EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
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- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Bien le bonjour, que cette journée vous soit agréable ;)
Le samedi ça me dit
138
10 juillet
Sacre de l'empereur Antonin
A la mort de l'empereur Hadrien, son fils adoptif Antonin (en latin Titus Aelius Fulvius Antoninus Pius) lui succède. Il sera très vite honoré du titre de "pius" (pieux) pour sa piété et son intégrité dans l'administration de l'Empire. Vers 140, Antonin fera édifier entre le Forth et la Clyde (Grande-Bretagne actuelle), le mur de défense qui porte son nom.
Voir aussi : Sacre - Histoire de Rome - Hadrien - Histoire de la Rome antique
1559
10 juillet
Mort d'Henri II
Blessé à l'œil lors d'un tournoi de chevalerie, le roi de France est soigné par le meilleur chirurgien français, Ambroise Paré. En vain : Henri II expire après une longue agonie, il a 40 ans. Son fils François II qui n'a que quinze ans lui succède. Henri II sera inhumé le 13 août à Saint-Denis.
Voir aussi : Décès - Henri II - Histoire des Valois
1584
10 juillet
Guillaume Ier d’Orange-Nassau est assassiné
S’étant longuement battu pour libérer les Provinces-Unies du joug espagnol, le stathouder Guillaume Ier d’Orange-Nassau, est assassiné par le catholique Balthazar Gérard. Depuis l’Union d’Utrecht, qui donna naissance aux Provinces-Unies, le roi d’Espagne, Philippe II, désirait la mort de son ennemi. Cet assassinat coupe court à une éventuelle désignation de Guillaume Ier comme souverain. Les Provinces-Unies se retrouvent donc sans dirigeant. Le pouvoir se partagera finalement entre les états généraux et les stathouders (gouverneurs) de chaque province, conservant chacune une grande autonomie. Le fils de Guillaume Ier, Maurice de Nassau, succèdera à son père en tant que stathouder de plusieurs provinces et poursuivra la lutte contre les Espagnols.
Voir aussi : Dossier histoire des Provinces-Unies - Philippe II - Maurice de Nassau - Guillaume Ier d’Orange-Nassau - Histoire des Assassinats
1873
10 juillet
Après une dispute, Verlaine tire deux coups de revolver sur Rimbaud
Les deux poètes ont une relation tumultueuse. Verlaine souhaite retourner auprès de sa femme et se dispute avec Rimbaud. En état d'ébriété, il sort un revolver et tire sur Rimbaud. Celui-ci est légèrement blessé au poignet. Mais Verlaine sera condamné à deux ans de prison par la justice belge.
Voir aussi : Rimbaud - Histoire de la Poésie
1898
10 juillet
Crise de Fachoda
Les Français atteignent les premiers le site de Fachoda. Depuis 1896, la mission française du capitaine Marchand fait route à marche forcée vers le Soudan afin de devancer les Britanniques dans leur progression vers le haut Nil. Lorsque le général anglais Kitchener rejoint à son tour la ville occupée par Marchand, c’est le début de la crise. L'Angleterre adresse un ultimatum à la France, la sommant de se retirer. Paris refuse en conditionnant son départ à l'obtention d'un débouché sur le Nil. Fachoda sera, au final, un échec cuisant et humiliant pour la France, qui finira par céder à la pression diplomatique et militaire des Anglais le 3 novembre, ordonnant le retrait des troupes. Celui-ci sera effectif le 11 décembre.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Colonie - Histoire de la Colonisation
1924
10 juillet
Exploit du "finlandais volant" Paavo Nurmi
Quarante minutes après sa victoire au 1 500 mètres, le finlandais Paavo Nurmi prend le départ du 5 000 mètres et s’impose. Après seulement une journée de récupération, il remportera le cross-country de 10 000 mètres, puis, le lendemain, le 3 000 mètres par équipe. En tout, il obtient cinq médailles dans ces jeux de 1924, et fait partie des quatre athlètes à posséder neuf médailles d’or olympiques. Si en 1924, l’équipe de Finlande n’avait pas refusé son inscription au 10 000 mètres (dont il bat le record du monde dès son retour en Finlande) et si il n’avait été exclu des jeux de Los Angeles en 1932 pour professionnalisme, son palmarès serait certainement plus étoffé encore…
Voir aussi : Histoire de Paris - Victoire - Record - Histoire des Jeux Olympiques
1940
10 juillet
Pétain instaure l'Etat Français
A 14 heures, le Parlement rassemblé au Grand-Casino de Vichy vote la fin de la IIIe République, par 569 voix contre 80 et 19 abstentions. Tous les pouvoirs reviennent au Président du Conseil, le maréchal Philippe Pétain âgé de 85 ans. Il prend en charge la rédaction de la nouvelle constitution appelée "Constitution de l'Etat français". Il y est stipulé que devront être garantis "les droits du travail, de la famille et de la patrie." Pétain prend le titre de chef de l'État français et instaure un régime autoritaire. Le 12 juillet, il désignera Pierre Laval comme vice-président du Conseil et successeur. L'Etat Français s'effondrera à la libération en août 1944.
Voir aussi : Pétain - Gouvernement - Histoire du Régime de Vichy - Etat français - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1943
10 juillet
La Sicile envahie par les Alliés
Alors que les Alliés achèvent victorieusement la campagne de Tunisie, les armées britanniques, canadiennes et américaines débarquent en Sicile. De là, elles espèrent pouvoir envahir l’Italie entière. À la mi-août et malgré les renforts allemands, l’île passera sous la domination des Alliés, tandis que Benito Mussolini sera arrêté le 25 juillet.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Mussolini - Histoire de la Sicile - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1951
10 juillet
Début des négociations en Corée
La Corée du Nord, la Chine et les Nations Unies entament des négociations de paix à Kaesong. Mais les conditions d'un armistice achoppent sur la question de l'échange des prisonniers. Le 38ème parallèle est de fait la ligne de cessez-le-feu. La guerre, qui fait rage depuis juin 1950, ne prendra fin qu'une fois le problème des prisonniers résolu. L'armistice sera alors signé le 27 juillet 1953 à Pan Mun Jom.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de la Guerre de Corée - Pan Mun Jom - Histoire des Guerres
1962
10 juillet
Lancement du satellite "Telstar"
Telstar 1 est lancé depuis Cap Canaveral en Floride. Mis au point par la société américaine de télécommunication AT&T, il a pour mission d'assurer la liaison des réseaux de télévision et de téléphonie entre les Etats-Unis et l'Europe. Grâce à "Telstar", premier satellite de télécommunication transatlantique, les téléspectateurs européens assisteront à une conférence de presse donnée par le président Kennedy et les Américains regarderont une émission de divertissement avec Yves Montand.
Voir aussi : Satellite - Télécommunications - Histoire des Télécommunications
1985
10 juillet
Sabotage du "Rainbow Warrior"
Le bateau de l'organisation écologique "Greenpeace" explose dans le port d'Auckland en Nouvelle-Zélande. Un photographe portugais qui se trouvait à bord est tué. L'enquête menée par la police néo-zélandaise révélera que l'attentat a été perpétré par des équipes de la DGSE, les services de contre-espionnage français. "Greenpeace" préparait une campagne contre les essais nucléaires français dans le Pacifique. Les deux agents spéciaux, "les faux époux Turenge", seront inculpés pour meurtre. Ils feront trois ans de prison.
Voir aussi : Dossier histoire du nucléaire - Essais nucléaires - Histoire de Greenpeace - Histoire du Rainbow Warrior - Histoire des Scandales politiques
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Le samedi ça me dit
138
10 juillet
Sacre de l'empereur Antonin
A la mort de l'empereur Hadrien, son fils adoptif Antonin (en latin Titus Aelius Fulvius Antoninus Pius) lui succède. Il sera très vite honoré du titre de "pius" (pieux) pour sa piété et son intégrité dans l'administration de l'Empire. Vers 140, Antonin fera édifier entre le Forth et la Clyde (Grande-Bretagne actuelle), le mur de défense qui porte son nom.
Voir aussi : Sacre - Histoire de Rome - Hadrien - Histoire de la Rome antique
1559
10 juillet
Mort d'Henri II
Blessé à l'œil lors d'un tournoi de chevalerie, le roi de France est soigné par le meilleur chirurgien français, Ambroise Paré. En vain : Henri II expire après une longue agonie, il a 40 ans. Son fils François II qui n'a que quinze ans lui succède. Henri II sera inhumé le 13 août à Saint-Denis.
Voir aussi : Décès - Henri II - Histoire des Valois
1584
10 juillet
Guillaume Ier d’Orange-Nassau est assassiné
S’étant longuement battu pour libérer les Provinces-Unies du joug espagnol, le stathouder Guillaume Ier d’Orange-Nassau, est assassiné par le catholique Balthazar Gérard. Depuis l’Union d’Utrecht, qui donna naissance aux Provinces-Unies, le roi d’Espagne, Philippe II, désirait la mort de son ennemi. Cet assassinat coupe court à une éventuelle désignation de Guillaume Ier comme souverain. Les Provinces-Unies se retrouvent donc sans dirigeant. Le pouvoir se partagera finalement entre les états généraux et les stathouders (gouverneurs) de chaque province, conservant chacune une grande autonomie. Le fils de Guillaume Ier, Maurice de Nassau, succèdera à son père en tant que stathouder de plusieurs provinces et poursuivra la lutte contre les Espagnols.
Voir aussi : Dossier histoire des Provinces-Unies - Philippe II - Maurice de Nassau - Guillaume Ier d’Orange-Nassau - Histoire des Assassinats
1873
10 juillet
Après une dispute, Verlaine tire deux coups de revolver sur Rimbaud
Les deux poètes ont une relation tumultueuse. Verlaine souhaite retourner auprès de sa femme et se dispute avec Rimbaud. En état d'ébriété, il sort un revolver et tire sur Rimbaud. Celui-ci est légèrement blessé au poignet. Mais Verlaine sera condamné à deux ans de prison par la justice belge.
Voir aussi : Rimbaud - Histoire de la Poésie
1898
10 juillet
Crise de Fachoda
Les Français atteignent les premiers le site de Fachoda. Depuis 1896, la mission française du capitaine Marchand fait route à marche forcée vers le Soudan afin de devancer les Britanniques dans leur progression vers le haut Nil. Lorsque le général anglais Kitchener rejoint à son tour la ville occupée par Marchand, c’est le début de la crise. L'Angleterre adresse un ultimatum à la France, la sommant de se retirer. Paris refuse en conditionnant son départ à l'obtention d'un débouché sur le Nil. Fachoda sera, au final, un échec cuisant et humiliant pour la France, qui finira par céder à la pression diplomatique et militaire des Anglais le 3 novembre, ordonnant le retrait des troupes. Celui-ci sera effectif le 11 décembre.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Colonie - Histoire de la Colonisation
1924
10 juillet
Exploit du "finlandais volant" Paavo Nurmi
Quarante minutes après sa victoire au 1 500 mètres, le finlandais Paavo Nurmi prend le départ du 5 000 mètres et s’impose. Après seulement une journée de récupération, il remportera le cross-country de 10 000 mètres, puis, le lendemain, le 3 000 mètres par équipe. En tout, il obtient cinq médailles dans ces jeux de 1924, et fait partie des quatre athlètes à posséder neuf médailles d’or olympiques. Si en 1924, l’équipe de Finlande n’avait pas refusé son inscription au 10 000 mètres (dont il bat le record du monde dès son retour en Finlande) et si il n’avait été exclu des jeux de Los Angeles en 1932 pour professionnalisme, son palmarès serait certainement plus étoffé encore…
Voir aussi : Histoire de Paris - Victoire - Record - Histoire des Jeux Olympiques
1940
10 juillet
Pétain instaure l'Etat Français
A 14 heures, le Parlement rassemblé au Grand-Casino de Vichy vote la fin de la IIIe République, par 569 voix contre 80 et 19 abstentions. Tous les pouvoirs reviennent au Président du Conseil, le maréchal Philippe Pétain âgé de 85 ans. Il prend en charge la rédaction de la nouvelle constitution appelée "Constitution de l'Etat français". Il y est stipulé que devront être garantis "les droits du travail, de la famille et de la patrie." Pétain prend le titre de chef de l'État français et instaure un régime autoritaire. Le 12 juillet, il désignera Pierre Laval comme vice-président du Conseil et successeur. L'Etat Français s'effondrera à la libération en août 1944.
Voir aussi : Pétain - Gouvernement - Histoire du Régime de Vichy - Etat français - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1943
10 juillet
La Sicile envahie par les Alliés
Alors que les Alliés achèvent victorieusement la campagne de Tunisie, les armées britanniques, canadiennes et américaines débarquent en Sicile. De là, elles espèrent pouvoir envahir l’Italie entière. À la mi-août et malgré les renforts allemands, l’île passera sous la domination des Alliés, tandis que Benito Mussolini sera arrêté le 25 juillet.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Mussolini - Histoire de la Sicile - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1951
10 juillet
Début des négociations en Corée
La Corée du Nord, la Chine et les Nations Unies entament des négociations de paix à Kaesong. Mais les conditions d'un armistice achoppent sur la question de l'échange des prisonniers. Le 38ème parallèle est de fait la ligne de cessez-le-feu. La guerre, qui fait rage depuis juin 1950, ne prendra fin qu'une fois le problème des prisonniers résolu. L'armistice sera alors signé le 27 juillet 1953 à Pan Mun Jom.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de la Guerre de Corée - Pan Mun Jom - Histoire des Guerres
1962
10 juillet
Lancement du satellite "Telstar"
Telstar 1 est lancé depuis Cap Canaveral en Floride. Mis au point par la société américaine de télécommunication AT&T, il a pour mission d'assurer la liaison des réseaux de télévision et de téléphonie entre les Etats-Unis et l'Europe. Grâce à "Telstar", premier satellite de télécommunication transatlantique, les téléspectateurs européens assisteront à une conférence de presse donnée par le président Kennedy et les Américains regarderont une émission de divertissement avec Yves Montand.
Voir aussi : Satellite - Télécommunications - Histoire des Télécommunications
1985
10 juillet
Sabotage du "Rainbow Warrior"
Le bateau de l'organisation écologique "Greenpeace" explose dans le port d'Auckland en Nouvelle-Zélande. Un photographe portugais qui se trouvait à bord est tué. L'enquête menée par la police néo-zélandaise révélera que l'attentat a été perpétré par des équipes de la DGSE, les services de contre-espionnage français. "Greenpeace" préparait une campagne contre les essais nucléaires français dans le Pacifique. Les deux agents spéciaux, "les faux époux Turenge", seront inculpés pour meurtre. Ils feront trois ans de prison.
Voir aussi : Dossier histoire du nucléaire - Essais nucléaires - Histoire de Greenpeace - Histoire du Rainbow Warrior - Histoire des Scandales politiques
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
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- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
En septembre 1871, Arthur débarque à Paris, invité par Verlaine à qui il a envoyé ses poèmes. Verlaine, de 10 ans plus âgé que lui, est fasciné et tombe sous le charme. Rimbaud, lui, voit en Verlaine un compagnon capable de le suivre dans sa quête de Voyant, et considère son homosexualité comme une étape de son expérience de la connaissance universelle.
Hélas ! Paul est un être soumis, tiraillé entre l'amour qu'il éprouve pour sa femme Mathilde et sa passion pour Rimbaud. Ils vivront moins de deux ans ensemble, vie commune qui s'achèvera par un drame : le 10 juillet 1873 à Bruxelles, Verlaine, ivre et déchiré, blesse Rimbaud d'un coup de pistolet car son jeune amant a décidé de le quitter.
Arthur s'enfuiera en Europe puis en Afrique et effacera son existence passée dont il parlera une fois comme de "souillures". Verlaine, lui, ne l'oubliera jamais, et contribuera à la postérité de l'oeuvre de son ancien amant...
J'ai donc réuni dans cette rubrique tout ce qui avait attrait à la relation des deux poètes, notamment quelques uns des nombreux écrits de Verlaine concernant Arthur, et qui nous renseignent sur le physique de Rimbaud, ses habitudes, et le pouvoir de fascination qu'il exerçait sur Paul. Vous avez également à votre disposition des poèmes d'Arthur sauvés par Verlaine grâce aux copies manuscrites qu'il en prie, comme celle du "Bateau Ivre".
[url]
Juillet 1873. Rappelons que Verlaine a abandonné Rimbaud à Londres pour se rendre à Bruxelles. La capitale belge va alors être le théâtre de l'acte final du drame amoureux vécu par Arthur et Paul.
Rimbaud rejoignit donc Verlaine à Bruxelles le 8 juillet. A quatre heures le 10, Paul entra dans la chambre, ivre, un pistolet au poing qu'il venait d'acheter chez l'armurier de la galerie Saint-Hubert. Pour l'empêcher de partir, il tira sur Arthur et le blessa au poignet gauche. Arthur se fit mettre un bandage, et, désirant toujours retourner à Paris, se rendit à la gare du Midi. Mais sur le chemin, un faux geste de Paul alarma Arthur, fiévreux : il prit peur qu'il sortit à nouveau son revolver et appela un agent de police. Tous deux furent conduits au poste pour un premier interrogatoire par le commisaire, suivi d'autres, de dépositions et de déclarations, puis finalement de l'acte de renonciation de Rimbaud.
Verlaine fut incarcéré à la prison de Mons. Rimbaud, quant à lui, retourna chez lui, dans les Ardennes, et y écrivit Une saison en enfer.
[/url]
Déclaration de Rimbaud
au commissaire de police
10 juillet 1873 (vers 8 heures du soir).
Depuis un an, j'habite Londres avec le sieur Verlaine. Nous faisions des correspondances pour les journaux et donnions des leçons de français. Sa société était devenue impossible, et j'avais manifesté le désir de retourner à Paris.
Il y a quatre jours, il m'a quitté pour venir à Bruxelles et m'a envoyé un télégramme pour venir le rejoindre. Je suis arrivé depuis deux jours, et suis allé me loger avec lui et sa mère, rue des Brasseurs, n° 1. Je manifestais toujours le désir de retourner à Paris. Il me répondait :
"Oui, pars, et tu verras !"
Ce matin, il est allé acheter un revolver au passage des Galeries Saint-Hubert, qu'il m'a montré à son retour, vers midi. Nous sommes allés ensuite à la Maison des Brasseurs, Grand'Place, où nous avons continué à causer de mon départ. Rentrés au logement vers deux heures, il a fermé la porte à clef, s'est assis devant ; puis, armant son revolver, il en a tiré deux coups en disant :
"Tiens ! Je t'apprendrai à vouloir partir !"
Ces coups de feu ont été tirés à trois mètres de distance ; le premier m'a blessé au poignet gauche, le second ne m'a pas atteint. Sa mère était présente et m'a porté les premiers soins. Je me suis rendu ensuite à l'Hôpital Saint-Jean, où l'on m'a pansé. J'étais accompagné par Verlaine et sa mère. Le pansement fini, nous sommes revenus tous trois à la maison. Verlaine me disait toujours de ne pas le quitter et de rester avec lui ; mais je n'ai pas voulu consentir et suis parti vers sept heures du soir, accompagné de Verlaine et de sa mère. Arrivé aux environs de la Place Rouppe, Verlaine m'a devancé de quelques pas, puis il est revenu vers moi : je l'ai vu mettre sa main en poche pour saisir son revolver ; j'ai fait demi-tour et suis revenu sur mes pas. J'ai rencontré l'agent de police à qui j'ai fait part de ce qui m'était arrivé et qui a invité Verlaine à le suivre au bureau de police.
Si ce dernier m'avait laissé partir librement, je n'aurais pas porté plainte à sa charge pour la blessure qu'il m'a faite.
[url]
Déclaration de Verlaine
au commissaire de police
10 juillet 1873.
Je suis arrivé à Bruxelles depuis quatre jours, malheureux et désespéré. Je connais Rimbaud depuis plus d'une année. J'ai vécu avec lui à Londres, que j'ai quitté depuis quatre jours pour venir habiter Bruxelles, afin d'être plus près de mes affaires, plaidant en séparation avec ma femme habitant Paris, laquelle prétend que j'ai des relations immorales avec Rimbaud.
J'ai écrit à ma femme que si elle ne venait pas me rejoindre dans les trois jours je me brûlerais la cervelle ; et c'est dans ce but que j'ai acheté le revolver ce matin au passage des Galeries Saint-Hubert, avec la gaine et une boîte de capsules, pour la somme de 23 francs.
Depuis mon arrivée à Bruxelles, j'ai recu une lettre de Rimbaud qui me demandait de venir me rejoindre. Je lui ai envoyé un télégramme disant que je l'attendais ; et il est arrivé il y a deux jours. Aujourd'hui, me voyant malheureux, il a voulu me quitter. J'ai cédé à un moment de folie et j'ai tiré sur lui. Il n'a pas porté plainte à ce moment. Je me suis rendu avec lui et ma mère à l'hôpital Saint-Jean pour le faire panser et nous sommes revenus ensemble. Rimbaud voulait partir à toute force. Ma mère lui a donné vingt francs pour son voyage ; et c'est en le conduisant à la gare qu'il a prétendu que je voulais le tuer.
[/url]
Hélas ! Paul est un être soumis, tiraillé entre l'amour qu'il éprouve pour sa femme Mathilde et sa passion pour Rimbaud. Ils vivront moins de deux ans ensemble, vie commune qui s'achèvera par un drame : le 10 juillet 1873 à Bruxelles, Verlaine, ivre et déchiré, blesse Rimbaud d'un coup de pistolet car son jeune amant a décidé de le quitter.
Arthur s'enfuiera en Europe puis en Afrique et effacera son existence passée dont il parlera une fois comme de "souillures". Verlaine, lui, ne l'oubliera jamais, et contribuera à la postérité de l'oeuvre de son ancien amant...
J'ai donc réuni dans cette rubrique tout ce qui avait attrait à la relation des deux poètes, notamment quelques uns des nombreux écrits de Verlaine concernant Arthur, et qui nous renseignent sur le physique de Rimbaud, ses habitudes, et le pouvoir de fascination qu'il exerçait sur Paul. Vous avez également à votre disposition des poèmes d'Arthur sauvés par Verlaine grâce aux copies manuscrites qu'il en prie, comme celle du "Bateau Ivre".
[url]
Juillet 1873. Rappelons que Verlaine a abandonné Rimbaud à Londres pour se rendre à Bruxelles. La capitale belge va alors être le théâtre de l'acte final du drame amoureux vécu par Arthur et Paul.
Rimbaud rejoignit donc Verlaine à Bruxelles le 8 juillet. A quatre heures le 10, Paul entra dans la chambre, ivre, un pistolet au poing qu'il venait d'acheter chez l'armurier de la galerie Saint-Hubert. Pour l'empêcher de partir, il tira sur Arthur et le blessa au poignet gauche. Arthur se fit mettre un bandage, et, désirant toujours retourner à Paris, se rendit à la gare du Midi. Mais sur le chemin, un faux geste de Paul alarma Arthur, fiévreux : il prit peur qu'il sortit à nouveau son revolver et appela un agent de police. Tous deux furent conduits au poste pour un premier interrogatoire par le commisaire, suivi d'autres, de dépositions et de déclarations, puis finalement de l'acte de renonciation de Rimbaud.
Verlaine fut incarcéré à la prison de Mons. Rimbaud, quant à lui, retourna chez lui, dans les Ardennes, et y écrivit Une saison en enfer.
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Déclaration de Rimbaud
au commissaire de police
10 juillet 1873 (vers 8 heures du soir).
Depuis un an, j'habite Londres avec le sieur Verlaine. Nous faisions des correspondances pour les journaux et donnions des leçons de français. Sa société était devenue impossible, et j'avais manifesté le désir de retourner à Paris.
Il y a quatre jours, il m'a quitté pour venir à Bruxelles et m'a envoyé un télégramme pour venir le rejoindre. Je suis arrivé depuis deux jours, et suis allé me loger avec lui et sa mère, rue des Brasseurs, n° 1. Je manifestais toujours le désir de retourner à Paris. Il me répondait :
"Oui, pars, et tu verras !"
Ce matin, il est allé acheter un revolver au passage des Galeries Saint-Hubert, qu'il m'a montré à son retour, vers midi. Nous sommes allés ensuite à la Maison des Brasseurs, Grand'Place, où nous avons continué à causer de mon départ. Rentrés au logement vers deux heures, il a fermé la porte à clef, s'est assis devant ; puis, armant son revolver, il en a tiré deux coups en disant :
"Tiens ! Je t'apprendrai à vouloir partir !"
Ces coups de feu ont été tirés à trois mètres de distance ; le premier m'a blessé au poignet gauche, le second ne m'a pas atteint. Sa mère était présente et m'a porté les premiers soins. Je me suis rendu ensuite à l'Hôpital Saint-Jean, où l'on m'a pansé. J'étais accompagné par Verlaine et sa mère. Le pansement fini, nous sommes revenus tous trois à la maison. Verlaine me disait toujours de ne pas le quitter et de rester avec lui ; mais je n'ai pas voulu consentir et suis parti vers sept heures du soir, accompagné de Verlaine et de sa mère. Arrivé aux environs de la Place Rouppe, Verlaine m'a devancé de quelques pas, puis il est revenu vers moi : je l'ai vu mettre sa main en poche pour saisir son revolver ; j'ai fait demi-tour et suis revenu sur mes pas. J'ai rencontré l'agent de police à qui j'ai fait part de ce qui m'était arrivé et qui a invité Verlaine à le suivre au bureau de police.
Si ce dernier m'avait laissé partir librement, je n'aurais pas porté plainte à sa charge pour la blessure qu'il m'a faite.
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Déclaration de Verlaine
au commissaire de police
10 juillet 1873.
Je suis arrivé à Bruxelles depuis quatre jours, malheureux et désespéré. Je connais Rimbaud depuis plus d'une année. J'ai vécu avec lui à Londres, que j'ai quitté depuis quatre jours pour venir habiter Bruxelles, afin d'être plus près de mes affaires, plaidant en séparation avec ma femme habitant Paris, laquelle prétend que j'ai des relations immorales avec Rimbaud.
J'ai écrit à ma femme que si elle ne venait pas me rejoindre dans les trois jours je me brûlerais la cervelle ; et c'est dans ce but que j'ai acheté le revolver ce matin au passage des Galeries Saint-Hubert, avec la gaine et une boîte de capsules, pour la somme de 23 francs.
Depuis mon arrivée à Bruxelles, j'ai recu une lettre de Rimbaud qui me demandait de venir me rejoindre. Je lui ai envoyé un télégramme disant que je l'attendais ; et il est arrivé il y a deux jours. Aujourd'hui, me voyant malheureux, il a voulu me quitter. J'ai cédé à un moment de folie et j'ai tiré sur lui. Il n'a pas porté plainte à ce moment. Je me suis rendu avec lui et ma mère à l'hôpital Saint-Jean pour le faire panser et nous sommes revenus ensemble. Rimbaud voulait partir à toute force. Ma mère lui a donné vingt francs pour son voyage ; et c'est en le conduisant à la gare qu'il a prétendu que je voulais le tuer.
[/url]
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
- Élite
- Messages : 21133
- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
- Localisation : Macabanaufondujardin france
Un pt'tit coin de chez nous
Collonges tire son nom du latin Colonica : « maison du colon »[réf. nécessaire]. Les moines de l’abbaye de Charroux en Poitou fondent un prieuré au VIIIe siècle. Il attire sous sa protection une population de paysans, d’artisans et de commerçants. Autour de ses bâtiments protégés par une enceinte, la communauté prospère. L’accueil des pèlerins en route pour Compostelle via Rocamadour est une source durable de profits. En 1308, le vicomte de Turenne accorde à la ville une charte de franchise. Le droit de juridiction haute, moyenne et basse lui est accordé. Il préside à la naissance de lignées de procureurs, avocats, notaires. L’enclos ne suffit plus à contenir sa population. Naissent alors les barris : le faubourg de la Veyrie à l’est, celui de Hautefort, du Faure, la Guitardie. Après les guerres de religion, la reconstruction du patrimoine de la petite noblesse coïncide avec la montée en puissance de la vicomté. C’est à cette époque que s’élèvent les nobles logis des officiers de la vicomté.
Après la vente de la vicomté en 1738, puis la Révolution, qui détruit les bâtiments du prieuré, le bourg ne retrouve qu’une prospérité éphémère au début du XIXe siècle. Collonges perd peu à peu ses habitants, le village se transformant en carrière de pierres.
Au début du XXe siècle, quelques Collongeois créèrent l’association des Amis de Collonges permettant le classement du site tout entier en 1942.
[url]
http://www.collonges-la-rouge.fr/[/url]
Collonges tire son nom du latin Colonica : « maison du colon »[réf. nécessaire]. Les moines de l’abbaye de Charroux en Poitou fondent un prieuré au VIIIe siècle. Il attire sous sa protection une population de paysans, d’artisans et de commerçants. Autour de ses bâtiments protégés par une enceinte, la communauté prospère. L’accueil des pèlerins en route pour Compostelle via Rocamadour est une source durable de profits. En 1308, le vicomte de Turenne accorde à la ville une charte de franchise. Le droit de juridiction haute, moyenne et basse lui est accordé. Il préside à la naissance de lignées de procureurs, avocats, notaires. L’enclos ne suffit plus à contenir sa population. Naissent alors les barris : le faubourg de la Veyrie à l’est, celui de Hautefort, du Faure, la Guitardie. Après les guerres de religion, la reconstruction du patrimoine de la petite noblesse coïncide avec la montée en puissance de la vicomté. C’est à cette époque que s’élèvent les nobles logis des officiers de la vicomté.
Après la vente de la vicomté en 1738, puis la Révolution, qui détruit les bâtiments du prieuré, le bourg ne retrouve qu’une prospérité éphémère au début du XIXe siècle. Collonges perd peu à peu ses habitants, le village se transformant en carrière de pierres.
Au début du XXe siècle, quelques Collongeois créèrent l’association des Amis de Collonges permettant le classement du site tout entier en 1942.
[url]
http://www.collonges-la-rouge.fr/[/url]
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
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http://www.youtube.com/watch?v=MjWmD9gHBTI Léo Ferré Petite
http://www.youtube.com/watch?v=Tedh6qktYfE La mémoire et la mer - Léo Ferré
http://www.youtube.com/watch?v=piPxjgHtG38 Leo ferre - Le Chien (live)
http://www.youtube.com/watch?v=OBPHesOGEBA Léo Ferré - Ton style
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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- saintluc
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http://www.tagtele.com/videos/voir/43101/1/
Planète Terre - L'odyssée des origines
Tout commence il y a quatre milliards six cents millions d'années. A la suite de collisions répétées entre astéroïdes, une planète prend forme, qui donnera naissance à la Terre telle que nous la connaissons aujourd'hui, il y a dix millions d'années. Cette série de six documentaires en raconte l'histoire, de sa genèse à l'apparition de l'homo sapiens, toute récente sur l'échelle de ce long périple évolutif. Ce premier volet est consacré aux débuts de la Terre, ainsi qu'aux multiples évolutions qui ont permis à la planète bleue de devenir ce qu'elle est : le berceau d'une vie foisonnante, unique dans le système solaire.
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Planète Terre - L'odyssée des origines
Tout commence il y a quatre milliards six cents millions d'années. A la suite de collisions répétées entre astéroïdes, une planète prend forme, qui donnera naissance à la Terre telle que nous la connaissons aujourd'hui, il y a dix millions d'années. Cette série de six documentaires en raconte l'histoire, de sa genèse à l'apparition de l'homo sapiens, toute récente sur l'échelle de ce long périple évolutif. Ce premier volet est consacré aux débuts de la Terre, ainsi qu'aux multiples évolutions qui ont permis à la planète bleue de devenir ce qu'elle est : le berceau d'une vie foisonnante, unique dans le système solaire.
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http://www.youtube.com/watch?v=Aa0D5DLyLhM Tina Cousins - Wonderful Life
http://www.youtube.com/watch?v=2syiIGRsyvI Tina Cousins - Mysterious Times
http://www.youtube.com/watch?v=-iFKlRaVz6I Tina Cousins - Killin Time
http://www.youtube.com/watch?v=P86fPsC_cCQ Sash - Ecuador
http://www.youtube.com/watch?v=tmQLENiU17Q sash! -adelante-
Un peu pour tout le monde....
http://www.youtube.com/watch?v=ta6iBw0u9Xg Yalnızlık Senfonisi
http://www.youtube.com/watch?v=RYgsoDfdzY8 Sertab Erener - Yalnızlık Senfonisi
http://www.youtube.com/watch?v=UfSjqGGfoVc Jeux interdits
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http://www.youtube.com/watch?v=2syiIGRsyvI Tina Cousins - Mysterious Times
http://www.youtube.com/watch?v=-iFKlRaVz6I Tina Cousins - Killin Time
http://www.youtube.com/watch?v=P86fPsC_cCQ Sash - Ecuador
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Très bon dimanche à toustes
1302
11 juillet
Bataille des Eperons d'or
Les milices des communes flamandes en révolte contre la France qui occupe la région depuis 1297, battent l'armée française de Philippe le Bel aux abords de la forteresse de Courtrai. Après la bataille, les Flamands ramassent dans la boue les éperons d'or des chevaliers français, d'où le nom de la bataille. Ces trophées orneront l'église Notre-Dame de Courtrai avant d'être récupérés par la France et installés à Dijon.
Voir aussi : Bataille - Philippe IV le Bel - Histoire des Flamands - Histoire des Capétiens
1573
11 juillet
Édit de Boulogne
Au lendemain du siège de la Rochelle, protestants et catholiques concluent la paix avec l’édit de Boulogne. Celui-ci met fin à la quatrième guerre de Religion et permet aux protestants d’obtenir la liberté de conscience. Toutefois, ils ne pourront bénéficier de la liberté de culte que dans trois villes, dont La Rochelle.
Voir aussi : Dossier histoire des Guerres de Religion en France - Histoire de La Rochelle - Histoire des Guerres de religion
1789
11 juillet
Louis XVI renvoie Necker
Le baron de Necker, directeur général des finances, est limogé par le roi de France qui le juge trop libéral. Il est aussitôt remplacé par Breteuil. La décision royale provoque une insurrection dans la capitale car Necker est fortement apprécié des Français. L'agitation parisienne conduira à la prise de la Bastille le 14 juillet et au rappel de Necker.
Voir aussi : Louis XVI - Necker - Histoire de la Révolution
1791
11 juillet
Voltaire au Panthéon
Treize ans après sa mort (30 mai 1778), la dépouille de Voltaire est transférée au Panthéon. Une foule immense accompagne le cortège composé d'acteurs, d'ouvriers, de membres de l'Assemblée nationale, de magistrats, etc. Le clergé ne participe pas à la cérémonie. Après avoir été exposé à la Bastille, symbole de la révolution survenue deux ans auparavant, le cercueil de Voltaire est conduit au Panthéon. L'épitaphe porte ces mots: "Il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira la tolérance, il réclama les droits de l'homme contre la servitude de la féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l'esprit humain, et lui apprit à être libre."
Voir aussi : Histoire du Panthéon - Voltaire - Histoire de la Philosophie
1892
11 juillet
Ravachol sur l'échafaud
L'activiste anarchiste français François Koenigstein, dit Ravachol, est guillotiné à Montbrison. Il avait fait exploser les domiciles de deux juristes parisiens au mois de mars ainsi qu'une caserne. Il est d'abord condamné au bagne à perpétuité pour ces attentats mais les meurtres qu'il a commis dans sa région d'origine, la Loire, lui vaudront la peine de mort. Quand le 21 juin Ravachol apprend la sentence, il s'écrit : "Vive l'anarchie".
Voir aussi : Exécution - Anarchiste - Ravachol - Histoire des Faits divers
1916
11 juillet
Ultime offensive allemande à Verdun
Le général von Falkenhayn lance une ultime offensive pour s’emparer de Verdun. Face à l’attaque britannique menée dans la Somme et qui met à mal les troupes allemandes, le temps est pour lui compté. Fort d’une position favorable, il doit maintenant la concrétiser en victoire effective. Mais face à la résistance du fort de Souville, il devra faire machine arrière. Dès lors, privé de soldats par la bataille de la Somme, il doit se cantonner à une stratégie de défense.
Voir aussi : Bataille de Verdun - Histoire de Verdun - Von Falkenhayn - Histoire de la Première Guerre mondiale
1975
11 juillet
3000 statues de soldats découvertes en Chine
Des archéologues chinois annoncent la découverte du gigantesque tombeau (20 000 m2) du premier empereur du pays Qin Shihuangdi près de Xian. Il contient les statues de plus de 6000 soldats et chevaux en terre cuite grandeur nature. Une véritable armée enterrée avec le défunt souverain pour l'accompagner dans "l'autre monde". Entamé en 221 avant Jésus-Christ, le chantier aurait duré 36 ans et près de 700 000 ouvriers y auraient travaillé. Les guerriers ont tous des visages différents et sont armés, disposés en ordre de bataille. C'est en creusant un puits que des paysans de la région ont fait cette extraordinaire découverte archéologique.
Voir aussi : Dossier histoire des découvertes archéologiques - Tombeau - Histoire de l'Archéologie
1982
11 juillet
Troisième titre pour l'Italie
La "Squadra Azurra" rejoint le Brésil dans le cercle des pays ayant empoché trois Coupe du monde de football. Au vu de son début de parcours difficile, sa victoire 3-1 face aux Allemands est quelque peu inattendue. Auteur du premier but sur une tête plongeante, Rossi fut le véritable moteur de l’équipe pendant la seconde partie de la compétition.
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Squadra Azzura - Histoire du Football
1998
11 juillet
La Croatie gagne la petite finale de la Coupe du Monde
La Croatie, six ans après son indépendance et trois ans seulement après la fin de la guerre, bat les Pays-Bas au Parc des Princes sur un score de 2 à 1 lors de la petite finale de la Coupe du Monde de football. Elle accède ainsi à la troisième place du classement. Elle avait été battue 2-1 par la France lors de la demi-finale.
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Histoire du Football
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
1302
11 juillet
Bataille des Eperons d'or
Les milices des communes flamandes en révolte contre la France qui occupe la région depuis 1297, battent l'armée française de Philippe le Bel aux abords de la forteresse de Courtrai. Après la bataille, les Flamands ramassent dans la boue les éperons d'or des chevaliers français, d'où le nom de la bataille. Ces trophées orneront l'église Notre-Dame de Courtrai avant d'être récupérés par la France et installés à Dijon.
Voir aussi : Bataille - Philippe IV le Bel - Histoire des Flamands - Histoire des Capétiens
1573
11 juillet
Édit de Boulogne
Au lendemain du siège de la Rochelle, protestants et catholiques concluent la paix avec l’édit de Boulogne. Celui-ci met fin à la quatrième guerre de Religion et permet aux protestants d’obtenir la liberté de conscience. Toutefois, ils ne pourront bénéficier de la liberté de culte que dans trois villes, dont La Rochelle.
Voir aussi : Dossier histoire des Guerres de Religion en France - Histoire de La Rochelle - Histoire des Guerres de religion
1789
11 juillet
Louis XVI renvoie Necker
Le baron de Necker, directeur général des finances, est limogé par le roi de France qui le juge trop libéral. Il est aussitôt remplacé par Breteuil. La décision royale provoque une insurrection dans la capitale car Necker est fortement apprécié des Français. L'agitation parisienne conduira à la prise de la Bastille le 14 juillet et au rappel de Necker.
Voir aussi : Louis XVI - Necker - Histoire de la Révolution
1791
11 juillet
Voltaire au Panthéon
Treize ans après sa mort (30 mai 1778), la dépouille de Voltaire est transférée au Panthéon. Une foule immense accompagne le cortège composé d'acteurs, d'ouvriers, de membres de l'Assemblée nationale, de magistrats, etc. Le clergé ne participe pas à la cérémonie. Après avoir été exposé à la Bastille, symbole de la révolution survenue deux ans auparavant, le cercueil de Voltaire est conduit au Panthéon. L'épitaphe porte ces mots: "Il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira la tolérance, il réclama les droits de l'homme contre la servitude de la féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l'esprit humain, et lui apprit à être libre."
Voir aussi : Histoire du Panthéon - Voltaire - Histoire de la Philosophie
1892
11 juillet
Ravachol sur l'échafaud
L'activiste anarchiste français François Koenigstein, dit Ravachol, est guillotiné à Montbrison. Il avait fait exploser les domiciles de deux juristes parisiens au mois de mars ainsi qu'une caserne. Il est d'abord condamné au bagne à perpétuité pour ces attentats mais les meurtres qu'il a commis dans sa région d'origine, la Loire, lui vaudront la peine de mort. Quand le 21 juin Ravachol apprend la sentence, il s'écrit : "Vive l'anarchie".
Voir aussi : Exécution - Anarchiste - Ravachol - Histoire des Faits divers
1916
11 juillet
Ultime offensive allemande à Verdun
Le général von Falkenhayn lance une ultime offensive pour s’emparer de Verdun. Face à l’attaque britannique menée dans la Somme et qui met à mal les troupes allemandes, le temps est pour lui compté. Fort d’une position favorable, il doit maintenant la concrétiser en victoire effective. Mais face à la résistance du fort de Souville, il devra faire machine arrière. Dès lors, privé de soldats par la bataille de la Somme, il doit se cantonner à une stratégie de défense.
Voir aussi : Bataille de Verdun - Histoire de Verdun - Von Falkenhayn - Histoire de la Première Guerre mondiale
1975
11 juillet
3000 statues de soldats découvertes en Chine
Des archéologues chinois annoncent la découverte du gigantesque tombeau (20 000 m2) du premier empereur du pays Qin Shihuangdi près de Xian. Il contient les statues de plus de 6000 soldats et chevaux en terre cuite grandeur nature. Une véritable armée enterrée avec le défunt souverain pour l'accompagner dans "l'autre monde". Entamé en 221 avant Jésus-Christ, le chantier aurait duré 36 ans et près de 700 000 ouvriers y auraient travaillé. Les guerriers ont tous des visages différents et sont armés, disposés en ordre de bataille. C'est en creusant un puits que des paysans de la région ont fait cette extraordinaire découverte archéologique.
Voir aussi : Dossier histoire des découvertes archéologiques - Tombeau - Histoire de l'Archéologie
1982
11 juillet
Troisième titre pour l'Italie
La "Squadra Azurra" rejoint le Brésil dans le cercle des pays ayant empoché trois Coupe du monde de football. Au vu de son début de parcours difficile, sa victoire 3-1 face aux Allemands est quelque peu inattendue. Auteur du premier but sur une tête plongeante, Rossi fut le véritable moteur de l’équipe pendant la seconde partie de la compétition.
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Squadra Azzura - Histoire du Football
1998
11 juillet
La Croatie gagne la petite finale de la Coupe du Monde
La Croatie, six ans après son indépendance et trois ans seulement après la fin de la guerre, bat les Pays-Bas au Parc des Princes sur un score de 2 à 1 lors de la petite finale de la Coupe du Monde de football. Elle accède ainsi à la troisième place du classement. Elle avait été battue 2-1 par la France lors de la demi-finale.
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Histoire du Football
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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- saintluc
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François Claudius Koënigstein dit Ravachol, le « Rocambole de l'anarchisme », est un militant anarchiste né le 14 octobre 1859 à Saint-Chamond (Loire) et mort guillotiné le 11 juillet 1892 à Montbrison.François Claudius Koënigstein est né le 14 octobre 1859 à Saint-Chamond, dans le département de la Loire. Marie Ravachol, sa mère, exerce la profession de moulinière en soie. Elle vit alors en concubinage avec son père, Jean-Adam Koënigstein, dit L'Allemand, originaire des Pays-Bas, arrivé dans le Forez un an plus tôt, en 1858. Il est employé comme lamineur aux forges d'Izieux.
Ravachol est confié à une nourrice jusqu'en 1862, date à laquelle Jean-Adam Koënigstein reconnaît la paternité de l'enfant et épouse Marie Ravachol. Il est par la suite placé dans un hospice qui le prend en charge jusqu'à l'âge de six ou sept ans. Son père se montre violent avec sa femme et interroge régulièrement Ravachol pour trouver des prétextes à son encontre. Sans résultat, d'après Ravachol dans ses Mémoires. Son père abandonne bientôt le foyer conjugal pour retourner aux Pays-Bas où il décède l'année suivante de maladie.
[url]
Ne pouvant subvenir seule aux besoins de quatre enfants, Marie Ravachol doit mendier de l'aide et placer son fils dans une ferme. Dès ses huit ans, il travaille dur pour subvenir aux besoins de sa famille. Il est tour à tour berger, mineur, cordier, chaudronnier avant de trouver une place à Saint-Chamond comme apprenti teinturier chez Richard et Puthod.À 18 ans, Ravachol entame la lecture du livre Le juif errant d'Eugène Sue et commence à se détacher des idées religieuses. Après une conférence donnée par Paule Minck le 3 décembre 1881 à Saint-Chamond, il les abandonne totalement. Il assiste aux conférences de Léonie Rouzade et de Charles-Edme Chabert, s'intéresse à la presse socialiste notamment à travers Le Prolétariat et Le Citoyen de Paris. Il entre dans un Cercle d'études sociales où il rencontre Toussaint Bordat et Régis Faure, tous deux militants anarchistes. Ravachol est alors collectiviste, il deviendra anarchiste suite à ses lectures.[/url]Renvoyé avec son frère de la maison Vindrey, il se retrouve sans travail, dans la misère, et commence par voler des poules pour nourrir sa famille. Vers 1888, il joue de l'accordéon dans les bals pour un cachet de cinq francs par soirée. Il s'adonne à la contrebande d'alcool pour faire face à ses périodes de chômage, puis à la fabrication de fausse monnaie et, à partir de mars 1891, au cambriolage.
Dans la nuit du 14 au 15 mai 1891, à Terrenoire, il profane la sépulture de la comtesse de la Rochetaillée dans le but de dépouiller le cadavre de ses bijoux. Mal renseigné, il ne trouve aucun bijou.
Le 18 juin 1891, à Chambles, il tue et dévalise Jacques Brunel, un ermite de 93 ans, qui vivait d'aumônes depuis une cinquantaine d'années. Sans ressources mais non sans fortune, le vieillard amassait les dons tout en vivant dans une extrême pauvreté. Le crime est découvert le 21 juin vers midi. La police identifie rapidement l'assassin et le 27 juin tend une souricière à Ravachol. Arrêté par le commissaire Teychené et cinq inspecteurs, il parvient à s'enfuir en profitant de l'occasion offerte par un ivrogne.
Activement recherché par la police, il met en scène son suicide le 13 juillet, puis se rend à Barcelone chez Paul Bernard, anarchiste condamné par contumace, en novembre et décembre 1890, à deux et trois ans de prison pour « excitation au meurtre, au pillage et à l'incendie ». À Barcelone, Ravachol s'exerce avec d'autres compagnons à la fabrication d'explosifs, avant de rejoindre Paris en août 1891 sous le nom de Léon Léger.
Il trouve alors refuge chez Charles Chaumentin, 12 place du square Thiers à Saint-Denis, qui le fait entrer à la Chambre syndicale des hommes de peine. Puis Ravachol loue une chambre à L'Île-Saint-Denis, au 2 quai de la Marine. Il est apprécié par la famille Chaumentin. Il apprend à lire à leur fille qui l'appelle « cousin Léon ». Il rencontre Auguste Viard, et deux compagnons qui lui racontent le procès de Clichy. Révoltés par la férocité des policiers et des magistrats lors de l'Affaire de Clichy, Ravachol, Charles Achille Simon dit biscuit, Charles Ferdinand Chaumentin dit Chaumartin, Joseph Marius Beala dit Jas-Béala ou Joseph Marius et sa compagne Rosalie Mariette Soubert dite Mariette Soubère, décident de passer à l'action et organisent plusieurs attentats.
[url]Ravachol est l'instigateur de deux attentats contre les magistrats impliqués dans l'Affaire de Clichy. Le 1er mai 1891, jour de la fusillade de Fourmies, une trentaine de manifestants improvise un défilé allant de Levallois-Perret à Clichy, drapeau rouge en tête. Un peu avant trois heures, alors que le drapeau est roulé et que les manifestants se dispersent, le commissaire Labussière donne l'ordre de s'emparer de l'emblème. C'est l'incident, des coups de feu sont échangés et des agents de police légèrement blessés. Trois anarchistes sont aussitôt arrêtés, dont Louis Leveillé, lui-même blessé par balle. Dès leur arrivée au poste, ils subissent un violent passage à tabac, ce qui révolte les anarchistes. Lors de leur procès, le 28 août de la même année, l'avocat général Bulot requiert la peine de mort contre l'un des prévenus. Le verdict est sévère : Henri Louis Decamps est condamné à cinq ans de prison, Charles Auguste Dardare à trois ans, Louis Leveillé est acquitté.
D'abord occultée par la fusillade de Fourmies, l’affaire est suivie avec plus d’intérêt par les journaux anarchistes. La Révolte, met en valeur l'attitude exemplaire de Henri Louis Decamps lors de son procès ainsi que les violences subies par ses compagnons. Sébastien Faure édite une brochure sur les débats judiciaires intitulée L'anarchiste en cour d'assises. La brutalité policière et les condamnations sont perçues comme un défi par les anarchistes. Avec la complicité de quelques compagnons, Ravachol décide de le relever.
[/url]Dans la nuit du 14 au 15 février 1892, 360 cartouches de dynamite, 3 kilogrammes de poudre, 100 mètres de mèche et 1400 capsules d'amorces, sont dérobés dans une carrière de Soisy-sous-Etiolles. L'enquête, confiée au parquet de Corbeil, se dirige rapidement vers les milieux anarchistes parisiens. La police les soupçonne de préparer des attentats contre l'ambassade d'Espagne et lors des manifestations du 1er mai. Le 23 février, la police perquisitionne chez de nombreux militants anarchistes, dont Jean Grave, administrateur du journal Le Révolté, Constant Martin et Émile Pouget. Ces premières perquisitions donnent peu de résultats, sauf chez Benoit Chalbrey et Bordier, où elle découvre plusieurs cartouches de dynamite provenant du vol de Soisy-sous-Etiolles.
Leur cible est d'abord le commissariat de Clichy qu'ils envisagent de faire exploser le 7 mars 1892 à l'aide d'une marmite chargée de mitraille et d'une cinquantaine de cartouches de dynamite. Devant les difficultés d'approche, le groupe renonce et décide de changer d'objectif pour viser le conseiller Edmond Benoît, président des assises lors de l'Affaire de Clichy. Pour trouver l'adresse du conseiller, Ravachol consulte simplement l'annuaire téléphonique. Charles Simon part reconnaître les lieux, un immeuble situé au 136 boulevard Saint-Germain à Paris, sans parvenir à trouver l'étage où habite le conseiller. Le concierge, Augustin Pinot, interrogé par Charles Simon, refuse de le renseigner.
Le 11 mars, vers 18h00, le groupe passe à l'action]. Charles Chaumentin les accompagne jusqu'au tramway avant d'être remercié et invité à les quitter car « père de famille ». Pour passer les préposés chargés de l'octroi, Mariette Soubère dissimule la marmite sous ses jupes. Le groupe passé, elle quitte ses trois compagnons et retourne chez elle. Au niveau des Bouffes du Nord, Ravachol congédie Charles Simon et Joseph Beala qui retournent à Saint-Denis. Arrivé devant l'immeuble, Ravachol, armé de deux pistolets, entre et dépose la bombe sur le palier du premier étage. Il allume la mèche, redescend et, au moment même où il gagne le trottoir, la bombe explose. « J'ai cru que la maison me tombait dessus ! », déclara Ravachol lors de son procès. Une personne est blessée. Au quatrième étage, le conseiller Benoît est indemne. Les dégâts matériels sont évalués à 40 000 francs de l'époque. Pour le journal anarchiste La Révolte, cet attentat « réhabilite un peu la dynamite que les tentatives précédentes avaient un peu amoindrie ».
Le 13 mars, Ravachol et ses compagnons envisagent un nouvel attentat, cette fois contre l'avocat général Bulot. Ravachol et Charles Simon se chargent de préparer une nouvelle bombe, composée de 120 cartouches de dynamite.
Le 15 mars, une bombe explose à la caserne Lobau. Si cet attentat organisé par Théodule Meunier n'est pas lié à Ravachol, la police est sur les dents. Elle diffuse le signalement de Ravachol à la presse et insiste sur la cicatrice qu'il porte à la main gauche :
« Taille 1 m 66, envergure 1 m 78, maigre, cheveux et sourcils châtains foncés, barbe châtain foncé, teint jaunâtre, visage osseux, nez assez long, figure allongée, front bombé et assez large, aspect maladif
Signes particuliers : cicatrice ronde à la main gauche, au bas de l'index, près du pouce ; deux grains de beauté sur le corps : un sur la poitrine gauche, un sous l'épaule gauche »
— Signalement de Ravachol diffusé par la police, cité par Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, 1951
Dénoncés cinq jours après le premier attentat par une indicatrice anonyme, S. d’A. dite X2, rétribuée 800 francs, Charles Simon et Charles Chaumentin sont interpellés le 17 mars. Ravachol parvient à échapper à la police et à joindre Saint-Mandé ou il dispose d'une chambre. Il coupe sa barbe, et décide de maintenir l'attentat contre Bulot.
[url]Le 27 mars, à 6h20, il prend l'omnibus pour se rendre rue de Clichy où il arrive vers huit heures. Il dépose la bombe au numéro 39 de cette rue, au deuxième étage. Il a parcouru cinquante mètres quand la bombe explose. Sept personnes sont blessées, l'immeuble est ravagé. Les dégâts sont évalués à 120 000 francs.
Après l'attentat, Ravachol prend l'omnibus Batignolles-Jardin des plantes pour constater les dégâts causés par la bombe. Mais le transport en commun est détourné de son trajet habituel et Ravachol ne peut rien voir. Vers 11 heures, il s'arrête au restaurant Véry, situé au 24 boulevard de Magenta, et fait la connaissance de Jules Lhérot, garçon de café et beau-frère du patron. Jules Lhérot émet quelques critiques à propos du service militaire et Ravachol en profite pour lui exposer les théories anarchistes et antimilitaristes. Il lui parle également de l'explosion qui vient d'avoir lieu. Intrigué par un homme qu'il trouve suspect, Jules Lhérot laisse néanmoins partir Ravachol.
Le 30 mars 1892, Ravachol retourne au restaurant Véry. Alarmé par les propos tenus quelques jours plus tôt et reconnaissant en lui l'auteur des attentats décrit par la presse, Jules Lhérot alerte la police. Ravachol est interpellé avec difficulté par le commissaire Dresch et une dizaine d'agents de police.
Le 25 avril, veille de son procès, une bombe dissimulée au restaurant Véry explose, tuant le patron et un client. « Véryfication », écrit Émile Pouget dans Le Père Peinard. Jules Lhérot, lui, est indemne. Il touche 100 francs offert par le journal Le Temps et 300 francs sur le montant d'une souscription lancée par le journal Le Matin en faveur des victimes de l'attentat. Il quitte alors la France pour l'étranger afin d'échapper aux représailles anarchistes. A son retour, il sollicite une place dans la police, qui lui sera accordée.
[/url]L'instruction du procès ne traîne pas. Ravachol et ses compagnons comparaissent le 26 avril devant la Cour d'assises de La Seine. Le tribunal est alors sévèrement gardé pour prévenir toute attaque organisée par des anarchistes. Pour entrer, il faut exhiber un laisser-passer. À onze heures, les inculpés sont présentés devant le tribunal. Le siège du ministère public est occupé par le procureur général Quesnay de Beaurepaire. Le banc de la défense par maître Lagasse. Les débats se déroulent dans le calme. Ravachol tente de disculper ses compagnons et d'assumer seul la responsabilité des attentats. Il explique ses actes par sa volonté de venger Dardare et Decamps condamnés suite aux manifestations du 1er mai 1891 et victimes de brutalités policières. Présenté comme quelqu'un de doux et estimé de tout le monde à cause de sa physionomie sympathique et de ses sentiments humanitaires, par Charles Chaumentin et ses compagnons, Ravachol apparaît alors comme le justicier anarchiste, compatissant avec les opprimés mais implacable avec ceux qu'il jugeait responsable de leur misère. Le verdict est inattendu. Charles Simon et Ravachol sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité, les trois autres acquittés.
Dénoncé par une habituée de la maison, Charles Chaumentin, est jugé sévèrement par les anarchistes qui, à l'époque, ne connaissent pas l'existence de l'indicatrice x.2. Dans le numéro 47 du journal Le Libertaire (3-9 octobre 1896), Sébastien Faure juge avec sévérité « le délateur, le traître, celui qui, dans cette affaire, récolta le mépris de tous les gens de cœur, parce qu'il acheta son acquittement au prix de l'acte le plus ignoble qu'un homme puisse commettre ». Lors des aveux de Charles Chaumentin, la police connaissait déjà toute l'histoire. L'étude des archives de la Préfecture de police par l'historien Jean Maitron le réhabilita « quelque peu ».
Condamné avec Ravachol aux travaux forcés à perpétuité, Charles Simon, meurt au bagne, lors d'une révolte de forçats sur les Îles du Salut. En septembre 1894, François Briens, est tué par un surveillant nommé Moscart. Avant de mourir il a le temps de prononcer ses dernières paroles : « Je meurs pour l'anarchie ; les anarchistes me vengeront ». Le 21 octobre, Moscart est assassiné de dix-neuf coups de couteau, avec un de ses collègues et deux contremaitres. La révolte s'étend, l'alarme est rapidement donnée. La répression tue onze forçats, dont plusieurs anarchistes connus comme Jules Léauthier, Edouard Marpeaux, Pierre Meyrues, Benoît Chevenet, etc.
Le 23 octobre, Quillemary, condamné deux mois plus tôt pour un crime de droit commun, est exécuté. Perché dans un arbre, Charles Simons, matricule 26507, voit la tête rouler dans le panier du bourreau et crie « Vive l'anarchie ! ». Un soldat l'interpelle : « Veux-tu que je tire en haut ou en bas ? » « Vive l'Anarchie ! », fut la dernière réponse du bagnard. Le soldat fait feu, Charles Simon, dit Biscuit, dit Ravachol II s'effondre, mortellement blessé.
[url]Le second procès se déroule le 21 juin, à Montbrison, devant la Cours d'assises de la Loire. Ravachol est accusé de plusieurs crimes et délits antérieurs aux attentats. Il reconnaît la violation de la sépulture et l'assassinat de l'ermite de Chambles, mais nie énergiquement être responsable des meurtres de La Varizelle et de Saint-Étienne. Sa participation au double meurtre de Saint-Étienne, repose essentiellement sur les déclaration de Charles Chaumentin le 27 mars : « ... Béala m'a confié que Ravachol (alors qu'il se cachait à Saint-Étienne après l'assassinat de l'ermite de Chambles) aurait assassiné deux vieilles filles qui tenaient un fonds de quincaillerie à Saint-Étienne, et qu'il n'avait jamais été soupçonné de ce crime ».
Pour sa défense, Ravachol déclare qu'il a tué pour satisfaire ses besoins personnels et soutenir la cause anarchiste. Le président réfute cette thèse. Pour lui, Ravachol a tué pour vivre du crime, et « mener une vie tranquille, sans rien faire ». Sa cause est désespérée, seuls son frère et sa sœur le soutiennent en témoignant de son rôle de père pendant leur enfance.
Ravachol est condamné à mort. Il accueille le verdict au cri de « Vive l'anarchie ! » Le président des assises lui refuse le droit de lire une dernière déclaration qu'il remet à son avocat, maître Lagasse :
« Je souhaite que les jurés qui, en me condamnant à mort, viennent de jeter dans le désespoir ceux qui m'ont conservé leur affection, portent sur leur conscience le souvenir de leur sentence avec autant de légèreté et de courage que moi j'apporterai ma tête sous le couteau de la guillotine. »
— François Koënigstein, dit Ravachol, Le Révolté, n°40, 1-7 juillet 1892
Ravachol est exécuté le 11 juillet 1892, à Montbrison, par le bourreau Louis Deibler. Il refuse l'assistance de l'aumônier et chante Le père Duchêsne en allant vers la guillotine. Ses dernières paroles sont « Vive la ré... » au moment où le couperet tombe. Le télégramme partiellement chiffré de l'annonce de l'exécution le traduit par « Vive la république ! » Il semble plus juste de penser avec Jean Maitron que ses dernières paroles furent « Vive la révolution ! » ou « Vive la révolution sociale ! » comme le firent de nombreux anarchistes avant et après lui.[/url]Avant de devenir l'un des symboles de la révolte désespérée, Ravachol traîne une réputation de mouchard et d'agent provocateur depuis son évasion rocambolesque de juin 1891. Les journaux anarchistes lui sont alors peu favorables. En janvier 1892, le journal La Révolte commente le procès des complices de Ravachol en des termes sans équivoques : « ... L'opinion publique est tellement persuadée que la police l'a fait évader, qu'on rit dans l'auditoire dès qu'il en est question... ».
Au lendemain de son exécution, Ravachol devint un mythe pour de nombreux compagnons et va faire l'objet d'un « véritable culte de la personnalité ». Exalté pour son sang froid lors des attentats, sa logique implacable et le courage dont il fit preuve devant la guillotine, des chansons lui sont consacrées, à l'exemple de La Ravachole, sur l'air de la Carmagnole et de ça ira, ou de Ravachol chanté par Renaud en 1974. Dans L'Éloge de Ravachol, l'écrivain Paul Adam en fait un saint, le « Rénovateur du Sacrifice Essentiel ». Comme le remarque le criminologue Cesare Lombroso, « il fallait aux révolutionnaires français, malgré leur internationalisme, un martyr national, exécuté par la guillotine] ».
Les tintinophiles reconnaîtront en lui une insulte plusieurs fois proférée par le Capitaine Haddock.
Ravachol est confié à une nourrice jusqu'en 1862, date à laquelle Jean-Adam Koënigstein reconnaît la paternité de l'enfant et épouse Marie Ravachol. Il est par la suite placé dans un hospice qui le prend en charge jusqu'à l'âge de six ou sept ans. Son père se montre violent avec sa femme et interroge régulièrement Ravachol pour trouver des prétextes à son encontre. Sans résultat, d'après Ravachol dans ses Mémoires. Son père abandonne bientôt le foyer conjugal pour retourner aux Pays-Bas où il décède l'année suivante de maladie.
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Ne pouvant subvenir seule aux besoins de quatre enfants, Marie Ravachol doit mendier de l'aide et placer son fils dans une ferme. Dès ses huit ans, il travaille dur pour subvenir aux besoins de sa famille. Il est tour à tour berger, mineur, cordier, chaudronnier avant de trouver une place à Saint-Chamond comme apprenti teinturier chez Richard et Puthod.À 18 ans, Ravachol entame la lecture du livre Le juif errant d'Eugène Sue et commence à se détacher des idées religieuses. Après une conférence donnée par Paule Minck le 3 décembre 1881 à Saint-Chamond, il les abandonne totalement. Il assiste aux conférences de Léonie Rouzade et de Charles-Edme Chabert, s'intéresse à la presse socialiste notamment à travers Le Prolétariat et Le Citoyen de Paris. Il entre dans un Cercle d'études sociales où il rencontre Toussaint Bordat et Régis Faure, tous deux militants anarchistes. Ravachol est alors collectiviste, il deviendra anarchiste suite à ses lectures.[/url]Renvoyé avec son frère de la maison Vindrey, il se retrouve sans travail, dans la misère, et commence par voler des poules pour nourrir sa famille. Vers 1888, il joue de l'accordéon dans les bals pour un cachet de cinq francs par soirée. Il s'adonne à la contrebande d'alcool pour faire face à ses périodes de chômage, puis à la fabrication de fausse monnaie et, à partir de mars 1891, au cambriolage.
Dans la nuit du 14 au 15 mai 1891, à Terrenoire, il profane la sépulture de la comtesse de la Rochetaillée dans le but de dépouiller le cadavre de ses bijoux. Mal renseigné, il ne trouve aucun bijou.
Le 18 juin 1891, à Chambles, il tue et dévalise Jacques Brunel, un ermite de 93 ans, qui vivait d'aumônes depuis une cinquantaine d'années. Sans ressources mais non sans fortune, le vieillard amassait les dons tout en vivant dans une extrême pauvreté. Le crime est découvert le 21 juin vers midi. La police identifie rapidement l'assassin et le 27 juin tend une souricière à Ravachol. Arrêté par le commissaire Teychené et cinq inspecteurs, il parvient à s'enfuir en profitant de l'occasion offerte par un ivrogne.
Activement recherché par la police, il met en scène son suicide le 13 juillet, puis se rend à Barcelone chez Paul Bernard, anarchiste condamné par contumace, en novembre et décembre 1890, à deux et trois ans de prison pour « excitation au meurtre, au pillage et à l'incendie ». À Barcelone, Ravachol s'exerce avec d'autres compagnons à la fabrication d'explosifs, avant de rejoindre Paris en août 1891 sous le nom de Léon Léger.
Il trouve alors refuge chez Charles Chaumentin, 12 place du square Thiers à Saint-Denis, qui le fait entrer à la Chambre syndicale des hommes de peine. Puis Ravachol loue une chambre à L'Île-Saint-Denis, au 2 quai de la Marine. Il est apprécié par la famille Chaumentin. Il apprend à lire à leur fille qui l'appelle « cousin Léon ». Il rencontre Auguste Viard, et deux compagnons qui lui racontent le procès de Clichy. Révoltés par la férocité des policiers et des magistrats lors de l'Affaire de Clichy, Ravachol, Charles Achille Simon dit biscuit, Charles Ferdinand Chaumentin dit Chaumartin, Joseph Marius Beala dit Jas-Béala ou Joseph Marius et sa compagne Rosalie Mariette Soubert dite Mariette Soubère, décident de passer à l'action et organisent plusieurs attentats.
[url]Ravachol est l'instigateur de deux attentats contre les magistrats impliqués dans l'Affaire de Clichy. Le 1er mai 1891, jour de la fusillade de Fourmies, une trentaine de manifestants improvise un défilé allant de Levallois-Perret à Clichy, drapeau rouge en tête. Un peu avant trois heures, alors que le drapeau est roulé et que les manifestants se dispersent, le commissaire Labussière donne l'ordre de s'emparer de l'emblème. C'est l'incident, des coups de feu sont échangés et des agents de police légèrement blessés. Trois anarchistes sont aussitôt arrêtés, dont Louis Leveillé, lui-même blessé par balle. Dès leur arrivée au poste, ils subissent un violent passage à tabac, ce qui révolte les anarchistes. Lors de leur procès, le 28 août de la même année, l'avocat général Bulot requiert la peine de mort contre l'un des prévenus. Le verdict est sévère : Henri Louis Decamps est condamné à cinq ans de prison, Charles Auguste Dardare à trois ans, Louis Leveillé est acquitté.
D'abord occultée par la fusillade de Fourmies, l’affaire est suivie avec plus d’intérêt par les journaux anarchistes. La Révolte, met en valeur l'attitude exemplaire de Henri Louis Decamps lors de son procès ainsi que les violences subies par ses compagnons. Sébastien Faure édite une brochure sur les débats judiciaires intitulée L'anarchiste en cour d'assises. La brutalité policière et les condamnations sont perçues comme un défi par les anarchistes. Avec la complicité de quelques compagnons, Ravachol décide de le relever.
[/url]Dans la nuit du 14 au 15 février 1892, 360 cartouches de dynamite, 3 kilogrammes de poudre, 100 mètres de mèche et 1400 capsules d'amorces, sont dérobés dans une carrière de Soisy-sous-Etiolles. L'enquête, confiée au parquet de Corbeil, se dirige rapidement vers les milieux anarchistes parisiens. La police les soupçonne de préparer des attentats contre l'ambassade d'Espagne et lors des manifestations du 1er mai. Le 23 février, la police perquisitionne chez de nombreux militants anarchistes, dont Jean Grave, administrateur du journal Le Révolté, Constant Martin et Émile Pouget. Ces premières perquisitions donnent peu de résultats, sauf chez Benoit Chalbrey et Bordier, où elle découvre plusieurs cartouches de dynamite provenant du vol de Soisy-sous-Etiolles.
Leur cible est d'abord le commissariat de Clichy qu'ils envisagent de faire exploser le 7 mars 1892 à l'aide d'une marmite chargée de mitraille et d'une cinquantaine de cartouches de dynamite. Devant les difficultés d'approche, le groupe renonce et décide de changer d'objectif pour viser le conseiller Edmond Benoît, président des assises lors de l'Affaire de Clichy. Pour trouver l'adresse du conseiller, Ravachol consulte simplement l'annuaire téléphonique. Charles Simon part reconnaître les lieux, un immeuble situé au 136 boulevard Saint-Germain à Paris, sans parvenir à trouver l'étage où habite le conseiller. Le concierge, Augustin Pinot, interrogé par Charles Simon, refuse de le renseigner.
Le 11 mars, vers 18h00, le groupe passe à l'action]. Charles Chaumentin les accompagne jusqu'au tramway avant d'être remercié et invité à les quitter car « père de famille ». Pour passer les préposés chargés de l'octroi, Mariette Soubère dissimule la marmite sous ses jupes. Le groupe passé, elle quitte ses trois compagnons et retourne chez elle. Au niveau des Bouffes du Nord, Ravachol congédie Charles Simon et Joseph Beala qui retournent à Saint-Denis. Arrivé devant l'immeuble, Ravachol, armé de deux pistolets, entre et dépose la bombe sur le palier du premier étage. Il allume la mèche, redescend et, au moment même où il gagne le trottoir, la bombe explose. « J'ai cru que la maison me tombait dessus ! », déclara Ravachol lors de son procès. Une personne est blessée. Au quatrième étage, le conseiller Benoît est indemne. Les dégâts matériels sont évalués à 40 000 francs de l'époque. Pour le journal anarchiste La Révolte, cet attentat « réhabilite un peu la dynamite que les tentatives précédentes avaient un peu amoindrie ».
Le 13 mars, Ravachol et ses compagnons envisagent un nouvel attentat, cette fois contre l'avocat général Bulot. Ravachol et Charles Simon se chargent de préparer une nouvelle bombe, composée de 120 cartouches de dynamite.
Le 15 mars, une bombe explose à la caserne Lobau. Si cet attentat organisé par Théodule Meunier n'est pas lié à Ravachol, la police est sur les dents. Elle diffuse le signalement de Ravachol à la presse et insiste sur la cicatrice qu'il porte à la main gauche :
« Taille 1 m 66, envergure 1 m 78, maigre, cheveux et sourcils châtains foncés, barbe châtain foncé, teint jaunâtre, visage osseux, nez assez long, figure allongée, front bombé et assez large, aspect maladif
Signes particuliers : cicatrice ronde à la main gauche, au bas de l'index, près du pouce ; deux grains de beauté sur le corps : un sur la poitrine gauche, un sous l'épaule gauche »
— Signalement de Ravachol diffusé par la police, cité par Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, 1951
Dénoncés cinq jours après le premier attentat par une indicatrice anonyme, S. d’A. dite X2, rétribuée 800 francs, Charles Simon et Charles Chaumentin sont interpellés le 17 mars. Ravachol parvient à échapper à la police et à joindre Saint-Mandé ou il dispose d'une chambre. Il coupe sa barbe, et décide de maintenir l'attentat contre Bulot.
[url]Le 27 mars, à 6h20, il prend l'omnibus pour se rendre rue de Clichy où il arrive vers huit heures. Il dépose la bombe au numéro 39 de cette rue, au deuxième étage. Il a parcouru cinquante mètres quand la bombe explose. Sept personnes sont blessées, l'immeuble est ravagé. Les dégâts sont évalués à 120 000 francs.
Après l'attentat, Ravachol prend l'omnibus Batignolles-Jardin des plantes pour constater les dégâts causés par la bombe. Mais le transport en commun est détourné de son trajet habituel et Ravachol ne peut rien voir. Vers 11 heures, il s'arrête au restaurant Véry, situé au 24 boulevard de Magenta, et fait la connaissance de Jules Lhérot, garçon de café et beau-frère du patron. Jules Lhérot émet quelques critiques à propos du service militaire et Ravachol en profite pour lui exposer les théories anarchistes et antimilitaristes. Il lui parle également de l'explosion qui vient d'avoir lieu. Intrigué par un homme qu'il trouve suspect, Jules Lhérot laisse néanmoins partir Ravachol.
Le 30 mars 1892, Ravachol retourne au restaurant Véry. Alarmé par les propos tenus quelques jours plus tôt et reconnaissant en lui l'auteur des attentats décrit par la presse, Jules Lhérot alerte la police. Ravachol est interpellé avec difficulté par le commissaire Dresch et une dizaine d'agents de police.
Le 25 avril, veille de son procès, une bombe dissimulée au restaurant Véry explose, tuant le patron et un client. « Véryfication », écrit Émile Pouget dans Le Père Peinard. Jules Lhérot, lui, est indemne. Il touche 100 francs offert par le journal Le Temps et 300 francs sur le montant d'une souscription lancée par le journal Le Matin en faveur des victimes de l'attentat. Il quitte alors la France pour l'étranger afin d'échapper aux représailles anarchistes. A son retour, il sollicite une place dans la police, qui lui sera accordée.
[/url]L'instruction du procès ne traîne pas. Ravachol et ses compagnons comparaissent le 26 avril devant la Cour d'assises de La Seine. Le tribunal est alors sévèrement gardé pour prévenir toute attaque organisée par des anarchistes. Pour entrer, il faut exhiber un laisser-passer. À onze heures, les inculpés sont présentés devant le tribunal. Le siège du ministère public est occupé par le procureur général Quesnay de Beaurepaire. Le banc de la défense par maître Lagasse. Les débats se déroulent dans le calme. Ravachol tente de disculper ses compagnons et d'assumer seul la responsabilité des attentats. Il explique ses actes par sa volonté de venger Dardare et Decamps condamnés suite aux manifestations du 1er mai 1891 et victimes de brutalités policières. Présenté comme quelqu'un de doux et estimé de tout le monde à cause de sa physionomie sympathique et de ses sentiments humanitaires, par Charles Chaumentin et ses compagnons, Ravachol apparaît alors comme le justicier anarchiste, compatissant avec les opprimés mais implacable avec ceux qu'il jugeait responsable de leur misère. Le verdict est inattendu. Charles Simon et Ravachol sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité, les trois autres acquittés.
Dénoncé par une habituée de la maison, Charles Chaumentin, est jugé sévèrement par les anarchistes qui, à l'époque, ne connaissent pas l'existence de l'indicatrice x.2. Dans le numéro 47 du journal Le Libertaire (3-9 octobre 1896), Sébastien Faure juge avec sévérité « le délateur, le traître, celui qui, dans cette affaire, récolta le mépris de tous les gens de cœur, parce qu'il acheta son acquittement au prix de l'acte le plus ignoble qu'un homme puisse commettre ». Lors des aveux de Charles Chaumentin, la police connaissait déjà toute l'histoire. L'étude des archives de la Préfecture de police par l'historien Jean Maitron le réhabilita « quelque peu ».
Condamné avec Ravachol aux travaux forcés à perpétuité, Charles Simon, meurt au bagne, lors d'une révolte de forçats sur les Îles du Salut. En septembre 1894, François Briens, est tué par un surveillant nommé Moscart. Avant de mourir il a le temps de prononcer ses dernières paroles : « Je meurs pour l'anarchie ; les anarchistes me vengeront ». Le 21 octobre, Moscart est assassiné de dix-neuf coups de couteau, avec un de ses collègues et deux contremaitres. La révolte s'étend, l'alarme est rapidement donnée. La répression tue onze forçats, dont plusieurs anarchistes connus comme Jules Léauthier, Edouard Marpeaux, Pierre Meyrues, Benoît Chevenet, etc.
Le 23 octobre, Quillemary, condamné deux mois plus tôt pour un crime de droit commun, est exécuté. Perché dans un arbre, Charles Simons, matricule 26507, voit la tête rouler dans le panier du bourreau et crie « Vive l'anarchie ! ». Un soldat l'interpelle : « Veux-tu que je tire en haut ou en bas ? » « Vive l'Anarchie ! », fut la dernière réponse du bagnard. Le soldat fait feu, Charles Simon, dit Biscuit, dit Ravachol II s'effondre, mortellement blessé.
[url]Le second procès se déroule le 21 juin, à Montbrison, devant la Cours d'assises de la Loire. Ravachol est accusé de plusieurs crimes et délits antérieurs aux attentats. Il reconnaît la violation de la sépulture et l'assassinat de l'ermite de Chambles, mais nie énergiquement être responsable des meurtres de La Varizelle et de Saint-Étienne. Sa participation au double meurtre de Saint-Étienne, repose essentiellement sur les déclaration de Charles Chaumentin le 27 mars : « ... Béala m'a confié que Ravachol (alors qu'il se cachait à Saint-Étienne après l'assassinat de l'ermite de Chambles) aurait assassiné deux vieilles filles qui tenaient un fonds de quincaillerie à Saint-Étienne, et qu'il n'avait jamais été soupçonné de ce crime ».
Pour sa défense, Ravachol déclare qu'il a tué pour satisfaire ses besoins personnels et soutenir la cause anarchiste. Le président réfute cette thèse. Pour lui, Ravachol a tué pour vivre du crime, et « mener une vie tranquille, sans rien faire ». Sa cause est désespérée, seuls son frère et sa sœur le soutiennent en témoignant de son rôle de père pendant leur enfance.
Ravachol est condamné à mort. Il accueille le verdict au cri de « Vive l'anarchie ! » Le président des assises lui refuse le droit de lire une dernière déclaration qu'il remet à son avocat, maître Lagasse :
« Je souhaite que les jurés qui, en me condamnant à mort, viennent de jeter dans le désespoir ceux qui m'ont conservé leur affection, portent sur leur conscience le souvenir de leur sentence avec autant de légèreté et de courage que moi j'apporterai ma tête sous le couteau de la guillotine. »
— François Koënigstein, dit Ravachol, Le Révolté, n°40, 1-7 juillet 1892
Ravachol est exécuté le 11 juillet 1892, à Montbrison, par le bourreau Louis Deibler. Il refuse l'assistance de l'aumônier et chante Le père Duchêsne en allant vers la guillotine. Ses dernières paroles sont « Vive la ré... » au moment où le couperet tombe. Le télégramme partiellement chiffré de l'annonce de l'exécution le traduit par « Vive la république ! » Il semble plus juste de penser avec Jean Maitron que ses dernières paroles furent « Vive la révolution ! » ou « Vive la révolution sociale ! » comme le firent de nombreux anarchistes avant et après lui.[/url]Avant de devenir l'un des symboles de la révolte désespérée, Ravachol traîne une réputation de mouchard et d'agent provocateur depuis son évasion rocambolesque de juin 1891. Les journaux anarchistes lui sont alors peu favorables. En janvier 1892, le journal La Révolte commente le procès des complices de Ravachol en des termes sans équivoques : « ... L'opinion publique est tellement persuadée que la police l'a fait évader, qu'on rit dans l'auditoire dès qu'il en est question... ».
Au lendemain de son exécution, Ravachol devint un mythe pour de nombreux compagnons et va faire l'objet d'un « véritable culte de la personnalité ». Exalté pour son sang froid lors des attentats, sa logique implacable et le courage dont il fit preuve devant la guillotine, des chansons lui sont consacrées, à l'exemple de La Ravachole, sur l'air de la Carmagnole et de ça ira, ou de Ravachol chanté par Renaud en 1974. Dans L'Éloge de Ravachol, l'écrivain Paul Adam en fait un saint, le « Rénovateur du Sacrifice Essentiel ». Comme le remarque le criminologue Cesare Lombroso, « il fallait aux révolutionnaires français, malgré leur internationalisme, un martyr national, exécuté par la guillotine] ».
Les tintinophiles reconnaîtront en lui une insulte plusieurs fois proférée par le Capitaine Haddock.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
- saintluc
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- Inscription : mar. juin 08, 2010 12:00 pm
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Un p'tit coin d'chez nous
http://www.casteland.com/pfr/chateau/hn ... ineaux.htm
Château de Robert le Diable
http://les-chateaux.du-web.fr/chateau-680-76.html
Le château de Robert le Diable, château féodal remontant à la période des ducs de Normandie, est situé à Moulineaux, près de Rouen, en bordure de l'autoroute A13.
Il tire son nom de Robert le Diable qui, selon les auteurs, désigne soit Robert de Montgommery, soit Robert le Magnifique, duc de Normandie et père de Guillaume le Conquérant, sans que des preuves de sa construction par ce personnage n'existent.
Il est situé sur une colline qui domine la Seine de très haut, et la vue s'y étend sur toute la région rouennaise, ce qui en faisait une situation particulièrement stratégique.
Jean sans Terre aurait construit ou agrandi le château entre 1200 et 1203.
Ses fossés ont été en grande partie comblés en 1855.
Bien que très modifié et en partie reconstruit par Lucien Lefort, élève de Viollet-le-Duc, en 1905, le château a été classé au titre des sites en 193.
Encore à moitié ruiné, il a été racheté, restauré et aménagé dans les années 1950 par Roger Parment, alors maire de Moulineaux, avec des souvenirs divers ainsi que des scènes reconstituées de l'histoire locale et de la vie au Moyen Âge avec des personnages grandeur nature. Un bâtiment de style norvégien abrite une reconstitution de bateau viking.
Il était visitable jusqu'en 2003 et accueillait dans les années 1980 près de 50 000 visiteurs par an. Depuis peu son accès est fermé par un panneau « propriété privée ». Les propriétaires y ont enlevé le drapeau normand situé sur la tour principale.
Le 26 mai 2007, un incendie a détruit les planchers de la tour Nord dite « de Rouen ». Le château est racheté par la Communauté de l'agglomération rouennaise.
Un programme d'aménagement de 700 000 euros va être lancé par l'Agglomération de Rouen pour rouvrir au public les abords du château
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http://www.casteland.com/pfr/chateau/hn ... ineaux.htm
Château de Robert le Diable
http://les-chateaux.du-web.fr/chateau-680-76.html
Le château de Robert le Diable, château féodal remontant à la période des ducs de Normandie, est situé à Moulineaux, près de Rouen, en bordure de l'autoroute A13.
Il tire son nom de Robert le Diable qui, selon les auteurs, désigne soit Robert de Montgommery, soit Robert le Magnifique, duc de Normandie et père de Guillaume le Conquérant, sans que des preuves de sa construction par ce personnage n'existent.
Il est situé sur une colline qui domine la Seine de très haut, et la vue s'y étend sur toute la région rouennaise, ce qui en faisait une situation particulièrement stratégique.
Jean sans Terre aurait construit ou agrandi le château entre 1200 et 1203.
Ses fossés ont été en grande partie comblés en 1855.
Bien que très modifié et en partie reconstruit par Lucien Lefort, élève de Viollet-le-Duc, en 1905, le château a été classé au titre des sites en 193.
Encore à moitié ruiné, il a été racheté, restauré et aménagé dans les années 1950 par Roger Parment, alors maire de Moulineaux, avec des souvenirs divers ainsi que des scènes reconstituées de l'histoire locale et de la vie au Moyen Âge avec des personnages grandeur nature. Un bâtiment de style norvégien abrite une reconstitution de bateau viking.
Il était visitable jusqu'en 2003 et accueillait dans les années 1980 près de 50 000 visiteurs par an. Depuis peu son accès est fermé par un panneau « propriété privée ». Les propriétaires y ont enlevé le drapeau normand situé sur la tour principale.
Le 26 mai 2007, un incendie a détruit les planchers de la tour Nord dite « de Rouen ». Le château est racheté par la Communauté de l'agglomération rouennaise.
Un programme d'aménagement de 700 000 euros va être lancé par l'Agglomération de Rouen pour rouvrir au public les abords du château
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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saintluc62 a écrit :http://www.youtube.com/watch?v=MjWmD9gHBTI Léo Ferré Petite
http://www.youtube.com/watch?v=Tedh6qktYfE La mémoire et la mer - Léo Ferré
http://www.youtube.com/watch?v=piPxjgHtG38 Leo ferre - Le Chien (live)
http://www.youtube.com/watch?v=OBPHesOGEBA Léo Ferré - Ton style
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Aah, merci, SaintLuc !
Que cela fait du bien d'entendre le vieil anar, cher à mon coeur !
"La mémoire et la mer" est une de mes préférées".
Poésie ! V'là c'qui nous manque
" Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter"
CIORAN.
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J'adore Ferré aussi.
Dire que quand il chantait, il était presque toujours interdit de diffusion sur les radios.
Nous achetions ses vinyls et les faisions passer à tous nos amis...
Dire que quand il chantait, il était presque toujours interdit de diffusion sur les radios.
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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Alphonse de Lamartine
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