LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
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Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
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Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
La bataille de Valmy est une canonnade ayant opposé la Prusse et la France à Valmy le 20 septembre 1792, pendant la Révolution française.
Après que l’Assemblée Nationale, sur proposition du roi Louis XVI, a déclaré la guerre à l'Empereur d'Autriche, François Ier, le 20 avril 1792, les forces anti ou contre-révolutionnaires envahissent la France le 18 août 1792.
Une armée de 150 000 hommes, troupe combinée de la Prusse, de l’Autriche, et de Hesse historique sous le commandement du duc de Brunswick, représentant de Frédéric Guillaume II, à laquelle se sont joints 20 000 émigrés, s’est d’abord avancée contre la France, sur toute la ligne de ses frontières, entre Dunkerque et la Suisse. Le 10 août, Louis XVI est déclaré "suspendu". Le 12 août, au lever du soleil les troupes légères prussiennes pénètrent sur le territoire français. Le 15, l’armée prussienne vient camper entre Sierck et Luxembourg, et le général Clairfayt, à la tête des Autrichiens, coupe la communication entre Longwy et Montmédy. Le 19, le maréchal Luckner résiste courageusement à une attaque de 22 000 Autrichiens à Fontoy. Le 23, Longwy tombe. Les troupes françaises n’ont subi que des revers depuis la déclaration de guerre.
Le 2 septembre, Verdun, place forte réputée imprenable, capitule : la route de Paris est alors ouverte. Les commandants en chef des armées françaises deviennent suspects ; aussi, avant qu’une action sérieuse puisse être entreprise, les trois armées de Rochambeau, de Lafayette et de Luckner sont réparties entre les généraux Dumouriez et Kellermann.
Le 23 août, après un bombardement de trois jours, Longwy se rend aux alliés qui marchent alors lentement vers Verdun indéfendable.
Le commandant de la place, le colonel Beaurepaire qui défend la place, indigné de la lâcheté du conseil de guerre qui veut capituler, prend un pistolet et se suicide. Le jeune et vaillant Marceau, qui voulait comme Beaurepaire s’ensevelir sous les ruines de la place, finit par se rendre le 3 septembre 1792, après la défaite du 20 août. Il avait perdu ses équipages, ses chevaux, son argent.
« Que voulez-vous qu’on vous rende ? lui demanda un représentant du peuple.
- Un autre sabre pour venger notre défaite. »
Le 2 septembre, le duc de Brunswick prend possession de Verdun au nom du roi de France. L’armée d’invasion, réunie à Verdun, est forte de 80 000 hommes. Pressé de parvenir à son but, le roi de Prusse donne ordre, dès le lendemain, à cette armée d’avancer à travers les plaines de la Champagne et de marcher droit sur Paris. Rien ne lui paraît plus facile. Il s’arrête cependant à quelques lieues de Châlons, arrivé au terme de son voyage qui devait être une suite de fêtes et de triomphes.
Mais Dumouriez, qui entraînait ses nouvelles troupes à Valenciennes avec des engagements fréquents mais réduits dans le dessein d’envahir la Belgique, comprend que les prussiens vont vers Paris, se porte vers l’Argonne par une marche rapide et osée presque sous les yeux de l’avant-garde prussienne et barre la route de Paris, enjoignant à Kellermann de l’assister depuis Metz. L'objectif de Dumouriez, qui s'en vante, est de faire des clairières de l'Argonne par lesquelles les colonnes étrangères doivent traverser la forêt, un "nouveau Thermopyles pour la France". Kellermann se rapproche lentement et, avant qu’il n'arrive, la partie nord de la ligne de défense de Dumouriez est enfoncée. Dumouriez fait une remarquable manœuvre de nuit qui regroupe ses troupes en changeant le front pour faire face au nord, avec son aile droite dans l’Argonne et sa gauche s’allongeant vers Châlons-sur-Marne. C'est sur cette position que Kellermann fait sa jonction à Sainte-Menehould le 19 septembre 1792.
Dumouriez campe à une lieue en avant de Sainte-Menehould, sur un plateau peu élevé au-dessus des prairies à droite du chemin qui conduit à Châlons. Cette position s’appuie sur la droite à l’Aisne qui descend de Sainte-Menehould, des prairies marécageuses et un étang en couvrent la gauche. Une vallée étroite sépare le camp des hauteurs de l’Iron et de la Lune où campent les Prussiens. Entre ces deux élévations est un bassin de prairies d’où sortent quelques tertres dont le plus élevé est celui qui se trouve couronné par le moulin de Valmy. Deux petites rivières séparent cet espace, elles tombent dans l’Aisne, au-dessus et au-dessous de Sainte-Menehould, l’Auve est au sud et la Bionne est au nord. Le quartier général est placé à Sainte-Menehould à une égale distance du corps d’armée et de l’avant-garde commandée par le général Dillon. Sur la rive droite de l’Auve. Un bataillon de troupes de ligne se trouve dans le château de Saint-Thomas. Vienne-le-Château, Moiremont et La Neuville-au-Pont sont occupés par trois autres bataillons et de la cavalerie. Le front du camp est couvert de batteries qui découvrent le vallon dans tous ses prolongements. La gauche du camp se termine sur le chemin de Châlons, la rive droite de l’Auve est laissée à l’armée de Kellermann.
Kellermann, arrivé le 18 septembre à Dampierre-le-Château y reçoit le soir une dépêche de Dumouriez lui indiquant en arrière et sur la gauche une position excellente, formant équerre avec la sienne, ce qui sera déterminant pour couvrir une attaque sur Kellerman en la canonant par les flancs depuis les positions de Dumouriez. Le lendemain, Kellermann obéit et fait passer l’Auve à ses troupes. Mais à peine est-il rendu sur l’emplacement désigné par Dumouriez que, frappé par ses inconvénients, il court à Sainte-Menehould pour faire observer au général en chef combien cette position est dangereuse: la gauche destituée d’appui, est soumise aux hauteurs qui descendent du moulin de Valmy. La droite touche un étang qui gêne sa communication avec la gauche de l’armée de Sainte-Menehould. Le ruisseau d’Auve, seule retraite en cas d’échec, est trop rapproché des arrières du camp. Une armée fuyant en désordre s'y retrouverait embourbée. Si les deux armées sont attaquées, elles seraient battues par le seul fait du terrain. Kellermann prévient Dumouriez qu’il est décidé à repasser l’Auve le lendemain 20 septembre, à la pointe du jour, mais il n’a pas le temps de s'exécuter. L’ennemi instruit de son arrivée, et jugeant bien la difficulté de sa position, est déjà en marche pour l’attaquer.
Le duc de Brunswick a en effet passé les défilés du nord et pivoté pour couper Dumouriez de Châlons. La manœuvre prussienne est presque achevée. Kellermann, commandant en l’absence momentanée de Dumouriez, fait avancer son aile gauche et prend position sur le plateau adossé au moulin entre Sainte-Menehould et Valmy.
La bataille de Valmy. le 20 septembre 1792, peinture de Jean-Baptiste Mauzaisse, 1835.
À trois heures du matin, le 20 septembre, les Prussiens et les Autrichiens sont déjà en mouvement et bientôt l’avant-garde prussienne, commandée par le prince de Hohenlohe-Singelfingen, rencontre celle du général Kellermann, sous les ordres du général Després-Crassier, établie en avant du village de Hans pour éclairer cette partie et couvrir la gauche de l’armée. L’attaque de l’ennemi fait prendre conscience qu’il s’agit d’une affaire sérieuse et non d’une escarmouche d’avant-postes, les coalisés veulent en finir et écraser d’un seul coup les deux petites armées qui s’opposent à leur marche.
L’avant-garde ennemie se porte directement sur Hans, entre la Bionne et la Tourbe, tandis que le gros de l’armée remonte la rivière à Somme-Tourbe suivi des Autrichiens du général Clairfayt.
À la première nouvelle de l’attaque de son avant-garde, Kellermann ordonne de plier les tentes, de prendre les armes et de déblayer la route en arrière en faisant filer les équipages par le grand chemin de Sainte-Menehould. Il n’est plus question de repasser l’Auve, le temps presse. L’avant-garde, vigoureusement attaquée, se replie déjà sur l’armée. Kellermann prend aussitôt ses dispositions pour une bataille en règle.
Jusque vers sept heures, un brouillard épais empêche les deux armées de connaître leurs dispositions respectives. Lorsqu’il se dissipe un peu, l’artillerie commence à tirer de part et d’autre, et le feu se soutient avec vivacité, sans être vraiment meurtrier pour aucun parti. Vers dix heures, Kellermann, placé au centre de la ligne, étudie les manœuvres de l’ennemi lorsque son cheval est tué sous lui d’un coup de canon. Presque dans le même temps, des obus éclatent au milieu du dépôt de munitions et font sauter deux caissons d’artillerie, blessant beaucoup de monde alentour. Dans le désordre ainsi causé, les conducteurs s’enfuient avec leurs caissons. Faute de munitions, le feu diminue d’intensité. Une partie de l’infanterie opère alors un mouvement de recul et ajoute à la confusion générale. Kellermann s’y rend en personne, et reprend la première position.
Le duc de Brunswick voyant que le feu de son artillerie n’a pas réussi à ébranler les troupes françaises, veut essayer une attaque de vive force. Vers les onze heures, le feu de ses batteries redouble. Il forme trois colonnes d’attaque soutenues par la cavalerie. Les deux colonnes de gauche se dirigent sur le moulin de Valmy, la droite se tenant à distance. Ces attaques en ordre oblique sont la tactique habituelle des Prussiens.
Kellermann comprend que dans cet état d’esprit, il n’est pas non plus possible de maintenir la discipline tout en restant statique. Aussi, il ordonne d’avancer. Il dispose son armée en colonnes par bataillon. Quand elles sont formées, il les parcourt et leur adresse cette courte harangue : « Camarades, voilà le moment de la victoire; laissons avancer l’ennemi sans tirer un seul coup de fusil, et chargeons-le à la baïonnette. »
L’armée, pleine d’enthousiasme et déjà aguerrie par une canonnade de quatre heures, répond aux paroles de son général par des cris multipliés de : Vive la nation ! Kellermann lui-même, et alors que soufflé par l'explosion d'un convoi français il est tombé de cheval, met son chapeau au bout de son sabre et répète : Vive la nation ! en passant devant les troupes sur un cheval trouvé. En un instant, tous les chapeaux sont sur les baïonnettes et un immense cri s’élève de tous les rangs de l’armée.
Ces mouvements, cet enthousiasme, annonce une armée qui brûle de combattre. L’ennemi s’étonne, ses colonnes s’arrêtent : « La victoire est à nous ! » crie Kellermann, et l’artillerie, dont le feu redouble, foudroie les têtes de colonnes prussiennes. Devant tant de détermination, le duc de Brunswick donne le signal de la retraite.
Le feu continue jusqu’à quatre heures du soir. Encore une fois l’ennemi reforme ses colonnes et essaie une nouvelle attaque. Mais la bonne contenance de l’armée française, son ardeur manifestée par de nouveaux cris, suffit à l’arrêter une seconde fois. Vers sept heures du soir, les coalisés regagnent leurs premières positions, laissant aux Français le champ de bataille jonché de morts. Le lendemain, 21 septembre, Kellermann, dont la position, malgré la retraite de l’ennemi, n’en est pas moins hasardeuse, s’établit sur les hauteurs de Voilemont, son front couvert par l’Auve et sa droite appuyée sur la gauche de Dumouriez.
La bataille est marquée surtout par une intense canonnade (les Français tirent 20 000 coups de canon) au cours de laquelle la nouvelle artillerie française créée par Gribeauval montre sa supériorité. Les deux armées ont assisté à la bataille sans vraiment y prendre part. Dumouriez a pris toutes ses dispositions pour venir au secours de Kellermann en cas d’échec, ou pour prendre part à l’affaire si elle devenait générale. Clairfayt s’est contenté de montrer trois têtes de colonnes vers Valmy et Maffrievart pour tenir les Français dans l’incertitude et menacer en même temps la tête du camp de Sainte-Menehould et les derrières de la droite de Kellermann. Avec ses 100 000 Austro-Prussiens engagés contre seulement 24 000 Français, le duc de Brunswick était si sûr de vaincre, qu’il avait cru pouvoir se passer de l’assistance efficace de Clairfayt et des Autrichiens.
Il n’y a finalement que 300 morts côté français, 184 chez les Prussiens.
La retraite des Prussiens étonne bien des observateurs. Les suppositions vont bon train : le duc de Brunswick n’aurait-il pas été acheté par Georges Danton avec les diamants de la couronne royale de France, volés quatre jours plus tôt (16 septembre 1792) au garde-meuble ? Quelques jours plus tôt, l’invasion de la Pologne par la Russie et l’Autriche a aussi commencé; or la Prusse a besoin de cette armée pour participer au partage. On envisage une négociation entre Dumouriez et Brunswick, (absent au début de l'engagement qui n'aurait été qu'un simulacre).
Présentée parfois, surtout après la disgrâce de Dumouriez, comme une simple canonnade où la vigueur citoyenne et des tractations occultes auraient fait reculer une armée d'invasion troublée par une dysenterie due à la consommation de raisins verts, la victoire de Valmy est toutefois aussi le résultat des choix du commandement qui permirent de rétablir une situation stratégique compromise.
N°1679
Avant la bataille, les débris vaincus de troupes françaises inexpérimentées venaient de perdre leurs chefs et leurs places fortes et reculaient devant une armée entraînée, cinq fois plus nombreuse, qui n'avait plus d'obstacle vers l'ouest pour prendre Paris et y libérer Louis XVI. La défense même de la capitale, retardée par le veto du Roi, semblait incertaine, dans le chaos politique de la mise en place de la Convention.
Le fait de concentrer sur les arrières de l'armée ennemie son armée est une manœuvre de Dumouriez qui :
facilite la jonction avec Kellermann
coupe potentiellement l'approvisionnement et les communications de l'armée d'invasion ,
permet de choisir le terrain de la bataille décisive, un plateau favorable au déploiement de l'artillerie, seul point fort des troupes françaises ;
met les forces françaises dans une situation tactique où il leur suffit de tenir le terrain alors que l'ennemi doit les disperser.
Continuer vers l'ouest pour Brunswick, en ignorant les 20 000 français est en effet dangereux : il peut se faire prendre à revers lors du siège de Paris. Egalement impossible de temporiser, car il risque d'être pris en tenaille par une sortie des parisiens, sans être ravitaillé. Il lui fallut donc faire demi-tour et se confronter au plateau choisi par les Français. N'ayant pas pu les disperser, il n'avait d'autre choix que de repasser au nord-est, pour retrouver ses liaisons avec ses arrières. Les troupes de Dumouriez pouvaient alors poursuivre et être renforcées par la capitale et la levée en masse de la nouvelle République.
Plus que la valeur tactique de la défense du plateau (liée surtout à la puissance de l'artillerie), plus même que le caractère du commandement (Kellermann dynamisant des recrues et évitant la panique) ou que l'enthousiasme des troupes, c'est la manœuvre stratégique (peut-être involontaire ?) qui est à mettre au crédit du commandement dans ce "miracle de Valmy".
Le 21 septembre 1792, la nouvelle parvient à Paris. Assurée de la sauvegarde du pays, sûre de sa force, la Convention nationale proclame l'abolition de la royauté, à laquelle se substitue la République. Kellermann passe pour le sauveur de la patrie. 80 000 ennemis, qui avaient marché comme en triomphe, reculent alors et l’armée française inexpérimentée, devant des soldats aguerris et disciplinés, s’aperçoit que le courage et le patriotisme peuvent la rendre redoutable. La bataille de Valmy est donc à l’origine du mythe du citoyen en arme qui fonde la conscription (ou service militaire). Les conséquences de cette bataille furent l’évacuation du territoire français par l’armée coalisée le 22 octobre suivant. Goethe, qui a assisté à la bataille aux côtés du duc de Saxe-Weimar a ces mots prophétiques : « D’aujourd’hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du monde »
Après que l’Assemblée Nationale, sur proposition du roi Louis XVI, a déclaré la guerre à l'Empereur d'Autriche, François Ier, le 20 avril 1792, les forces anti ou contre-révolutionnaires envahissent la France le 18 août 1792.
Une armée de 150 000 hommes, troupe combinée de la Prusse, de l’Autriche, et de Hesse historique sous le commandement du duc de Brunswick, représentant de Frédéric Guillaume II, à laquelle se sont joints 20 000 émigrés, s’est d’abord avancée contre la France, sur toute la ligne de ses frontières, entre Dunkerque et la Suisse. Le 10 août, Louis XVI est déclaré "suspendu". Le 12 août, au lever du soleil les troupes légères prussiennes pénètrent sur le territoire français. Le 15, l’armée prussienne vient camper entre Sierck et Luxembourg, et le général Clairfayt, à la tête des Autrichiens, coupe la communication entre Longwy et Montmédy. Le 19, le maréchal Luckner résiste courageusement à une attaque de 22 000 Autrichiens à Fontoy. Le 23, Longwy tombe. Les troupes françaises n’ont subi que des revers depuis la déclaration de guerre.
Le 2 septembre, Verdun, place forte réputée imprenable, capitule : la route de Paris est alors ouverte. Les commandants en chef des armées françaises deviennent suspects ; aussi, avant qu’une action sérieuse puisse être entreprise, les trois armées de Rochambeau, de Lafayette et de Luckner sont réparties entre les généraux Dumouriez et Kellermann.
Le 23 août, après un bombardement de trois jours, Longwy se rend aux alliés qui marchent alors lentement vers Verdun indéfendable.
Le commandant de la place, le colonel Beaurepaire qui défend la place, indigné de la lâcheté du conseil de guerre qui veut capituler, prend un pistolet et se suicide. Le jeune et vaillant Marceau, qui voulait comme Beaurepaire s’ensevelir sous les ruines de la place, finit par se rendre le 3 septembre 1792, après la défaite du 20 août. Il avait perdu ses équipages, ses chevaux, son argent.
« Que voulez-vous qu’on vous rende ? lui demanda un représentant du peuple.
- Un autre sabre pour venger notre défaite. »
Le 2 septembre, le duc de Brunswick prend possession de Verdun au nom du roi de France. L’armée d’invasion, réunie à Verdun, est forte de 80 000 hommes. Pressé de parvenir à son but, le roi de Prusse donne ordre, dès le lendemain, à cette armée d’avancer à travers les plaines de la Champagne et de marcher droit sur Paris. Rien ne lui paraît plus facile. Il s’arrête cependant à quelques lieues de Châlons, arrivé au terme de son voyage qui devait être une suite de fêtes et de triomphes.
Mais Dumouriez, qui entraînait ses nouvelles troupes à Valenciennes avec des engagements fréquents mais réduits dans le dessein d’envahir la Belgique, comprend que les prussiens vont vers Paris, se porte vers l’Argonne par une marche rapide et osée presque sous les yeux de l’avant-garde prussienne et barre la route de Paris, enjoignant à Kellermann de l’assister depuis Metz. L'objectif de Dumouriez, qui s'en vante, est de faire des clairières de l'Argonne par lesquelles les colonnes étrangères doivent traverser la forêt, un "nouveau Thermopyles pour la France". Kellermann se rapproche lentement et, avant qu’il n'arrive, la partie nord de la ligne de défense de Dumouriez est enfoncée. Dumouriez fait une remarquable manœuvre de nuit qui regroupe ses troupes en changeant le front pour faire face au nord, avec son aile droite dans l’Argonne et sa gauche s’allongeant vers Châlons-sur-Marne. C'est sur cette position que Kellermann fait sa jonction à Sainte-Menehould le 19 septembre 1792.
Dumouriez campe à une lieue en avant de Sainte-Menehould, sur un plateau peu élevé au-dessus des prairies à droite du chemin qui conduit à Châlons. Cette position s’appuie sur la droite à l’Aisne qui descend de Sainte-Menehould, des prairies marécageuses et un étang en couvrent la gauche. Une vallée étroite sépare le camp des hauteurs de l’Iron et de la Lune où campent les Prussiens. Entre ces deux élévations est un bassin de prairies d’où sortent quelques tertres dont le plus élevé est celui qui se trouve couronné par le moulin de Valmy. Deux petites rivières séparent cet espace, elles tombent dans l’Aisne, au-dessus et au-dessous de Sainte-Menehould, l’Auve est au sud et la Bionne est au nord. Le quartier général est placé à Sainte-Menehould à une égale distance du corps d’armée et de l’avant-garde commandée par le général Dillon. Sur la rive droite de l’Auve. Un bataillon de troupes de ligne se trouve dans le château de Saint-Thomas. Vienne-le-Château, Moiremont et La Neuville-au-Pont sont occupés par trois autres bataillons et de la cavalerie. Le front du camp est couvert de batteries qui découvrent le vallon dans tous ses prolongements. La gauche du camp se termine sur le chemin de Châlons, la rive droite de l’Auve est laissée à l’armée de Kellermann.
Kellermann, arrivé le 18 septembre à Dampierre-le-Château y reçoit le soir une dépêche de Dumouriez lui indiquant en arrière et sur la gauche une position excellente, formant équerre avec la sienne, ce qui sera déterminant pour couvrir une attaque sur Kellerman en la canonant par les flancs depuis les positions de Dumouriez. Le lendemain, Kellermann obéit et fait passer l’Auve à ses troupes. Mais à peine est-il rendu sur l’emplacement désigné par Dumouriez que, frappé par ses inconvénients, il court à Sainte-Menehould pour faire observer au général en chef combien cette position est dangereuse: la gauche destituée d’appui, est soumise aux hauteurs qui descendent du moulin de Valmy. La droite touche un étang qui gêne sa communication avec la gauche de l’armée de Sainte-Menehould. Le ruisseau d’Auve, seule retraite en cas d’échec, est trop rapproché des arrières du camp. Une armée fuyant en désordre s'y retrouverait embourbée. Si les deux armées sont attaquées, elles seraient battues par le seul fait du terrain. Kellermann prévient Dumouriez qu’il est décidé à repasser l’Auve le lendemain 20 septembre, à la pointe du jour, mais il n’a pas le temps de s'exécuter. L’ennemi instruit de son arrivée, et jugeant bien la difficulté de sa position, est déjà en marche pour l’attaquer.
Le duc de Brunswick a en effet passé les défilés du nord et pivoté pour couper Dumouriez de Châlons. La manœuvre prussienne est presque achevée. Kellermann, commandant en l’absence momentanée de Dumouriez, fait avancer son aile gauche et prend position sur le plateau adossé au moulin entre Sainte-Menehould et Valmy.
La bataille de Valmy. le 20 septembre 1792, peinture de Jean-Baptiste Mauzaisse, 1835.
À trois heures du matin, le 20 septembre, les Prussiens et les Autrichiens sont déjà en mouvement et bientôt l’avant-garde prussienne, commandée par le prince de Hohenlohe-Singelfingen, rencontre celle du général Kellermann, sous les ordres du général Després-Crassier, établie en avant du village de Hans pour éclairer cette partie et couvrir la gauche de l’armée. L’attaque de l’ennemi fait prendre conscience qu’il s’agit d’une affaire sérieuse et non d’une escarmouche d’avant-postes, les coalisés veulent en finir et écraser d’un seul coup les deux petites armées qui s’opposent à leur marche.
L’avant-garde ennemie se porte directement sur Hans, entre la Bionne et la Tourbe, tandis que le gros de l’armée remonte la rivière à Somme-Tourbe suivi des Autrichiens du général Clairfayt.
À la première nouvelle de l’attaque de son avant-garde, Kellermann ordonne de plier les tentes, de prendre les armes et de déblayer la route en arrière en faisant filer les équipages par le grand chemin de Sainte-Menehould. Il n’est plus question de repasser l’Auve, le temps presse. L’avant-garde, vigoureusement attaquée, se replie déjà sur l’armée. Kellermann prend aussitôt ses dispositions pour une bataille en règle.
Jusque vers sept heures, un brouillard épais empêche les deux armées de connaître leurs dispositions respectives. Lorsqu’il se dissipe un peu, l’artillerie commence à tirer de part et d’autre, et le feu se soutient avec vivacité, sans être vraiment meurtrier pour aucun parti. Vers dix heures, Kellermann, placé au centre de la ligne, étudie les manœuvres de l’ennemi lorsque son cheval est tué sous lui d’un coup de canon. Presque dans le même temps, des obus éclatent au milieu du dépôt de munitions et font sauter deux caissons d’artillerie, blessant beaucoup de monde alentour. Dans le désordre ainsi causé, les conducteurs s’enfuient avec leurs caissons. Faute de munitions, le feu diminue d’intensité. Une partie de l’infanterie opère alors un mouvement de recul et ajoute à la confusion générale. Kellermann s’y rend en personne, et reprend la première position.
Le duc de Brunswick voyant que le feu de son artillerie n’a pas réussi à ébranler les troupes françaises, veut essayer une attaque de vive force. Vers les onze heures, le feu de ses batteries redouble. Il forme trois colonnes d’attaque soutenues par la cavalerie. Les deux colonnes de gauche se dirigent sur le moulin de Valmy, la droite se tenant à distance. Ces attaques en ordre oblique sont la tactique habituelle des Prussiens.
Kellermann comprend que dans cet état d’esprit, il n’est pas non plus possible de maintenir la discipline tout en restant statique. Aussi, il ordonne d’avancer. Il dispose son armée en colonnes par bataillon. Quand elles sont formées, il les parcourt et leur adresse cette courte harangue : « Camarades, voilà le moment de la victoire; laissons avancer l’ennemi sans tirer un seul coup de fusil, et chargeons-le à la baïonnette. »
L’armée, pleine d’enthousiasme et déjà aguerrie par une canonnade de quatre heures, répond aux paroles de son général par des cris multipliés de : Vive la nation ! Kellermann lui-même, et alors que soufflé par l'explosion d'un convoi français il est tombé de cheval, met son chapeau au bout de son sabre et répète : Vive la nation ! en passant devant les troupes sur un cheval trouvé. En un instant, tous les chapeaux sont sur les baïonnettes et un immense cri s’élève de tous les rangs de l’armée.
Ces mouvements, cet enthousiasme, annonce une armée qui brûle de combattre. L’ennemi s’étonne, ses colonnes s’arrêtent : « La victoire est à nous ! » crie Kellermann, et l’artillerie, dont le feu redouble, foudroie les têtes de colonnes prussiennes. Devant tant de détermination, le duc de Brunswick donne le signal de la retraite.
Le feu continue jusqu’à quatre heures du soir. Encore une fois l’ennemi reforme ses colonnes et essaie une nouvelle attaque. Mais la bonne contenance de l’armée française, son ardeur manifestée par de nouveaux cris, suffit à l’arrêter une seconde fois. Vers sept heures du soir, les coalisés regagnent leurs premières positions, laissant aux Français le champ de bataille jonché de morts. Le lendemain, 21 septembre, Kellermann, dont la position, malgré la retraite de l’ennemi, n’en est pas moins hasardeuse, s’établit sur les hauteurs de Voilemont, son front couvert par l’Auve et sa droite appuyée sur la gauche de Dumouriez.
La bataille est marquée surtout par une intense canonnade (les Français tirent 20 000 coups de canon) au cours de laquelle la nouvelle artillerie française créée par Gribeauval montre sa supériorité. Les deux armées ont assisté à la bataille sans vraiment y prendre part. Dumouriez a pris toutes ses dispositions pour venir au secours de Kellermann en cas d’échec, ou pour prendre part à l’affaire si elle devenait générale. Clairfayt s’est contenté de montrer trois têtes de colonnes vers Valmy et Maffrievart pour tenir les Français dans l’incertitude et menacer en même temps la tête du camp de Sainte-Menehould et les derrières de la droite de Kellermann. Avec ses 100 000 Austro-Prussiens engagés contre seulement 24 000 Français, le duc de Brunswick était si sûr de vaincre, qu’il avait cru pouvoir se passer de l’assistance efficace de Clairfayt et des Autrichiens.
Il n’y a finalement que 300 morts côté français, 184 chez les Prussiens.
La retraite des Prussiens étonne bien des observateurs. Les suppositions vont bon train : le duc de Brunswick n’aurait-il pas été acheté par Georges Danton avec les diamants de la couronne royale de France, volés quatre jours plus tôt (16 septembre 1792) au garde-meuble ? Quelques jours plus tôt, l’invasion de la Pologne par la Russie et l’Autriche a aussi commencé; or la Prusse a besoin de cette armée pour participer au partage. On envisage une négociation entre Dumouriez et Brunswick, (absent au début de l'engagement qui n'aurait été qu'un simulacre).
Présentée parfois, surtout après la disgrâce de Dumouriez, comme une simple canonnade où la vigueur citoyenne et des tractations occultes auraient fait reculer une armée d'invasion troublée par une dysenterie due à la consommation de raisins verts, la victoire de Valmy est toutefois aussi le résultat des choix du commandement qui permirent de rétablir une situation stratégique compromise.
N°1679
Avant la bataille, les débris vaincus de troupes françaises inexpérimentées venaient de perdre leurs chefs et leurs places fortes et reculaient devant une armée entraînée, cinq fois plus nombreuse, qui n'avait plus d'obstacle vers l'ouest pour prendre Paris et y libérer Louis XVI. La défense même de la capitale, retardée par le veto du Roi, semblait incertaine, dans le chaos politique de la mise en place de la Convention.
Le fait de concentrer sur les arrières de l'armée ennemie son armée est une manœuvre de Dumouriez qui :
facilite la jonction avec Kellermann
coupe potentiellement l'approvisionnement et les communications de l'armée d'invasion ,
permet de choisir le terrain de la bataille décisive, un plateau favorable au déploiement de l'artillerie, seul point fort des troupes françaises ;
met les forces françaises dans une situation tactique où il leur suffit de tenir le terrain alors que l'ennemi doit les disperser.
Continuer vers l'ouest pour Brunswick, en ignorant les 20 000 français est en effet dangereux : il peut se faire prendre à revers lors du siège de Paris. Egalement impossible de temporiser, car il risque d'être pris en tenaille par une sortie des parisiens, sans être ravitaillé. Il lui fallut donc faire demi-tour et se confronter au plateau choisi par les Français. N'ayant pas pu les disperser, il n'avait d'autre choix que de repasser au nord-est, pour retrouver ses liaisons avec ses arrières. Les troupes de Dumouriez pouvaient alors poursuivre et être renforcées par la capitale et la levée en masse de la nouvelle République.
Plus que la valeur tactique de la défense du plateau (liée surtout à la puissance de l'artillerie), plus même que le caractère du commandement (Kellermann dynamisant des recrues et évitant la panique) ou que l'enthousiasme des troupes, c'est la manœuvre stratégique (peut-être involontaire ?) qui est à mettre au crédit du commandement dans ce "miracle de Valmy".
Le 21 septembre 1792, la nouvelle parvient à Paris. Assurée de la sauvegarde du pays, sûre de sa force, la Convention nationale proclame l'abolition de la royauté, à laquelle se substitue la République. Kellermann passe pour le sauveur de la patrie. 80 000 ennemis, qui avaient marché comme en triomphe, reculent alors et l’armée française inexpérimentée, devant des soldats aguerris et disciplinés, s’aperçoit que le courage et le patriotisme peuvent la rendre redoutable. La bataille de Valmy est donc à l’origine du mythe du citoyen en arme qui fonde la conscription (ou service militaire). Les conséquences de cette bataille furent l’évacuation du territoire français par l’armée coalisée le 22 octobre suivant. Goethe, qui a assisté à la bataille aux côtés du duc de Saxe-Weimar a ces mots prophétiques : « D’aujourd’hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du monde »
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
Les Incroyables et Merveilleuses sont un courant de mode de la France du Directoire caractérisé par sa dissipation et ses extravagances en réaction à la sombre tristesse qu'avait répandue la Terreur.
Le 27 juillet 1794, la chute de Robespierre marqua le début de la réaction thermidorienne. Dès le lendemain de sa mort sur l’échafaud, on vit reparaître les carrosses ; il y eut de nouveau des maîtres et des domestiques. Quand la loi du maximum fut abolie, et surtout, quand le Directoire eut succédé à la Convention, les magasins se signalèrent par leurs étalages.
Au lendemain de la Terreur, les Français sortis des prisons ou revenus d’exil, ou tout simplement soulagés de voir la fin de la Terreur, se jetèrent avec frénésie dans tous les plaisirs.
Parmi les trente ou quarante théâtres et 644 bals publics qui faisaient recette, il y avait les bals des victimes, où n’étaient admis que ceux qui affirmaient avoir perdu des parents par l’échafaud, où l’on dansait en habits de deuil, et où l’on saluait d’un coup sec de la tête, comme si elle eût été frappée du couteau de la guillotine. Dans les théâtres, on applaudissait les allusions qui semblaient avoir trait au jacobinisme, à la tyrannie ; la jeunesse dorée, les muscadins, ainsi nommés parce que le parfum du musc et celui de la muscade faisaient alors fureur, applaudissaient les allusions hostiles à la République.
Le chant du Réveil du peuple, qui passait pour réactionnaire, retentissait partout. Le chansonnier Ange Pitou colportait dans les rues et les carrefours des chansons contre le Directoire.
C’est dans cet environnement que la jeunesse, qui décidait du suprême bon ton de l’époque, depuis le choix du costume jusqu’aux formes du langage, lança une nouvelle mode : les hommes, élégants, muscadins, merveilleux ou incroyables, portaient de longues tresses de cheveux, tombant sur les épaules, ou les cheveux abattus le long des tempes que l’on nommait « oreilles de chien » ; un peigne d’écaille relevait, derrière la tête, de manière à figurer un chignon et à rappeler la toilette des condamnés à mort, des cheveux qui devaient être coupés avec un rasoir et non des ciseaux, jugés trop vulgaires. Ils portaient, d’immenses anneaux aux oreilles, d’énormes lunettes sur le nez ou bien un énorme binocle à long manche devant les yeux, comme s’ils étaient affectés de myopie.
Les signes principaux auxquels se reconnaissaient les élégants de cette époque étaient des redingotes très courtes, un habit à grand collet, faisant une gibbosité sur le dos, comme s’ils eussent été bossus, une gigantesque cravate semblant cacher un goitre ou des écrouelles, des culottes de velours ou de nankin noir ou vert mal ajustées et faisant paraître leurs genoux cagneux, des bas chinés, tire-bouchonnés sur la jambe, comme s’ils avaient été dépourvus de mollets. En grande toilette, l’incroyable remplaçait sa redingote courte par un habit à taille carrée et à grands revers, un chapeau claque d’une dimension énorme se glissait sous son bras, et ses souliers pointus rappelaient les chaussures à la poulaine du Moyen Âge.
Non contents de paraître myopes, contrefaits et malingres, les Incroyables et les Merveilleuses se signalaient également par la singularité et l’affectation de leur manière de prononcer les mots : la lettre « r » ayant encouru leur disgrâce pour constituer la première lettre du mot « Révolution » qui, disaient-ils, leur avait « fait tant de mal », ils refusaient de la prononcer : si on leur racontait quelque chose qui les étonnait, ils s’écriaient : « Ma pa’ole d’honneu’ ! C’est inc’oyable ! », habitude qui leur fit donner dans la société, le nom d’« Incroyables », tandis que la classe plus basse les appela des muscadins.
Si étiolés qu’ils voulussent paraître, les Incroyables ne sortaient pourtant qu’avec un énorme gourdin, noueux ou en spirale, qu’ils appelaient leur « pouvoir exécutif », et dont ils se servaient pour traquer et rosser les Jacobins. En signe de ralliement, ils avaient adopté la perruque blonde et le collet noir, ce qui amenait des rixes continuelles, soit avec les collets rouges démocratiques, soit avec les soldats républicains.
Les salons de Barras, le moderne régent, ceux de Thérésa Tallien, le lycée-bal de l’hôtel Thellusson furent les principaux lieux de réunion de cette « jeunesse dorée ». On y voyait figurer, avec les beaux danseurs du temps, les Trénitz, les Lafitte, un certain nombre de jeunes gens, dont les noms aristocratiques avaient eu un tout autre genre d’illustration dans l’Ancien Régime. On y remarqua également souvent un homme à qui ne devait guère coûter une extravagance de plus, le vieux duc de Lauraguais, imitant, outrant même le costume baroque et l’incompréhensible zézaiement de la jeune génération.
Les élégantes de 1797 ne restèrent pas en arrière de leurs cavaliers : les Merveilleuses, empruntant à l’Antiquité païenne. Elles prétendirent s’habiller ou plutôt se déshabiller à la grecque ou à la romaine, leur toilette consistant principalement en manteaux, costumes, tuniques à la grecque. La mythologie étant à l’ordre du jour, il y eut des tuniques « à la Cérès » et « à la Minerva », des redingotes « à la Galathée », des robes « à la Flore », « à la Diane », « à l’Omphale ». Ne se vêtant que d’étoffes légères et même diaphanes, ces robes étaient trop collantes pour qu’on puisse y faire des poches, elles imaginèrent de porter le mouchoir dans un sac appelé, d’un mot grec, « balantine » ou, d’un mot latin, « réticule ». Se chaussant de cothurnes, de sandales attachées au-dessus de la cheville par des rubans entrecroisés ou des lanières garnies de perles, quelques-unes joignirent à l’adoption de ces costumes de nouvelles excentricités : la reine des merveilleuses, Thérésa Tallien ayant imaginé d’orner les doigts de ses pieds laissés à nu de bagues de prix, elles l’imitèrent et portèrent des cercles d’or aux jambes.
Tantôt, sur une vaste perruque blonde, elles arboraient des chapeaux immenses ; tantôt elles portaient les cheveux courts et frisés, comme ceux des bustes romains. Les reines de la mode d’alors étaient, outre Thérésa Tallien, que l’on appelait alors « Notre-Dame de Thermidor », Fortunée Hamelin, qui poussa le plus loin l’audace dans la nouveauté, Juliette Récamier, dont David et le baron Gérard ont laissé le portrait. Germaine de Staël et Mme Raguet, que l’on comparait à Minerve et à Junon…
Voulant se faire remarquer davantage, plusieurs Merveilleuses imaginèrent de se montrer, dans les promenades et les jardins publics, couvertes seulement de toilettes de gazes transparentes, de robes si légères, si diaphanes, en quelque sorte plus indécente qu’une entière nudité, qu’on pouvait les nommer de l’air tissu. Le public s’en étant scandalisé, une réprobation générale s’éleva contre ces ultra-merveilleuses, qui furent contraintes de renoncer à ces innovations.
Les incroyables et les merveilleuses préféraient qu'on les appellent incoyables et meveilleuses car ils ne voulaient pas prononcer le R comme Révolution. Ils veulent le retour de la monarchie. On vit aussi, à cette époque, plusieurs parvenues du jour, dont la fameuse madame Angot, offrir le spectacle burlesque de se travestir en merveilleuses et porter les vêtements grecs avec une risible et ridicule gaucherie.
Carle Vernet a donné, dans ses caricatures d’Élégants de 1795, d’Incroyables et de Merveilleuses du Directoire, de curieux spécimens du costume des classes oisives qui obtinrent un succès populaire.
En l’an III parut le Journal des Incroyables « ou les hommes à pa’ole d’honneu’ », par Car. — Diatribe contre les Incroyables.
N°1729
Le 27 juillet 1794, la chute de Robespierre marqua le début de la réaction thermidorienne. Dès le lendemain de sa mort sur l’échafaud, on vit reparaître les carrosses ; il y eut de nouveau des maîtres et des domestiques. Quand la loi du maximum fut abolie, et surtout, quand le Directoire eut succédé à la Convention, les magasins se signalèrent par leurs étalages.
Au lendemain de la Terreur, les Français sortis des prisons ou revenus d’exil, ou tout simplement soulagés de voir la fin de la Terreur, se jetèrent avec frénésie dans tous les plaisirs.
Parmi les trente ou quarante théâtres et 644 bals publics qui faisaient recette, il y avait les bals des victimes, où n’étaient admis que ceux qui affirmaient avoir perdu des parents par l’échafaud, où l’on dansait en habits de deuil, et où l’on saluait d’un coup sec de la tête, comme si elle eût été frappée du couteau de la guillotine. Dans les théâtres, on applaudissait les allusions qui semblaient avoir trait au jacobinisme, à la tyrannie ; la jeunesse dorée, les muscadins, ainsi nommés parce que le parfum du musc et celui de la muscade faisaient alors fureur, applaudissaient les allusions hostiles à la République.
Le chant du Réveil du peuple, qui passait pour réactionnaire, retentissait partout. Le chansonnier Ange Pitou colportait dans les rues et les carrefours des chansons contre le Directoire.
C’est dans cet environnement que la jeunesse, qui décidait du suprême bon ton de l’époque, depuis le choix du costume jusqu’aux formes du langage, lança une nouvelle mode : les hommes, élégants, muscadins, merveilleux ou incroyables, portaient de longues tresses de cheveux, tombant sur les épaules, ou les cheveux abattus le long des tempes que l’on nommait « oreilles de chien » ; un peigne d’écaille relevait, derrière la tête, de manière à figurer un chignon et à rappeler la toilette des condamnés à mort, des cheveux qui devaient être coupés avec un rasoir et non des ciseaux, jugés trop vulgaires. Ils portaient, d’immenses anneaux aux oreilles, d’énormes lunettes sur le nez ou bien un énorme binocle à long manche devant les yeux, comme s’ils étaient affectés de myopie.
Les signes principaux auxquels se reconnaissaient les élégants de cette époque étaient des redingotes très courtes, un habit à grand collet, faisant une gibbosité sur le dos, comme s’ils eussent été bossus, une gigantesque cravate semblant cacher un goitre ou des écrouelles, des culottes de velours ou de nankin noir ou vert mal ajustées et faisant paraître leurs genoux cagneux, des bas chinés, tire-bouchonnés sur la jambe, comme s’ils avaient été dépourvus de mollets. En grande toilette, l’incroyable remplaçait sa redingote courte par un habit à taille carrée et à grands revers, un chapeau claque d’une dimension énorme se glissait sous son bras, et ses souliers pointus rappelaient les chaussures à la poulaine du Moyen Âge.
Non contents de paraître myopes, contrefaits et malingres, les Incroyables et les Merveilleuses se signalaient également par la singularité et l’affectation de leur manière de prononcer les mots : la lettre « r » ayant encouru leur disgrâce pour constituer la première lettre du mot « Révolution » qui, disaient-ils, leur avait « fait tant de mal », ils refusaient de la prononcer : si on leur racontait quelque chose qui les étonnait, ils s’écriaient : « Ma pa’ole d’honneu’ ! C’est inc’oyable ! », habitude qui leur fit donner dans la société, le nom d’« Incroyables », tandis que la classe plus basse les appela des muscadins.
Si étiolés qu’ils voulussent paraître, les Incroyables ne sortaient pourtant qu’avec un énorme gourdin, noueux ou en spirale, qu’ils appelaient leur « pouvoir exécutif », et dont ils se servaient pour traquer et rosser les Jacobins. En signe de ralliement, ils avaient adopté la perruque blonde et le collet noir, ce qui amenait des rixes continuelles, soit avec les collets rouges démocratiques, soit avec les soldats républicains.
Les salons de Barras, le moderne régent, ceux de Thérésa Tallien, le lycée-bal de l’hôtel Thellusson furent les principaux lieux de réunion de cette « jeunesse dorée ». On y voyait figurer, avec les beaux danseurs du temps, les Trénitz, les Lafitte, un certain nombre de jeunes gens, dont les noms aristocratiques avaient eu un tout autre genre d’illustration dans l’Ancien Régime. On y remarqua également souvent un homme à qui ne devait guère coûter une extravagance de plus, le vieux duc de Lauraguais, imitant, outrant même le costume baroque et l’incompréhensible zézaiement de la jeune génération.
Les élégantes de 1797 ne restèrent pas en arrière de leurs cavaliers : les Merveilleuses, empruntant à l’Antiquité païenne. Elles prétendirent s’habiller ou plutôt se déshabiller à la grecque ou à la romaine, leur toilette consistant principalement en manteaux, costumes, tuniques à la grecque. La mythologie étant à l’ordre du jour, il y eut des tuniques « à la Cérès » et « à la Minerva », des redingotes « à la Galathée », des robes « à la Flore », « à la Diane », « à l’Omphale ». Ne se vêtant que d’étoffes légères et même diaphanes, ces robes étaient trop collantes pour qu’on puisse y faire des poches, elles imaginèrent de porter le mouchoir dans un sac appelé, d’un mot grec, « balantine » ou, d’un mot latin, « réticule ». Se chaussant de cothurnes, de sandales attachées au-dessus de la cheville par des rubans entrecroisés ou des lanières garnies de perles, quelques-unes joignirent à l’adoption de ces costumes de nouvelles excentricités : la reine des merveilleuses, Thérésa Tallien ayant imaginé d’orner les doigts de ses pieds laissés à nu de bagues de prix, elles l’imitèrent et portèrent des cercles d’or aux jambes.
Tantôt, sur une vaste perruque blonde, elles arboraient des chapeaux immenses ; tantôt elles portaient les cheveux courts et frisés, comme ceux des bustes romains. Les reines de la mode d’alors étaient, outre Thérésa Tallien, que l’on appelait alors « Notre-Dame de Thermidor », Fortunée Hamelin, qui poussa le plus loin l’audace dans la nouveauté, Juliette Récamier, dont David et le baron Gérard ont laissé le portrait. Germaine de Staël et Mme Raguet, que l’on comparait à Minerve et à Junon…
Voulant se faire remarquer davantage, plusieurs Merveilleuses imaginèrent de se montrer, dans les promenades et les jardins publics, couvertes seulement de toilettes de gazes transparentes, de robes si légères, si diaphanes, en quelque sorte plus indécente qu’une entière nudité, qu’on pouvait les nommer de l’air tissu. Le public s’en étant scandalisé, une réprobation générale s’éleva contre ces ultra-merveilleuses, qui furent contraintes de renoncer à ces innovations.
Les incroyables et les merveilleuses préféraient qu'on les appellent incoyables et meveilleuses car ils ne voulaient pas prononcer le R comme Révolution. Ils veulent le retour de la monarchie. On vit aussi, à cette époque, plusieurs parvenues du jour, dont la fameuse madame Angot, offrir le spectacle burlesque de se travestir en merveilleuses et porter les vêtements grecs avec une risible et ridicule gaucherie.
Carle Vernet a donné, dans ses caricatures d’Élégants de 1795, d’Incroyables et de Merveilleuses du Directoire, de curieux spécimens du costume des classes oisives qui obtinrent un succès populaire.
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N°1729
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
La bataille du Pont d'Arcole s'est déroulée du 15 au 17 novembre 1796 lors de la première campagne d’Italie. Elle opposa les 19 000 hommes de l’armée française, sous les ordres de Napoléon Bonaparte, aux 24 000 hommes de l'armée autrichienne, commandée par le général Josef Alvinczy.
Ce furent deux jours de bataille sur les rives de l'Alpone, affluent de l'Adige. La manœuvre de tenaille effectué par Charles Augereau et André Masséna échoue.
Tableau de Horace Vernet
Augereau passe l’Adige à Ronco all'Adige mais est repoussé par un feu violent devant le pont d’Arcole et Masséna s'enlise dans les marais. Alors commandant de l'armée d'Italie, Bonaparte, un drapeau à la main, à la tête de ses grenadiers, s'élance à l'attaque du pont. Le colonel Muiron, à ses côtés, est atteint d'une balle. Mais cet assaut échoue à son tour, Bonaparte tente alors d'envoyer des renforts à Masséna mais tombe dans un marécage. C'est le général Belliard qui rallie ses hommes et sauve le futur empereur.
Bonaparte ordonne à ses tambours d'aller discrètement sur les arrières des Autrichiens et de faire le plus de bruit possible afin de faire croire que des renforts sont arrivés. Alvinczy, croyant les Français en train d'attaquer ses arrières, désunit sa solide défense et poursuit les tambours avec son armée, ce qui permet à Masséna de traverser l'Adige. Bonaparte ordonne à Masséna et à Augereau de prendre l'armée ennemie en tenaille ce qui permet de l'anéantir.
Napoléon au pont d'Arcole, par Antoine-Jean Gros, (ca. 1801), Louvre, Paris
L'armée française est victorieuse et reste solidement accrochée dans le nord de la péninsule italienne. Le siège de Mantoue continue, et la campagne aboutit courant 1797 à l’éviction des Autrichiens de la péninsule italienne.
N°1730
Ce furent deux jours de bataille sur les rives de l'Alpone, affluent de l'Adige. La manœuvre de tenaille effectué par Charles Augereau et André Masséna échoue.
Tableau de Horace Vernet
Augereau passe l’Adige à Ronco all'Adige mais est repoussé par un feu violent devant le pont d’Arcole et Masséna s'enlise dans les marais. Alors commandant de l'armée d'Italie, Bonaparte, un drapeau à la main, à la tête de ses grenadiers, s'élance à l'attaque du pont. Le colonel Muiron, à ses côtés, est atteint d'une balle. Mais cet assaut échoue à son tour, Bonaparte tente alors d'envoyer des renforts à Masséna mais tombe dans un marécage. C'est le général Belliard qui rallie ses hommes et sauve le futur empereur.
Bonaparte ordonne à ses tambours d'aller discrètement sur les arrières des Autrichiens et de faire le plus de bruit possible afin de faire croire que des renforts sont arrivés. Alvinczy, croyant les Français en train d'attaquer ses arrières, désunit sa solide défense et poursuit les tambours avec son armée, ce qui permet à Masséna de traverser l'Adige. Bonaparte ordonne à Masséna et à Augereau de prendre l'armée ennemie en tenaille ce qui permet de l'anéantir.
Napoléon au pont d'Arcole, par Antoine-Jean Gros, (ca. 1801), Louvre, Paris
L'armée française est victorieuse et reste solidement accrochée dans le nord de la péninsule italienne. Le siège de Mantoue continue, et la campagne aboutit courant 1797 à l’éviction des Autrichiens de la péninsule italienne.
N°1730
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Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
Claude Joseph Rouget de Lisle, souvent appelé Rouget de l'Isle, était un officier français du Génie, poète et auteur dramatique, né le 10 mai 1760 à Montaigu, près de Lons-le-Saunier, et mort le 30 juin 1836 à Choisy-le-Roi. Il est l'auteur de La Marseillaise et d'autres hymnes moins connus tels que l' Hymne Dithyrambique sur la conjuration de Robespierre et la Révolution du 9 Thermidor (1794) et Vive le Roi ! (1814).
Né le 10 mai 1760 près de Lons-le-Saunier, sous les arcades de la rue du Bac où sa mère était descendue de Montaigu au marché, Claude Joseph Rouget de Lisle est le fils aîné de Claude Ignace Rouget et de Jeanne Madeleine Gaillande. Son père était avocat au bailliage de Lons-le-Saunier. Il y passe sa jeunesse, y fait ses études jusqu'au collège.
Sorti de l'École royale du génie de Mézières, il est nommé dans différentes garnisons, dont Mont-Dauphin, où il exerce ses talents de Don Juan. En garnison à Strasbourg au début de la Révolution, il écrit, à la demande de Philippe-Frédéric de Dietrich, maire de Strasbourg, Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, le 25 avril 1792.
Le 10 mai 1792 il créa l'hymne national La Marseillaise ou sous le nom de « Marche des Marseillois ». Cette chanson a été nommée ainsi car face aux défaites françaises, l'Assemblée déclare la « patrie en danger ». Les fédérés des provinces rejoignent Paris (début de la Marseillaise).
Le 10 août 1792, Rouget de Lisle est destitué de ses fonctions de capitaine par Lazare Carnot pour avoir protesté contre l'internement de Louis XVI à la suite de la prise des Tuileries. Emprisonné sous la Terreur pour royalisme et échappant à la guillotine, puis combattant en Vendée, il démissionne en 1796 et vit difficilement à Lons-le-Saunier.
Sous le Ier Empire, il dirige une entreprise de fournitures de vivres auprès des armées.
Rouget de Lisle compose d'autres chants semblables à la Marseillaise et en 1825 il publie Chants français. Il n'arrive pas à percer dans sa carrière littéraire (préfaces, traductions d'ouvrages anglais, mémoires). Il écrit sous la Restauration un hymne royaliste. Mais celui-ci, baptisé Vive le Roi !, ne parvint pas à séduire Louis XVIII, qui n'agréa pas la chanson. Il finira sa vie dans une situation précaire, devant même vendre l'héritage de son père. On connait une lettre que Pierre Jean de Béranger lui adresse le 21 juin 1826 à la prison de Sainte-Pélagie où il est emprisonné pour dettes. Sous la Monarchie de Juillet, Louis-Philippe Ier lui accordera une pension viagère. Peu de temps après, il s'éteint à Choisy-le-Roi le 26 juin 1836 à l'âge de 76 ans. Ses cendres furent portées aux Invalides en 1915. On peut cependant encore voir sa tombe au cimetière de Choisy-le-Roi.
N°314
N°3939
Né le 10 mai 1760 près de Lons-le-Saunier, sous les arcades de la rue du Bac où sa mère était descendue de Montaigu au marché, Claude Joseph Rouget de Lisle est le fils aîné de Claude Ignace Rouget et de Jeanne Madeleine Gaillande. Son père était avocat au bailliage de Lons-le-Saunier. Il y passe sa jeunesse, y fait ses études jusqu'au collège.
Sorti de l'École royale du génie de Mézières, il est nommé dans différentes garnisons, dont Mont-Dauphin, où il exerce ses talents de Don Juan. En garnison à Strasbourg au début de la Révolution, il écrit, à la demande de Philippe-Frédéric de Dietrich, maire de Strasbourg, Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, le 25 avril 1792.
Le 10 mai 1792 il créa l'hymne national La Marseillaise ou sous le nom de « Marche des Marseillois ». Cette chanson a été nommée ainsi car face aux défaites françaises, l'Assemblée déclare la « patrie en danger ». Les fédérés des provinces rejoignent Paris (début de la Marseillaise).
Le 10 août 1792, Rouget de Lisle est destitué de ses fonctions de capitaine par Lazare Carnot pour avoir protesté contre l'internement de Louis XVI à la suite de la prise des Tuileries. Emprisonné sous la Terreur pour royalisme et échappant à la guillotine, puis combattant en Vendée, il démissionne en 1796 et vit difficilement à Lons-le-Saunier.
Sous le Ier Empire, il dirige une entreprise de fournitures de vivres auprès des armées.
Rouget de Lisle compose d'autres chants semblables à la Marseillaise et en 1825 il publie Chants français. Il n'arrive pas à percer dans sa carrière littéraire (préfaces, traductions d'ouvrages anglais, mémoires). Il écrit sous la Restauration un hymne royaliste. Mais celui-ci, baptisé Vive le Roi !, ne parvint pas à séduire Louis XVIII, qui n'agréa pas la chanson. Il finira sa vie dans une situation précaire, devant même vendre l'héritage de son père. On connait une lettre que Pierre Jean de Béranger lui adresse le 21 juin 1826 à la prison de Sainte-Pélagie où il est emprisonné pour dettes. Sous la Monarchie de Juillet, Louis-Philippe Ier lui accordera une pension viagère. Peu de temps après, il s'éteint à Choisy-le-Roi le 26 juin 1836 à l'âge de 76 ans. Ses cendres furent portées aux Invalides en 1915. On peut cependant encore voir sa tombe au cimetière de Choisy-le-Roi.
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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