L'ittinérance

[Doolores]

Voici un reportage fait par Les Franc Tireurs sur Claude Laviolette et l'ittinérance.
Claude Laviolette avait tout et il a tout perdu. Sa vie a basculé et il ne lui reste rien de son ancienne vie. Il s'est retrouvé dans la rue. Mais il a la tête dure et tranquillement, il remonte la pente.
De rien, il est passé par La Maison du Père puis il a réussi à se qualifier pour une chambre qu'il paye lui même. C'est pas le grand luxe mais Claude est un gars instruit et il sait où trouver les petits plaisirs de la vie gratis.
C'est intéressant.

[J-D]

merci, c'était très intéressant.

C'est triste à dire ,mais c'est un vrai looser.

[daniela]

La majorité des itinérants à Montréal n'ont pas au départ un problème de consommation,mais un problème de santé mentale. C'est par la suite que chez plusieurs les diverses consommations apparaissent.

Les rangs de l'itinérance ont gonflé à la suite des décisions du ministre Rochon sur la désinstitutionnalisation des personnes psychiatrisée.

[Doolores]

Un jour j'allais prendre l'autobus voyageur.
J'ai vu un ittinérant couché la, a même le trottoir.
juste a côté de l'escalier d'entrée.

Tout le monde en faisait le tour.
Personne ne s'en préoccupait.
Il aurait pu être la, mort, ça n'aurait dérangé personne.

j'ai remarqué qu'il était jeune.
Même pas 30 ans...peut être 25.
Pas laid non plus.

Alors j'ai été a l'intérieur, j'ai acheté un sandwich et un café
et suis ressortie.
Je me suis approché...l'ai brassé un peu sur l'épaule.
Il a ouvert les yeux et m'a regardé surpris.
J'ai dit: "Tu as faim?...voici pour toi."
Il a eu l'air vraiment surpris...et a dit tout doucement:
"Merci beaucoup".
Et je suis retournée a l'intérieur en le voyant du coin de l'oeil
ouvrir le sac.

Je me sentais bien.

[Phoenix]

Doolores, mon chum et moi faisons la même chose quand nous le pouvons. Nous avons souvent acheté des sandwiches pour des gens dans la rue, ou qui nous quêtait. Souvent, donner de l'argent ne donne rien. Mais quand on leur demande, avez-vous faim ? Souvent la réponse est oui.

Je ne suis pas souvent confrontée au problème de l'itinérance. Je ne vis pas dans un quartier ni même dans une ville qui ait cette réalité de façon visible (cela existe certainement, mais on ne les voit jamais). J'ai toujours un malaise quand je vois des itinérants. Je ne sais pas comment agir, quoi faire... j'avoue que moi aussi j'ai tendance à les ignorer pour ne pas montrer mon désarroi et mon impuissance.

[Doolores]

IL n'y a personne dans la rue ici non plus.
Alors quand je vais en ville, j'ai les poches pleines de $2. que je donne a qui m'en demande.

J'ai déja quêté a Vancouver quand j'avais 17 ans.
C,était par choix...car j'avais une famille et je voulais tripper.
Je n'aurais eu qu'a faire un appel téléphonique pour avoir un virement.
Par contre je n'avais pas un sous en poche.

J'ai vécu ainsi 3 mois 1/2. Avec ma cousine.
3 jours et 3 nuits de train....pour arriver la.
Que de souvenirs....

C'est pour cela qu'aujourd'hui je compatis avec les ittinérants.
Car eux n'ont pas le choix.

Un jour, encore au Voyageur, j'ai offert un repas a un jeune.
Il était a l'intérieur et marchait comme un zombie
Il devait avoir....18? sais pas...il était trop fucké.
Il dormait debout.
Je l'ai fait asseoir a une table du resto..et lui ai acheté a manger.
Il prenait une bouchée...et tombait endormi.
Puis se réveillait...prenait une autre bouchée...et dormait a nouveau.

Il faisait tellement pitié.. j'imaginais quelle était sa vie...ah la la...
il semblait tellement maganné.

C'était l'heure de mon autobus...alors je l'ai laissé la.
Il n'avait pas mangé beaucoup quand je suis partie, et il dormait a la table.

Je ne sais pas ce qui lui est arrivé.

[J-D]

C,était par choix...

Comme dans la plupart des cas. On le voit bien dans la vidéo que si ils sont prêt à se conformer il y a des gens pour les sortir de la rue ,mais la drogue et le jeu c'est très puissant.

[Doolores]

C'est bien plus profond que ça J.D.
Certains oui, c'est a cause de la drogue, ils préferent mettre leur argent
la dedans que pour payer un loyer.
Mais ce n'est pas général je dirais.

Les jeunes qui quittent un foyer abusif...
Les malades mentaux qui n'ont plus aucun autre endroit ou aller.
A cause des désinstitutionalisation (ouf...tu parles d'un mot)

En tout cas...tout le monde s'en fou.
Le gouvernement comme les gens qui les voient a tous les jours.

Heureusement qu'il y a Dan Bigras et l'autre...Pop quelque chose

[J-D]

En tout cas...tout le monde s'en fou.
Le gouvernement comme les gens qui les voient a tous les jours.

c'est tout a fait normal et d'ailleurs, j'ai vue un reportage ou justement il faisait le teste. Il prennent un acteur déguisé en itinérant qui fait le mort. Tout le monde passe à côté, même ceux qui on envie de faire quelque chose, c'est une règle informelle qui se fait uniquement en publique, si elle dit qu'on fait rien alors personne ne va rien faire. Ensuit on refait l'expérience avec un homme en cravate et la réaction est immédiate l'homme est aidé ,car ils font partie du même groupe sociale...

[ventdulac]

La majorité des itinérants à Montréal n'ont pas au départ un problème de consommation,mais un problème de santé mentale. C'est par la suite que chez plusieurs les diverses consommations apparaissent.

Les rangs de l'itinérance ont gonflé à la suite des décisions du ministre Rochon sur la désinstitutionnalisation des personnes psychiatrisée.

Tu as raison sur la catégorie d'itinérant cependant faut identifier les bons responsables. La désinstitutionnalisation date de bien avant le règne du bon Dr Rochon, c'est dès le début des années 60 sous le règne d'un autre bon docteur Cloutier celui-là du gouvernement Lesage.

Mes statistiques ne sont pas récentes mais pour se donner une idée:

Fermeture de lits en soins psychiatrique au Québec:(chiffres arrondis)
1962 - 1970 --> 3500
1971 - 1976 --> 2200
1977 - 1988 --> 4200
1989 - 1996 --> 3700
1997 - 2002 --> 3000
(Jusqu'à aujourd'hui il ne doit pas en avoir eu beaucoup parce qu'il n'en reste plus ...)

C'est pas moins de 17 000 lits en 40 ans et sous les soins de Dr Rochon c'est pas le pire moment. Ça en fait tout de même beaucoup qui se sont retrouvés à la rue.

[lam129]

Je vais souvent au centre ville et j'en vois à peu près à tous les coins de rues qui quêtent. C'est pas toujours facile de faire semblant de ne pas les voir et ça fait souvent mal au coeur, un petit deux ça va pas me tuer, mais tous les intervenants vous diront que leurs donner la charité ne les aidera pas à long terme.

Plus longtemps ils restent dans la rue, plus les chances qu'ils y passent leurs vie, aussi courte que misérable, sont grandes. Et plus les gens leurs donnent la charité plus ils sont nombreux à y venir. Il faut que dès le début, le jeune ne trouve rien de plaisant ou de réconfortant à vivre dans la rue, et qu'il aille chercher de l'aide concrète pour s'en sortir, le plus vite possible.

[xoxtamxox]

Je suis désolée de venir faire exploser votre gentille bulle charitable, mais vous oubliez ces journées où les sandwiches offerts sont balancés à la poubelle. Ce n'est pas nécessairement par égoisme, que l'on ignore beaucoup les itinérants, seulement ils sont tellement nombreux et si détruits que l'on n'a pas moyen de savoir à quoi on a affaire.

Qui a réellement faim? Qui va s'acheter une bouteille avec l'argent amassé?

Le projet Pathways Into homelessness (1996-1997) montrait que 68% des itinérants répondants avaient comme antécédents des dépendances ou des abus de subtances illicites.

Si l'on pense également aux adolescents des écoles secondaires, dont 28% consomment de la drogue, malgré tous les avertissements et les mesures d'aide fournis autour d'eux ( 6e édition de l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2008), il nous est plus difficile de prendre ces gens en pitié. Ces gens, dans la rue, sont ces jeunes que l'on avait avertis, que l'on avait essayé de soutenir et qui n'ont rien voulu entendre malgré tout.

Tant pis, que l'on m'attaque; certains méritent ce qui leur arrive et si moi, je veux préserver ma vie, c'est bien triste mais je devrai continuer à poursuivre mon chemin.

[poussiere d'étoiles]

Je ne vois pas ca de cette facon
On ne sait jamais ce qui nous pend au bout du nez
chacun d'entre nous
pis faut pas oublié que ce sont les enfants, les soeurs, les frères , de quelqu'un
il ne faut jamais juger tant qu'on a pas marché dans leurs souliers
car la vie nous réserves bien des suprises au tournant
que ce soit un drogué , une prostituée, un alcoolique
ils font tous partie des gens de notre monde
ce qui veut dire qu'on ne crache jamais sur quiconque pour le statut social
si on commencait par dialoguer des vrais affaires et non du sacré superficiel qui tiens une place quasi primordiale de nos jours
ben je pense qu'on aurait pas besoin de se forcer pour avoir de la compassion pour ces gens là
et en vérité si je donne un simple café chaud pour lui permettre de se réchauffer ben c'est à moi que je fais plaisir , c'est un peu égoistement qu'on agit de la sorte
tourlou

[daniela]

La majorité des itinérants à Montréal n'ont pas au départ un problème de consommation,mais un problème de santé mentale. C'est par la suite que chez plusieurs les diverses consommations apparaissent.

Les rangs de l'itinérance ont gonflé à la suite des décisions du ministre Rochon sur la désinstitutionnalisation des personnes psychiatrisée.

Tu as raison sur la catégorie d'itinérant cependant faut identifier les bons responsables. La désinstitutionnalisation date de bien avant le règne du bon Dr Rochon, c'est dès le début des années 60 sous le règne d'un autre bon docteur Cloutier celui-là du gouvernement Lesage.

Mes statistiques ne sont pas récentes mais pour se donner une idée:

Fermeture de lits en soins psychiatrique au Québec:(chiffres arrondis)
1962 - 1970 --> 3500
1971 - 1976 --> 2200
1977 - 1988 --> 4200
1989 - 1996 --> 3700
1997 - 2002 --> 3000
(Jusqu'à aujourd'hui il ne doit pas en avoir eu beaucoup parce qu'il n'en reste plus ...)

C'est pas moins de 17 000 lits en 40 ans et sous les soins de Dr Rochon c'est pas le pire moment. Ça en fait tout de même beaucoup qui se sont retrouvés à la rue.

C'est un sujet de recherche que j'avais fait dans les années 80. Je m'était par la suite fait proposer de faire une recherche action de 2e cycle avec un prof émérite. J'aurais reçu un petit salaire pendant sa durée. Au même moment j'avais la possibilité de commencer en enseignement à temps plein. J'ai opté pour le second choix.

[Doolores]

effacé