En 1947, il [Claude Gauvreau] présente sa première pièce, Bien-être, avec l'actrice Muriel Guilbault, la muse incomparable, avec laquelle il était profondément en amour. Mais ce fut un amour à sens unique.
Après le décès (suicide) de Muriel, Claude Gauvreau connaîtra des moments psychologiques difficiles, et fera parfois des séjours à l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu où il recevra des soins psychiatriques. Il se sent affreusement coupable car la veille de sa mort, elle lui avait téléphoné pour lui demander de lui dire "quelque chose de gentil" et il n'a pas trouvé les mots. Étant homme de lettres, il ne peut pas concevoir ne pas avoir été capable de lui dire quelque chose de gentil.

En 1971, il travaille jusqu'à trois heures du matin avec Jean-Pierre Ronfard, metteur en scène de La charge de l'orignal épormyable. Gauvreau refuse l'idée de Ronfard de continuer le lendemain, le jour de la lecture publique, et ils s'efforcent de tout finir cette nuit-là. Le lendemain l'écrivain fut retrouvé mort près d'un immeuble de Montréal, empalé par une clôture. Il s'était défenestré.

Triste, mais si inspirant.

Qu'auriez-vous répondu ?

« Redis-moi une si belle phrase... Je vais t'en dire des belles choses à tour de bras... Tu peux m'en arracher tant que tu veux, elles t'appartiennent, c'est toi qui les a construitent. Je t'appelerai, matin, jour, soir, nuit, au travers le combiné je te soufflerai toute la tendresse qui a tournée dans ma tête à l'idée de ce coup de fil parce que ça m'honore, parce que ça me fait un plaisir fou d'embellir ta vie. »

Je pourrai me lever demain sachant que de beaux messages m'attendent...
Laissez-vous inspirer !