EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
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- saintluc
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1614
27 octobre
Réunion des états généraux à Paris
La réunion des états généraux témoigne de l'affaiblissement de la monarchie française. Depuis l'assassinat d'Henri IV (14 mai 1610) c'est sa veuve, Marie de Médicis, qui assure la régence. Mais les rivalités entre clergé, noblesse et tiers-état empêchent toute avancée. Les états généraux, discrédités, ne seront plus réunis avant 1789. Entre temps, Richelieu, principal ministre de Louis XIII de 1624 à 1642, permettra à la monarchie de reprendre le dessus sur l'aristocratie.
Voir aussi : Histoire de Paris - Marie de Médicis - Histoire des Etats généraux - Histoire des Bourbons
1870
27 octobre
Bazaine défait à Metz
Le maréchal François Achille Bazaine capitule à Metz avec son armée de 180 000 hommes. La guerre entre la France et la Prusse a aboutit deux mois plus tôt à la capture de Napoléon III à Sedan. L'armée de Bazaine était le dernier espoir de la France. Trois ans plus tard, Bazaine passera en Conseil de guerre. Condamné à mort, il sera gracié par le maréchal-président Mac-Mahon.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Napoléon III - Histoire de la Prusse - Bazaine - Histoire de la Guerre de 1870
1904
27 octobre
Première ligne de métro à New-York
La ville de New-York inaugure son premier métro. Elle suit ainsi l'exemple de Londres qui s'est dotée du tout premier métro au monde en 1863, suivie ensuite de Paris en 1900 et de Berlin en 1902. Aujourd'hui, le métro new-yorkais compte 28 lignes différentes et près de 400 kilomètres de voies ferrées (en comparaison, le métro parisien compte 14 lignes et près de 200 kilomètres de voies ferrées).
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Inauguration - Métro - Histoire des Chemins de fer
1938
27 octobre
L'invention du nylon
La firme Du Pont de Nemours donne le nom de "nylon" à la fibre synthétique élaborée dans les années 30 par l'équipe de recherche dirigée par le chimiste Wallace Carothers. Ce sera la première fibre synthétique commercialisée à grande échelle. Le nylon fera ses preuves dans la confection des parachutes des GI puis il révolutionnera l'industrie du textile après guerre.
Voir aussi : Nylon - Histoire de l'Economie
1944
27 octobre
La marine nippone brisée dans Golfe de Leyte
La plus grande bataille navale de l’histoire se termine par la quasi-destruction de la marine Japonaise dans le Pacifique. En l’espace de cinq jours, les nippons ont perdu la moitié de leur tonnage face à une marine américaine supérieure en nombre. Désormais, celle-ci maîtrise en grande partie l’océan Pacifique et peut faire route vers Okinawa avant de s’attaquer directement au Japon.
Voir aussi : Bataille navale - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1946
27 octobre
Les droits sociaux inscrits dans la constitution de la Quatrième République
L’avènement de la Quatrième République transforme à sa manière le droit du travail en France. Désormais, par leur inscription dans le préambule, certains droits et libertés deviennent constitutionnels. Le texte affirme ainsi que « Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l'action syndicale et adhérer au syndicat de son choix. », instaure le droit de grève et l’interdiction de la discrimination au travail. Il s’engage aussi sur le respect du droit international. L’attachement à ce préambule et à la déclaration universelle des droits de l’homme sera réaffirmé dans la constitution de 1958.
Voir aussi : Constitution - Dossier histoire du droit du travail - Syndicat - Histoire du Droit de grève - Histoire du Travail
1949
27 octobre
La génèse de "L'hymne à l'amour" d'Edith Piaf
Edith Piaf rencontre le boxeur français Marcel Cerdan, en 1947, à New York. Marcel Cerdan est marié mais leur rencontre est telle qu'ils deviendront amants. Marcel Cerdan meurt le 27 octobre 1949, lors d'un accident d'avion, alors qu'il venait rejoindre Edith à New York. Sa mort anéantira Edith Piaf, qui lui dédiera l'un de ses plus beaux succès "L'Hymne à L'amour".
Voir aussi : Succès - Octobre - Cerdan - Edith Piaf - Marcel Cerdan - Histoire de la Chanson
1966
27 octobre
L’ONU intervient en Afrique du Sud
L’Assemblée générale de l’ONU décide de retirer à l’Afrique du Sud le mandat qui lui permettait jusqu’alors d’administrer le Sud-Ouest africain. Deux ans plus tard, elle donnera à cette région le nom de Namibie. L’Organisation reconnaît alors la SWAPO comme unique représentant du pays. L’intervention de l’ONU se solde toutefois par un échec, puisque le gouvernement sud-africain refuse d’en tenir compte. Il faudra attendre 1990 pour que la Namibie accède à l’Indépendance.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Histoire de la Diplomatie
1971
27 octobre
Le Congo est rebaptisé Zaïre
Le président-général Joseph-Désiré Mobutu décide de changer le nom du fleuve et du pays, le Congo, par celui de Zaïre. En 1966, la capitale Léopoldville avait déjà été renommée Kinshasa. En 1972, la politique de l'"authenticité" amènera à l'africanisation de tous les noms d'origine européenne. En 1997, Laurent-Désiré Kabila renversera Mobutu et rebaptisera le pays République démocratique du Congo.
Voir aussi : Mobutu - Nom - Histoire de l'Etat
1976
27 octobre
L'aille ou la cuisse dans les salles
Louis de Funès et Coluche se côtoient dans le film de Claude Zidi "L’aile ou la cuisse". De Funès incarne un guide gastronomique en guerre contre un géant industriel et en complet décalage avec son fils. Ce dernier préfère en effet le cirque à l’excellence du palais. Avec Coluche dans le rôle du fils, la comédie joue sur le conflit entre deux générations incarnées par des acteurs qui en sont le symbole. Les deux stars en assureront le succès.
Voir aussi : Coluche - Histoire du Cinéma
2005
27 octobre
La mort de deux adolescents déclenche trois semaines d'émeutes dans les banlieues
Deux adolescents qui tentaient d’échapper à la police pour une raison indéterminée se cachent dans un transformateur d’EDF et meurent électrocutés. La nuit qui suit va alors être le théâtre de quelques incidents. C’est la début de « la crise des banlieues ».
Voir aussi : Emeutes - Crise des banlieues - Histoire du Social
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
27 octobre
Réunion des états généraux à Paris
La réunion des états généraux témoigne de l'affaiblissement de la monarchie française. Depuis l'assassinat d'Henri IV (14 mai 1610) c'est sa veuve, Marie de Médicis, qui assure la régence. Mais les rivalités entre clergé, noblesse et tiers-état empêchent toute avancée. Les états généraux, discrédités, ne seront plus réunis avant 1789. Entre temps, Richelieu, principal ministre de Louis XIII de 1624 à 1642, permettra à la monarchie de reprendre le dessus sur l'aristocratie.
Voir aussi : Histoire de Paris - Marie de Médicis - Histoire des Etats généraux - Histoire des Bourbons
1870
27 octobre
Bazaine défait à Metz
Le maréchal François Achille Bazaine capitule à Metz avec son armée de 180 000 hommes. La guerre entre la France et la Prusse a aboutit deux mois plus tôt à la capture de Napoléon III à Sedan. L'armée de Bazaine était le dernier espoir de la France. Trois ans plus tard, Bazaine passera en Conseil de guerre. Condamné à mort, il sera gracié par le maréchal-président Mac-Mahon.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Napoléon III - Histoire de la Prusse - Bazaine - Histoire de la Guerre de 1870
1904
27 octobre
Première ligne de métro à New-York
La ville de New-York inaugure son premier métro. Elle suit ainsi l'exemple de Londres qui s'est dotée du tout premier métro au monde en 1863, suivie ensuite de Paris en 1900 et de Berlin en 1902. Aujourd'hui, le métro new-yorkais compte 28 lignes différentes et près de 400 kilomètres de voies ferrées (en comparaison, le métro parisien compte 14 lignes et près de 200 kilomètres de voies ferrées).
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Inauguration - Métro - Histoire des Chemins de fer
1938
27 octobre
L'invention du nylon
La firme Du Pont de Nemours donne le nom de "nylon" à la fibre synthétique élaborée dans les années 30 par l'équipe de recherche dirigée par le chimiste Wallace Carothers. Ce sera la première fibre synthétique commercialisée à grande échelle. Le nylon fera ses preuves dans la confection des parachutes des GI puis il révolutionnera l'industrie du textile après guerre.
Voir aussi : Nylon - Histoire de l'Economie
1944
27 octobre
La marine nippone brisée dans Golfe de Leyte
La plus grande bataille navale de l’histoire se termine par la quasi-destruction de la marine Japonaise dans le Pacifique. En l’espace de cinq jours, les nippons ont perdu la moitié de leur tonnage face à une marine américaine supérieure en nombre. Désormais, celle-ci maîtrise en grande partie l’océan Pacifique et peut faire route vers Okinawa avant de s’attaquer directement au Japon.
Voir aussi : Bataille navale - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1946
27 octobre
Les droits sociaux inscrits dans la constitution de la Quatrième République
L’avènement de la Quatrième République transforme à sa manière le droit du travail en France. Désormais, par leur inscription dans le préambule, certains droits et libertés deviennent constitutionnels. Le texte affirme ainsi que « Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l'action syndicale et adhérer au syndicat de son choix. », instaure le droit de grève et l’interdiction de la discrimination au travail. Il s’engage aussi sur le respect du droit international. L’attachement à ce préambule et à la déclaration universelle des droits de l’homme sera réaffirmé dans la constitution de 1958.
Voir aussi : Constitution - Dossier histoire du droit du travail - Syndicat - Histoire du Droit de grève - Histoire du Travail
1949
27 octobre
La génèse de "L'hymne à l'amour" d'Edith Piaf
Edith Piaf rencontre le boxeur français Marcel Cerdan, en 1947, à New York. Marcel Cerdan est marié mais leur rencontre est telle qu'ils deviendront amants. Marcel Cerdan meurt le 27 octobre 1949, lors d'un accident d'avion, alors qu'il venait rejoindre Edith à New York. Sa mort anéantira Edith Piaf, qui lui dédiera l'un de ses plus beaux succès "L'Hymne à L'amour".
Voir aussi : Succès - Octobre - Cerdan - Edith Piaf - Marcel Cerdan - Histoire de la Chanson
1966
27 octobre
L’ONU intervient en Afrique du Sud
L’Assemblée générale de l’ONU décide de retirer à l’Afrique du Sud le mandat qui lui permettait jusqu’alors d’administrer le Sud-Ouest africain. Deux ans plus tard, elle donnera à cette région le nom de Namibie. L’Organisation reconnaît alors la SWAPO comme unique représentant du pays. L’intervention de l’ONU se solde toutefois par un échec, puisque le gouvernement sud-africain refuse d’en tenir compte. Il faudra attendre 1990 pour que la Namibie accède à l’Indépendance.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Histoire de la Diplomatie
1971
27 octobre
Le Congo est rebaptisé Zaïre
Le président-général Joseph-Désiré Mobutu décide de changer le nom du fleuve et du pays, le Congo, par celui de Zaïre. En 1966, la capitale Léopoldville avait déjà été renommée Kinshasa. En 1972, la politique de l'"authenticité" amènera à l'africanisation de tous les noms d'origine européenne. En 1997, Laurent-Désiré Kabila renversera Mobutu et rebaptisera le pays République démocratique du Congo.
Voir aussi : Mobutu - Nom - Histoire de l'Etat
1976
27 octobre
L'aille ou la cuisse dans les salles
Louis de Funès et Coluche se côtoient dans le film de Claude Zidi "L’aile ou la cuisse". De Funès incarne un guide gastronomique en guerre contre un géant industriel et en complet décalage avec son fils. Ce dernier préfère en effet le cirque à l’excellence du palais. Avec Coluche dans le rôle du fils, la comédie joue sur le conflit entre deux générations incarnées par des acteurs qui en sont le symbole. Les deux stars en assureront le succès.
Voir aussi : Coluche - Histoire du Cinéma
2005
27 octobre
La mort de deux adolescents déclenche trois semaines d'émeutes dans les banlieues
Deux adolescents qui tentaient d’échapper à la police pour une raison indéterminée se cachent dans un transformateur d’EDF et meurent électrocutés. La nuit qui suit va alors être le théâtre de quelques incidents. C’est la début de « la crise des banlieues ».
Voir aussi : Emeutes - Crise des banlieues - Histoire du Social
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
La bataille du golfe de Leyte, au début de la reconquête des Philippines, est l'une des opérations majeures de la guerre du Pacifique, lors du débarquement des troupes américaines du général Douglas MacArthur sur l'archipel central des Philippines. Cette opération est considérée comme étant à ce jour la plus grande bataille navale de l'histoire.
Du 23 octobre au 27 octobre 1944, des combats acharnés sur une surface vaste comme le tiers de l'Europe virent la fin de la flotte japonaise comme arme offensive capable de changer le cours de la guerre.
On y voit l'apparition des kamikazes qui frappent pour la première fois, le 21 octobre quand un appareil s'écrasa sur le croiseur lourd australien HMAS Australia en lui infligeant de lourds dégâts
Alors que le Comité des chefs d’états-majors interarmes avait, au début de 1944, décidé de s'emparer de l'île de Formose pour servir de base de débarquement contre l'archipel du Japon, le général Mac-Arthur réussit à influencer le président Franklin Delano Roosevelt, pour qu'il accepte, le 26 juillet, son plan consistant à libérer les Philippines, lui permettant pour son prestige personnel de tenir sa promesse de 1941.
L'US Navy mit en ligne pour cette opération 1 316 360 tonnes de navires de guerre, dont 34 porte-avions emportant 1 620 avions, 12 cuirassés, 23 croiseurs et 100 destroyers et 22 sous-marins soit 216 navires plus quatre navires de la Royal Australian Navy évoluant loin de leurs bases, pour couvrir la flotte de 350 transports de troupe et cargos amenant les 174 000 hommes de la 6e Armée, ayant la difficile tâche de reconquérir les Philippines) contre 698 630 tonnes pour la Marine impériale japonaise, dont 4 porte-avions, 7 cuirassés (dont les deux plus grands de l'Histoire, le Yamato et le Musashi de 72 800 t). Le Japon disposait en outre d'une centaine d'aérodromes avec plus de 1 500 avions, et de sous-marins.
Face aux forces américaines réparties dans la septième flotte, chargées de l'appui rapproché du débarquement et celles de la troisième flotte en couverture plus au nord, avec ses nombreux porte-avions, le commandement japonais prévenu par une « indiscrétion » provenant de Moscou (cette information semble avoir été communiquée par Viatcheslav Molotov, le ministre soviétique des affaires étrangères à l'ambassadeur du Japon ) décida d'appliquer le plan Shō-1, créé par l'amiral Toyoda Soemu. Il consistait en une attaque de diversion de la Force mobile de l'amiral Ozawa, qui devait attirer les porte-avions américains vers le nord, permettant ainsi à deux forts groupes de cuirassés et de croiseurs, de tenter leur chance contre les transports et les appuis américains, privés de couverture aéronavale, 64 bateaux étant engagés dans cette opération.
le Musahi sous l'attaque de la TF38
Le plan japonais va faire long feu, en effet alors qu'il dépasse l’île de Palawan, le 23 vers minuit, Kurita et sa force centrale sont repérés par deux sous-marins américains en embuscade, le Dace et le Darter, qui signalent son approche. Malgré l'interception du message des submersibles, l'escadre japonaise tarde à prendre des mesures de lutte anti sous-marine et les deux américains torpillent et coulent l’Atago et le Maya et avarient gravement le Takao qui est obligé de se dérouter vers Brunei avec deux destroyers. Le prix à payer pour les États-Unis est faible : seul le Darter, échoué, est abandonné le lendemain.
Kurita qui était à bord de l’Atago, transfère son pavillon sur le Yamato, mais l'alarme est donnée, la force d'attaque principale a été repérée avant celle de diversion. En conséquence, au petit jour, alors qu'il s'engage dans la mer étroite de Sibuyan, il subit l'attaque massive de l'aviation embarquée du Mitscher. À 10H30, 260 appareils du TG 38.2 attaquent et enregistrent des coups au but sur le Yamato, le Musahi, le Nagato et le Myoko, qui lui est mis hors de combat. Deux vagues se succèdent alors sur le Musahi et finissent malgré sa capacité d'encaissement, par le couler, il a subi l'impact de dix huit bombes lourdes et vingt torpilles. Kurita devant l'avalanche simule un demi-tour vers ses bases, manœuvre qu'il interrompt à 17h15, pour remettre le cap sur le détroit de San-Bernardino, même bien entamée, sa flotte conserve une grande capacité de frappe.
Pendant ce temps un raid de l'aviation terrestre du contre-amiral Takijiro, s'en prend au TG 38.3, avec 80 bombardiers. Ceux-ci réussissent à incendier le porte-avions léger Princeton, qui finira par exploser à 15h30 en endommageant le croiseur Birmingham et d'autres navires venus lui prêter secours et tuant 280 marins. Il coule à 17h50. Malgré cette perte, Halsey pense que Kurita est en fuite, et donc que la partie est jouée pour la partie centrale de la bataille. Il presse alors toute sa flotte à la poursuite d'Ozawa, signalé enfin au nord à 16h40, par un bombardier en reconnaissance.
le Princeton brûle après avoir été touché par les bombardiers japonais
Plus au sud, Nishimura, suivi à une quarantaine de kilomètres par Shima, fonce vers le détroit de Surigao et au-delà vers l'île de Samar, il n'a subi que quelques dommages causés par des raids de bombardiers lors de la journée du 24, et il s'engage à 2h00 dans la passe étroite avec sa force quasiment intacte.
Mais en face de lui, le contre-amiral Jesse Oldendorf, a tendu un piège mortel. Tout le long du défilé, il a disposé ses destroyers et ses vedettes lance-torpilles pour attaquer sur les deux flancs de la colonne japonaise et il ferme le débouché du détroit avec deux lignes de file, une avec ses huit croiseurs et l'autre avec ses six vieux cuirassés presque tous rescapés de Pearl Harbor. Même si ceux-ci n'avaient principalement que des obus explosifs, car ils étaient déployés pour le bombardement de soutien aux troupes au sol, ils vont déchaîner un feu d'enfer sur l'attaque japonaise grâce en particulier à leur conduite de tir radar.
L'attaque des vedettes rapides retarde la progression japonaise, permettant aux destroyers de se préparer. Très rapidement, à 3h00, l'attaque des destroyers parvient à placer six torpilles, sur quarante sept lancées, sur le Fusō et les destroyers japonais Asagumo, Yamagumo et Mishishio. Seul le Fusō ne coule pas, mais il est coupé en deux. À 3h51, l'artillerie des croiseurs puis deux minutes plus tard celle des cuirassés entre en jeu, grâce aux radars la bataille est unilatérale et les Japonais sont dans l'incapacité de répondre. Le Yamashiro et le Mogami sont criblés d'obus de 406 et de 356 mm, le Shigure, ingouvernable, stoppe net après son demi-tour, le Yamashiro sombre à 4h19.
À 4h25, Shima s'engage lui aussi dans le détroit, mais apercevant bientôt les épaves de la flotte de Nishimura, en particulier les deux parties du Fusō, et averti par le Shigure, il comprend le danger et ordonne le repli. Seulement lors du demi-tour, le Nachi heurte le Mogami, provoquant une voie d'eau qui inonde sa salle des gouvernails, ce qui le condamne, il sera achevé par un avion le lendemain. L'avant du Fusō sera fini par le croiseur Louisville et l'arrière coulera du côté de l’île Kanihaan. Des sept navires de Nishimura, seul le Shigure survivra. Le Yamashiro est devenu ainsi le dernier cuirassé coulé par un de ses congénères.
Ce fut aussi la dernière bataille navale où l'une des forces en présence (ici les Américains) fut capable de « barrer le T » de l'autre belligérant, permettant aux navires américains de porter toute leur puissance de feu sur les navires japonais.
La bataille du cap Enganao
Le 24 au soir, enfin Halsey et ses porte-avions sont ferrés par le piège japonais. Voyant l'opportunité de détruire les derniers porte-avions japonais et pensant Kurita en pleine retraite, à 20h, Halsey envoie un message à Nimitz : « Me porte au nord avec trois groupes ». Pour Halsey qui avait envoyé le TG38.1 se ravitailler à Ulithi, le message était clair, il employait tous ses forces, pour Kinkaid et les autres amiraux de la 7e flotte, il l'était beaucoup moins. Dans la nuit il crée une TF34 composée de cuirassés et de croiseurs, mais pour finir les forces d'Ozawa au nord, non pour couvrir le nord des plages de débarquement.
Ozawa de son côté, trompé par ses interceptions des communications ennemies, croyait lui aussi que Kurita se repliait, sachant qu'il n'avait aucune chance contre la 3e flotte et l'attaque lui semblant compromise, il décida de virer au nord pour prendre le large, sa mission de sacrifice n'ayant plus d'objet. Seulement à 20h00, un ordre du chef de la flotte combinée l'amiral Toyoda d'attaquer avec toutes les forces disponibles, le décide à lancer un raid au petit matin.
Son raid de 75 appareils est anéanti par la chasse et l'artillerie anti-aérienne de Halsey ; il place alors tous ses avions restants en défense autour de ses porte-avions, mais sa trentaine de chasseurs ne peut rien contre la suprématie américaine. Dès la première vague, à 7h42, toute résistance est annihilée, les porte-avions Chitose, Zuiho et Zuikaku sont gravement endommagés et le destroyer Akizuki sombre. Ozawa sait qu'il ne peut essayer que de tenir en haleine Halsey le plus longtemps possible en filant cap au nord. Ses forces subiront quatre autres vagues. La deuxième à 9h45, met hors de combat le Chiyoda et touche à mort le croiseur Tama. Ozawa transfère alors son pavillon sur le Oyoda, laissant ses porte-avions à leur sort, la troisième vague achève alors le Zuiho et le Zuikaku. Les deux dernières vagues se concentrent sur les deux cuirassés Ise et Hyuga sans parvenir à les couler. Halsey, à bord du New Jersey, suivi des autres cuirassés veut en découdre au canon, il n'est plus qu'à 42 milles marins de la flotte japonaise, mais, à la suite d'une nouvelle erreur d'interprétation des ordres de Nimitz, il croit avoir l'ordre de voler au secours de Kinkaid et abandonne la chasse, pour courir inutilement après Kurita. Le reste de la flotte d'Ozawa échappe donc ainsi à la destruction.
Le départ de toutes les forces d'Halsey, laisse donc les forces de débarquement et de couverture dans une situation difficile, leur flanc nord, la passe de San Bernadino, non couvert et toutes leur forces de combat concentrées dans le sud, alors que les péniches de débarquement touchent les plages .
L'amiral japonais Kurita, que les Américains croyaient en retraite suite à ses fortes pertes du 24 octobre, profite de l'occasion, il franchit le détroit à 3 heures du matin et s'infiltre jusqu'à l'île de Samar avec les restes encore puissants de la force centrale japonaise.
À 6h45, à la tête de ses quatre cuirassés (Yamato, Nagato, Haruna et Kongo), de ses quatre croiseurs lourds (Tone, Chokai, Suzuya et Chikuma) et de ses destroyers, il tombe par surprise sur le groupe TU 77.4.3 de porte-avions d'escorte de l'amiral Clifton Sprague. Avec ses six porte-avions trop lents et ses quelques destroyers, celui-ci ne peut que tenter d'échapper à l'anéantissement. Il fait mettre cap à l'est aux porte-avions, comptant sur la mauvaise visibilité pour gêner le feu japonais et envoie ses destroyers au sacrifice dans une charge suicidaire.
La détermination des Américains paie cependant, les bâtiments japonais sont obligés de se dérouter pour éviter les torpilles et les avions ont ainsi le temps de décoller. Le prix est lourd, le Samuel B. Roberts, le Hoel et le Johnston sont coulés et tous les autres gravement endommagés, mais Kurita, qui pensait tenir les porte-avions d'escorte américains sous ses canons lourds, a perdu trop de temps et seul le Gambier Bay, à l'arrière de la formation américaine est coulé. Sprague fuit maintenant au sud et tous ses avions attaquent avec tous les armes disponibles, y compris des charges de profondeur. Trois des croiseurs japonais sont alors mis hors de combat. Kurita découragé et indécis, décide alors à 9h20, alors que la TU 77.4.2 apparaît sur le champ de bataille, de faire demi-tour à travers la passe de San Bernardino, où trois de ses cuirassés seront gravement avariés par l'aviation. De sa puissante flotte de combat, il ne ramène au Japon que le cuirassé géant Yamato réellement opérationnel et quatre grands navires hors de combat.
le Yamato et les croiseurs pendant l'attaque
Sprague (TU 77.4.3. dite « Taffy 3 » à la radio) : 6 porte-avions d'escorte (Fanshaw Bay, St Lo, White Plains, Kalinin Bay, Kitkun Bay, et Gambier Bay), 3 destroyers, 4 destroyers d'escorte, 97 chasseurs, 72 avions torpilleurs.
Première section de la force centrale japonaise : 2 cuirassés, 2 croiseurs lourds, 1 croiseur léger, 7 destroyers.
Seconde section de la force centrale japonaise : 2 cuirassés, 4 croiseurs lourds, 1 croiseur léger, 4 destroyers.
Total : 4 cuirassés, 6 croiseurs lourds, 2 croiseurs légers, 11 destroyers
Pertes de l'US Navy :
2 porte-avions d'escorte (Gambier Bay et St. Lo), 2 destroyers (Hoel et Johnston) et 1 destroyer d'escorte (Samuel B. Roberts) perdus.
tous les autres navires sont endommagés
Pertes de la Marine impériale japonaise :
3 croiseurs lourds perdus (Chokai, Suzuya et Chikuma).
3 cuirassés (Nagato, Haruna et Kongo), 1 croiseur lourd (Tone) et 1 destroyer avariés.
Au total le Japon vit disparaître 45 % du tonnage engagé soit 305 710 t lors de cette gigantesque bataille.
1 porte-avions d'escadre, 3 porte-avions légers, 3 cuirassés, 10 croiseurs, 11 destroyers, 5 sous-marins et 1 pétrolier furent coulés, plus de 1 000 avions détruits, les pertes humaines dépassèrent les 10 000 morts pour la seule marine. 2 cuirassés, 4 croiseurs lourds, 3 destroyers furent avariés et ne purent reprendre le combat.
L'US Navy vit elle 3 % de son tonnage coulé soit 37 300 t.
1 porte-avions léger, 2 porte-avions d'escorte, 3 destroyers, 3 sous-marin perdus, 1 vedette lance-torpilles, 200 avions abattus et 3 500 morts furent le prix de cette bataille.
Mais ce ne fut pas une victoire ou une défaite totale, les erreurs des deux commandements firent que, malgré la supériorité navale allié, une partie de la flotte japonaise réussit à rentrer à bon port et que, malgré la supériorité locale lors de l'engagement du détroit de Surigao, la flotte japonaise n'a pas réussi à détruire cette modeste task-force, la flotte de débarquement qu'elle protégeait et à bombarder les troupes à terre.
Du 23 octobre au 27 octobre 1944, des combats acharnés sur une surface vaste comme le tiers de l'Europe virent la fin de la flotte japonaise comme arme offensive capable de changer le cours de la guerre.
On y voit l'apparition des kamikazes qui frappent pour la première fois, le 21 octobre quand un appareil s'écrasa sur le croiseur lourd australien HMAS Australia en lui infligeant de lourds dégâts
Alors que le Comité des chefs d’états-majors interarmes avait, au début de 1944, décidé de s'emparer de l'île de Formose pour servir de base de débarquement contre l'archipel du Japon, le général Mac-Arthur réussit à influencer le président Franklin Delano Roosevelt, pour qu'il accepte, le 26 juillet, son plan consistant à libérer les Philippines, lui permettant pour son prestige personnel de tenir sa promesse de 1941.
L'US Navy mit en ligne pour cette opération 1 316 360 tonnes de navires de guerre, dont 34 porte-avions emportant 1 620 avions, 12 cuirassés, 23 croiseurs et 100 destroyers et 22 sous-marins soit 216 navires plus quatre navires de la Royal Australian Navy évoluant loin de leurs bases, pour couvrir la flotte de 350 transports de troupe et cargos amenant les 174 000 hommes de la 6e Armée, ayant la difficile tâche de reconquérir les Philippines) contre 698 630 tonnes pour la Marine impériale japonaise, dont 4 porte-avions, 7 cuirassés (dont les deux plus grands de l'Histoire, le Yamato et le Musashi de 72 800 t). Le Japon disposait en outre d'une centaine d'aérodromes avec plus de 1 500 avions, et de sous-marins.
Face aux forces américaines réparties dans la septième flotte, chargées de l'appui rapproché du débarquement et celles de la troisième flotte en couverture plus au nord, avec ses nombreux porte-avions, le commandement japonais prévenu par une « indiscrétion » provenant de Moscou (cette information semble avoir été communiquée par Viatcheslav Molotov, le ministre soviétique des affaires étrangères à l'ambassadeur du Japon ) décida d'appliquer le plan Shō-1, créé par l'amiral Toyoda Soemu. Il consistait en une attaque de diversion de la Force mobile de l'amiral Ozawa, qui devait attirer les porte-avions américains vers le nord, permettant ainsi à deux forts groupes de cuirassés et de croiseurs, de tenter leur chance contre les transports et les appuis américains, privés de couverture aéronavale, 64 bateaux étant engagés dans cette opération.
le Musahi sous l'attaque de la TF38
Le plan japonais va faire long feu, en effet alors qu'il dépasse l’île de Palawan, le 23 vers minuit, Kurita et sa force centrale sont repérés par deux sous-marins américains en embuscade, le Dace et le Darter, qui signalent son approche. Malgré l'interception du message des submersibles, l'escadre japonaise tarde à prendre des mesures de lutte anti sous-marine et les deux américains torpillent et coulent l’Atago et le Maya et avarient gravement le Takao qui est obligé de se dérouter vers Brunei avec deux destroyers. Le prix à payer pour les États-Unis est faible : seul le Darter, échoué, est abandonné le lendemain.
Kurita qui était à bord de l’Atago, transfère son pavillon sur le Yamato, mais l'alarme est donnée, la force d'attaque principale a été repérée avant celle de diversion. En conséquence, au petit jour, alors qu'il s'engage dans la mer étroite de Sibuyan, il subit l'attaque massive de l'aviation embarquée du Mitscher. À 10H30, 260 appareils du TG 38.2 attaquent et enregistrent des coups au but sur le Yamato, le Musahi, le Nagato et le Myoko, qui lui est mis hors de combat. Deux vagues se succèdent alors sur le Musahi et finissent malgré sa capacité d'encaissement, par le couler, il a subi l'impact de dix huit bombes lourdes et vingt torpilles. Kurita devant l'avalanche simule un demi-tour vers ses bases, manœuvre qu'il interrompt à 17h15, pour remettre le cap sur le détroit de San-Bernardino, même bien entamée, sa flotte conserve une grande capacité de frappe.
Pendant ce temps un raid de l'aviation terrestre du contre-amiral Takijiro, s'en prend au TG 38.3, avec 80 bombardiers. Ceux-ci réussissent à incendier le porte-avions léger Princeton, qui finira par exploser à 15h30 en endommageant le croiseur Birmingham et d'autres navires venus lui prêter secours et tuant 280 marins. Il coule à 17h50. Malgré cette perte, Halsey pense que Kurita est en fuite, et donc que la partie est jouée pour la partie centrale de la bataille. Il presse alors toute sa flotte à la poursuite d'Ozawa, signalé enfin au nord à 16h40, par un bombardier en reconnaissance.
le Princeton brûle après avoir été touché par les bombardiers japonais
Plus au sud, Nishimura, suivi à une quarantaine de kilomètres par Shima, fonce vers le détroit de Surigao et au-delà vers l'île de Samar, il n'a subi que quelques dommages causés par des raids de bombardiers lors de la journée du 24, et il s'engage à 2h00 dans la passe étroite avec sa force quasiment intacte.
Mais en face de lui, le contre-amiral Jesse Oldendorf, a tendu un piège mortel. Tout le long du défilé, il a disposé ses destroyers et ses vedettes lance-torpilles pour attaquer sur les deux flancs de la colonne japonaise et il ferme le débouché du détroit avec deux lignes de file, une avec ses huit croiseurs et l'autre avec ses six vieux cuirassés presque tous rescapés de Pearl Harbor. Même si ceux-ci n'avaient principalement que des obus explosifs, car ils étaient déployés pour le bombardement de soutien aux troupes au sol, ils vont déchaîner un feu d'enfer sur l'attaque japonaise grâce en particulier à leur conduite de tir radar.
L'attaque des vedettes rapides retarde la progression japonaise, permettant aux destroyers de se préparer. Très rapidement, à 3h00, l'attaque des destroyers parvient à placer six torpilles, sur quarante sept lancées, sur le Fusō et les destroyers japonais Asagumo, Yamagumo et Mishishio. Seul le Fusō ne coule pas, mais il est coupé en deux. À 3h51, l'artillerie des croiseurs puis deux minutes plus tard celle des cuirassés entre en jeu, grâce aux radars la bataille est unilatérale et les Japonais sont dans l'incapacité de répondre. Le Yamashiro et le Mogami sont criblés d'obus de 406 et de 356 mm, le Shigure, ingouvernable, stoppe net après son demi-tour, le Yamashiro sombre à 4h19.
À 4h25, Shima s'engage lui aussi dans le détroit, mais apercevant bientôt les épaves de la flotte de Nishimura, en particulier les deux parties du Fusō, et averti par le Shigure, il comprend le danger et ordonne le repli. Seulement lors du demi-tour, le Nachi heurte le Mogami, provoquant une voie d'eau qui inonde sa salle des gouvernails, ce qui le condamne, il sera achevé par un avion le lendemain. L'avant du Fusō sera fini par le croiseur Louisville et l'arrière coulera du côté de l’île Kanihaan. Des sept navires de Nishimura, seul le Shigure survivra. Le Yamashiro est devenu ainsi le dernier cuirassé coulé par un de ses congénères.
Ce fut aussi la dernière bataille navale où l'une des forces en présence (ici les Américains) fut capable de « barrer le T » de l'autre belligérant, permettant aux navires américains de porter toute leur puissance de feu sur les navires japonais.
La bataille du cap Enganao
Le 24 au soir, enfin Halsey et ses porte-avions sont ferrés par le piège japonais. Voyant l'opportunité de détruire les derniers porte-avions japonais et pensant Kurita en pleine retraite, à 20h, Halsey envoie un message à Nimitz : « Me porte au nord avec trois groupes ». Pour Halsey qui avait envoyé le TG38.1 se ravitailler à Ulithi, le message était clair, il employait tous ses forces, pour Kinkaid et les autres amiraux de la 7e flotte, il l'était beaucoup moins. Dans la nuit il crée une TF34 composée de cuirassés et de croiseurs, mais pour finir les forces d'Ozawa au nord, non pour couvrir le nord des plages de débarquement.
Ozawa de son côté, trompé par ses interceptions des communications ennemies, croyait lui aussi que Kurita se repliait, sachant qu'il n'avait aucune chance contre la 3e flotte et l'attaque lui semblant compromise, il décida de virer au nord pour prendre le large, sa mission de sacrifice n'ayant plus d'objet. Seulement à 20h00, un ordre du chef de la flotte combinée l'amiral Toyoda d'attaquer avec toutes les forces disponibles, le décide à lancer un raid au petit matin.
Son raid de 75 appareils est anéanti par la chasse et l'artillerie anti-aérienne de Halsey ; il place alors tous ses avions restants en défense autour de ses porte-avions, mais sa trentaine de chasseurs ne peut rien contre la suprématie américaine. Dès la première vague, à 7h42, toute résistance est annihilée, les porte-avions Chitose, Zuiho et Zuikaku sont gravement endommagés et le destroyer Akizuki sombre. Ozawa sait qu'il ne peut essayer que de tenir en haleine Halsey le plus longtemps possible en filant cap au nord. Ses forces subiront quatre autres vagues. La deuxième à 9h45, met hors de combat le Chiyoda et touche à mort le croiseur Tama. Ozawa transfère alors son pavillon sur le Oyoda, laissant ses porte-avions à leur sort, la troisième vague achève alors le Zuiho et le Zuikaku. Les deux dernières vagues se concentrent sur les deux cuirassés Ise et Hyuga sans parvenir à les couler. Halsey, à bord du New Jersey, suivi des autres cuirassés veut en découdre au canon, il n'est plus qu'à 42 milles marins de la flotte japonaise, mais, à la suite d'une nouvelle erreur d'interprétation des ordres de Nimitz, il croit avoir l'ordre de voler au secours de Kinkaid et abandonne la chasse, pour courir inutilement après Kurita. Le reste de la flotte d'Ozawa échappe donc ainsi à la destruction.
Le départ de toutes les forces d'Halsey, laisse donc les forces de débarquement et de couverture dans une situation difficile, leur flanc nord, la passe de San Bernadino, non couvert et toutes leur forces de combat concentrées dans le sud, alors que les péniches de débarquement touchent les plages .
L'amiral japonais Kurita, que les Américains croyaient en retraite suite à ses fortes pertes du 24 octobre, profite de l'occasion, il franchit le détroit à 3 heures du matin et s'infiltre jusqu'à l'île de Samar avec les restes encore puissants de la force centrale japonaise.
À 6h45, à la tête de ses quatre cuirassés (Yamato, Nagato, Haruna et Kongo), de ses quatre croiseurs lourds (Tone, Chokai, Suzuya et Chikuma) et de ses destroyers, il tombe par surprise sur le groupe TU 77.4.3 de porte-avions d'escorte de l'amiral Clifton Sprague. Avec ses six porte-avions trop lents et ses quelques destroyers, celui-ci ne peut que tenter d'échapper à l'anéantissement. Il fait mettre cap à l'est aux porte-avions, comptant sur la mauvaise visibilité pour gêner le feu japonais et envoie ses destroyers au sacrifice dans une charge suicidaire.
La détermination des Américains paie cependant, les bâtiments japonais sont obligés de se dérouter pour éviter les torpilles et les avions ont ainsi le temps de décoller. Le prix est lourd, le Samuel B. Roberts, le Hoel et le Johnston sont coulés et tous les autres gravement endommagés, mais Kurita, qui pensait tenir les porte-avions d'escorte américains sous ses canons lourds, a perdu trop de temps et seul le Gambier Bay, à l'arrière de la formation américaine est coulé. Sprague fuit maintenant au sud et tous ses avions attaquent avec tous les armes disponibles, y compris des charges de profondeur. Trois des croiseurs japonais sont alors mis hors de combat. Kurita découragé et indécis, décide alors à 9h20, alors que la TU 77.4.2 apparaît sur le champ de bataille, de faire demi-tour à travers la passe de San Bernardino, où trois de ses cuirassés seront gravement avariés par l'aviation. De sa puissante flotte de combat, il ne ramène au Japon que le cuirassé géant Yamato réellement opérationnel et quatre grands navires hors de combat.
le Yamato et les croiseurs pendant l'attaque
Sprague (TU 77.4.3. dite « Taffy 3 » à la radio) : 6 porte-avions d'escorte (Fanshaw Bay, St Lo, White Plains, Kalinin Bay, Kitkun Bay, et Gambier Bay), 3 destroyers, 4 destroyers d'escorte, 97 chasseurs, 72 avions torpilleurs.
Première section de la force centrale japonaise : 2 cuirassés, 2 croiseurs lourds, 1 croiseur léger, 7 destroyers.
Seconde section de la force centrale japonaise : 2 cuirassés, 4 croiseurs lourds, 1 croiseur léger, 4 destroyers.
Total : 4 cuirassés, 6 croiseurs lourds, 2 croiseurs légers, 11 destroyers
Pertes de l'US Navy :
2 porte-avions d'escorte (Gambier Bay et St. Lo), 2 destroyers (Hoel et Johnston) et 1 destroyer d'escorte (Samuel B. Roberts) perdus.
tous les autres navires sont endommagés
Pertes de la Marine impériale japonaise :
3 croiseurs lourds perdus (Chokai, Suzuya et Chikuma).
3 cuirassés (Nagato, Haruna et Kongo), 1 croiseur lourd (Tone) et 1 destroyer avariés.
Au total le Japon vit disparaître 45 % du tonnage engagé soit 305 710 t lors de cette gigantesque bataille.
1 porte-avions d'escadre, 3 porte-avions légers, 3 cuirassés, 10 croiseurs, 11 destroyers, 5 sous-marins et 1 pétrolier furent coulés, plus de 1 000 avions détruits, les pertes humaines dépassèrent les 10 000 morts pour la seule marine. 2 cuirassés, 4 croiseurs lourds, 3 destroyers furent avariés et ne purent reprendre le combat.
L'US Navy vit elle 3 % de son tonnage coulé soit 37 300 t.
1 porte-avions léger, 2 porte-avions d'escorte, 3 destroyers, 3 sous-marin perdus, 1 vedette lance-torpilles, 200 avions abattus et 3 500 morts furent le prix de cette bataille.
Mais ce ne fut pas une victoire ou une défaite totale, les erreurs des deux commandements firent que, malgré la supériorité navale allié, une partie de la flotte japonaise réussit à rentrer à bon port et que, malgré la supériorité locale lors de l'engagement du détroit de Surigao, la flotte japonaise n'a pas réussi à détruire cette modeste task-force, la flotte de débarquement qu'elle protégeait et à bombarder les troupes à terre.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Les Acadiens de Boulogne-sur-Mer
Vue du port de Boulogne en 1776 d'après Ozanne, ingénieur de la Marine
http://brhaffre.free.fr/index.htm
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
312
28 octobre
Bataille du pont Milvius
L'empereur romain Constantin bat son rival Maxence sur le pont de Milvius à trois kilomètres de Rome. La légende veut que Constantin ait eu la vision d'une croix dans le ciel peu avant la bataille où il y était écrit en grec "en toutô nika", "triomphe par ceci." Cette apparition incita le monarque à placer des chrismes sur les boucliers de ses soldats pour les protéger. La victoire contre Maxence le réconforte dans son idée. Dès lors Constantin choisit de défendre le christianisme.
Voir aussi : Bataille - Histoire de Rome - Dossier histoire de la naissance du christianisme - Constantin - Histoire de la Rome antique
1492
28 octobre
Colomb découvre Cuba
Quelques jours après avoir mis le pied sur les premières îles des Antilles (le 12 octobre), Christophe Colomb trouve sur son chemin la grande île de Cuba. Il en prend possession au nom de l'Espagne et la baptise "Jeanne" en honneur au fils des Rois Catholiques espagnols: le prince Jean.
Voir aussi : Découverte - Dossier histoire des conquistadores - Christophe Colomb - Histoire des Antilles - Histoire de la Mer
1533
28 octobre
Mariage du Duc d'Orléans et de Catherine de Médicis
Le pape Clément VII célèbre le mariage d'Henri d'Orléans avec sa nièce Catherine de Médicis à Marseille. Lorsque le Duc d'Orléans deviendra Henri II en 1547, Catherine de Médicis sera reine de France. Ensemble ils auront dix enfants.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Pape - Catherine de Médicis - Henri II - Histoire des Valois
1628
28 octobre
Louis XIII prend La Rochelle
Après plus d'un an de siège, La Rochelle, ravagée par la famine, capitule devant le roi de France. Richelieu exige la reddition des protestants sans condition. Il entrera dans la ville le lendemain. Le siège qui a débuté le 10 août 1627, entraînera la mort de 19 000 Rochelais.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Histoire du Protestantisme - Capitulation - Siège - Histoire des Bourbons
1836
28 octobre
L'Obélisque s'installe place de la Concorde
L'architecte de la place de la Concorde, Hittorff, fait ériger au centre de la composition de la place l'obélisque de Louqsor. Le monolithe de syénite rose a été offert à la France en 1831 par Méhémet-Ali. Il provient du temple de Ramsès II à Thèbes et date du XIII° siècle avant J.C.
Voir aussi : Histoire de Louxor - Histoire de la Place de la Concorde - Histoire de l'Architecture
1886
28 octobre
Inauguration de la statue de la liberté
Le président américain Cleveland fait ériger la statue du sculpteur français Frédéric Auguste Bartholdi: "La liberté éclairant le monde." Elle est installée sur l'île de Liberty Island à New York. La France l'a offert aux Etats-Unis pour célébrer l'amitié franco-américaine pendant la guerre d'indépendance. Construite en plaques de cuivre moulées, elle est dotée d'une armature de fer conçue par Gustave Eiffel.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Inauguration - Histoire de la Statue de la Liberté - Bartholdi - Eiffel - Histoire de l'Architecture
1919
28 octobre
L'Organisation Internationale du Travail se réunit pour la première fois
Dans le cadre des négociations internationales de la Conférence de la paix qui suit la Première Guerre mondiale, la création de l’Organisation Internationale du Travail est décidée en avril. Rattachée à la Société des Nations, elle poursuivra son existence en tant qu’institution des Nations Unies à partir de 1945. Son objectif est de fixer des règles sur les conditions de travail dans le monde et de favoriser le progrès social. Lors de cette première réunion, six conventions sont adoptées. Elles portent notamment sur la limitation du temps de travail et les conditions de travail des enfants.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Dossier histoire du droit du travail - Temps de travail - Histoire de la SDN - Histoire du Travail
1922
28 octobre
Marche sur Rome
Les chemises noires de Mussolini entament une marche spectaculaire en direction de Rome. Organisée dès le mois d’août par Balbo, De Bono, Bianchi et De Vecchi, la manifestation apparaît avant tout comme un acte symbolique de la montée au pouvoir du fascisme. Le roi Victor-Emmanuel III aurait d’ailleurs déjà pris la décision de nommer Mussolini au pouvoir avant même que la marche ne soit lancée. Quelques 20 000 chemises noires atteindront la capitale, mais le souverain, au lieu de proclamer l’état de siège, fera parvenir un télégramme à Mussolini pour l’appeler au gouvernement. C’est donc en train que le chef du Parti national fasciste rejoindra la capitale en toute sécurité.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Mussolini - Histoire du Fascisme - Victor-Emmanuel III - Parti national fasciste - Histoire de l'Opposition
1940
28 octobre
L’Italie attaque les frontières de la Grèce
A l'initiative de Mussolini, les troupes italiennes commencent à envahir le territoire grec depuis l’Albanie. Toutefois, l’armée de Metaxas, au pouvoir depuis 1936, résiste de toutes ses forces et parvient à repousser les envahisseurs. Elle leur inflige de terribles défaites, éveillant l’attention des troupes allemandes. Ces dernières se rendront sur les lieux dès le mois d’avril et la Grèce finira par capituler le 23. Georges II s’exilera alors en Égypte avant de rejoindre l’Angleterre. La résistance héroïque des Grecs, auréolée de batailles dans des lieux hautement symboliques comme les Thermopyles et Athènes aura retardé les plans allemands, dont l’opération Barbarossa.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Histoire de la Grèce indépendante - Georges II - Metaxas - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1949
28 octobre
Mort tragique de Marcel Cerdan
Le champion de boxe français disparaît dans un accident d'avion aux Açores. Pour une raison inconnue l'appareil de la compagnie Air France, s'est écrasé sur la Mont Redondo à São Miguel. L'accident fait 48 victimes. Parmi elles se trouvait également la violoniste française Ginette Neveu.
Voir aussi : Décès - Cerdan - Histoire de la Boxe
1952
28 octobre
Un avion français franchit la mur du son
Pour la première fois dans l'histoire de l'aviation française un appareil réussi son passage à Mach 1. Le Mystère II, fabriqué par la société Marcel-Dassault a franchi le très symbolique mur du son au dessus de Melun-Villaroche.
Voir aussi : Avion - Histoire de l'Aviation - Mur du son - Histoire de l'Aéronautique
1956
28 octobre
L’Armée rouge se retire de Budapest
Suite aux négociations d’Imre Nagy, revenu au pouvoir au lendemain de l’insurrection, les troupes soviétiques quittent la capitale hongroise. Cinq jours plus tôt, Enö Gerö donna l’ordre de tirer dans la foule, alors réunie sur la place Bem, pour manifester contre la présence soviétique. C’est ainsi que l’insurrection éclata. Malgré le retour de Nagy, les manifestants se procurèrent des armes et les affrontements se firent de plus en plus violents. C’est donc pour apaiser les tensions que le nouveau chef du gouvernement obtient le départ de l’Armée rouge.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Dossier histoire de l' insurrection de Budapest - Imre Nagy - Histoire de l'Armée rouge - Histoire de la Politique
1962
28 octobre
Référendum sur l'éléction présidentielle
Charles de Gaulle demande aux Français de se rendre aux urnes afin de déterminer si l'élection du président de la République se fera désormais au suffrage universel. Le "oui" l'emporte avec 62,25% des voies. En organisant ce référendum De Gaulle consolide les fondements de la Vème république mais s'attire les foudre de ses détracteurs qui jugent qu'une telle mesure confère trop de pouvoir au président. Les premières élections présidentielles au suffrage universel auront lieu trois ans plus tard, en décembre 1965.
Voir aussi : De Gaulle - Référendum - Election présidentielle - Histoire de la Cinquième République
1981
28 octobre
Récital à Pantin
Du 28 octobre au 22 novembre, Barbara donne un récital à Pantin sous un chapiteau de 3000 places. Le spectacle comporte 25 titres et accueille plus de 100 000 fans. Le dernier soir de ce spectacle, elle interprète la chanson "Pantin", qu'elle vient juste de composer. En décembre 1981, un 33 tours immortalise l'événement suivi plus tard d'une captation vidéo, aujourd'hui disponible en DVD.
Voir aussi : Barbara - 33 tours - Histoire de la Chanson
1990
28 octobre
Jennifer Capriati championne de tennis à 14 ans
A 14 ans la joueuse de tennis américaine remporte son premier tournoi professionnel à Puerto Rico en battant la favorite du tournoi, Zina Garrison-Jackson.
Voir aussi : Histoire du Tennis
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
28 octobre
Bataille du pont Milvius
L'empereur romain Constantin bat son rival Maxence sur le pont de Milvius à trois kilomètres de Rome. La légende veut que Constantin ait eu la vision d'une croix dans le ciel peu avant la bataille où il y était écrit en grec "en toutô nika", "triomphe par ceci." Cette apparition incita le monarque à placer des chrismes sur les boucliers de ses soldats pour les protéger. La victoire contre Maxence le réconforte dans son idée. Dès lors Constantin choisit de défendre le christianisme.
Voir aussi : Bataille - Histoire de Rome - Dossier histoire de la naissance du christianisme - Constantin - Histoire de la Rome antique
1492
28 octobre
Colomb découvre Cuba
Quelques jours après avoir mis le pied sur les premières îles des Antilles (le 12 octobre), Christophe Colomb trouve sur son chemin la grande île de Cuba. Il en prend possession au nom de l'Espagne et la baptise "Jeanne" en honneur au fils des Rois Catholiques espagnols: le prince Jean.
Voir aussi : Découverte - Dossier histoire des conquistadores - Christophe Colomb - Histoire des Antilles - Histoire de la Mer
1533
28 octobre
Mariage du Duc d'Orléans et de Catherine de Médicis
Le pape Clément VII célèbre le mariage d'Henri d'Orléans avec sa nièce Catherine de Médicis à Marseille. Lorsque le Duc d'Orléans deviendra Henri II en 1547, Catherine de Médicis sera reine de France. Ensemble ils auront dix enfants.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Pape - Catherine de Médicis - Henri II - Histoire des Valois
1628
28 octobre
Louis XIII prend La Rochelle
Après plus d'un an de siège, La Rochelle, ravagée par la famine, capitule devant le roi de France. Richelieu exige la reddition des protestants sans condition. Il entrera dans la ville le lendemain. Le siège qui a débuté le 10 août 1627, entraînera la mort de 19 000 Rochelais.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Histoire du Protestantisme - Capitulation - Siège - Histoire des Bourbons
1836
28 octobre
L'Obélisque s'installe place de la Concorde
L'architecte de la place de la Concorde, Hittorff, fait ériger au centre de la composition de la place l'obélisque de Louqsor. Le monolithe de syénite rose a été offert à la France en 1831 par Méhémet-Ali. Il provient du temple de Ramsès II à Thèbes et date du XIII° siècle avant J.C.
Voir aussi : Histoire de Louxor - Histoire de la Place de la Concorde - Histoire de l'Architecture
1886
28 octobre
Inauguration de la statue de la liberté
Le président américain Cleveland fait ériger la statue du sculpteur français Frédéric Auguste Bartholdi: "La liberté éclairant le monde." Elle est installée sur l'île de Liberty Island à New York. La France l'a offert aux Etats-Unis pour célébrer l'amitié franco-américaine pendant la guerre d'indépendance. Construite en plaques de cuivre moulées, elle est dotée d'une armature de fer conçue par Gustave Eiffel.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Inauguration - Histoire de la Statue de la Liberté - Bartholdi - Eiffel - Histoire de l'Architecture
1919
28 octobre
L'Organisation Internationale du Travail se réunit pour la première fois
Dans le cadre des négociations internationales de la Conférence de la paix qui suit la Première Guerre mondiale, la création de l’Organisation Internationale du Travail est décidée en avril. Rattachée à la Société des Nations, elle poursuivra son existence en tant qu’institution des Nations Unies à partir de 1945. Son objectif est de fixer des règles sur les conditions de travail dans le monde et de favoriser le progrès social. Lors de cette première réunion, six conventions sont adoptées. Elles portent notamment sur la limitation du temps de travail et les conditions de travail des enfants.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Dossier histoire du droit du travail - Temps de travail - Histoire de la SDN - Histoire du Travail
1922
28 octobre
Marche sur Rome
Les chemises noires de Mussolini entament une marche spectaculaire en direction de Rome. Organisée dès le mois d’août par Balbo, De Bono, Bianchi et De Vecchi, la manifestation apparaît avant tout comme un acte symbolique de la montée au pouvoir du fascisme. Le roi Victor-Emmanuel III aurait d’ailleurs déjà pris la décision de nommer Mussolini au pouvoir avant même que la marche ne soit lancée. Quelques 20 000 chemises noires atteindront la capitale, mais le souverain, au lieu de proclamer l’état de siège, fera parvenir un télégramme à Mussolini pour l’appeler au gouvernement. C’est donc en train que le chef du Parti national fasciste rejoindra la capitale en toute sécurité.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Mussolini - Histoire du Fascisme - Victor-Emmanuel III - Parti national fasciste - Histoire de l'Opposition
1940
28 octobre
L’Italie attaque les frontières de la Grèce
A l'initiative de Mussolini, les troupes italiennes commencent à envahir le territoire grec depuis l’Albanie. Toutefois, l’armée de Metaxas, au pouvoir depuis 1936, résiste de toutes ses forces et parvient à repousser les envahisseurs. Elle leur inflige de terribles défaites, éveillant l’attention des troupes allemandes. Ces dernières se rendront sur les lieux dès le mois d’avril et la Grèce finira par capituler le 23. Georges II s’exilera alors en Égypte avant de rejoindre l’Angleterre. La résistance héroïque des Grecs, auréolée de batailles dans des lieux hautement symboliques comme les Thermopyles et Athènes aura retardé les plans allemands, dont l’opération Barbarossa.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Histoire de la Grèce indépendante - Georges II - Metaxas - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1949
28 octobre
Mort tragique de Marcel Cerdan
Le champion de boxe français disparaît dans un accident d'avion aux Açores. Pour une raison inconnue l'appareil de la compagnie Air France, s'est écrasé sur la Mont Redondo à São Miguel. L'accident fait 48 victimes. Parmi elles se trouvait également la violoniste française Ginette Neveu.
Voir aussi : Décès - Cerdan - Histoire de la Boxe
1952
28 octobre
Un avion français franchit la mur du son
Pour la première fois dans l'histoire de l'aviation française un appareil réussi son passage à Mach 1. Le Mystère II, fabriqué par la société Marcel-Dassault a franchi le très symbolique mur du son au dessus de Melun-Villaroche.
Voir aussi : Avion - Histoire de l'Aviation - Mur du son - Histoire de l'Aéronautique
1956
28 octobre
L’Armée rouge se retire de Budapest
Suite aux négociations d’Imre Nagy, revenu au pouvoir au lendemain de l’insurrection, les troupes soviétiques quittent la capitale hongroise. Cinq jours plus tôt, Enö Gerö donna l’ordre de tirer dans la foule, alors réunie sur la place Bem, pour manifester contre la présence soviétique. C’est ainsi que l’insurrection éclata. Malgré le retour de Nagy, les manifestants se procurèrent des armes et les affrontements se firent de plus en plus violents. C’est donc pour apaiser les tensions que le nouveau chef du gouvernement obtient le départ de l’Armée rouge.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Dossier histoire de l' insurrection de Budapest - Imre Nagy - Histoire de l'Armée rouge - Histoire de la Politique
1962
28 octobre
Référendum sur l'éléction présidentielle
Charles de Gaulle demande aux Français de se rendre aux urnes afin de déterminer si l'élection du président de la République se fera désormais au suffrage universel. Le "oui" l'emporte avec 62,25% des voies. En organisant ce référendum De Gaulle consolide les fondements de la Vème république mais s'attire les foudre de ses détracteurs qui jugent qu'une telle mesure confère trop de pouvoir au président. Les premières élections présidentielles au suffrage universel auront lieu trois ans plus tard, en décembre 1965.
Voir aussi : De Gaulle - Référendum - Election présidentielle - Histoire de la Cinquième République
1981
28 octobre
Récital à Pantin
Du 28 octobre au 22 novembre, Barbara donne un récital à Pantin sous un chapiteau de 3000 places. Le spectacle comporte 25 titres et accueille plus de 100 000 fans. Le dernier soir de ce spectacle, elle interprète la chanson "Pantin", qu'elle vient juste de composer. En décembre 1981, un 33 tours immortalise l'événement suivi plus tard d'une captation vidéo, aujourd'hui disponible en DVD.
Voir aussi : Barbara - 33 tours - Histoire de la Chanson
1990
28 octobre
Jennifer Capriati championne de tennis à 14 ans
A 14 ans la joueuse de tennis américaine remporte son premier tournoi professionnel à Puerto Rico en battant la favorite du tournoi, Zina Garrison-Jackson.
Voir aussi : Histoire du Tennis
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
La marche sur Rome de Mussolini
La démocratie italienne, dans un contexte de crise économique et de déceptions nées des traités de la Première Guerre Mondiale, doit faire face à la montée des extrêmes. D'un côté, l'extrême droite nationaliste joue sur le sentiment de " victoire mutilée ", accusant l'Etat d'avoir cédé à Wilson. En 1919, Mussolini, avec des nationalistes, des anciens combattants et des anarcho-syndicalistes, fonde les Faisceaux italiens de combat, où il réunit les déçus de l'après-guerre. En 1921, il transforme le mouvement en Parti national Fasciste (P.N.F.), dont les formations armées sont appelées les " Chemises noires ". De l'autre côté, l'extrême-gauche, à la faveur d'une grave crise sociale, déclenche en 1920 des grèves avec occupation d'usines dans le Nord. Dans les campagnes du Sud, les paysans s'emparent des terres des grands propriétaires. Les deux extrêmes s'affrontent. Les fascistes, criant à l'impuissance de l'Etat, organisent des expéditions punitives contre les grévistes et contre les militants paysans.
La crise de l'Etat s'aggrave, car les libéraux n'arrivent pas à former une majorité stable. L'un de leurs chefs, Giolitti, ainsi que les milieux d'affaires, pensent à une alliance entre libéraux et fascistes, le temps de rétablir l'ordre. Mais le 24 octobre 1922, à la suite d'un rassemblement des fascistes à Naples, le parti fasciste, avec l'assentiment de Mussolini, décide de marcher sur Rome.
Les " Chemises noires " de Mussolini, parties des différentes villes d'Italie le 27 octobre 1922, arrivèrent à Rome le 30 octobre 1922. Des bandes fascistes marchèrent sur Rome, et ni le Parlement ni le gouvernement, ni l'armée ne s'y opposèrent. Le président du Conseil en titre, Luigi Facta, un homme de confiance de Giolitti, propose au roi de décréter l'état de siège, mais le roi, après quelques hésitations, refuse.
Mussolini attend les événements à Milan, d'où il est prêt à s'enfuir pour la Suisse, au cas où la crise tournerait mal. Mais il peut dès lors monter dans un wagon-lit et venir à Rome pour y être chargé par le roi d'Italie, Victor Emmanuel III de former le nouveau gouvernement (29 octobre 1922). Il n'y avait alors que 35 députés fascistes. Mussolini se présente devant le Parlement, où il déclare qu'il a dépendu exclusivement de son bon vouloir de ne pas transformer le gouvernement en "bivouac de ses manipules". En novembre 1922, malgré l'arrogance de ses déclarations, Mussolini se fait attribuer les pleins pouvoirs par vote des députés de la Chambre (306 oui contre 116 non). Les députés ont confiance dans le nouveau gouvernement Mussolini dont font également partie des ministres libéraux et des membres du parti populaire. Mussolini réalise par étapes la "fascisation" des institutions.
Après le succès des fascistes aux élections de 1924, Mussolini élimine les opposants (assassinat du socialiste Giacomo Matteoti) et, en 1925, se fait octroyer des pouvoirs dictatoriaux. Mussolini bâtit un régime autoritaire sur les mines de l'Etat libéral. Il aura suffi à Mussolini de deux ans pour établir sa dictature qui s'effondrera à Rome en juillet 1943 et survivra dans le nord de l'Italie jusqu'en avril 1945.
La démocratie italienne, dans un contexte de crise économique et de déceptions nées des traités de la Première Guerre Mondiale, doit faire face à la montée des extrêmes. D'un côté, l'extrême droite nationaliste joue sur le sentiment de " victoire mutilée ", accusant l'Etat d'avoir cédé à Wilson. En 1919, Mussolini, avec des nationalistes, des anciens combattants et des anarcho-syndicalistes, fonde les Faisceaux italiens de combat, où il réunit les déçus de l'après-guerre. En 1921, il transforme le mouvement en Parti national Fasciste (P.N.F.), dont les formations armées sont appelées les " Chemises noires ". De l'autre côté, l'extrême-gauche, à la faveur d'une grave crise sociale, déclenche en 1920 des grèves avec occupation d'usines dans le Nord. Dans les campagnes du Sud, les paysans s'emparent des terres des grands propriétaires. Les deux extrêmes s'affrontent. Les fascistes, criant à l'impuissance de l'Etat, organisent des expéditions punitives contre les grévistes et contre les militants paysans.
La crise de l'Etat s'aggrave, car les libéraux n'arrivent pas à former une majorité stable. L'un de leurs chefs, Giolitti, ainsi que les milieux d'affaires, pensent à une alliance entre libéraux et fascistes, le temps de rétablir l'ordre. Mais le 24 octobre 1922, à la suite d'un rassemblement des fascistes à Naples, le parti fasciste, avec l'assentiment de Mussolini, décide de marcher sur Rome.
Les " Chemises noires " de Mussolini, parties des différentes villes d'Italie le 27 octobre 1922, arrivèrent à Rome le 30 octobre 1922. Des bandes fascistes marchèrent sur Rome, et ni le Parlement ni le gouvernement, ni l'armée ne s'y opposèrent. Le président du Conseil en titre, Luigi Facta, un homme de confiance de Giolitti, propose au roi de décréter l'état de siège, mais le roi, après quelques hésitations, refuse.
Mussolini attend les événements à Milan, d'où il est prêt à s'enfuir pour la Suisse, au cas où la crise tournerait mal. Mais il peut dès lors monter dans un wagon-lit et venir à Rome pour y être chargé par le roi d'Italie, Victor Emmanuel III de former le nouveau gouvernement (29 octobre 1922). Il n'y avait alors que 35 députés fascistes. Mussolini se présente devant le Parlement, où il déclare qu'il a dépendu exclusivement de son bon vouloir de ne pas transformer le gouvernement en "bivouac de ses manipules". En novembre 1922, malgré l'arrogance de ses déclarations, Mussolini se fait attribuer les pleins pouvoirs par vote des députés de la Chambre (306 oui contre 116 non). Les députés ont confiance dans le nouveau gouvernement Mussolini dont font également partie des ministres libéraux et des membres du parti populaire. Mussolini réalise par étapes la "fascisation" des institutions.
Après le succès des fascistes aux élections de 1924, Mussolini élimine les opposants (assassinat du socialiste Giacomo Matteoti) et, en 1925, se fait octroyer des pouvoirs dictatoriaux. Mussolini bâtit un régime autoritaire sur les mines de l'Etat libéral. Il aura suffi à Mussolini de deux ans pour établir sa dictature qui s'effondrera à Rome en juillet 1943 et survivra dans le nord de l'Italie jusqu'en avril 1945.
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Les sorcières de Rocqueberg
Sur la côte sud de l'île, dans la paroisse de Saint Clément, on peut découvrir un promontoire rocheux duquel émerge une arête granitique connue sous le nom de Rocqueberg.
Selon la légende, cet endroit inquiétant était le lieu où sorcières et adorateurs du diable se retrouvaient et aucune personne sensée ne s'en serait approchée un vendredi soir, surtout les nuits de pleine lune. On prétend qu'à un endroit précis de cette roche, l'empreinte fourchue du diable est encore très clairement visible.
Deux légendes, l'une du 17ème siècle, l'autre du 18ème, sont associées à ce lieu peu hospitalier :
La première met en scène un jeune pêcheur prénommé Hubert. Celui-ci était fiancé à la jeune Madeleine. Chaque soir, lorsqu'il quittait Madeleine, il devait passer par Rocqueberg et cet endroit le fascinait. En passant par là, une nuit, il aperçut plusieurs jeunes filles très belles qui dansaient autour du rocher. Elles lui proposèrent de se joindre à elles le soir suivant. Madeleine, mise au courant de ce projet, eut un pressentiment et suivit Hubert. Elle le découvrit à sa grande horreur au centre d'un cercle de sorcières dansant autour de lui. Elles lui avaient jeté un sort de sorte que le jeune homme ne voyait en elle que de très belles jeunes filles. Madeleine prit un crucifix qu'elle tenait dissimulé sous son manteau et le jeta sur les immondes sorcières. Hubert fut délivré de l'envoûtement et les sorcières disparurent, leurs cris aigus résonnant dans la nuit ; on ne les revit plus jamais.
La seconde histoire est aussi celle d'un jeune pêcheur. La mer qui s'étend au pied de ces côtes de Jersey est particulièrement perfide car elle dissimule de nombreux écueils. La légende rapporte que les sorcières de Rocqueberg ne laissaient franchir ce promontoire aux pêcheurs qu'à l'unique condition qu'ils leur jettent le treizième poisson pris dans leurs filets. S'ils manquaient à cette exigence, les sorcières jetaient un sort qui déchaînait une monstrueuse tempête et leur bateau allait se briser sur les rochers.
Un brave pêcheur refusa de se plier à cette exigence : au lieu de cela, il sortit une étoile de mer de son filet, lui coupa l'un des bras et le jeta aux sorcières en criant : 'La croix est mon droit de passage'. Elle atterrit au milieu des sorcières sous la forme d'une croix. Celles-ci disparurent ; on ne les revit plus jamais.
sources: legendes celtes.skyrock
Sur la côte sud de l'île, dans la paroisse de Saint Clément, on peut découvrir un promontoire rocheux duquel émerge une arête granitique connue sous le nom de Rocqueberg.
Selon la légende, cet endroit inquiétant était le lieu où sorcières et adorateurs du diable se retrouvaient et aucune personne sensée ne s'en serait approchée un vendredi soir, surtout les nuits de pleine lune. On prétend qu'à un endroit précis de cette roche, l'empreinte fourchue du diable est encore très clairement visible.
Deux légendes, l'une du 17ème siècle, l'autre du 18ème, sont associées à ce lieu peu hospitalier :
La première met en scène un jeune pêcheur prénommé Hubert. Celui-ci était fiancé à la jeune Madeleine. Chaque soir, lorsqu'il quittait Madeleine, il devait passer par Rocqueberg et cet endroit le fascinait. En passant par là, une nuit, il aperçut plusieurs jeunes filles très belles qui dansaient autour du rocher. Elles lui proposèrent de se joindre à elles le soir suivant. Madeleine, mise au courant de ce projet, eut un pressentiment et suivit Hubert. Elle le découvrit à sa grande horreur au centre d'un cercle de sorcières dansant autour de lui. Elles lui avaient jeté un sort de sorte que le jeune homme ne voyait en elle que de très belles jeunes filles. Madeleine prit un crucifix qu'elle tenait dissimulé sous son manteau et le jeta sur les immondes sorcières. Hubert fut délivré de l'envoûtement et les sorcières disparurent, leurs cris aigus résonnant dans la nuit ; on ne les revit plus jamais.
La seconde histoire est aussi celle d'un jeune pêcheur. La mer qui s'étend au pied de ces côtes de Jersey est particulièrement perfide car elle dissimule de nombreux écueils. La légende rapporte que les sorcières de Rocqueberg ne laissaient franchir ce promontoire aux pêcheurs qu'à l'unique condition qu'ils leur jettent le treizième poisson pris dans leurs filets. S'ils manquaient à cette exigence, les sorcières jetaient un sort qui déchaînait une monstrueuse tempête et leur bateau allait se briser sur les rochers.
Un brave pêcheur refusa de se plier à cette exigence : au lieu de cela, il sortit une étoile de mer de son filet, lui coupa l'un des bras et le jeta aux sorcières en criant : 'La croix est mon droit de passage'. Elle atterrit au milieu des sorcières sous la forme d'une croix. Celles-ci disparurent ; on ne les revit plus jamais.
sources: legendes celtes.skyrock
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Les origines du SIDA
Les origines du Sida :
Un documentaire exceptionnel.
Le vaccin contre la polio est le premier vaccin à être fabriqué à partir de reins de singes. Comment le fabrique-t-on ? Quels
sont les différents types de vaccins anti-polio ?
Pour faire un vaccin, on commence par faire une culture à partir de reins de singes puis il faut :
Prélever un morceau de tissu rénal et le diviser avec une paire de ciseaux.
Laisser reposer cette suspension pour faire une monocouche de cellules.
Ajouter le virus de la polio.
Prélever ensuite le liquide de ces cultures.
Filtrer pour enlever le reste des cellules. On obtient alors une suspension de virus. Soit on l’inactive avec du formol, soit
on l’affaiblit par des passages successifs dans des cultures de cellules.
Il existe deux types de vaccins :
1) Le vaccin inactivé et injecté de Jonas Salk. Il contient des particules de virus de la polio qui ont été tuées dans du
formol. L’immunité qu’il confère est temporaire et nécessite trois injections successives. Pour fabriquer son vaccin, Jonas Salk
utilise des reins de macaques Rhésus. 2) Les vaccins vivants atténués de Albert Sabin et de Hilary Koprowski. Ils contiennent
des particules de virus de la polio qui sont vivantes, mais affaiblies au cours d’un long processus où l’on passe le virus dans
des cultures de cellules, jusqu’à ce que sa capacité à déclencher la maladie disparaisse. Ce vaccin est administré par la bouche
et est efficace dès la première prise. Les notes de laboratoires d’Albert Sabin attestent qu’il utilisait des reins de macaques
Rhésus ou de macaques synomolgus. Hilary Koprowski a « perdu » toute documentation permettant de prouver l’espèce de singe qu’il
a utilisée. Il nie avoir utilisé des chimpanzés.
La course au vaccin
Dans les années 50, les Etats-Unis sont en guerre contre la polio, ce fléau qui attaque les enfants. C’est le début d’une course
au vaccin entre les plus grands scientifiques : Jonas Salk, Albert Sabin et Hilary Koprowski. Chronologie.
27 février 1950 : Hilary Koprowski est le premier à tester son prototype de vaccin oral, à base de virus vivant atténué, sur un
enfant américain de Letchworth village. 12 avril 1955 : Le vaccin de Jonas Salk est homologué. C’est un vaccin qui utilise un
virus inactivé, autrement dit « tué » et qui nécessite trois injections. Une campagne de vaccination de masse suit cette
homologation aux Etats- Unis. 90 millions d’Américains seront vaccinés. 23 avril 1955 : Drame autour de la vaccination
antipoliomyélite : 260 enfants ayant reçu le vaccin Salk tombent malades, onze d’entre eux meurent. Des lots de vaccins
provenant des laboratoires Cutter (en Californie) étaient défectueux : ils contenaient encore du virus vivant. Mai 1955-1960 :
Ce drame relance la course au vaccin entre Albert Sabin, au Children’s Hospital Research Foundation (Cincinnati), et Hilary
Koprowski, d’abord au Laboratoire Lederle (Pearl River, État de New York) puis au Wistar Institute de Philadelphie. 1958-1959 :
Albert Sabin teste son vaccin oral, à base de virus vivant atténué, sur 6 millions d’enfants en URSS. 1957-1960 : Hilary
Koprowski teste son vaccin expérimental « CHAT » sur 1 million d’Africains du Congo belge. Novembre 1958 : Albert Sabin analyse
le vaccin « CHAT » de Hilary Koprowski et découvre qu’il est instable et contaminé par un virus inconnu. Novembre 1958 : L’OMS
désapprouve dans une lettre confidentielle les campagnes de vaccinations de masse menées par Hilary Koprowski au Congo belge.
Printemps 1960 : Le vaccin oral d’Albert Sabin est homologué et utilisé dans le monde entier pour les campagnes de vaccinations
de masse.
Durant l’été 1955, Hilary Koprowski et Ghislain Courtois, virologue et directeur du laboratoire médical de Stanleyville (Congo
belge), se rencontrent lors d’un colloque au Kenya et décident de créer un camp d’élevage de chimpanzés pour faire
officiellement des recherches sur l’hépatite et la polio. Chronologie.
Hilary Koprowski et le Congo belge
1er mai 1956 : Le projet aboutit : ouverture du Camp Lindi, situé en retrait de Stanleyville. Ghislain Courtois en est le
directeur. Janvier 1957 : Plus de 200 chimpanzés sont déjà arrivés au Camp Lindi. Février 1957 : Ghislain Courtois reçoit Hilary
Koprowski pour la première fois au Camp Lindi. Ils immortalisent cette visite par une photo « officielle » devant la pancarte du
camp. Mars 1957 : Premières vaccinations de 4228 personnes avec le vaccin oral expérimental « CHAT » de Hilary Koprowski à
Stanleyville. 1er mai 1957 : Hilary Koprowski quitte les laboratoires Lederle à Pearl River dans l’État de New York (Etats-Unis)
avec son vaccin oral expérimental « CHAT ». Il devient directeur du Wistar Institute à Philadelphie. 1er octobre 1957 :
Inauguration en présence de Hilary Koprowski, Ghislain Courtois et toute l’équipe des médecins belges du nouveau laboratoire
médical de Stanleyville (Congo belge). Ce laboratoire est immense et possède la technologie de pointe de l’époque. 26 décembre
1957 : Deux ans et demi après l’ouverture du camp, Gilbert Rollais, le chasseur officiel du camp et son équipe de Pygmées
ramènent le 401e chimpanzé au Camp Lindi. 1er février 1958 : Fritz Deinhardt, spécialiste en cultures de tissus au Children’s
Hospital de Philadelphie arrive à Stanleyville pour, officiellement, faire des recherches sur l’hépatite. Du 24 février au 10
avril 1958 : En l’espace de six semaines, 215 504 personnes sont vaccinées avec le vaccin « CHAT 10A11 » dans la vallée de la
Ruzizi, frontière entre le Congo belge, le Rwanda et le Burundi. Novembre 1958 : L’OMS désapprouve les campagnes de vaccinations
de masse menées par Hilary Koprowski au Congo belge. 1959 : Dans le cadre de leurs recherches, Joseph Vandepitte et Arno
Motulsky font le tour du Congo belge et collectent 2000 échantillons de sang humain. En 1985, le chercheur André Nahmias
découvrira que l’un de ces échantillons est positif au VIH... Juin 1960 : Indépendance du Congo belge. La situation politique
entraîne la fermeture du Camp Lindi dans lequel il reste 50 chimpanzés. Au total, un million de personnes ont reçu le vaccin
expérimental
Science sans conscience ?
http://www.dailymotion.com/video/xeajm_ ... -sida_news
Les origines du Sida :
Un documentaire exceptionnel.
Le vaccin contre la polio est le premier vaccin à être fabriqué à partir de reins de singes. Comment le fabrique-t-on ? Quels
sont les différents types de vaccins anti-polio ?
Pour faire un vaccin, on commence par faire une culture à partir de reins de singes puis il faut :
Prélever un morceau de tissu rénal et le diviser avec une paire de ciseaux.
Laisser reposer cette suspension pour faire une monocouche de cellules.
Ajouter le virus de la polio.
Prélever ensuite le liquide de ces cultures.
Filtrer pour enlever le reste des cellules. On obtient alors une suspension de virus. Soit on l’inactive avec du formol, soit
on l’affaiblit par des passages successifs dans des cultures de cellules.
Il existe deux types de vaccins :
1) Le vaccin inactivé et injecté de Jonas Salk. Il contient des particules de virus de la polio qui ont été tuées dans du
formol. L’immunité qu’il confère est temporaire et nécessite trois injections successives. Pour fabriquer son vaccin, Jonas Salk
utilise des reins de macaques Rhésus. 2) Les vaccins vivants atténués de Albert Sabin et de Hilary Koprowski. Ils contiennent
des particules de virus de la polio qui sont vivantes, mais affaiblies au cours d’un long processus où l’on passe le virus dans
des cultures de cellules, jusqu’à ce que sa capacité à déclencher la maladie disparaisse. Ce vaccin est administré par la bouche
et est efficace dès la première prise. Les notes de laboratoires d’Albert Sabin attestent qu’il utilisait des reins de macaques
Rhésus ou de macaques synomolgus. Hilary Koprowski a « perdu » toute documentation permettant de prouver l’espèce de singe qu’il
a utilisée. Il nie avoir utilisé des chimpanzés.
La course au vaccin
Dans les années 50, les Etats-Unis sont en guerre contre la polio, ce fléau qui attaque les enfants. C’est le début d’une course
au vaccin entre les plus grands scientifiques : Jonas Salk, Albert Sabin et Hilary Koprowski. Chronologie.
27 février 1950 : Hilary Koprowski est le premier à tester son prototype de vaccin oral, à base de virus vivant atténué, sur un
enfant américain de Letchworth village. 12 avril 1955 : Le vaccin de Jonas Salk est homologué. C’est un vaccin qui utilise un
virus inactivé, autrement dit « tué » et qui nécessite trois injections. Une campagne de vaccination de masse suit cette
homologation aux Etats- Unis. 90 millions d’Américains seront vaccinés. 23 avril 1955 : Drame autour de la vaccination
antipoliomyélite : 260 enfants ayant reçu le vaccin Salk tombent malades, onze d’entre eux meurent. Des lots de vaccins
provenant des laboratoires Cutter (en Californie) étaient défectueux : ils contenaient encore du virus vivant. Mai 1955-1960 :
Ce drame relance la course au vaccin entre Albert Sabin, au Children’s Hospital Research Foundation (Cincinnati), et Hilary
Koprowski, d’abord au Laboratoire Lederle (Pearl River, État de New York) puis au Wistar Institute de Philadelphie. 1958-1959 :
Albert Sabin teste son vaccin oral, à base de virus vivant atténué, sur 6 millions d’enfants en URSS. 1957-1960 : Hilary
Koprowski teste son vaccin expérimental « CHAT » sur 1 million d’Africains du Congo belge. Novembre 1958 : Albert Sabin analyse
le vaccin « CHAT » de Hilary Koprowski et découvre qu’il est instable et contaminé par un virus inconnu. Novembre 1958 : L’OMS
désapprouve dans une lettre confidentielle les campagnes de vaccinations de masse menées par Hilary Koprowski au Congo belge.
Printemps 1960 : Le vaccin oral d’Albert Sabin est homologué et utilisé dans le monde entier pour les campagnes de vaccinations
de masse.
Durant l’été 1955, Hilary Koprowski et Ghislain Courtois, virologue et directeur du laboratoire médical de Stanleyville (Congo
belge), se rencontrent lors d’un colloque au Kenya et décident de créer un camp d’élevage de chimpanzés pour faire
officiellement des recherches sur l’hépatite et la polio. Chronologie.
Hilary Koprowski et le Congo belge
1er mai 1956 : Le projet aboutit : ouverture du Camp Lindi, situé en retrait de Stanleyville. Ghislain Courtois en est le
directeur. Janvier 1957 : Plus de 200 chimpanzés sont déjà arrivés au Camp Lindi. Février 1957 : Ghislain Courtois reçoit Hilary
Koprowski pour la première fois au Camp Lindi. Ils immortalisent cette visite par une photo « officielle » devant la pancarte du
camp. Mars 1957 : Premières vaccinations de 4228 personnes avec le vaccin oral expérimental « CHAT » de Hilary Koprowski à
Stanleyville. 1er mai 1957 : Hilary Koprowski quitte les laboratoires Lederle à Pearl River dans l’État de New York (Etats-Unis)
avec son vaccin oral expérimental « CHAT ». Il devient directeur du Wistar Institute à Philadelphie. 1er octobre 1957 :
Inauguration en présence de Hilary Koprowski, Ghislain Courtois et toute l’équipe des médecins belges du nouveau laboratoire
médical de Stanleyville (Congo belge). Ce laboratoire est immense et possède la technologie de pointe de l’époque. 26 décembre
1957 : Deux ans et demi après l’ouverture du camp, Gilbert Rollais, le chasseur officiel du camp et son équipe de Pygmées
ramènent le 401e chimpanzé au Camp Lindi. 1er février 1958 : Fritz Deinhardt, spécialiste en cultures de tissus au Children’s
Hospital de Philadelphie arrive à Stanleyville pour, officiellement, faire des recherches sur l’hépatite. Du 24 février au 10
avril 1958 : En l’espace de six semaines, 215 504 personnes sont vaccinées avec le vaccin « CHAT 10A11 » dans la vallée de la
Ruzizi, frontière entre le Congo belge, le Rwanda et le Burundi. Novembre 1958 : L’OMS désapprouve les campagnes de vaccinations
de masse menées par Hilary Koprowski au Congo belge. 1959 : Dans le cadre de leurs recherches, Joseph Vandepitte et Arno
Motulsky font le tour du Congo belge et collectent 2000 échantillons de sang humain. En 1985, le chercheur André Nahmias
découvrira que l’un de ces échantillons est positif au VIH... Juin 1960 : Indépendance du Congo belge. La situation politique
entraîne la fermeture du Camp Lindi dans lequel il reste 50 chimpanzés. Au total, un million de personnes ont reçu le vaccin
expérimental
Science sans conscience ?
http://www.dailymotion.com/video/xeajm_ ... -sida_news
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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1187
29 octobre
Appel à une troisième croisade
Malgré l’échec de la croisade précédente, le pape Grégoire VIII lance un appel à une nouvelle conquête de la Terre sainte. Il éveille ainsi l’enthousiasme de Frédéric Barberousse, à la tête du Saint Empire, rapidement suivi de Philippe Auguste, roi de France et de Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre. C’est ainsi qu’une immense armée prend le chemin de l’Orient. Toutefois, malgré l’ampleur de ces forces, la croisade ne rencontre pas le succès escompté. À peine arrivé en Asie Mineure, Barberousse sera emporté par les eaux du Cydnos. Philippe Auguste, quant à lui, ne tardera pas à abandonner ses projets, après avoir reconquis Saint-Jean-d’Acre en compagnie de Richard Cœur de Lion. Ce dernier poursuivra seul la reconquête, mais ne sera pas de taille pour reprendre Jérusalem.
Voir aussi : Dossier histoire des Croisades - Philippe Auguste - Barberousse - Richard Cœur de Lion - Histoire de la Chrétienté
1702
29 octobre
Marlborough s'en va t'en guerre
Le général anglais John Marlborough s'empare de la ville de Liège qui appartenait aux espagnols. C'est le début de la guerre de succession en Espagne : l'Angleterre, l'Autriche et la Hollande soutiennent Charles d'Autriche, le prétendant au trône. Une chanson populaire française rendit le nom du général anglais légendaire.
Voir aussi : Bataille - Histoire de la Renaissance
1763
29 octobre
Sade est emprisonné à Vincennes
A 24 ans le Marquis Donatien Alphonse François de Sade est incarcéré sur ordre royal, au donjon de Vincennes. Cet emprisonnement sera le premier d'une longue série. Il sera accusé de "débauche outrée" à plusieurs reprises et ses libertinages lui voudront 30 années de prison tout au long de sa vie.
Voir aussi : Histoire des Romans
1787
29 octobre
Première de "Don Giovanni"
Mozart présente son opéra "Don Giovanni" à Prague, la capitale de la Bohème. Le compositeur autrichien triomphe. Un certain Giacomo Casanova est présent dans la salle. Agé de 62 ans, la vie du libertin inspira le librettiste de l'opéra Lorenzo da Ponte. Il revendique 122 conquêtes en 39 ans.
Voir aussi : Histoire de Prague - Mozart - Histoire de l'Opéra
1888
29 octobre
Internationalisation du canal de Suez
Un traité signé à Constantinople par plusieurs pays, dont l'Angleterre, donne au canal de Suez un statut international. Ainsi, il peut être emprunté par tous les navires sans exception, quelques soient leur nationalité, et ce, en temps de paix comme en temps de guerre. L’Angleterre détenant depuis 1875 la majorité des parts de la Compagnie du canal, la convention ne sera pas toujours respectée au cours des années futures, notamment lors des deux guerres mondiales.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Histoire du Canal de Suez - Histoire de la Colonisation
1922
29 octobre
Mussolini prend le pouvoir
Le roi d'Italie Victor-Emmanuel III demande officiellement au chef du parti national fasciste d'assurer la nouvelle formation d'un gouvernement. Dès le lendemain Benito Mussolini devient le nouveau président du Conseil italien. Il conserve dans un premier temps la forme du gouvernement parlementaire et formera une coalition entre libéraux, catholiques et nationalistes. Progressivement jusqu’en 1926, le nouveau chef du gouvernement s’efforcera de renforcer son pouvoir.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Mussolini - Gouvernement - Histoire du Fascisme - Victor-Emmanuel III - Histoire des Elections
1932
29 octobre
Mise à l'eau du "Normandie"
Le plus grand paquebot du monde (312 mètres) sort des chantiers navals du Havre. Fleuron de la compagnie générale transatlantique, il peut recevoir 1972 passagers. Réquisitionné par les Etats-Unis pendant la guerre le Normandie finira sa vie à New-York en 1942, ravagé par un incendie.
Voir aussi : Inauguration - Paquebot - Paquebot Normandie - Histoire des Grands travaux
1933
29 octobre
Naissance de la Phalange espagnole
Fils de Miguel Primo de Rivera, José Antonio Primo de Rivera fonde la Phalange. Cette organisation fascisante prône la constitution d’un État nationaliste. Elle luttera en faveur du général Franco lors de la guerre civile espagnole. Son fondateur sera exécuté à la fin de l’année 1936. Peu de temps après, Franco unifiera les différents partis politiques qui l’ont soutenu, dont celui de la Phalange.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Franco - Histoire des Partis
1945
29 octobre
Sartre défend l'humanisme de l'existentialisme
Sartre défend au club Maintenant l’existentialisme face aux critiques formulées par les marxistes et les chrétiens. Vulgarisant sa pensée, Sartre s’attache à décrire l’homme comme n’ayant pas d’essence et se constituant par ses choix. Il résume cette pensée dans la célèbre phrase : "l'existence précède l’essence". L’homme existe mais ne se donne une essence que par ses actes. Il est donc responsable de ces derniers et jouit d'une grande liberté.
Voir aussi : Sartre - Histoire de la Philosophie
1946
29 octobre
"La Belle et la Bête" sort sur les écrans français
Ce film est une adaptation, réalisée par Jean Cocteau, d’un conte popularisé en France par Jeanne Marie Leprince de Beaumont, en 1758. Il raconte la relation ambiguë qui se tisse entre la Belle et la Bête dont elle est prisonnière. Les deux personnages principaux sont joués par Josette Day et Jean Marais, l’acteur fétiche de Cocteau. Le film sera un immense succès, qui contribuera à imposer son réalisateur comme un grand cinéaste et qui fera passer Jean Marais su statut de jeune premier au rang de vedette.
Voir aussi : Film - Histoire du Cinéma
1959
29 octobre
Premier numéro de "Pilote"
Goscinny, Charlier et Uderzo lancent le magazine Pilote. Le premier numéro de cet « irrégulomadaire » (c’est-à-dire à la fréquence de parution irrégulière) consacré à la bande dessinée est vendu à 300 000 exemplaires. "Pilote" donnera naissance à des personnages de B.D promis à une grande carrière : Tanguy Laverdure, Barbe-Rouge et Astérix le Gaulois ! De nombreux jeunes dessinateurs talentueux, tels Gotlib, Reiser, Cabu et Bretécher, participeront au magazine et se feront connaître du grand public.
Voir aussi : Magazine - Goscinny - Astérix - Reiser - Cabu - Histoire des Bandes dessinées
1965
29 octobre
Enlèvement de Ben Barka
L'homme politique marocain Medhi Ben Barka est arrêté et enlevé à Saint-Germain des Prés par des policiers français. Leader de la gauche marxiste marocaine l'Union nationale des forces populaires (UNFP), Ben Barka est surtout le chef de l'opposition à la politique du roi du Maroc Hassan II. Son enlèvement est donc perpétré par la France au service du roi Hassan II. Ben Barka sera assassiné peu de temps après son rapt.
Voir aussi : Enlèvement - Histoire de l'Opposition
1979
29 octobre
Mort de Robert Boulin
Le Ministre du travail de Valérie Giscard d'Estain meurt noyé dans un étang de la forêt de Rambouillet. Son corps est retrouvé le lendemain matin. La thèse officielle du suicide est avancée: le ministre aurait pris du valium et se serait noyé dans 50 cm d'eau dans la forêt. Pourtant la mort de Robert Boulin a toutes les caractéristiques d'un assassinat plutôt qu'un suicide.
Voir aussi : Assassinat - Suicide - Ministre - Histoire des Assassinats
1981
29 octobre
Décès de Georges Brassens
Durant toute sa vie, Georges Brassens souffre d’une maladie des reins qui le fait particulièrement souffrir et le contraint parfois à quitter la scène. Une de ses premières opérations chirurgicales remonte à la fin des années 50. Il écrira plus tard la chanson "L’épave" pour exorciser ses douleurs. Les problèmes de santé répétitifs du chanteur le font vieillir rapidement. A cinquante ans, il en paraît dix ans de plus. En novembre 1980, Georges Brassens est atteint d’un cancer et subit une troisième opération des reins. Il meurt un an plus tard. Il venait juste de fêter ses 60 ans. Georges Brassens est l'auteur de nombreux textes qui font la fierté de la chanson française : "L’Auvergnat", "Les Copains d’Abord", "Le Gorille". Poète, écrivain, auteur, compositeur, il inspire encore la scène française d’aujourd’hui. En 2001, un album hommage, "Les oiseaux de passage" est édité. Noir Désir, Miossec, Les Têtes Raides ou encore Damien Saez réinterprètent à leur façon les plus grands morceaux de ce grand conteur.
Voir aussi : Décès - Brassens - Histoire de la Chanson
1998
29 octobre
John Glenn reprend du service
A 77 ans, le premier américain à avoir été dans l'espace en février 1962, s'envole pour une nouvelle mission à bord de la navette Discovery. Il doit réaliser des expériences sur les effets du vieillissement dans l'espace. John Glenn reviendra après 9 jours et 134 tours passés en orbite autour de la terre.
Voir aussi : John Glenn - Histoire de l'Espace
2004
29 octobre
La Constitution européenne est établie
Les représentants des États membres de l’Union européenne se réunissent à Rome afin de signer le texte de la Constitution européenne. Redéfinissant les principes de fonctionnement de l’UE pour l’adapter à une Europe à 27, la Constitution vise également à rassembler les différentes décisions adoptées tout au long de la construction européenne (traité de Rome, traité de Maastricht, traité d’Amsterdam, traité de Nice). Il est prévu que la Constitution entre en vigueur le 1er novembre 2006, à condition que tous les États membres l’aient ratifiée. Mais le 29 mai et 1er juin 2005, la France, puis les Pays-Bas, la rejetteront.
Voir aussi : Histoire de Rome - Constitution - Histoire du Traité de Maastricht - Histoire du Traité de Rome - Histoire du Traité de Nice - Histoire de la Construction européenne
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
29 octobre
Appel à une troisième croisade
Malgré l’échec de la croisade précédente, le pape Grégoire VIII lance un appel à une nouvelle conquête de la Terre sainte. Il éveille ainsi l’enthousiasme de Frédéric Barberousse, à la tête du Saint Empire, rapidement suivi de Philippe Auguste, roi de France et de Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre. C’est ainsi qu’une immense armée prend le chemin de l’Orient. Toutefois, malgré l’ampleur de ces forces, la croisade ne rencontre pas le succès escompté. À peine arrivé en Asie Mineure, Barberousse sera emporté par les eaux du Cydnos. Philippe Auguste, quant à lui, ne tardera pas à abandonner ses projets, après avoir reconquis Saint-Jean-d’Acre en compagnie de Richard Cœur de Lion. Ce dernier poursuivra seul la reconquête, mais ne sera pas de taille pour reprendre Jérusalem.
Voir aussi : Dossier histoire des Croisades - Philippe Auguste - Barberousse - Richard Cœur de Lion - Histoire de la Chrétienté
1702
29 octobre
Marlborough s'en va t'en guerre
Le général anglais John Marlborough s'empare de la ville de Liège qui appartenait aux espagnols. C'est le début de la guerre de succession en Espagne : l'Angleterre, l'Autriche et la Hollande soutiennent Charles d'Autriche, le prétendant au trône. Une chanson populaire française rendit le nom du général anglais légendaire.
Voir aussi : Bataille - Histoire de la Renaissance
1763
29 octobre
Sade est emprisonné à Vincennes
A 24 ans le Marquis Donatien Alphonse François de Sade est incarcéré sur ordre royal, au donjon de Vincennes. Cet emprisonnement sera le premier d'une longue série. Il sera accusé de "débauche outrée" à plusieurs reprises et ses libertinages lui voudront 30 années de prison tout au long de sa vie.
Voir aussi : Histoire des Romans
1787
29 octobre
Première de "Don Giovanni"
Mozart présente son opéra "Don Giovanni" à Prague, la capitale de la Bohème. Le compositeur autrichien triomphe. Un certain Giacomo Casanova est présent dans la salle. Agé de 62 ans, la vie du libertin inspira le librettiste de l'opéra Lorenzo da Ponte. Il revendique 122 conquêtes en 39 ans.
Voir aussi : Histoire de Prague - Mozart - Histoire de l'Opéra
1888
29 octobre
Internationalisation du canal de Suez
Un traité signé à Constantinople par plusieurs pays, dont l'Angleterre, donne au canal de Suez un statut international. Ainsi, il peut être emprunté par tous les navires sans exception, quelques soient leur nationalité, et ce, en temps de paix comme en temps de guerre. L’Angleterre détenant depuis 1875 la majorité des parts de la Compagnie du canal, la convention ne sera pas toujours respectée au cours des années futures, notamment lors des deux guerres mondiales.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Histoire du Canal de Suez - Histoire de la Colonisation
1922
29 octobre
Mussolini prend le pouvoir
Le roi d'Italie Victor-Emmanuel III demande officiellement au chef du parti national fasciste d'assurer la nouvelle formation d'un gouvernement. Dès le lendemain Benito Mussolini devient le nouveau président du Conseil italien. Il conserve dans un premier temps la forme du gouvernement parlementaire et formera une coalition entre libéraux, catholiques et nationalistes. Progressivement jusqu’en 1926, le nouveau chef du gouvernement s’efforcera de renforcer son pouvoir.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Mussolini - Gouvernement - Histoire du Fascisme - Victor-Emmanuel III - Histoire des Elections
1932
29 octobre
Mise à l'eau du "Normandie"
Le plus grand paquebot du monde (312 mètres) sort des chantiers navals du Havre. Fleuron de la compagnie générale transatlantique, il peut recevoir 1972 passagers. Réquisitionné par les Etats-Unis pendant la guerre le Normandie finira sa vie à New-York en 1942, ravagé par un incendie.
Voir aussi : Inauguration - Paquebot - Paquebot Normandie - Histoire des Grands travaux
1933
29 octobre
Naissance de la Phalange espagnole
Fils de Miguel Primo de Rivera, José Antonio Primo de Rivera fonde la Phalange. Cette organisation fascisante prône la constitution d’un État nationaliste. Elle luttera en faveur du général Franco lors de la guerre civile espagnole. Son fondateur sera exécuté à la fin de l’année 1936. Peu de temps après, Franco unifiera les différents partis politiques qui l’ont soutenu, dont celui de la Phalange.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Franco - Histoire des Partis
1945
29 octobre
Sartre défend l'humanisme de l'existentialisme
Sartre défend au club Maintenant l’existentialisme face aux critiques formulées par les marxistes et les chrétiens. Vulgarisant sa pensée, Sartre s’attache à décrire l’homme comme n’ayant pas d’essence et se constituant par ses choix. Il résume cette pensée dans la célèbre phrase : "l'existence précède l’essence". L’homme existe mais ne se donne une essence que par ses actes. Il est donc responsable de ces derniers et jouit d'une grande liberté.
Voir aussi : Sartre - Histoire de la Philosophie
1946
29 octobre
"La Belle et la Bête" sort sur les écrans français
Ce film est une adaptation, réalisée par Jean Cocteau, d’un conte popularisé en France par Jeanne Marie Leprince de Beaumont, en 1758. Il raconte la relation ambiguë qui se tisse entre la Belle et la Bête dont elle est prisonnière. Les deux personnages principaux sont joués par Josette Day et Jean Marais, l’acteur fétiche de Cocteau. Le film sera un immense succès, qui contribuera à imposer son réalisateur comme un grand cinéaste et qui fera passer Jean Marais su statut de jeune premier au rang de vedette.
Voir aussi : Film - Histoire du Cinéma
1959
29 octobre
Premier numéro de "Pilote"
Goscinny, Charlier et Uderzo lancent le magazine Pilote. Le premier numéro de cet « irrégulomadaire » (c’est-à-dire à la fréquence de parution irrégulière) consacré à la bande dessinée est vendu à 300 000 exemplaires. "Pilote" donnera naissance à des personnages de B.D promis à une grande carrière : Tanguy Laverdure, Barbe-Rouge et Astérix le Gaulois ! De nombreux jeunes dessinateurs talentueux, tels Gotlib, Reiser, Cabu et Bretécher, participeront au magazine et se feront connaître du grand public.
Voir aussi : Magazine - Goscinny - Astérix - Reiser - Cabu - Histoire des Bandes dessinées
1965
29 octobre
Enlèvement de Ben Barka
L'homme politique marocain Medhi Ben Barka est arrêté et enlevé à Saint-Germain des Prés par des policiers français. Leader de la gauche marxiste marocaine l'Union nationale des forces populaires (UNFP), Ben Barka est surtout le chef de l'opposition à la politique du roi du Maroc Hassan II. Son enlèvement est donc perpétré par la France au service du roi Hassan II. Ben Barka sera assassiné peu de temps après son rapt.
Voir aussi : Enlèvement - Histoire de l'Opposition
1979
29 octobre
Mort de Robert Boulin
Le Ministre du travail de Valérie Giscard d'Estain meurt noyé dans un étang de la forêt de Rambouillet. Son corps est retrouvé le lendemain matin. La thèse officielle du suicide est avancée: le ministre aurait pris du valium et se serait noyé dans 50 cm d'eau dans la forêt. Pourtant la mort de Robert Boulin a toutes les caractéristiques d'un assassinat plutôt qu'un suicide.
Voir aussi : Assassinat - Suicide - Ministre - Histoire des Assassinats
1981
29 octobre
Décès de Georges Brassens
Durant toute sa vie, Georges Brassens souffre d’une maladie des reins qui le fait particulièrement souffrir et le contraint parfois à quitter la scène. Une de ses premières opérations chirurgicales remonte à la fin des années 50. Il écrira plus tard la chanson "L’épave" pour exorciser ses douleurs. Les problèmes de santé répétitifs du chanteur le font vieillir rapidement. A cinquante ans, il en paraît dix ans de plus. En novembre 1980, Georges Brassens est atteint d’un cancer et subit une troisième opération des reins. Il meurt un an plus tard. Il venait juste de fêter ses 60 ans. Georges Brassens est l'auteur de nombreux textes qui font la fierté de la chanson française : "L’Auvergnat", "Les Copains d’Abord", "Le Gorille". Poète, écrivain, auteur, compositeur, il inspire encore la scène française d’aujourd’hui. En 2001, un album hommage, "Les oiseaux de passage" est édité. Noir Désir, Miossec, Les Têtes Raides ou encore Damien Saez réinterprètent à leur façon les plus grands morceaux de ce grand conteur.
Voir aussi : Décès - Brassens - Histoire de la Chanson
1998
29 octobre
John Glenn reprend du service
A 77 ans, le premier américain à avoir été dans l'espace en février 1962, s'envole pour une nouvelle mission à bord de la navette Discovery. Il doit réaliser des expériences sur les effets du vieillissement dans l'espace. John Glenn reviendra après 9 jours et 134 tours passés en orbite autour de la terre.
Voir aussi : John Glenn - Histoire de l'Espace
2004
29 octobre
La Constitution européenne est établie
Les représentants des États membres de l’Union européenne se réunissent à Rome afin de signer le texte de la Constitution européenne. Redéfinissant les principes de fonctionnement de l’UE pour l’adapter à une Europe à 27, la Constitution vise également à rassembler les différentes décisions adoptées tout au long de la construction européenne (traité de Rome, traité de Maastricht, traité d’Amsterdam, traité de Nice). Il est prévu que la Constitution entre en vigueur le 1er novembre 2006, à condition que tous les États membres l’aient ratifiée. Mais le 29 mai et 1er juin 2005, la France, puis les Pays-Bas, la rejetteront.
Voir aussi : Histoire de Rome - Constitution - Histoire du Traité de Maastricht - Histoire du Traité de Rome - Histoire du Traité de Nice - Histoire de la Construction européenne
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Donatien Alphonse François, comte de Sade, dit le marquis de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris et mort le 2 décembre 1814 à l'asile de Charenton (auj. sur la commune de Saint-Maurice), est un écrivain français, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l'érotisme associé à la violence et à la cruauté (fustigations, tortures, incestes, viols, etc.).
Marquis ou comte pour ses contemporains, il est pour la postérité le « marquis de Sade », et, dès la fin du XIXe siècle, le « divin marquis », à la suite du « divin Arétin », premier auteur érotique des temps modernes (XVIe siècle).
« Les entractes de ma vie ont été trop longs », nota ce passionné de théâtre. Détenu sous tous les régimes (monarchie, république, consulat, empire), jamais jugé, il est resté enfermé — en plusieurs fois et dans des conditions fort diverses — pendant vingt-sept ans sur les soixante-quatorze années que dura sa vie.
Occultée et clandestine pendant tout le XIXe siècle, l'œuvre littéraire de Sade est réhabilitée au XXe siècle, malgré une censure officielle qui dure jusqu’en 1960, la dernière étape étant sans doute représentée par l’entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990.
Son nom est passé à la postérité sous forme de substantif. Dès 1834, le néologisme « sadisme » figure dans un dictionnaire, et le mot finira par être transposé dans toutes les langues.
Sade naît à Paris le 2 juin 1740 à l’hôtel de Condé, de Jean Baptiste François, comte de Sade, héritier d’une des plus anciennes maisons de Provence (voir maison de Sade), seigneur de Saumane et de Lacoste, coseigneur de Mazan, et de Marie Éléonore de Maillé (1712-1777), parente et « dame d’accompagnement » de la princesse de Condé.
Il reçoit le titre de marquis, selon l’usage de la famille que Sade rappelle dans une lettre à sa femme de janvier 1784 et qui veut que le chef de famille prenne le titre de comte, et l’aîné de ses fils, du vivant de son père, celui de marquis. En fait, il s’agit là de titres de courtoisie, sans érection par lettres patentes du fief de Sade en fief de dignité et, si Sade est bien qualifié par ses contemporains de marquis jusqu’à la mort de son père en 1767, après celle-ci, il est indifféremment traité de marquis ou de comte : le parlement d’Aix, dans sa condamnation de 1772, lui donne le titre de « marquis de Sade » ainsi que le conseil de famille, réuni en 1787 par ordonnance du Châtelet de Paris ; il est incarcéré à la Bastille en 1784 sous le nom de « sieur marquis de Sade » ; l’inscription de la pierre tombale de sa femme porte la mention de « Mme Renée-Pélagie de Montreuil, marquise de Sade » ; mais il est enfermé à Charenton en 1789 sous le nom de « comte de Sade » et son acte de décès de 1814 le qualifie de « comte de Sade ». Quant à Sade lui-même, à partir de 1800 et jusqu'à la fin de sa vie, il signe « D.-A.-F. Sade », sans prétention à un titre quel qu'il soit et même à une particule : sur l'en-tête de son testament figure : « Donatien-Alphonse-François Sade, homme de lettres ».
Baptisé à Saint-Sulpice, les parents, parrain et marraine s’étant fait représenter par des officiers de maison, il reçoit par erreur les prénoms de Donatien Alphonse François au lieu de Donatien Aldonse Louis. Le marquis utilise dans la plupart de ses actes officiels les prénoms qui lui étaient destinés, entretenant une confusion qui a des conséquences fâcheuses lors de sa demande de radiation sur la liste des émigrés.
Portrait de Jean Baptiste François, comte de Sade, père du marquis, par Nattier
Le père de Sade est , par droit d’aînesse, le chef de la famille. Il a deux frères, Jean-Louis-Balthazar, commandeur de l’ordre de Malte, puis bailli et grand prieur de Toulouse, et Jacques-François, abbé commendataire d’Ébreuil. Quatre sœurs vivent en religion. La cinquième épouse le marquis de Villeneuve-Martignan qui fit construire à Avignon le bel hôtel seigneurial aujourd'hui musée Calvet, à l'entrée duquel on peut encore voir le blason des Sade. Donatien aima et admira son père autant qu’il ignora sa mère tenue à l’écart par son mari avant de se retirer dans un couvent. Homme d’esprit, grand séducteur, prodigue et libertin, avant de revenir à la religion à l’approche de la cinquantaine, le père du marquis, est le premier Sade à quitter la Provence et à s’aventurer à la Cour. Il devient le favori et le confident du prince de Condé qui gouverne la France pendant deux ans à la mort du Régent. A vingt-cinq ans, ses maîtresses se comptent parmi les plus grands noms de la cour : la propre sœur du prince de Condé, Mlle de Charolais, ancienne maîtresse royale, les duchesses de La Trémoille, de Clermont, jusqu’à la jeune princesse de Condé, de vingt-cinq ans moins âgée que son mari et très surveillée par ce dernier, pour la conquête de laquelle il épousera en 1733 la fille de sa dame d’honneur, Mlle de Maillé de Carman, sans fortune, mais alliée à la branche cadette des Bourbon-Condé. Capitaine de dragons dans le régiment du prince, puis aide de camp du Maréchal de Villars pendant les campagnes de 1734-1735, il obtient du roi en 1739 la charge de lieutenant général des provinces de Bresse, Bugey, Valromey et Gex qu’il achète 135 000 livres et qui lui rapporte en gratifications 10 200 livres par an. Il se lance dans la diplomatie, se voit confier une négociation secrète à la cour de Londres, est nommé ambassadeur à la cour de Russie, nomination remise en cause à la mort du tsar Pierre II, puis ministre plénipotentiaire auprès de l'Électeur de Cologne. Sa conduite pendant son ambassade, puis une imprudente attaque contre la maîtresse du roi, lui vaudra le ressentiment de Louis XV et il ne sera plus employé que pour des postes sans conséquence.
Donatien passe les trois premières années de sa vie à l’hôtel de Condé à l’écart de ses parents. Élevé avec la conviction d’appartenir à une espèce supérieure, sa nature despotique et violente se forme très tôt : « Allié par ma mère, à tout ce que le royaume avait de plus grand ; tenant, par mon père, à tout ce que la province de Languedoc pouvait avoir de plus distingué ; né à Paris dans le sein du luxe et de l’abondance, je crus, dès que je pus raisonner, que la nature et la fortune se réunissaient pour me combler de leurs dons ; je le crus, parce qu’on avait la sottise de me le dire, et ce préjugé ridicule me rendit hautain, despote et colère ; il semblait que tout dût me céder, que l’univers entier dût flatter mes caprices, et qu’il n’appartenait qu’à moi seul et d’en former et de les satisfaire. »
De quatre à dix ans, son éducation est confiée à son oncle, l’abbé Jacques-François de Sade, qui l’héberge au château de Saumane près de L'Isle-sur-la-Sorgue, où il s’est retiré après une existence mondaine.
Sur le blason de la maison de Sade, l’aigle impérial à deux têtes, privilège qu’aurait obtenu Elzéar de Sade de l’empereur Sigismond en 1416
Abbé commendataire d’Ébreuil dans le Bourbonnais, ce cadet de famille avait embrassé l’état ecclésiastique, devenant vicaire général de l’archevêque de Toulouse et, ensuite, de celui de Narbonne, en 1735. Chargé, par les états de Languedoc, d’une mission à la cour, il avait résidé plusieurs années à Paris, et s'était lié d’amitié avec Voltaire (avec qui il correspond au moins jusqu’en 1765) et avec Émilie du Châtelet. Historien de Pétrarque, « moins un abbé qu’un seigneur curieux de toutes choses, et singulièrement d’antiquités et d’histoire » selon Maurice Heine (il y a à Saumane une bibliothèque enrichie par l’abbé, un médaillier et un cabinet d’histoire naturelle que le marquis aura toujours fort à cœur de conserver), ce sybarite selon un autre biographe, aime vivre et bien vivre, s’entourant de livres et de femmes (« tout prêtre qu’il est, il a toujours un couple de gueuses chez lui… Est-ce un sérail que son château ? Non, c’est mieux, c’est un bordel » écrit Donatien en 1765).
À dix ans, il entre au collège Louis-le-Grand que dirigent les pères jésuites, établissement alors le mieux fréquenté et le plus cher de la capitale. Les représentations théâtrales organisées par les pères sont sans doute à l’origine de la passion de Sade pour l’art du comédien et la littérature dramatique.
Il a à peine quatorze ans lorsqu’il est reçu à l’École des chevau-légers de la garde du roi, en garnison à Versailles, qui n’accepte que des jeunes gens de la plus ancienne noblesse. À dix-sept ans, il obtient une commission de cornette (officier porte-drapeau), au régiment des carabiniers du comte de Provence, frère du futur Louis XVI, et prend part à la guerre de Sept Ans contre la Prusse. À dix-neuf ans, il est reçu comme capitaine au régiment de Bourgogne cavalerie avec l’appréciation suivante : « joint de la naissance et du bien à beaucoup d’esprit ; a l’honneur d’appartenir à M. le prince de Condé par Madame sa mère qui est Maillé-Brézé. »
Le jeune homme a la pire réputation. Il est joueur, prodigue et débauché. Il fréquente les coulisses des théâtres et les maisons des proxénètes. Pour se débarrasser d’un fils qu’il sent « capable de faire toutes sortes de sottises », le comte de Sade lui cherche une riche héritière.
Donatien voudrait épouser Laure de Lauris-Castellane, héritière d’une vieille famille du Luberon dont il est amoureux fou et avec qui il a une liaison. Les deux familles se connaissent bien, le grand-père du marquis et M. de Lauris ont été syndics de la noblesse du Comtat Venaissin mais Mlle de Lauris est réticente et le comte a fixé son choix sur l’héritière des Montreuil. « Tous les autres mariages ont rompu sur sa très mauvaise réputation » écrit-il.
Mariage Le 17 mai 1763, le mariage du marquis et de Renée-Pélagie Cordier de Montreuil, fille aînée d’un président à la cour des Aides de Paris, de petite noblesse de robe, mais dont la fortune dépasse largement celle des Sade, est célébrée à Paris en l'église Saint-Roch. La correspondance familiale montre, sans aucun doute possible, que le marquis et la nouvelle marquise se sont entendus à peu près parfaitement. « Il est très bien avec sa femme. Tant que cela durera, je lui passerai tout le reste » (le comte à l’abbé, juin 1763). « Leur tendre amitié paraît bien réciproque » (madame de Montreuil à l’abbé en août). Renée-Pélagie aima son mari tant qu’elle le put, jusqu’au bout de ses forces. Mais le marquis a plusieurs vies. Il continue de fréquenter les bordels, comme celui de la Brissault, et abrite ses nombreuses aventures dans des maisons qu'il loue à Paris, à Versailles et à Arcueil.
Quatre mois après son mariage, il est enfermé au donjon de Vincennes sur ordre du Roi à la suite d'une plainte déposée par une fille galante, Jeanne Testard (voir en note[N 6] extrait de la déposition). « Petite maison louée, meubles pris à crédit, débauche outrée qu’on allait y faire froidement, tout seul, impiété horrible dont les filles ont cru être obligées de faire leur déposition. », écrit le comte de Sade à son frère l’abbé en novembre 1763. Son intervention et celle des Montreuil le font libérer et assigner à résidence jusqu’en septembre 1764 au château d’Échauffour en Normandie chez ses beaux-parents.
Il succède à son père dans la charge de lieutenant général aux provinces de Bresse, Bugey, Valromey et Gex. Il se rend à Dijon pour prononcer le discours de réception devant le parlement de Bourgogne. De retour à Paris, il a des liaisons avec des actrices connues pour leurs amours vénales avec de grands seigneurs : Mlle Colet, dont il tombe amoureux, Mlle Beauvoisin, qu’il amène à Lacoste où il la laisse passer pour sa femme au grand scandale de sa famille - Moussu lou Marquès y gagne en Provence le sobriquet de pistachié – coureur de jupon – Mlle Dorville, Mlle Le Clair…
En 1767, son père, le comte de Sade, meurt. Le prince de Condé et la princesse de Conti acceptent d’être les parrains de son premier fils, Louis-Marie.
Depuis la fin 1764, il est surveillé par la police. « Il était essentiel, même politiquement, que le magistrat chargé de la police de Paris, sût ce qui se passait chez les personnes notoirement galantes et dans les maisons de débauche. » (Le Noir, successeur de Sartine à la lieutenance générale de police de Paris). Il apparaît dans les rapports[5] de l’inspecteur Marais qui vont devenir, avec les lettres de Mme de Montreuil, les principales sources sur la vie du marquis à cette période. L’inspecteur Marais note dans un rapport de 1764 : « J’ai fort recommandé à la Brissault, sans m’en expliquer davantage, de ne pas lui donner de filles pour aller avec lui en petites maisons. ». Le 16 octobre 1767, il prévient : « On ne tardera pas à entendre parler encore des horreurs du comte de Sade. »
La première diffusion du nom de Sade dans l’opinion publique n’a rien de littéraire et se fait par les scandales.
Ainsi apprend-elle, au printemps 1768, qu’un marquis a abusé de la pauvreté d'une veuve de trente ans, Rose Keller, demandant l'aumône place des Victoires : il a abordé la mendiante, lui a proposé une place de gouvernante et, sur son acceptation, l'a entraînée dans sa petite maison d'Arcueil. Là, il lui a fait visiter la maison, jusqu'à l'entraîner dans une chambre où il l'a attachée sur un lit, fouettée cruellement, enduit ses blessures de pommade et recommencé jusqu'à atteindre l'orgasme en la menaçant de la tuer si elle ne cessait de crier. Pour conclure, il l'a contrainte, puisque c'était le Dimanche de Pâques (sans doute Sade n'a-il pas choisi ce jour au hasard), à des pratiques blasphématoires. L’imaginaire collectif multiplie les détails qui viennent pimenter la relation des faits tandis que Restif de la Bretonne contribue à la mauvaise réputation du marquis en transformant la scène de flagellation en séance de vivisection. La rue et les salons s’émeuvent. La lettre de Madame du Deffand à Horace Walpole le 12 avril 1768 en témoigne. Rose réussit à s'enfuir par la fenêtre et à ameuter tout le village. La famille, Sade et Montreuil réunis, se mobilise pour soustraire Sade à la justice commune et le placer sous la juridiction royale. Pendant sept mois, il est incarcéré au château de Saumur, puis à celui de Pierre-Scise. La plaignante reçoit de l’argent. L’affaire est jugée au Parlement en Juin et le roi, à la demande de la comtesse de Sade - le comte étant mort un an plus tôt - fait libérer le coupable en Novembre, mais lui enjoint de se retirer dans ses terres.
En 1769, Sade est en Provence. Bals et comédies se succèdent à La Coste. En mai, naît à Paris son deuxième fils, Donatien-Claude-Armand, chevalier de Sade. Fin septembre, il voyage un mois en Hollande : Bruxelles, Rotterdam, La Haye, Amsterdam (pour y vendre un texte érotique ?). L'année suivante, il part pour l’armée pour y prendre ses fonctions de capitaine-commandant au régiment de Bourgogne cavalerie, mais l’officier supérieur qui le reçoit refuse de lui laisser prendre son commandement. En 1771, il vend sa charge de capitaine commandant. Sa carrière militaire est terminée. Naissance de sa fille Madeleine Laure. Il passe la première semaine de septembre à la prison parisienne pour dettes de For-l'Évêque. Début novembre, il est à Lacoste avec sa femme, ses trois enfants, et sa jeune belle-sœur de dix-neuf ans, Anne-Prospère de Launey, chanoinesse séculière chez les bénédictines, avec laquelle il va avoir une liaison violente et passionnée.
Portrait imaginaire du XIXe siècle d’H. Biberstein : Sade soumis aux quatre vents des suggestions diaboliques
Sade a trente ans. Il mange la dot de sa femme et ses revenus. Il fait réparer son château de Lacoste (bien dégradé) de quarante-deux pièces, donne libre cours à sa passion pour la comédie : construction d’un théâtre à Mazan, aménagement de celui de Lacoste, embauche de comédiens.Il envoie des invitations à la noblesse des environs à des fêtes et à des représentations théâtrales dont il est le régisseur et le maître de scène. Nous avons le programme des vingt-cinq soirées théâtrales qui étaient prévues du 3 mai au 22 octobre 1772 à Lacoste et à Mazan et qui seront interrompues le 27 juin par l’affaire de Marseille : des pièces de Voltaire, Destouches, Chamfort, Gresset, Regnard, Sedaine, Le Père de famille de Diderot. Il remporte un franc succès et toutes et tous le trouvent « fort séduisant, d’une élégance extrême, une jolie voix, des talents, beaucoup de philosophie dans l’esprit». L’argent fait défaut, il s’endette pour payer ses « folles dépenses » (Mme de Montreuil). « Si sa passion dure, elle l’aura bientôt ruinée. » (abbé de Sade).
Tout aurait pu tomber dans l’oubli si le scandale n’avait à nouveau éclaté en juin 1772. L’affaire de Marseille succède à celle d’Arcueil. Il ne s’agit plus cette fois d’une fille mais de quatre. Le marquis a proposé à ses partenaires sexuelles des pastilles à la cantharide. Deux filles se croient empoisonnées, les autres sont malades. Comme en 1768, la rumeur enfle. Le récit des Mémoires secrets de Bachaumont daté du 25 juillet 1772 en témoigne. L’aphrodisiaque est présenté dans l’opinion comme un poison. La participation active du valet justifie l’accusation de sodomie, punie alors du bûcher. La condamnation du parlement de Provence est cette fois la peine de mort pour empoisonnement et sodomie à l'encontre du marquis et de son valet.
Sade s’enfuit en Italie avec sa jeune belle-sœur. Les amants sont à Venise fin juillet, visitent quelques autres villes d’Italie, puis la chanoinesse rentre brusquement en France à la suite d’une infidélité du marquis. Ce dernier a fixé sa résidence en Savoie, mais le roi de Sardaigne le fait arrêter le 8 décembre 1772 à Chambéry à la demande de sa famille et incarcérer au fort de Miolans. Mme de Sade achète des gardiens et le fait évader le 30 avril 1773. Réfugié clandestinement dans son château - officiellement il est à l’étranger - le marquis échappe aux recherches, prenant le large quand il y a des alertes. Le 16 décembre 1773, un ordre du Roi enjoint au lieutenant général de police de s’assurer de sa personne. Dans la nuit du 6 janvier 1774, un exempt suivi de quatre archers et d’une troupe de cavaliers de la maréchaussée envahit le château. Sans résultat. En mars, Sade prend la route de l’Italie, déguisé en curé (« M. le curé a très bien fait son voyage à ce que dit le voiturier, excepté que la corde du bac où il était ayant cassé sur la Durance que l’on passe pour aller s’embarquer à Marseille, les passagers voulaient se confesser. », écrit Madame de Sade le 19 mars. L’idée de devenir confesseur a dû intéresser Sade, malgré son manque d’entrain, commente Jean-Jacques Pauvert
Anne-Prospère de Launey.
« Je jure à M. le marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui...[
La marquise et sa mère travaillent à obtenir la cassation de l’arrêt d’Aix, mais l’affaire de Marseille l’a cette fois coupé de son milieu et l'affaire des petites filles va le couper de sa famille.
« Nous sommes décidés, par mille raisons, à voir très peu de monde cet hiver… » écrit le marquis en novembre 1774 . Il a recruté à Lyon et à Vienne comme domestiques cinq « très jeunes » filles et un jeune secrétaire ainsi que « trois autres filles d’âge et d’état à ne point être redemandées par leurs parents » auxquelles s’ajoute l’ancienne domesticité. Mais bientôt les parents déposent une plainte « pour enlèvement fait à leur insu et par séduction ». Une procédure criminelle est ouverte à Lyon. Le scandale est cette fois étouffé par la famille (toutes les pièces de la procédure ont disparu), mais l’affaire des petites filles nous est connue par les lettres conservées par le notaire Gaufridy (voir Correspondance), publiées en 1929 par Paul Bourdin. « Les lettres du fonds Gaufridy ne disent pas tout, écrit ce dernier, mais elles montrent nettement ce que la prudence de la famille et les ordres du roi ont dérobé à la légende du marquis. Ce n’est pas dans les affaires trop célèbres de la Keller et de Marseille, mais dans les égarements domestiques de M. de Sade qu’il faut chercher la cause d’un emprisonnement qui va durer près de quatorze années et qui commence au moment même où l’on poursuit l’absolution judiciaire des anciens scandales. On verra par la suite avec quel soin madame de Montreuil s’est préoccupée de faire disparaître les traces de ces orgies. L’affaire est grave car le marquis a de nouveau joué du canif. Une des enfants, la plus endommagée, est conduite en secret à Saumane chez l’abbé de Sade qui se montre très embarrassé de sa garde et, sur les propos de la petite victime, accuse nettement son neveu. Une autre fille, Marie Tussin, du hameau de Villeneuve-de-Marc, a été placée dans un couvent de Caderousse, d’où elle se sauvera quelques mois plus tard. Le marquis prépare une réfutation en règle de ce qu’a dit l’enfant confiée à l’abbé, mais elle n’est pas la seule à avoir parlé. Les fillettes d’ailleurs n’accusent point la marquise et parlent au contraire d’elle « comme étant la première victime d’une fureur qu’on ne peut regarder que comme folie ». Leurs propos sont d’autant plus dangereux qu’elles portent, sur leurs corps et sur leurs bras, les preuves de leurs dires. Les priapées de la Coste ont peut-être inspiré les fantaisies littéraires des Cent vingt jours de Sodome, mais le canevas établi par le marquis passe de loin ces froides amplifications. C’est un sabbat mené à bave-bouche avec le concours de l’office. Gothon y a probablement chevauché le balai sans entrer dans la danse, mais Nanon y a pris une part dont elle va rester toute alourdie ; les petites ravaudeuses de la marquise y ont livré leur peau au jeu des boutonnières et le jeune secrétaire a dû y faire la partie de flûte. »
Le château familial de La Coste (aujourd'hui Lacoste), bâti sur l’un des contreforts du Luberon, pillé à la Révolution, puis vendu
Pour changer d'air, le marquis reprend la route de l'Italie le 17 juillet 1775 sous le nom de comte de Mazan. Il reste à Florence jusqu’au 21 octobre, puis se rend à Rome. De janvier à mai 1776, il est à Naples ; il fait expédier à Marseille deux grandes caisses pleines de curiosités et d’antiquailles, mais il s’ennuie en Italie. Son retour en août à Lacoste fait surgir de nouvelles menaces. Le 17 janvier, le père d’une jeune servante (que M. et Mme de Sade ont rebaptisé Justine !) vient réclamer sa fille et tire sur Sade. « Il a dit qu’il lui avait été dit qu’il pouvait me tuer en toute assurance et qu’il ne lui arriverait rien » s’indigne Sade à Gaufridy. Contre les avis de son entourage provençal (l’avocat aixois Reinaud qui a prévu l’événement écrit à Gaufridy le 8 février : « le marquis donne dans le pot au noir comme un nigaud (…) Sur ma parole, le mois ne s’écoule point que notre champion soit coffré à Paris. » Peu de jours après, il demande « si notre Priape respire toujours le bon air »), le marquis décide de se rendre à Paris fin janvier.
Il est arrêté dans la capitale le 13 février 1777 et incarcéré au château de Vincennes par lettre de cachet, à l’instigation de sa belle-mère, Madame de Montreuil. Cette mesure lui évite l’exécution, mais l’enferme dans une prison en attendant le bon vouloir du gouvernement et de la famille. Or la famille a maintenant peur de ses excès. Elle a soin de faire casser la condamnation à mort par le parlement de Provence (le marquis profitera de son transfert à Aix pour s’évader une nouvelle fois et se réfugier à Lacoste ; il sera repris au bout de quarante jours), mais sans faire remettre le coupable en liberté.
fin de la 1ère partie
Marquis ou comte pour ses contemporains, il est pour la postérité le « marquis de Sade », et, dès la fin du XIXe siècle, le « divin marquis », à la suite du « divin Arétin », premier auteur érotique des temps modernes (XVIe siècle).
« Les entractes de ma vie ont été trop longs », nota ce passionné de théâtre. Détenu sous tous les régimes (monarchie, république, consulat, empire), jamais jugé, il est resté enfermé — en plusieurs fois et dans des conditions fort diverses — pendant vingt-sept ans sur les soixante-quatorze années que dura sa vie.
Occultée et clandestine pendant tout le XIXe siècle, l'œuvre littéraire de Sade est réhabilitée au XXe siècle, malgré une censure officielle qui dure jusqu’en 1960, la dernière étape étant sans doute représentée par l’entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990.
Son nom est passé à la postérité sous forme de substantif. Dès 1834, le néologisme « sadisme » figure dans un dictionnaire, et le mot finira par être transposé dans toutes les langues.
Sade naît à Paris le 2 juin 1740 à l’hôtel de Condé, de Jean Baptiste François, comte de Sade, héritier d’une des plus anciennes maisons de Provence (voir maison de Sade), seigneur de Saumane et de Lacoste, coseigneur de Mazan, et de Marie Éléonore de Maillé (1712-1777), parente et « dame d’accompagnement » de la princesse de Condé.
Il reçoit le titre de marquis, selon l’usage de la famille que Sade rappelle dans une lettre à sa femme de janvier 1784 et qui veut que le chef de famille prenne le titre de comte, et l’aîné de ses fils, du vivant de son père, celui de marquis. En fait, il s’agit là de titres de courtoisie, sans érection par lettres patentes du fief de Sade en fief de dignité et, si Sade est bien qualifié par ses contemporains de marquis jusqu’à la mort de son père en 1767, après celle-ci, il est indifféremment traité de marquis ou de comte : le parlement d’Aix, dans sa condamnation de 1772, lui donne le titre de « marquis de Sade » ainsi que le conseil de famille, réuni en 1787 par ordonnance du Châtelet de Paris ; il est incarcéré à la Bastille en 1784 sous le nom de « sieur marquis de Sade » ; l’inscription de la pierre tombale de sa femme porte la mention de « Mme Renée-Pélagie de Montreuil, marquise de Sade » ; mais il est enfermé à Charenton en 1789 sous le nom de « comte de Sade » et son acte de décès de 1814 le qualifie de « comte de Sade ». Quant à Sade lui-même, à partir de 1800 et jusqu'à la fin de sa vie, il signe « D.-A.-F. Sade », sans prétention à un titre quel qu'il soit et même à une particule : sur l'en-tête de son testament figure : « Donatien-Alphonse-François Sade, homme de lettres ».
Baptisé à Saint-Sulpice, les parents, parrain et marraine s’étant fait représenter par des officiers de maison, il reçoit par erreur les prénoms de Donatien Alphonse François au lieu de Donatien Aldonse Louis. Le marquis utilise dans la plupart de ses actes officiels les prénoms qui lui étaient destinés, entretenant une confusion qui a des conséquences fâcheuses lors de sa demande de radiation sur la liste des émigrés.
Portrait de Jean Baptiste François, comte de Sade, père du marquis, par Nattier
Le père de Sade est , par droit d’aînesse, le chef de la famille. Il a deux frères, Jean-Louis-Balthazar, commandeur de l’ordre de Malte, puis bailli et grand prieur de Toulouse, et Jacques-François, abbé commendataire d’Ébreuil. Quatre sœurs vivent en religion. La cinquième épouse le marquis de Villeneuve-Martignan qui fit construire à Avignon le bel hôtel seigneurial aujourd'hui musée Calvet, à l'entrée duquel on peut encore voir le blason des Sade. Donatien aima et admira son père autant qu’il ignora sa mère tenue à l’écart par son mari avant de se retirer dans un couvent. Homme d’esprit, grand séducteur, prodigue et libertin, avant de revenir à la religion à l’approche de la cinquantaine, le père du marquis, est le premier Sade à quitter la Provence et à s’aventurer à la Cour. Il devient le favori et le confident du prince de Condé qui gouverne la France pendant deux ans à la mort du Régent. A vingt-cinq ans, ses maîtresses se comptent parmi les plus grands noms de la cour : la propre sœur du prince de Condé, Mlle de Charolais, ancienne maîtresse royale, les duchesses de La Trémoille, de Clermont, jusqu’à la jeune princesse de Condé, de vingt-cinq ans moins âgée que son mari et très surveillée par ce dernier, pour la conquête de laquelle il épousera en 1733 la fille de sa dame d’honneur, Mlle de Maillé de Carman, sans fortune, mais alliée à la branche cadette des Bourbon-Condé. Capitaine de dragons dans le régiment du prince, puis aide de camp du Maréchal de Villars pendant les campagnes de 1734-1735, il obtient du roi en 1739 la charge de lieutenant général des provinces de Bresse, Bugey, Valromey et Gex qu’il achète 135 000 livres et qui lui rapporte en gratifications 10 200 livres par an. Il se lance dans la diplomatie, se voit confier une négociation secrète à la cour de Londres, est nommé ambassadeur à la cour de Russie, nomination remise en cause à la mort du tsar Pierre II, puis ministre plénipotentiaire auprès de l'Électeur de Cologne. Sa conduite pendant son ambassade, puis une imprudente attaque contre la maîtresse du roi, lui vaudra le ressentiment de Louis XV et il ne sera plus employé que pour des postes sans conséquence.
Donatien passe les trois premières années de sa vie à l’hôtel de Condé à l’écart de ses parents. Élevé avec la conviction d’appartenir à une espèce supérieure, sa nature despotique et violente se forme très tôt : « Allié par ma mère, à tout ce que le royaume avait de plus grand ; tenant, par mon père, à tout ce que la province de Languedoc pouvait avoir de plus distingué ; né à Paris dans le sein du luxe et de l’abondance, je crus, dès que je pus raisonner, que la nature et la fortune se réunissaient pour me combler de leurs dons ; je le crus, parce qu’on avait la sottise de me le dire, et ce préjugé ridicule me rendit hautain, despote et colère ; il semblait que tout dût me céder, que l’univers entier dût flatter mes caprices, et qu’il n’appartenait qu’à moi seul et d’en former et de les satisfaire. »
De quatre à dix ans, son éducation est confiée à son oncle, l’abbé Jacques-François de Sade, qui l’héberge au château de Saumane près de L'Isle-sur-la-Sorgue, où il s’est retiré après une existence mondaine.
Sur le blason de la maison de Sade, l’aigle impérial à deux têtes, privilège qu’aurait obtenu Elzéar de Sade de l’empereur Sigismond en 1416
Abbé commendataire d’Ébreuil dans le Bourbonnais, ce cadet de famille avait embrassé l’état ecclésiastique, devenant vicaire général de l’archevêque de Toulouse et, ensuite, de celui de Narbonne, en 1735. Chargé, par les états de Languedoc, d’une mission à la cour, il avait résidé plusieurs années à Paris, et s'était lié d’amitié avec Voltaire (avec qui il correspond au moins jusqu’en 1765) et avec Émilie du Châtelet. Historien de Pétrarque, « moins un abbé qu’un seigneur curieux de toutes choses, et singulièrement d’antiquités et d’histoire » selon Maurice Heine (il y a à Saumane une bibliothèque enrichie par l’abbé, un médaillier et un cabinet d’histoire naturelle que le marquis aura toujours fort à cœur de conserver), ce sybarite selon un autre biographe, aime vivre et bien vivre, s’entourant de livres et de femmes (« tout prêtre qu’il est, il a toujours un couple de gueuses chez lui… Est-ce un sérail que son château ? Non, c’est mieux, c’est un bordel » écrit Donatien en 1765).
À dix ans, il entre au collège Louis-le-Grand que dirigent les pères jésuites, établissement alors le mieux fréquenté et le plus cher de la capitale. Les représentations théâtrales organisées par les pères sont sans doute à l’origine de la passion de Sade pour l’art du comédien et la littérature dramatique.
Il a à peine quatorze ans lorsqu’il est reçu à l’École des chevau-légers de la garde du roi, en garnison à Versailles, qui n’accepte que des jeunes gens de la plus ancienne noblesse. À dix-sept ans, il obtient une commission de cornette (officier porte-drapeau), au régiment des carabiniers du comte de Provence, frère du futur Louis XVI, et prend part à la guerre de Sept Ans contre la Prusse. À dix-neuf ans, il est reçu comme capitaine au régiment de Bourgogne cavalerie avec l’appréciation suivante : « joint de la naissance et du bien à beaucoup d’esprit ; a l’honneur d’appartenir à M. le prince de Condé par Madame sa mère qui est Maillé-Brézé. »
Le jeune homme a la pire réputation. Il est joueur, prodigue et débauché. Il fréquente les coulisses des théâtres et les maisons des proxénètes. Pour se débarrasser d’un fils qu’il sent « capable de faire toutes sortes de sottises », le comte de Sade lui cherche une riche héritière.
Donatien voudrait épouser Laure de Lauris-Castellane, héritière d’une vieille famille du Luberon dont il est amoureux fou et avec qui il a une liaison. Les deux familles se connaissent bien, le grand-père du marquis et M. de Lauris ont été syndics de la noblesse du Comtat Venaissin mais Mlle de Lauris est réticente et le comte a fixé son choix sur l’héritière des Montreuil. « Tous les autres mariages ont rompu sur sa très mauvaise réputation » écrit-il.
Mariage Le 17 mai 1763, le mariage du marquis et de Renée-Pélagie Cordier de Montreuil, fille aînée d’un président à la cour des Aides de Paris, de petite noblesse de robe, mais dont la fortune dépasse largement celle des Sade, est célébrée à Paris en l'église Saint-Roch. La correspondance familiale montre, sans aucun doute possible, que le marquis et la nouvelle marquise se sont entendus à peu près parfaitement. « Il est très bien avec sa femme. Tant que cela durera, je lui passerai tout le reste » (le comte à l’abbé, juin 1763). « Leur tendre amitié paraît bien réciproque » (madame de Montreuil à l’abbé en août). Renée-Pélagie aima son mari tant qu’elle le put, jusqu’au bout de ses forces. Mais le marquis a plusieurs vies. Il continue de fréquenter les bordels, comme celui de la Brissault, et abrite ses nombreuses aventures dans des maisons qu'il loue à Paris, à Versailles et à Arcueil.
Quatre mois après son mariage, il est enfermé au donjon de Vincennes sur ordre du Roi à la suite d'une plainte déposée par une fille galante, Jeanne Testard (voir en note[N 6] extrait de la déposition). « Petite maison louée, meubles pris à crédit, débauche outrée qu’on allait y faire froidement, tout seul, impiété horrible dont les filles ont cru être obligées de faire leur déposition. », écrit le comte de Sade à son frère l’abbé en novembre 1763. Son intervention et celle des Montreuil le font libérer et assigner à résidence jusqu’en septembre 1764 au château d’Échauffour en Normandie chez ses beaux-parents.
Il succède à son père dans la charge de lieutenant général aux provinces de Bresse, Bugey, Valromey et Gex. Il se rend à Dijon pour prononcer le discours de réception devant le parlement de Bourgogne. De retour à Paris, il a des liaisons avec des actrices connues pour leurs amours vénales avec de grands seigneurs : Mlle Colet, dont il tombe amoureux, Mlle Beauvoisin, qu’il amène à Lacoste où il la laisse passer pour sa femme au grand scandale de sa famille - Moussu lou Marquès y gagne en Provence le sobriquet de pistachié – coureur de jupon – Mlle Dorville, Mlle Le Clair…
En 1767, son père, le comte de Sade, meurt. Le prince de Condé et la princesse de Conti acceptent d’être les parrains de son premier fils, Louis-Marie.
Depuis la fin 1764, il est surveillé par la police. « Il était essentiel, même politiquement, que le magistrat chargé de la police de Paris, sût ce qui se passait chez les personnes notoirement galantes et dans les maisons de débauche. » (Le Noir, successeur de Sartine à la lieutenance générale de police de Paris). Il apparaît dans les rapports[5] de l’inspecteur Marais qui vont devenir, avec les lettres de Mme de Montreuil, les principales sources sur la vie du marquis à cette période. L’inspecteur Marais note dans un rapport de 1764 : « J’ai fort recommandé à la Brissault, sans m’en expliquer davantage, de ne pas lui donner de filles pour aller avec lui en petites maisons. ». Le 16 octobre 1767, il prévient : « On ne tardera pas à entendre parler encore des horreurs du comte de Sade. »
La première diffusion du nom de Sade dans l’opinion publique n’a rien de littéraire et se fait par les scandales.
Ainsi apprend-elle, au printemps 1768, qu’un marquis a abusé de la pauvreté d'une veuve de trente ans, Rose Keller, demandant l'aumône place des Victoires : il a abordé la mendiante, lui a proposé une place de gouvernante et, sur son acceptation, l'a entraînée dans sa petite maison d'Arcueil. Là, il lui a fait visiter la maison, jusqu'à l'entraîner dans une chambre où il l'a attachée sur un lit, fouettée cruellement, enduit ses blessures de pommade et recommencé jusqu'à atteindre l'orgasme en la menaçant de la tuer si elle ne cessait de crier. Pour conclure, il l'a contrainte, puisque c'était le Dimanche de Pâques (sans doute Sade n'a-il pas choisi ce jour au hasard), à des pratiques blasphématoires. L’imaginaire collectif multiplie les détails qui viennent pimenter la relation des faits tandis que Restif de la Bretonne contribue à la mauvaise réputation du marquis en transformant la scène de flagellation en séance de vivisection. La rue et les salons s’émeuvent. La lettre de Madame du Deffand à Horace Walpole le 12 avril 1768 en témoigne. Rose réussit à s'enfuir par la fenêtre et à ameuter tout le village. La famille, Sade et Montreuil réunis, se mobilise pour soustraire Sade à la justice commune et le placer sous la juridiction royale. Pendant sept mois, il est incarcéré au château de Saumur, puis à celui de Pierre-Scise. La plaignante reçoit de l’argent. L’affaire est jugée au Parlement en Juin et le roi, à la demande de la comtesse de Sade - le comte étant mort un an plus tôt - fait libérer le coupable en Novembre, mais lui enjoint de se retirer dans ses terres.
En 1769, Sade est en Provence. Bals et comédies se succèdent à La Coste. En mai, naît à Paris son deuxième fils, Donatien-Claude-Armand, chevalier de Sade. Fin septembre, il voyage un mois en Hollande : Bruxelles, Rotterdam, La Haye, Amsterdam (pour y vendre un texte érotique ?). L'année suivante, il part pour l’armée pour y prendre ses fonctions de capitaine-commandant au régiment de Bourgogne cavalerie, mais l’officier supérieur qui le reçoit refuse de lui laisser prendre son commandement. En 1771, il vend sa charge de capitaine commandant. Sa carrière militaire est terminée. Naissance de sa fille Madeleine Laure. Il passe la première semaine de septembre à la prison parisienne pour dettes de For-l'Évêque. Début novembre, il est à Lacoste avec sa femme, ses trois enfants, et sa jeune belle-sœur de dix-neuf ans, Anne-Prospère de Launey, chanoinesse séculière chez les bénédictines, avec laquelle il va avoir une liaison violente et passionnée.
Portrait imaginaire du XIXe siècle d’H. Biberstein : Sade soumis aux quatre vents des suggestions diaboliques
Sade a trente ans. Il mange la dot de sa femme et ses revenus. Il fait réparer son château de Lacoste (bien dégradé) de quarante-deux pièces, donne libre cours à sa passion pour la comédie : construction d’un théâtre à Mazan, aménagement de celui de Lacoste, embauche de comédiens.Il envoie des invitations à la noblesse des environs à des fêtes et à des représentations théâtrales dont il est le régisseur et le maître de scène. Nous avons le programme des vingt-cinq soirées théâtrales qui étaient prévues du 3 mai au 22 octobre 1772 à Lacoste et à Mazan et qui seront interrompues le 27 juin par l’affaire de Marseille : des pièces de Voltaire, Destouches, Chamfort, Gresset, Regnard, Sedaine, Le Père de famille de Diderot. Il remporte un franc succès et toutes et tous le trouvent « fort séduisant, d’une élégance extrême, une jolie voix, des talents, beaucoup de philosophie dans l’esprit». L’argent fait défaut, il s’endette pour payer ses « folles dépenses » (Mme de Montreuil). « Si sa passion dure, elle l’aura bientôt ruinée. » (abbé de Sade).
Tout aurait pu tomber dans l’oubli si le scandale n’avait à nouveau éclaté en juin 1772. L’affaire de Marseille succède à celle d’Arcueil. Il ne s’agit plus cette fois d’une fille mais de quatre. Le marquis a proposé à ses partenaires sexuelles des pastilles à la cantharide. Deux filles se croient empoisonnées, les autres sont malades. Comme en 1768, la rumeur enfle. Le récit des Mémoires secrets de Bachaumont daté du 25 juillet 1772 en témoigne. L’aphrodisiaque est présenté dans l’opinion comme un poison. La participation active du valet justifie l’accusation de sodomie, punie alors du bûcher. La condamnation du parlement de Provence est cette fois la peine de mort pour empoisonnement et sodomie à l'encontre du marquis et de son valet.
Sade s’enfuit en Italie avec sa jeune belle-sœur. Les amants sont à Venise fin juillet, visitent quelques autres villes d’Italie, puis la chanoinesse rentre brusquement en France à la suite d’une infidélité du marquis. Ce dernier a fixé sa résidence en Savoie, mais le roi de Sardaigne le fait arrêter le 8 décembre 1772 à Chambéry à la demande de sa famille et incarcérer au fort de Miolans. Mme de Sade achète des gardiens et le fait évader le 30 avril 1773. Réfugié clandestinement dans son château - officiellement il est à l’étranger - le marquis échappe aux recherches, prenant le large quand il y a des alertes. Le 16 décembre 1773, un ordre du Roi enjoint au lieutenant général de police de s’assurer de sa personne. Dans la nuit du 6 janvier 1774, un exempt suivi de quatre archers et d’une troupe de cavaliers de la maréchaussée envahit le château. Sans résultat. En mars, Sade prend la route de l’Italie, déguisé en curé (« M. le curé a très bien fait son voyage à ce que dit le voiturier, excepté que la corde du bac où il était ayant cassé sur la Durance que l’on passe pour aller s’embarquer à Marseille, les passagers voulaient se confesser. », écrit Madame de Sade le 19 mars. L’idée de devenir confesseur a dû intéresser Sade, malgré son manque d’entrain, commente Jean-Jacques Pauvert
Anne-Prospère de Launey.
« Je jure à M. le marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui...[
La marquise et sa mère travaillent à obtenir la cassation de l’arrêt d’Aix, mais l’affaire de Marseille l’a cette fois coupé de son milieu et l'affaire des petites filles va le couper de sa famille.
« Nous sommes décidés, par mille raisons, à voir très peu de monde cet hiver… » écrit le marquis en novembre 1774 . Il a recruté à Lyon et à Vienne comme domestiques cinq « très jeunes » filles et un jeune secrétaire ainsi que « trois autres filles d’âge et d’état à ne point être redemandées par leurs parents » auxquelles s’ajoute l’ancienne domesticité. Mais bientôt les parents déposent une plainte « pour enlèvement fait à leur insu et par séduction ». Une procédure criminelle est ouverte à Lyon. Le scandale est cette fois étouffé par la famille (toutes les pièces de la procédure ont disparu), mais l’affaire des petites filles nous est connue par les lettres conservées par le notaire Gaufridy (voir Correspondance), publiées en 1929 par Paul Bourdin. « Les lettres du fonds Gaufridy ne disent pas tout, écrit ce dernier, mais elles montrent nettement ce que la prudence de la famille et les ordres du roi ont dérobé à la légende du marquis. Ce n’est pas dans les affaires trop célèbres de la Keller et de Marseille, mais dans les égarements domestiques de M. de Sade qu’il faut chercher la cause d’un emprisonnement qui va durer près de quatorze années et qui commence au moment même où l’on poursuit l’absolution judiciaire des anciens scandales. On verra par la suite avec quel soin madame de Montreuil s’est préoccupée de faire disparaître les traces de ces orgies. L’affaire est grave car le marquis a de nouveau joué du canif. Une des enfants, la plus endommagée, est conduite en secret à Saumane chez l’abbé de Sade qui se montre très embarrassé de sa garde et, sur les propos de la petite victime, accuse nettement son neveu. Une autre fille, Marie Tussin, du hameau de Villeneuve-de-Marc, a été placée dans un couvent de Caderousse, d’où elle se sauvera quelques mois plus tard. Le marquis prépare une réfutation en règle de ce qu’a dit l’enfant confiée à l’abbé, mais elle n’est pas la seule à avoir parlé. Les fillettes d’ailleurs n’accusent point la marquise et parlent au contraire d’elle « comme étant la première victime d’une fureur qu’on ne peut regarder que comme folie ». Leurs propos sont d’autant plus dangereux qu’elles portent, sur leurs corps et sur leurs bras, les preuves de leurs dires. Les priapées de la Coste ont peut-être inspiré les fantaisies littéraires des Cent vingt jours de Sodome, mais le canevas établi par le marquis passe de loin ces froides amplifications. C’est un sabbat mené à bave-bouche avec le concours de l’office. Gothon y a probablement chevauché le balai sans entrer dans la danse, mais Nanon y a pris une part dont elle va rester toute alourdie ; les petites ravaudeuses de la marquise y ont livré leur peau au jeu des boutonnières et le jeune secrétaire a dû y faire la partie de flûte. »
Le château familial de La Coste (aujourd'hui Lacoste), bâti sur l’un des contreforts du Luberon, pillé à la Révolution, puis vendu
Pour changer d'air, le marquis reprend la route de l'Italie le 17 juillet 1775 sous le nom de comte de Mazan. Il reste à Florence jusqu’au 21 octobre, puis se rend à Rome. De janvier à mai 1776, il est à Naples ; il fait expédier à Marseille deux grandes caisses pleines de curiosités et d’antiquailles, mais il s’ennuie en Italie. Son retour en août à Lacoste fait surgir de nouvelles menaces. Le 17 janvier, le père d’une jeune servante (que M. et Mme de Sade ont rebaptisé Justine !) vient réclamer sa fille et tire sur Sade. « Il a dit qu’il lui avait été dit qu’il pouvait me tuer en toute assurance et qu’il ne lui arriverait rien » s’indigne Sade à Gaufridy. Contre les avis de son entourage provençal (l’avocat aixois Reinaud qui a prévu l’événement écrit à Gaufridy le 8 février : « le marquis donne dans le pot au noir comme un nigaud (…) Sur ma parole, le mois ne s’écoule point que notre champion soit coffré à Paris. » Peu de jours après, il demande « si notre Priape respire toujours le bon air »), le marquis décide de se rendre à Paris fin janvier.
Il est arrêté dans la capitale le 13 février 1777 et incarcéré au château de Vincennes par lettre de cachet, à l’instigation de sa belle-mère, Madame de Montreuil. Cette mesure lui évite l’exécution, mais l’enferme dans une prison en attendant le bon vouloir du gouvernement et de la famille. Or la famille a maintenant peur de ses excès. Elle a soin de faire casser la condamnation à mort par le parlement de Provence (le marquis profitera de son transfert à Aix pour s’évader une nouvelle fois et se réfugier à Lacoste ; il sera repris au bout de quarante jours), mais sans faire remettre le coupable en liberté.
fin de la 1ère partie
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
« Impérieux, colère, emporté, extrême en tout, d’un dérèglement d’imagination sur les mœurs qui de la vie n’a eu son pareil, en deux mots me voilà : et encore un coup, tuez-moi ou prenez-moi comme cela, car je ne changerai pas. » Tel est le portrait que Sade trace de lui-même, dans une lettre à sa femme de septembre 1783. Et il ajoute : « Si, comme vous le dites, on met ma liberté au prix du sacrifice de mes principes ou de mes goûts, nous pouvons nous dire un éternel adieu, car je sacrifierais, plutôt qu’eux, mille vies et mille libertés, si je les avais. »
Sade a trente-huit ans. Il restera onze ans enfermé, à Vincennes puis à la Bastille. A Vincennes, il est « enfermé dans une tour sous dix-neuf portes de fer, recevant le jour par deux petites fenêtres garnies d’une vingtaine de barreaux chacune ». Il devient pour ses geoliers « Monsieur le 6 », d'après son numéro de cellule (que l'on visite encore aujourd'hui) selon l’usage dans les forteresses royales. A la Bastille, il est enfermé, au 2e puis au 6e étage de la tour Liberté. Chaque tour comporte 4, 5 ou 6 chambres superposées, généralement octogonales, de 6 à 7 mètres de largeur, avec environ 5 mètres sous plafond et une grande fenêtre barrée d'une triple grille. Comme à Vincennes, il devient la « Deuxième Liberté ».
Il a droit à un traitement de faveur, payant une forte pension. Mme de Montreuil, sa famille attendent de lui une conduite assagie pour faire abréger sa détention. Ce sera tout le contraire : altercation avec d’autres prisonniers dont Mirabeau, violences verbales et physiques, menaces, lettres ordurières à sa belle-mère et même à sa femme qui lui est pourtant entièrement dévouée. La présidente de Montreuil ne juge pas possible une libération. En 1785, sa femme écrit : « M. de Sade, c’est toujours la même chose : il ne peut retenir sa plume et cela lui fait un tort incroyable. » « L’effervescence de caractère ne change point » souligne Mme de Montreuil, « un long accès de folie furieuse » note Le Noir, traité dans une lettre de juillet 1783 de « foutu ganache » et de « protecteur-né des bordels de la capitale ».
Le donjon de Vincennes : Sade y est enfermé en 1777, puis de 1778 à 1784, date de son transfert à la Bastille
La libération devenant improbable, la rage s’éternise, sa lettre à Madame de Sade de février 1783 en témoigne. L’incarcération l’amène à chercher dans l’imaginaire des compensations à ce que sa situation a de frustrant. Son interminable captivité excite jusqu’à la folie son imagination. Condamné pour débauches outrées, il se lance dans une œuvre littéraire qui s’en prend aux puissances sociales que sont la religion et la morale. « En prison entre un homme, il en sort un écrivain » note Simone de Beauvoir.
Le 22 octobre 1785, il entreprend la mise au net des brouillons des Cent Vingt Journées de Sodome, sa première grande œuvre, un « gigantesque catalogue de perversions » selon Jean Paulhan. Afin d’éviter la saisie de l’ouvrage, il en recopie le texte d’une écriture minuscule et serrée sur 33 feuillets de 11,5 cm collés bout à bout et formant une bande de 12 m de long, remplie des deux côtés.
Le 2 juillet 1789, « il s’est mis hier à midi à sa fenêtre, et a crié de toutes ses forces, et a été entendu de tout le voisinage et des passants, qu’on égorgeait, qu’on assassinait les prisonniers de la Bastille, et qu’il fallait venir à leur secours » rapporte le marquis de Launey, gouverneur de la Bastille qui obtient le transfert de « cet être que rien ne peut réduire » à Charenton, alors hospice de malades mentaux tenus par les frères de la Charité. On ne lui laisse rien emporter. « Plus de cent louis de meubles, six cents volumes dont quelques-uns fort chers et, ce qui est irréparable, quinze volumes de mes ouvrages manuscrits(…) furent mis sous le scellé du commissaire de la Bastille. » La forteresse ayant été prise, pillée et démolie, Sade ne retrouvera ni le manuscrit, ni les brouillons. La perte d’un tel ouvrage lui fera verser des « larmes de sang ».
A la Bastille, Sade est enfermé, au 2e puis au 6e étage de la tour Liberté (B sur le plan).
Gilbert Lely a reconstitué l'itinéraire du manuscrit qui a été trouvé dans la chambre même du marquis, à la Bastille, par Arnoux de Saint-Maximin. Il devient la possession de la famille de Villeneuve-Trans qui le conservera pendant trois générations. À la fin du XIXe siècle, il est vendu à un psychiatre berlinois Iwan Bloch, qui publiera en 1904, sous le pseudonyme d’Eugène Dühren, une première version comportant de nombreuses erreurs de transcription. En 1929, Maurice Heine, mandaté par le célèbre couple de mécènes Charles et Marie-Laure de Noailles - cette dernière née Bischoffsheim étant une descendante du marquis - rachète le manuscrit et en publie, de 1931 à 1935, une version, qui, en raison de sa qualité, doit être considérée comme la véritable originale. En 1985, le manuscrit est vendu par une descendante du vicomte, à Genève, au collectionneur de livres rares Gérard Nordmann (1930-1992). Il a été exposé pour la première fois en 2004, à la Fondation Martin Bodmer, près de Genève.
Rendu à la liberté le 2 avril 1790 par l’abolition des lettres de cachet, Sade s’installe à Paris.
Il a cinquante ans. Il est méconnaissable, physiquement marqué par ces douze années. Il a prodigieusement grossi. « J’ai acquis, faute d’exercice, une corpulence si énorme qu’à peine puis-je me remuer » reconnaît-il. La marquise, réfugiée dans un couvent, demande la séparation de corps et l’obtient. Il fait la connaissance de Marie-Constance Quesnet, « Sensible », une comédienne de 33 ans qui ne le quittera plus jusqu’à sa mort. Il n’aspire plus qu’à couler des jours paisibles d’homme de lettres, vivant bourgeoisement des revenus de ses terres de Provence. Les dévergondages de son imagination, il les réserve désormais à son œuvre. Dès que je serai libre, avait-il prévenu en 1782, « ce sera avec une bien grande satisfaction que, me relivrant à mon seul genre, je quitterai les pinceaux de Molière pour ceux de l’Arétin ».
Ses fils émigrent, il ne les suit pas. Il essaie de faire jouer ses pièces sans grand succès. Sa qualité de ci-devant le rend a priori suspect. Pour survivre, il se lance dans la cause populaire et met au service de sa section de la place Vendôme – la section des Piques - ses talents d'homme de lettres.
En 1792, « Louis Sade, homme de lettres » est nommé secrétaire, puis en juillet 1793, président de séance « au tour » de sa section. Le 9 octobre 1793, il prononce le Discours aux mânes de Marat et de Le Peletier lors de la cérémonie organisée en hommage aux deux « martyrs de la liberté ». Entraîné par le succès de ses harangues et de ses pétitions, emporté par sa ferveur athée, il prend des positions extrêmes en matière de déchristianisation, au moment où le mouvement va être désavoué par Robespierre et les sans-culottes les plus radicaux éliminés de la scène (les Hébertistes vont être exécutés le 24 mars).
Le 15 novembre, il est chargé de rédiger et de lire à la Convention, en présence de Robespierre, une pétition antireligieuse au nom de six sections. Le 28, ce dernier déclare au club des Jacobins : « Nous déjouerons dans leurs marches contre-révolutionnaires ces hommes qui n'ont eu d'autre mérite que celui de se parer d'un zèle anti-religieux... Oui, tous ces hommes faux sont criminels, et nous les punirons malgré leur apparent patriotisme. » Le 8 décembre, Sade est incarcéré aux Madelonnettes comme suspect. En janvier 1794, il est transféré aux Carmes, puis à Saint-Lazare. Le 27 mars, Constance Quesnet réussit à le faire transférer à Picpus, dans une maison de santé hébergeant de riches « suspects » incarcérés dans différentes prisons de Paris que l’on faisait passer pour malades, la maison Coignard, voisine et concurrente de la pension Belhomme.
Le 26 juillet (8 thermidor) il est condamné à mort par Fouquier-Tinville pour intelligences et correspondances avec les ennemis de la République avec vingt-huit autres accusés. Le lendemain (9 thermidor), l’huissier du Tribunal se transporte dans les diverses maisons d’arrêt de Paris pour les saisir au corps, mais cinq d’entre eux manquent à l’appel, dont Sade. Il est sauvé par la chute de Robespierre et quitte Picpus le 15 octobre. À quoi doit-il d’avoir échappé à la guillotine ? au désordre des dossiers et à l’encombrement des prisons comme le pense Lely, ou aux démarches et aux pots-de-vin de Constance Quesnet qui a des amis au Comité de sûreté générale, comme le croient ses deux plus récents biographes Pauvert et Lever ?
« Ma détention nationale, la guillotine sous les yeux, écrit Sade à son homme d’affaires provençal le 21 janvier 1795, m’a fait cent fois plus de mal que ne m’en avaient fait toutes les bastilles imaginables. »
En 1795, il publie Aline et Valcour « par le citoyen S*** » et la Philosophie dans le boudoir suivie de la mention « Ouvrage posthume de l’auteur de Justine ». En 1796, il vend le château de La Coste au député du Vaucluse Rovère. Il voyage en Provence avec Constance Quesnet de mai à septembre 1797 pour essayer de vendre les propriétés qui lui restent mais son nom se trouve par erreur sur la liste des émigrés du Vaucluse, ce qui place ses biens sous séquestre et le prive de ses principaux revenus. Sa situation s’est considérablement dégradée. Aux abois, couvert de dettes, il doit gagner sa vie.
La production d’ouvrages clandestins obscènes devient pour Sade une bénéfique ressource financière : en 1799, La Nouvelle Justine suivi de l’Histoire de Juliette, sa sœur, qu’il désavoue farouchement, lui permet de payer ses dettes les plus criardes. Les saisies de l’ouvrage n’interviendront qu’un an après sa sortie, mais déjà, l’étau se resserre. La presse se déchaîne contre lui et persiste à lui attribuer Justine en dépit de ses dénégations.
On lit dans l'Ami des lois du 29 août 1799 : « On assure que de Sade est mort. Le nom seul de cet infâme écrivain exhale une odeur cadavéreuse qui tue la vertu et inspire l’horreur : il est auteur de Justine ou les Malheurs de la vertu. Le cœur le plus dépravé, l’esprit le plus dégradé, l’imagination la plus bizarrement obscène ne peuvent rien inventer qui outrage autant la raison, la pudeur, l’humanité. »
Certaines figures de fiction ont accompagné leur créateur tout au long de leur vie : comme Faust pour Goethe ou Figaro pour Beaumarchais, c’est le cas de Justine pour Sade.
En mars 1791, une lettre de Sade à Reinaud, son avocat à Aix, annonce en ces termes la sortie prochaine de Justine : « On imprime actuellement un roman de moi, mais trop immoral pour être envoyé à un homme aussi pieux, aussi décent que vous. J’avais besoin d’argent, mon éditeur me le demandait bien poivré, et je lui ai fait capable d’empester le diable. On l’appelle Justine ou les Malheurs de la vertu. Brûlez-le et ne le lisez point s’il tombe entre vos mains : je le renie. »
Une première version est rédigée à la Bastille en 1787. Par étapes successives, l’auteur ajoute de nouveaux épisodes scabreux qu’il fait se succéder les uns aux autres, comme un feuilleton.
Deux volumes en 1791, pas moins de dix volumes illustrés de cent gravures obscènes en 1799 sous le Directoire, « la plus importante entreprise de librairie pornographique clandestine jamais vue dans le monde » selon Jean-Jacques Pauvert, sous le titre de La Nouvelle Justine ou les malheurs de la vertu, suivie de l’Histoire de Juliette, sa sœur.
Le livre scandalise, mais surtout il fait peur : très vite on sent que la subversion l’emporte sur l’obscénité. C’est pourquoi les contemporains lui refusent ce minimum de tolérance dont bénéficient ordinairement les écrits licencieux. Justine, on la rejette en bloc, sans appel, on voudrait la voir anéantie. L’œuvre marque la naissance de la mythologie sadienne.
Le 6 mars 1801 une descente de police a lieu dans les bureaux de son imprimeur. Le Consulat a remplacé le Directoire. le Premier Consul Bonaparte négocie la réconciliation de la France et de la papauté et prépare la réouverture de Notre-Dame. On est plus chatouilleux sur les questions de morale. Sade est arrêté. Il va être interné, sans jugement, de façon totalement arbitraire, à Sainte-Pélagie. En 1803, son attitude provoque des plaintes qui obligent les autorités à le faire transférer le 14 mars à Bicêtre, la « Bastille de la canaille », séjour trop infamant pour la famille qui obtient le 27 avril un nouveau transfert à l'asile de Charenton comme fou. Comme il jouissait de toutes ses facultés mentales, on invoqua l’obsession sexuelle : « Cet homme incorrigible, écrit le préfet Dubois, est dans un état perpétuel de démence libertine. »
Il reste, dans les Souvenirs de Charles Nodier, un portrait de Sade au moment de son transfert : « Un de ces messieurs se leva de très bonne heure parce qu’il allait être transféré, et qu’il en était prévenu. Je ne remarquai d’abord en lui qu’une obésité énorme, qui gênait assez ses mouvements pour l’empêcher de déployer un reste de grâce et d’élégance dont on retrouvait les traces dans l’ensemble de ses manières et dans son langage. Ses yeux fatigués conservaient cependant je ne sais quoi de brillant et de fin, qui s’y ranimait de temps à autre comme une étincelle expirante sur un charbon éteint. »
À Charenton, il jouit de conditions privilégiées. Il occupe une chambre agréable que prolonge une petite bibliothèque, le tout donnant sur la verdure du côté de la Marne. Il se promène dans le parc à volonté, tient table ouverte, reçoit chez lui certains malades ou leur rend visite. Constance Quesnet, se faisant passer pour sa fille naturelle, vient le rejoindre en août 1804 et occupe une chambre voisine. Aussitôt enfermé, et pendant des années, il proteste et s’agite. Il fait l’objet d’une étroite surveillance. Sa chambre est régulièrement visitée par les services de police, chargés de saisir tout manuscrit licencieux qui pourrait s’y trouver. Le 5 juin 1807, la police saisit un manuscrit, Les Journées de Florbelle, « dix volumes d’atrocités, de blasphèmes, de scélératesse, allant au-delà des horreurs de Justine et de Juliette » écrit le préfet Dubois à son ministre Fouché.
Sade sympathise avec le directeur de Charenton, M. de Coulmier. Ce dernier avait toujours cru aux vertus thérapeutiques du spectacle sur les maladies mentales. De son côté, le marquis nourrissait une passion sans bornes pour le théâtre. Il va devenir l’ordonnateur de fêtes qui défrayèrent la chronique de l’époque.
Coulmier fait construire un véritable théâtre. En face de la scène s’élèvent des gradins destinés à recevoir une quarantaine de malades mentaux, choisis parmi les moins agités. Le reste de la salle peut recevoir environ deux cents spectateurs, exclusivement recrutés sur invitation. Très vite, il devient du dernier chic d’être convié aux spectacles de Charenton. La distribution des pièces comporte en général un petit nombre d’aliénés, les autres rôles étant tenus soit par des comédiens professionnels, soit par des amateurs avertis comme M de Sade ou Marie-Constance Quesnet. Le marquis compose des pièces pour le théâtre et dirige les répétitions.
Le médecin-chef, en désaccord avec le directeur, estime que la place de Sade n’est pas à l’hôpital mais « dans une maison de sûreté ou un château fort ». La liberté dont il jouit à Charenton est trop grande. Sade n’est pas fou mais rend fou. La société ne peut espérer le soigner, elle doit le soumettre à « la séquestration la plus sévère ». En 1808, le préfet Dubois ordonne son transfert au fort de Ham. La famille intervient auprès de Fouché qui révoque l’ordre et autorise Sade à demeurer à Charenton.
En 1810, Sade a soixante-dix ans. Mais l’auteur de Justine fait toujours peur aux autorités. Le nouveau ministre de l’Intérieur, le comte de Montalivet, resserre la surveillance :
« Considérant que le Sr de Sade est atteint de la plus dangereuse des folies; que ses communications avec les autres habitués de la maison offrent des dangers incalculables; que ses écrits ne sont pas moins insensés que ses paroles et sa conduite, (...) il sera placé dans un local entièrement séparé, de manière que toute communication lui soit interdite sous quelque prétexte que ce soit. On aura le plus grand soin de lui interdire tout usage de crayons, d’encre, de plumes et de papier. »
Sade meurt en 1814. Quelques années auparavant, il avait demandé dans son testament à être enterré dans un bois de sa terre de la Malmaison, près Épernon :
« ...La fosse une fois recouverte, il sera semé dessus des glands, afin que par la suite le terrain de ladite fosse se trouvant regarni, et le taillis se retrouvant fourré comme il l'était auparavant, les traces de ma tombe disparaissent de dessus la surface de la terre, comme je me flatte que ma mémoire s'effacera de l'esprit des hommes. »
Bonaparte jetant Justine au feu (attribué à P. Cousturier) :
« le livre le plus abominable qu’ait enfanté l’imagination la plus dépravée ».
(Mémorial de Sainte-Hélène, Pléiade, t.II, p.360
Objets de scandale et d'effroi dès leur parution, interdites jusqu'en 1960, elles sont à l'origine de la renommée de leur auteur et lui valurent ses dernières années d'emprisonnement. Sade a toujours soutenu opiniâtrement qu'elles n'étaient pas de sa plume.
Justine ou les Malheurs de la vertu, publié en 1791.
La Philosophie dans le boudoir, publié en 1795.
La Nouvelle Justine, suivi de l’Histoire de Juliette, sa sœur, et leurs cent et une gravures, la plus importante et la plus radicale des œuvres publiées de son vivant (1799).
Les Cent Vingt Journées de Sodome, manuscrit disparu à la prise de la Bastille, retrouvé en 1904, publié en 1931-1935 par Maurice Heine.
Le manuscrit des Journées de Florbelle ou la Nature dévoilée, rédigé en 1804 à Charenton, sera saisi par la police en 1807 et livré aux flammes, à la mort du marquis, sur requête de son fils qui assistera à l'autodafé.
Reconnues par Sade, elles sont d'inspiration érotique mais non pornographique — « gazées » selon l'expression de leur auteur.
Le Comte Oxtiern ou les Effets du libertinage, seule pièce de Sade — sur dix-sept — représentée au théâtre en 1791.
Aline et Valcour publiée en 1795.
Florville et Courval publiée en 1799.
Les Crimes de l'Amour publiée en 1800, recueil de onze nouvelles composées à la Bastille entre 1787 et 1788, précédées d'un court essai intitulé Idée sur les romans (essai sur le genre romanesque commenté dans l'article Réflexions sur le roman au XVIIIe siècle).
La Marquise de Gange, quoique publiée anonymement en 1813, est de la même veine que Les Crimes de l'Amour.
Nommé secrétaire de la section des Piques, le « citoyen Sade, hommes de lettre » a rédigé pour sa section, en 1792 et 1793, des discours ou des pétitions qui nous sont parvenus :
Idée sur le mode de la sanction des lois (novembre 1792).
Pétition des Sections de Paris à la Convention nationale (juin 1793).
Discours aux mânes de Marat et de Le Pelletier (septembre 1793).
Pétition de la Section des Piques aux représentants du peuple français (novembre 1793).
Le manuscrit inédit du Dialogue entre un prêtre et un moribond, manifeste de l'athéisme irréductible de Sade, rédigé au donjon de Vincennes en 1782, a été découvert et publié en 1926 par Maurice Heine, ainsi que Historiettes, Contes et Fabliaux.
Sade est également l'auteur d'un roman historique, Histoire secrète d'Isabelle de Bavière, reine de France, achevé à Charenton en 1813, dans lequel, s'appuyant sur des documents disparus, d'après lui, lors de la Révolution Française, il soutient la thèse controversée d'une Isabelle machiavélique et criminelle, se livrant aux pires horreurs, et sacrifiant à son inextinguible ambition tout sentiment de vertu et d'honneur. Cet ouvrage fut publié en 1964, agrémenté d'un avant-propos de Gilbert Lely.
La découverte, au cours du XXe siècle, d’une importante correspondance a été essentielle pour la connaissance de la vie du « divin marquis » :
En 1929, Paul Bourdin est le premier à publier la « Correspondance inédite du marquis de Sade, de ses proches et de ses familiers », conservée par le notaire d'Apt Gaufridy et par ses successeurs. Gaufridy, régisseur des biens de Sade en Provence (La Coste, Saumane, Mazan, Arles) pendant vingt-six ans, a été l’homme de confiance du marquis, de Mme de Sade et de Mme de Montreuil. Ces lettres donnent l’histoire presque journalière de sa famille de 1774 à 1800.
Une autre découverte importante est faite par Gilbert Lely en 1948 dans les archives familiales que le descendant direct du marquis accepte de lui ouvrir au château de Condé-en-Brie : cent soixante-deux lettres du marquis écrites au donjon de Vincennes et dix-sept lettres rédigées à la Bastille, qu’il publiera en trois recueils : L'Aigle, Mademoiselle... (1949), Le Carillon de Vincennes (1953), Monsieur le 6 (1954).
Maurice Lever retrouvera, toujours dans les archives familiales, les lettres du marquis et de sa jeune belle-sœur, Anne-Prospère de Launay, chanoinesse bénédictine, échangées pendant leur liaison. Il les publiera en 2005 sous le titre Je jure à M. le marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui…
Enfin, Alice M. Laborde a entrepris, de 1991 à 2007 à Genève, la publication d’une correspondance générale du marquis de Sade en vingt-sept volumes.
Georges Daumas a publié en 1970 des fragments — le reste ayant été saisi et détruit — du Journal écrit par le marquis à l’asile de Charenton. Retrouvés par le comte Xavier de Sade dans les archives familiales, ils couvrent la période du 5 juin 1807 au 26 août 1808 et du 18 juillet au 30 novembre 1814, l’avant-veille de sa mort. Ils sont difficiles à comprendre, le marquis n’écrivant que pour lui et avec précaution, par allusions pour la plupart très difficiles à élucider. La graphie est souvent abrégée, volontiers incorrecte, hâtive, négligée. L’intimité découverte est triste : « argent, mensonges, querelles, illusions puériles, le tout assaisonné par un érotisme pauvrement prolongé, dans un tout petit univers clos, terne et étouffant. » On y découvre la dernière aventure érotique du marquis avec Madeleine Leclerc, probablement apprentie dans la couture ou le blanchissage et âgée de moins de vingt ans.
Sade disparu, son patronyme, synonyme d’infamie, entre assez vite dans le langage commun comme substantif et adjectif. Le néologisme « sadisme » apparaît dès 1834 dans le Dictionnaire universel de Boiste comme « aberration épouvantable de la débauche : système monstrueux et antisocial qui révolte la nature. »
« Voilà un nom que tout le monde sait et que personne ne prononce ; la main tremble en l’écrivant, et quand on le prononce les oreilles vous tintent d’un son lugubre » peut-on lire dans un dictionnaire de 1857 à l’article Sade. « Non seulement cet homme prêche l’orgie, mais il prêche le vol, le parricide, le sacrilège, la profanation des tombeaux, l’infanticide, toutes les horreurs. Il a prévu et inventé des crimes que le code pénal n’a pas prévu ; il a imaginé des tortures que l’inquisition n’a pas devinées. »
C’est Krafft-Ebing, médecin allemand, qui donne, à la fin du XIXe siècle, un statut scientifique au mot sadisme, comme antonyme de masochisme pour désigner une perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l’humiliation infligée à autrui
FIN
Sade a trente-huit ans. Il restera onze ans enfermé, à Vincennes puis à la Bastille. A Vincennes, il est « enfermé dans une tour sous dix-neuf portes de fer, recevant le jour par deux petites fenêtres garnies d’une vingtaine de barreaux chacune ». Il devient pour ses geoliers « Monsieur le 6 », d'après son numéro de cellule (que l'on visite encore aujourd'hui) selon l’usage dans les forteresses royales. A la Bastille, il est enfermé, au 2e puis au 6e étage de la tour Liberté. Chaque tour comporte 4, 5 ou 6 chambres superposées, généralement octogonales, de 6 à 7 mètres de largeur, avec environ 5 mètres sous plafond et une grande fenêtre barrée d'une triple grille. Comme à Vincennes, il devient la « Deuxième Liberté ».
Il a droit à un traitement de faveur, payant une forte pension. Mme de Montreuil, sa famille attendent de lui une conduite assagie pour faire abréger sa détention. Ce sera tout le contraire : altercation avec d’autres prisonniers dont Mirabeau, violences verbales et physiques, menaces, lettres ordurières à sa belle-mère et même à sa femme qui lui est pourtant entièrement dévouée. La présidente de Montreuil ne juge pas possible une libération. En 1785, sa femme écrit : « M. de Sade, c’est toujours la même chose : il ne peut retenir sa plume et cela lui fait un tort incroyable. » « L’effervescence de caractère ne change point » souligne Mme de Montreuil, « un long accès de folie furieuse » note Le Noir, traité dans une lettre de juillet 1783 de « foutu ganache » et de « protecteur-né des bordels de la capitale ».
Le donjon de Vincennes : Sade y est enfermé en 1777, puis de 1778 à 1784, date de son transfert à la Bastille
La libération devenant improbable, la rage s’éternise, sa lettre à Madame de Sade de février 1783 en témoigne. L’incarcération l’amène à chercher dans l’imaginaire des compensations à ce que sa situation a de frustrant. Son interminable captivité excite jusqu’à la folie son imagination. Condamné pour débauches outrées, il se lance dans une œuvre littéraire qui s’en prend aux puissances sociales que sont la religion et la morale. « En prison entre un homme, il en sort un écrivain » note Simone de Beauvoir.
Le 22 octobre 1785, il entreprend la mise au net des brouillons des Cent Vingt Journées de Sodome, sa première grande œuvre, un « gigantesque catalogue de perversions » selon Jean Paulhan. Afin d’éviter la saisie de l’ouvrage, il en recopie le texte d’une écriture minuscule et serrée sur 33 feuillets de 11,5 cm collés bout à bout et formant une bande de 12 m de long, remplie des deux côtés.
Le 2 juillet 1789, « il s’est mis hier à midi à sa fenêtre, et a crié de toutes ses forces, et a été entendu de tout le voisinage et des passants, qu’on égorgeait, qu’on assassinait les prisonniers de la Bastille, et qu’il fallait venir à leur secours » rapporte le marquis de Launey, gouverneur de la Bastille qui obtient le transfert de « cet être que rien ne peut réduire » à Charenton, alors hospice de malades mentaux tenus par les frères de la Charité. On ne lui laisse rien emporter. « Plus de cent louis de meubles, six cents volumes dont quelques-uns fort chers et, ce qui est irréparable, quinze volumes de mes ouvrages manuscrits(…) furent mis sous le scellé du commissaire de la Bastille. » La forteresse ayant été prise, pillée et démolie, Sade ne retrouvera ni le manuscrit, ni les brouillons. La perte d’un tel ouvrage lui fera verser des « larmes de sang ».
A la Bastille, Sade est enfermé, au 2e puis au 6e étage de la tour Liberté (B sur le plan).
Gilbert Lely a reconstitué l'itinéraire du manuscrit qui a été trouvé dans la chambre même du marquis, à la Bastille, par Arnoux de Saint-Maximin. Il devient la possession de la famille de Villeneuve-Trans qui le conservera pendant trois générations. À la fin du XIXe siècle, il est vendu à un psychiatre berlinois Iwan Bloch, qui publiera en 1904, sous le pseudonyme d’Eugène Dühren, une première version comportant de nombreuses erreurs de transcription. En 1929, Maurice Heine, mandaté par le célèbre couple de mécènes Charles et Marie-Laure de Noailles - cette dernière née Bischoffsheim étant une descendante du marquis - rachète le manuscrit et en publie, de 1931 à 1935, une version, qui, en raison de sa qualité, doit être considérée comme la véritable originale. En 1985, le manuscrit est vendu par une descendante du vicomte, à Genève, au collectionneur de livres rares Gérard Nordmann (1930-1992). Il a été exposé pour la première fois en 2004, à la Fondation Martin Bodmer, près de Genève.
Rendu à la liberté le 2 avril 1790 par l’abolition des lettres de cachet, Sade s’installe à Paris.
Il a cinquante ans. Il est méconnaissable, physiquement marqué par ces douze années. Il a prodigieusement grossi. « J’ai acquis, faute d’exercice, une corpulence si énorme qu’à peine puis-je me remuer » reconnaît-il. La marquise, réfugiée dans un couvent, demande la séparation de corps et l’obtient. Il fait la connaissance de Marie-Constance Quesnet, « Sensible », une comédienne de 33 ans qui ne le quittera plus jusqu’à sa mort. Il n’aspire plus qu’à couler des jours paisibles d’homme de lettres, vivant bourgeoisement des revenus de ses terres de Provence. Les dévergondages de son imagination, il les réserve désormais à son œuvre. Dès que je serai libre, avait-il prévenu en 1782, « ce sera avec une bien grande satisfaction que, me relivrant à mon seul genre, je quitterai les pinceaux de Molière pour ceux de l’Arétin ».
Ses fils émigrent, il ne les suit pas. Il essaie de faire jouer ses pièces sans grand succès. Sa qualité de ci-devant le rend a priori suspect. Pour survivre, il se lance dans la cause populaire et met au service de sa section de la place Vendôme – la section des Piques - ses talents d'homme de lettres.
En 1792, « Louis Sade, homme de lettres » est nommé secrétaire, puis en juillet 1793, président de séance « au tour » de sa section. Le 9 octobre 1793, il prononce le Discours aux mânes de Marat et de Le Peletier lors de la cérémonie organisée en hommage aux deux « martyrs de la liberté ». Entraîné par le succès de ses harangues et de ses pétitions, emporté par sa ferveur athée, il prend des positions extrêmes en matière de déchristianisation, au moment où le mouvement va être désavoué par Robespierre et les sans-culottes les plus radicaux éliminés de la scène (les Hébertistes vont être exécutés le 24 mars).
Le 15 novembre, il est chargé de rédiger et de lire à la Convention, en présence de Robespierre, une pétition antireligieuse au nom de six sections. Le 28, ce dernier déclare au club des Jacobins : « Nous déjouerons dans leurs marches contre-révolutionnaires ces hommes qui n'ont eu d'autre mérite que celui de se parer d'un zèle anti-religieux... Oui, tous ces hommes faux sont criminels, et nous les punirons malgré leur apparent patriotisme. » Le 8 décembre, Sade est incarcéré aux Madelonnettes comme suspect. En janvier 1794, il est transféré aux Carmes, puis à Saint-Lazare. Le 27 mars, Constance Quesnet réussit à le faire transférer à Picpus, dans une maison de santé hébergeant de riches « suspects » incarcérés dans différentes prisons de Paris que l’on faisait passer pour malades, la maison Coignard, voisine et concurrente de la pension Belhomme.
Le 26 juillet (8 thermidor) il est condamné à mort par Fouquier-Tinville pour intelligences et correspondances avec les ennemis de la République avec vingt-huit autres accusés. Le lendemain (9 thermidor), l’huissier du Tribunal se transporte dans les diverses maisons d’arrêt de Paris pour les saisir au corps, mais cinq d’entre eux manquent à l’appel, dont Sade. Il est sauvé par la chute de Robespierre et quitte Picpus le 15 octobre. À quoi doit-il d’avoir échappé à la guillotine ? au désordre des dossiers et à l’encombrement des prisons comme le pense Lely, ou aux démarches et aux pots-de-vin de Constance Quesnet qui a des amis au Comité de sûreté générale, comme le croient ses deux plus récents biographes Pauvert et Lever ?
« Ma détention nationale, la guillotine sous les yeux, écrit Sade à son homme d’affaires provençal le 21 janvier 1795, m’a fait cent fois plus de mal que ne m’en avaient fait toutes les bastilles imaginables. »
En 1795, il publie Aline et Valcour « par le citoyen S*** » et la Philosophie dans le boudoir suivie de la mention « Ouvrage posthume de l’auteur de Justine ». En 1796, il vend le château de La Coste au député du Vaucluse Rovère. Il voyage en Provence avec Constance Quesnet de mai à septembre 1797 pour essayer de vendre les propriétés qui lui restent mais son nom se trouve par erreur sur la liste des émigrés du Vaucluse, ce qui place ses biens sous séquestre et le prive de ses principaux revenus. Sa situation s’est considérablement dégradée. Aux abois, couvert de dettes, il doit gagner sa vie.
La production d’ouvrages clandestins obscènes devient pour Sade une bénéfique ressource financière : en 1799, La Nouvelle Justine suivi de l’Histoire de Juliette, sa sœur, qu’il désavoue farouchement, lui permet de payer ses dettes les plus criardes. Les saisies de l’ouvrage n’interviendront qu’un an après sa sortie, mais déjà, l’étau se resserre. La presse se déchaîne contre lui et persiste à lui attribuer Justine en dépit de ses dénégations.
On lit dans l'Ami des lois du 29 août 1799 : « On assure que de Sade est mort. Le nom seul de cet infâme écrivain exhale une odeur cadavéreuse qui tue la vertu et inspire l’horreur : il est auteur de Justine ou les Malheurs de la vertu. Le cœur le plus dépravé, l’esprit le plus dégradé, l’imagination la plus bizarrement obscène ne peuvent rien inventer qui outrage autant la raison, la pudeur, l’humanité. »
Certaines figures de fiction ont accompagné leur créateur tout au long de leur vie : comme Faust pour Goethe ou Figaro pour Beaumarchais, c’est le cas de Justine pour Sade.
En mars 1791, une lettre de Sade à Reinaud, son avocat à Aix, annonce en ces termes la sortie prochaine de Justine : « On imprime actuellement un roman de moi, mais trop immoral pour être envoyé à un homme aussi pieux, aussi décent que vous. J’avais besoin d’argent, mon éditeur me le demandait bien poivré, et je lui ai fait capable d’empester le diable. On l’appelle Justine ou les Malheurs de la vertu. Brûlez-le et ne le lisez point s’il tombe entre vos mains : je le renie. »
Une première version est rédigée à la Bastille en 1787. Par étapes successives, l’auteur ajoute de nouveaux épisodes scabreux qu’il fait se succéder les uns aux autres, comme un feuilleton.
Deux volumes en 1791, pas moins de dix volumes illustrés de cent gravures obscènes en 1799 sous le Directoire, « la plus importante entreprise de librairie pornographique clandestine jamais vue dans le monde » selon Jean-Jacques Pauvert, sous le titre de La Nouvelle Justine ou les malheurs de la vertu, suivie de l’Histoire de Juliette, sa sœur.
Le livre scandalise, mais surtout il fait peur : très vite on sent que la subversion l’emporte sur l’obscénité. C’est pourquoi les contemporains lui refusent ce minimum de tolérance dont bénéficient ordinairement les écrits licencieux. Justine, on la rejette en bloc, sans appel, on voudrait la voir anéantie. L’œuvre marque la naissance de la mythologie sadienne.
Le 6 mars 1801 une descente de police a lieu dans les bureaux de son imprimeur. Le Consulat a remplacé le Directoire. le Premier Consul Bonaparte négocie la réconciliation de la France et de la papauté et prépare la réouverture de Notre-Dame. On est plus chatouilleux sur les questions de morale. Sade est arrêté. Il va être interné, sans jugement, de façon totalement arbitraire, à Sainte-Pélagie. En 1803, son attitude provoque des plaintes qui obligent les autorités à le faire transférer le 14 mars à Bicêtre, la « Bastille de la canaille », séjour trop infamant pour la famille qui obtient le 27 avril un nouveau transfert à l'asile de Charenton comme fou. Comme il jouissait de toutes ses facultés mentales, on invoqua l’obsession sexuelle : « Cet homme incorrigible, écrit le préfet Dubois, est dans un état perpétuel de démence libertine. »
Il reste, dans les Souvenirs de Charles Nodier, un portrait de Sade au moment de son transfert : « Un de ces messieurs se leva de très bonne heure parce qu’il allait être transféré, et qu’il en était prévenu. Je ne remarquai d’abord en lui qu’une obésité énorme, qui gênait assez ses mouvements pour l’empêcher de déployer un reste de grâce et d’élégance dont on retrouvait les traces dans l’ensemble de ses manières et dans son langage. Ses yeux fatigués conservaient cependant je ne sais quoi de brillant et de fin, qui s’y ranimait de temps à autre comme une étincelle expirante sur un charbon éteint. »
À Charenton, il jouit de conditions privilégiées. Il occupe une chambre agréable que prolonge une petite bibliothèque, le tout donnant sur la verdure du côté de la Marne. Il se promène dans le parc à volonté, tient table ouverte, reçoit chez lui certains malades ou leur rend visite. Constance Quesnet, se faisant passer pour sa fille naturelle, vient le rejoindre en août 1804 et occupe une chambre voisine. Aussitôt enfermé, et pendant des années, il proteste et s’agite. Il fait l’objet d’une étroite surveillance. Sa chambre est régulièrement visitée par les services de police, chargés de saisir tout manuscrit licencieux qui pourrait s’y trouver. Le 5 juin 1807, la police saisit un manuscrit, Les Journées de Florbelle, « dix volumes d’atrocités, de blasphèmes, de scélératesse, allant au-delà des horreurs de Justine et de Juliette » écrit le préfet Dubois à son ministre Fouché.
Sade sympathise avec le directeur de Charenton, M. de Coulmier. Ce dernier avait toujours cru aux vertus thérapeutiques du spectacle sur les maladies mentales. De son côté, le marquis nourrissait une passion sans bornes pour le théâtre. Il va devenir l’ordonnateur de fêtes qui défrayèrent la chronique de l’époque.
Coulmier fait construire un véritable théâtre. En face de la scène s’élèvent des gradins destinés à recevoir une quarantaine de malades mentaux, choisis parmi les moins agités. Le reste de la salle peut recevoir environ deux cents spectateurs, exclusivement recrutés sur invitation. Très vite, il devient du dernier chic d’être convié aux spectacles de Charenton. La distribution des pièces comporte en général un petit nombre d’aliénés, les autres rôles étant tenus soit par des comédiens professionnels, soit par des amateurs avertis comme M de Sade ou Marie-Constance Quesnet. Le marquis compose des pièces pour le théâtre et dirige les répétitions.
Le médecin-chef, en désaccord avec le directeur, estime que la place de Sade n’est pas à l’hôpital mais « dans une maison de sûreté ou un château fort ». La liberté dont il jouit à Charenton est trop grande. Sade n’est pas fou mais rend fou. La société ne peut espérer le soigner, elle doit le soumettre à « la séquestration la plus sévère ». En 1808, le préfet Dubois ordonne son transfert au fort de Ham. La famille intervient auprès de Fouché qui révoque l’ordre et autorise Sade à demeurer à Charenton.
En 1810, Sade a soixante-dix ans. Mais l’auteur de Justine fait toujours peur aux autorités. Le nouveau ministre de l’Intérieur, le comte de Montalivet, resserre la surveillance :
« Considérant que le Sr de Sade est atteint de la plus dangereuse des folies; que ses communications avec les autres habitués de la maison offrent des dangers incalculables; que ses écrits ne sont pas moins insensés que ses paroles et sa conduite, (...) il sera placé dans un local entièrement séparé, de manière que toute communication lui soit interdite sous quelque prétexte que ce soit. On aura le plus grand soin de lui interdire tout usage de crayons, d’encre, de plumes et de papier. »
Sade meurt en 1814. Quelques années auparavant, il avait demandé dans son testament à être enterré dans un bois de sa terre de la Malmaison, près Épernon :
« ...La fosse une fois recouverte, il sera semé dessus des glands, afin que par la suite le terrain de ladite fosse se trouvant regarni, et le taillis se retrouvant fourré comme il l'était auparavant, les traces de ma tombe disparaissent de dessus la surface de la terre, comme je me flatte que ma mémoire s'effacera de l'esprit des hommes. »
Bonaparte jetant Justine au feu (attribué à P. Cousturier) :
« le livre le plus abominable qu’ait enfanté l’imagination la plus dépravée ».
(Mémorial de Sainte-Hélène, Pléiade, t.II, p.360
Objets de scandale et d'effroi dès leur parution, interdites jusqu'en 1960, elles sont à l'origine de la renommée de leur auteur et lui valurent ses dernières années d'emprisonnement. Sade a toujours soutenu opiniâtrement qu'elles n'étaient pas de sa plume.
Justine ou les Malheurs de la vertu, publié en 1791.
La Philosophie dans le boudoir, publié en 1795.
La Nouvelle Justine, suivi de l’Histoire de Juliette, sa sœur, et leurs cent et une gravures, la plus importante et la plus radicale des œuvres publiées de son vivant (1799).
Les Cent Vingt Journées de Sodome, manuscrit disparu à la prise de la Bastille, retrouvé en 1904, publié en 1931-1935 par Maurice Heine.
Le manuscrit des Journées de Florbelle ou la Nature dévoilée, rédigé en 1804 à Charenton, sera saisi par la police en 1807 et livré aux flammes, à la mort du marquis, sur requête de son fils qui assistera à l'autodafé.
Reconnues par Sade, elles sont d'inspiration érotique mais non pornographique — « gazées » selon l'expression de leur auteur.
Le Comte Oxtiern ou les Effets du libertinage, seule pièce de Sade — sur dix-sept — représentée au théâtre en 1791.
Aline et Valcour publiée en 1795.
Florville et Courval publiée en 1799.
Les Crimes de l'Amour publiée en 1800, recueil de onze nouvelles composées à la Bastille entre 1787 et 1788, précédées d'un court essai intitulé Idée sur les romans (essai sur le genre romanesque commenté dans l'article Réflexions sur le roman au XVIIIe siècle).
La Marquise de Gange, quoique publiée anonymement en 1813, est de la même veine que Les Crimes de l'Amour.
Nommé secrétaire de la section des Piques, le « citoyen Sade, hommes de lettre » a rédigé pour sa section, en 1792 et 1793, des discours ou des pétitions qui nous sont parvenus :
Idée sur le mode de la sanction des lois (novembre 1792).
Pétition des Sections de Paris à la Convention nationale (juin 1793).
Discours aux mânes de Marat et de Le Pelletier (septembre 1793).
Pétition de la Section des Piques aux représentants du peuple français (novembre 1793).
Le manuscrit inédit du Dialogue entre un prêtre et un moribond, manifeste de l'athéisme irréductible de Sade, rédigé au donjon de Vincennes en 1782, a été découvert et publié en 1926 par Maurice Heine, ainsi que Historiettes, Contes et Fabliaux.
Sade est également l'auteur d'un roman historique, Histoire secrète d'Isabelle de Bavière, reine de France, achevé à Charenton en 1813, dans lequel, s'appuyant sur des documents disparus, d'après lui, lors de la Révolution Française, il soutient la thèse controversée d'une Isabelle machiavélique et criminelle, se livrant aux pires horreurs, et sacrifiant à son inextinguible ambition tout sentiment de vertu et d'honneur. Cet ouvrage fut publié en 1964, agrémenté d'un avant-propos de Gilbert Lely.
La découverte, au cours du XXe siècle, d’une importante correspondance a été essentielle pour la connaissance de la vie du « divin marquis » :
En 1929, Paul Bourdin est le premier à publier la « Correspondance inédite du marquis de Sade, de ses proches et de ses familiers », conservée par le notaire d'Apt Gaufridy et par ses successeurs. Gaufridy, régisseur des biens de Sade en Provence (La Coste, Saumane, Mazan, Arles) pendant vingt-six ans, a été l’homme de confiance du marquis, de Mme de Sade et de Mme de Montreuil. Ces lettres donnent l’histoire presque journalière de sa famille de 1774 à 1800.
Une autre découverte importante est faite par Gilbert Lely en 1948 dans les archives familiales que le descendant direct du marquis accepte de lui ouvrir au château de Condé-en-Brie : cent soixante-deux lettres du marquis écrites au donjon de Vincennes et dix-sept lettres rédigées à la Bastille, qu’il publiera en trois recueils : L'Aigle, Mademoiselle... (1949), Le Carillon de Vincennes (1953), Monsieur le 6 (1954).
Maurice Lever retrouvera, toujours dans les archives familiales, les lettres du marquis et de sa jeune belle-sœur, Anne-Prospère de Launay, chanoinesse bénédictine, échangées pendant leur liaison. Il les publiera en 2005 sous le titre Je jure à M. le marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui…
Enfin, Alice M. Laborde a entrepris, de 1991 à 2007 à Genève, la publication d’une correspondance générale du marquis de Sade en vingt-sept volumes.
Georges Daumas a publié en 1970 des fragments — le reste ayant été saisi et détruit — du Journal écrit par le marquis à l’asile de Charenton. Retrouvés par le comte Xavier de Sade dans les archives familiales, ils couvrent la période du 5 juin 1807 au 26 août 1808 et du 18 juillet au 30 novembre 1814, l’avant-veille de sa mort. Ils sont difficiles à comprendre, le marquis n’écrivant que pour lui et avec précaution, par allusions pour la plupart très difficiles à élucider. La graphie est souvent abrégée, volontiers incorrecte, hâtive, négligée. L’intimité découverte est triste : « argent, mensonges, querelles, illusions puériles, le tout assaisonné par un érotisme pauvrement prolongé, dans un tout petit univers clos, terne et étouffant. » On y découvre la dernière aventure érotique du marquis avec Madeleine Leclerc, probablement apprentie dans la couture ou le blanchissage et âgée de moins de vingt ans.
Sade disparu, son patronyme, synonyme d’infamie, entre assez vite dans le langage commun comme substantif et adjectif. Le néologisme « sadisme » apparaît dès 1834 dans le Dictionnaire universel de Boiste comme « aberration épouvantable de la débauche : système monstrueux et antisocial qui révolte la nature. »
« Voilà un nom que tout le monde sait et que personne ne prononce ; la main tremble en l’écrivant, et quand on le prononce les oreilles vous tintent d’un son lugubre » peut-on lire dans un dictionnaire de 1857 à l’article Sade. « Non seulement cet homme prêche l’orgie, mais il prêche le vol, le parricide, le sacrilège, la profanation des tombeaux, l’infanticide, toutes les horreurs. Il a prévu et inventé des crimes que le code pénal n’a pas prévu ; il a imaginé des tortures que l’inquisition n’a pas devinées. »
C’est Krafft-Ebing, médecin allemand, qui donne, à la fin du XIXe siècle, un statut scientifique au mot sadisme, comme antonyme de masochisme pour désigner une perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l’humiliation infligée à autrui
FIN
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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- saintluc
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Guyane : la loi de la jungle 53:39
Guyane : la loi de la jungle. Ou comment dans le plus grand département français, le gouvernement tolère des tueries sauvages autour de la recherche d'or. Ce documentaire n'a pas trouvé de distributeur en France, les auteurs ont donc décidé de le publié sur Internet.
http://video.google.com/videoplay?docid ... 4811365947
Guyane : la loi de la jungle. Ou comment dans le plus grand département français, le gouvernement tolère des tueries sauvages autour de la recherche d'or. Ce documentaire n'a pas trouvé de distributeur en France, les auteurs ont donc décidé de le publié sur Internet.
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1242
30 octobre
Signature de la paix de Lorris
Le comte de Toulouse Raimon VII et le roi de France Louis IX signent un traité de paix à Lorris dans le Loiret. Raimon VII renonce à Narbonne et Albi et promet de faire la chasse aux hérétiques, les "cathares". Cet accord met fin à la révolte des seigneurs du Midi contre Saint-Louis.
Voir aussi : Paix - Louis IX - Saint Louis de France - Histoire des Capétiens
1632
30 octobre
Montmorency est décapité
Le gouverneur du Languedoc, Henri de Montmorency est exécuté dans la cour d'honneur du conseil municipal de Toulouse, le Capitole. Il est accusé de désobéissance au roi Louis XIII et à Richelieu. Montmorency avait fomenté un complot contre le cardinal avec Gaston d'Orléans le frère de Louis XIII. Mais il fut fait prisonnier lors de la bataille de Castelnaudary, alors que le frère du roi s'enfuyait vers les Pays-Bas.
Voir aussi : Exécution - Louis XIII - Richelieu - Montmorency - Histoire de la Renaissance
1697
30 octobre
Une partie de Saint-Domingue cédée à la France
Lors du traité de Ryswick, qui met fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg, la France obtient la partie occidentale de l’île d’Haïti. Le territoire est appelé Saint-Domingue. Les Espagnols conservent le reste de l’île, appelé Santo Domingo. La France occupera le territoire jusqu’en 1803. Haïti proclamera son indépendance le 1er janvier 1804.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Histoire de la Colonisation
1793
30 octobre
Interdiction des clubs féminins.
Les femmes n'ayant aucun droit politique, la Convention leur interdit de se réunir en club. L'assemblée craint que ces regroupements ne soient des réunions politiques.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire de la Convention - Interdiction - Histoire des Femmes
1794
30 octobre
Création de l'Ecole Nationale Supérieure
L'Ecole Normale Supérieure est créée par la Convention dans le but de former les instituteurs à l'enseignement. Ils devront séjourner quatre mois au sein de l'école et retourner en province au terme de leur formation pour y exercer leur métier. L'ENS sera supprimée par Louis XVIII en 1822 puis réhabilitée. Elle accueille des étudiants issus de classes préparatoires et compte parmi ses anciens élèves quelques noms célèbres: Jean Giraudoux, Louis Pasteur, Léon Blum ou Laurent Fabius.
Voir aussi : Création - Dossier histoire de l' enseignement - Histoire de la Convention - Histoire des Institutions
1836
30 octobre
Coup d'Etat manqué pour Louis-Napoléon Bonaparte
Le neveu de Napoléon Ier, Louis-Napoléon Bonaparte tente de soulever la garnison de Strasbourg pour marcher sur Paris et renverser Louis-Philippe. Mais le manque d'organisation fait échouer la tentative de putsch. Louis-Napoléon doit quitter la France pour les Etats-Unis. Mais il sera arrêté et jugé. Au terme du procès, Louis-Napoléon sera acquitté.
Voir aussi : Coup d'Etat - Louis-Philippe - Louis-Napoléon Bonaparte - Histoire des Bourbons-Orléans
1938
30 octobre
Orson Welles terrorise l'Amérique
Le réalisateur américain Orson Welles adapte le roman de science-fiction de H.G Wells "la guerre des mondes" à la radio. Le feuilleton, qui raconte l'invasion de la terre par les martiens, est diffusé en fin de journée sur CBS. Wells y joue plusieurs personnages à la fois, dont un faux envoyé spécial qui s'écrit: "I guess that it...That's the thing...Terrific...." La plupart des auditeurs prennent l'émission en cours et sont effrayés. Plusieurs milliers de personnes s'enfuient de chez elles croyant à une réelle invasion martienne sur le New-Jersey. Orson Welles s'excusera devant toute l'Amérique quelques jours plus tard, toujours à la radio.
Voir aussi : Extra-terrestre - Orson Welles - Histoire de la Radio
1947
30 octobre
Naissance du GATT
Vingt trois pays signent à Genève le General Agreement on Tariffs and Trade (l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Cet accord vise à relancer le commerce international en abaissant les barrières douanières et à éviter ainsi de retomber dans le protectionnisme en vigueur avant la guerre. Reposant sur le principe du libre-échange, le GATT assure l’harmonisation tarifaire et quantitative douanière entre ses membres, bannissant toute discrimination commerciale et favorisant la transparence. Provisoire dans un premier temps, le GATT n’a pas le statut d’organisation internationale. Il sera remplacé, en 1995, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre froide : de l'Alliance aux deux blocs - Histoire de l'OMC - Histoire du Gatt - Uruguay Round - Histoire du Commerce
1975
30 octobre
Juan-Carlos remplace le général Franco
Francisco Franco tombe très gravement malade. Il charge le Prince Juan Carlos d'Espagne d'assurer les pleins pouvoirs le temps de sa maladie. Le "caudillo" mourra le 20 novembre et le Juan Carlos sera proclamé roi d'Espagne.
Voir aussi : Franco - Roi - Juan Carlos - Histoire des Sacres
1980
30 octobre
Coluche: candidat à la présidentielle
Le comique Michel Colucci alias "Coluche" annonce officiellement sa candidature à la présidence de la république. Il a réuni une centaine de journalistes au théâtre du gymnase, mais tous croient à une plaisanterie. Coluche, accablé par la pression médiatique et victime de menaces se retirera da la campagne présidentielle au bout de cinq mois, le 6 avril.
Voir aussi : Election - Coluche - Histoire des Elections
1995
30 octobre
Encore un référendum de souveraineté québécoise rejeté
Les Québécois rejettent une fois de plus le projet de souveraineté de leur province ainsi que le partenariat économique et politique avec le reste du Canada. Une première tentative référendaire avait eu lieu en mai 1980, sous le gouvernement de René Lévesque et avait eu le même résultat. Mais cette fois-ci, le "non" est majoritaire à seulement 50,6% des voix. Ce résultat aboutira à la démission du premier ministre du Québec, Jacques Parizeau. La question de la souveraineté québécoise n’est donc toujours pas résolue.
Voir aussi : Histoire du Québec - Référendum - Histoire de la Diplomatie
1997
30 octobre
Lancement réussi pour Ariane V
Le deuxième tir d'Ariane V, le tir 502, est une véritable succès. Le lanceur européen n'avait pas réussi son premier lancement en juin 1996 et du être détruit après 37 secondes de vol. Le succès d'Ariane V permettra de mettre en orbite des satellites de télécommunication lourd et volumineux.
Voir aussi : Fusée - Histoire de l'Aéronautique
2005
30 octobre
Naissance de l'infante Aliénor de Bourbon
Aliénor d’Espagne, fille de la princesse d’Asturie et de Philippe de Bourbon, héritier du trône d’Espagne naît à Madrid. La mère de l’Infante est une présentatrice télé plus connue sous le nom Letizia Ortiz, et qui a épousé le prince en 2004.
Voir aussi : Naissance - Letizia Ortiz - Histoire de la Politique
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
30 octobre
Signature de la paix de Lorris
Le comte de Toulouse Raimon VII et le roi de France Louis IX signent un traité de paix à Lorris dans le Loiret. Raimon VII renonce à Narbonne et Albi et promet de faire la chasse aux hérétiques, les "cathares". Cet accord met fin à la révolte des seigneurs du Midi contre Saint-Louis.
Voir aussi : Paix - Louis IX - Saint Louis de France - Histoire des Capétiens
1632
30 octobre
Montmorency est décapité
Le gouverneur du Languedoc, Henri de Montmorency est exécuté dans la cour d'honneur du conseil municipal de Toulouse, le Capitole. Il est accusé de désobéissance au roi Louis XIII et à Richelieu. Montmorency avait fomenté un complot contre le cardinal avec Gaston d'Orléans le frère de Louis XIII. Mais il fut fait prisonnier lors de la bataille de Castelnaudary, alors que le frère du roi s'enfuyait vers les Pays-Bas.
Voir aussi : Exécution - Louis XIII - Richelieu - Montmorency - Histoire de la Renaissance
1697
30 octobre
Une partie de Saint-Domingue cédée à la France
Lors du traité de Ryswick, qui met fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg, la France obtient la partie occidentale de l’île d’Haïti. Le territoire est appelé Saint-Domingue. Les Espagnols conservent le reste de l’île, appelé Santo Domingo. La France occupera le territoire jusqu’en 1803. Haïti proclamera son indépendance le 1er janvier 1804.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Histoire de la Colonisation
1793
30 octobre
Interdiction des clubs féminins.
Les femmes n'ayant aucun droit politique, la Convention leur interdit de se réunir en club. L'assemblée craint que ces regroupements ne soient des réunions politiques.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire de la Convention - Interdiction - Histoire des Femmes
1794
30 octobre
Création de l'Ecole Nationale Supérieure
L'Ecole Normale Supérieure est créée par la Convention dans le but de former les instituteurs à l'enseignement. Ils devront séjourner quatre mois au sein de l'école et retourner en province au terme de leur formation pour y exercer leur métier. L'ENS sera supprimée par Louis XVIII en 1822 puis réhabilitée. Elle accueille des étudiants issus de classes préparatoires et compte parmi ses anciens élèves quelques noms célèbres: Jean Giraudoux, Louis Pasteur, Léon Blum ou Laurent Fabius.
Voir aussi : Création - Dossier histoire de l' enseignement - Histoire de la Convention - Histoire des Institutions
1836
30 octobre
Coup d'Etat manqué pour Louis-Napoléon Bonaparte
Le neveu de Napoléon Ier, Louis-Napoléon Bonaparte tente de soulever la garnison de Strasbourg pour marcher sur Paris et renverser Louis-Philippe. Mais le manque d'organisation fait échouer la tentative de putsch. Louis-Napoléon doit quitter la France pour les Etats-Unis. Mais il sera arrêté et jugé. Au terme du procès, Louis-Napoléon sera acquitté.
Voir aussi : Coup d'Etat - Louis-Philippe - Louis-Napoléon Bonaparte - Histoire des Bourbons-Orléans
1938
30 octobre
Orson Welles terrorise l'Amérique
Le réalisateur américain Orson Welles adapte le roman de science-fiction de H.G Wells "la guerre des mondes" à la radio. Le feuilleton, qui raconte l'invasion de la terre par les martiens, est diffusé en fin de journée sur CBS. Wells y joue plusieurs personnages à la fois, dont un faux envoyé spécial qui s'écrit: "I guess that it...That's the thing...Terrific...." La plupart des auditeurs prennent l'émission en cours et sont effrayés. Plusieurs milliers de personnes s'enfuient de chez elles croyant à une réelle invasion martienne sur le New-Jersey. Orson Welles s'excusera devant toute l'Amérique quelques jours plus tard, toujours à la radio.
Voir aussi : Extra-terrestre - Orson Welles - Histoire de la Radio
1947
30 octobre
Naissance du GATT
Vingt trois pays signent à Genève le General Agreement on Tariffs and Trade (l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Cet accord vise à relancer le commerce international en abaissant les barrières douanières et à éviter ainsi de retomber dans le protectionnisme en vigueur avant la guerre. Reposant sur le principe du libre-échange, le GATT assure l’harmonisation tarifaire et quantitative douanière entre ses membres, bannissant toute discrimination commerciale et favorisant la transparence. Provisoire dans un premier temps, le GATT n’a pas le statut d’organisation internationale. Il sera remplacé, en 1995, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre froide : de l'Alliance aux deux blocs - Histoire de l'OMC - Histoire du Gatt - Uruguay Round - Histoire du Commerce
1975
30 octobre
Juan-Carlos remplace le général Franco
Francisco Franco tombe très gravement malade. Il charge le Prince Juan Carlos d'Espagne d'assurer les pleins pouvoirs le temps de sa maladie. Le "caudillo" mourra le 20 novembre et le Juan Carlos sera proclamé roi d'Espagne.
Voir aussi : Franco - Roi - Juan Carlos - Histoire des Sacres
1980
30 octobre
Coluche: candidat à la présidentielle
Le comique Michel Colucci alias "Coluche" annonce officiellement sa candidature à la présidence de la république. Il a réuni une centaine de journalistes au théâtre du gymnase, mais tous croient à une plaisanterie. Coluche, accablé par la pression médiatique et victime de menaces se retirera da la campagne présidentielle au bout de cinq mois, le 6 avril.
Voir aussi : Election - Coluche - Histoire des Elections
1995
30 octobre
Encore un référendum de souveraineté québécoise rejeté
Les Québécois rejettent une fois de plus le projet de souveraineté de leur province ainsi que le partenariat économique et politique avec le reste du Canada. Une première tentative référendaire avait eu lieu en mai 1980, sous le gouvernement de René Lévesque et avait eu le même résultat. Mais cette fois-ci, le "non" est majoritaire à seulement 50,6% des voix. Ce résultat aboutira à la démission du premier ministre du Québec, Jacques Parizeau. La question de la souveraineté québécoise n’est donc toujours pas résolue.
Voir aussi : Histoire du Québec - Référendum - Histoire de la Diplomatie
1997
30 octobre
Lancement réussi pour Ariane V
Le deuxième tir d'Ariane V, le tir 502, est une véritable succès. Le lanceur européen n'avait pas réussi son premier lancement en juin 1996 et du être détruit après 37 secondes de vol. Le succès d'Ariane V permettra de mettre en orbite des satellites de télécommunication lourd et volumineux.
Voir aussi : Fusée - Histoire de l'Aéronautique
2005
30 octobre
Naissance de l'infante Aliénor de Bourbon
Aliénor d’Espagne, fille de la princesse d’Asturie et de Philippe de Bourbon, héritier du trône d’Espagne naît à Madrid. La mère de l’Infante est une présentatrice télé plus connue sous le nom Letizia Ortiz, et qui a épousé le prince en 2004.
Voir aussi : Naissance - Letizia Ortiz - Histoire de la Politique
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Henri II de Montmorency (né le 30 avril 1595 au château de Chantilly, exécuté à Toulouse le 30 octobre 1632), fils d’Henri Ier de Montmorency, filleul du roi de France Henri IV, il fut amiral de France à 17 ans, vice-roi de la Nouvelle-France et gouverneur du Languedoc. Il est l’époux de Marie-Félicie des Ursins.
Il participa aux guerres contre les protestants, et battit la flotte de Benjamin de Rohan, duc de Soubise devant La Rochelle en 1625. Maréchal de France en 1630, il intrigua avec Gaston d'Orléans, frère du roi, contre le cardinal de Richelieu. Condamné à mort pour crime de lèse-majesté, il fut exécuté à Toulouse le 30 octobre 1632 (une plaque commémorative est visible dans la cour de la mairie de Toulouse, place du Capitole). Ses biens confisqués passèrent à la maison de Condé. Avec lui s’éteignit la branche aînée des Montmorency.
La mort du duc de Montmorency, l’un des seigneurs les plus considérables de son temps, fut un signe de l’affirmation du pouvoir royal sur la noblesse et sonna la fin de la féodalité. Le Roi en personne se déplaça pour punir les révoltés. Il réglementa la tenue des États. Ils se réunirent désormais la plupart du temps à Montpellier. Ils ne pouvaient plus désormais discuter de l’impôt.
Vice-roi de la Nouvelle-France de 1620 à 1625, Henri de Montmorency donna son nom aux célèbres chutes de la région de Québec découvertes par Samuel de Champlain.
L’édit de Nantes promulgué le 15 avril 1598 par Henri IV avait permis de mettre fin à plus de trente années de guerres religieuses qui avaient ensanglanté le Royaume. En Languedoc, il fut accueilli avec grande satisfaction. Il accordait la liberté de culte aux protestants dans tous les lieux où ce culte existait en 1557. Il leur donnait en outre des places de sûreté : Montpellier, Aigues-Mortes. Les troubles s’apaisèrent.
Le 14 mai 1610, le bon Roi Henri est assassiné par Ravaillac. Les protestants, qui se sentent alors menacés, se regroupent derrière le duc de Rohan et reprennent la lutte. En 1622, pour arrêter les combats en Languedoc, Louis XIII signe la paix de Montpellier qui confirme les dispositions de l’édit de Nantes.
Au-delà de l’intérêt pour les protestants, le duc de Rohan cherchait à satisfaire son ambition purement politique. Richelieu va se dresser devant lui. Après avoir pris La Rochelle au terme d’un siège qui frappe durement les réformés, il vient soumettre le Languedoc. Privas est prise et saccagée, Alès rend les armes. L’édit de grâce d'Alès (27 juin 1629) retire aux protestants leurs privilèges politiques et leurs places de sûreté. Le roi a les mains libres pour lutter contre les protestants.
En 1630, Gaston d’Orléans, le propre frère du roi Louis XIII, tente d’organiser un soulèvement général du royaume. Henri de Montmorency, influencé par la reine-mère Marie de Médicis (dont sa femme, Marie-Félicie Orsini est cousine), et malgré les mises en garde de Richelieu, le soutient. Il rallie les États de Languedoc, auxquels Richelieu a tenté d’enlever le droit de lever l’impôt, et ordonne au sieur de La Croix, capitaine de ses gardes, d’occuper le fort de Brescou, au large d’Agde. Le 22 juillet 1632, la province de Languedoc fait sécession du Royaume de France. Une partie de la petite noblesse suit Montmorency dans la rébellion mais la ville de Toulouse reste fidèle au roi. Carcassonne et Narbonne refusent d’accueillir l’armée des rebelles qui erre alors dans le Languedoc sans but précis. Une armée royale se met en route, commandée par le maréchal de Schomberg. La rencontre a lieu devant Castelnaudary, le 1er septembre 1632. Schomberg dispose de 2000 à 2500 hommes, les insurgés ne peuvent lui opposer que 1200 à 1500 nobles peu entraînés au combat. L’affrontement ne dure pas plus d’une demi-heure : grièvement blessé, le duc est fait prisonnier.
Jugé par le Parlement de Toulouse présidé par le garde des sceaux Châteauneuf pour crime de lèse-majesté, il est condamné à mort. Après avoir demandé pardon au Roi et rendu son bâton de maréchal et son cordon de l’ordre du Saint-Esprit, il sera décapité à huis clos, dans la cour intérieure de l’hôtel de ville le 30 octobre 1632. Ses derniers mots furent pour le bourreau « Frappe hardiment ». Une plaque au sol commémore cette exécution.
Il participa aux guerres contre les protestants, et battit la flotte de Benjamin de Rohan, duc de Soubise devant La Rochelle en 1625. Maréchal de France en 1630, il intrigua avec Gaston d'Orléans, frère du roi, contre le cardinal de Richelieu. Condamné à mort pour crime de lèse-majesté, il fut exécuté à Toulouse le 30 octobre 1632 (une plaque commémorative est visible dans la cour de la mairie de Toulouse, place du Capitole). Ses biens confisqués passèrent à la maison de Condé. Avec lui s’éteignit la branche aînée des Montmorency.
La mort du duc de Montmorency, l’un des seigneurs les plus considérables de son temps, fut un signe de l’affirmation du pouvoir royal sur la noblesse et sonna la fin de la féodalité. Le Roi en personne se déplaça pour punir les révoltés. Il réglementa la tenue des États. Ils se réunirent désormais la plupart du temps à Montpellier. Ils ne pouvaient plus désormais discuter de l’impôt.
Vice-roi de la Nouvelle-France de 1620 à 1625, Henri de Montmorency donna son nom aux célèbres chutes de la région de Québec découvertes par Samuel de Champlain.
L’édit de Nantes promulgué le 15 avril 1598 par Henri IV avait permis de mettre fin à plus de trente années de guerres religieuses qui avaient ensanglanté le Royaume. En Languedoc, il fut accueilli avec grande satisfaction. Il accordait la liberté de culte aux protestants dans tous les lieux où ce culte existait en 1557. Il leur donnait en outre des places de sûreté : Montpellier, Aigues-Mortes. Les troubles s’apaisèrent.
Le 14 mai 1610, le bon Roi Henri est assassiné par Ravaillac. Les protestants, qui se sentent alors menacés, se regroupent derrière le duc de Rohan et reprennent la lutte. En 1622, pour arrêter les combats en Languedoc, Louis XIII signe la paix de Montpellier qui confirme les dispositions de l’édit de Nantes.
Au-delà de l’intérêt pour les protestants, le duc de Rohan cherchait à satisfaire son ambition purement politique. Richelieu va se dresser devant lui. Après avoir pris La Rochelle au terme d’un siège qui frappe durement les réformés, il vient soumettre le Languedoc. Privas est prise et saccagée, Alès rend les armes. L’édit de grâce d'Alès (27 juin 1629) retire aux protestants leurs privilèges politiques et leurs places de sûreté. Le roi a les mains libres pour lutter contre les protestants.
En 1630, Gaston d’Orléans, le propre frère du roi Louis XIII, tente d’organiser un soulèvement général du royaume. Henri de Montmorency, influencé par la reine-mère Marie de Médicis (dont sa femme, Marie-Félicie Orsini est cousine), et malgré les mises en garde de Richelieu, le soutient. Il rallie les États de Languedoc, auxquels Richelieu a tenté d’enlever le droit de lever l’impôt, et ordonne au sieur de La Croix, capitaine de ses gardes, d’occuper le fort de Brescou, au large d’Agde. Le 22 juillet 1632, la province de Languedoc fait sécession du Royaume de France. Une partie de la petite noblesse suit Montmorency dans la rébellion mais la ville de Toulouse reste fidèle au roi. Carcassonne et Narbonne refusent d’accueillir l’armée des rebelles qui erre alors dans le Languedoc sans but précis. Une armée royale se met en route, commandée par le maréchal de Schomberg. La rencontre a lieu devant Castelnaudary, le 1er septembre 1632. Schomberg dispose de 2000 à 2500 hommes, les insurgés ne peuvent lui opposer que 1200 à 1500 nobles peu entraînés au combat. L’affrontement ne dure pas plus d’une demi-heure : grièvement blessé, le duc est fait prisonnier.
Jugé par le Parlement de Toulouse présidé par le garde des sceaux Châteauneuf pour crime de lèse-majesté, il est condamné à mort. Après avoir demandé pardon au Roi et rendu son bâton de maréchal et son cordon de l’ordre du Saint-Esprit, il sera décapité à huis clos, dans la cour intérieure de l’hôtel de ville le 30 octobre 1632. Ses derniers mots furent pour le bourreau « Frappe hardiment ». Une plaque au sol commémore cette exécution.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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- saintluc
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Japon, Un monde, des mondes
http://www.dailymotion.com/video/xo8cf_ ... des_travel
Découverte de la réserve nationale du Caroux espinouse.
http://www.dailymotion.com/video/xa277i ... -du_travel
http://www.dailymotion.com/video/xo8cf_ ... des_travel
Découverte de la réserve nationale du Caroux espinouse.
http://www.dailymotion.com/video/xa277i ... -du_travel
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Alphonse de Lamartine
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