique dit bas francique. Le nom de Clovis vient de Chlodowig, composé des racines hlod (« renommée », « illustre », « gloire ») et wig (« bataille », « combat »), c'est-à-dire « illustre dans la bataille » ou « combat de gloire ». Fréquemment utilisée par les Mérovingiens, la racine hlod est aussi à l'origine de noms tels que Clotaire (et Lothaire), Clodomir, Clodoald, ou encore Clotilde.
L'appellation du roi franc dérive ensuite de « Hlodovic » puis « Clodovic », latinisé en Chlodovechus, Chlodweg, donne Hlodovicus, Lodoys, Ludovic, « Clovis » et « Clouis », dont est né en français moderne le prénom Louis, porté par dix-sept rois de France. Il donne aussi en allemand Ludwig.
Le « Claudius » latin conduit aussi bien au « Louis » français qu'au « Ludwig » germanique (Clodweg, Cludwig)
Les Francs saliens (en jaune) et rhénans (orangé) dans la première moitié du Ve siècle.
C'est après cette bataille, qu'a lieu – selon Grégoire de Tours – l'épisode du vase de Soissons, où, contre la loi militaire du partage, le roi demande de soustraire du butin un vase liturgique précieux pour le rendre à l'église de Reims, à la demande de Remi, évêque de cette dernière cité.
Une fois sur place, après avoir réuni le butin, il demande à ses guerriers d'ajouter le vase à sa part du butin. Mais un guerrier s'y oppose en frappant le vase de sa hache. Clovis ne laisse pas transparaître ses émotions et en garde ressentiment. Il réussit malgré tout à rendre l'urne à l'envoyé de Remi.
L'épilogue de l'histoire se produit le 1er mars 487. Clovis ordonne à son armée de se réunir au Champ-de-Mars pour, selon une pratique romaine, examiner si les armes sont propres et en bon état. Inspectant les soldats, il s'approche du guerrier qui avait frappé l'urne et sous prétexte que ses armes sont mal entretenues, il jette alors la hache du soldat à terre. Au moment où celui-ci se baisse pour la ramasser, Clovis abat sa hache sur la tête du malheureux. Le soldat tombe sans vie, et sur ordre de Clovis, l'armée doit se retirer en silence, laissant le corps exposé au public.
Le testament de saint Remi fait mention d'un vase d'argent que lui aurait donné Clovis. Mais ce serait Remi qui l'aurait fondu pour fabriquer un encensoir et un calice
C'est en « la quinzième année de son règne », c'est-à-dire en 496, qu'a lieu la bataille de Tolbiac (Zülpich près de Cologne) contre les Alamans, Clovis portant secours aux Francs rhénans dont le roi Sigebert a été blessé au genou. D'après Grégoire de Tours, ne sachant plus à quel dieu païen se vouer et son armée étant sur le point d'être vaincue, Clovis prie alors le Christ et lui promet de se convertir si « Jésus que sa femme Clotilde proclame fils de Dieu vivant » lui accordait la victoire. Il s'agit de la même promesse que fit l'empereur romain Constantin en 312 lors de la Bataille du pont Milvius.
Au cœur de la bataille, alors que Clovis est encerclé et va être pris, le chef alaman est tué d'une flèche ou d'un coup de hache, ce qui met son armée en déroute. La victoire est à Clovis et au dieu des chrétiens. Une hypothèse veut que la bataille ait eu lieu en 506 à cause d'une lettre de Théodoric envoyée fin 506 ou début 507 à Clovis où il est mentionné la victoire de Clovis sur les Alamans que Théodoric a pris sous sa protection, la mort de leur roi, et leur fuite en Rhétie. Il est aussi possible qu'il y ait eu deux batailles contre les Alamans, l'une en 496 et l'autre en 506, où à chaque fois, leur roi périt au combat. Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre jusqu'à la Haute-Rhénanie.
Selon d'autres sources, Tolbiac n'aurait été qu'une étape et l'illumination finale de Clovis aurait en fait eu lieu lors de la visite au tombeau de Martin de Tours.
Avec l'appui de l'empereur romain d'Orient Anastase, très inquiet des visées expansionnistes des Goths, Clovis s'attaque ensuite aux Wisigoths qui dominent alors la majeure partie de la péninsule ibérique et le sud-ouest de la Gaule (la Septimanie ou « Marquisat de Gothie »), jusqu'à la Loire au nord et jusqu'aux Cévennes à l'est.
Au printemps 507, les Francs lancent leur offensive vers le sud, franchissant la Loire vers Tours, pendant que les alliés burgondes attaquent à l'est. Les Francs affrontent l'armée du roi Alaric II dans une plaine proche de Poitiers. La bataille dite, de « Vouillé » (près de Poitiers), est terrible selon l'historiographie, et les Wisigoths se replient après la mort de leur roi, Alaric II, tué par Clovis lui-même en combat singulier.
Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre en Aquitaine et d'annexer tous les territoires auparavant wisigoths entre Loire, océan et Pyrénées. Les Wisigoths n'ont d'autre alternative que de se replier en Hispanie, au-delà des Pyrénées. Toutefois, les Ostrogoths de Théodoric tentent d'intervenir en faveur des Wisigoths. Ils reprennent bien la Provence après la levée à l'automne 508 du siège d'Arles ainsi que quelques parties aux Burgondes, mais l'Empire d'Orient menace leurs côtes, et Clovis garde l'essentiel des anciens territoires wisigoths. Les Wisigoths ne conservent plus qu'une partie de la Septimanie — le Languedoc — et de la Provence.
N°1496
Clovis meurt à Paris le 27 novembre 511[1], âgé de 45 ans.
Selon la tradition, il aurait été inhumé dans la basilique des Saints-Apôtres (saint Pierre et saint Paul), future église Sainte-Geneviève, qu'il avait fait construire sur le tombeau même de la sainte tutélaire de la cité, à l'emplacement de l'actuelle rue Clovis (rue qui sépare l'église Saint-Étienne-du-Mont du lycée Henri-IV).
En réalité, le monument qui accueillait les reliques de la sainte n'était pas achevé. Clovis fut plutôt inhumé, comme l'écrit Grégoire de Tours, dans le sacrarium de la basilique des Saints-Apôtres situé sous l'actuelle rue Clovis, c'est-à-dire dans un mausolée construit exprès à la manière de la sépulture qui avait accueilli l'empereur romain chrétien Constantin le Grand aux Saints-Apôtres à Constantinople
De sa première épouse, une princesse franque rhénane, Clovis eut Thierry Ier (v. 485 - 534), roi de Reims de 511 à 534 et co-roi d'Orléans.
Avec Clotilde, il eut :
Ingomer ou Ingomir, (mort en 494 dans sa robe de baptême) ;
Clodomir (495 - 524), roi d'Orléans de 511 à 524, il épouse Gondioque de Burgondie ;
Childebert Ier (495 - 558), roi de Paris de 511 à 558, épouse Ultrogothe d'Ostrogothie ;
Clotaire Ier, roi de Soissons en 511, de Reims en 555 et de tous les Francs en 558 ;
Clotilde (morte en 531), épouse en 517 Amalaric roi des Wisigoths.
http://www.dailymotion.com/video/x8kynu ... e-1_webcam
http://www.dailymotion.com/video/x8kyo8 ... e-2_webcam
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Vercingétorix (né aux environs de -80 sur le territoire des Arvernes, dans l'actuelle Auvergne, mort le 26 septembre -46 à Rome) est le fils du chef gaulois de la tribu des Arvernes, Celtillos. Il fédère la plupart des peuples gaulois et leurs chefs pour tenter de repousser l'envahisseur romain Jules César à la fin de la guerre des Gaules (-58 à -51). Vaincu à Alésia en -52, il est emprisonné, puis exécuté à Rome, à la suite du triomphe de César.
Vercingétorix est l'un des premiers chefs ayant réussi à fédérer une partie importante des peuples gaulois, en montrant de réels talents militaires face à l'un des plus grands stratèges de son temps, Jules César.
Sous Napoléon III, sa figure de représentant de la civilisation gallo-romaine est largement mise en avant ; puis dans le cadre de l'affrontement franco-allemand, il incarne la figure mythique et nationale du tout premier peuple français dans une part importante de l'historiographie au XIXe siècle. Il devient entre 1870 et 1950, dans l'enseignement de l'histoire à des générations d'écoliers, le premier chef des Français.
Les documents historiques témoignant de la vie de Vercingétorix sont peu nombreux et doivent être critiqués et interprétés, particulièrement à la lumière de l'archéologie. Ce sont essentiellement des écrits d'auteurs anciens, dont Strabon, Plutarque, Florus résumant Tite-Live, et Dion Cassius[6]. Mais Vercingétorix est avant tout connu au travers des Commentaires sur la Guerre des Gaules, destinés au Sénat romain, que Jules César rédige tout au long de ses campagnes et compile après sa victoire finale d'Alésia sur les Gaulois. Les éléments relatifs à Vercingétorix sont tout entiers contenus dans le livre VII des Commentaires.
Il est assez déconcertant, pour tenter de brosser le portrait d'un personnage historique, de devoir se référer essentiellement aux discours et traits de caractère rapportés par son principal adversaire, dont le souci n'était probablement pas de perpétuer sa mémoire avec la plus méticuleuse objectivité.
Cependant, les progrès importants de l'archéologie de la France gallo-romaine au cours des quarante dernières années ont livré de très nombreux éléments permettant de mieux cerner le personnage et son contexte.
Statère d'or de -52, issu du trésor de Pionsat, Puy-de-Dôme, au nom de Vercingétorix, mais figurant probablement le dieu Apollon.
L'origine de son nom est longtemps restée inexpliquée. Plutarque, dans ses Vies parallèles des hommes illustres, à propos de la biographie de César, estropie son nom en « Ουεργεντοριξ (Ouergentorix) » ; Strabon le cite sous une autre forme. Mais tant César lui-même que de nombreuses monnaies font état de ce nom, les monnaies précisant son onomastique exacte : VERCINGETORIXS. Pour l'historien romain Florus son « nom même semblait fait pour engendrer l'épouvante ».
Pendant longtemps, après la « redécouverte » des Gaulois et de Vercingétorix au XIXe siècle, les auteurs se sont interrogés pour savoir si le mot « Vercingétorix » était un nom de personne, ou s'il voulait dire « le chef » en langue arverne. Ainsi Jules Michelet le nomme dans son Histoire de France : « le » Vercingétorix. Il y aurait alors plusieurs rois ainsi titrés dans l'histoire gauloise, ce qui expliquerait la relative abondance et la répartition des pièces de monnaie gauloises portant cette inscription. Mais la difficulté restait cependant que « le » Vercingétorix portait alors ce nom avant même que ne lui soit confié le titre de roi.
Aujourd'hui, il est communément admis ce que les philologues ont décrit depuis longtemps[réf. nécessaire] : Vercingétorix est un nom propre formé comme un titre honorifique composé de Ver- (à prononcer « ouèr ») qui est une forme de superlatif, -cingeto- (à prononcer « kinnguéto ») faisant référence à la figure du guerrier et le suffixe -rix, soit "roi" en vieux celtique). Le suffixe -rix est présent dans de nombreux noms gaulois : dans ses Commentaires, César mentionne deux Cingétorix. On peut donc le considérer comme un nom propre et le traduire comme « le très grand roi des guerriers »
Statère d'or de Vercingetorix, figure probable du dieu Apollon.
Cabinet des Médailles.
« Vercingétorix demande aux différents peuples de lui fournir des soldats (...) De semblables mesures lui permettent de combler les pertes d'Avaricum. Teutomatos, roi des Nitiobroges (près d'Agen), dont le père avait reçu du Sénat le titre d'ami vint le rejoindre avec une forte troupe de cavaliers et des mercenaires recrutés en Aquitaine »
— César, de Bello Gallico, VII, 31
Si la chute d'Avaricum est incontestablement un revers pour Vercingétorix, une partie de sa stratégie est en passe de réussir : les légions souffrent et surtout les alliés de Rome commencent à changer de camp. Encore plus menaçants pour César, les Éduens semblent sur le point de rejoindre la coalition gauloise. En effet, le parti pro-romain mené par Cotos perd le pouvoir au profit de Convictolitavis, d'une famille puissante, comme Dumnorix l'ancien chef éduen que César avait fait mettre à mort en -55. En quelques semaines, les Éduens, hésitants, basculent en faveur de Vercingétorix.
Dans le même temps, d'autre peuples de la confédération, comme les Parisii et les Sénons se révoltent, obligeant César à envoyer Labiénus avec deux légions pour ramener l'ordre
Vercingétorix remonte alors la rive droite de l'Allier ; César le poursuit rive gauche.
Vercingétorix, fidèle à sa tactique, s'enferme dans Gergovie, près de l'actuel Clermont-Ferrand. César, dans ses Commentaires, prétend qu'il atteint son but de « rabattre la jactance gauloise et redonner du courage aux siens », tout en ayant limité ses pertes à 700 légionnaires, alors que les autres auteurs font état d'un revers inquiétant de César : Plutarque précise que tout allait bien « jusqu'au moment où le peuple éduen entra à son tour dans la guerre. En se joignant aux rebelles, ils provoquèrent un profond découragement dans l'armée de César. C'est pourquoi, celui-ci leva le camp ».
César prend la route du nord-ouest pour faire sa jonction avec les troupes de Labiénus et réprimer la révolte des Sénons. Pendant ce temps, l'insurrection se généralise. Vercingétorix parvient à reprendre son titre de chef des Arvernes et à rallier les Éduens à sa cause. Il s'efforce de les lancer contre la Province romaine pour achever de déstabiliser César. Mais il n'y réussit pas.
Vercingétorix s'impose définitivement comme chef de guerre de la coalition gauloise à Bibracte. Une grande partie des peuples gaulois est alors unifiée pour la première fois de son histoire. Il veut probablement défaire César de manière définitive, et croit en sa supériorité, bien que la moitié de ses troupes potentielles ne lui soient pas encore parvenues (elles constitueront l'armée de secours à Alésia).
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, de Lionel Royer, 1899, Musée Crozatier du Puy-en-Velay
Jules César a regroupé ses troupes qui forment douze nouvelles légions, soit plus de 50 000 légionnaires, mais il a perdu tous ses auxiliaires gaulois. Il s'efforce de regagner la Province, puis l'Italie du Nord. Vercingétorix ne veut pas le laisser échapper et envoie donc sa cavalerie affronter celle de César, à quelques kilomètres d'Alésia : la bataille tourne à l'avantage des Romains.
Vercingétorix regroupe les forces gauloises, sans doute autour de 80 000 combattants, à Alésia, oppidum des Mandubiens. Il adresse des demandes à tous les peuples gaulois de fournir des renforts. Ce sera l'armée de secours, qui atteint plus de 250 000 cavaliers et soldats.
Pendant ce temps, César déploie ses légions dans des camps placés tout autour et se met en position de siège en faisant construire une énorme double fortification réalisée autour de la place forte, pour empêcher les Gaulois de sortir et se ravitailler, et pour se protéger des attaques des troupes gauloises extérieures.
Vercingétorix doit se rendre au bout d'une quarantaine de jours de siège, ses troupes mourant de faim. Les armées de renfort gauloises, enfin arrivées, lancent une série d'attaques menées par les chefs lémovices ou éduens : les Romains ne sont pas loin de céder, mais le siège n'est pas brisé. Vercingétorix se rend à César en 52 et offre sa vie en échange de celle des 53 000 survivants d'Alésia. Les Gaulois sont désarmés, sortent de la citadelle et sont emmenés en captivité.
Cette défaite est due aussi bien à la supériorité logistique de son ennemi qu'au manque d'entente entre les peuples et divers chefs gaulois, peu habitués à se battre ensemble, et aux retards mis à la mobilisation des troupes de secours.
Le restant de l'alliance gauloise, d'abord emmenée par le chef de l'armée de secours Lucterius, résiste encore, jusqu'à la prise d'Uxellodunum en -51, où ils connaissent un terrible châtiment.
N°1495
Jules César exhibe Vercingétorix comme trophée symbole de sa longue campagne militaire en Gaule, en vue de son triomphe à Rome. Il est maintenu prisonnier vraisemblablement dans les geôles du Tullianum (prison Mamertine) et est probablement étranglé, en août -46, date de la célébration du triomphe de César sur la Gaule.
Jusqu'au XIXe siècle, les historiens ne font pas mention de Vercingétorix, leurs travaux sur les origines de la France portant longtemps sur des mythes (les origines troyennes des dynasties royales) et ne mentionnant comme premiers habitants que les Francs et Clovis ou Mérovée, comme premiers rois.
La découverte de Vercingétorix est celle des Gaulois ; elle est l'œuvre d'Amédée Thierry qui publie en 1828, l'Histoire des Gaulois depuis les temps les plus reculés. Bien que suivant au plus près le texte de César, il en donne une version vivante et romantique qui fit de son ouvrage un immense succès populaire. Puis Henri Martin dans son Histoire de France populaire (1867 à 1875) célèbre sous une veine « nationale » les Gaulois, grands blonds aux yeux bleus, et leurs chefs, dont Vercingétorix. Un autre historien, Rémi Mallet dira : Henri Martin parvient à doter la France et les Français d'ancêtres réels et sympathiques . Il réussit à vulgariser et à faire admettre définitivement l'existence de Vercingétorix
Vercingétorix est l'un des premiers chefs ayant réussi à fédérer une partie importante des peuples gaulois, en montrant de réels talents militaires face à l'un des plus grands stratèges de son temps, Jules César.
Sous Napoléon III, sa figure de représentant de la civilisation gallo-romaine est largement mise en avant ; puis dans le cadre de l'affrontement franco-allemand, il incarne la figure mythique et nationale du tout premier peuple français dans une part importante de l'historiographie au XIXe siècle. Il devient entre 1870 et 1950, dans l'enseignement de l'histoire à des générations d'écoliers, le premier chef des Français.
Les documents historiques témoignant de la vie de Vercingétorix sont peu nombreux et doivent être critiqués et interprétés, particulièrement à la lumière de l'archéologie. Ce sont essentiellement des écrits d'auteurs anciens, dont Strabon, Plutarque, Florus résumant Tite-Live, et Dion Cassius[6]. Mais Vercingétorix est avant tout connu au travers des Commentaires sur la Guerre des Gaules, destinés au Sénat romain, que Jules César rédige tout au long de ses campagnes et compile après sa victoire finale d'Alésia sur les Gaulois. Les éléments relatifs à Vercingétorix sont tout entiers contenus dans le livre VII des Commentaires.
Il est assez déconcertant, pour tenter de brosser le portrait d'un personnage historique, de devoir se référer essentiellement aux discours et traits de caractère rapportés par son principal adversaire, dont le souci n'était probablement pas de perpétuer sa mémoire avec la plus méticuleuse objectivité.
Cependant, les progrès importants de l'archéologie de la France gallo-romaine au cours des quarante dernières années ont livré de très nombreux éléments permettant de mieux cerner le personnage et son contexte.
Statère d'or de -52, issu du trésor de Pionsat, Puy-de-Dôme, au nom de Vercingétorix, mais figurant probablement le dieu Apollon.
L'origine de son nom est longtemps restée inexpliquée. Plutarque, dans ses Vies parallèles des hommes illustres, à propos de la biographie de César, estropie son nom en « Ουεργεντοριξ (Ouergentorix) » ; Strabon le cite sous une autre forme. Mais tant César lui-même que de nombreuses monnaies font état de ce nom, les monnaies précisant son onomastique exacte : VERCINGETORIXS. Pour l'historien romain Florus son « nom même semblait fait pour engendrer l'épouvante ».
Pendant longtemps, après la « redécouverte » des Gaulois et de Vercingétorix au XIXe siècle, les auteurs se sont interrogés pour savoir si le mot « Vercingétorix » était un nom de personne, ou s'il voulait dire « le chef » en langue arverne. Ainsi Jules Michelet le nomme dans son Histoire de France : « le » Vercingétorix. Il y aurait alors plusieurs rois ainsi titrés dans l'histoire gauloise, ce qui expliquerait la relative abondance et la répartition des pièces de monnaie gauloises portant cette inscription. Mais la difficulté restait cependant que « le » Vercingétorix portait alors ce nom avant même que ne lui soit confié le titre de roi.
Aujourd'hui, il est communément admis ce que les philologues ont décrit depuis longtemps[réf. nécessaire] : Vercingétorix est un nom propre formé comme un titre honorifique composé de Ver- (à prononcer « ouèr ») qui est une forme de superlatif, -cingeto- (à prononcer « kinnguéto ») faisant référence à la figure du guerrier et le suffixe -rix, soit "roi" en vieux celtique). Le suffixe -rix est présent dans de nombreux noms gaulois : dans ses Commentaires, César mentionne deux Cingétorix. On peut donc le considérer comme un nom propre et le traduire comme « le très grand roi des guerriers »
Statère d'or de Vercingetorix, figure probable du dieu Apollon.
Cabinet des Médailles.
« Vercingétorix demande aux différents peuples de lui fournir des soldats (...) De semblables mesures lui permettent de combler les pertes d'Avaricum. Teutomatos, roi des Nitiobroges (près d'Agen), dont le père avait reçu du Sénat le titre d'ami vint le rejoindre avec une forte troupe de cavaliers et des mercenaires recrutés en Aquitaine »
— César, de Bello Gallico, VII, 31
Si la chute d'Avaricum est incontestablement un revers pour Vercingétorix, une partie de sa stratégie est en passe de réussir : les légions souffrent et surtout les alliés de Rome commencent à changer de camp. Encore plus menaçants pour César, les Éduens semblent sur le point de rejoindre la coalition gauloise. En effet, le parti pro-romain mené par Cotos perd le pouvoir au profit de Convictolitavis, d'une famille puissante, comme Dumnorix l'ancien chef éduen que César avait fait mettre à mort en -55. En quelques semaines, les Éduens, hésitants, basculent en faveur de Vercingétorix.
Dans le même temps, d'autre peuples de la confédération, comme les Parisii et les Sénons se révoltent, obligeant César à envoyer Labiénus avec deux légions pour ramener l'ordre
Vercingétorix remonte alors la rive droite de l'Allier ; César le poursuit rive gauche.
Vercingétorix, fidèle à sa tactique, s'enferme dans Gergovie, près de l'actuel Clermont-Ferrand. César, dans ses Commentaires, prétend qu'il atteint son but de « rabattre la jactance gauloise et redonner du courage aux siens », tout en ayant limité ses pertes à 700 légionnaires, alors que les autres auteurs font état d'un revers inquiétant de César : Plutarque précise que tout allait bien « jusqu'au moment où le peuple éduen entra à son tour dans la guerre. En se joignant aux rebelles, ils provoquèrent un profond découragement dans l'armée de César. C'est pourquoi, celui-ci leva le camp ».
César prend la route du nord-ouest pour faire sa jonction avec les troupes de Labiénus et réprimer la révolte des Sénons. Pendant ce temps, l'insurrection se généralise. Vercingétorix parvient à reprendre son titre de chef des Arvernes et à rallier les Éduens à sa cause. Il s'efforce de les lancer contre la Province romaine pour achever de déstabiliser César. Mais il n'y réussit pas.
Vercingétorix s'impose définitivement comme chef de guerre de la coalition gauloise à Bibracte. Une grande partie des peuples gaulois est alors unifiée pour la première fois de son histoire. Il veut probablement défaire César de manière définitive, et croit en sa supériorité, bien que la moitié de ses troupes potentielles ne lui soient pas encore parvenues (elles constitueront l'armée de secours à Alésia).
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, de Lionel Royer, 1899, Musée Crozatier du Puy-en-Velay
Jules César a regroupé ses troupes qui forment douze nouvelles légions, soit plus de 50 000 légionnaires, mais il a perdu tous ses auxiliaires gaulois. Il s'efforce de regagner la Province, puis l'Italie du Nord. Vercingétorix ne veut pas le laisser échapper et envoie donc sa cavalerie affronter celle de César, à quelques kilomètres d'Alésia : la bataille tourne à l'avantage des Romains.
Vercingétorix regroupe les forces gauloises, sans doute autour de 80 000 combattants, à Alésia, oppidum des Mandubiens. Il adresse des demandes à tous les peuples gaulois de fournir des renforts. Ce sera l'armée de secours, qui atteint plus de 250 000 cavaliers et soldats.
Pendant ce temps, César déploie ses légions dans des camps placés tout autour et se met en position de siège en faisant construire une énorme double fortification réalisée autour de la place forte, pour empêcher les Gaulois de sortir et se ravitailler, et pour se protéger des attaques des troupes gauloises extérieures.
Vercingétorix doit se rendre au bout d'une quarantaine de jours de siège, ses troupes mourant de faim. Les armées de renfort gauloises, enfin arrivées, lancent une série d'attaques menées par les chefs lémovices ou éduens : les Romains ne sont pas loin de céder, mais le siège n'est pas brisé. Vercingétorix se rend à César en 52 et offre sa vie en échange de celle des 53 000 survivants d'Alésia. Les Gaulois sont désarmés, sortent de la citadelle et sont emmenés en captivité.
Cette défaite est due aussi bien à la supériorité logistique de son ennemi qu'au manque d'entente entre les peuples et divers chefs gaulois, peu habitués à se battre ensemble, et aux retards mis à la mobilisation des troupes de secours.
Le restant de l'alliance gauloise, d'abord emmenée par le chef de l'armée de secours Lucterius, résiste encore, jusqu'à la prise d'Uxellodunum en -51, où ils connaissent un terrible châtiment.
N°1495
Jules César exhibe Vercingétorix comme trophée symbole de sa longue campagne militaire en Gaule, en vue de son triomphe à Rome. Il est maintenu prisonnier vraisemblablement dans les geôles du Tullianum (prison Mamertine) et est probablement étranglé, en août -46, date de la célébration du triomphe de César sur la Gaule.
Jusqu'au XIXe siècle, les historiens ne font pas mention de Vercingétorix, leurs travaux sur les origines de la France portant longtemps sur des mythes (les origines troyennes des dynasties royales) et ne mentionnant comme premiers habitants que les Francs et Clovis ou Mérovée, comme premiers rois.
La découverte de Vercingétorix est celle des Gaulois ; elle est l'œuvre d'Amédée Thierry qui publie en 1828, l'Histoire des Gaulois depuis les temps les plus reculés. Bien que suivant au plus près le texte de César, il en donne une version vivante et romantique qui fit de son ouvrage un immense succès populaire. Puis Henri Martin dans son Histoire de France populaire (1867 à 1875) célèbre sous une veine « nationale » les Gaulois, grands blonds aux yeux bleus, et leurs chefs, dont Vercingétorix. Un autre historien, Rémi Mallet dira : Henri Martin parvient à doter la France et les Français d'ancêtres réels et sympathiques . Il réussit à vulgariser et à faire admettre définitivement l'existence de Vercingétorix
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Charles Ier, dit le Grand ou Charlemagne (en latin Carolus Magnus, en allemand Karl der Große), est né le 2 avril, probablement en 742 ou 748, sans certitude quant au lieu de naissance. Il est mort à Aix-la-Chapelle le 28 janvier 814. Il est roi des Francs (768-814), devient par conquête roi des Lombards (774-814) et est couronné empereur par le pape Léon III le 25 décembre 800, relevant une dignité prestigieuse disparue depuis l'an 476 en Occident.
Monarque guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes successives, en particulier par la lente mais néanmoins violente soumission des Saxons païens (772-804). Souverain réformateur, soucieux d'orthodoxie religieuse et de culture, il protège les arts et les lettres et est à l'origine de la « renaissance carolingienne ».
Son œuvre politique immédiate ne lui survit pas longtemps. Respectueux de la tradition germanique en matière successorale, Charlemagne avait prévu le partage de l'Empire entre ses trois fils dès 806. L'empire ne sera finalement partagé entre ses trois petits-fils qu'au traité de Verdun en 843. Le morcellement féodal des siècles suivants, puis la division de l'Europe en États-Nations rivaux condamnent à l'impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l'empire universel de Charlemagne, en particulier les souverains du Saint-Empire romain germanique, d'Otton Ier en 962 à Charles Quint au XVIe siècle, ou encore Napoléon Ier, hanté par l'exemple du plus éminent des Carolingiens.
Pourtant, Charlemagne peut être considéré comme le « Père de l'Europe » pour avoir assuré le regroupement d'une partie notable de l'Europe occidentale, et posé les principes de gouvernement dont ont hérité les grands États européens.
La naissance et l’enfance de Charlemagne restent obscures, faute de documents d’époque.
L'année de naissance de Charlemagne est sujet de discussion. La date de 742 est avancée par le père Anselme, qui reprend l'unique témoignage d'Eginhard, qui dit dans sa Vita Karoli Magni que Charlemagne avait soixante-douze ans à son décès en 814. Mais il est apparu qu'Eginhard paraphrasait la Vie des douze Césars de Suétone, ce qui fait que l'âge qu'il donne à Charlemagne n'est pas du tout fiable. En ce qui concerne le jour précis de sa naissance, un calendrier du IXe siècle de l'abbaye de Lorsch dit que la naissance de Charlemagne a eu lieu un 2 avril (IV nonas aprilis, nativitas domni et gloriosissimo Karoli imperatoris et semper Augusti). En 755, un clerc irlandais du nom de Cathuulf rappelle à Charlemagne que tout le clergé avait prié pour que le roi et la reine eussent un enfant : cela suppose une naissance forcément légitime, pour que le clergé fasse une telle action, et plusieurs années après le mariage (Pépin et Berthe se sont mariés en 743 ou 744). Les Annales Petaviani (Annales de Petau) donnent la date de 747, mais soulèvent un problème : elles précisent également que Charlemagne est né après le départ de son oncle Carloman pour Rome, évènement qui a eu lieu après le 15 août 747. De plus, en 747, Pâques tombe le 2 avril et les chroniqueurs n'auraient pas manqué de signaler cette coïncidence. C'est pour ces raisons que la naissance de Charlemagne est plus probablement à dater du 2 avril 748.
Selon certains, il aurait vu le jour en Austrasie à Herstal ou à Jupille, où réside le plus souvent son père Pépin le Bref (Herstal et Jupille se situent aujourd'hui dans la banlieue de la ville de Liège en Belgique et furent à une époque des lieux de résidence privilégiée de certains ancêtres des Carolingiens, notamment Pépin le Gros, le père de Charles Martel).
D'autres lieux de naissance sont également évoqués : Aix-la-Chapelle, à Ingelheim, Quierzy-sur-Oise ou encore Prüm.
Après la mort de Pépin le Bref, le 24 septembre 768, ses deux fils Charles (futur Charlemagne) et Carloman sont élus rois le 9 octobre 768 par une assemblée populaire. Charles se voit attribuer la partie de territoire que possédait son père, et Carloman le royaume de leur oncle Carloman, frère de Pépin le Bref. En 770, son frère refusant de l'aider, Charles est seul à combattre et à remporter une victoire complète sur les peuples d'Aquitaine aux velléités d'indépendance. En 771, soit après un peu plus de trois années de règne et de paix relative entre les deux frères, Carloman meurt au palais carolingien de Samoussy, tout près de Laon. Dès le lendemain de sa mort, Charles s'empare du royaume de son frère en usurpant l'héritage de ses neveux. Gerberge, la veuve de Carloman, se réfugie en Italie, avec ses fils et quelques partisans. À l'âge de vingt-neuf ans, Charles est alors élu souverain de tout le royaume franc.
Le jour de Noël de l'an 800, Charlemagne est couronné empereur d'Occident par le pape Léon III, à Rome, à la basilique Saint-Pierre. Il se montre courroucé que les rites de son couronnement soient inversés au profit du pape. En effet, ce dernier lui dépose subitement la couronne sur la tête alors qu'il est en train de prier, et ensuite seulement le fait acclamer et se prosterne devant lui. Une manière de signifier que c'est lui, le pape, qui fait l'empereur – ce qui anticipe sur les longues querelles des siècles ultérieurs entre l'Église et l'Empire. Selon Eginhard, le biographe de Charlemagne, l'empereur serait sorti furieux de la cérémonie : il aurait préféré que l'on suive le rituel byzantin, à savoir l'acclamation, le couronnement et enfin l'adoration – c'est-à-dire, selon les Annales Royales, le rituel de la proskynèse (prosternation), le pape s'agenouillant devant l'empereur. C'est en se souvenant de cet épisode que Napoléon prend soin, un millénaire plus tard, lors de son couronnement en présence du pape, de se poser la couronne lui-même sur la tête.
Mais l'empire byzantin refuse de reconnaître le couronnement impérial de Charlemagne, le vivant comme une usurpation. Charles et ses conseillers objectent que l'empire d'Orient étant tombé aux mains d'une femme, l'impératrice Irène de Byzance, cela équivaut à une déshérence pure et simple du titre impérial, qui ne peut être assumé que par un mâle. Avec le traité de paix d’Aix-la-Chapelle en 812, l’empereur d'Orient Michel Ier Rhangabé daigne accepter vraiment de reconnaître le titre impérial de Charlemagne et de ses successeurs, et encore, en utilisant des formules détournées évitant de se prononcer sur la légitimité du titre, telles que : « Charles, roi des Francs , que l'on appelle leur empereur ».
Son fils Pépin d'Italie décède en 810 et le cadet Charles en 811. En 813, il associe son fils survivant Louis à l'empire. Charlemagne meurt le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle.
Au lendemain de sa mort en 814, son vaste empire est borné à l'ouest par l'océan Atlantique (sauf la Bretagne), au sud, par l'Èbre, en Espagne, par le Volturno, en Italie ; à l'est par la Saxe, la rivière Tisza, les contreforts des Carpates et l'Oder ; au nord par la Baltique, le fleuve Eider, la mer du Nord et la Manche.
N°1497
2 avril 742 ou 748 : naissance de Charlemagne.
9 octobre 768 : début du règne de Charlemagne, roi des Francs. Couronnement à Noyon. Il règne avec son frère Carloman Ier jusqu’en 771.
770 : Charlemagne remporte une victoire complète sur les peuples d'Aquitaine, qui voulaient se rendre indépendants.
771 : Charlemagne règne seul, après la mort de son frère Carloman Ier.
772 : début des guerres de Saxe.
774 : soumission des Lombards.
778 : début des guerres contre les Maures.
788 : diète d'Empire à Ingelheim : la Bavière perd son indépendance. Tassilon est condamné à mort.
25 décembre 800 : Charlemagne, roi des Francs, est couronné empereur d’Occident à Rome par le pape Léon III. Début du nouvel Empire d'Occident.
804 : soumission des Saxons après 32 ans de guerres.
810 : Charlemagne s'installe définitivement à Aix-la-Chapelle.
812 : par le traité d’Aix-la-Chapelle, l’empereur d'Orient Michel Ier reconnaît Charlemagne comme empereur d’Occident.
813 : il associe son fils Louis à l'empire.
28 janvier 814 : mort de Charlemagne à Aix-la-Chapelle.
29 décembre 1165 : canonisation par le pape Pascal III.
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Monarque guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes successives, en particulier par la lente mais néanmoins violente soumission des Saxons païens (772-804). Souverain réformateur, soucieux d'orthodoxie religieuse et de culture, il protège les arts et les lettres et est à l'origine de la « renaissance carolingienne ».
Son œuvre politique immédiate ne lui survit pas longtemps. Respectueux de la tradition germanique en matière successorale, Charlemagne avait prévu le partage de l'Empire entre ses trois fils dès 806. L'empire ne sera finalement partagé entre ses trois petits-fils qu'au traité de Verdun en 843. Le morcellement féodal des siècles suivants, puis la division de l'Europe en États-Nations rivaux condamnent à l'impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l'empire universel de Charlemagne, en particulier les souverains du Saint-Empire romain germanique, d'Otton Ier en 962 à Charles Quint au XVIe siècle, ou encore Napoléon Ier, hanté par l'exemple du plus éminent des Carolingiens.
Pourtant, Charlemagne peut être considéré comme le « Père de l'Europe » pour avoir assuré le regroupement d'une partie notable de l'Europe occidentale, et posé les principes de gouvernement dont ont hérité les grands États européens.
La naissance et l’enfance de Charlemagne restent obscures, faute de documents d’époque.
L'année de naissance de Charlemagne est sujet de discussion. La date de 742 est avancée par le père Anselme, qui reprend l'unique témoignage d'Eginhard, qui dit dans sa Vita Karoli Magni que Charlemagne avait soixante-douze ans à son décès en 814. Mais il est apparu qu'Eginhard paraphrasait la Vie des douze Césars de Suétone, ce qui fait que l'âge qu'il donne à Charlemagne n'est pas du tout fiable. En ce qui concerne le jour précis de sa naissance, un calendrier du IXe siècle de l'abbaye de Lorsch dit que la naissance de Charlemagne a eu lieu un 2 avril (IV nonas aprilis, nativitas domni et gloriosissimo Karoli imperatoris et semper Augusti). En 755, un clerc irlandais du nom de Cathuulf rappelle à Charlemagne que tout le clergé avait prié pour que le roi et la reine eussent un enfant : cela suppose une naissance forcément légitime, pour que le clergé fasse une telle action, et plusieurs années après le mariage (Pépin et Berthe se sont mariés en 743 ou 744). Les Annales Petaviani (Annales de Petau) donnent la date de 747, mais soulèvent un problème : elles précisent également que Charlemagne est né après le départ de son oncle Carloman pour Rome, évènement qui a eu lieu après le 15 août 747. De plus, en 747, Pâques tombe le 2 avril et les chroniqueurs n'auraient pas manqué de signaler cette coïncidence. C'est pour ces raisons que la naissance de Charlemagne est plus probablement à dater du 2 avril 748.
Selon certains, il aurait vu le jour en Austrasie à Herstal ou à Jupille, où réside le plus souvent son père Pépin le Bref (Herstal et Jupille se situent aujourd'hui dans la banlieue de la ville de Liège en Belgique et furent à une époque des lieux de résidence privilégiée de certains ancêtres des Carolingiens, notamment Pépin le Gros, le père de Charles Martel).
D'autres lieux de naissance sont également évoqués : Aix-la-Chapelle, à Ingelheim, Quierzy-sur-Oise ou encore Prüm.
Après la mort de Pépin le Bref, le 24 septembre 768, ses deux fils Charles (futur Charlemagne) et Carloman sont élus rois le 9 octobre 768 par une assemblée populaire. Charles se voit attribuer la partie de territoire que possédait son père, et Carloman le royaume de leur oncle Carloman, frère de Pépin le Bref. En 770, son frère refusant de l'aider, Charles est seul à combattre et à remporter une victoire complète sur les peuples d'Aquitaine aux velléités d'indépendance. En 771, soit après un peu plus de trois années de règne et de paix relative entre les deux frères, Carloman meurt au palais carolingien de Samoussy, tout près de Laon. Dès le lendemain de sa mort, Charles s'empare du royaume de son frère en usurpant l'héritage de ses neveux. Gerberge, la veuve de Carloman, se réfugie en Italie, avec ses fils et quelques partisans. À l'âge de vingt-neuf ans, Charles est alors élu souverain de tout le royaume franc.
Le jour de Noël de l'an 800, Charlemagne est couronné empereur d'Occident par le pape Léon III, à Rome, à la basilique Saint-Pierre. Il se montre courroucé que les rites de son couronnement soient inversés au profit du pape. En effet, ce dernier lui dépose subitement la couronne sur la tête alors qu'il est en train de prier, et ensuite seulement le fait acclamer et se prosterne devant lui. Une manière de signifier que c'est lui, le pape, qui fait l'empereur – ce qui anticipe sur les longues querelles des siècles ultérieurs entre l'Église et l'Empire. Selon Eginhard, le biographe de Charlemagne, l'empereur serait sorti furieux de la cérémonie : il aurait préféré que l'on suive le rituel byzantin, à savoir l'acclamation, le couronnement et enfin l'adoration – c'est-à-dire, selon les Annales Royales, le rituel de la proskynèse (prosternation), le pape s'agenouillant devant l'empereur. C'est en se souvenant de cet épisode que Napoléon prend soin, un millénaire plus tard, lors de son couronnement en présence du pape, de se poser la couronne lui-même sur la tête.
Mais l'empire byzantin refuse de reconnaître le couronnement impérial de Charlemagne, le vivant comme une usurpation. Charles et ses conseillers objectent que l'empire d'Orient étant tombé aux mains d'une femme, l'impératrice Irène de Byzance, cela équivaut à une déshérence pure et simple du titre impérial, qui ne peut être assumé que par un mâle. Avec le traité de paix d’Aix-la-Chapelle en 812, l’empereur d'Orient Michel Ier Rhangabé daigne accepter vraiment de reconnaître le titre impérial de Charlemagne et de ses successeurs, et encore, en utilisant des formules détournées évitant de se prononcer sur la légitimité du titre, telles que : « Charles, roi des Francs , que l'on appelle leur empereur ».
Son fils Pépin d'Italie décède en 810 et le cadet Charles en 811. En 813, il associe son fils survivant Louis à l'empire. Charlemagne meurt le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle.
Au lendemain de sa mort en 814, son vaste empire est borné à l'ouest par l'océan Atlantique (sauf la Bretagne), au sud, par l'Èbre, en Espagne, par le Volturno, en Italie ; à l'est par la Saxe, la rivière Tisza, les contreforts des Carpates et l'Oder ; au nord par la Baltique, le fleuve Eider, la mer du Nord et la Manche.
N°1497
2 avril 742 ou 748 : naissance de Charlemagne.
9 octobre 768 : début du règne de Charlemagne, roi des Francs. Couronnement à Noyon. Il règne avec son frère Carloman Ier jusqu’en 771.
770 : Charlemagne remporte une victoire complète sur les peuples d'Aquitaine, qui voulaient se rendre indépendants.
771 : Charlemagne règne seul, après la mort de son frère Carloman Ier.
772 : début des guerres de Saxe.
774 : soumission des Lombards.
778 : début des guerres contre les Maures.
788 : diète d'Empire à Ingelheim : la Bavière perd son indépendance. Tassilon est condamné à mort.
25 décembre 800 : Charlemagne, roi des Francs, est couronné empereur d’Occident à Rome par le pape Léon III. Début du nouvel Empire d'Occident.
804 : soumission des Saxons après 32 ans de guerres.
810 : Charlemagne s'installe définitivement à Aix-la-Chapelle.
812 : par le traité d’Aix-la-Chapelle, l’empereur d'Orient Michel Ier reconnaît Charlemagne comme empereur d’Occident.
813 : il associe son fils Louis à l'empire.
28 janvier 814 : mort de Charlemagne à Aix-la-Chapelle.
29 décembre 1165 : canonisation par le pape Pascal III.
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Hugues Capet (né vers 940, mort au lieu-dit « Les Juifs », près de Prasville (Eure-et-Loir) le 24 octobre 996), duc des Francs (960-987), puis roi des Francs (987-996), fut le premier souverain de la dynastie capétienne. Fils de Hugues le Grand et de son épouse Hedwige de Saxe, il est l'héritier des puissants Robertiens, la lignée qui est en compétition pour le pouvoir avec les grandes familles aristocratiques de Francie aux IXe et Xe siècles.
La fin du Xe siècle connaît le début d'une révolution économique et sociale qui allait trouver son apogée vers 1100. Les progrès agricoles, le début des défrichements et l'augmentation des capacités d'échanges entraînée par l'introduction du denier d'argent par les premiers Carolingiens, entraînent une dynamique économique encore timide mais réelle. Dans le même temps, la fin des invasions et la continuité des guerres personnelles entraînent la construction des premiers châteaux privés où peuvent trouver refuge les paysans. En parallèle, la nouvelle élite guerrière, les chevaliers, entre en concurrence avec l'ancienne aristocratie foncière carolingienne. Pour canaliser ces nouveaux venus et pour assurer la protection de leurs biens, l'aristocratie et l'Église soutiennent et exploitent le mouvement de la paix de Dieu. C'est dans ce contexte qu'Hugues Capet peut instaurer la dynastie capétienne.
Il bénéficie tout d'abord de l'œuvre politique de son père qui parvient à contenir les ambitions de Herbert II de Vermandois, puis à en neutraliser la lignée. Cependant, cela ne peut se faire qu'en aidant les Carolingiens, pourtant totalement évincés de la course à la couronne depuis la déchéance de Charles le Simple, à se maintenir. En 960, Hugues Capet hérite du titre de duc des Francs obtenu par son père en échange de la concession de la couronne à Louis IV d'Outremer. Mais, avant de parvenir au pouvoir, il doit se libérer de la tutelle des Ottoniens et éliminer les derniers Carolingiens. C'est avec le soutien de l'Église, et en particulier de l'évêque Adalbéron de Reims et de Gerbert d'Aurillac, tous deux proches de la cour ottonienne, qu'il est enfin élu et sacré roi des Francs en 987.
N°1537
La relative faiblesse d'Hugues Capet est paradoxalement un atout pour son élection par les autres grandes familles avec le soutien des Ottoniens, car il est peu menaçant aux yeux des grands vassaux et pour les ambitions impériales. Cependant, si effectivement le nouveau roi ne parvient pas à soumettre ses vassaux indisciplinés, son règne voit une modification de la conception du royaume et du roi. Ainsi, Hugues Capet renoue avec l'Église en s'entourant systématiquement des principaux évêques et se rapproche de l'aristocratie en s'alliant avec les grands princes territoriaux (le duc de Normandie ou le comte d'Anjou), ce qui renforce son trône. Cette histoire du premier Capétien nous est surtout connue grâce au moine lettré Richer de Reims.
La Francia occidentalis se trouve définitivement séparée de l'Empire et le premier capétien, comme ses successeurs, met toute son énergie à créer une dynastie continue en consolidant son pouvoir sur son domaine et en y associant son fils Robert le Pieux le jour de Noël de l'an 987. La couronne est effectivement transmise à son fils à sa mort en 996. La dynastie capétienne qu'il fonde ainsi dure plus de huit siècles et donne naissance à des lignées de souverains en Espagne, en Italie, en Hongrie, au Portugal et au Brésil
La fin du Xe siècle connaît le début d'une révolution économique et sociale qui allait trouver son apogée vers 1100. Les progrès agricoles, le début des défrichements et l'augmentation des capacités d'échanges entraînée par l'introduction du denier d'argent par les premiers Carolingiens, entraînent une dynamique économique encore timide mais réelle. Dans le même temps, la fin des invasions et la continuité des guerres personnelles entraînent la construction des premiers châteaux privés où peuvent trouver refuge les paysans. En parallèle, la nouvelle élite guerrière, les chevaliers, entre en concurrence avec l'ancienne aristocratie foncière carolingienne. Pour canaliser ces nouveaux venus et pour assurer la protection de leurs biens, l'aristocratie et l'Église soutiennent et exploitent le mouvement de la paix de Dieu. C'est dans ce contexte qu'Hugues Capet peut instaurer la dynastie capétienne.
Il bénéficie tout d'abord de l'œuvre politique de son père qui parvient à contenir les ambitions de Herbert II de Vermandois, puis à en neutraliser la lignée. Cependant, cela ne peut se faire qu'en aidant les Carolingiens, pourtant totalement évincés de la course à la couronne depuis la déchéance de Charles le Simple, à se maintenir. En 960, Hugues Capet hérite du titre de duc des Francs obtenu par son père en échange de la concession de la couronne à Louis IV d'Outremer. Mais, avant de parvenir au pouvoir, il doit se libérer de la tutelle des Ottoniens et éliminer les derniers Carolingiens. C'est avec le soutien de l'Église, et en particulier de l'évêque Adalbéron de Reims et de Gerbert d'Aurillac, tous deux proches de la cour ottonienne, qu'il est enfin élu et sacré roi des Francs en 987.
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La relative faiblesse d'Hugues Capet est paradoxalement un atout pour son élection par les autres grandes familles avec le soutien des Ottoniens, car il est peu menaçant aux yeux des grands vassaux et pour les ambitions impériales. Cependant, si effectivement le nouveau roi ne parvient pas à soumettre ses vassaux indisciplinés, son règne voit une modification de la conception du royaume et du roi. Ainsi, Hugues Capet renoue avec l'Église en s'entourant systématiquement des principaux évêques et se rapproche de l'aristocratie en s'alliant avec les grands princes territoriaux (le duc de Normandie ou le comte d'Anjou), ce qui renforce son trône. Cette histoire du premier Capétien nous est surtout connue grâce au moine lettré Richer de Reims.
La Francia occidentalis se trouve définitivement séparée de l'Empire et le premier capétien, comme ses successeurs, met toute son énergie à créer une dynastie continue en consolidant son pouvoir sur son domaine et en y associant son fils Robert le Pieux le jour de Noël de l'an 987. La couronne est effectivement transmise à son fils à sa mort en 996. La dynastie capétienne qu'il fonde ainsi dure plus de huit siècles et donne naissance à des lignées de souverains en Espagne, en Italie, en Hongrie, au Portugal et au Brésil
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Philippe II dit Philippe Auguste, né le 21 août 1165 à Gonesse, mort à Mantes le 14 juillet 1223, est le septième roi de la dynastie dite des Capétiens directs. Il est le fils héritier de Louis VII dit le Jeune et d'Adèle de Champagne.
Le surnom d'« Auguste » lui a été donné par le moine Rigord après que Philippe II a ajouté au domaine royal en juillet 1185 (Traité de Boves) les seigneuries d’Artois, du Valois, d’Amiens et une bonne partie du Vermandois. Ce terme n'est pas une référence à l'empereur romain, mais signifie qu'il a accru considérablement le domaine.
Chapelain et biographe de Philippe II, Guillaume le Breton le nomme « Philippe le Magnanime » dans sa chronique La Philippide rédigée entre 1214 et 1224. Cette chronique est une continuation de celle de Rigord que Philippe II lui avait demandé d'expurger, la jugeant moins laudatrice qu'il le souhaitait.
Philippe Auguste reste l'un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison non seulement de la longueur de son règne, mais aussi de ses importantes victoires militaires et des progrès essentiels accomplis pour affermir le pouvoir royal et mettre fin à l'époque féodale.
Philippe Auguste est le premier roi qui a fait porter sur ses actes, à partir de 1190, Rex Franciæ, roi de France, au lieu de Rex Francorum, roi des Francs. Il faut cependant relever que les traités et conventions de paix signés entre les vassaux ou alliés et le royaume de France mentionnent sans exception Philippus rex Francorum, Philippe roi des Francs ou des Français, à la différence par exemple de Richardus rex Angliæ, Richard roi d'Angleterre, mais comme Heinrich rex Romanorum, Henri roi des Romains.
Philippe Auguste et Richard partent ensemble pour la troisième croisade, qui mobilise également la plupart des grands barons de France. Ils embarquent à la fin de l'été 1190, Philippe de Gênes et Richard de Marseille. Mais ils sont surpris par les tempêtes d'hiver en Méditerranée et doivent attendre plusieurs mois en Sicile, à Messine. Là, la rivalité entre les deux rois se ranime autour des projets de mariage de Richard, qui rompt ses fiançailles avec Alix (demi-sœur de Philippe) et s'engage avec Bérengère de Navarre. Philippe Auguste quitte Messine dès qu'il le peut, le 30 mars 1191.
Il arrive à Acre le 20 avril 1191 et participe au siège de la cité, contrôlée par les musulmans. Richard n'arrive qu'en juin, après un détour par Chypre : les renforts anglais sont les bienvenus mais les querelles reprennent immédiatement entre les deux rois. Pour aggraver la situation, ils sont tous deux touchés d'alopécie : plongés dans une forte fièvre, ils perdent cheveux et ongles. Philippe Auguste perd également l'usage d'un œil. Les opérations militaires avancent toutefois : les Français percent une première fois les murs d'Acre le 3 juillet, sans succès ; puis ce sont les Anglais qui échouent. Affaiblis, les assiégés capitulent le 12 juillet 1191.
N°1027
La croisade ne fait que commencer, pourtant Philippe décide de prendre le chemin du retour. La mort du comte de Flandre survenue le 1er juin lors du siège de Saint-Jean-d'Acre, n'y est sans doute pas étrangère : elle rouvre le dossier sensible de la succession flamande. Sur le chemin du retour, Philippe passe par Rome où le pape l'autorise à quitter la croisade. Le roi rentre à Paris le 27 décembre 1191.
Il s'agit là de la première préoccupation de Philippe à son retour de croisade. La mort du comte de Flandre, sans descendance, suscite les convoitises, avec trois prétendants : Baudouin, comte de Hainaut, Éléonore de Vermandois, comtesse de Beaumont, et Philippe Auguste lui-même.
Finalement, Baudouin est désigné comme héritier du comté de Flandre après paiement de cinq mille marcs d'argent. Cependant, Philippe Auguste confirme par une charte de 1192 le Valois et le Vermandois à Eléonore, qui doivent revenir au roi après la mort de celle-ci. Enfin, le roi reçoit Péronne et l'Artois, au nom de son fils Louis, comme héritage de la reine Isabelle de Hainaut morte en 1190. Les positions royales au nord sont donc considérablement renforcées.
Philippe Auguste et Richard reçoivent les clés d'Acre (Grandes Chroniques de France, XIVe s), 60 x 65 mm, Paris, Bibliothèque nationale de France.
Richard Cœur de Lion poursuit la croisade après le départ de Philippe : il reprend les principaux ports palestiniens, jusqu'à Jaffa, et rétablit le royaume latin de Jérusalem, bien que la ville proprement dite lui échappe. Il négocie finalement une trêve de cinq ans avec Saladin et rembarque au mois d'octobre 1192. Les tempêtes d'hiver le surprennent de nouveau : échoué à Corfou, il est capturé par le duc d'Autriche Léopold V, qui le remet entre les mains de l'empereur germanique Henri VI, son ennemi. Pour la libération de Richard, l'empereur demande une rançon de cent mille marcs d'argent, plus cinquante mille marcs pour l'aider à conquérir la Sicile.
Philippe profite de la situation pour négocier avec Jean sans Terre, le frère cadet de Richard, qui n'est pas pressé de voir ce dernier revenir. Espérant récupérer la couronne anglaise grâce au soutien de Philippe, il prête hommage en 1193. Puis, alors que Philippe Auguste attaque les possessions des Plantagenêts, Jean cède au roi de France l'est de la Normandie (le Vexin Normand), Le Vaudreuil, Verneuil et Évreux, moyennant mille marcs d'argent, par un accord écrit, en janvier 1194. Par sa finesse diplomatique et militaire, Philippe tient son rival en respect.
Richard est finalement libéré le 2 février 1194. Sa mère, Aliénor d'Aquitaine, a payé les deux tiers de la rançon demandée, soit cent mille marcs d'argent, le solde devant être versé plus tard. Sa riposte est immédiate : après deux mois passés en Angleterre, il débarque en Normandie le 12 mai 1194 ; s'engage alors une guerre d'escarmouches. Le 10 mai, Philippe met le siège devant Verneuil, qui refuse de se soumettre. Quand lui parvient l'annonce du massacre de la garnison française d'Évreux, que Jean, réconcilié avec son frère, vient de lui livrer, il abandonne le siège, le 28 mai, et pousse vers Évreux, qu'il détruit. De son côté, Richard reprend Loches après huit jours de siège, le 14 juin. Puis, le 5 juillet, Philippe s'apprêtant à mettre le siège devant le château de Vendôme, il lui dresse un guet-apens près de Fréteval, au cours duquel il s'empare des bagages de Philippe, du sceau royal et de son chartrier (événement à l'origine de la création de la garde des archives royales). Les deux souverains conviennent d'une trêve le 23 juillet 1194, mais qui n'est pas respectée. En 1195, la guerre se déplace dans le Berry, où les deux armées se rencontrent, près d'Issoudun. Alors que l'on s'apprête au combat, Richard va trouver Philippe et lui prête hommage pour le duché de Normandie et les comtés d'Anjou et de Poitiers. Un traité de paix est signé à Gaillon le 15 janvier 1196 : Richard cède Gisors et le Vexin normand à Philippe, qui lui abandonne les différentes conquêtes qu'il a faites en Normandie et ses prétentions sur le Berry et l'Auvergne.
Ayant perdu sa principale place forte avec Gisors, Richard entame la construction de Château-Gaillard, ce qui rallume la guerre. Richard prend et détruit le château de Vierzon, dans le Berry, et se fait livrer à prix d'argent le château de Nonancourt. De son côté, Philippe s'empare, à l'automne 1196, des châteaux de Dangu et d'Aumale, et reprend Nonancourt. Richard envahit le Vexin (1197-1198), ravageant les bords de Seine au-dessous de Paris. Philippe est battu en septembre 1198 entre Gamaches et Vernon. Le 26 septembre 1198, Richard s'empare des châteaux de Boury et de Courcelles, puis bat près de Gisors les troupes de Philippe, venu au secours de ces places fortes. Les deux rois cherchent des soutiens, tandis que le nouveau pape Innocent III, qui souhaite mettre sur pied une nouvelle croisade, les pousse à négocier. Le 13 janvier 1199, entre Les Andelys et Vernon, ils conviennent en présence du légat d'une trêve de cinq ans, d'ailleurs mal respectée. La situation se règle brusquement : lors du siège du donjon du château de Châlus-Chabrol (Limousin) le 26 mars 1199, Richard est frappé par un carreau d'arbalète. Il succombe à sa blessure quelques jours plus tard, le 6 avril, à quarante-et-un ans et au faîte de sa gloire.
Richard Cœur de Lion prisonnier (à gauche) et mortellement blessé à Châlus (à droite) (Effigies Regum Angliae, XIVe s.), Londres, British Library.
La succession de Richard Cœur de Lion ne va pas de soi : face à Jean sans Terre le jeune Arthur de Bretagne (âgé de douze ans), fils de son frère aîné Geoffroy II de Bretagne mort en 1186, est un prétendant sérieux. Philippe Auguste profite de cette rivalité et, comme il avait pris position pour Jean contre Richard, il prend cette fois position pour Arthur contre Jean. Il reçoit l'hommage du duc Arthur Ier de Bretagne au printemps 1199. Ceci lui permet de négocier en position de force avec Jean sans Terre, et le traité du Goulet, en mai 1200, est favorable à Philippe Auguste. Le traité est scellé par le mariage entre Louis de France et Blanche de Castille, nièce de Jean.
Les hostilités ne cessent pas vraiment, et se concentrent désormais en Aquitaine. Philippe se rapproche donc d'une part d'Arthur, et convoque Jean, son vassal au titre du traité du Goulet, pour ses actions en Aquitaine et à Tours. Jean ne se présente naturellement pas, et la cour de France prononce la confiscation de ses fiefs.
La suite se joue sur le terrain militaire. Philippe part dès le printemps 1202 à l'assaut de la Normandie tandis qu'Arthur s'attaque au Poitou. Mais le jeune comte est surpris par Jean sans Terre lors du siège de Mirebeau, et fait prisonnier avec ses troupes. Arthur de Bretagne disparaît dans les mois qui suivent, probablement assassiné début 1203. Philippe s'assure alors le soutien des vassaux d'Arthur et reprend son action en Normandie au printemps 1203. Il démantèle le système des châteaux normands, prend Le Vaudreuil, et entame le siège de Château-Gaillard en septembre 1203. De son côté, Jean fait l'erreur de quitter la Normandie pour rentrer en Angleterre, en décembre 1203. Château-Gaillard tombe le 6 mars 1204.
Philippe Auguste peut alors envahir l'ensemble de la Normandie : Falaise, Caen, Bayeux, puis Rouen qui capitule le 24 juin 1204 en constatant que le secours de Jean n'arrive pas. Verneuil et Arques tombent immédiatement après et parachèvent le succès de Philippe, qui vient de prendre toute la Normandie en deux ans de campagne. Philippe se tourne alors vers la vallée de la Loire, il prend d'abord Poitiers en août 1204, puis Loches et Chinon en 1205. Jean et Philippe conviennent finalement d'une trêve à Thouars, à compter du 13 octobre 1206. Pour Philippe Auguste, il va désormais falloir stabiliser ces conquêtes rapides.
Les ruines de Château-Gaillard aujourd'hui.
Déclenchée en 1208, la croisade contre les hérétiques albigeois a tourné à l'affrontement entre Simon IV de Montfort, qui conduit la croisade composée de barons du nord, et Raymond VI, comte de Toulouse, qui soutient secrètement les hérétiques. Par ailleurs, Pierre II d'Aragon a des vues sur la région et encourage le camp du comte de Toulouse avant d'être lui-même défait et tué par Simon de Montfort à Muret, en 1213.
Après la bataille de la Roche-aux-Moines, Louis part une première fois pour le Midi en avril 1215, et aide Simon de Montfort à consolider ses positions. Celui-ci devient finalement comte de Toulouse, avec l'accord du pape Honorius III et de Philippe Auguste, à qui il prête hommage. Mais la ville de Toulouse résiste, son siège dure, et Simon y meurt en avril 1218. Le pape désigne son fils Amaury de Montfort comme successeur et enjoint à Philippe Auguste d'envoyer une nouvelle expédition. Louis part en mai 1219, rejoint Amaury au siège de Marmande, dont les habitants sont massacrés. Après quarante jours d'ost, Louis rentre sans avoir pu prendre Toulouse. Une nouvelle expédition est envoyée par Philippe en 1221, sous les ordres de l'évêque de Bourges et du comte de la Marche, sans plus de succès.
Il faut souligner l'envergure assez faible de ces différentes expéditions. Malgré les appels réitérés d'Innocent III et de ses successeurs, Philippe, trop occupé par les affaires de Flandre et la lutte contre Jean sans Terre, se garde d'intervenir personnellement dans le Midi pour mettre fin à l'hérésie albigeoise. Toutefois, dans ses relations avec la papauté, il rappelle avec constance ses droits de suzerain sur le comté, et autorise enfin son fils à se croiser en 1219. Il faut attendre le règne de ses successeurs pour que le problème albigeois soit réglé.
La personnalité de Philippe II reste contrastée et énigmatique. Incontestablement, il est le seul roi de France à avoir été doté d'une véritable personnalité, jamais inféodé ni soumis aux évènements qu'il a pourtant souvent lui-même suscités. Il n'a jamais capitulé, et quand il a enduré du fait de ses propres erreurs il a été capable de réparer pour le bien du royaume.
Pour se libérer de la tutelle de sa mère et du clan champenois il se marie alors qu'il est lui-même mineur avec une héritière non pubère qui lui amène dans sa corbeille une dot considérable, l'Artois. Soucieux de sa descendance, d'un tempérament très affirmé mais brouillon, il décide de se séparer d'Isabelle de Hainaut qui ne lui a pas donné d'enfant. Puis, il se ravise comprenant qu'il va commettre l'irréparable comme son père Louis VII qui a perdu l'Aquitaine pour avoir laissé partir la duchesse Aliénor. Il se rabiboche avec sa jeune épouse et garde l'Artois, en plus d'un héritier. Il apprend vite.
Philippe II poursuit un but unique : l'accroissement du royaume et de ses possessions. Il cherchera toute sa vie à récupérer l'Aquitaine et l'Anjou en jouant pour cela le ferment de la division entre Henri II d'Angleterre et ses fils, jusqu'à l'achèvement complet de ses objectifs après Bouvines. D'autre part, il est un suzerain loyal et honnête qui n'use pas de sa puissance pour conquérir par les armes. Ainsi, il défend l'héritage artésien de son fils Louis et même il cherche à accroître l'Artois en rachetant des parcelles et en désintéressant les châtelains.
Philippe II reste marqué par ce qu'il estime être une dépossession territoriale qui réduit le royaume de France au compromis permanent avec des barons plus puissants et plus riches que le roi de France. A l'instar d'un bourgeois ou d'un hobereau, il fait grossir son capital en achetant des terres, contraint les serfs à payer leur affranchissement. Philippe II est l'initiateur de l'état français, pour autant le trésor du royaume est sa fortune personnelle dont il dispose à son gré. Ainsi, dans son testament il répartit la moitié du trésor à des œuvres caritatives de son choix et laisse l'autre moitié à son fils pour qu'il en dispose dans la gestion de l'état.
Denier de Philippe II, Laon, 1180–1201
Ingeborg de Danemark fut une épine dans son talon. Il ne l'aimait pas, il chercha à s'en débarrasser le plus rapidement possible, ce fut sa plus grande erreur car elle tint bon jusqu'au bout dans ses réclamations. Par son refus du divorce, son refus d'entrer en religion, son refus de retourner au Danemark elle l'empêcha de vivre auprès d'Agnès de Méranie dont il eut des enfants considérés comme illégitimes.
A cet égard, on peut observer qu'il se conduisit envers Ingeborg de Danemark de la même façon qu'il s'était conduit avec Isabelle de Hainaut, avec mépris et arrogance. Isabelle de Hainaut avait su lui tenir tête, elle s'était positionnée en victime n'hésitant pas à mettre le peuple de son côté. C'est sans doute ce qu'a voulu éviter Philippe II en enfermant immédiatement Ingeborg à Etampes, en ne lui laissant pas le temps d'organiser auprès du peuple sa défense. Son rôle de victime serait apparu clairement, il aurait été contraint de la reprendre près de lui comme il l'avait fait avec Isabelle de Hainaut. Or, il ne voulait plus Ingeborg pour épouse et ne voulait pas cette fois se voir contraint à reprendre une épouse dont il ne voulait plus et qui cette fois ne lui rapportait aucune terre. C'est sans doute là qu'Ingeborg a joué de malheur. Ne rapportant qu'une dot assez faible pour un roi de France, et aucune terre, elle n'avait aucun moyen de pression dont elle aurait pu user pour obliger Philippe II à la respecter.
N°1538
Comme quelques historiens l'ont avancé, le rejet d'Ingeborg pourrait s'expliquer par le fait que ce mariage ne lui rapportait pas tant qu'il l'avait espéré, une alliance notamment pour battre les Plantagenêts. Il n'est pas exclu qu'il ait estimé avoir été filouté sur les termes d'un contrat non écrit entre le Danemark et la France. Toutefois il faut observer que Valdemar II de Danemark, le frère d'Ingeborg, intercèdera sans relâche auprès de la France pour faire libérer sa sœur, et ira même plaider sa cause auprès du Pape. En vain. Secundo, Valdemar II de Danemark épouse en 1214 après la bataille de Bouvines et après la libération de sa sœur Ingeborg, Bérengère de Portugal sœur de Ferrand de Portugal qui avait rejoint la coalition contre Philippe II à Bouvines. Ce mariage est intéressant car il se conclut à un moment où Ferrand de Flandre est captif dans les geôles du Louvre.
Ingeborg n'a jamais été reine de France qu'en titre puisqu'elle n'a jamais exercé et à aucun moment, les fonctions de reine ou de régente. On peut voir le mariage de son frère Valdemar avec la sœur du prisonnier Ferrand de Flandre soit comme un remerciement tacite de la France pour la neutralité du Danemark à la bataille de Bouvines, soit comme une ultime provocation de la part du souverain danois, quoiqu'il en soit la conclusion d'un long épisode de gel diplomatique.
Philippe II fut un grand manipulateur d'hommes, il eut plus de difficultés à convaincre les femmes de sa bonne foi. On comprend pourquoi.
Le surnom d'« Auguste » lui a été donné par le moine Rigord après que Philippe II a ajouté au domaine royal en juillet 1185 (Traité de Boves) les seigneuries d’Artois, du Valois, d’Amiens et une bonne partie du Vermandois. Ce terme n'est pas une référence à l'empereur romain, mais signifie qu'il a accru considérablement le domaine.
Chapelain et biographe de Philippe II, Guillaume le Breton le nomme « Philippe le Magnanime » dans sa chronique La Philippide rédigée entre 1214 et 1224. Cette chronique est une continuation de celle de Rigord que Philippe II lui avait demandé d'expurger, la jugeant moins laudatrice qu'il le souhaitait.
Philippe Auguste reste l'un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison non seulement de la longueur de son règne, mais aussi de ses importantes victoires militaires et des progrès essentiels accomplis pour affermir le pouvoir royal et mettre fin à l'époque féodale.
Philippe Auguste est le premier roi qui a fait porter sur ses actes, à partir de 1190, Rex Franciæ, roi de France, au lieu de Rex Francorum, roi des Francs. Il faut cependant relever que les traités et conventions de paix signés entre les vassaux ou alliés et le royaume de France mentionnent sans exception Philippus rex Francorum, Philippe roi des Francs ou des Français, à la différence par exemple de Richardus rex Angliæ, Richard roi d'Angleterre, mais comme Heinrich rex Romanorum, Henri roi des Romains.
Philippe Auguste et Richard partent ensemble pour la troisième croisade, qui mobilise également la plupart des grands barons de France. Ils embarquent à la fin de l'été 1190, Philippe de Gênes et Richard de Marseille. Mais ils sont surpris par les tempêtes d'hiver en Méditerranée et doivent attendre plusieurs mois en Sicile, à Messine. Là, la rivalité entre les deux rois se ranime autour des projets de mariage de Richard, qui rompt ses fiançailles avec Alix (demi-sœur de Philippe) et s'engage avec Bérengère de Navarre. Philippe Auguste quitte Messine dès qu'il le peut, le 30 mars 1191.
Il arrive à Acre le 20 avril 1191 et participe au siège de la cité, contrôlée par les musulmans. Richard n'arrive qu'en juin, après un détour par Chypre : les renforts anglais sont les bienvenus mais les querelles reprennent immédiatement entre les deux rois. Pour aggraver la situation, ils sont tous deux touchés d'alopécie : plongés dans une forte fièvre, ils perdent cheveux et ongles. Philippe Auguste perd également l'usage d'un œil. Les opérations militaires avancent toutefois : les Français percent une première fois les murs d'Acre le 3 juillet, sans succès ; puis ce sont les Anglais qui échouent. Affaiblis, les assiégés capitulent le 12 juillet 1191.
N°1027
La croisade ne fait que commencer, pourtant Philippe décide de prendre le chemin du retour. La mort du comte de Flandre survenue le 1er juin lors du siège de Saint-Jean-d'Acre, n'y est sans doute pas étrangère : elle rouvre le dossier sensible de la succession flamande. Sur le chemin du retour, Philippe passe par Rome où le pape l'autorise à quitter la croisade. Le roi rentre à Paris le 27 décembre 1191.
Il s'agit là de la première préoccupation de Philippe à son retour de croisade. La mort du comte de Flandre, sans descendance, suscite les convoitises, avec trois prétendants : Baudouin, comte de Hainaut, Éléonore de Vermandois, comtesse de Beaumont, et Philippe Auguste lui-même.
Finalement, Baudouin est désigné comme héritier du comté de Flandre après paiement de cinq mille marcs d'argent. Cependant, Philippe Auguste confirme par une charte de 1192 le Valois et le Vermandois à Eléonore, qui doivent revenir au roi après la mort de celle-ci. Enfin, le roi reçoit Péronne et l'Artois, au nom de son fils Louis, comme héritage de la reine Isabelle de Hainaut morte en 1190. Les positions royales au nord sont donc considérablement renforcées.
Philippe Auguste et Richard reçoivent les clés d'Acre (Grandes Chroniques de France, XIVe s), 60 x 65 mm, Paris, Bibliothèque nationale de France.
Richard Cœur de Lion poursuit la croisade après le départ de Philippe : il reprend les principaux ports palestiniens, jusqu'à Jaffa, et rétablit le royaume latin de Jérusalem, bien que la ville proprement dite lui échappe. Il négocie finalement une trêve de cinq ans avec Saladin et rembarque au mois d'octobre 1192. Les tempêtes d'hiver le surprennent de nouveau : échoué à Corfou, il est capturé par le duc d'Autriche Léopold V, qui le remet entre les mains de l'empereur germanique Henri VI, son ennemi. Pour la libération de Richard, l'empereur demande une rançon de cent mille marcs d'argent, plus cinquante mille marcs pour l'aider à conquérir la Sicile.
Philippe profite de la situation pour négocier avec Jean sans Terre, le frère cadet de Richard, qui n'est pas pressé de voir ce dernier revenir. Espérant récupérer la couronne anglaise grâce au soutien de Philippe, il prête hommage en 1193. Puis, alors que Philippe Auguste attaque les possessions des Plantagenêts, Jean cède au roi de France l'est de la Normandie (le Vexin Normand), Le Vaudreuil, Verneuil et Évreux, moyennant mille marcs d'argent, par un accord écrit, en janvier 1194. Par sa finesse diplomatique et militaire, Philippe tient son rival en respect.
Richard est finalement libéré le 2 février 1194. Sa mère, Aliénor d'Aquitaine, a payé les deux tiers de la rançon demandée, soit cent mille marcs d'argent, le solde devant être versé plus tard. Sa riposte est immédiate : après deux mois passés en Angleterre, il débarque en Normandie le 12 mai 1194 ; s'engage alors une guerre d'escarmouches. Le 10 mai, Philippe met le siège devant Verneuil, qui refuse de se soumettre. Quand lui parvient l'annonce du massacre de la garnison française d'Évreux, que Jean, réconcilié avec son frère, vient de lui livrer, il abandonne le siège, le 28 mai, et pousse vers Évreux, qu'il détruit. De son côté, Richard reprend Loches après huit jours de siège, le 14 juin. Puis, le 5 juillet, Philippe s'apprêtant à mettre le siège devant le château de Vendôme, il lui dresse un guet-apens près de Fréteval, au cours duquel il s'empare des bagages de Philippe, du sceau royal et de son chartrier (événement à l'origine de la création de la garde des archives royales). Les deux souverains conviennent d'une trêve le 23 juillet 1194, mais qui n'est pas respectée. En 1195, la guerre se déplace dans le Berry, où les deux armées se rencontrent, près d'Issoudun. Alors que l'on s'apprête au combat, Richard va trouver Philippe et lui prête hommage pour le duché de Normandie et les comtés d'Anjou et de Poitiers. Un traité de paix est signé à Gaillon le 15 janvier 1196 : Richard cède Gisors et le Vexin normand à Philippe, qui lui abandonne les différentes conquêtes qu'il a faites en Normandie et ses prétentions sur le Berry et l'Auvergne.
Ayant perdu sa principale place forte avec Gisors, Richard entame la construction de Château-Gaillard, ce qui rallume la guerre. Richard prend et détruit le château de Vierzon, dans le Berry, et se fait livrer à prix d'argent le château de Nonancourt. De son côté, Philippe s'empare, à l'automne 1196, des châteaux de Dangu et d'Aumale, et reprend Nonancourt. Richard envahit le Vexin (1197-1198), ravageant les bords de Seine au-dessous de Paris. Philippe est battu en septembre 1198 entre Gamaches et Vernon. Le 26 septembre 1198, Richard s'empare des châteaux de Boury et de Courcelles, puis bat près de Gisors les troupes de Philippe, venu au secours de ces places fortes. Les deux rois cherchent des soutiens, tandis que le nouveau pape Innocent III, qui souhaite mettre sur pied une nouvelle croisade, les pousse à négocier. Le 13 janvier 1199, entre Les Andelys et Vernon, ils conviennent en présence du légat d'une trêve de cinq ans, d'ailleurs mal respectée. La situation se règle brusquement : lors du siège du donjon du château de Châlus-Chabrol (Limousin) le 26 mars 1199, Richard est frappé par un carreau d'arbalète. Il succombe à sa blessure quelques jours plus tard, le 6 avril, à quarante-et-un ans et au faîte de sa gloire.
Richard Cœur de Lion prisonnier (à gauche) et mortellement blessé à Châlus (à droite) (Effigies Regum Angliae, XIVe s.), Londres, British Library.
La succession de Richard Cœur de Lion ne va pas de soi : face à Jean sans Terre le jeune Arthur de Bretagne (âgé de douze ans), fils de son frère aîné Geoffroy II de Bretagne mort en 1186, est un prétendant sérieux. Philippe Auguste profite de cette rivalité et, comme il avait pris position pour Jean contre Richard, il prend cette fois position pour Arthur contre Jean. Il reçoit l'hommage du duc Arthur Ier de Bretagne au printemps 1199. Ceci lui permet de négocier en position de force avec Jean sans Terre, et le traité du Goulet, en mai 1200, est favorable à Philippe Auguste. Le traité est scellé par le mariage entre Louis de France et Blanche de Castille, nièce de Jean.
Les hostilités ne cessent pas vraiment, et se concentrent désormais en Aquitaine. Philippe se rapproche donc d'une part d'Arthur, et convoque Jean, son vassal au titre du traité du Goulet, pour ses actions en Aquitaine et à Tours. Jean ne se présente naturellement pas, et la cour de France prononce la confiscation de ses fiefs.
La suite se joue sur le terrain militaire. Philippe part dès le printemps 1202 à l'assaut de la Normandie tandis qu'Arthur s'attaque au Poitou. Mais le jeune comte est surpris par Jean sans Terre lors du siège de Mirebeau, et fait prisonnier avec ses troupes. Arthur de Bretagne disparaît dans les mois qui suivent, probablement assassiné début 1203. Philippe s'assure alors le soutien des vassaux d'Arthur et reprend son action en Normandie au printemps 1203. Il démantèle le système des châteaux normands, prend Le Vaudreuil, et entame le siège de Château-Gaillard en septembre 1203. De son côté, Jean fait l'erreur de quitter la Normandie pour rentrer en Angleterre, en décembre 1203. Château-Gaillard tombe le 6 mars 1204.
Philippe Auguste peut alors envahir l'ensemble de la Normandie : Falaise, Caen, Bayeux, puis Rouen qui capitule le 24 juin 1204 en constatant que le secours de Jean n'arrive pas. Verneuil et Arques tombent immédiatement après et parachèvent le succès de Philippe, qui vient de prendre toute la Normandie en deux ans de campagne. Philippe se tourne alors vers la vallée de la Loire, il prend d'abord Poitiers en août 1204, puis Loches et Chinon en 1205. Jean et Philippe conviennent finalement d'une trêve à Thouars, à compter du 13 octobre 1206. Pour Philippe Auguste, il va désormais falloir stabiliser ces conquêtes rapides.
Les ruines de Château-Gaillard aujourd'hui.
Déclenchée en 1208, la croisade contre les hérétiques albigeois a tourné à l'affrontement entre Simon IV de Montfort, qui conduit la croisade composée de barons du nord, et Raymond VI, comte de Toulouse, qui soutient secrètement les hérétiques. Par ailleurs, Pierre II d'Aragon a des vues sur la région et encourage le camp du comte de Toulouse avant d'être lui-même défait et tué par Simon de Montfort à Muret, en 1213.
Après la bataille de la Roche-aux-Moines, Louis part une première fois pour le Midi en avril 1215, et aide Simon de Montfort à consolider ses positions. Celui-ci devient finalement comte de Toulouse, avec l'accord du pape Honorius III et de Philippe Auguste, à qui il prête hommage. Mais la ville de Toulouse résiste, son siège dure, et Simon y meurt en avril 1218. Le pape désigne son fils Amaury de Montfort comme successeur et enjoint à Philippe Auguste d'envoyer une nouvelle expédition. Louis part en mai 1219, rejoint Amaury au siège de Marmande, dont les habitants sont massacrés. Après quarante jours d'ost, Louis rentre sans avoir pu prendre Toulouse. Une nouvelle expédition est envoyée par Philippe en 1221, sous les ordres de l'évêque de Bourges et du comte de la Marche, sans plus de succès.
Il faut souligner l'envergure assez faible de ces différentes expéditions. Malgré les appels réitérés d'Innocent III et de ses successeurs, Philippe, trop occupé par les affaires de Flandre et la lutte contre Jean sans Terre, se garde d'intervenir personnellement dans le Midi pour mettre fin à l'hérésie albigeoise. Toutefois, dans ses relations avec la papauté, il rappelle avec constance ses droits de suzerain sur le comté, et autorise enfin son fils à se croiser en 1219. Il faut attendre le règne de ses successeurs pour que le problème albigeois soit réglé.
La personnalité de Philippe II reste contrastée et énigmatique. Incontestablement, il est le seul roi de France à avoir été doté d'une véritable personnalité, jamais inféodé ni soumis aux évènements qu'il a pourtant souvent lui-même suscités. Il n'a jamais capitulé, et quand il a enduré du fait de ses propres erreurs il a été capable de réparer pour le bien du royaume.
Pour se libérer de la tutelle de sa mère et du clan champenois il se marie alors qu'il est lui-même mineur avec une héritière non pubère qui lui amène dans sa corbeille une dot considérable, l'Artois. Soucieux de sa descendance, d'un tempérament très affirmé mais brouillon, il décide de se séparer d'Isabelle de Hainaut qui ne lui a pas donné d'enfant. Puis, il se ravise comprenant qu'il va commettre l'irréparable comme son père Louis VII qui a perdu l'Aquitaine pour avoir laissé partir la duchesse Aliénor. Il se rabiboche avec sa jeune épouse et garde l'Artois, en plus d'un héritier. Il apprend vite.
Philippe II poursuit un but unique : l'accroissement du royaume et de ses possessions. Il cherchera toute sa vie à récupérer l'Aquitaine et l'Anjou en jouant pour cela le ferment de la division entre Henri II d'Angleterre et ses fils, jusqu'à l'achèvement complet de ses objectifs après Bouvines. D'autre part, il est un suzerain loyal et honnête qui n'use pas de sa puissance pour conquérir par les armes. Ainsi, il défend l'héritage artésien de son fils Louis et même il cherche à accroître l'Artois en rachetant des parcelles et en désintéressant les châtelains.
Philippe II reste marqué par ce qu'il estime être une dépossession territoriale qui réduit le royaume de France au compromis permanent avec des barons plus puissants et plus riches que le roi de France. A l'instar d'un bourgeois ou d'un hobereau, il fait grossir son capital en achetant des terres, contraint les serfs à payer leur affranchissement. Philippe II est l'initiateur de l'état français, pour autant le trésor du royaume est sa fortune personnelle dont il dispose à son gré. Ainsi, dans son testament il répartit la moitié du trésor à des œuvres caritatives de son choix et laisse l'autre moitié à son fils pour qu'il en dispose dans la gestion de l'état.
Denier de Philippe II, Laon, 1180–1201
Ingeborg de Danemark fut une épine dans son talon. Il ne l'aimait pas, il chercha à s'en débarrasser le plus rapidement possible, ce fut sa plus grande erreur car elle tint bon jusqu'au bout dans ses réclamations. Par son refus du divorce, son refus d'entrer en religion, son refus de retourner au Danemark elle l'empêcha de vivre auprès d'Agnès de Méranie dont il eut des enfants considérés comme illégitimes.
A cet égard, on peut observer qu'il se conduisit envers Ingeborg de Danemark de la même façon qu'il s'était conduit avec Isabelle de Hainaut, avec mépris et arrogance. Isabelle de Hainaut avait su lui tenir tête, elle s'était positionnée en victime n'hésitant pas à mettre le peuple de son côté. C'est sans doute ce qu'a voulu éviter Philippe II en enfermant immédiatement Ingeborg à Etampes, en ne lui laissant pas le temps d'organiser auprès du peuple sa défense. Son rôle de victime serait apparu clairement, il aurait été contraint de la reprendre près de lui comme il l'avait fait avec Isabelle de Hainaut. Or, il ne voulait plus Ingeborg pour épouse et ne voulait pas cette fois se voir contraint à reprendre une épouse dont il ne voulait plus et qui cette fois ne lui rapportait aucune terre. C'est sans doute là qu'Ingeborg a joué de malheur. Ne rapportant qu'une dot assez faible pour un roi de France, et aucune terre, elle n'avait aucun moyen de pression dont elle aurait pu user pour obliger Philippe II à la respecter.
N°1538
Comme quelques historiens l'ont avancé, le rejet d'Ingeborg pourrait s'expliquer par le fait que ce mariage ne lui rapportait pas tant qu'il l'avait espéré, une alliance notamment pour battre les Plantagenêts. Il n'est pas exclu qu'il ait estimé avoir été filouté sur les termes d'un contrat non écrit entre le Danemark et la France. Toutefois il faut observer que Valdemar II de Danemark, le frère d'Ingeborg, intercèdera sans relâche auprès de la France pour faire libérer sa sœur, et ira même plaider sa cause auprès du Pape. En vain. Secundo, Valdemar II de Danemark épouse en 1214 après la bataille de Bouvines et après la libération de sa sœur Ingeborg, Bérengère de Portugal sœur de Ferrand de Portugal qui avait rejoint la coalition contre Philippe II à Bouvines. Ce mariage est intéressant car il se conclut à un moment où Ferrand de Flandre est captif dans les geôles du Louvre.
Ingeborg n'a jamais été reine de France qu'en titre puisqu'elle n'a jamais exercé et à aucun moment, les fonctions de reine ou de régente. On peut voir le mariage de son frère Valdemar avec la sœur du prisonnier Ferrand de Flandre soit comme un remerciement tacite de la France pour la neutralité du Danemark à la bataille de Bouvines, soit comme une ultime provocation de la part du souverain danois, quoiqu'il en soit la conclusion d'un long épisode de gel diplomatique.
Philippe II fut un grand manipulateur d'hommes, il eut plus de difficultés à convaincre les femmes de sa bonne foi. On comprend pourquoi.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Louis IX de France, plus connu sous le nom de Saint Louis depuis sa canonisation par l'Église catholique en 1297, est né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août 1270 à Tunis pendant la huitième croisade. Il fut roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs.
Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Charles Ier de Sicile (1227-1285), comte d'Anjou, qui fonda la seconde dynastie angevine.
Il développa notamment la justice royale où le roi apparaît alors comme « le justicier suprême ».
Quatrième fils né en 1214 du roi Louis VIII, Louis IX ne peut régner qu'en raison de la mort précoce de ses trois frères aînés dont Philippe né en 1209 et mort en 1218. Il n'a pas atteint la majorité lorsque survient le décès de son père en 1226.
Dans son testament, Louis VIII confie la régence à Blanche de Castille. Le pouvoir passe « entre les mains d’un enfant, d’une femme et d’un vieillard », Barthélemy de Roye, grand chambrier à la cour depuis 20 ans (Chronique de Tours).
Le royaume entre dans une période d'agitation, la révolte est organisée par Philippe Hurepel, oncle de Louis IX, fils légitimé de Philippe Auguste, par la maison de Dreux et par le duc de Bretagne Pierre Mauclerc. Matant la rébellion et les barons agités, la régente Blanche de Castille, achève la conquête du Languedoc initiée par Louis VIII en contraignant le comte Raymond VII de Toulouse à donner sa fille Jeanne en mariage à Alphonse, frère de Louis IX.
Louis IX n'a que douze ans quand il est sacré roi le 29 novembre 1226 à Reims par l'évêque de Soissons, Jacques de Bazoches. La régence est assurée par sa mère, Blanche de Castille, avec le titre de « baillistre ». En 1234, elle organise le mariage, qui aura lieu à Sens, de Louis IX avec Marguerite, la fille du comte Raimond Bérenger IV de Provence espérant ainsi agréger le comté de Provence au royaume de France, puisque le comte de Provence a quatre filles. Blanche de Castille garda assez longtemps une grande influence sur le pouvoir, au-delà de la majorité du roi, réputé majeur le 25 avril 1235.
Louis IX prend effectivement le pouvoir à partir de 1241. Il investit son frère Alphonse du comté de Poitiers afin de contraindre la noblesse poitevine à rendre hommage. La soumission de la rébellion de Hugues X de Lusignan lui permet d'asseoir son autorité en une campagne courte (28 avril 1242 au 21 juillet 1242) et dans le même temps de pousser son avantage jusqu'à Saintes pour y déloger le roi Henri III d'Angleterre qui a décidé de rompre la trêve de 1238, et d'aider le comte de Lusignan .
Réputé pour sa piété, Louis IX se taille, grâce aux croisades, une réputation de roi diplomate et juriste dans toute l'Europe. Les royaumes font appel à sa sagesse dans les affaires complexes. Ainsi, il arbitre la succession du comté de Hainaut par le « Dit de Péronne » du 24 septembre 1256.
Par le traité de Corbeil du 11 mai 1258, Louis IX abandonne sa suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon. En échange, Jacques Ier d'Aragon renonce à ses droits sur la Provence et le Languedoc. Pour sceller ce traité, Louis IX marie sa fille Blanche avec l'infant de Castille, Ferdinand de la Cerda, et Jacques Ier d'Aragon maria sa fille l'infante Isabelle avec le fils de Louis IX, le futur Philippe III.
N°989
Le traité de Paris du 28 mai 1258, ratifié le 4 décembre 1259, restitue au royaume d'Angleterre la suzeraineté sur le Limousin, le Périgord, la Guyenne, le Quercy, l'Agenais et une partie de la Saintonge au sud de la Charente, tandis que pour sa part, Henri III d'Angleterre renonce à la Normandie, au Maine, à l'Anjou et au Poitou, en même temps qu'il accepte de rendre l'hommage pour la Guyenne. Plus tard, lorsque le roi Henri III d'Angleterre connaît des difficultés avec ses barons révoltés, il fait appel à l'arbitrage de Louis IX qui rend en sa faveur le Dit d'Amiens du 23 janvier 1264
Louis IX ne ménagea pas sa peine dans les affaires intérieures, le temps qu'il ne passa pas en dehors du royaume. Il voulut laisser un royaume pacifié et soumis à un pouvoir juste. En conséquence, il dépêcha en 1247 des enquêteurs royaux pour l'instruire de l'état du pays à charge pour eux de réprimer directement dans les domaines de la justice, de l'administration, de la fiscalité et de l'armée. Il fit surveiller baillis et prévôts de manière à ce que les droits de chacun soient respectés, y compris par les officiers royaux.
Il édicta également une série de mesures de moralisation publique contre les mauvais sénéchaux et baillis. De plus, des mesures visant à réévaluer la monnaie entre 1263 et 1266 lui valurent une popularité certaine.
Il reprend également la « Quarantaine-le-roi », instituée par Philippe Auguste, une ordonnance qui préfigure les négociations diplomatiques avant les hostilités. L'ordonnance qu'il renouvelle en 1245 permet l'ouverture de négociations avant toute guerre privée, ordalie, duel judiciaire, jugement de Dieu et substitue à certaines coutumes médiévales des formes de justice plus modernes. Ainsi, les justiciables pouvaient dorénavant en appeler au roi dont les décisions judiciaires surpassaient celles de ses vassaux. Le roi Louis IX a de la sorte cassé de nombreuses sentences. Ce n'est que par la suite, dans une ordonnance en 1258, que Louis IX interdit définitivement le duel judiciaire, mais cette décision n'est pas appliquée par ses vassaux.
Saint Louis, par Maître Théodoric
Le chroniqueur Jean de Joinville, son principal biographe et l'un des principaux témoins lors de son procès de canonisation, rapporte dans sa Vie de Saint Louis que Louis IX rendait la justice sous son chêne à Vincennes : « Il advint maintes fois qu’en été, il allait s’asseoir au bois de Vincennes après sa messe, s’adossait à un chêne et nous faisait asseoir autour de lui. Et tous ceux qui avaient un problème venaient lui parler sans en être empêchés par un huissier ou quelqu’un d’autre. »
En 1244, Louis IX tombe gravement malade (dysenterie) et fait le vœu de partir en croisade au cas où il guérirait. Rétabli, il prépare son départ vers les royaumes chrétiens d'Orient en difficulté qu'il veut soutenir.
L'organisation de la croisade dure quatre années qui verront la construction du port d'Aigues-Mortes à l'initiative de Charles Ier de Sicile frère du roi et futur roi de Naples et de Sicile. La ville ne se remettra jamais du coût exorbitant des aménagements requis pour cette croisade et poursuivra Charles d'Anjou en justice.
Le 12 juin 1248, il se saisit de l'oriflamme capétienne en la basilique de Saint-Denis et part accompagné de son épouse la reine Marguerite de Provence, du comte Robert d'Artois et de Charles d'Anjou, ses frères. Robert d'Artois trouva la mort à la bataille de Mansourah.
Louis IX espère convertir le sultan de Tunis au christianisme et le dresser contre le sultan d'Égypte. Les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée est victime d'une épidémie dite de peste (en réalité de dysenterie). Louis IX en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis. Son corps est étendu sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ. Cette défaite marque la fin des croisades, qui doit survivre à une saignée sévère dans la lignée royale. Isabelle d'Aragon, épouse de Philippe III, meurt en Sicile sur le chemin du retour. Alphonse de Poitiers et son épouse Jeanne de Toulouse, meurent à 3 jours d'intervalle en Italie.
N°1539
Une partie des restes du roi fut enterrée en Tunisie, où une tombe de Louis IX peut encore être visitée aujourd'hui. Une autre partie, mise dans une urne, fut confiée à la basilique de Monreale près de Palerme. Comme on ne savait pas, à l'époque, embaumer correctement les cadavres pour pouvoir les conserver longtemps, on fit bouillir le reste du corps avec du vin aromatisé d'épices afin de séparer les os de la chair. Ses os et son cœur furent ensuite rapportés à la basilique de Saint-Denis. Pendant les guerres de religion, ces reliques disparurent, seul un doigt fut sauvé et conservé à Saint-Denis. Lors de la consécration de la cathédrale Saint-Louis de Carthage à la fin du XIXe siècle, les reliques conservées en Sicile furent amenées en Tunisie, et finalement, lors de l'indépendance de la Tunisie, ramenées en France et déposées à la Sainte-Chapelle.
Dans l'espoir d'amadouer le roi de France Philippe le Bel, petit-fils de Louis IX, le pape Boniface VIII, à l'issue d'une longue enquête et un long procès, canonisa Louis IX le 11 août 1297 à Orvieto sous le nom de saint Louis de France.
En raison de cette canonisation par l'Église catholique, il restera plus connu sous le nom de saint Louis. Il est le seul roi de France à avoir été canonisé.
Avec sainte Élisabeth de Hongrie, sa contemporaine, Saint Louis est vénéré par les tertiaires franciscains comme leur Patron à cause de son sens de la prière, de la justice et de son amour des pauvres
Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Charles Ier de Sicile (1227-1285), comte d'Anjou, qui fonda la seconde dynastie angevine.
Il développa notamment la justice royale où le roi apparaît alors comme « le justicier suprême ».
Quatrième fils né en 1214 du roi Louis VIII, Louis IX ne peut régner qu'en raison de la mort précoce de ses trois frères aînés dont Philippe né en 1209 et mort en 1218. Il n'a pas atteint la majorité lorsque survient le décès de son père en 1226.
Dans son testament, Louis VIII confie la régence à Blanche de Castille. Le pouvoir passe « entre les mains d’un enfant, d’une femme et d’un vieillard », Barthélemy de Roye, grand chambrier à la cour depuis 20 ans (Chronique de Tours).
Le royaume entre dans une période d'agitation, la révolte est organisée par Philippe Hurepel, oncle de Louis IX, fils légitimé de Philippe Auguste, par la maison de Dreux et par le duc de Bretagne Pierre Mauclerc. Matant la rébellion et les barons agités, la régente Blanche de Castille, achève la conquête du Languedoc initiée par Louis VIII en contraignant le comte Raymond VII de Toulouse à donner sa fille Jeanne en mariage à Alphonse, frère de Louis IX.
Louis IX n'a que douze ans quand il est sacré roi le 29 novembre 1226 à Reims par l'évêque de Soissons, Jacques de Bazoches. La régence est assurée par sa mère, Blanche de Castille, avec le titre de « baillistre ». En 1234, elle organise le mariage, qui aura lieu à Sens, de Louis IX avec Marguerite, la fille du comte Raimond Bérenger IV de Provence espérant ainsi agréger le comté de Provence au royaume de France, puisque le comte de Provence a quatre filles. Blanche de Castille garda assez longtemps une grande influence sur le pouvoir, au-delà de la majorité du roi, réputé majeur le 25 avril 1235.
Louis IX prend effectivement le pouvoir à partir de 1241. Il investit son frère Alphonse du comté de Poitiers afin de contraindre la noblesse poitevine à rendre hommage. La soumission de la rébellion de Hugues X de Lusignan lui permet d'asseoir son autorité en une campagne courte (28 avril 1242 au 21 juillet 1242) et dans le même temps de pousser son avantage jusqu'à Saintes pour y déloger le roi Henri III d'Angleterre qui a décidé de rompre la trêve de 1238, et d'aider le comte de Lusignan .
Réputé pour sa piété, Louis IX se taille, grâce aux croisades, une réputation de roi diplomate et juriste dans toute l'Europe. Les royaumes font appel à sa sagesse dans les affaires complexes. Ainsi, il arbitre la succession du comté de Hainaut par le « Dit de Péronne » du 24 septembre 1256.
Par le traité de Corbeil du 11 mai 1258, Louis IX abandonne sa suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon. En échange, Jacques Ier d'Aragon renonce à ses droits sur la Provence et le Languedoc. Pour sceller ce traité, Louis IX marie sa fille Blanche avec l'infant de Castille, Ferdinand de la Cerda, et Jacques Ier d'Aragon maria sa fille l'infante Isabelle avec le fils de Louis IX, le futur Philippe III.
N°989
Le traité de Paris du 28 mai 1258, ratifié le 4 décembre 1259, restitue au royaume d'Angleterre la suzeraineté sur le Limousin, le Périgord, la Guyenne, le Quercy, l'Agenais et une partie de la Saintonge au sud de la Charente, tandis que pour sa part, Henri III d'Angleterre renonce à la Normandie, au Maine, à l'Anjou et au Poitou, en même temps qu'il accepte de rendre l'hommage pour la Guyenne. Plus tard, lorsque le roi Henri III d'Angleterre connaît des difficultés avec ses barons révoltés, il fait appel à l'arbitrage de Louis IX qui rend en sa faveur le Dit d'Amiens du 23 janvier 1264
Louis IX ne ménagea pas sa peine dans les affaires intérieures, le temps qu'il ne passa pas en dehors du royaume. Il voulut laisser un royaume pacifié et soumis à un pouvoir juste. En conséquence, il dépêcha en 1247 des enquêteurs royaux pour l'instruire de l'état du pays à charge pour eux de réprimer directement dans les domaines de la justice, de l'administration, de la fiscalité et de l'armée. Il fit surveiller baillis et prévôts de manière à ce que les droits de chacun soient respectés, y compris par les officiers royaux.
Il édicta également une série de mesures de moralisation publique contre les mauvais sénéchaux et baillis. De plus, des mesures visant à réévaluer la monnaie entre 1263 et 1266 lui valurent une popularité certaine.
Il reprend également la « Quarantaine-le-roi », instituée par Philippe Auguste, une ordonnance qui préfigure les négociations diplomatiques avant les hostilités. L'ordonnance qu'il renouvelle en 1245 permet l'ouverture de négociations avant toute guerre privée, ordalie, duel judiciaire, jugement de Dieu et substitue à certaines coutumes médiévales des formes de justice plus modernes. Ainsi, les justiciables pouvaient dorénavant en appeler au roi dont les décisions judiciaires surpassaient celles de ses vassaux. Le roi Louis IX a de la sorte cassé de nombreuses sentences. Ce n'est que par la suite, dans une ordonnance en 1258, que Louis IX interdit définitivement le duel judiciaire, mais cette décision n'est pas appliquée par ses vassaux.
Saint Louis, par Maître Théodoric
Le chroniqueur Jean de Joinville, son principal biographe et l'un des principaux témoins lors de son procès de canonisation, rapporte dans sa Vie de Saint Louis que Louis IX rendait la justice sous son chêne à Vincennes : « Il advint maintes fois qu’en été, il allait s’asseoir au bois de Vincennes après sa messe, s’adossait à un chêne et nous faisait asseoir autour de lui. Et tous ceux qui avaient un problème venaient lui parler sans en être empêchés par un huissier ou quelqu’un d’autre. »
En 1244, Louis IX tombe gravement malade (dysenterie) et fait le vœu de partir en croisade au cas où il guérirait. Rétabli, il prépare son départ vers les royaumes chrétiens d'Orient en difficulté qu'il veut soutenir.
L'organisation de la croisade dure quatre années qui verront la construction du port d'Aigues-Mortes à l'initiative de Charles Ier de Sicile frère du roi et futur roi de Naples et de Sicile. La ville ne se remettra jamais du coût exorbitant des aménagements requis pour cette croisade et poursuivra Charles d'Anjou en justice.
Le 12 juin 1248, il se saisit de l'oriflamme capétienne en la basilique de Saint-Denis et part accompagné de son épouse la reine Marguerite de Provence, du comte Robert d'Artois et de Charles d'Anjou, ses frères. Robert d'Artois trouva la mort à la bataille de Mansourah.
Louis IX espère convertir le sultan de Tunis au christianisme et le dresser contre le sultan d'Égypte. Les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée est victime d'une épidémie dite de peste (en réalité de dysenterie). Louis IX en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis. Son corps est étendu sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ. Cette défaite marque la fin des croisades, qui doit survivre à une saignée sévère dans la lignée royale. Isabelle d'Aragon, épouse de Philippe III, meurt en Sicile sur le chemin du retour. Alphonse de Poitiers et son épouse Jeanne de Toulouse, meurent à 3 jours d'intervalle en Italie.
N°1539
Une partie des restes du roi fut enterrée en Tunisie, où une tombe de Louis IX peut encore être visitée aujourd'hui. Une autre partie, mise dans une urne, fut confiée à la basilique de Monreale près de Palerme. Comme on ne savait pas, à l'époque, embaumer correctement les cadavres pour pouvoir les conserver longtemps, on fit bouillir le reste du corps avec du vin aromatisé d'épices afin de séparer les os de la chair. Ses os et son cœur furent ensuite rapportés à la basilique de Saint-Denis. Pendant les guerres de religion, ces reliques disparurent, seul un doigt fut sauvé et conservé à Saint-Denis. Lors de la consécration de la cathédrale Saint-Louis de Carthage à la fin du XIXe siècle, les reliques conservées en Sicile furent amenées en Tunisie, et finalement, lors de l'indépendance de la Tunisie, ramenées en France et déposées à la Sainte-Chapelle.
Dans l'espoir d'amadouer le roi de France Philippe le Bel, petit-fils de Louis IX, le pape Boniface VIII, à l'issue d'une longue enquête et un long procès, canonisa Louis IX le 11 août 1297 à Orvieto sous le nom de saint Louis de France.
En raison de cette canonisation par l'Église catholique, il restera plus connu sous le nom de saint Louis. Il est le seul roi de France à avoir été canonisé.
Avec sainte Élisabeth de Hongrie, sa contemporaine, Saint Louis est vénéré par les tertiaires franciscains comme leur Patron à cause de son sens de la prière, de la justice et de son amour des pauvres
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Philippe IV de France, dit Philippe le Bel (1268 - 29 novembre 1314), est roi de France de 1285 à 1314, onzième roi de la dynastie des Capétiens directs.
Né en 1268 à Fontainebleau, il est le fils du roi Philippe III de France (Philippe le Hardi) (1245-1285) et de sa première épouse Isabelle d'Aragon.
Son père confie une partie de l'éducation du jeune Philippe à Guillaume d'Ercuis, son aumônier. À la différence de son père, Philippe le Bel reçoit par le soin de son précepteur une bonne éducation. Il comprend le latin et aime étudier.
Surnommé par ses ennemis tout comme par ses admirateurs le « roi de marbre » ou « roi de fer », il se démarque par sa personnalité rigide et sévère. L'un de ses plus farouches opposants, l'évêque de Pamiers Bernard Saisset, dit d'ailleurs de lui : « Ce n'est ni un homme ni une bête. C'est une statue. » Philippe le Bel fut un roi qui souleva au cours de son règne beaucoup de polémiques, le pape Boniface VIII le traitant par exemple de « faux-monnayeur ».
Le 14 août 1284, Philippe épouse à l'âge de 16 ans Jeanne Ire de Navarre (reine de Navarre de 1274 à 1305), ce qui lui confère le titre de roi de Navarre (Philippe Ier) de 1284 à 1305.
De cette union naissent sept enfants :
Louis X de France (1289-1316), roi de Navarre et roi de France de 1314 à 1316.
Marguerite de France (1290-1294) (promise en 1294 à Ferdinand IV de Castille).
Philippe V de France (v. 1291-1322), roi de France de 1316 à 1322.
Isabelle (1292-1358), reine d'Angleterre en épousant Édouard II d'Angleterre (1284-1327).
Blanche de France (v. 1293-peu après 1294).
Charles IV de France (1294-1328), roi de France de 1322 à 1328.
Robert de France (v. 1296-1308).
Lorsque le comte de Flandre, Gui de Dampierre, allié au roi Édouard Ier d'Angleterre, rompit son hommage de vassal au roi de France en 1297, Philippe IV mobilisa 60 000 hommes pour envahir son comté, mais subit néanmoins deux échecs :
Les Matines de Bruges : à l’aube du 18 mai 1302 à Bruges, des insurgés flamands armés attaquèrent une des garnisons française de la ville. Selon la tradition, pour distinguer les Français, ils auraient abordé les occupants des chambres en leur demandant de répéter après eux : « schild en vriend », phrase difficile à prononcer pour un francophone car le « ch » transcrit un son guttural inconnu en français, le " r " est roulé et « ie » se prononce « i » et qui signifie « bouclier et ami ». Une autre version dit qu'il s'agirait plutôt de la phrase « des gildens vriend », « ami des guildes ». Plus de mille soldats français de la garnison sont démasqués et assassinés au pied du lit. On appelle cette journée « Matines de Bruges », par analogie aux « Vêpres siciliennes » qui chassèrent les Français de Sicile vingt ans plus tôt.
La Bataille des éperons d’or : le 11 juillet 1302, les chevaliers français menés par Robert II d'Artois furent écrasés ce jour là près de Courtrai par des milices communales flamandes de la même façon que la bataille de Mansourah et comme celles futures de Crécy et d’Azincourt.
Bataille de Mons-en-Pévèle : le 18 août 1304, le roi parvient à remporter une belle victoire. Une escouade de Français avait réussi à crever les tonneaux de bière placés sur un petit tertre par les Flamands pour se désaltérer: ceux-ci n'ont plus à boire. Cette après-midi là, le roi échappa à la mort: 600 Flamands, en désespoir de cause, firent un ultime raid vers le camp royal. Par chance, Philippe s'était dévêtu de son armure royale. Les Flamands ne le reconnurent pas et il réussit à sauter sur un cheval et se dégager à grands coups de hache d'armes. « Le roi se combat ! le roi se combat ! » criait-on dans le camp des Français. De nombreux seigneurs perdirent la vie, dont le vicomte de Turenne et Mathieu IV de Montmorency
Le règne de Philippe le Bel est marqué par ses différends avec le pape Boniface VIII, dont la décrétale Clericis laicos du 24 février 1296 est le point de départ. Boniface VIII, qui a alors d'autres préoccupations (conflits avec les Aragonais de Sicile et les Colonna), se trouve dans l'embarras et, en dépit de son caractère hautain, cède bientôt. Les bulles Romana mater (février 1297) et Etsi de statu (juillet 1297) donnent au roi gain de cause. Ce dernier document contient une renonciation formelle aux prétentions émises pour la défense des biens ecclésiastiques contre l'arbitraire des rois dans la décrétale Clericis laicos.
Cependant, en 1302, par la bulle Unam Sanctam, Boniface VIII déclare la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, et par ce biais la supériorité du pape sur les rois, ces derniers étant responsables devant le chef de l'Église. En fait, il tente d'instaurer une théocratie occidentale.
Philippe le Bel réunit un concile des évêques de France pour condamner le pape, ainsi que des assemblées de nobles et de bourgeois à Paris (précurseurs des états généraux, qui apparaissent pour la première fois sous son règne). Le roi cherche l'appui de tous ses sujets afin de légitimer la lutte qu'il mène contre le pape. Ce dernier menace de l'excommunier et de jeter l'interdit sur le royaume de France.
Fort du soutien de la population et des ecclésiastiques, le roi envoie alors son conseiller (et futur garde des Sceaux), le chevalier Guillaume de Nogaret, avec une petite escorte armée vers l'Italie, dans le but d'arrêter le pape et de le faire juger par un concile. Nogaret est bientôt rejoint par un ennemi personnel de Boniface VIII, Sciarra Colonna, membre de la noblesse romaine, qui lui indique que le pape s'est réfugié à Anagni en Italie.
Le 7 septembre 1303, Nogaret et Colonna arrivent à Anagni et trouvent le pape seul dans la grande salle du palais épiscopal de Caetani abandonné par ses partisans. Le vieil homme de 68 ans est assis sur un haut siège, en habit de cérémonie, et ne réagit pas à l'irruption de la troupe armée. En voyant Guillaume de Nogaret et Sciarra Colonna approcher, il incline légèrement la tête et déclare : « Voilà ma tête, voilà mon cou, au moins je mourrai en pape !»
Guillaume de Nogaret recule, impressionné, tandis que Sciarra Colonna, dans sa haine de Boniface VIII, se serait avancé insolemment et lui aurait, dit-on, donné une gifle avec son gantelet de fer.
Peu de temps après le 9 septembre, la population de la ville d'Anagni se révolte et dégage le pape des mains des français mais ce dernier tombe malade et meurt un mois plus tard à Rome le 11 octobre 1303.
Cet énorme scandale éclabousse Philippe le Bel, bien qu'il n'en soit pas directement responsable, mais ceux qui ne le savaient pas encore comprennent qu'il vaut mieux ne pas s'opposer au roi de France. Celui-ci trouve d'ailleurs en la personne du nouveau pape Clément V, successeur de Boniface, une personnalité beaucoup plus malléable qu'il tient sous son pouvoir. Clément V, d'origine française, installé par Philippe le Bel à Avignon dans le Sud de la France, sera d'une aide précieuse pour anéantir l'ordre du Temple.
Pièce d'or de Philippe le Bel, Cabinet des Médailles (Louvre).
Le vendredi 13 octobre 1307, les Templiers sont mis en prison puis torturés pour leur faire admettre l'hérésie dans leur ordre. Le maître de l'ordre, Jacques de Molay, périt sur le bûcher à Paris en 1314 après avoir été déclaré relaps. C'est lors de son exécution, alors que Jacques de Molay brûlait, qu'il aurait proféré sa célèbre malédiction, exploitée par l'écrivain français Maurice Druon dans son roman historique en sept tomes, les Rois maudits :
« Pape Clément, chevalier Guillaume de Nogaret, roi Philippe, avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu. Maudits, vous serez tous maudits, jusqu'à la treizième génération de vos races. »
En réalité, selon Geoffroi de Paris, témoin oculaire de l'événement et chroniqueur de l'époque, les termes de la malédiction auraient été :
« Je vois ici mon jugement où mourir me convient librement ; Dieu sait qui a tort, qui a péché. Il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamnés à tort : Dieu vengera notre mort. »
Une succession de malheurs touchait alors la famille royale capétienne, dont la plus célèbre reste l'affaire des deux brus adultères du roi (affaire de la tour de Nesle). Marguerite de Bourgogne, capétienne, fille du duc Robert II de Bourgogne (1248-1306) et d'Agnès de France (1260-1325), Jeanne de Bourgogne et Blanche de Bourgogne, toutes deux filles du comte Othon IV de Bourgogne et de la comtesse Mahaut d'Artois, épousent respectivement les rois Louis X de France, Philippe V de France et Charles IV de France, les trois fils de Philippe le Bel.
En avril 1314, année même de la mort de Philippe le Bel, un grand scandale éclate : Marguerite de Bourgogne, épouse de Louis X de France, déjà roi de Navarre (par sa mère, Jeanne Ire de Navarre), et Blanche de Bourgogne, femme de Charles (futur Charles IV le Bel), sont dénoncées par Isabelle de France (fille de Philippe le Bel et reine d'Angleterre) dans l'affaire de la tour de Nesle. Elles auraient trompé leurs maris avec les frères Philippe et Gauthier d'Aunay, tous deux chevaliers de l'hôtel royal.
Les deux amants sont jugés et condamnés pour crime de lèse-majesté ; ils sont exécutés sur-le-champ en place publique à Pontoise : dépecés vivants, leur sexe tranché et jeté aux chiens, ils sont finalement décapités, leurs corps traînés puis pendus par les aisselles au gibet. Une telle cruauté s'explique par l'affront fait à la famille royale, mais aussi par l'atteinte aux institutions du royaume : cet acte met en péril la dynastie capétienne et le royaume de France. « Quelles auraient été la légitimité et l'autorité d'un futur souverain dont on aurait pu mettre en doute la royale paternité ? »
Les implications politiques sont si graves que le châtiment se doit d'être exemplaire. Marguerite de Bourgogne est condamnée à être tondue et conduite dans un chariot couvert de draps noirs à Château-Gaillard. Occupant une cellule ouverte à tous vents au sommet du donjon, elle y meurt en 1315 (certains disent qu'elle fut étranglée, mais ses conditions d'incarcération ne mettent pas en doute une mort d'épuisement).
Blanche de Bourgogne est aussi tondue mais bénéficie d'un « traitement de faveur » : elle est emprisonnée sous terre pendant sept ans, puis obtient l'autorisation de prendre l'habit de religieuse. Femme du cadet et non du futur roi de France (du moins, c'est ce que l'on croit, puisque son époux deviendra le roi Charles IV le Bel en 1322), Blanche a donc un traitement moins cruel que sa belle-soeur. Elle devient reine de France en prison le 21 février, jusqu'à ce que son mariage soit annulé le 19 mai par le pape Jean XXII.
Quant à la troisième, la comtesse Jeanne de Bourgogne et d'Artois, femme du futur Philippe V de France, elle est enfermée à Dourdan pour avoir gardé ce secret. Soutenue par sa mère Mahaut d'Artois, elle se réconcilie avec son mari le roi Philippe le Long et devient reine de France en 1317.
N°1577
En novembre 1314, Philippe le Bel rend visite à son oncle le comte Robert de Clermont et c'est lors d'une partie de chasse en forêt de Pont-Sainte-Maxence (forêt d'Halatte) qu'il est atteint d'un sérieux malaise cérébral. Transporté à Poissy puis à Fontainebleau, il meurt quelques semaines plus tard, le 29 novembre 1314.
Son coeur fut déposé à l'Eglise du Prieuré de Poissy dans une urne retrouvée en 1687 lors de travaux dans un des caveaux. Son corps sera inhumé dans la basilique de Saint-Denis. Sa sépulture, comme celles des autres princes et dignitaires reposant en ce lieu, sera profanée par les révolutionnaires en 1793.
La nature même du pouvoir de ce grand souverain reste une énigme : fut-il le jouet de ses ministres ou le premier « roi absolu » ? La plupart des analyses tendent vers la seconde proposition, au vu de sa politique au long terme qui témoigne d'une volonté unique et cohérente (alors qu'il changea souvent de conseillers), et de son caractère intransigeant.
Grâce à l'aide de juristes, il transforme véritablement un État encore féodal en une monarchie moderne où la volonté du roi s'impose à tous, et un impôt national est prélevé sur tout le royaume de France.
Il agrandit également le territoire du royaume, notamment avec l'annexion de Lille après la signature du traité d'Athis-sur-Orge.
Ses contemporains le jugent comme étant d'une rare beauté, et son physique tout entier « semblait une vivante image de la grandeur et de la majesté des rois de France » (d'après une chronique médiévale).
http://www.dailymotion.com/video/xg6fx4 ... r-1-2_news
http://www.dailymotion.com/video/xg6fxr ... r-2-2_news
Né en 1268 à Fontainebleau, il est le fils du roi Philippe III de France (Philippe le Hardi) (1245-1285) et de sa première épouse Isabelle d'Aragon.
Son père confie une partie de l'éducation du jeune Philippe à Guillaume d'Ercuis, son aumônier. À la différence de son père, Philippe le Bel reçoit par le soin de son précepteur une bonne éducation. Il comprend le latin et aime étudier.
Surnommé par ses ennemis tout comme par ses admirateurs le « roi de marbre » ou « roi de fer », il se démarque par sa personnalité rigide et sévère. L'un de ses plus farouches opposants, l'évêque de Pamiers Bernard Saisset, dit d'ailleurs de lui : « Ce n'est ni un homme ni une bête. C'est une statue. » Philippe le Bel fut un roi qui souleva au cours de son règne beaucoup de polémiques, le pape Boniface VIII le traitant par exemple de « faux-monnayeur ».
Le 14 août 1284, Philippe épouse à l'âge de 16 ans Jeanne Ire de Navarre (reine de Navarre de 1274 à 1305), ce qui lui confère le titre de roi de Navarre (Philippe Ier) de 1284 à 1305.
De cette union naissent sept enfants :
Louis X de France (1289-1316), roi de Navarre et roi de France de 1314 à 1316.
Marguerite de France (1290-1294) (promise en 1294 à Ferdinand IV de Castille).
Philippe V de France (v. 1291-1322), roi de France de 1316 à 1322.
Isabelle (1292-1358), reine d'Angleterre en épousant Édouard II d'Angleterre (1284-1327).
Blanche de France (v. 1293-peu après 1294).
Charles IV de France (1294-1328), roi de France de 1322 à 1328.
Robert de France (v. 1296-1308).
Lorsque le comte de Flandre, Gui de Dampierre, allié au roi Édouard Ier d'Angleterre, rompit son hommage de vassal au roi de France en 1297, Philippe IV mobilisa 60 000 hommes pour envahir son comté, mais subit néanmoins deux échecs :
Les Matines de Bruges : à l’aube du 18 mai 1302 à Bruges, des insurgés flamands armés attaquèrent une des garnisons française de la ville. Selon la tradition, pour distinguer les Français, ils auraient abordé les occupants des chambres en leur demandant de répéter après eux : « schild en vriend », phrase difficile à prononcer pour un francophone car le « ch » transcrit un son guttural inconnu en français, le " r " est roulé et « ie » se prononce « i » et qui signifie « bouclier et ami ». Une autre version dit qu'il s'agirait plutôt de la phrase « des gildens vriend », « ami des guildes ». Plus de mille soldats français de la garnison sont démasqués et assassinés au pied du lit. On appelle cette journée « Matines de Bruges », par analogie aux « Vêpres siciliennes » qui chassèrent les Français de Sicile vingt ans plus tôt.
La Bataille des éperons d’or : le 11 juillet 1302, les chevaliers français menés par Robert II d'Artois furent écrasés ce jour là près de Courtrai par des milices communales flamandes de la même façon que la bataille de Mansourah et comme celles futures de Crécy et d’Azincourt.
Bataille de Mons-en-Pévèle : le 18 août 1304, le roi parvient à remporter une belle victoire. Une escouade de Français avait réussi à crever les tonneaux de bière placés sur un petit tertre par les Flamands pour se désaltérer: ceux-ci n'ont plus à boire. Cette après-midi là, le roi échappa à la mort: 600 Flamands, en désespoir de cause, firent un ultime raid vers le camp royal. Par chance, Philippe s'était dévêtu de son armure royale. Les Flamands ne le reconnurent pas et il réussit à sauter sur un cheval et se dégager à grands coups de hache d'armes. « Le roi se combat ! le roi se combat ! » criait-on dans le camp des Français. De nombreux seigneurs perdirent la vie, dont le vicomte de Turenne et Mathieu IV de Montmorency
Le règne de Philippe le Bel est marqué par ses différends avec le pape Boniface VIII, dont la décrétale Clericis laicos du 24 février 1296 est le point de départ. Boniface VIII, qui a alors d'autres préoccupations (conflits avec les Aragonais de Sicile et les Colonna), se trouve dans l'embarras et, en dépit de son caractère hautain, cède bientôt. Les bulles Romana mater (février 1297) et Etsi de statu (juillet 1297) donnent au roi gain de cause. Ce dernier document contient une renonciation formelle aux prétentions émises pour la défense des biens ecclésiastiques contre l'arbitraire des rois dans la décrétale Clericis laicos.
Cependant, en 1302, par la bulle Unam Sanctam, Boniface VIII déclare la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, et par ce biais la supériorité du pape sur les rois, ces derniers étant responsables devant le chef de l'Église. En fait, il tente d'instaurer une théocratie occidentale.
Philippe le Bel réunit un concile des évêques de France pour condamner le pape, ainsi que des assemblées de nobles et de bourgeois à Paris (précurseurs des états généraux, qui apparaissent pour la première fois sous son règne). Le roi cherche l'appui de tous ses sujets afin de légitimer la lutte qu'il mène contre le pape. Ce dernier menace de l'excommunier et de jeter l'interdit sur le royaume de France.
Fort du soutien de la population et des ecclésiastiques, le roi envoie alors son conseiller (et futur garde des Sceaux), le chevalier Guillaume de Nogaret, avec une petite escorte armée vers l'Italie, dans le but d'arrêter le pape et de le faire juger par un concile. Nogaret est bientôt rejoint par un ennemi personnel de Boniface VIII, Sciarra Colonna, membre de la noblesse romaine, qui lui indique que le pape s'est réfugié à Anagni en Italie.
Le 7 septembre 1303, Nogaret et Colonna arrivent à Anagni et trouvent le pape seul dans la grande salle du palais épiscopal de Caetani abandonné par ses partisans. Le vieil homme de 68 ans est assis sur un haut siège, en habit de cérémonie, et ne réagit pas à l'irruption de la troupe armée. En voyant Guillaume de Nogaret et Sciarra Colonna approcher, il incline légèrement la tête et déclare : « Voilà ma tête, voilà mon cou, au moins je mourrai en pape !»
Guillaume de Nogaret recule, impressionné, tandis que Sciarra Colonna, dans sa haine de Boniface VIII, se serait avancé insolemment et lui aurait, dit-on, donné une gifle avec son gantelet de fer.
Peu de temps après le 9 septembre, la population de la ville d'Anagni se révolte et dégage le pape des mains des français mais ce dernier tombe malade et meurt un mois plus tard à Rome le 11 octobre 1303.
Cet énorme scandale éclabousse Philippe le Bel, bien qu'il n'en soit pas directement responsable, mais ceux qui ne le savaient pas encore comprennent qu'il vaut mieux ne pas s'opposer au roi de France. Celui-ci trouve d'ailleurs en la personne du nouveau pape Clément V, successeur de Boniface, une personnalité beaucoup plus malléable qu'il tient sous son pouvoir. Clément V, d'origine française, installé par Philippe le Bel à Avignon dans le Sud de la France, sera d'une aide précieuse pour anéantir l'ordre du Temple.
Pièce d'or de Philippe le Bel, Cabinet des Médailles (Louvre).
Le vendredi 13 octobre 1307, les Templiers sont mis en prison puis torturés pour leur faire admettre l'hérésie dans leur ordre. Le maître de l'ordre, Jacques de Molay, périt sur le bûcher à Paris en 1314 après avoir été déclaré relaps. C'est lors de son exécution, alors que Jacques de Molay brûlait, qu'il aurait proféré sa célèbre malédiction, exploitée par l'écrivain français Maurice Druon dans son roman historique en sept tomes, les Rois maudits :
« Pape Clément, chevalier Guillaume de Nogaret, roi Philippe, avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu. Maudits, vous serez tous maudits, jusqu'à la treizième génération de vos races. »
En réalité, selon Geoffroi de Paris, témoin oculaire de l'événement et chroniqueur de l'époque, les termes de la malédiction auraient été :
« Je vois ici mon jugement où mourir me convient librement ; Dieu sait qui a tort, qui a péché. Il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamnés à tort : Dieu vengera notre mort. »
Une succession de malheurs touchait alors la famille royale capétienne, dont la plus célèbre reste l'affaire des deux brus adultères du roi (affaire de la tour de Nesle). Marguerite de Bourgogne, capétienne, fille du duc Robert II de Bourgogne (1248-1306) et d'Agnès de France (1260-1325), Jeanne de Bourgogne et Blanche de Bourgogne, toutes deux filles du comte Othon IV de Bourgogne et de la comtesse Mahaut d'Artois, épousent respectivement les rois Louis X de France, Philippe V de France et Charles IV de France, les trois fils de Philippe le Bel.
En avril 1314, année même de la mort de Philippe le Bel, un grand scandale éclate : Marguerite de Bourgogne, épouse de Louis X de France, déjà roi de Navarre (par sa mère, Jeanne Ire de Navarre), et Blanche de Bourgogne, femme de Charles (futur Charles IV le Bel), sont dénoncées par Isabelle de France (fille de Philippe le Bel et reine d'Angleterre) dans l'affaire de la tour de Nesle. Elles auraient trompé leurs maris avec les frères Philippe et Gauthier d'Aunay, tous deux chevaliers de l'hôtel royal.
Les deux amants sont jugés et condamnés pour crime de lèse-majesté ; ils sont exécutés sur-le-champ en place publique à Pontoise : dépecés vivants, leur sexe tranché et jeté aux chiens, ils sont finalement décapités, leurs corps traînés puis pendus par les aisselles au gibet. Une telle cruauté s'explique par l'affront fait à la famille royale, mais aussi par l'atteinte aux institutions du royaume : cet acte met en péril la dynastie capétienne et le royaume de France. « Quelles auraient été la légitimité et l'autorité d'un futur souverain dont on aurait pu mettre en doute la royale paternité ? »
Les implications politiques sont si graves que le châtiment se doit d'être exemplaire. Marguerite de Bourgogne est condamnée à être tondue et conduite dans un chariot couvert de draps noirs à Château-Gaillard. Occupant une cellule ouverte à tous vents au sommet du donjon, elle y meurt en 1315 (certains disent qu'elle fut étranglée, mais ses conditions d'incarcération ne mettent pas en doute une mort d'épuisement).
Blanche de Bourgogne est aussi tondue mais bénéficie d'un « traitement de faveur » : elle est emprisonnée sous terre pendant sept ans, puis obtient l'autorisation de prendre l'habit de religieuse. Femme du cadet et non du futur roi de France (du moins, c'est ce que l'on croit, puisque son époux deviendra le roi Charles IV le Bel en 1322), Blanche a donc un traitement moins cruel que sa belle-soeur. Elle devient reine de France en prison le 21 février, jusqu'à ce que son mariage soit annulé le 19 mai par le pape Jean XXII.
Quant à la troisième, la comtesse Jeanne de Bourgogne et d'Artois, femme du futur Philippe V de France, elle est enfermée à Dourdan pour avoir gardé ce secret. Soutenue par sa mère Mahaut d'Artois, elle se réconcilie avec son mari le roi Philippe le Long et devient reine de France en 1317.
N°1577
En novembre 1314, Philippe le Bel rend visite à son oncle le comte Robert de Clermont et c'est lors d'une partie de chasse en forêt de Pont-Sainte-Maxence (forêt d'Halatte) qu'il est atteint d'un sérieux malaise cérébral. Transporté à Poissy puis à Fontainebleau, il meurt quelques semaines plus tard, le 29 novembre 1314.
Son coeur fut déposé à l'Eglise du Prieuré de Poissy dans une urne retrouvée en 1687 lors de travaux dans un des caveaux. Son corps sera inhumé dans la basilique de Saint-Denis. Sa sépulture, comme celles des autres princes et dignitaires reposant en ce lieu, sera profanée par les révolutionnaires en 1793.
La nature même du pouvoir de ce grand souverain reste une énigme : fut-il le jouet de ses ministres ou le premier « roi absolu » ? La plupart des analyses tendent vers la seconde proposition, au vu de sa politique au long terme qui témoigne d'une volonté unique et cohérente (alors qu'il changea souvent de conseillers), et de son caractère intransigeant.
Grâce à l'aide de juristes, il transforme véritablement un État encore féodal en une monarchie moderne où la volonté du roi s'impose à tous, et un impôt national est prélevé sur tout le royaume de France.
Il agrandit également le territoire du royaume, notamment avec l'annexion de Lille après la signature du traité d'Athis-sur-Orge.
Ses contemporains le jugent comme étant d'une rare beauté, et son physique tout entier « semblait une vivante image de la grandeur et de la majesté des rois de France » (d'après une chronique médiévale).
http://www.dailymotion.com/video/xg6fx4 ... r-1-2_news
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Bertrand du Guesclin (né en 1320 au château de la Motte-Broons, près de Dinan, mort le 13 juillet 1380 devant Châteauneuf-de-Randon) est un noble breton, connétable de France et de Castille.
Fils aîné de Robert II du Guesclin (v. 1300-1353), seigneur de la Motte-Broons, et de son épouse Jeanne de Malesmains (morte en 1350), dame de Sens.
Le portrait peu flatteur qui nous est laissé par les historiens le décrit « petit », « les jambes courtes » et « noueuses », « les épaules démesurément larges », « les bras longs », « une grosse tête ronde et ingrate », « la peau noire comme celle d'un sanglier ». Sa laideur (une chronique contemporaine dit de lui qu'il fut « l'enfant le plus laid qu'il y eût de Rennes à Dinan ») et sa brutalité lui valent l'opprobre paternel. Bien que l'aîné d'une fratrie de six enfants, sa mère donne la préférence à ses deux frères cadet et puîné, et son père le traite assez mal, refusant de le former à la chevalerie. Il doit gagner le respect de la noblesse à la pointe de son épée et se fait remarquer dès son enfance par sa force, son habileté dans les exercices du corps et ses goûts belliqueux. Lors d'un tournoi sur la Place des Lices à Rennes, où il a interdiction de participer, il défait tous ses adversaires, avant de refuser de combattre son père en inclinant sa lance par respect au moment de la joute (à la grande surprise de l'assemblée). Il a 15 ans.
Bertrand du Guesclin se fait connaître en 1357 en participant à la défense de Rennes assiégée par Henry de Grosmont, duc de Lancastre. Le chevalier Alacres de Marès, dépendant du bailliage de Caux, l'adoube chevalier au château de Montmuran dans les Iffs et le nomme capitaine de Pontorson et du mont Saint-Michel sur recommandation de Pierre de Villiers. Il commence à signaler sa bravoure dans les guerres que se livrent Charles de Blois et Jean de Montfort pour l'héritage du duché de Bretagne. Soutenant Charles de Blois, imposé par le roi de France, c'est en guerroyant plusieurs années dans la forêt de Paimpont et ses alentours qu'il devient celui que les Anglais vont craindre : Le Dogue noir de Brocéliande.
En 1360, il est lieutenant de Normandie, d'Anjou et du Maine puis, en 1364, capitaine général pour les pays entre Seine et Loire et chambellan de France.
Il passe en 1361 au service de la France et célèbre l'avènement de Charles V en avril 1364, en remportant la bataille de Cocherel contre l'armée du roi de Navarre. Il reçoit le duché de Longueville en Normandie.
Après cette victoire, il vole de nouveau au secours de Charles de Blois en Bretagne ; mais, en septembre 1364, à la bataille d'Auray, malgré tous ses efforts, son parti est battu : il est fait prisonnier par John Chandos, chef de l'armée anglaise. Le roi de France paie sa rançon de 100 000 livres. En 1365, à la demande du roi de France, il délivre le royaume des Grandes compagnies, amas de soldats indisciplinés qui ravageaient les provinces. Il les persuade de participer à la première guerre civile de Castille au côté d'Henri de Trastamare qui dispute à Pierre le Cruel le trône de Castille. Il s'y couvre de gloire, et déjà il a anéanti le parti de Pierre le Cruel, lorsque celui-ci appelle à son secours deux vaillants capitaines anglais, Chandos et le Prince Noir.
Du Guesclin est défait et pris après des prodiges de valeur à la bataille de Nájera, livrée contre son avis (1367). Il est fait prisonnier et n'est libéré que contre une forte rançon, à nouveau payée par Charles V. Il participe et venge sa défaite à la bataille de Montiel, en 1369. Il rétablit Henri sur le trône et, en récompense de ses actions en Espagne, il est fait duc de Molina.
La bataille d'Auray, d'après la Chronique de Bertrand du Guesclin par Cuvelier
1320 :
Naissance de Bertrand du Guesclin au château de la Motte-Broons, près de Dinan.
1337 :
Il participe à un tournoi à Rennes, remporte plusieurs combat et est reconnu par son père.
1356 :
Lors du siège de Rennes (1356-1357), il ravitaille la ville et effectue plusieurs coups de main.
1359 :
Il défend Dinan, avec succès, assiègée par les troupes anglaises.
1363 :
Il capture plusieurs villes occupées par les anglais et attaque leurs bateaux à partir de Saint Pol de Léon
N°1295
1364 :
Avril : Il capture Mantes le 7 avril, Meulan le 13 avril puis Vernon, Vetheuil et Rosny sur Seine.
16 mai : Victoire de Cocherel
29 septembre : Il est fait prisonnier lors de la bataille d'Auray.
1365 :
Il est libéré après le paiement d'une rançon de 100 000 livres.
Septembre : Sur demande de Charles V de France, il part à la tête des Grandes Compagnies aider Henri de Trastamare pour devenir roi de Castille .
Décembre : Il franchit les Pyrénées au col du Perthus, et arrive le 20 à Barcelonne.
1366 :
Février , il arrive à Saragosse et entre en Navarre. Il reçoit le comté de Borjà
Mars , il pénètre en Castille et marche contre Pierre le Cruel alors à Burgos.
Mai, il entre à Tolède puis Séville.
Juin, il est à Cordoue.
1367 :
Février : L'armée de du Guesclin est Santo Domingo de la Calzada.
Avril : Il est fait prisonnier lors de la bataille de Najera et emmené en captivité à Bordeaux.
1368:
17 janvier : Bertrand du Guesclin, est libéré contre une rançon de 100 000 doublons d'or de Castille
Mai : Sur demande du Duc d'Anjou, frère du roi de France il attaque et prend Tarascon le 22 mai puis Arles.
Décembre : Il est envoyé en Castille pour aider Henri de Trastamare, à garder son trône.
1369 :
14 mars : Il est à la tête des troupes à la bataille de Montiel
1370 :
2 octobre : Bertrand du Guesclin est fait connétable de France
23 octobre : il signe un accord d'allaince avec Olivier V de Clisson à Pontorson
1er décembre : Du Guesclin quitte Caen et se dirige vers les troupes de Robert Knowles et Thomas Granson positionnées entre Vendôme et Château-du-Loir sur le Loir.
4 décembre : Il bat les troupes anglaises à la bataille de Pontvallain
8 décembre : Poursuivant les anglais, il les défait devant Bressuire
15 décembre : Il continue sa poussée et fait tomber Saumur.
N°1578
1371 :
Avril : Olivier V de Clisson et du Guesclin mettent le siège devant Bécherel
1372 :
Février : Il prend Conches.
Juin-juillet : Ses troupes prennent Montmorillon, Chauvigny, Lussac, Moncontour, Sainte-Sévère
18 septembre : Du Guesclin signe le traité de Surgères avec la noblesse du Poitou et de la Saintonge.
1373 :
Mars : Il met le siège devant Chizé. La ville est prise après la bataille de Chizé
Avril : Le connétable prend Niort, Lusignan, La Roche-sur-Yon, Cognac, Mortemer. Après le débaquement anglais à Saint Malo, il se dirige sur la Bretagne.
Juin : Du Guesclin assiège Brest tenue par les anglais.
14 juillet : il attaque Jersey.
Aout-décembre : Lors de la chevauchée de Lancastre (1373), il harcèle avec d'autres capitaines les troupes anglaises de la chevauchée.
1374 :
Aout-Septembre : Du Guesclin et le duc d'Anjou lancent une offenssive en Guyenne et prennent Penne-d'Agenais, Saint-Sever, Lourdes, Mauléon, Condom, Moissac, Sainte-Foy-la-Grande, Castillon, Langon, Saint-Macaire, Sainte-Bazeille, La Réole
1375 :
17 février : Il prend Gencay
1378 :
Avril-juin : Du Guesclin et Philippe II de Bourgogne lancent une campagne contre les possessions normandes du roi de Navarre Charles le Mauvais allié des anglais. Bernay, Carentan, Valognes, Avranches, Remerville, Beaumont, Breteuil, Saint-Lô, Evreux, Pacy-sur-Eure, Gavray, Nogent-le-Roi, Anet, Mortain et Pont-Audemer sont conquises.
Novembre-décembre : Le siège qu'il met devant Cherbourg est un échec.
1380
Juin-juillet : Il combat les Grandes compagnies qui sévissent dans le Bourbonnais et l'Auvergne et met le siège devant Chaliers du 20 au 26 juin.
13 juillet 1380 : Bertrand du Guesclin meurt, malade, lors du siège Châteauneuf-de-Randon.
Fils aîné de Robert II du Guesclin (v. 1300-1353), seigneur de la Motte-Broons, et de son épouse Jeanne de Malesmains (morte en 1350), dame de Sens.
Le portrait peu flatteur qui nous est laissé par les historiens le décrit « petit », « les jambes courtes » et « noueuses », « les épaules démesurément larges », « les bras longs », « une grosse tête ronde et ingrate », « la peau noire comme celle d'un sanglier ». Sa laideur (une chronique contemporaine dit de lui qu'il fut « l'enfant le plus laid qu'il y eût de Rennes à Dinan ») et sa brutalité lui valent l'opprobre paternel. Bien que l'aîné d'une fratrie de six enfants, sa mère donne la préférence à ses deux frères cadet et puîné, et son père le traite assez mal, refusant de le former à la chevalerie. Il doit gagner le respect de la noblesse à la pointe de son épée et se fait remarquer dès son enfance par sa force, son habileté dans les exercices du corps et ses goûts belliqueux. Lors d'un tournoi sur la Place des Lices à Rennes, où il a interdiction de participer, il défait tous ses adversaires, avant de refuser de combattre son père en inclinant sa lance par respect au moment de la joute (à la grande surprise de l'assemblée). Il a 15 ans.
Bertrand du Guesclin se fait connaître en 1357 en participant à la défense de Rennes assiégée par Henry de Grosmont, duc de Lancastre. Le chevalier Alacres de Marès, dépendant du bailliage de Caux, l'adoube chevalier au château de Montmuran dans les Iffs et le nomme capitaine de Pontorson et du mont Saint-Michel sur recommandation de Pierre de Villiers. Il commence à signaler sa bravoure dans les guerres que se livrent Charles de Blois et Jean de Montfort pour l'héritage du duché de Bretagne. Soutenant Charles de Blois, imposé par le roi de France, c'est en guerroyant plusieurs années dans la forêt de Paimpont et ses alentours qu'il devient celui que les Anglais vont craindre : Le Dogue noir de Brocéliande.
En 1360, il est lieutenant de Normandie, d'Anjou et du Maine puis, en 1364, capitaine général pour les pays entre Seine et Loire et chambellan de France.
Il passe en 1361 au service de la France et célèbre l'avènement de Charles V en avril 1364, en remportant la bataille de Cocherel contre l'armée du roi de Navarre. Il reçoit le duché de Longueville en Normandie.
Après cette victoire, il vole de nouveau au secours de Charles de Blois en Bretagne ; mais, en septembre 1364, à la bataille d'Auray, malgré tous ses efforts, son parti est battu : il est fait prisonnier par John Chandos, chef de l'armée anglaise. Le roi de France paie sa rançon de 100 000 livres. En 1365, à la demande du roi de France, il délivre le royaume des Grandes compagnies, amas de soldats indisciplinés qui ravageaient les provinces. Il les persuade de participer à la première guerre civile de Castille au côté d'Henri de Trastamare qui dispute à Pierre le Cruel le trône de Castille. Il s'y couvre de gloire, et déjà il a anéanti le parti de Pierre le Cruel, lorsque celui-ci appelle à son secours deux vaillants capitaines anglais, Chandos et le Prince Noir.
Du Guesclin est défait et pris après des prodiges de valeur à la bataille de Nájera, livrée contre son avis (1367). Il est fait prisonnier et n'est libéré que contre une forte rançon, à nouveau payée par Charles V. Il participe et venge sa défaite à la bataille de Montiel, en 1369. Il rétablit Henri sur le trône et, en récompense de ses actions en Espagne, il est fait duc de Molina.
La bataille d'Auray, d'après la Chronique de Bertrand du Guesclin par Cuvelier
1320 :
Naissance de Bertrand du Guesclin au château de la Motte-Broons, près de Dinan.
1337 :
Il participe à un tournoi à Rennes, remporte plusieurs combat et est reconnu par son père.
1356 :
Lors du siège de Rennes (1356-1357), il ravitaille la ville et effectue plusieurs coups de main.
1359 :
Il défend Dinan, avec succès, assiègée par les troupes anglaises.
1363 :
Il capture plusieurs villes occupées par les anglais et attaque leurs bateaux à partir de Saint Pol de Léon
N°1295
1364 :
Avril : Il capture Mantes le 7 avril, Meulan le 13 avril puis Vernon, Vetheuil et Rosny sur Seine.
16 mai : Victoire de Cocherel
29 septembre : Il est fait prisonnier lors de la bataille d'Auray.
1365 :
Il est libéré après le paiement d'une rançon de 100 000 livres.
Septembre : Sur demande de Charles V de France, il part à la tête des Grandes Compagnies aider Henri de Trastamare pour devenir roi de Castille .
Décembre : Il franchit les Pyrénées au col du Perthus, et arrive le 20 à Barcelonne.
1366 :
Février , il arrive à Saragosse et entre en Navarre. Il reçoit le comté de Borjà
Mars , il pénètre en Castille et marche contre Pierre le Cruel alors à Burgos.
Mai, il entre à Tolède puis Séville.
Juin, il est à Cordoue.
1367 :
Février : L'armée de du Guesclin est Santo Domingo de la Calzada.
Avril : Il est fait prisonnier lors de la bataille de Najera et emmené en captivité à Bordeaux.
1368:
17 janvier : Bertrand du Guesclin, est libéré contre une rançon de 100 000 doublons d'or de Castille
Mai : Sur demande du Duc d'Anjou, frère du roi de France il attaque et prend Tarascon le 22 mai puis Arles.
Décembre : Il est envoyé en Castille pour aider Henri de Trastamare, à garder son trône.
1369 :
14 mars : Il est à la tête des troupes à la bataille de Montiel
1370 :
2 octobre : Bertrand du Guesclin est fait connétable de France
23 octobre : il signe un accord d'allaince avec Olivier V de Clisson à Pontorson
1er décembre : Du Guesclin quitte Caen et se dirige vers les troupes de Robert Knowles et Thomas Granson positionnées entre Vendôme et Château-du-Loir sur le Loir.
4 décembre : Il bat les troupes anglaises à la bataille de Pontvallain
8 décembre : Poursuivant les anglais, il les défait devant Bressuire
15 décembre : Il continue sa poussée et fait tomber Saumur.
N°1578
1371 :
Avril : Olivier V de Clisson et du Guesclin mettent le siège devant Bécherel
1372 :
Février : Il prend Conches.
Juin-juillet : Ses troupes prennent Montmorillon, Chauvigny, Lussac, Moncontour, Sainte-Sévère
18 septembre : Du Guesclin signe le traité de Surgères avec la noblesse du Poitou et de la Saintonge.
1373 :
Mars : Il met le siège devant Chizé. La ville est prise après la bataille de Chizé
Avril : Le connétable prend Niort, Lusignan, La Roche-sur-Yon, Cognac, Mortemer. Après le débaquement anglais à Saint Malo, il se dirige sur la Bretagne.
Juin : Du Guesclin assiège Brest tenue par les anglais.
14 juillet : il attaque Jersey.
Aout-décembre : Lors de la chevauchée de Lancastre (1373), il harcèle avec d'autres capitaines les troupes anglaises de la chevauchée.
1374 :
Aout-Septembre : Du Guesclin et le duc d'Anjou lancent une offenssive en Guyenne et prennent Penne-d'Agenais, Saint-Sever, Lourdes, Mauléon, Condom, Moissac, Sainte-Foy-la-Grande, Castillon, Langon, Saint-Macaire, Sainte-Bazeille, La Réole
1375 :
17 février : Il prend Gencay
1378 :
Avril-juin : Du Guesclin et Philippe II de Bourgogne lancent une campagne contre les possessions normandes du roi de Navarre Charles le Mauvais allié des anglais. Bernay, Carentan, Valognes, Avranches, Remerville, Beaumont, Breteuil, Saint-Lô, Evreux, Pacy-sur-Eure, Gavray, Nogent-le-Roi, Anet, Mortain et Pont-Audemer sont conquises.
Novembre-décembre : Le siège qu'il met devant Cherbourg est un échec.
1380
Juin-juillet : Il combat les Grandes compagnies qui sévissent dans le Bourbonnais et l'Auvergne et met le siège devant Chaliers du 20 au 26 juin.
13 juillet 1380 : Bertrand du Guesclin meurt, malade, lors du siège Châteauneuf-de-Randon.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Jeanne d'Arc, surnommée la Pucelle d'Orléans ou plus simplement la Pucelle, est une figure emblématique de l'histoire de France et une sainte de l'Église Catholique.
Au début du XVe siècle, elle mène victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises, levant le siège d'Orléans, conduisant le dauphin Charles au sacre à Reims et contribuant ainsi à inverser le cours de la guerre de Cent Ans.
Finalement capturée par les Bourguignons à Compiègne, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg pour la somme de 10 000 livres, et condamnée au bûcher en 1431 après un procès en hérésie. Entaché de nombreuses et importantes irrégularités, ce procès est cassé par le pape Calixte III en 1456, et un second procès en réhabilitation conclut à son innocence et l'élève au rang de martyre. Elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Elle est l'une des trois saintes patronnes de la France.
Jeanne d'Arc a grandi à Domrémy, village situé aux marches de la Champagne, du Barrois et de la Lorraine, pendant la guerre de Cent Ans qui opposait la France à l'Angleterre. Fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée, elle faisait partie d'une famille de cinq enfants : Jeanne, Jacques, Catherine, Jean et Pierre.
Jeanne (ou Jeannette, comme on l'appelait à Domrémy) fut décrite par tous les témoins comme très pieuse ; elle aimait notamment se rendre, chaque dimanche, à la chapelle de Bermont, près de Greux, pour y prier.
Les réponses qu'elle a faites à ses juges, conservées dans les minutes de son procès, révèlent une jeune femme courageuse, dont le franc-parler et l'esprit de repartie se tempèrent d'une grande sensibilité face à la souffrance et aux horreurs de la guerre, comme devant les mystères de la religion.
Aucune source ne permet de déterminer exactement les origines de Jeanne d'Arc, ni ses date et lieu de naissance : les témoignages d'époque sont imprécis, Domrémy ne possédait pas de registre paroissial, et les discussions restent nombreuses sur ces points.
Ses frères la rejoignent. On l'équipe d'une armure et d'une bannière blanche frappée de la fleur de lys, elle y inscrit Jesus Maria, qui est aussi la devise des ordres mendiants (les dominicains et les franciscains). En partance de Blois pour Orléans, Jeanne expulse ou marie les prostituées de l'armée de secours et fait précéder ses troupes d'ecclésiastiques. Arrivée à Orléans le 29 avril, elle apporte le ravitaillement et y rencontre Jean d'Orléans, dit « le Bâtard d'Orléans », futur comte de Dunois. Elle est accueillie avec enthousiasme par la population, mais les capitaines de guerre sont réservés. Avec sa foi, sa confiance et son enthousiasme, elle parvient à insuffler aux soldats français désespérés une énergie nouvelle et à contraindre les Anglais à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.
Statue dans la cathédrale de Reims
Après cette victoire (encore célébrée à Orléans au cours des « Fêtes johanniques », chaque année du 29 avril au 8 mai), on la surnomme la « Pucelle d'Orléans ». Après le nettoyage de la vallée de la Loire grâce à la victoire de Patay (où Jeanne d'Arc ne prit pas part aux combats), le 18 juin 1429 remportée face aux Anglais, elle persuade le dauphin d'aller à Reims se faire sacrer roi de France.
Pour arriver à Reims, l'équipée doit traverser des villes sous domination bourguignonne qui n'ont pas de raison d'ouvrir leurs portes, et que personne n'a les moyens de contraindre militairement. Selon Dunois, le coup de bluff aux portes de Troyes entraîne la soumission de la ville mais aussi de Châlons-en-Champagne et Reims. Dès lors, la traversée est possible.
N°257
Le 17 juillet 1429, dans la cathédrale de Reims, en la présence de Jeanne d'Arc, Charles VII est sacré par l'archevêque Renault de Chartres. Le duc de Bourgogne, en tant que pair du royaume, est absent, Jeanne lui envoie une lettre le jour même du sacre pour lui demander la paix. L'effet politique et psychologique de ce sacre est majeur. Reims étant au cœur du territoire contrôlé par les Bourguignons et hautement symbolique, il est interprété par beaucoup à l'époque comme le résultat d'une volonté divine. Il légitime Charles VII qui était déshérité par le traité de Troyes et soupçonné d'être en réalité le fils illégitime du Duc d'Orléans et Isabelle de Bavière.
Cette partie de la vie de Jeanne d'Arc constitue communément son épopée : ces événements qui fourmillent d'anecdotes où les contemporains voient régulièrement des petits miracles, le tout conforté par leurs références explicites dans les procès, ont grandement contribué à forger la légende et l'histoire officielle de Jeanne d'Arc. La découverte miraculeuse de l'épée dite de « Charles Martel » sous l'autel de Sainte-Catherine-de-Fierbois, en est un exemple.
Dans la foulée, Jeanne d'Arc tente de convaincre le roi de reprendre Paris aux Bourguignons, mais il hésite. Une attaque est menée par Jeanne sur Paris (porte Saint-Honoré), mais doit être rapidement abandonnée. Le Roi finit par interdire tout nouvel assaut : l'argent et les vivres manquent et la discorde règne au sein de son conseil. C'est une retraite forcée vers la Loire, l'armée est dissoute.
Jeanne repart néanmoins en campagne : désormais elle conduit sa propre troupe et donc rien ne la distingue des chefs de guerres indépendants, elle ne représente plus le roi. Ses troupes lutteront contre des capitaines locaux, mais sans beaucoup de succès. Le 4 novembre 1429, « la Pucelle » et Charles d'Albret s'emparent de Saint-Pierre-le-Moûtier. Le 23 novembre, ils mettent le siège devant La Charité-sur-Loire pour en chasser Perrinet Gressart. Pour Noël, Jeanne a regagné Jargeau suite à l'échec du siège.
Jeanne est alors conviée à rester dans le château de la Trémouille à Sully-sur-Loire. Elle s'échappera rapidement de sa prison dorée, pour répondre à l'appel à l'aide de Compiègne, assiégée par les Bourguignons. Finalement, elle est capturée lors d'une sortie aux portes de Compiègne le 23 mai 1430. Elle essaie de s'échapper par deux fois, mais échoue. Elle se blessera même sérieusement en sautant par une fenêtre au château de Beaurevoir. Elle est rachetée par les Anglais pour 10 000 livres et confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais.
Lors de son procès qui dura du 21 février au 23 mai 1431, elle est accusée d'hérésie et interrogée sans ménagement à Rouen. Elle est emprisonnée dans le donjon du château de Philippe Auguste ; seule une tour de la construction est parvenue jusqu'à nous et appelée maintenant « tour Jeanne-d'Arc ». Le procès débute le 21 février 1431. Jugée par l'Église, elle reste néanmoins emprisonnée dans les prisons anglaises, au mépris du droit canon.
N°768
Si ses conditions d'emprisonnement sont particulièrement difficiles, Jeanne n'a néanmoins pas été soumise à la question pour avouer, c'est-à-dire à la torture. Or à l'époque, la torture était une étape nécessaire à un « bon procès ». Cette surprenante absence de torture a servi d'argument pour une origine « noble » de Jeanne d'Arc. Les bourreaux n'auraient pas osé porter la main sur elle.
« Sur l'amour ou la haine que Dieu porte aux Anglais, je n'en sais rien, mais je suis convaincue qu'ils seront boutés hors de France, exceptés ceux qui mourront sur cette terre. »
— Jeanne d'Arc à son procès (le 15 mars 1431)
Les enquêteurs, conduits par l'évêque de Beauvais, Mgr Cauchon, ne parviennent pas à établir un chef d'accusation valable : Jeanne semble être une bonne chrétienne, convaincue de sa mission, différente des hérétiques qui pullulent dans un climat de défiance vis-à-vis de l'Église en ces temps troublés. Le tribunal lui reproche par défaut de porter des habits d'homme, d'avoir quitté ses parents sans qu'ils lui aient donné congé, et surtout de s'en remettre systématiquement au jugement de Dieu plutôt qu'à celui de « l'Église militante », c'est-à-dire l'autorité ecclésiastique terrestre. Les juges estiment également que ses « voix », auxquelles elle se réfère constamment, sont en fait inspirées par le démon. L'Université de Paris (Sorbonne), alors à la solde des Bourguignons, rend son avis : Jeanne est coupable d'être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d'hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints. Jeanne en appelle au Pape, ce qui sera ignoré par les juges.
N°1579
Le 24 mai, au cimetière Saint-Ouen de Rouen, les juges mettent en scène une parodie de bûcher pour effrayer Jeanne et la presser de reconnaître ses fautes. Jeanne sous la promesse orale (donc invérifiable) du tribunal de l'incarcérer dans une prison ecclésiastique, signe d'une croix (alors qu'elle savait écrire son nom) l'abjuration de ses erreurs, reconnaissant avoir menti à propos des voix et se soumet à l'autorité de l'Église. Elle est alors renvoyée dans sa prison aux mains des Anglais. S'estimant trompée, elle se rétracte deux jours plus tard, endosse de nouveau des habits d'homme (dans des conditions obscures). Déclarée « relapse » (retombée dans ses erreurs passées), le tribunal la condamne au bûcher et la livre au « bras séculier ». Le 30 mai 1431, elle est brûlée vive place du Vieux-Marché à Rouen. Elle rend l'âme en criant trois fois « Jésus ». Selon les témoignages, elle est voilée et placée à plus de trois mètres de hauteur.
Le cardinal de Winchester avait insisté pour qu'il ne reste rien de son corps. Il désirait éviter tout culte posthume de la « pucelle ». Il avait donc ordonné trois crémations successives. La première vit mourir Jeanne d'Arc par intoxication au monoxyde de carbone, la seconde laissa au centre du bûcher les organes calcinés, et de la troisième il ne resta que des cendres et des débris osseux qui furent ensuite dispersés par Geoffray Therage, le bourreau, dans la Seine (là où a été construit plus tard le Pont Jeanne-d'Arc) afin qu'on ne puisse pas en faire de reliques.
http://www.dailymotion.com/video/xb5hp4 ... par-l_news
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Au début du XVe siècle, elle mène victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises, levant le siège d'Orléans, conduisant le dauphin Charles au sacre à Reims et contribuant ainsi à inverser le cours de la guerre de Cent Ans.
Finalement capturée par les Bourguignons à Compiègne, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg pour la somme de 10 000 livres, et condamnée au bûcher en 1431 après un procès en hérésie. Entaché de nombreuses et importantes irrégularités, ce procès est cassé par le pape Calixte III en 1456, et un second procès en réhabilitation conclut à son innocence et l'élève au rang de martyre. Elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Elle est l'une des trois saintes patronnes de la France.
Jeanne d'Arc a grandi à Domrémy, village situé aux marches de la Champagne, du Barrois et de la Lorraine, pendant la guerre de Cent Ans qui opposait la France à l'Angleterre. Fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée, elle faisait partie d'une famille de cinq enfants : Jeanne, Jacques, Catherine, Jean et Pierre.
Jeanne (ou Jeannette, comme on l'appelait à Domrémy) fut décrite par tous les témoins comme très pieuse ; elle aimait notamment se rendre, chaque dimanche, à la chapelle de Bermont, près de Greux, pour y prier.
Les réponses qu'elle a faites à ses juges, conservées dans les minutes de son procès, révèlent une jeune femme courageuse, dont le franc-parler et l'esprit de repartie se tempèrent d'une grande sensibilité face à la souffrance et aux horreurs de la guerre, comme devant les mystères de la religion.
Aucune source ne permet de déterminer exactement les origines de Jeanne d'Arc, ni ses date et lieu de naissance : les témoignages d'époque sont imprécis, Domrémy ne possédait pas de registre paroissial, et les discussions restent nombreuses sur ces points.
Ses frères la rejoignent. On l'équipe d'une armure et d'une bannière blanche frappée de la fleur de lys, elle y inscrit Jesus Maria, qui est aussi la devise des ordres mendiants (les dominicains et les franciscains). En partance de Blois pour Orléans, Jeanne expulse ou marie les prostituées de l'armée de secours et fait précéder ses troupes d'ecclésiastiques. Arrivée à Orléans le 29 avril, elle apporte le ravitaillement et y rencontre Jean d'Orléans, dit « le Bâtard d'Orléans », futur comte de Dunois. Elle est accueillie avec enthousiasme par la population, mais les capitaines de guerre sont réservés. Avec sa foi, sa confiance et son enthousiasme, elle parvient à insuffler aux soldats français désespérés une énergie nouvelle et à contraindre les Anglais à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.
Statue dans la cathédrale de Reims
Après cette victoire (encore célébrée à Orléans au cours des « Fêtes johanniques », chaque année du 29 avril au 8 mai), on la surnomme la « Pucelle d'Orléans ». Après le nettoyage de la vallée de la Loire grâce à la victoire de Patay (où Jeanne d'Arc ne prit pas part aux combats), le 18 juin 1429 remportée face aux Anglais, elle persuade le dauphin d'aller à Reims se faire sacrer roi de France.
Pour arriver à Reims, l'équipée doit traverser des villes sous domination bourguignonne qui n'ont pas de raison d'ouvrir leurs portes, et que personne n'a les moyens de contraindre militairement. Selon Dunois, le coup de bluff aux portes de Troyes entraîne la soumission de la ville mais aussi de Châlons-en-Champagne et Reims. Dès lors, la traversée est possible.
N°257
Le 17 juillet 1429, dans la cathédrale de Reims, en la présence de Jeanne d'Arc, Charles VII est sacré par l'archevêque Renault de Chartres. Le duc de Bourgogne, en tant que pair du royaume, est absent, Jeanne lui envoie une lettre le jour même du sacre pour lui demander la paix. L'effet politique et psychologique de ce sacre est majeur. Reims étant au cœur du territoire contrôlé par les Bourguignons et hautement symbolique, il est interprété par beaucoup à l'époque comme le résultat d'une volonté divine. Il légitime Charles VII qui était déshérité par le traité de Troyes et soupçonné d'être en réalité le fils illégitime du Duc d'Orléans et Isabelle de Bavière.
Cette partie de la vie de Jeanne d'Arc constitue communément son épopée : ces événements qui fourmillent d'anecdotes où les contemporains voient régulièrement des petits miracles, le tout conforté par leurs références explicites dans les procès, ont grandement contribué à forger la légende et l'histoire officielle de Jeanne d'Arc. La découverte miraculeuse de l'épée dite de « Charles Martel » sous l'autel de Sainte-Catherine-de-Fierbois, en est un exemple.
Dans la foulée, Jeanne d'Arc tente de convaincre le roi de reprendre Paris aux Bourguignons, mais il hésite. Une attaque est menée par Jeanne sur Paris (porte Saint-Honoré), mais doit être rapidement abandonnée. Le Roi finit par interdire tout nouvel assaut : l'argent et les vivres manquent et la discorde règne au sein de son conseil. C'est une retraite forcée vers la Loire, l'armée est dissoute.
Jeanne repart néanmoins en campagne : désormais elle conduit sa propre troupe et donc rien ne la distingue des chefs de guerres indépendants, elle ne représente plus le roi. Ses troupes lutteront contre des capitaines locaux, mais sans beaucoup de succès. Le 4 novembre 1429, « la Pucelle » et Charles d'Albret s'emparent de Saint-Pierre-le-Moûtier. Le 23 novembre, ils mettent le siège devant La Charité-sur-Loire pour en chasser Perrinet Gressart. Pour Noël, Jeanne a regagné Jargeau suite à l'échec du siège.
Jeanne est alors conviée à rester dans le château de la Trémouille à Sully-sur-Loire. Elle s'échappera rapidement de sa prison dorée, pour répondre à l'appel à l'aide de Compiègne, assiégée par les Bourguignons. Finalement, elle est capturée lors d'une sortie aux portes de Compiègne le 23 mai 1430. Elle essaie de s'échapper par deux fois, mais échoue. Elle se blessera même sérieusement en sautant par une fenêtre au château de Beaurevoir. Elle est rachetée par les Anglais pour 10 000 livres et confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais.
Lors de son procès qui dura du 21 février au 23 mai 1431, elle est accusée d'hérésie et interrogée sans ménagement à Rouen. Elle est emprisonnée dans le donjon du château de Philippe Auguste ; seule une tour de la construction est parvenue jusqu'à nous et appelée maintenant « tour Jeanne-d'Arc ». Le procès débute le 21 février 1431. Jugée par l'Église, elle reste néanmoins emprisonnée dans les prisons anglaises, au mépris du droit canon.
N°768
Si ses conditions d'emprisonnement sont particulièrement difficiles, Jeanne n'a néanmoins pas été soumise à la question pour avouer, c'est-à-dire à la torture. Or à l'époque, la torture était une étape nécessaire à un « bon procès ». Cette surprenante absence de torture a servi d'argument pour une origine « noble » de Jeanne d'Arc. Les bourreaux n'auraient pas osé porter la main sur elle.
« Sur l'amour ou la haine que Dieu porte aux Anglais, je n'en sais rien, mais je suis convaincue qu'ils seront boutés hors de France, exceptés ceux qui mourront sur cette terre. »
— Jeanne d'Arc à son procès (le 15 mars 1431)
Les enquêteurs, conduits par l'évêque de Beauvais, Mgr Cauchon, ne parviennent pas à établir un chef d'accusation valable : Jeanne semble être une bonne chrétienne, convaincue de sa mission, différente des hérétiques qui pullulent dans un climat de défiance vis-à-vis de l'Église en ces temps troublés. Le tribunal lui reproche par défaut de porter des habits d'homme, d'avoir quitté ses parents sans qu'ils lui aient donné congé, et surtout de s'en remettre systématiquement au jugement de Dieu plutôt qu'à celui de « l'Église militante », c'est-à-dire l'autorité ecclésiastique terrestre. Les juges estiment également que ses « voix », auxquelles elle se réfère constamment, sont en fait inspirées par le démon. L'Université de Paris (Sorbonne), alors à la solde des Bourguignons, rend son avis : Jeanne est coupable d'être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d'hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints. Jeanne en appelle au Pape, ce qui sera ignoré par les juges.
N°1579
Le 24 mai, au cimetière Saint-Ouen de Rouen, les juges mettent en scène une parodie de bûcher pour effrayer Jeanne et la presser de reconnaître ses fautes. Jeanne sous la promesse orale (donc invérifiable) du tribunal de l'incarcérer dans une prison ecclésiastique, signe d'une croix (alors qu'elle savait écrire son nom) l'abjuration de ses erreurs, reconnaissant avoir menti à propos des voix et se soumet à l'autorité de l'Église. Elle est alors renvoyée dans sa prison aux mains des Anglais. S'estimant trompée, elle se rétracte deux jours plus tard, endosse de nouveau des habits d'homme (dans des conditions obscures). Déclarée « relapse » (retombée dans ses erreurs passées), le tribunal la condamne au bûcher et la livre au « bras séculier ». Le 30 mai 1431, elle est brûlée vive place du Vieux-Marché à Rouen. Elle rend l'âme en criant trois fois « Jésus ». Selon les témoignages, elle est voilée et placée à plus de trois mètres de hauteur.
Le cardinal de Winchester avait insisté pour qu'il ne reste rien de son corps. Il désirait éviter tout culte posthume de la « pucelle ». Il avait donc ordonné trois crémations successives. La première vit mourir Jeanne d'Arc par intoxication au monoxyde de carbone, la seconde laissa au centre du bûcher les organes calcinés, et de la troisième il ne resta que des cendres et des débris osseux qui furent ensuite dispersés par Geoffray Therage, le bourreau, dans la Seine (là où a été construit plus tard le Pont Jeanne-d'Arc) afin qu'on ne puisse pas en faire de reliques.
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Louis XI de France, dit le Prudent, né le 3 juillet 1423 à Bourges, mort le 30 août 1483 au château de Plessis-lez-Tours (commune de La Riche, Indre-et-Loire), fut roi de France de 1461 à 1483, sixième roi de la branche dite de Valois (Valois directs) de la dynastie capétienne. Son intense activité diplomatique, perçue par ses adversaires comme sournoise, lui valut de la part de ses détracteurs le surnom d’« universelle araigne ».
Louis XI signe en 1482 le traité d'Arras avec Maximilien Ier de Habsbourg par lequel lui sont cédés le duché de Bourgogne et la Picardie.
C’est le premier roi à avoir ouvertement pris la défense du petit peuple contre les grands féodaux et même contre l’Inquisition, les paysans vaudois du Valpute, en Dauphiné, le remerciant par le nom de Vallouise donné à leur vallée.
Il brisa définitivement les prétentions de la féodalité française représentées par la Maison d'Armagnac.
Le 22 juillet 1461, Charles VII mourut à Mehun-sur-Yèvre. Louis XI affecta l’indifférence, et il fut absent lors des funérailles royales à Saint-Denis. Il se fit sacrer à Reims trois semaines après la mort du feu roi, avant d’entrer dans Paris le 30 août 1461. Philippe le Bon fut remarqué avec son escorte comptant pour la moitié du cortège, et comprenant une troupe en armes. Le nouveau roi ne demeura pas longtemps à Paris. Dès le 25 septembre, il s’installa à Tours, ville gagnée à sa cause.
Sa première action de monarque fut de profiter de la crise de succession en Aragon. En effet, Alphonse le Magnanime était mort en 1458. Jean II, frère du défunt, disputait la couronne à son fils Charles de Viane. Celui-ci fut retrouvé mort en septembre 1461, ce qui déclencha une guerre civile entre Jean II et les villes, en particulier Barcelone. Louis XI tenta de s’allier aux États de Catalogne. Devant leur refus poli, il se tourna vers Jean II, lequel lui céda les revenus des comtés de Roussillon et de Cerdagne en échange de son aide. Louis XI en prit tout bonnement possession. Il intervint également dans la querelle dynastique savoyarde.
Un mois après la naissance de sa fille Jeanne en 1464 il apprend que l’enfant est boiteuse (elle fut d’une laideur proverbiale, petite, contrefaite, malingre) et décide sur le champ de la marier à son lointain cousin Louis d’Orléans, fils du poète Charles d’Orléans, dans le but avoué que le mariage reste stérile et que s’éteigne cette branche capétienne rivale de la sienne mais celui-ci, lorsqu’il deviendra roi (sous le nom de Louis XII), obtiendra l’annulation de son mariage.
À l’intérieur se forma, en mars 1465, la ligue du Bien public. Très comparable à la Praguerie, elle avait à sa tête Charles de Charolais (Charles le téméraire ) , fils de Philippe le Bon, qui réclamait plus de pouvoir. Son déclenchement était dû à un incident avec les Bourguignons. En 1463, Louis XI avait décidé de racheter les villes de la Somme qui avaient été cédées au duc de Bourgogne. Cette cession, décidée au traité d'Arras de 1435 devait compenser l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau, le 10 septembre 1419. La nouvelle du rachat avait suscité la colère de Charles de Charolais qui s'était dès lors opposé à son père, Philippe le Bon. François II de Bretagne s’allia aux Bourguignons. Se joignirent à eux Jean II de Bourbon et Jean V d'Armagnac. Le mécontentement ne s’arrêtait pas aux grands vassaux. La pression fiscale avait beaucoup augmenté suite au rachat des villes de la Somme, pour 400 000 écus. Louis XI avait exigé des prêts du clergé, forcé les établissements religieux à lui fournir un inventaire de leurs biens, privé l’Université et le corps des archers et arbalétriers de Paris de leurs privilèges. Il avait supprimé la Pragmatique Sanction.
Contre la ligue du Bien Public, Louis XI se mit personnellement à la tête d’une grande offensive. Après la chute de Moulins, les Bourbons se soumirent. Louis XI fit volte-face vers Paris, menacée par les Bretons et les Bourguignons. Il livra une grande bataille à Montlhéry, le 16 juillet 1465, pleine de confusion et de sang et sans réel vainqueur, mais le siège de Paris fut brisé. Louis XI parvint cependant à négocier une paix où il ne concédait rien pour réformer l’État. Il lâcha cependant le gouvernement de Normandie à son frère. Celui-ci ne parvint pas à prendre en main son gouvernement, et dut s’exiler. Son troisième fils prénommé François naît le 4 décembre 1466 mais meurt 4 heures plus tard. Le 10 septembre 1468, par le traité d’Ancenis, Charles et François II firent leur paix, et rompirent avec les Bourguignons.
Le Téméraire lui proposa de négocier à son tour, et invita le roi dans son château de Péronne. Louis XI s’y rendit en personne. Au cours des pourparlers, Liège se rebella contre la tutelle bourguignonne. Il apparut rapidement que des commissaires royaux figuraient parmi les révoltés. Furieux, le Téméraire se retourna contre Louis XI. Personnellement menacé, le roi dut signer un traité désavantageux où en cas de manquement de sa part, les propriétés tenues par le duc de Bourgogne échapperaient à sa juridiction. Il dut accompagner le Bourguignon dans sa campagne contre Liège et regarder brûler, le 30 octobre 1468, la ville rebelle. Il dut également promettre de donner la Champagne en apanage à son frère. Sitôt parti, Louis XI refusa de s’exécuter et n’accorda à Charles que la Guyenne, pays pacifié depuis peu et difficile à tenir. Il fit emprisonner son conseiller, le cardinal La Balue, en 1469 et dénonça le traité en 1470. C’est la même année que naît son quatrième fils Charles futur Charles VIII et enfin viendra un cinquième fils prénommé aussi François né à Amboise le 3 septembre 1472 titré duc de Berry et qui mourra en juillet 1473.
En 1472, le Téméraire envahit de nouveau la Picardie. Il fut arrêté à Beauvais, avec l’épisode de Jeanne Hachette, mais ravagea la Normandie.
Louis XI s’allia avec le roi d’Angleterre, Édouard IV (qui avait débarqué en France avec son armée ) que Charles le Téméraire avait tenté de convaincre de reprendre les hostilités contre Louis XI . Il signa avec lui le 29 août 1475 le traité de Picquigny, mettant fin à la guerre de Cent Ans et le Téméraire entra dans une rage folle.
Il entreprit, ensuite, de réduire la puissances des grands vassaux.
N°743
En 1474, Louis XI manœuvre contre son oncle René d'Anjou, dont il désire annexer le domaine angevin. Louis XI se rend à Angers avec son armée, sous couvert d'une visite de courtoisie. René d'Anjou, qui réside dans sa résidence de chasse de Baugé, non loin d'Angers, voit arriver son neveu, le roi de France, sans se douter qu'une fois dans la cité angevine, le roi demandera les clefs de la capitale de l'Anjou. La surprise est totale. Louis XI installe aussitôt une garnison dans le château d'Angers et en confie le commandement à Guillaume de Cerisay.
À 65 ans, le roi René ne veut point commencer une guerre avec son neveu le Roi de France. Il lui cède l'Anjou sans combat et se tourna vers la Provence dont il était le souverain et qu’il rejoignit aussitôt.Louis XI nomme Guillaume de Cerisay, gouverneur de l'Anjou, ainsi que maire de la cité d'Angers.L'Anjou cessa dès lors d'être un apanage et entra définitivement dans le domaine royal.
En 1476, Louis XI propose de participer à la libération de Marguerite d'Anjou, fille de René d'Anjou et qui fut reine d'Angleterre, avant d'être emprisonnée après l'exécution de son mari le roi Henri VI d'Angleterre en 1471 dans la tour de Londres. Louis XI demanda, en échange de cette aide financière, la Lorraine, le comté de Bar et la Provence. René d'Anjou arriva à récolter 50 000 écus pour la libération de sa fille. Celle-ci, libérée des Anglais, rejoignit son père à Aix-en-Provence.
En 1477, quand Charles le Téméraire mourut au siège de Nancy , Louis XI tenta de s’emparer de ses États, mais se heurta à Maximilien d’Autriche, qui avait épousé la fille du défunt, Marie de Bourgogne.
En 1482, il parvint cependant à récupérer la Picardie et la Bourgogne, par le traité d’Arras.
Par le jeu d’héritages, dont celui de René Ier d'Anjou, il entra en possession du Maine et de la Provence. Louis récupéra également la vicomté de Thouars qu’il avait repris à Nicolas d’Anjou en 1472 après qu’il eut rallié le Bourguignon. Il attribua Talmont et Berrie à Philippe de Commynes et pour la Vicomté de Thouars, il finit par engager son attribution à Louis II de la Trémoille mais le Roi est mort avant la restitution effective de cette Vicomté.
Sa vie durant, Louis XI est un perpétuel malade : « brûlures d’estomac, crises de foie, goutte, congestion hémorroïdaire qui l’empêche de marcher, eczéma purulent », selon Ivan Gobry qui — pour son physique — cite Basin : « Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n’avait, dès le premier abord, rien de beau ni d’agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour un bouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité ». Ce jugement mérite d’être toutefois pondéré par l’hostilité que l’ancien évêque de Lisieux portait au roi à la suite de son bannissement du royaume en 1465. Thomas Basin entreprit de régler ses comptes, en 1473, dans une biographie censée révéler « ses ruses, ses malices, ses perfidies, ses sottises, ses méfaits et ses cruautés » sous couvert d’objectivité.
Louis XI préside le chapitre de Saint-Michel, dans les Statuts de l’ordre de Saint-Michel, enluminure de Jean Fouquet, 1470, Paris
Louis XI se fait inhumer dans la basilique Notre-Dame de Cléry, qu’il avait fait édifier vers 1467.
La mise en bière semble avoir eu lieu à Lyon : « Payements à Guillaume Gauteret, appothicayre, pour six douzeines de torches pesans deux cens quatre livres, lesquelles furent mises et emploiées pour les obsèques et seveliment du roy Loys, cui Dieu absoille, lequel seveliment fust fait en l’esglise de Lyon »[6] et « a Domynyque le peintre pour avoir feit trois douzeynes et demie d'escussons aux armes de la ville pour metre aux torches que l'on presantat a l'aussecle (obsèques) du Roi que Dieu aseolle (absolve). »
N°1616
Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Téméraire (Dijon, 10 ou 11 novembre 1433 – Nancy, 5 janvier 1477) est, après Philippe II le Hardi, Jean sans Peur et Philippe III le Bon, le quatrième et dernier duc de Bourgogne (de la branche des Capétiens-Valois), souverain de l'État bourguignon.
Ce surnom de Téméraire prévaut à partir du XIXe siècle, à l'époque romantique, (bien qu'on le rencontre déjà sous la plume du chroniqueur, évêque de Lisieux, Thomas Basin, vers 1484). Ses contemporains le qualifiaient plus souvent de Hardi, de Travaillant, de Guerrier, voire de Terrible, certains de ces sobriquets étant probablement nés de la devise qu'il s'était choisie : « Je l'ay emprins », c'est-à-dire : « Je l'ai entrepris ».
Charles le Téméraire est un prince français, descendant et héritier direct de quatrième génération du roi de France Jean II le Bon et du duché de Bourgogne. Mais par sa mère, il est de sang Lancastre, Plantagenêt, et descend du roi Édouard III d'Angleterre, lui-même petit-fils de Philippe IV le Bel. Cette double ascendance royale explique peut-être un trait de caractère (dénoncé par Thomas Basin : « Il lui prit un tel orgueil qu'il en vint à ne ménager, estimer ou craindre personne ») qui concourut à sa perte.
Il est l'arrière-grand-père de l'empereur germanique et roi d'Espagne Charles Quint et le père de la duchesse Marie de Bourgogne (1457-1482), qui, à la mort du Téméraire en 1477, alliera un État bourguignon en grand danger d'être conquis par Louis XI, à la maison des Habsbourg d'Autriche, par son mariage avec le futur empereur germanique Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519).
Philippe le Bon meurt le 15 juin 1467. Charles hérite du duché de Bourgogne, ainsi que de tous les titres et possessions de son père : duc de Lothier, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comte de Flandre, d'Artois, de Bourgogne palatine, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, marquis du Saint-Empire, seigneur de Frise, premier pair de France… Il fonde une puissante armée bourguignonne de métier mais aussi (et cela sera une des raisons de son effondrement final) de mercenaires issus de tous les pays d'Europe. Charles de Valois-Bourgogne perpétue la politique de ses prédécesseurs : volonté d'indépendance souveraine de l'État bourguignon vis-à-vis du royaume de France et, pour contrer celui-ci, alliance avec le royaume d'Angleterre dans la guerre de Cent Ans. Son souhait le plus ardent est de joindre en un royaume d'un seul tenant ses terres des deux Bourgognes (ou « pays de par-delà ») et ses possessions du nord : Picardie, Artois, Boulonnais, Flandre et autres Pays-Bas bourguignons (ou « pays de par-deçà »). Pour y parvenir, il va jusqu'à tenter de rallumer la guerre de Cent Ans, en s'alliant formellement avec son beau-frère le roi Édouard IV d'Angleterre et en le convainquant de réenvahir la France. Mais redoutable manœuvrier et doté de moyens financiers supérieurs, Louis XI réussira à dénouer cette alliance anglo-bourguignonne : il signe avec Édouard IV d'Angleterre le traité de Picquigny en 1475, mettant un terme définitif à la guerre de Cent Ans. Dès lors, l'« Universelle Araigne » sera tout près de triompher du Téméraire...
Philippe le Bon n'est pas mort depuis trois mois que son fils se voit contraint de mater une révolte des Liégeois. Il les écrase une première fois à la bataille de Brustem près de Saint-Trond (28 octobre1467). Nouvelle révolte à peine un an plus tard (alors même que Louis XI est imprudemment venu à Péronne, QG bourguignon du moment, discuter d'un accord de paix avec Charles, en échange de laquelle celui-ci veut obtenir une confirmation de la ligne de la Somme, ainsi qu'une juridiction souveraine sur ses fiefs français). Cette fois, malgré l'attaque surprise des Six cents Franchimontois et suite à celle-ci, le duc de Bourgogne prend la ville de Liège le 30 octobre 1468 et — en présence de Louis XI, probable instigateur de la révolte, qu'il a contraint à participer à cette expédition punitive — la livre au pillage et au feu, avant de la faire raser (dans le but de sceller ainsi en un seul bloc l'ensemble des "pays de par-deçà"). Cette mise à sac soulève, de la Hollande à l'Alsace, la réprobation des villes rhénanes.
Le 2 ou le 3 juillet 1468, Charles épouse en troisièmes noces Marguerite d'York (1446-1503). Elle est fille du duc Richard d'York (à l'origine de la guerre des Deux-Roses) et sœur de l'actuel roi d'Angleterre, Édouard. Le mariage est célébré à Damme, l'avant-port de Bruges, par l'évêque de Salisbury. Puis suivent pendant dix jours, à Bruges même, des fêtes fastueuses qui constituent une promotion éclatante de l'État bourguignon.
En mai 1469, au traité de Saint-Omer, le duc d'Autriche Sigismond de Habsbourg lui cède en gage, pour 50 000 florins, ses domaines de Haute-Alsace et le pays de Brisgau, du comté de Bade en Allemagne.
Quelques années plus tard, en juillet-août 1473, Charles s'empare du duché de Gueldre (situé de part et d'autre du Bas-Rhin), agrandissant ainsi les Pays-Bas bourguignons.
Se considérant souverain de droit divin, Charles le Téméraire qui travaille à faire de ses nombreuses possessions un État unifié et centralisé, est un défi permanent pour le roi de France. À partir de la fin octobre 1468 (c’est-à-dire après l'entrevue et le traité de Péronne, puis la répression de l'insurrection liégeoise), les deux monarques se livrent un duel à mort : le règne du Téméraire n'est plus qu'une suite presque ininterrompue de guerres soit contre le roi de France, soit contre des ennemis que l'or du roi de France lui suscite. Pour résister à Louis XI, Charles cherche à s'allier tantôt à l'empereur germanique Frédéric III de Habsbourg, tantôt à Édouard IV d'Angleterre. Mais son souci obsessionnel de constituer à tout prix (aux dépens de ses voisins allemands, lorrains et autrichiens) le grand royaume rhénan dont il rêve va lui aliéner leur sympathie, en même temps que dilapider ses ressources et celles de ses États. Ceux-ci, d'ailleurs, rechignent de plus en plus à financer son effort de guerre. Si les bourgeois (riches marchands ou simples artisans) des grandes villes de Flandre et autres provinces des Pays-Bas Bourguignons ne le soutiennent plus ou de moins en moins, c'est que Charles de Bourgogne, tout pétri qu'il est de chevalerie, n'a aucune considération pour eux et qu'il se refuse à admettre le pouvoir grandissant de ces démocrates avant la lettre qui résistent à ses vues. C'est ainsi qu'il courra à sa perte.
L'État bourguignon de Charles le Téméraire
En octobre 1476, avec une armée reconstituée vaille que vaille, Charles le Téméraire qui veut sauver le trait d'union lorrain, remet le siège devant Nancy, reprise entre-temps par le duc René II de Lorraine. Là, refusant de se replier au duché de Luxembourg, il trouve la mort le 5 janvier 1477 à la bataille se déroulant au sud de la ville, vraisemblablement de la main d'un gentilhomme de Saint-Dié, le châtelain de la Tour du Mont.
L'un de ses généraux, Nicolas de Montfort (condottiere napolitain et comte de Campobasso) qu'il avait souffleté, le trahit et passe à l'ennemi. Les restes de l'armée bourguignonne se replient vers le pont de Bouxières-aux-Dames qui permettrait de fuir vers Metz. Mais Nicolas de Montfort dit Campobasso y attend sa vengeance. Croyant ses cavaliers fidèles à la cause bourguignonne et restés là pour leur assurer le libre passage du pont, les Bourguignons se précipitent mais Campobasso et, derrière lui, les Suisses, massacrent les fuyards. Une sortie de la garnison de Nancy achève l'éparpillement des troupes bourguignonnes.
Trois jours après la bataille, le corps du « Grand Duc d'Occident » est retrouvé, nu, le crâne fendu jusqu'aux dents par un coup de hallebarde, une joue rongée par les loups, au bord d'un étang marécageux dit « étang Saint-Jean », à l'emplacement de l'actuelle place de la Croix de Bourgogne, à Nancy. Une simple croix, au centre de cette place, a longtemps marqué l'endroit de sa mort (souvenir remplacé plus tard par un monument édifié à la mémoire du duc René II de Lorraine). Ramenée à Nancy, la dépouille mortelle du Téméraire est exposée sur un lit de parade dans la maison de Georges Marqueix, au numéro 30 de la Grande-Rue (cette maison n'existe plus aujourd'hui mais son emplacement est signalé par un pavage de granit noir et blanc dessinant une croix de Lorraine et la date 1477). Elle est ensuite inhumée sur place dans la collégiale Saint-Georges — aujourd'hui disparue. En 1550, elle est transférée à l'église Notre-Dame de Bruges à la demande de Charles Quint et y repose depuis dans le somptueux tombeau que le fils de celui-ci, Philippe II, fit élever pour son trisaïeul.
Le Téméraire retrouvé après la bataille de Nancy par Augustin Feyen-Perrin en 1865 - (musée des Beaux-Arts de Nancy)
Louis XI signe en 1482 le traité d'Arras avec Maximilien Ier de Habsbourg par lequel lui sont cédés le duché de Bourgogne et la Picardie.
C’est le premier roi à avoir ouvertement pris la défense du petit peuple contre les grands féodaux et même contre l’Inquisition, les paysans vaudois du Valpute, en Dauphiné, le remerciant par le nom de Vallouise donné à leur vallée.
Il brisa définitivement les prétentions de la féodalité française représentées par la Maison d'Armagnac.
Le 22 juillet 1461, Charles VII mourut à Mehun-sur-Yèvre. Louis XI affecta l’indifférence, et il fut absent lors des funérailles royales à Saint-Denis. Il se fit sacrer à Reims trois semaines après la mort du feu roi, avant d’entrer dans Paris le 30 août 1461. Philippe le Bon fut remarqué avec son escorte comptant pour la moitié du cortège, et comprenant une troupe en armes. Le nouveau roi ne demeura pas longtemps à Paris. Dès le 25 septembre, il s’installa à Tours, ville gagnée à sa cause.
Sa première action de monarque fut de profiter de la crise de succession en Aragon. En effet, Alphonse le Magnanime était mort en 1458. Jean II, frère du défunt, disputait la couronne à son fils Charles de Viane. Celui-ci fut retrouvé mort en septembre 1461, ce qui déclencha une guerre civile entre Jean II et les villes, en particulier Barcelone. Louis XI tenta de s’allier aux États de Catalogne. Devant leur refus poli, il se tourna vers Jean II, lequel lui céda les revenus des comtés de Roussillon et de Cerdagne en échange de son aide. Louis XI en prit tout bonnement possession. Il intervint également dans la querelle dynastique savoyarde.
Un mois après la naissance de sa fille Jeanne en 1464 il apprend que l’enfant est boiteuse (elle fut d’une laideur proverbiale, petite, contrefaite, malingre) et décide sur le champ de la marier à son lointain cousin Louis d’Orléans, fils du poète Charles d’Orléans, dans le but avoué que le mariage reste stérile et que s’éteigne cette branche capétienne rivale de la sienne mais celui-ci, lorsqu’il deviendra roi (sous le nom de Louis XII), obtiendra l’annulation de son mariage.
À l’intérieur se forma, en mars 1465, la ligue du Bien public. Très comparable à la Praguerie, elle avait à sa tête Charles de Charolais (Charles le téméraire ) , fils de Philippe le Bon, qui réclamait plus de pouvoir. Son déclenchement était dû à un incident avec les Bourguignons. En 1463, Louis XI avait décidé de racheter les villes de la Somme qui avaient été cédées au duc de Bourgogne. Cette cession, décidée au traité d'Arras de 1435 devait compenser l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau, le 10 septembre 1419. La nouvelle du rachat avait suscité la colère de Charles de Charolais qui s'était dès lors opposé à son père, Philippe le Bon. François II de Bretagne s’allia aux Bourguignons. Se joignirent à eux Jean II de Bourbon et Jean V d'Armagnac. Le mécontentement ne s’arrêtait pas aux grands vassaux. La pression fiscale avait beaucoup augmenté suite au rachat des villes de la Somme, pour 400 000 écus. Louis XI avait exigé des prêts du clergé, forcé les établissements religieux à lui fournir un inventaire de leurs biens, privé l’Université et le corps des archers et arbalétriers de Paris de leurs privilèges. Il avait supprimé la Pragmatique Sanction.
Contre la ligue du Bien Public, Louis XI se mit personnellement à la tête d’une grande offensive. Après la chute de Moulins, les Bourbons se soumirent. Louis XI fit volte-face vers Paris, menacée par les Bretons et les Bourguignons. Il livra une grande bataille à Montlhéry, le 16 juillet 1465, pleine de confusion et de sang et sans réel vainqueur, mais le siège de Paris fut brisé. Louis XI parvint cependant à négocier une paix où il ne concédait rien pour réformer l’État. Il lâcha cependant le gouvernement de Normandie à son frère. Celui-ci ne parvint pas à prendre en main son gouvernement, et dut s’exiler. Son troisième fils prénommé François naît le 4 décembre 1466 mais meurt 4 heures plus tard. Le 10 septembre 1468, par le traité d’Ancenis, Charles et François II firent leur paix, et rompirent avec les Bourguignons.
Le Téméraire lui proposa de négocier à son tour, et invita le roi dans son château de Péronne. Louis XI s’y rendit en personne. Au cours des pourparlers, Liège se rebella contre la tutelle bourguignonne. Il apparut rapidement que des commissaires royaux figuraient parmi les révoltés. Furieux, le Téméraire se retourna contre Louis XI. Personnellement menacé, le roi dut signer un traité désavantageux où en cas de manquement de sa part, les propriétés tenues par le duc de Bourgogne échapperaient à sa juridiction. Il dut accompagner le Bourguignon dans sa campagne contre Liège et regarder brûler, le 30 octobre 1468, la ville rebelle. Il dut également promettre de donner la Champagne en apanage à son frère. Sitôt parti, Louis XI refusa de s’exécuter et n’accorda à Charles que la Guyenne, pays pacifié depuis peu et difficile à tenir. Il fit emprisonner son conseiller, le cardinal La Balue, en 1469 et dénonça le traité en 1470. C’est la même année que naît son quatrième fils Charles futur Charles VIII et enfin viendra un cinquième fils prénommé aussi François né à Amboise le 3 septembre 1472 titré duc de Berry et qui mourra en juillet 1473.
En 1472, le Téméraire envahit de nouveau la Picardie. Il fut arrêté à Beauvais, avec l’épisode de Jeanne Hachette, mais ravagea la Normandie.
Louis XI s’allia avec le roi d’Angleterre, Édouard IV (qui avait débarqué en France avec son armée ) que Charles le Téméraire avait tenté de convaincre de reprendre les hostilités contre Louis XI . Il signa avec lui le 29 août 1475 le traité de Picquigny, mettant fin à la guerre de Cent Ans et le Téméraire entra dans une rage folle.
Il entreprit, ensuite, de réduire la puissances des grands vassaux.
N°743
En 1474, Louis XI manœuvre contre son oncle René d'Anjou, dont il désire annexer le domaine angevin. Louis XI se rend à Angers avec son armée, sous couvert d'une visite de courtoisie. René d'Anjou, qui réside dans sa résidence de chasse de Baugé, non loin d'Angers, voit arriver son neveu, le roi de France, sans se douter qu'une fois dans la cité angevine, le roi demandera les clefs de la capitale de l'Anjou. La surprise est totale. Louis XI installe aussitôt une garnison dans le château d'Angers et en confie le commandement à Guillaume de Cerisay.
À 65 ans, le roi René ne veut point commencer une guerre avec son neveu le Roi de France. Il lui cède l'Anjou sans combat et se tourna vers la Provence dont il était le souverain et qu’il rejoignit aussitôt.Louis XI nomme Guillaume de Cerisay, gouverneur de l'Anjou, ainsi que maire de la cité d'Angers.L'Anjou cessa dès lors d'être un apanage et entra définitivement dans le domaine royal.
En 1476, Louis XI propose de participer à la libération de Marguerite d'Anjou, fille de René d'Anjou et qui fut reine d'Angleterre, avant d'être emprisonnée après l'exécution de son mari le roi Henri VI d'Angleterre en 1471 dans la tour de Londres. Louis XI demanda, en échange de cette aide financière, la Lorraine, le comté de Bar et la Provence. René d'Anjou arriva à récolter 50 000 écus pour la libération de sa fille. Celle-ci, libérée des Anglais, rejoignit son père à Aix-en-Provence.
En 1477, quand Charles le Téméraire mourut au siège de Nancy , Louis XI tenta de s’emparer de ses États, mais se heurta à Maximilien d’Autriche, qui avait épousé la fille du défunt, Marie de Bourgogne.
En 1482, il parvint cependant à récupérer la Picardie et la Bourgogne, par le traité d’Arras.
Par le jeu d’héritages, dont celui de René Ier d'Anjou, il entra en possession du Maine et de la Provence. Louis récupéra également la vicomté de Thouars qu’il avait repris à Nicolas d’Anjou en 1472 après qu’il eut rallié le Bourguignon. Il attribua Talmont et Berrie à Philippe de Commynes et pour la Vicomté de Thouars, il finit par engager son attribution à Louis II de la Trémoille mais le Roi est mort avant la restitution effective de cette Vicomté.
Sa vie durant, Louis XI est un perpétuel malade : « brûlures d’estomac, crises de foie, goutte, congestion hémorroïdaire qui l’empêche de marcher, eczéma purulent », selon Ivan Gobry qui — pour son physique — cite Basin : « Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n’avait, dès le premier abord, rien de beau ni d’agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour un bouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité ». Ce jugement mérite d’être toutefois pondéré par l’hostilité que l’ancien évêque de Lisieux portait au roi à la suite de son bannissement du royaume en 1465. Thomas Basin entreprit de régler ses comptes, en 1473, dans une biographie censée révéler « ses ruses, ses malices, ses perfidies, ses sottises, ses méfaits et ses cruautés » sous couvert d’objectivité.
Louis XI préside le chapitre de Saint-Michel, dans les Statuts de l’ordre de Saint-Michel, enluminure de Jean Fouquet, 1470, Paris
Louis XI se fait inhumer dans la basilique Notre-Dame de Cléry, qu’il avait fait édifier vers 1467.
La mise en bière semble avoir eu lieu à Lyon : « Payements à Guillaume Gauteret, appothicayre, pour six douzeines de torches pesans deux cens quatre livres, lesquelles furent mises et emploiées pour les obsèques et seveliment du roy Loys, cui Dieu absoille, lequel seveliment fust fait en l’esglise de Lyon »[6] et « a Domynyque le peintre pour avoir feit trois douzeynes et demie d'escussons aux armes de la ville pour metre aux torches que l'on presantat a l'aussecle (obsèques) du Roi que Dieu aseolle (absolve). »
N°1616
Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Téméraire (Dijon, 10 ou 11 novembre 1433 – Nancy, 5 janvier 1477) est, après Philippe II le Hardi, Jean sans Peur et Philippe III le Bon, le quatrième et dernier duc de Bourgogne (de la branche des Capétiens-Valois), souverain de l'État bourguignon.
Ce surnom de Téméraire prévaut à partir du XIXe siècle, à l'époque romantique, (bien qu'on le rencontre déjà sous la plume du chroniqueur, évêque de Lisieux, Thomas Basin, vers 1484). Ses contemporains le qualifiaient plus souvent de Hardi, de Travaillant, de Guerrier, voire de Terrible, certains de ces sobriquets étant probablement nés de la devise qu'il s'était choisie : « Je l'ay emprins », c'est-à-dire : « Je l'ai entrepris ».
Charles le Téméraire est un prince français, descendant et héritier direct de quatrième génération du roi de France Jean II le Bon et du duché de Bourgogne. Mais par sa mère, il est de sang Lancastre, Plantagenêt, et descend du roi Édouard III d'Angleterre, lui-même petit-fils de Philippe IV le Bel. Cette double ascendance royale explique peut-être un trait de caractère (dénoncé par Thomas Basin : « Il lui prit un tel orgueil qu'il en vint à ne ménager, estimer ou craindre personne ») qui concourut à sa perte.
Il est l'arrière-grand-père de l'empereur germanique et roi d'Espagne Charles Quint et le père de la duchesse Marie de Bourgogne (1457-1482), qui, à la mort du Téméraire en 1477, alliera un État bourguignon en grand danger d'être conquis par Louis XI, à la maison des Habsbourg d'Autriche, par son mariage avec le futur empereur germanique Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519).
Philippe le Bon meurt le 15 juin 1467. Charles hérite du duché de Bourgogne, ainsi que de tous les titres et possessions de son père : duc de Lothier, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comte de Flandre, d'Artois, de Bourgogne palatine, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, marquis du Saint-Empire, seigneur de Frise, premier pair de France… Il fonde une puissante armée bourguignonne de métier mais aussi (et cela sera une des raisons de son effondrement final) de mercenaires issus de tous les pays d'Europe. Charles de Valois-Bourgogne perpétue la politique de ses prédécesseurs : volonté d'indépendance souveraine de l'État bourguignon vis-à-vis du royaume de France et, pour contrer celui-ci, alliance avec le royaume d'Angleterre dans la guerre de Cent Ans. Son souhait le plus ardent est de joindre en un royaume d'un seul tenant ses terres des deux Bourgognes (ou « pays de par-delà ») et ses possessions du nord : Picardie, Artois, Boulonnais, Flandre et autres Pays-Bas bourguignons (ou « pays de par-deçà »). Pour y parvenir, il va jusqu'à tenter de rallumer la guerre de Cent Ans, en s'alliant formellement avec son beau-frère le roi Édouard IV d'Angleterre et en le convainquant de réenvahir la France. Mais redoutable manœuvrier et doté de moyens financiers supérieurs, Louis XI réussira à dénouer cette alliance anglo-bourguignonne : il signe avec Édouard IV d'Angleterre le traité de Picquigny en 1475, mettant un terme définitif à la guerre de Cent Ans. Dès lors, l'« Universelle Araigne » sera tout près de triompher du Téméraire...
Philippe le Bon n'est pas mort depuis trois mois que son fils se voit contraint de mater une révolte des Liégeois. Il les écrase une première fois à la bataille de Brustem près de Saint-Trond (28 octobre1467). Nouvelle révolte à peine un an plus tard (alors même que Louis XI est imprudemment venu à Péronne, QG bourguignon du moment, discuter d'un accord de paix avec Charles, en échange de laquelle celui-ci veut obtenir une confirmation de la ligne de la Somme, ainsi qu'une juridiction souveraine sur ses fiefs français). Cette fois, malgré l'attaque surprise des Six cents Franchimontois et suite à celle-ci, le duc de Bourgogne prend la ville de Liège le 30 octobre 1468 et — en présence de Louis XI, probable instigateur de la révolte, qu'il a contraint à participer à cette expédition punitive — la livre au pillage et au feu, avant de la faire raser (dans le but de sceller ainsi en un seul bloc l'ensemble des "pays de par-deçà"). Cette mise à sac soulève, de la Hollande à l'Alsace, la réprobation des villes rhénanes.
Le 2 ou le 3 juillet 1468, Charles épouse en troisièmes noces Marguerite d'York (1446-1503). Elle est fille du duc Richard d'York (à l'origine de la guerre des Deux-Roses) et sœur de l'actuel roi d'Angleterre, Édouard. Le mariage est célébré à Damme, l'avant-port de Bruges, par l'évêque de Salisbury. Puis suivent pendant dix jours, à Bruges même, des fêtes fastueuses qui constituent une promotion éclatante de l'État bourguignon.
En mai 1469, au traité de Saint-Omer, le duc d'Autriche Sigismond de Habsbourg lui cède en gage, pour 50 000 florins, ses domaines de Haute-Alsace et le pays de Brisgau, du comté de Bade en Allemagne.
Quelques années plus tard, en juillet-août 1473, Charles s'empare du duché de Gueldre (situé de part et d'autre du Bas-Rhin), agrandissant ainsi les Pays-Bas bourguignons.
Se considérant souverain de droit divin, Charles le Téméraire qui travaille à faire de ses nombreuses possessions un État unifié et centralisé, est un défi permanent pour le roi de France. À partir de la fin octobre 1468 (c’est-à-dire après l'entrevue et le traité de Péronne, puis la répression de l'insurrection liégeoise), les deux monarques se livrent un duel à mort : le règne du Téméraire n'est plus qu'une suite presque ininterrompue de guerres soit contre le roi de France, soit contre des ennemis que l'or du roi de France lui suscite. Pour résister à Louis XI, Charles cherche à s'allier tantôt à l'empereur germanique Frédéric III de Habsbourg, tantôt à Édouard IV d'Angleterre. Mais son souci obsessionnel de constituer à tout prix (aux dépens de ses voisins allemands, lorrains et autrichiens) le grand royaume rhénan dont il rêve va lui aliéner leur sympathie, en même temps que dilapider ses ressources et celles de ses États. Ceux-ci, d'ailleurs, rechignent de plus en plus à financer son effort de guerre. Si les bourgeois (riches marchands ou simples artisans) des grandes villes de Flandre et autres provinces des Pays-Bas Bourguignons ne le soutiennent plus ou de moins en moins, c'est que Charles de Bourgogne, tout pétri qu'il est de chevalerie, n'a aucune considération pour eux et qu'il se refuse à admettre le pouvoir grandissant de ces démocrates avant la lettre qui résistent à ses vues. C'est ainsi qu'il courra à sa perte.
L'État bourguignon de Charles le Téméraire
En octobre 1476, avec une armée reconstituée vaille que vaille, Charles le Téméraire qui veut sauver le trait d'union lorrain, remet le siège devant Nancy, reprise entre-temps par le duc René II de Lorraine. Là, refusant de se replier au duché de Luxembourg, il trouve la mort le 5 janvier 1477 à la bataille se déroulant au sud de la ville, vraisemblablement de la main d'un gentilhomme de Saint-Dié, le châtelain de la Tour du Mont.
L'un de ses généraux, Nicolas de Montfort (condottiere napolitain et comte de Campobasso) qu'il avait souffleté, le trahit et passe à l'ennemi. Les restes de l'armée bourguignonne se replient vers le pont de Bouxières-aux-Dames qui permettrait de fuir vers Metz. Mais Nicolas de Montfort dit Campobasso y attend sa vengeance. Croyant ses cavaliers fidèles à la cause bourguignonne et restés là pour leur assurer le libre passage du pont, les Bourguignons se précipitent mais Campobasso et, derrière lui, les Suisses, massacrent les fuyards. Une sortie de la garnison de Nancy achève l'éparpillement des troupes bourguignonnes.
Trois jours après la bataille, le corps du « Grand Duc d'Occident » est retrouvé, nu, le crâne fendu jusqu'aux dents par un coup de hallebarde, une joue rongée par les loups, au bord d'un étang marécageux dit « étang Saint-Jean », à l'emplacement de l'actuelle place de la Croix de Bourgogne, à Nancy. Une simple croix, au centre de cette place, a longtemps marqué l'endroit de sa mort (souvenir remplacé plus tard par un monument édifié à la mémoire du duc René II de Lorraine). Ramenée à Nancy, la dépouille mortelle du Téméraire est exposée sur un lit de parade dans la maison de Georges Marqueix, au numéro 30 de la Grande-Rue (cette maison n'existe plus aujourd'hui mais son emplacement est signalé par un pavage de granit noir et blanc dessinant une croix de Lorraine et la date 1477). Elle est ensuite inhumée sur place dans la collégiale Saint-Georges — aujourd'hui disparue. En 1550, elle est transférée à l'église Notre-Dame de Bruges à la demande de Charles Quint et y repose depuis dans le somptueux tombeau que le fils de celui-ci, Philippe II, fit élever pour son trisaïeul.
Le Téméraire retrouvé après la bataille de Nancy par Augustin Feyen-Perrin en 1865 - (musée des Beaux-Arts de Nancy)
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Pierre Terrail LeVieux, seigneur de Bayard (Château de Bayard, Pontcharra (Isère) 1476 - Robecco sul Naviglio (Milanais, aujourd'hui Lombardie, province de Milan, Italie) 1524), plus connu sous le nom de Bayard ou du chevalier Bayard, était un noble dauphinois qui s'illustra notamment comme chevalier durant les guerres d'Italie (XVe et XVIe siècles).
Sa vie est narrée par l'un de ses compagnons d'armes, Jacques de Mailles, dans la Très joyeuse et très plaisante histoire du gentil seigneur de Bayart, le bon chevalier sans peur et sans reproche.
Sa vie est à l'origine du personnage du chevalier sans peur et sans reproche qui symbolise les valeurs de la chevalerie française de la fin du Moyen Âge.
Sa devise est : Accipit ut det (La lune qui éclaire la terre) : elle reçoit pour donner.
Pierre III Terrail est le fils d'Aymon (ou Amon LeVieux), seigneur de Bayard, et d'Hélène Alleman-Laval. Les Terrail sont une famille de la noblesse dauphinoise, qui, depuis cinq générations, a vu périr quatre de ses membres dans la guerre de Cent Ans. L'art de vivre et de mourir et le sens aigu de l'honneur sont les valeurs essentielles de cette famille. Quoique nobles, les Terrail ne peuvent mener grand train, leur domaine se limitant en effet à 28 journaux, soit l'équivalent de 7 hectares. Pierre naît à Pontcharra en 1476, au château Bayard, une simple maison-forte, construite au début du XVe siècle par l'arrière grand-père de Bayard, Pierre Terrail premier du nom, dit le Vieux. Aîné supposé d'une famille de huit enfants, dont quatre garçons, Bayard doit mener, au sein de cette grande famille, une vie ascétique. S'il peut entrevoir une carrière militaire, c'est grâce à la générosité de son oncle Laurent Alleman, frère de sa mère et évêque de Grenoble. Il débute tout d'abord par de très modestes études à l'École Cathédrale de la capitale dauphinoise, à l'angle de l'actuelle rue Hache, où il apprend à écrire. En février 1486, âgé de 11 ans, il obtient, toujours grâce à son oncle, une place de page à la cour de Charles Ier, duc de Savoie, où il est surnommé Riquet puis Piquet. Parti faire son apprentissage des armes à Turin, il termine ses études militaires à la cour de France. En 1493, à l'âge de 17 ans, il entre en qualité d'homme d'armes à la compagnie du comte de Ligny.
Sitôt rejointe cette compagnie, Bayard a l'occasion de faire connaître sa bravoure, qui le rend rapidement célèbre malgré son jeune âge. Il fait « merveille d'armes » dans de nombreux affrontements liés aux guerres d'Italie, sous Charles VIII. Il participe à la bataille de Fornoue (1494). En 1496, à la mort de son père, Pierre prend le titre de seigneur de Bayard. Cavalier hors pair, il excelle également comme fantassin, comme l'atteste sa victoire dans le duel l'opposant au célèbre capitaine espagnol Alonzo de Soto Mayor, qui l'accuse de maltraitance durant sa captivité (1503). Six mois plus tôt, en février, il s'était déjà distingué lors d'un combat d'honneur à onze contre onze contre les Espagnols. Bayard devient le héros des récits que se content les soldats pour distraire leur ennui.
En 1504, la retraite des troupes françaises hors du royaume de Naples est le théâtre de l'un de ses plus hauts faits d'armes. Le Garigliano, fleuve héritier de l'antique Liri, qui se jette dans la Méditerranée au nord de Naples, fait séparation entre Français et Espagnols. Un échelon de reconnaissance est envoyé par l'armée française pour franchir le fleuve sur un pont de bateaux rapidement lancé. Averti au dernier moment, Bayard se joint au petit groupe d'éclaireurs en simple pourpoint, sans avoir pris le temps d'enfiler sa cuirasse et son casque. Rapidement, les trois ou quatre cents Français et Suisses ayant franchi le Garigliano sont débordés par les 1 500 hommes appuyés d'artillerie lancés contre eux par Gonzalve de Cordoue. L'armée française doit battre en retraite. Le pont, fort étroit, impose aux Espagnols de se présenter un à un devant Bayard, resté seul à l'arrière-garde. La vaillance, l'adresse et l'endurance de Bayard font merveille. Il faut toute la persuasive ardeur de ses compagnons pour qu'il en laisse quelques-uns prendre le relais : le père de Brantôme et le capitaine Ymbault de Rivoire. C'est finalement l'artillerie française, mise en batterie sur la rive opposée, qui contraint les Espagnols à refluer et met fin à la bataille.
En avril 1507, toujours sous le règne de Louis XII, il force le passage des Apennins devant Gênes et prend la ville, qui vient de se soulever. Cette victoire est l'occasion d'un éblouissant défilé de troupes françaises en présence du roi, le 20 avril 1508.
Début mai 1509, Bayard et ses troupes prennent Treviglio, au sud de Bergame, entre Milan et Brescia. Le 14 mai 1509, Bayard s'illustre à Agnadel (au sud de Bergame, près de Crémone), victoire qui ouvre à Louis XII les portes de Venise ; une victoire acquise dans un bain de sang : 14 600 morts, qu'une Chapelle des Morts ainsi qu'une stèle commémorative rappellent encore aujourd'hui. Le roi vient précisément d'octroyer à Bayard les fonctions de capitaine, grade habituellement réservé aux puissants nobles du royaume : les troupes sont généralement commandées par le lieutenant, le capitaine, souvent un notable, étant rarement présent sur le champ de bataille.
D'août à septembre de la même année se déroule le siège de Padoue. Bayard est alors en garnison à Vérone. Il attaque quatre garnisons vénitiennes qui protégent la porte de Vicence. En 1510, il tente d'enlever le pape Jules II, qui s'est retourné contre ses anciens alliés français.
En février 1512, après avoir pris Bologne, il assiège Brescia. Le 19, il y est gravement blessé d'un coup de pique dans le haut de la jambe. Recueilli par un gentilhomme, il lui sauve sa demeure du pillage et sa femme du déshonneur.
Vite remis, il s'illustre à nouveau, à Ravenne, lors du délicat retrait des troupes françaises. Son compagnon d'armes, Gaston de Foix, y meurt l'arme à la main, le 11 avril 1512, à seulement 23 ans.
La mort de Gaston de Foix à la bataille de Ravenne
Devenu roi le 1er janvier 1515, François Ier manifeste dès le 20 janvier 1515 son intérêt pour Bayard en le nommant lieutenant général du Dauphiné.
À Marignan, au soir de la victoire, pour le « grandement honorer », François Ier veut prendre « l'ordre de chevalerie de sa main ». C'est ainsi que le lendemain matin, le 15 septembre 1515, les compagnies d'ordonnance sont rassemblées et le roi, alors âgé de vingt ans, se serait fait adouber par celui qui réalise le mieux aux yeux de tous l'idéal de courage et de loyauté des preux du Moyen Âge.
Malheureusement pour la légende, cet événement est seulement rapporté des années plus tard, en 1525, dans un ouvrage dont le but politique est avoué (rendre à la royauté plus de valeur après la défaite de Pavie) et les documents qui s'y rapportent sont postérieurs à 1539.
N°1617
À l’été 1521, il défend Mézières assiégée par les troupes allemandes de Charles Quint.
En 1523, François Ier, refusant les défaites, le rappelle à ses côtés. Le 22 août, les premières troupes italiennes franchissent les monts près de Lyon. Bayard est mortellement blessé par un coup d'escopette dans le dos le 29 avril 1524, à Rebec dans le Milanais, tandis qu'il couvre la retraite de l'armée française. La colonne vertébrale brisée, il enjoint à ses compagnons de le quitter et leur dit : « Je n'ai jamais tourné le dos devant l'ennemi, je ne veux pas commencer à la fin de ma vie ». Le connétable de Bourbon, qui s'était retourné contre le roi de France, poursuit les Français à la tête des troupes de Charles Quint. Il vient devant Bayard et dit : - « Ah ! Monsieur de Bayard, dit-il, que j’ai grand-pitié de vous voir en cet état, vous qui fûtes si vertueux chevalier ! »
- « Monsieur, » répondit le mourant, « il n’est besoin de pitié pour moi, car je meurs en homme de bien ; mais j’ai pitié de vous, car vous servez contre votre prince et votre patrie ! ».
Il agonise dans le camp adverse, pleuré par ses ennemis. Son corps est ramené en France et enterré au couvent des Minimes de Saint-Martin-d'Hères (près de Grenoble). Ses restes sont transférés le 21 août 1822 en la collégiale Saint-André de Grenoble.
L'admiration suscitée par le chevalier Bayard, à la fois de son vivant et longtemps après sa mort, peut être rapprochée de celle inspirée par les épopées de Jeanne d'Arc ou Bertrand du Guesclin. Bayard incarne le chef subalterne, qui n'a connu ni fonctions de marque, ni commandement en chef (bien que François Ier eût promis qu'il méritait « les plus hautes charges »), mais dont la renommée historique dépasse pourtant de beaucoup celle de bien des personnages dont le rôle ou les charges furent en théorie plus importants. L'image classique attachée à Bayard est celle du parfait chevalier, qui sait non seulement combattre avec talent, mais aussi défendre les opprimés, et s'opposer au pillage des villes vaincues. En ce sens, il est l'héritier d'une conception médiévale de l'honneur. Cet esprit chevaleresque lui a permis d'être pleuré à sa mort par ses ennemis.
Afin de préserver et d'honorer la mémoire du chevalier, les villes de Pontcharra (lieu de sa naissance) et de Rovasenda (lieu de sa mort) sont jumelées.
Sa vie est narrée par l'un de ses compagnons d'armes, Jacques de Mailles, dans la Très joyeuse et très plaisante histoire du gentil seigneur de Bayart, le bon chevalier sans peur et sans reproche.
Sa vie est à l'origine du personnage du chevalier sans peur et sans reproche qui symbolise les valeurs de la chevalerie française de la fin du Moyen Âge.
Sa devise est : Accipit ut det (La lune qui éclaire la terre) : elle reçoit pour donner.
Pierre III Terrail est le fils d'Aymon (ou Amon LeVieux), seigneur de Bayard, et d'Hélène Alleman-Laval. Les Terrail sont une famille de la noblesse dauphinoise, qui, depuis cinq générations, a vu périr quatre de ses membres dans la guerre de Cent Ans. L'art de vivre et de mourir et le sens aigu de l'honneur sont les valeurs essentielles de cette famille. Quoique nobles, les Terrail ne peuvent mener grand train, leur domaine se limitant en effet à 28 journaux, soit l'équivalent de 7 hectares. Pierre naît à Pontcharra en 1476, au château Bayard, une simple maison-forte, construite au début du XVe siècle par l'arrière grand-père de Bayard, Pierre Terrail premier du nom, dit le Vieux. Aîné supposé d'une famille de huit enfants, dont quatre garçons, Bayard doit mener, au sein de cette grande famille, une vie ascétique. S'il peut entrevoir une carrière militaire, c'est grâce à la générosité de son oncle Laurent Alleman, frère de sa mère et évêque de Grenoble. Il débute tout d'abord par de très modestes études à l'École Cathédrale de la capitale dauphinoise, à l'angle de l'actuelle rue Hache, où il apprend à écrire. En février 1486, âgé de 11 ans, il obtient, toujours grâce à son oncle, une place de page à la cour de Charles Ier, duc de Savoie, où il est surnommé Riquet puis Piquet. Parti faire son apprentissage des armes à Turin, il termine ses études militaires à la cour de France. En 1493, à l'âge de 17 ans, il entre en qualité d'homme d'armes à la compagnie du comte de Ligny.
Sitôt rejointe cette compagnie, Bayard a l'occasion de faire connaître sa bravoure, qui le rend rapidement célèbre malgré son jeune âge. Il fait « merveille d'armes » dans de nombreux affrontements liés aux guerres d'Italie, sous Charles VIII. Il participe à la bataille de Fornoue (1494). En 1496, à la mort de son père, Pierre prend le titre de seigneur de Bayard. Cavalier hors pair, il excelle également comme fantassin, comme l'atteste sa victoire dans le duel l'opposant au célèbre capitaine espagnol Alonzo de Soto Mayor, qui l'accuse de maltraitance durant sa captivité (1503). Six mois plus tôt, en février, il s'était déjà distingué lors d'un combat d'honneur à onze contre onze contre les Espagnols. Bayard devient le héros des récits que se content les soldats pour distraire leur ennui.
En 1504, la retraite des troupes françaises hors du royaume de Naples est le théâtre de l'un de ses plus hauts faits d'armes. Le Garigliano, fleuve héritier de l'antique Liri, qui se jette dans la Méditerranée au nord de Naples, fait séparation entre Français et Espagnols. Un échelon de reconnaissance est envoyé par l'armée française pour franchir le fleuve sur un pont de bateaux rapidement lancé. Averti au dernier moment, Bayard se joint au petit groupe d'éclaireurs en simple pourpoint, sans avoir pris le temps d'enfiler sa cuirasse et son casque. Rapidement, les trois ou quatre cents Français et Suisses ayant franchi le Garigliano sont débordés par les 1 500 hommes appuyés d'artillerie lancés contre eux par Gonzalve de Cordoue. L'armée française doit battre en retraite. Le pont, fort étroit, impose aux Espagnols de se présenter un à un devant Bayard, resté seul à l'arrière-garde. La vaillance, l'adresse et l'endurance de Bayard font merveille. Il faut toute la persuasive ardeur de ses compagnons pour qu'il en laisse quelques-uns prendre le relais : le père de Brantôme et le capitaine Ymbault de Rivoire. C'est finalement l'artillerie française, mise en batterie sur la rive opposée, qui contraint les Espagnols à refluer et met fin à la bataille.
En avril 1507, toujours sous le règne de Louis XII, il force le passage des Apennins devant Gênes et prend la ville, qui vient de se soulever. Cette victoire est l'occasion d'un éblouissant défilé de troupes françaises en présence du roi, le 20 avril 1508.
Début mai 1509, Bayard et ses troupes prennent Treviglio, au sud de Bergame, entre Milan et Brescia. Le 14 mai 1509, Bayard s'illustre à Agnadel (au sud de Bergame, près de Crémone), victoire qui ouvre à Louis XII les portes de Venise ; une victoire acquise dans un bain de sang : 14 600 morts, qu'une Chapelle des Morts ainsi qu'une stèle commémorative rappellent encore aujourd'hui. Le roi vient précisément d'octroyer à Bayard les fonctions de capitaine, grade habituellement réservé aux puissants nobles du royaume : les troupes sont généralement commandées par le lieutenant, le capitaine, souvent un notable, étant rarement présent sur le champ de bataille.
D'août à septembre de la même année se déroule le siège de Padoue. Bayard est alors en garnison à Vérone. Il attaque quatre garnisons vénitiennes qui protégent la porte de Vicence. En 1510, il tente d'enlever le pape Jules II, qui s'est retourné contre ses anciens alliés français.
En février 1512, après avoir pris Bologne, il assiège Brescia. Le 19, il y est gravement blessé d'un coup de pique dans le haut de la jambe. Recueilli par un gentilhomme, il lui sauve sa demeure du pillage et sa femme du déshonneur.
Vite remis, il s'illustre à nouveau, à Ravenne, lors du délicat retrait des troupes françaises. Son compagnon d'armes, Gaston de Foix, y meurt l'arme à la main, le 11 avril 1512, à seulement 23 ans.
La mort de Gaston de Foix à la bataille de Ravenne
Devenu roi le 1er janvier 1515, François Ier manifeste dès le 20 janvier 1515 son intérêt pour Bayard en le nommant lieutenant général du Dauphiné.
À Marignan, au soir de la victoire, pour le « grandement honorer », François Ier veut prendre « l'ordre de chevalerie de sa main ». C'est ainsi que le lendemain matin, le 15 septembre 1515, les compagnies d'ordonnance sont rassemblées et le roi, alors âgé de vingt ans, se serait fait adouber par celui qui réalise le mieux aux yeux de tous l'idéal de courage et de loyauté des preux du Moyen Âge.
Malheureusement pour la légende, cet événement est seulement rapporté des années plus tard, en 1525, dans un ouvrage dont le but politique est avoué (rendre à la royauté plus de valeur après la défaite de Pavie) et les documents qui s'y rapportent sont postérieurs à 1539.
N°1617
À l’été 1521, il défend Mézières assiégée par les troupes allemandes de Charles Quint.
En 1523, François Ier, refusant les défaites, le rappelle à ses côtés. Le 22 août, les premières troupes italiennes franchissent les monts près de Lyon. Bayard est mortellement blessé par un coup d'escopette dans le dos le 29 avril 1524, à Rebec dans le Milanais, tandis qu'il couvre la retraite de l'armée française. La colonne vertébrale brisée, il enjoint à ses compagnons de le quitter et leur dit : « Je n'ai jamais tourné le dos devant l'ennemi, je ne veux pas commencer à la fin de ma vie ». Le connétable de Bourbon, qui s'était retourné contre le roi de France, poursuit les Français à la tête des troupes de Charles Quint. Il vient devant Bayard et dit : - « Ah ! Monsieur de Bayard, dit-il, que j’ai grand-pitié de vous voir en cet état, vous qui fûtes si vertueux chevalier ! »
- « Monsieur, » répondit le mourant, « il n’est besoin de pitié pour moi, car je meurs en homme de bien ; mais j’ai pitié de vous, car vous servez contre votre prince et votre patrie ! ».
Il agonise dans le camp adverse, pleuré par ses ennemis. Son corps est ramené en France et enterré au couvent des Minimes de Saint-Martin-d'Hères (près de Grenoble). Ses restes sont transférés le 21 août 1822 en la collégiale Saint-André de Grenoble.
L'admiration suscitée par le chevalier Bayard, à la fois de son vivant et longtemps après sa mort, peut être rapprochée de celle inspirée par les épopées de Jeanne d'Arc ou Bertrand du Guesclin. Bayard incarne le chef subalterne, qui n'a connu ni fonctions de marque, ni commandement en chef (bien que François Ier eût promis qu'il méritait « les plus hautes charges »), mais dont la renommée historique dépasse pourtant de beaucoup celle de bien des personnages dont le rôle ou les charges furent en théorie plus importants. L'image classique attachée à Bayard est celle du parfait chevalier, qui sait non seulement combattre avec talent, mais aussi défendre les opprimés, et s'opposer au pillage des villes vaincues. En ce sens, il est l'héritier d'une conception médiévale de l'honneur. Cet esprit chevaleresque lui a permis d'être pleuré à sa mort par ses ennemis.
Afin de préserver et d'honorer la mémoire du chevalier, les villes de Pontcharra (lieu de sa naissance) et de Rovasenda (lieu de sa mort) sont jumelées.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Henri IV, né Henri de Bourbon (13 décembre 1553 à Pau - 14 mai 1610 à Paris) fut roi de Navarre (Henri III de Navarre, 1572-1610) puis roi de France (1589-1610), premier souverain français de la branche dite de Bourbon de la dynastie capétienne.
Il était le fils de Jeanne III, de son nom patronymique Jeanne d'Albret, reine de Navarre et d'Antoine de Bourbon, chef de la maison de Bourbon, descendant du roi Louis IX et premier prince de sang. En vertu de la « loi salique » cette filiation fera d'Henri le successeur naturel du roi de France à la mort de François, duc d'Anjou (frère et héritier du roi Henri III), en 1584.
Contemporain d'un siècle ravagé par les guerres de religion, il y fut d'abord lourdement impliqué en tant que prince de sang et chef protestant avant d'accéder au trône de France. Pour être accepté comme roi, il se convertit au catholicisme, et signa l'Édit de Nantes, traité de paix autorisant la liberté de culte pour les protestants, qui mit fin pendant deux décennies aux guerres de religion. Il fut assassiné le 14 mai 1610 par un fanatique charentais, François Ravaillac, rue de la Ferronnerie à Paris.
En 1572, succédant à sa mère Jeanne d'Albret, Henri de Navarre devient roi de Navarre sous le nom de Henri III. Le 18 août 1572, il est marié à Paris à la sœur du roi Charles IX, Marguerite de Valois (davantage connue à partir du XIXe siècle sous le sobriquet romancé de « reine Margot »). Ce mariage auquel s'était opposée Jeanne d'Albret dans un premier temps, a été arrangé pour favoriser la réconciliation entre catholiques et protestants. Comme Marguerite de Valois, étant catholique, ne peut se marier que devant un prêtre, et que Henri, ne peut entrer dans une église, leur mariage fut célébré sur le parvis de Notre-Dame. C'était d'ailleurs coutume au Moyen Âge que le mariage soit célébré devant le porche de l'église. S'ensuivent plusieurs jours de fête.
Cependant, dans un climat très tendu à Paris, et suite à un attentat contre Gaspard de Coligny, le mariage est suivi quelques jours plus tard du massacre de la Saint-Barthélemy. Épargné par les tueries du fait de son statut de prince de sang, Henri est contraint quelques semaines plus tard de se convertir au catholicisme. Assigné à résidence à la cour de France, il se lie politiquement avec le frère du roi François d'Alençon et participe au siège de La Rochelle (1573).
Après sa participation aux complots des Malcontents, il est retenu prisonnier avec le duc d'Alençon au château de Vincennes (avril 1574). La clémence du roi lui fait éviter la peine de mort mais il reste retenu à la cour. À l'avènement de Henri III, il reçoit à Lyon un nouveau pardon du roi et participe à la cérémonie de son sacre à Reims.
Conscient de ses faiblesses, Henri IV doit d’abord commencer par conquérir les esprits. Les royalistes catholiques lui demandent d’abjurer le protestantisme, lui qui à neuf ans avait déjà changé trois fois de religion. Il refuse, mais dans une déclaration publiée le 4 août, il indique qu’il respectera la religion catholique. Beaucoup hésitent à le suivre, certains protestants comme La Trémoïlle quittent même l’armée, qui passe de 40 000 à 20 000 hommes.
Affaibli, Henri IV doit abandonner le siège de Paris car les seigneurs rentrent chez eux, ne voulant pas servir un protestant. Appuyés par l'Espagne, les ligueurs relancent les hostilités, le contraignant à se replier personnellement à Dieppe, en raison de l'alliance avec la reine Élisabeth Ire d'Angleterre, tandis que ses troupes refluent partout.
N°592
Cependant, Henri IV est victorieux de Charles de Lorraine, duc de Mayenne le 29 septembre 1589 lors de la bataille d'Arques. Au soutien des nobles, huguenots et politiques rassurés par ce chef de guerre solide et humain, s’ajoutent ceux de Conti et Montpensier (princes du sang), Longueville, Luxembourg et Rohan-Montbazon, ducs et pairs, des maréchaux Biron et d’Aumont, et d’assez nombreux nobles (Champagne, Picardie, Ile-de-France). Il échoue par la suite à reprendre Paris, mais prend d’assaut Vendôme. Là aussi, il veille à ce que les églises restent intactes, et à ce que les habitants ne souffrent pas du passage de son armée. Grâce à cet exemple, toutes les villes entre Tours et le Mans se rendent sans combat. Il bat à nouveau les Ligueurs et les Espagnols à Ivry le 14 mars 1590, affame Paris, mais ne peut prendre la ville, qui est ravitaillée par les Espagnols.
Les protestants lui reprochent de ne pas leur donner la liberté de culte : en juillet 1591, il rétablit par l’Édit de Mantes (à ne pas confondre avec l'Édit de Nantes de 1598) les dispositions de l’édit de Poitiers (1577), qui leur donnait une liberté très limitée du culte[24]. Le duc de Mayenne, alors en guerre contre Henri IV, convoque les États généraux en janvier 1593, dans le but d’élire un nouveau roi. Mais il est déjoué : les États négocient avec le parti du roi, obtiennent une trêve, puis sa conversion. Encouragé par l'amour de sa vie, Gabrielle d'Estrées, et surtout très conscient de l'épuisement des forces en présence, tant au niveau moral que financier, Henri IV, en fin politique, choisit d'abjurer la foi calviniste. Le 4 avril 1592, par une déclaration connue sous le nom d'« expédient », Henri IV annonce son intention d'être instruit dans la religion catholique.
Henri IV abjure solennellement le protestantisme, le 25 juillet 1593 en la basilique Saint-Denis. On lui a prêté, bien à tort, le mot selon lequel « Paris vaut bien une messe » (1593), même si le fond semble plein de sens. Afin d’accélérer le ralliement des villes et des provinces (et de leurs gouverneurs), il multiplie les promesses et les cadeaux, pour un total de 25 000 000 de livres. L’augmentation des impôts consécutive (multiplication par 2,7 de la taille) provoque la révolte des croquants dans les provinces les plus fidèles au roi, Poitou, Saintonge, Limousin et Périgord.
Henri IV est sacré le 27 février 1594 en la cathédrale de Chartres. Son entrée dans Paris le 22 mars 1594 et, pour finir, l'absolution accordée par le pape Clément VIII le 17 septembre 1595, lui assurent le ralliement progressif de toute la noblesse et du reste de la population, malgré des réticences très fortes des opposants les plus exaltés, tel ce Jean Châtel qui tente d'assassiner le roi près du Louvre le 27 décembre 1594. Il bat de manière définitive l'armée de la Ligue à Fontaine-Française
Henri de Navarre et Marguerite de Valois, roi et reine de Navarre (vers 1572). Miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.
En 1595, Henri IV déclare officiellement la guerre contre l'Espagne. Le roi éprouve alors d'énormes difficultés à repousser les attaques espagnoles en Picardie. La prise d'Amiens par les Espagnols et le débarquement d'une troupe hispanique en Bretagne où le gouverneur Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, cousin des Guise et beau-frère du feu roi Henri III ne reconnaît toujours pas Henri IV pour roi, laisse celui-ci dans une situation périlleuse.
Le roi perd également l'appui de la noblesse protestante. A l'imitation de La Tremoille et de Bouillon, elle s'abstient de paraître au combat. Choqués par sa conversion et par les nombreuses personnalités qui l'imitent, les protestants en plein désarroi reprochent au roi de les avoir abandonnés. Ils se réunissent régulièrement en assemblée pour réactiver leur organisation politique. Ils vont jusqu'à se saisir de l'impôt royal pour leur propre compte.
Après avoir soumis la Bretagne et avoir repris Amiens aux Espagnols, Henri IV signe le 13 avril 1598, l'Édit de Nantes. Les deux armées étant à bout de forces, le 2 mai 1598 est signée la paix de Vervins entre la France et l'Espagne. Après plusieurs décennies de guerres civiles, la France connaît enfin la paix.
Henri IV approche de la cinquantaine et n'a toujours pas d'héritier légitime. Depuis quelques années, Gabrielle d'Estrées partage sa vie mais, n'appartenant pas à une famille régnante, elle ne peut guère prétendre devenir reine. Se comportant tout de même comme telle, Gabrielle suscite de nombreuses critiques, tant de l'entourage royal que des pamphlétaires, qui la surnomment la "duchesse d'Ordure". Sa mort survenue brutalement en 1599, sans doute d'une éclampsie puerpérale, permet au roi d'envisager de prendre une nouvelle épouse digne de son rang.
En décembre 1599, il obtient l'annulation de son mariage avec la reine Marguerite, et épouse, à Lyon, le 17 décembre 1600, Marie de Médicis, fille de François Ier de Médicis et de Jeanne d'Autriche, et nièce de Ferdinand Ier, grand-duc de Toscane alors régnant. La naissance d'un dauphin l'année suivante assure l'avenir de la dynastie de Bourbon.
Henri IV compromet son mariage et sa couronne en poursuivant sa relation extraconjugale, commencée peu de temps après la mort de Gabrielle d'Estrées, avec Henriette d'Entragues, jeune femme ambitieuse, qui n'hésite pas à faire du chantage au roi, pour légitimer les enfants qu'elle a eus de lui. Ses requêtes repoussées, Henriette d'Entragues complote à plusieurs reprises contre son royal amant.
En 1609, après plusieurs autres passades, Henri se prendra de passion pour une jeune fille Charlotte Marguerite de Montmorency.
Portrait de Marie de Médicis.
La fin du règne d'Henri IV est marquée par les tensions avec les Habsbourg et la reprise de la guerre contre l'Espagne. Henri IV intervient dans la querelle qui oppose l'empereur de confession catholique aux princes allemands protestants qu'il soutient, dans la succession de Clèves et de Juliers. La fuite du prince de Condé en 1609 à la cour de l'infante Isabelle ravive les tensions entre Paris et Bruxelles. Henri IV estime son armée prête à reprendre le conflit qui s'était arrêté dix ans plus tôt.
Le déclenchement d'une guerre européenne ne plaît ni au pape, soucieux de la paix entre princes chrétiens, ni aux sujets français, inquiets de leur tranquillité. En désaccord avec le roi, les prêtres catholiques ressortent leurs sermons virulents qui ravivent les anciens esprits dérangés de la Ligue. Le roi voit également un parti qui s'oppose à sa politique au sein même de l'entourage de la reine. Le roi est dans une position fragile qui n'est pas seulement le fait des catholiques, puisque les protestants cherchent à maintenir en dépit de l'édit de Nantes leurs privilèges politiques.
Tout en préparant la guerre, on s'apprête au couronnement officiel de la reine à Saint-Denis qui se déroule le 13 mai 1610. Le lendemain, Henri IV meurt assassiné par François Ravaillac, un catholique fanatique, dans la rue de la Ferronnerie à Paris. L'enquête conclura à l'action isolée d'un déséquilibré. Henri IV est enterré à la basilique Saint-Denis le 1er juillet 1610, à l'issue de plusieurs semaines de cérémonies funèbres. Son fils aîné Louis (Louis XIII), âgé de neuf ans, lui succède, sous la régence de sa mère la reine Marie de Médicis.
Avant d'être aimé du peuple, Henri IV fut donc l'un des rois les plus détestés, son effigie brûlée et son nom associé au diable. À cause du martèlement quotidien des prêtres ligueurs durant la dernière guerre de religion, on dénombre pas moins d'une douzaine de tentatives d'assassinat contre lui, dont le batelier orléanais Pierre Barrière arrêté à Melun (armé avec intention déclarée) le 27 août 1593 et Jean Châtel qui, lui, blessa le roi au visage rue saint-Honoré, chez sa maîtresse, le 27 décembre 1594[38]. Son assassinat par Ravaillac est même vécu par certains comme une délivrance, au point qu'une rumeur d'une nouvelle Saint-Barthélemy se répand durant l'été 1610[39].
Attaques incessantes : physiques ou morales ou religieuses… sans même parler de l'affaire Marthe Brossier grossièrement montée par la Ligue (voir la : « Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France », de Joseph Fr. Michaud, Jean Joseph François Poujoulat - 1838 - France).
N°1618
Henri IV eut six enfants de son mariage avec Marie de Médicis :
Louis XIII (27 septembre 1601-14 mai 1643), roi de France de 1610 à 1643 épouse en 1615 Anne d'Autriche, infante d'Espagne (1601-1666)
Élisabeth de France (22 novembre 1602-6 octobre 1644), épouse Philippe IV (1605-1665) roi d'Espagne le 25 novembre 1615 à Bordeaux
Christine Marie de France (10 février 1606-27 décembre 1663), épouse Victor-Amédée Ier de Savoie (1587 - 1637) le 10 février 1619 à Paris
N*** de France, à tort prénommé "Nicolas" par certains auteurs (voir Nicolas Henri de France), mort avant d'avoir été solennellement baptisé et nommé, titré à sa naissance duc d'Orléans (13 avril 1607-17 novembre 1611)
Gaston de France, duc d'Anjou puis d'Orléans à la mort de son frère (24 avril 1608-2 février 1660), épouse en 1626 Marie de Bourbon (1605-1627) puis en 1632 Marguerite de Lorraine (1615-1672)
Henriette de France (25 novembre 1609-10 septembre 1669), épouse Charles Ier d'Angleterre le 13 juin 1625, à la Cathédrale de Cantorbury.
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Il était le fils de Jeanne III, de son nom patronymique Jeanne d'Albret, reine de Navarre et d'Antoine de Bourbon, chef de la maison de Bourbon, descendant du roi Louis IX et premier prince de sang. En vertu de la « loi salique » cette filiation fera d'Henri le successeur naturel du roi de France à la mort de François, duc d'Anjou (frère et héritier du roi Henri III), en 1584.
Contemporain d'un siècle ravagé par les guerres de religion, il y fut d'abord lourdement impliqué en tant que prince de sang et chef protestant avant d'accéder au trône de France. Pour être accepté comme roi, il se convertit au catholicisme, et signa l'Édit de Nantes, traité de paix autorisant la liberté de culte pour les protestants, qui mit fin pendant deux décennies aux guerres de religion. Il fut assassiné le 14 mai 1610 par un fanatique charentais, François Ravaillac, rue de la Ferronnerie à Paris.
En 1572, succédant à sa mère Jeanne d'Albret, Henri de Navarre devient roi de Navarre sous le nom de Henri III. Le 18 août 1572, il est marié à Paris à la sœur du roi Charles IX, Marguerite de Valois (davantage connue à partir du XIXe siècle sous le sobriquet romancé de « reine Margot »). Ce mariage auquel s'était opposée Jeanne d'Albret dans un premier temps, a été arrangé pour favoriser la réconciliation entre catholiques et protestants. Comme Marguerite de Valois, étant catholique, ne peut se marier que devant un prêtre, et que Henri, ne peut entrer dans une église, leur mariage fut célébré sur le parvis de Notre-Dame. C'était d'ailleurs coutume au Moyen Âge que le mariage soit célébré devant le porche de l'église. S'ensuivent plusieurs jours de fête.
Cependant, dans un climat très tendu à Paris, et suite à un attentat contre Gaspard de Coligny, le mariage est suivi quelques jours plus tard du massacre de la Saint-Barthélemy. Épargné par les tueries du fait de son statut de prince de sang, Henri est contraint quelques semaines plus tard de se convertir au catholicisme. Assigné à résidence à la cour de France, il se lie politiquement avec le frère du roi François d'Alençon et participe au siège de La Rochelle (1573).
Après sa participation aux complots des Malcontents, il est retenu prisonnier avec le duc d'Alençon au château de Vincennes (avril 1574). La clémence du roi lui fait éviter la peine de mort mais il reste retenu à la cour. À l'avènement de Henri III, il reçoit à Lyon un nouveau pardon du roi et participe à la cérémonie de son sacre à Reims.
Conscient de ses faiblesses, Henri IV doit d’abord commencer par conquérir les esprits. Les royalistes catholiques lui demandent d’abjurer le protestantisme, lui qui à neuf ans avait déjà changé trois fois de religion. Il refuse, mais dans une déclaration publiée le 4 août, il indique qu’il respectera la religion catholique. Beaucoup hésitent à le suivre, certains protestants comme La Trémoïlle quittent même l’armée, qui passe de 40 000 à 20 000 hommes.
Affaibli, Henri IV doit abandonner le siège de Paris car les seigneurs rentrent chez eux, ne voulant pas servir un protestant. Appuyés par l'Espagne, les ligueurs relancent les hostilités, le contraignant à se replier personnellement à Dieppe, en raison de l'alliance avec la reine Élisabeth Ire d'Angleterre, tandis que ses troupes refluent partout.
N°592
Cependant, Henri IV est victorieux de Charles de Lorraine, duc de Mayenne le 29 septembre 1589 lors de la bataille d'Arques. Au soutien des nobles, huguenots et politiques rassurés par ce chef de guerre solide et humain, s’ajoutent ceux de Conti et Montpensier (princes du sang), Longueville, Luxembourg et Rohan-Montbazon, ducs et pairs, des maréchaux Biron et d’Aumont, et d’assez nombreux nobles (Champagne, Picardie, Ile-de-France). Il échoue par la suite à reprendre Paris, mais prend d’assaut Vendôme. Là aussi, il veille à ce que les églises restent intactes, et à ce que les habitants ne souffrent pas du passage de son armée. Grâce à cet exemple, toutes les villes entre Tours et le Mans se rendent sans combat. Il bat à nouveau les Ligueurs et les Espagnols à Ivry le 14 mars 1590, affame Paris, mais ne peut prendre la ville, qui est ravitaillée par les Espagnols.
Les protestants lui reprochent de ne pas leur donner la liberté de culte : en juillet 1591, il rétablit par l’Édit de Mantes (à ne pas confondre avec l'Édit de Nantes de 1598) les dispositions de l’édit de Poitiers (1577), qui leur donnait une liberté très limitée du culte[24]. Le duc de Mayenne, alors en guerre contre Henri IV, convoque les États généraux en janvier 1593, dans le but d’élire un nouveau roi. Mais il est déjoué : les États négocient avec le parti du roi, obtiennent une trêve, puis sa conversion. Encouragé par l'amour de sa vie, Gabrielle d'Estrées, et surtout très conscient de l'épuisement des forces en présence, tant au niveau moral que financier, Henri IV, en fin politique, choisit d'abjurer la foi calviniste. Le 4 avril 1592, par une déclaration connue sous le nom d'« expédient », Henri IV annonce son intention d'être instruit dans la religion catholique.
Henri IV abjure solennellement le protestantisme, le 25 juillet 1593 en la basilique Saint-Denis. On lui a prêté, bien à tort, le mot selon lequel « Paris vaut bien une messe » (1593), même si le fond semble plein de sens. Afin d’accélérer le ralliement des villes et des provinces (et de leurs gouverneurs), il multiplie les promesses et les cadeaux, pour un total de 25 000 000 de livres. L’augmentation des impôts consécutive (multiplication par 2,7 de la taille) provoque la révolte des croquants dans les provinces les plus fidèles au roi, Poitou, Saintonge, Limousin et Périgord.
Henri IV est sacré le 27 février 1594 en la cathédrale de Chartres. Son entrée dans Paris le 22 mars 1594 et, pour finir, l'absolution accordée par le pape Clément VIII le 17 septembre 1595, lui assurent le ralliement progressif de toute la noblesse et du reste de la population, malgré des réticences très fortes des opposants les plus exaltés, tel ce Jean Châtel qui tente d'assassiner le roi près du Louvre le 27 décembre 1594. Il bat de manière définitive l'armée de la Ligue à Fontaine-Française
Henri de Navarre et Marguerite de Valois, roi et reine de Navarre (vers 1572). Miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.
En 1595, Henri IV déclare officiellement la guerre contre l'Espagne. Le roi éprouve alors d'énormes difficultés à repousser les attaques espagnoles en Picardie. La prise d'Amiens par les Espagnols et le débarquement d'une troupe hispanique en Bretagne où le gouverneur Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, cousin des Guise et beau-frère du feu roi Henri III ne reconnaît toujours pas Henri IV pour roi, laisse celui-ci dans une situation périlleuse.
Le roi perd également l'appui de la noblesse protestante. A l'imitation de La Tremoille et de Bouillon, elle s'abstient de paraître au combat. Choqués par sa conversion et par les nombreuses personnalités qui l'imitent, les protestants en plein désarroi reprochent au roi de les avoir abandonnés. Ils se réunissent régulièrement en assemblée pour réactiver leur organisation politique. Ils vont jusqu'à se saisir de l'impôt royal pour leur propre compte.
Après avoir soumis la Bretagne et avoir repris Amiens aux Espagnols, Henri IV signe le 13 avril 1598, l'Édit de Nantes. Les deux armées étant à bout de forces, le 2 mai 1598 est signée la paix de Vervins entre la France et l'Espagne. Après plusieurs décennies de guerres civiles, la France connaît enfin la paix.
Henri IV approche de la cinquantaine et n'a toujours pas d'héritier légitime. Depuis quelques années, Gabrielle d'Estrées partage sa vie mais, n'appartenant pas à une famille régnante, elle ne peut guère prétendre devenir reine. Se comportant tout de même comme telle, Gabrielle suscite de nombreuses critiques, tant de l'entourage royal que des pamphlétaires, qui la surnomment la "duchesse d'Ordure". Sa mort survenue brutalement en 1599, sans doute d'une éclampsie puerpérale, permet au roi d'envisager de prendre une nouvelle épouse digne de son rang.
En décembre 1599, il obtient l'annulation de son mariage avec la reine Marguerite, et épouse, à Lyon, le 17 décembre 1600, Marie de Médicis, fille de François Ier de Médicis et de Jeanne d'Autriche, et nièce de Ferdinand Ier, grand-duc de Toscane alors régnant. La naissance d'un dauphin l'année suivante assure l'avenir de la dynastie de Bourbon.
Henri IV compromet son mariage et sa couronne en poursuivant sa relation extraconjugale, commencée peu de temps après la mort de Gabrielle d'Estrées, avec Henriette d'Entragues, jeune femme ambitieuse, qui n'hésite pas à faire du chantage au roi, pour légitimer les enfants qu'elle a eus de lui. Ses requêtes repoussées, Henriette d'Entragues complote à plusieurs reprises contre son royal amant.
En 1609, après plusieurs autres passades, Henri se prendra de passion pour une jeune fille Charlotte Marguerite de Montmorency.
Portrait de Marie de Médicis.
La fin du règne d'Henri IV est marquée par les tensions avec les Habsbourg et la reprise de la guerre contre l'Espagne. Henri IV intervient dans la querelle qui oppose l'empereur de confession catholique aux princes allemands protestants qu'il soutient, dans la succession de Clèves et de Juliers. La fuite du prince de Condé en 1609 à la cour de l'infante Isabelle ravive les tensions entre Paris et Bruxelles. Henri IV estime son armée prête à reprendre le conflit qui s'était arrêté dix ans plus tôt.
Le déclenchement d'une guerre européenne ne plaît ni au pape, soucieux de la paix entre princes chrétiens, ni aux sujets français, inquiets de leur tranquillité. En désaccord avec le roi, les prêtres catholiques ressortent leurs sermons virulents qui ravivent les anciens esprits dérangés de la Ligue. Le roi voit également un parti qui s'oppose à sa politique au sein même de l'entourage de la reine. Le roi est dans une position fragile qui n'est pas seulement le fait des catholiques, puisque les protestants cherchent à maintenir en dépit de l'édit de Nantes leurs privilèges politiques.
Tout en préparant la guerre, on s'apprête au couronnement officiel de la reine à Saint-Denis qui se déroule le 13 mai 1610. Le lendemain, Henri IV meurt assassiné par François Ravaillac, un catholique fanatique, dans la rue de la Ferronnerie à Paris. L'enquête conclura à l'action isolée d'un déséquilibré. Henri IV est enterré à la basilique Saint-Denis le 1er juillet 1610, à l'issue de plusieurs semaines de cérémonies funèbres. Son fils aîné Louis (Louis XIII), âgé de neuf ans, lui succède, sous la régence de sa mère la reine Marie de Médicis.
Avant d'être aimé du peuple, Henri IV fut donc l'un des rois les plus détestés, son effigie brûlée et son nom associé au diable. À cause du martèlement quotidien des prêtres ligueurs durant la dernière guerre de religion, on dénombre pas moins d'une douzaine de tentatives d'assassinat contre lui, dont le batelier orléanais Pierre Barrière arrêté à Melun (armé avec intention déclarée) le 27 août 1593 et Jean Châtel qui, lui, blessa le roi au visage rue saint-Honoré, chez sa maîtresse, le 27 décembre 1594[38]. Son assassinat par Ravaillac est même vécu par certains comme une délivrance, au point qu'une rumeur d'une nouvelle Saint-Barthélemy se répand durant l'été 1610[39].
Attaques incessantes : physiques ou morales ou religieuses… sans même parler de l'affaire Marthe Brossier grossièrement montée par la Ligue (voir la : « Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France », de Joseph Fr. Michaud, Jean Joseph François Poujoulat - 1838 - France).
N°1618
Henri IV eut six enfants de son mariage avec Marie de Médicis :
Louis XIII (27 septembre 1601-14 mai 1643), roi de France de 1610 à 1643 épouse en 1615 Anne d'Autriche, infante d'Espagne (1601-1666)
Élisabeth de France (22 novembre 1602-6 octobre 1644), épouse Philippe IV (1605-1665) roi d'Espagne le 25 novembre 1615 à Bordeaux
Christine Marie de France (10 février 1606-27 décembre 1663), épouse Victor-Amédée Ier de Savoie (1587 - 1637) le 10 février 1619 à Paris
N*** de France, à tort prénommé "Nicolas" par certains auteurs (voir Nicolas Henri de France), mort avant d'avoir été solennellement baptisé et nommé, titré à sa naissance duc d'Orléans (13 avril 1607-17 novembre 1611)
Gaston de France, duc d'Anjou puis d'Orléans à la mort de son frère (24 avril 1608-2 février 1660), épouse en 1626 Marie de Bourbon (1605-1627) puis en 1632 Marguerite de Lorraine (1615-1672)
Henriette de France (25 novembre 1609-10 septembre 1669), épouse Charles Ier d'Angleterre le 13 juin 1625, à la Cathédrale de Cantorbury.
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Armand Jean du Plessis, cardinal-duc de Richelieu et de Fronsac, est un ecclésiastique et homme d'État français, pair de France et le principal ministre du Roi Louis XIII. Il est né à Paris le 9 septembre 1585, et meurt dans cette même ville le 4 décembre 1642 à l'âge de 57 ans.
Initialement destiné au métier des armes, il est contraint de rentrer dans les ordres afin de conserver à sa famille le bénéfice de l'évêché de Luçon. Il est nommé secrétaire d’État à la Guerre le 25 novembre 1616, Ministre des affaires étrangères le 30, puis cardinal en 1622 et principal ministre de Louis XIII en 1624. Il reste en fonction jusqu'à sa mort, en 1642 ; le cardinal Mazarin lui succède.
La fonction exercée par Richelieu auprès de Louis XIII est souvent désignée par l'expression de premier ministre, bien que le titre n'ait été utilisé qu'officieusement à l'époque pour désigner le ministre principal du roi. Son action englobe aussi bien des dimensions politiques, diplomatiques et coloniales que culturelles et religieuses.
Réputé pour son habileté voire pour son caractère jugé retors, souvent critiqué pour sa fermeté intransigeante, il fait de la vision moderne de raison d'État la clé de voûte de ses méthodes de gouvernement et de sa conception de la diplomatie et de la politique. En lutte à l'intérieur contre la noblesse et les protestants, et à l'extérieur contre les Habsbourg. Il réprime sévèrement tant les duels meurtriers que les révoltes antifiscales paysannes ; on le considère comme un fondateur essentiel de l'État moderne de France.
Son action est un dur combat pour un renforcement du pouvoir royal, qui s'affirmera d'une manière plus triomphante sous le gouvernement personnel de Louis XIV (1661-1715) et plus apaisée sous celui du cardinal Fleury (1726-1743). Cette nouvelle forme de la monarchie sera plus tard désignée par le terme d'absolutisme.
N°1766
Richelieu commence par servir le parti adverse de Louis XIII, sous l'autorité de Concino Concini, maréchal d'Ancre et de la reine mère, dont il est d'abord le courtisan et le favori avant d'en devenir l'ennemi irréconciliable.
En 1617, l'assassinat de Concini, dont Louis XIII et le duc de Luynes sont les instigateurs, entraîne la mise à l'écart de celle-ci de l'entourage du roi. Richelieu se trouvant alors du mauvais côté doit suivre la reine mère, alors en disgrâce, à Blois puis il est confiné dans son évêché.
Chargé de négocier un accommodement entre la mère et le fils, il réussit à rapprocher Louis XIII et Marie de Médicis, acquérant une réputation de fin négociateur et fait conclure les traités d'Angoulême (1619) et d'Angers (1620) : le chapeau de cardinal lui est donné en récompense le 5 septembre 1622. Il est intronisé à Lyon le 12 décembre de cette même année.
Le 29 avril 1624, il entre au Conseil du Roi avec la protection de la reine mère, Marie de Médicis, et presque malgré Louis XIII qui se méfie de lui.
À un Louis XIII ombrageux et soucieux d’affirmer l’autorité royale, Richelieu propose le programme suivant :
détruire la puissance politique du protestantisme en France,
abattre l'orgueil et l'esprit factieux de la noblesse,
et abaisser la maison d'Autriche.
D’abord méfiant, Louis XIII accorde sa confiance à Richelieu
Marie de Médicis, à la tête du parti dévot, finit par s’offenser de la volonté de Richelieu de contrer l’hégémonie de la maison catholique des Habsbourg : il est en plus de cela prêt à s’allier avec des États protestants. Au cours de la journée des dupes (1630), elle exige du roi la destitution du cardinal qu’elle juge trop indépendant. Ce dernier, qui doit tout à la reine mère, se croit perdu. Son ami le cardinal de La Valette le retient de prendre la fuite. Mais le roi confirme sa confiance à Richelieu. C’est Marie de Médicis et le chancelier Michel de Marillac qui doivent partir.
L’exil de la Reine Mère confirme l'abandon d'une politique qui, pour assurer le triomphe du catholicisme en Europe, était prête à laisser le premier rôle à l’Espagne.
Le Cardinal de Richelieu au siège de la Rochelle par Henri-Paul Motte.
Les protestants de France, suite à l'Édit de Nantes, forment un État dans l’État : ils ont leurs assemblées politiques, une organisation territoriale et leurs places fortes militaires. Leur métropole est la ville de La Rochelle qui s’est de fait affranchie de l’autorité royale depuis un demi siècle. Le pouvoir royal entend mettre un terme à cette exception politique qui remet en cause son autorité.
Par ailleurs, le climat religieux de l'époque est à l’heure d’une contre-offensive du catholicisme : c’est la contre-réforme. Richelieu lui-même inaugure l'église Saint-Louis de l'ordre des Jésuites à Paris. Louis XIII est profondément catholique depuis toujours, contrairement à son père Henri IV qui s’est converti pour accéder au trône. Il impose le rétablissement du culte catholique dans la province protestante du Béarn (1620). Il mène plusieurs campagnes militaires contre les protestants mais échoue car mal servi par son favori Charles d'Albert de Luynes.
Quand Richelieu accède au pouvoir, il poursuit la politique du roi avec une volonté inflexible. Dans un contexte de tension entre la France et l'Angleterre, cette dernière encourage la sédition des réformés. La ville de La Rochelle désire préserver ses libertés, notamment celle d’entretenir directement des relations avec des puissances étrangères, en particulier l’Angleterre. Richelieu décide de soumettre définitivement la ville.
Il entreprend le siège et ne recule devant aucun moyen : il fait édifier une digue qui bloque toute communication de la ville avec la mer. Le siège prend une tournure dramatique : La Rochelle résiste pendant plus d’une année au prix de la mort de la plus grande partie de sa population. La reddition de la ville (1628) sonne le glas de l’autonomie politique et militaire des protestants. Louis XIII confirme cependant la liberté de culte par l’édit de grâce d’Alès (1629).
N°305
Face à la noblesse turbulente et ses prises d'arme régulières, Richelieu répond par la fermeté. Il supprime les hautes charges que les grands seigneurs exercent auprès du roi. Il fait raser plus de 2 000 châteaux forts qui ne sont plus utiles à la défense du royaume. Il généralise l'envoi en province d'intendants chargés de faire appliquer les décisions royales. Les assemblées provinciales, les États, sont supprimées ou surveillées et les gouverneurs, parfois de puissants notables, sont contrôlés.
Richelieu n'hésite pas à sévir avec les plus Grands. Il fait décapiter le duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, qui avait commis l’erreur de prendre les armes avec Gaston d'Orléans en 1632 et de défendre les réclamations de la province. Le cardinal finit par assigner à résidence le vieux duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, dans la forteresse de Loches. Ce dernier, fidèle de Marie de Médicis, rapportait les effets négatifs sur la population des prélèvements fiscaux croissants du pouvoir central.
Profondément affecté par la mort, le 8 juillet 1619, de son frère Henri au cours d'un duel, Richelieu réprime avec la plus grande sévérité cette pratique et fait mettre à mort les nobles pris en flagrant délit de se battre. Le 22 juin 1627 sont exécutés François de Montmorency-Bouteville et son cousin François de Rosmadec, comte de Chapelles, qui avaient tué en duel le marquis de Bussy d'Amboise.
Par ailleurs, Richelieu doit déjouer les nombreuses intrigues organisées par tous ceux que gêne son action. Parmi ses ennemis figurent la reine mère Marie de Médicis et le frère du roi Gaston, duc d'Orléans. Les comploteurs ne craignent pas d'envisager l'assassinat du cardinal ou de faire appel aux puissances étrangères. Richelieu fait procéder à l'exécution du comte de Chalais en 1626 et du marquis de Cinq-Mars en 1642.
C'est après avoir rétabli l’autorité du roi en France que Richelieu entreprend de rabaisser les prétentions de la maison d’Autriche en Europe. Les Habsbourg ont réussi grâce à une heureuse politique patrimoniale à réunir sous leur coupe un grand nombre d’états européens : Autriche, Bohême, Espagne, Milan, Naples, Pays-Bas, Portugal. Au nom d’un catholicisme militant, ils cherchent à établir leur autorité en Allemagne et à y réduire les états protestants. Nous sommes en pleine guerre de Trente Ans (1618-1648).
La France finance déjà la Hollande et la Suède, puissances protestantes en guerre contre les Habsbourg. Dans un premier temps, Richelieu replace sous contrôle français la vallée de la Valteline, un nœud de communications essentiel en Europe, que l'Espagne lui disputait (1626). Il assure au duc de Nevers le duché de Mantoue et le Montferrat en forçant le pas de Suze (1629): c'est l'épisode de la Guerre de Succession de Mantoue.
En 1632, l'armée du roi occupe les États de Charles IV, duc de Lorraine, hostile à la France.
Louis XIII déclare la guerre à l’Espagne en 1635. Les premiers temps de guerre sont difficiles : la chute de Corbie sur la Somme en 1636 laisse craindre une attaque sur Paris. Richelieu est effondré mais Louis XIII organise la défense de la capitale.
L’effort de guerre fait basculer le sort en faveur de la France. Richelieu accroît les prélèvements fiscaux et développe une armée permanente. Il exploite le manque de cohésion au sein de la monarchie espagnole : la Catalogne et le Portugal font sécession en 1640.
Les armées du roi de France font la conquête de l’Alsace, l’Artois (1640) et le Roussillon (1642). Un brillant chef militaire, le futur prince Louis II de Condé, remportera après la mort du cardinal les victoires de Rocroi (1643), Fribourg (1644), Nördlingen (1645) et Lens (1648).
Le Cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne, Musée des Beaux-Arts de Strasbourg.
Richelieu est aussi célèbre pour le soutien qu’il apporte aux arts ; le fait le plus connu est la fondation de l'Académie française, société responsable des questions concernant la langue française. Il reste fameux aussi pour la couleur rouge de sa cape de cardinal, qu’on disait accordée à son caractère sanguinaire. Tout le monde connaît le vers par lequel se termine Marion Delorme : « Regardez tous ! Voilà l’homme rouge qui passe ».
Il s'occupe de l'administration intérieure aussi bien que de la direction politique, rétablit l'ordre dans les finances, réforme la législation, crée une marine en 1626 en se donnant le titre de « Grand Maître et Surintendant de la Navigation », donne une grande extension aux établissements coloniaux, fait occuper la Nouvelle-France, les Petites-Antilles, Saint-Domingue, la Guyane, le Sénégal, etc.
Pour soutenir Samuel de Champlain et conserver le poste de Québec, il fonde la Compagnie des Cent-Associés et, par le Traité de Saint-Germain-en-Laye de 1632, rend le Canada à l’autorité française de Champlain, après que la colonie eut été prise par les frères Kirke en 1629. Ce succès permet à la colonie de se développer par la suite et de devenir le centre de la culture francophone en Amérique du Nord.
En 1631, au faîte de sa puissance, il obtient du roi l'autorisation de construire un château et un bourg en lieu et place du domaine de ses ancêtres où il vécut sa prime enfance : Richelieu. Celui-ci est considéré aujourd'hui comme l'un des chefs d'œuvre de l'urbanisme occidental du XVIIe siècle.
Ce ministre est l'un des plus importants qui aient gouverné la France ; il a eu de grandes vues et en a poursuivi l'exécution avec une persévérance, une fermeté inébranlables, mais on l'a accusé de s'être montré implacable et d'avoir quelquefois exercé des vengeances personnelles sous le prétexte des intérêts de l'État.
En guise d'anecdote, l'Histoire a retenu l'amour que le Cardinal de Richelieu portait aux animaux et aux chats en particulier. À sa mort, il possédait quatorze félins, dont les noms sont parvenus jusqu'à nous : Félimare, Lucifer, Ludovic-le-Cruel, Ludoviska, Mimi-Piaillon, Mounard-Le-Fougueux, Perruque, Rubis-sur-l'ongle, Serpolet, Pyrame, Thisbe, Racan, Soumise et Gazette.
N°1655
Les exigences de sa politique l'ont rendu tellement impopulaire qu'à l'annonce de sa mort le 4 décembre 1642, le peuple allume des feux de joie pour fêter l'événement. Le roi lui-même s’empresse de rebaptiser le Palais Cardinal en Palais Royal, avant de mourir quelques mois après, le 14 mai 1643. Le prince de Condé attaque avec succès la succession en justice au nom des intérêts de sa belle-fille.
Sur le plan politique, Richelieu a recommandé au roi son successeur, Jules Mazarin. Sur le plan personnel, Il possède à son décès 20 millions de livres (une des fortunes les plus importantes de l'époque et, dit-on, la plus importante de tous les temps en France, après celle de Mazarin).
Il a établi sa famille qui est désormais une des grandes maisons nobiliaires. Il transmet le duché de Richelieu à l’aîné de ses petit-neveux, Armand Jean de Vignerot. La descendance directe de ce dernier comprend le maréchal de Richelieu , ami de Louis XV, ainsi que le duc de Richelieu, premier ministre de Louis XVIII de 1815 à 1818.
Le cardinal a accordé en outre le duché d’Aiguillon à sa nièce bien aimée Marie-Madeleine de Comballet, dont un héritier, duc d’Aiguillon, est secrétaire d’état aux affaires étrangères de 1771 à 1774.
Le 5 décembre 1793, les révolutionnaires saccagèrent son tombeau placé dans la chapelle de la Sorbonne et ce malgré l'intervention physique d'Alexandre Lenoir. Les assaillants exhumèrent le corps du cardinal, puis le décapitèrent; le reste du corps fut soit jeté à la Seine soit placé dans un des caveaux de la Sorbonne faisant office de fosse commune avec ceux de plusieurs membres de sa famille, dont le Maréchal de Richelieu.
La tête du Cardinal fut emportée par un commerçant parisien nommé Cheval, bonnetier ou épicier rue de la Harpe qui, la Terreur finie, peut-être repentant, offrit avec insistance la partie antérieure (son visage) à l'Abbé Boshamp lequel, à sa mort en 1805, la légua à son tour à l'Abbé Nicolas Armez, curé de Plourivo. Mise à l'abri à Saint-Brieuc, la relique ne retrouva la Sorbonne que le 15 décembre 1866 lors d'une cérémonie funèbre.
En 1896, Gabriel Hanotaux s'empara du crâne pour l'examiner une dernière fois avant de le placer dans un coffret scellé et de le faire recouvrir d'une chape de ciment armé, dans un lieu tenu secret à proximité du tombeau[
Initialement destiné au métier des armes, il est contraint de rentrer dans les ordres afin de conserver à sa famille le bénéfice de l'évêché de Luçon. Il est nommé secrétaire d’État à la Guerre le 25 novembre 1616, Ministre des affaires étrangères le 30, puis cardinal en 1622 et principal ministre de Louis XIII en 1624. Il reste en fonction jusqu'à sa mort, en 1642 ; le cardinal Mazarin lui succède.
La fonction exercée par Richelieu auprès de Louis XIII est souvent désignée par l'expression de premier ministre, bien que le titre n'ait été utilisé qu'officieusement à l'époque pour désigner le ministre principal du roi. Son action englobe aussi bien des dimensions politiques, diplomatiques et coloniales que culturelles et religieuses.
Réputé pour son habileté voire pour son caractère jugé retors, souvent critiqué pour sa fermeté intransigeante, il fait de la vision moderne de raison d'État la clé de voûte de ses méthodes de gouvernement et de sa conception de la diplomatie et de la politique. En lutte à l'intérieur contre la noblesse et les protestants, et à l'extérieur contre les Habsbourg. Il réprime sévèrement tant les duels meurtriers que les révoltes antifiscales paysannes ; on le considère comme un fondateur essentiel de l'État moderne de France.
Son action est un dur combat pour un renforcement du pouvoir royal, qui s'affirmera d'une manière plus triomphante sous le gouvernement personnel de Louis XIV (1661-1715) et plus apaisée sous celui du cardinal Fleury (1726-1743). Cette nouvelle forme de la monarchie sera plus tard désignée par le terme d'absolutisme.
N°1766
Richelieu commence par servir le parti adverse de Louis XIII, sous l'autorité de Concino Concini, maréchal d'Ancre et de la reine mère, dont il est d'abord le courtisan et le favori avant d'en devenir l'ennemi irréconciliable.
En 1617, l'assassinat de Concini, dont Louis XIII et le duc de Luynes sont les instigateurs, entraîne la mise à l'écart de celle-ci de l'entourage du roi. Richelieu se trouvant alors du mauvais côté doit suivre la reine mère, alors en disgrâce, à Blois puis il est confiné dans son évêché.
Chargé de négocier un accommodement entre la mère et le fils, il réussit à rapprocher Louis XIII et Marie de Médicis, acquérant une réputation de fin négociateur et fait conclure les traités d'Angoulême (1619) et d'Angers (1620) : le chapeau de cardinal lui est donné en récompense le 5 septembre 1622. Il est intronisé à Lyon le 12 décembre de cette même année.
Le 29 avril 1624, il entre au Conseil du Roi avec la protection de la reine mère, Marie de Médicis, et presque malgré Louis XIII qui se méfie de lui.
À un Louis XIII ombrageux et soucieux d’affirmer l’autorité royale, Richelieu propose le programme suivant :
détruire la puissance politique du protestantisme en France,
abattre l'orgueil et l'esprit factieux de la noblesse,
et abaisser la maison d'Autriche.
D’abord méfiant, Louis XIII accorde sa confiance à Richelieu
Marie de Médicis, à la tête du parti dévot, finit par s’offenser de la volonté de Richelieu de contrer l’hégémonie de la maison catholique des Habsbourg : il est en plus de cela prêt à s’allier avec des États protestants. Au cours de la journée des dupes (1630), elle exige du roi la destitution du cardinal qu’elle juge trop indépendant. Ce dernier, qui doit tout à la reine mère, se croit perdu. Son ami le cardinal de La Valette le retient de prendre la fuite. Mais le roi confirme sa confiance à Richelieu. C’est Marie de Médicis et le chancelier Michel de Marillac qui doivent partir.
L’exil de la Reine Mère confirme l'abandon d'une politique qui, pour assurer le triomphe du catholicisme en Europe, était prête à laisser le premier rôle à l’Espagne.
Le Cardinal de Richelieu au siège de la Rochelle par Henri-Paul Motte.
Les protestants de France, suite à l'Édit de Nantes, forment un État dans l’État : ils ont leurs assemblées politiques, une organisation territoriale et leurs places fortes militaires. Leur métropole est la ville de La Rochelle qui s’est de fait affranchie de l’autorité royale depuis un demi siècle. Le pouvoir royal entend mettre un terme à cette exception politique qui remet en cause son autorité.
Par ailleurs, le climat religieux de l'époque est à l’heure d’une contre-offensive du catholicisme : c’est la contre-réforme. Richelieu lui-même inaugure l'église Saint-Louis de l'ordre des Jésuites à Paris. Louis XIII est profondément catholique depuis toujours, contrairement à son père Henri IV qui s’est converti pour accéder au trône. Il impose le rétablissement du culte catholique dans la province protestante du Béarn (1620). Il mène plusieurs campagnes militaires contre les protestants mais échoue car mal servi par son favori Charles d'Albert de Luynes.
Quand Richelieu accède au pouvoir, il poursuit la politique du roi avec une volonté inflexible. Dans un contexte de tension entre la France et l'Angleterre, cette dernière encourage la sédition des réformés. La ville de La Rochelle désire préserver ses libertés, notamment celle d’entretenir directement des relations avec des puissances étrangères, en particulier l’Angleterre. Richelieu décide de soumettre définitivement la ville.
Il entreprend le siège et ne recule devant aucun moyen : il fait édifier une digue qui bloque toute communication de la ville avec la mer. Le siège prend une tournure dramatique : La Rochelle résiste pendant plus d’une année au prix de la mort de la plus grande partie de sa population. La reddition de la ville (1628) sonne le glas de l’autonomie politique et militaire des protestants. Louis XIII confirme cependant la liberté de culte par l’édit de grâce d’Alès (1629).
N°305
Face à la noblesse turbulente et ses prises d'arme régulières, Richelieu répond par la fermeté. Il supprime les hautes charges que les grands seigneurs exercent auprès du roi. Il fait raser plus de 2 000 châteaux forts qui ne sont plus utiles à la défense du royaume. Il généralise l'envoi en province d'intendants chargés de faire appliquer les décisions royales. Les assemblées provinciales, les États, sont supprimées ou surveillées et les gouverneurs, parfois de puissants notables, sont contrôlés.
Richelieu n'hésite pas à sévir avec les plus Grands. Il fait décapiter le duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, qui avait commis l’erreur de prendre les armes avec Gaston d'Orléans en 1632 et de défendre les réclamations de la province. Le cardinal finit par assigner à résidence le vieux duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, dans la forteresse de Loches. Ce dernier, fidèle de Marie de Médicis, rapportait les effets négatifs sur la population des prélèvements fiscaux croissants du pouvoir central.
Profondément affecté par la mort, le 8 juillet 1619, de son frère Henri au cours d'un duel, Richelieu réprime avec la plus grande sévérité cette pratique et fait mettre à mort les nobles pris en flagrant délit de se battre. Le 22 juin 1627 sont exécutés François de Montmorency-Bouteville et son cousin François de Rosmadec, comte de Chapelles, qui avaient tué en duel le marquis de Bussy d'Amboise.
Par ailleurs, Richelieu doit déjouer les nombreuses intrigues organisées par tous ceux que gêne son action. Parmi ses ennemis figurent la reine mère Marie de Médicis et le frère du roi Gaston, duc d'Orléans. Les comploteurs ne craignent pas d'envisager l'assassinat du cardinal ou de faire appel aux puissances étrangères. Richelieu fait procéder à l'exécution du comte de Chalais en 1626 et du marquis de Cinq-Mars en 1642.
C'est après avoir rétabli l’autorité du roi en France que Richelieu entreprend de rabaisser les prétentions de la maison d’Autriche en Europe. Les Habsbourg ont réussi grâce à une heureuse politique patrimoniale à réunir sous leur coupe un grand nombre d’états européens : Autriche, Bohême, Espagne, Milan, Naples, Pays-Bas, Portugal. Au nom d’un catholicisme militant, ils cherchent à établir leur autorité en Allemagne et à y réduire les états protestants. Nous sommes en pleine guerre de Trente Ans (1618-1648).
La France finance déjà la Hollande et la Suède, puissances protestantes en guerre contre les Habsbourg. Dans un premier temps, Richelieu replace sous contrôle français la vallée de la Valteline, un nœud de communications essentiel en Europe, que l'Espagne lui disputait (1626). Il assure au duc de Nevers le duché de Mantoue et le Montferrat en forçant le pas de Suze (1629): c'est l'épisode de la Guerre de Succession de Mantoue.
En 1632, l'armée du roi occupe les États de Charles IV, duc de Lorraine, hostile à la France.
Louis XIII déclare la guerre à l’Espagne en 1635. Les premiers temps de guerre sont difficiles : la chute de Corbie sur la Somme en 1636 laisse craindre une attaque sur Paris. Richelieu est effondré mais Louis XIII organise la défense de la capitale.
L’effort de guerre fait basculer le sort en faveur de la France. Richelieu accroît les prélèvements fiscaux et développe une armée permanente. Il exploite le manque de cohésion au sein de la monarchie espagnole : la Catalogne et le Portugal font sécession en 1640.
Les armées du roi de France font la conquête de l’Alsace, l’Artois (1640) et le Roussillon (1642). Un brillant chef militaire, le futur prince Louis II de Condé, remportera après la mort du cardinal les victoires de Rocroi (1643), Fribourg (1644), Nördlingen (1645) et Lens (1648).
Le Cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne, Musée des Beaux-Arts de Strasbourg.
Richelieu est aussi célèbre pour le soutien qu’il apporte aux arts ; le fait le plus connu est la fondation de l'Académie française, société responsable des questions concernant la langue française. Il reste fameux aussi pour la couleur rouge de sa cape de cardinal, qu’on disait accordée à son caractère sanguinaire. Tout le monde connaît le vers par lequel se termine Marion Delorme : « Regardez tous ! Voilà l’homme rouge qui passe ».
Il s'occupe de l'administration intérieure aussi bien que de la direction politique, rétablit l'ordre dans les finances, réforme la législation, crée une marine en 1626 en se donnant le titre de « Grand Maître et Surintendant de la Navigation », donne une grande extension aux établissements coloniaux, fait occuper la Nouvelle-France, les Petites-Antilles, Saint-Domingue, la Guyane, le Sénégal, etc.
Pour soutenir Samuel de Champlain et conserver le poste de Québec, il fonde la Compagnie des Cent-Associés et, par le Traité de Saint-Germain-en-Laye de 1632, rend le Canada à l’autorité française de Champlain, après que la colonie eut été prise par les frères Kirke en 1629. Ce succès permet à la colonie de se développer par la suite et de devenir le centre de la culture francophone en Amérique du Nord.
En 1631, au faîte de sa puissance, il obtient du roi l'autorisation de construire un château et un bourg en lieu et place du domaine de ses ancêtres où il vécut sa prime enfance : Richelieu. Celui-ci est considéré aujourd'hui comme l'un des chefs d'œuvre de l'urbanisme occidental du XVIIe siècle.
Ce ministre est l'un des plus importants qui aient gouverné la France ; il a eu de grandes vues et en a poursuivi l'exécution avec une persévérance, une fermeté inébranlables, mais on l'a accusé de s'être montré implacable et d'avoir quelquefois exercé des vengeances personnelles sous le prétexte des intérêts de l'État.
En guise d'anecdote, l'Histoire a retenu l'amour que le Cardinal de Richelieu portait aux animaux et aux chats en particulier. À sa mort, il possédait quatorze félins, dont les noms sont parvenus jusqu'à nous : Félimare, Lucifer, Ludovic-le-Cruel, Ludoviska, Mimi-Piaillon, Mounard-Le-Fougueux, Perruque, Rubis-sur-l'ongle, Serpolet, Pyrame, Thisbe, Racan, Soumise et Gazette.
N°1655
Les exigences de sa politique l'ont rendu tellement impopulaire qu'à l'annonce de sa mort le 4 décembre 1642, le peuple allume des feux de joie pour fêter l'événement. Le roi lui-même s’empresse de rebaptiser le Palais Cardinal en Palais Royal, avant de mourir quelques mois après, le 14 mai 1643. Le prince de Condé attaque avec succès la succession en justice au nom des intérêts de sa belle-fille.
Sur le plan politique, Richelieu a recommandé au roi son successeur, Jules Mazarin. Sur le plan personnel, Il possède à son décès 20 millions de livres (une des fortunes les plus importantes de l'époque et, dit-on, la plus importante de tous les temps en France, après celle de Mazarin).
Il a établi sa famille qui est désormais une des grandes maisons nobiliaires. Il transmet le duché de Richelieu à l’aîné de ses petit-neveux, Armand Jean de Vignerot. La descendance directe de ce dernier comprend le maréchal de Richelieu , ami de Louis XV, ainsi que le duc de Richelieu, premier ministre de Louis XVIII de 1815 à 1818.
Le cardinal a accordé en outre le duché d’Aiguillon à sa nièce bien aimée Marie-Madeleine de Comballet, dont un héritier, duc d’Aiguillon, est secrétaire d’état aux affaires étrangères de 1771 à 1774.
Le 5 décembre 1793, les révolutionnaires saccagèrent son tombeau placé dans la chapelle de la Sorbonne et ce malgré l'intervention physique d'Alexandre Lenoir. Les assaillants exhumèrent le corps du cardinal, puis le décapitèrent; le reste du corps fut soit jeté à la Seine soit placé dans un des caveaux de la Sorbonne faisant office de fosse commune avec ceux de plusieurs membres de sa famille, dont le Maréchal de Richelieu.
La tête du Cardinal fut emportée par un commerçant parisien nommé Cheval, bonnetier ou épicier rue de la Harpe qui, la Terreur finie, peut-être repentant, offrit avec insistance la partie antérieure (son visage) à l'Abbé Boshamp lequel, à sa mort en 1805, la légua à son tour à l'Abbé Nicolas Armez, curé de Plourivo. Mise à l'abri à Saint-Brieuc, la relique ne retrouva la Sorbonne que le 15 décembre 1866 lors d'une cérémonie funèbre.
En 1896, Gabriel Hanotaux s'empara du crâne pour l'examiner une dernière fois avant de le placer dans un coffret scellé et de le faire recouvrir d'une chape de ciment armé, dans un lieu tenu secret à proximité du tombeau[
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
Louis XIV (Louis Quatorze ou, jusqu'au XVIIe siècle inclus, Louis Quatorzième), prénommé à sa naissance Louis-Dieudonné et surnommé par la suite le Roi-Soleil ou Louis le Grand (Saint-Germain-en-Laye, 5 septembre 1638 – Versailles, 1er septembre 1715) est, du 14 mai 1643 jusqu’à sa mort, roi de France et de Navarre, le troisième de la maison de Bourbon de la dynastie capétienne. Son règne, long de 72 ans dont 54 ans de pouvoir personnel, est le plus long règne connu dans l'histoire de France et même d'Europe.
Louis XIV accède au trône quelques mois avant son cinquième anniversaire, mais, après une minorité marquée par la révolte de la Fronde (1648-1653), il n’assume personnellement le contrôle du gouvernement qu’à partir de la mort de son ministre principal, le cardinal Mazarin, en 1661. Il ne prend alors plus de ministre principal. Monarque, il accentue encore son rôle direct dans l'État après la mort de ses puissants ministres Colbert (1683) et Louvois (1691). Son règne marque l'apogée de la construction séculaire d'un absolutisme royal de droit divin. Son autorité absolue se déploie avec la fin des grandes révoltes nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes, qui marquaient la vie du royaume depuis plus d'un siècle. Revers de la médaille, il réduit presque à néant la liberté de la presse, limitant les courants d'opinion y compris littéraires ou religieux.
Louis XIV mène la diplomatie et la guerre à son gré et accroît le territoire de la France et sa puissance en Europe par plusieurs séries de guerres européennes. Il fait fortifier les villes conquises par Vauban et entoure ainsi les nouvelles frontières de leur « ceinture de fer », dans le cadre d'une politique territoriale de « pré carré » qui redessine et rationalise les limites du pays.
Son gouvernement personnel coïncide également avec un effort de développement économique, commercial et colonial, mené notamment par son ministre Colbert, volet économique de la recherche de la prédominance française. Le prestige culturel s'affirme grâce à la présence de figures artistiques protégées par le mécénat royal, telles que Molière, Racine, Boileau, Lully, Le Brun et Le Nôtre. D'autres, plus indépendants, tels le poète La Fontaine, le philosophe Blaise Pascal, l'épistolaire Madame de Sévigné, le moraliste La Bruyère ou le mémorialiste Saint-Simon font également du règne l'apogée historique du classicisme français. Sous son règne, la France acquiert une prééminence européenne économique, politique et militaire et le prestige de la France, de son peuple, de son langage parlé par les élites et dans toutes les cours d'Europe et bien sûr de son roi permet, dès son vivant, de parler du « siècle de Louis XIV », sur le modèle des siècles de Périclès et d'Auguste ou encore du « Grand Siècle ».
Le roi met aussi en place un État centralisé et absolutiste. Il le dirige après 1682 depuis le vaste château de Versailles, dont il a ordonné la construction. Ce dernier, modèle architectural de nombreux palais européens, est le cadre d'une étiquette très élaborée à laquelle il soumet la noblesse de cour, qu'il tient étroitement en main auprès de lui. Louis XIV réduit aussi le rôle des Parlements, réprime les révoltes antifiscales paysannes, entretient un très long bras de fer avec les jansénistes et prend la décision controversée de la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
La fin de son long règne est ternie par l'exode des protestants persécutés, par une série de revers militaires, par la famine de 1693 et celle de 1709 qui font près de deux millions de morts, par la révolte engendrant la guerre des Camisards et par de nombreux décès dans la famille royale. Mais la régence de son successeur, Louis XV, âgé de cinq ans à la mort de son arrière-grand-père, se déroule sans heurts, ce qui témoigne de la stabilité du royaume établie par le monarque.
Habité par l'idée de sa gloire et de son droit divin, soucieux d'accomplir en permanence son « métier de roi », Louis XIV est devenu l'archétype du monarque absolu.
N°617
Après avoir célébré sa première communion à l'église Saint-Eustache le 25 décembre 1649, Louis XIV, qui n'a alors que 12 ans, entre au conseil en 1650. C'est l'époque de la Fronde, une contestation de l'autorité royale par les parlements et la noblesse qui allait marquer durablement le monarque. En réaction à ces événements, Louis XIV s'appliqua plus tard à continuer le travail commencé par Richelieu : affaiblir les membres de la noblesse d'épée en les obligeant à servir comme membres de sa cour en transférant la réalité du pouvoir à une administration très centralisée et à la noblesse de robe.
En 1648, le parlement de Paris s'oppose fermement aux impôts levés par Mazarin pour continuer la guerre contre l'Espagne. La Journée des barricades contraint le roi à quitter Paris une première fois. S'il revient assez vite dans la capitale, les exigences des parlementaires, appuyés par le très populaire Jean-François Paul de Gondi, obligent Mazarin à envisager un coup de force. En pleine nuit et dans le plus grand secret, le roi et sa cour quittent la capitale dans le but de l'assiéger et de la remettre à obéissance. L'affaire se complique quand des personnalités de la haute noblesse apportent leur soutien à la fronde : le prince de Conti, frère de Condé, Beaufort, petit-fils d'Henri IV et quelques autres veulent renverser Mazarin. Si, après quelques mois de siège Paris se rend au roi, Mazarin ne parvient pas à imposer sa volonté aux parlementaires et le conflit politique demeure.
En 1650, une nouvelle fronde appelée Fronde des princes se construit autour du tumultueux prince de Condé. Les princes sont arrêtés sur l'ordre de Mazarin, ce qui aboutit à une nouvelle guerre civile, relayée essentiellement dans les provinces (Bordeaux). En 1651, Gondi et Beaufort, chefs de la première fronde, s'allient à la fronde des princes, pour renverser Mazarin. L'appui du duc d'Orléans et une émeute parisienne obligent Mazarin à s'exiler. Le 8 février 1651, la reine et le jeune Louis essaient de s'enfuir de la capitale mais, alarmés, les Parisiens envahissent le palais royal où loge le roi, désormais prisonnier de la fronde.
Le 7 septembre 1651, le lit de justice déclare la majorité du roi. Tous les grands du royaume viennent lui rendre hommage, sauf Condé qui, de Guyenne, lève une armée pour marcher sur Paris. Défait, Condé se jette dans Paris qui se soulève devant le retour d'exil de Mazarin. Le pouvoir royal doit de nouveau assiéger Paris. Le deuxième exil de Mazarin, les exactions des troupes de Condé, les troubles populaires et le ras-le-bol de la guerre mettent un terme à la fronde, devenue impopulaire: la plupart des grands font leur soumission. Seul, Condé trahit la France pour se mettre au service de l'Espagne, qui avait profité du désordre pour reprendre du terrain en Flandre. L'arrestation et l'exil de Gondi, éternel comploteur, permettent de mettre un terme définitif aux troubles.
Louis XIV est sacré officiellement roi le 7 juin 1654 à Reims mais il laisse les affaires politiques à Mazarin, tandis qu’il continue sa formation militaire auprès de Turenne.
Des problèmes de succession et la santé dégradée du roi assombrissent la fin de son règne. En 1711, son fils Louis de France (le Grand Dauphin) meurt de la variole à 49 ans. L'année suivante, son petit-fils (et premier fils du Grand Dauphin), le duc de Bourgogne (29 ans), devenu à son tour dauphin et le deuxième fils de celui-ci (5 ans) meurent lors d'une épidémie de rougeole. Ayant déjà perdu son fils aîné en 1705, à sa mort, en 1712, le seul de ses enfants à survivre est son troisième et dernier fils, un petit garçon de deux ans, le futur Louis XV (arrière-petit-fils donc de Louis XIV).
Le 9 août 1715, au retour de Marly, le roi apparaît brusquement très abattu.
Le 10, il se plaint d’une douleur à la jambe gauche que son premier médecin Fagon, attribue à une sciatique et pour laquelle il préconise une médecine. Les jours passent, les nuits sont agitées, il se nourrit de moins en moins et il paraît à tous, de plus en plus affaibli.
Le 21 août, il accepte la consultation collective de quatre docteurs de la faculté de médecine de Paris qui confirment la sciatique alors que la fièvre mine le malade et que la pourriture de la jambe devient apparente.
Le samedi 24, la situation s’aggrave : la prétendue sciatique se révèle une gangrène sénile à la jambe contre laquelle les médecins sont impuissants.
Le 26, après avoir pris son dîner au lit, qu’il ne quitte plus, il fait entrer son arrière-petit-fils, le petit dauphin, le futur roi Louis XV, âgé de 5 ans et demi. Il lui adresse un discours dont les termes diffèrent selon que l’on se rapporte au marquis de Dangeau ou à Saint-Simon. Ses derniers conseils furent de ne pas l'imiter dans son goût pour les bâtiments, de soulager la misère de ses peuples, « ce que j'ai le regret de ne pas avoir fait » et de vivre en paix avec ses voisins. Il avoua même : « J'ai trop aimé la guerre ». Sur son lit de mort, il déclare aussi : « Je m'en vais mais l'État demeurera toujours ».
La journée du 30 se passe dans une somnolence quasi constante.
Le samedi 31, la nuit et la journée sont détestables. Il n’a que de rares instants de connaissance. La gangrène gagne le genou et toute la cuisse. On lui donne du remède que sa belle-fille, la duchesse du Maine, a apporté et qui est excellent pour la petite vérole.
N°1656
Mais le lendemain, 1er septembre 1715, Louis XIV meurt à 8h15 du matin, entouré de ses courtisans, après cette agonie de plusieurs jours. Son règne aura duré 72 ans et 100 jours (54 années de règne effectif si on retire la période de la régence de 1643 à 1661). Après que sa dépouille fut exposée durant 8 jours dans le salon de Mercure, il est transporté le 9 à Saint-Denis, où il est enterré, muni des Sacrements de l'église catholique, comme se doit de l'être le roi très chrétien.
Louis XIV accède au trône quelques mois avant son cinquième anniversaire, mais, après une minorité marquée par la révolte de la Fronde (1648-1653), il n’assume personnellement le contrôle du gouvernement qu’à partir de la mort de son ministre principal, le cardinal Mazarin, en 1661. Il ne prend alors plus de ministre principal. Monarque, il accentue encore son rôle direct dans l'État après la mort de ses puissants ministres Colbert (1683) et Louvois (1691). Son règne marque l'apogée de la construction séculaire d'un absolutisme royal de droit divin. Son autorité absolue se déploie avec la fin des grandes révoltes nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes, qui marquaient la vie du royaume depuis plus d'un siècle. Revers de la médaille, il réduit presque à néant la liberté de la presse, limitant les courants d'opinion y compris littéraires ou religieux.
Louis XIV mène la diplomatie et la guerre à son gré et accroît le territoire de la France et sa puissance en Europe par plusieurs séries de guerres européennes. Il fait fortifier les villes conquises par Vauban et entoure ainsi les nouvelles frontières de leur « ceinture de fer », dans le cadre d'une politique territoriale de « pré carré » qui redessine et rationalise les limites du pays.
Son gouvernement personnel coïncide également avec un effort de développement économique, commercial et colonial, mené notamment par son ministre Colbert, volet économique de la recherche de la prédominance française. Le prestige culturel s'affirme grâce à la présence de figures artistiques protégées par le mécénat royal, telles que Molière, Racine, Boileau, Lully, Le Brun et Le Nôtre. D'autres, plus indépendants, tels le poète La Fontaine, le philosophe Blaise Pascal, l'épistolaire Madame de Sévigné, le moraliste La Bruyère ou le mémorialiste Saint-Simon font également du règne l'apogée historique du classicisme français. Sous son règne, la France acquiert une prééminence européenne économique, politique et militaire et le prestige de la France, de son peuple, de son langage parlé par les élites et dans toutes les cours d'Europe et bien sûr de son roi permet, dès son vivant, de parler du « siècle de Louis XIV », sur le modèle des siècles de Périclès et d'Auguste ou encore du « Grand Siècle ».
Le roi met aussi en place un État centralisé et absolutiste. Il le dirige après 1682 depuis le vaste château de Versailles, dont il a ordonné la construction. Ce dernier, modèle architectural de nombreux palais européens, est le cadre d'une étiquette très élaborée à laquelle il soumet la noblesse de cour, qu'il tient étroitement en main auprès de lui. Louis XIV réduit aussi le rôle des Parlements, réprime les révoltes antifiscales paysannes, entretient un très long bras de fer avec les jansénistes et prend la décision controversée de la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
La fin de son long règne est ternie par l'exode des protestants persécutés, par une série de revers militaires, par la famine de 1693 et celle de 1709 qui font près de deux millions de morts, par la révolte engendrant la guerre des Camisards et par de nombreux décès dans la famille royale. Mais la régence de son successeur, Louis XV, âgé de cinq ans à la mort de son arrière-grand-père, se déroule sans heurts, ce qui témoigne de la stabilité du royaume établie par le monarque.
Habité par l'idée de sa gloire et de son droit divin, soucieux d'accomplir en permanence son « métier de roi », Louis XIV est devenu l'archétype du monarque absolu.
N°617
Après avoir célébré sa première communion à l'église Saint-Eustache le 25 décembre 1649, Louis XIV, qui n'a alors que 12 ans, entre au conseil en 1650. C'est l'époque de la Fronde, une contestation de l'autorité royale par les parlements et la noblesse qui allait marquer durablement le monarque. En réaction à ces événements, Louis XIV s'appliqua plus tard à continuer le travail commencé par Richelieu : affaiblir les membres de la noblesse d'épée en les obligeant à servir comme membres de sa cour en transférant la réalité du pouvoir à une administration très centralisée et à la noblesse de robe.
En 1648, le parlement de Paris s'oppose fermement aux impôts levés par Mazarin pour continuer la guerre contre l'Espagne. La Journée des barricades contraint le roi à quitter Paris une première fois. S'il revient assez vite dans la capitale, les exigences des parlementaires, appuyés par le très populaire Jean-François Paul de Gondi, obligent Mazarin à envisager un coup de force. En pleine nuit et dans le plus grand secret, le roi et sa cour quittent la capitale dans le but de l'assiéger et de la remettre à obéissance. L'affaire se complique quand des personnalités de la haute noblesse apportent leur soutien à la fronde : le prince de Conti, frère de Condé, Beaufort, petit-fils d'Henri IV et quelques autres veulent renverser Mazarin. Si, après quelques mois de siège Paris se rend au roi, Mazarin ne parvient pas à imposer sa volonté aux parlementaires et le conflit politique demeure.
En 1650, une nouvelle fronde appelée Fronde des princes se construit autour du tumultueux prince de Condé. Les princes sont arrêtés sur l'ordre de Mazarin, ce qui aboutit à une nouvelle guerre civile, relayée essentiellement dans les provinces (Bordeaux). En 1651, Gondi et Beaufort, chefs de la première fronde, s'allient à la fronde des princes, pour renverser Mazarin. L'appui du duc d'Orléans et une émeute parisienne obligent Mazarin à s'exiler. Le 8 février 1651, la reine et le jeune Louis essaient de s'enfuir de la capitale mais, alarmés, les Parisiens envahissent le palais royal où loge le roi, désormais prisonnier de la fronde.
Le 7 septembre 1651, le lit de justice déclare la majorité du roi. Tous les grands du royaume viennent lui rendre hommage, sauf Condé qui, de Guyenne, lève une armée pour marcher sur Paris. Défait, Condé se jette dans Paris qui se soulève devant le retour d'exil de Mazarin. Le pouvoir royal doit de nouveau assiéger Paris. Le deuxième exil de Mazarin, les exactions des troupes de Condé, les troubles populaires et le ras-le-bol de la guerre mettent un terme à la fronde, devenue impopulaire: la plupart des grands font leur soumission. Seul, Condé trahit la France pour se mettre au service de l'Espagne, qui avait profité du désordre pour reprendre du terrain en Flandre. L'arrestation et l'exil de Gondi, éternel comploteur, permettent de mettre un terme définitif aux troubles.
Louis XIV est sacré officiellement roi le 7 juin 1654 à Reims mais il laisse les affaires politiques à Mazarin, tandis qu’il continue sa formation militaire auprès de Turenne.
Des problèmes de succession et la santé dégradée du roi assombrissent la fin de son règne. En 1711, son fils Louis de France (le Grand Dauphin) meurt de la variole à 49 ans. L'année suivante, son petit-fils (et premier fils du Grand Dauphin), le duc de Bourgogne (29 ans), devenu à son tour dauphin et le deuxième fils de celui-ci (5 ans) meurent lors d'une épidémie de rougeole. Ayant déjà perdu son fils aîné en 1705, à sa mort, en 1712, le seul de ses enfants à survivre est son troisième et dernier fils, un petit garçon de deux ans, le futur Louis XV (arrière-petit-fils donc de Louis XIV).
Le 9 août 1715, au retour de Marly, le roi apparaît brusquement très abattu.
Le 10, il se plaint d’une douleur à la jambe gauche que son premier médecin Fagon, attribue à une sciatique et pour laquelle il préconise une médecine. Les jours passent, les nuits sont agitées, il se nourrit de moins en moins et il paraît à tous, de plus en plus affaibli.
Le 21 août, il accepte la consultation collective de quatre docteurs de la faculté de médecine de Paris qui confirment la sciatique alors que la fièvre mine le malade et que la pourriture de la jambe devient apparente.
Le samedi 24, la situation s’aggrave : la prétendue sciatique se révèle une gangrène sénile à la jambe contre laquelle les médecins sont impuissants.
Le 26, après avoir pris son dîner au lit, qu’il ne quitte plus, il fait entrer son arrière-petit-fils, le petit dauphin, le futur roi Louis XV, âgé de 5 ans et demi. Il lui adresse un discours dont les termes diffèrent selon que l’on se rapporte au marquis de Dangeau ou à Saint-Simon. Ses derniers conseils furent de ne pas l'imiter dans son goût pour les bâtiments, de soulager la misère de ses peuples, « ce que j'ai le regret de ne pas avoir fait » et de vivre en paix avec ses voisins. Il avoua même : « J'ai trop aimé la guerre ». Sur son lit de mort, il déclare aussi : « Je m'en vais mais l'État demeurera toujours ».
La journée du 30 se passe dans une somnolence quasi constante.
Le samedi 31, la nuit et la journée sont détestables. Il n’a que de rares instants de connaissance. La gangrène gagne le genou et toute la cuisse. On lui donne du remède que sa belle-fille, la duchesse du Maine, a apporté et qui est excellent pour la petite vérole.
N°1656
Mais le lendemain, 1er septembre 1715, Louis XIV meurt à 8h15 du matin, entouré de ses courtisans, après cette agonie de plusieurs jours. Son règne aura duré 72 ans et 100 jours (54 années de règne effectif si on retire la période de la régence de 1643 à 1661). Après que sa dépouille fut exposée durant 8 jours dans le salon de Mercure, il est transporté le 9 à Saint-Denis, où il est enterré, muni des Sacrements de l'église catholique, comme se doit de l'être le roi très chrétien.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
La bataille de Fontenoy qui se déroula le 11 mai 1745 près de Fontenoy dans les Pays-Bas autrichiens (Belgique actuelle) pendant la guerre de Succession d'Autriche, se solda par une victoire française.
Dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), l'armée du roi Louis XV, menée par le maréchal Adrien Maurice de Noailles, envahit en mai 1744 les Pays-Bas autrichiens et s'empara rapidement des places de Menin, Ypres, du fort de la Kenoque et de Furnes.
Placée sous le commandement du maréchal Maurice de Saxe, l'armée française entama l'année suivante le siège de la ville de Tournai, importante place militaire verrouillant la vallée de l'Escaut. Sous le couvert d'une diversion lancée vers Mons, le maréchal de Saxe rabattit le gros de son armée vers Tournai qui fut totalement investie le 26 avril 1745. Leurrés par la diversion française, les généraux alliés rassemblèrent dans la précipitation leurs effectifs près de Bruxelles et se mirent d'abord en route le 30 avril 1745 vers Mons avant finalement d'obliquer leur marche vers Tournai. Arrivé le 8 mai à la tête de l'armée, le roi Louis XV établit dans l'après-midi du 9 mai 1745 ses quartiers au château de Curgies, à Calonne, sur la rive gauche de l'Escaut, à quelque 2 kilomètres de Fontenoy.
Bataille de Fontenoy
par Pierre Lenfant
Maurice de Saxe dispose de 47 000 soldats, soit 67 bataillons d'infanterie, 129 escadrons de cavalerie y compris les dragons et la Maison du Roi comprenant 3 bataillons de Royal Artillerie avec 60 pièces ainsi que la compagnie de mineurs de l'Epinois.
Le comte William de Cumberland dispose de 51 000 soldats en 51 bataillons d'infanterie et 90 escadrons de cavalerie dont 4 régiments autrichiens aux ordres du maréchal de Konigsegg-Rothenfels avec 80 pièces d'artillerie.
La bataille entre les deux armées se déroula le mardi 11 mai 1745 sur la plaine de Fontenoy, à 7 kilomètres au sud-est de Tournai. Prévoyant l'arrivée de l'armée alliée, le maréchal de Saxe avait ordonné d'édifier des retranchements sur la rive droite de l'Escaut. Dès le 8 mai, le village de Fontenoy fut fortifié et deux solides redoutes édifiées près de la corne du bois de Barry ; le 10 mai, trois nouvelles redoutes furent érigées entre Fontenoy et Antoing.
La bataille débuta le mardi 11 mai dès 5 heures du matin par de violents tirs d'artillerie. Suite à de nombreux retards dans le déploiement des troupes alliées, les premières attaques ne débutèrent que vers 9 heures du matin. Par deux fois, les attaques menées par les régiments hollandais contre Fontenoy et Antoing furent repoussées par la puissante artillerie française et les défenseurs français. Voulant forcer le destin, le duc de Cumberland, commandant l'ensemble des forces alliées (Provinces-Unies, Grande-Bretagne, Hanovre et Autriche) ordonna dès lors vers 10h30 à ses bataillons anglo-hanovriens d'attaquer entre la corne du bois de Barry et le village de Fontenoy. Malgré une canonnade meurtrière, les régiments britanniques arrivèrent au contact vers 11 heures avec la première ligne française.
S'avançant à la tête du 1er bataillon des Gardes britanniques, un officier, Charles Hay, voulut encourager ses hommes en se moquant des Français. Sortant une petite flasque d'alcool, il but à leur santé en se moquant d'eux. Apercevant cet insolent Britannique, un officier français, le comte d'Anterroches, crut qu'il s'agissait d'une invitation à tirer. Il lui aurait répondu des mots, vraisemblablement proches de ceux que Voltaire écrivit par la suite : « Monsieur, nous n'en ferons rien ! Tirez vous-mêmes ! »
L'inconscient populaire ne devait retenir de tout cela qu'une citation: « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »
Sous l'effet de la nervosité, les premiers tirs partirent cependant des rangs français, entraînant à leur suite une tirerie désordonnée et confuse de la première ligne
Plan (contemporain) de la bataille de Fontenoy
Ouvrant à leur tour de terribles feux, les troupes britanniques ne tardèrent pas à culbuter les premiers rangs ennemis, à ouvrir une brèche et à s'avancer dans le camp français. Craignant que l'armée française ne soit coupée en deux, le maréchal de Saxe entreprit aussitôt de lancer de sanglantes contre-attaques qui, finalement, bloquèrent l'avance des Britanniques. Le duc de Richelieu, Louis François Armand de Vignerot du Plessis se distingua à se moment précis en ayant l'idée et la direction de toutes ces contre-attaques. Forcés de se réorganiser défensivement, les régiments anglo-hanovriens de Cumberland adoptèrent dès lors une position de rectangle à trois côtés fermés.
Voyant apparaître vers 13h les premiers renforts français, menés par Lowendal, le duc de Cumberland ordonna finalement à ses troupes de se replier sur Vezon. Au cours de ce repli, le régiment irlandais de Bulkeley parvint à s'emparer d'un drapeau du second bataillon des Gardes britanniques.
La bataille prit fin vers 14h ; une heure plus tard, les derniers éléments hollandais quittaient le champ de bataille. Les forces alliées se replièrent au cours de la nuit vers la place d'Ath. Sur base d'une dernière étude détaillée des pertes, menée par l'historien belge Alain Tripnaux sur l'ensemble des archives européennes, le total des pertes des deux armées fut de quelque 15 000 tués et blessés, dont 2 300 tués français et 2 500 tués alliés[
Bataille de Fontenoy, Édouard Detaille
Après la victoire de Fontenoy, les troupes du roi de France s'emparèrent aisément de la ville de Tournai et, en l'espace de deux années à peine, conquirent l'ensemble des Pays-Bas autrichiens.
Au terme de trois grandes batailles (Fontenoy, Rocourt et Lauffeld) et de 24 sièges de places dans les Pays-Bas (Pays-Bas autrichiens et Provinces-Unies), la paix fut signée le 18 octobre 1748, à Aix-la-Chapelle. Voulant traiter en roi et non en marchand, Louis XV rétrocéda toutefois toutes ses conquêtes autrichiennes sans la moindre contrepartie. À l'inverse de Frédéric II, leur allié, qui avait gardé la Silésie, les soldats français, tombés à Fontenoy, Rocourt ou Lauffeld, ne s'étaient finalement battus que « pour le roi de Prusse ».
« Voyez ce qu'il en coûte à un bon cœur de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire est de l'épargner. » - Louis XV à son fils, le dauphin Louis-Ferdinand.
« J'irai à Paris ou je mangerai mes bottes. » - Déclaration attribuée au jeune duc de Cumberland, fils du roi de Grande-Bretagne George II et chef de la coalition anglo-hollandaise.
N°1657
Dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), l'armée du roi Louis XV, menée par le maréchal Adrien Maurice de Noailles, envahit en mai 1744 les Pays-Bas autrichiens et s'empara rapidement des places de Menin, Ypres, du fort de la Kenoque et de Furnes.
Placée sous le commandement du maréchal Maurice de Saxe, l'armée française entama l'année suivante le siège de la ville de Tournai, importante place militaire verrouillant la vallée de l'Escaut. Sous le couvert d'une diversion lancée vers Mons, le maréchal de Saxe rabattit le gros de son armée vers Tournai qui fut totalement investie le 26 avril 1745. Leurrés par la diversion française, les généraux alliés rassemblèrent dans la précipitation leurs effectifs près de Bruxelles et se mirent d'abord en route le 30 avril 1745 vers Mons avant finalement d'obliquer leur marche vers Tournai. Arrivé le 8 mai à la tête de l'armée, le roi Louis XV établit dans l'après-midi du 9 mai 1745 ses quartiers au château de Curgies, à Calonne, sur la rive gauche de l'Escaut, à quelque 2 kilomètres de Fontenoy.
Bataille de Fontenoy
par Pierre Lenfant
Maurice de Saxe dispose de 47 000 soldats, soit 67 bataillons d'infanterie, 129 escadrons de cavalerie y compris les dragons et la Maison du Roi comprenant 3 bataillons de Royal Artillerie avec 60 pièces ainsi que la compagnie de mineurs de l'Epinois.
Le comte William de Cumberland dispose de 51 000 soldats en 51 bataillons d'infanterie et 90 escadrons de cavalerie dont 4 régiments autrichiens aux ordres du maréchal de Konigsegg-Rothenfels avec 80 pièces d'artillerie.
La bataille entre les deux armées se déroula le mardi 11 mai 1745 sur la plaine de Fontenoy, à 7 kilomètres au sud-est de Tournai. Prévoyant l'arrivée de l'armée alliée, le maréchal de Saxe avait ordonné d'édifier des retranchements sur la rive droite de l'Escaut. Dès le 8 mai, le village de Fontenoy fut fortifié et deux solides redoutes édifiées près de la corne du bois de Barry ; le 10 mai, trois nouvelles redoutes furent érigées entre Fontenoy et Antoing.
La bataille débuta le mardi 11 mai dès 5 heures du matin par de violents tirs d'artillerie. Suite à de nombreux retards dans le déploiement des troupes alliées, les premières attaques ne débutèrent que vers 9 heures du matin. Par deux fois, les attaques menées par les régiments hollandais contre Fontenoy et Antoing furent repoussées par la puissante artillerie française et les défenseurs français. Voulant forcer le destin, le duc de Cumberland, commandant l'ensemble des forces alliées (Provinces-Unies, Grande-Bretagne, Hanovre et Autriche) ordonna dès lors vers 10h30 à ses bataillons anglo-hanovriens d'attaquer entre la corne du bois de Barry et le village de Fontenoy. Malgré une canonnade meurtrière, les régiments britanniques arrivèrent au contact vers 11 heures avec la première ligne française.
S'avançant à la tête du 1er bataillon des Gardes britanniques, un officier, Charles Hay, voulut encourager ses hommes en se moquant des Français. Sortant une petite flasque d'alcool, il but à leur santé en se moquant d'eux. Apercevant cet insolent Britannique, un officier français, le comte d'Anterroches, crut qu'il s'agissait d'une invitation à tirer. Il lui aurait répondu des mots, vraisemblablement proches de ceux que Voltaire écrivit par la suite : « Monsieur, nous n'en ferons rien ! Tirez vous-mêmes ! »
L'inconscient populaire ne devait retenir de tout cela qu'une citation: « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »
Sous l'effet de la nervosité, les premiers tirs partirent cependant des rangs français, entraînant à leur suite une tirerie désordonnée et confuse de la première ligne
Plan (contemporain) de la bataille de Fontenoy
Ouvrant à leur tour de terribles feux, les troupes britanniques ne tardèrent pas à culbuter les premiers rangs ennemis, à ouvrir une brèche et à s'avancer dans le camp français. Craignant que l'armée française ne soit coupée en deux, le maréchal de Saxe entreprit aussitôt de lancer de sanglantes contre-attaques qui, finalement, bloquèrent l'avance des Britanniques. Le duc de Richelieu, Louis François Armand de Vignerot du Plessis se distingua à se moment précis en ayant l'idée et la direction de toutes ces contre-attaques. Forcés de se réorganiser défensivement, les régiments anglo-hanovriens de Cumberland adoptèrent dès lors une position de rectangle à trois côtés fermés.
Voyant apparaître vers 13h les premiers renforts français, menés par Lowendal, le duc de Cumberland ordonna finalement à ses troupes de se replier sur Vezon. Au cours de ce repli, le régiment irlandais de Bulkeley parvint à s'emparer d'un drapeau du second bataillon des Gardes britanniques.
La bataille prit fin vers 14h ; une heure plus tard, les derniers éléments hollandais quittaient le champ de bataille. Les forces alliées se replièrent au cours de la nuit vers la place d'Ath. Sur base d'une dernière étude détaillée des pertes, menée par l'historien belge Alain Tripnaux sur l'ensemble des archives européennes, le total des pertes des deux armées fut de quelque 15 000 tués et blessés, dont 2 300 tués français et 2 500 tués alliés[
Bataille de Fontenoy, Édouard Detaille
Après la victoire de Fontenoy, les troupes du roi de France s'emparèrent aisément de la ville de Tournai et, en l'espace de deux années à peine, conquirent l'ensemble des Pays-Bas autrichiens.
Au terme de trois grandes batailles (Fontenoy, Rocourt et Lauffeld) et de 24 sièges de places dans les Pays-Bas (Pays-Bas autrichiens et Provinces-Unies), la paix fut signée le 18 octobre 1748, à Aix-la-Chapelle. Voulant traiter en roi et non en marchand, Louis XV rétrocéda toutefois toutes ses conquêtes autrichiennes sans la moindre contrepartie. À l'inverse de Frédéric II, leur allié, qui avait gardé la Silésie, les soldats français, tombés à Fontenoy, Rocourt ou Lauffeld, ne s'étaient finalement battus que « pour le roi de Prusse ».
« Voyez ce qu'il en coûte à un bon cœur de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire est de l'épargner. » - Louis XV à son fils, le dauphin Louis-Ferdinand.
« J'irai à Paris ou je mangerai mes bottes. » - Déclaration attribuée au jeune duc de Cumberland, fils du roi de Grande-Bretagne George II et chef de la coalition anglo-hollandaise.
N°1657
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine